Quand le barrage est rompu, il n’y a plus de limites

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Chaque matin, Vincent Hervouet nous livre son regard sur l'actualité internationale. Ce mercredi, il revient sur la destruction partielle du barrage de Kakhovka dans le sud de l'Ukraine.

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Transcript
00:00 l'édito international sur Europe 1.
00:02 Bonjour Vincent Herouet.
00:04 - Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:06 - Ah oui c'est à vous.
00:08 - Bonjour aux autres. - Bonjour à tout le monde.
00:10 Vous revenez Vincent ce matin sur la destruction du barrage de Karovka en Ukraine.
00:13 Alors c'est vraiment un tournant de la guerre.
00:15 Kiev et Moscou s'accusent mutuellement de terrorisme et l'Europe s'indigne.
00:19 - Il y a de quoi. Le plus grand réservoir d'eau douce en Europe est en train de se vider.
00:24 La destruction de ce barrage va noyer des villages.
00:27 100 000 Ukrainiens auront les pieds dans l'eau. Certains ont déjà tout perdu.
00:31 Et comme une bombe à fragmentation, c'est aussi une catastrophe à effet retard.
00:35 L'eau continuant de monter, le désastre écologique va s'aggraver.
00:38 D'ici un mois, la sécurité de la centrale nucléaire de Zaporozhye sera en question.
00:42 Et à terme, 2 millions d'habitants en Crimée subiront coupure d'eau et de courant.
00:47 C'est une attaque majeure et sans précédent, avec une arme interdite selon les conventions de Genève.
00:53 Personne ne les respecte, notamment en Ukraine.
00:56 Mais ça a permis, hier aux Britanniques, de dénoncer les premiers un crime de guerre.
01:00 Ils parlent en experts.
01:01 Churchill a fait sauter les barrages dans la Roure pour prouver à Staline sa détermination.
01:06 3 barrages détruits par la Royal Air Force, 1300 victimes qui meurent noyées.
01:12 Et on s'en souvient parce que la majorité étaient des prisonniers de guerre français et ukrainiens.
01:18 Au final, leur sacrifice n'a d'ailleurs servi absolument à rien, mais Staline était rassuré.
01:23 Les criminels de guerre, les pilotes, ont été décorés à Buckingham.
01:27 Comme quoi, la guerre c'est d'abord une épreuve de la volonté.
01:29 - Alors côté occidental, il y a l'indignation et l'inquiétude, Vincent.
01:33 - Oui, hier, dans le cœur des protestations montant d'Occident, il y a eu un silence.
01:37 Pas un couac, plutôt une retenue, celle des Etats-Unis.
01:41 Les Américains disent qu'ils ne se prononcent pas sur leurs responsabilités,
01:45 qu'ils ne tirent pas de conclusions définitives sur ce qui s'est passé.
01:49 Et cette prudence, évidemment, interroge.
01:51 Est-ce qu'ils croient leurs alliés ukrainiens capables de saboter l'installation sans leur demander la permission ?
01:58 C'est déjà arrivé, il y a eu les assassinats nationalistes en Russie.
02:02 Et hier, le Washington Post révélait que la CIA savait des mois à l'avance
02:06 que les forces spéciales ukrainiennes projetaient de saboter le gazoduc Nord Stream.
02:11 - Ça c'est une sacrée information l'air de rien, Vincent.
02:13 C'est passé un peu inaperçu avec le barrage.
02:16 Alors dans le cas, justement, de ce barrage, est-ce que la piste de Kiev,
02:20 est-ce que Kiev pourrait l'avoir fait ? Est-ce que c'est vraisemblable ?
02:22 - Peu. Les Ukrainiens sont lancés dans leur grande offensive,
02:25 ils jouent leur vatous, c'est un pari incertain.
02:28 Gérer en plus une catastrophe humanitaire et écologique brouille leurs plans,
02:32 retardent les opérations, inondent des plaines, et ça va sanctuariser cette partie du front.
02:37 Aux échecs, on apprend à sacrifier un pion.
02:40 À la guerre, c'est la politique de la terre brûlée. La terre noyée, c'est pareil.
02:44 Hier, l'armée russe a perdu ses tranchées inondées,
02:47 ses dents de dragon, ses champs de mine, mais il n'y aura pas d'offensive à Kyrsone.
02:52 Et surtout, il n'y a plus d'interdit.
02:54 Ils viennent de se tirer une balle dans le pied pour le prouver,
02:57 et ils l'ont fait avec une arme non conventionnelle.
03:00 Le Kremlin est prêt à toutes les surenchères.
03:03 Il le disait, il le démontre.
03:04 L'Amérique, elle, fait la guerre par procuration jusqu'au dernier des Ukrainiens.
03:09 Elle ne veut pas d'escalade, et l'escalade est là.
03:12 Quand il n'y a plus de barrage, il n'y a plus de limite.
03:14 L'info mérite d'être digérée.
03:16 Et voilà pourquoi votre fille est muette.
03:19 - Merci Charles Gannaret, l'hervouette.
03:21 Médecin malgré lui, joli quand même.

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