Julie Chatry, victime d'un deuil périnatal : "C’est déjà suffisamment dur de perdre un enfant sans qu’en plus ,on se retrouve avec un tabou à porter"

  • l’année dernière
Viols, agressions, deuils insurmontables, accidents de la vie : dans "Trauma", anonymes et célébrités reviennent pour Yahoo sur un traumatisme qui a bouleversé leur vie.Julie Chatry est maman de trois enfants, ainsi que du petit Noé décédé après seulement quelques heures de vie à la maternité. Aujourd’hui, Julie se bat pour mettre en lumière le deuil périnatal et pour faire reculer le tabou autour de cette souffrance que vivent de nombreux personnes. Pour Yahoo, la jeune femme revient sur son combat et ses rencontres avec d’autres parents endeuillés.D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), on parle de deuil périnatal lorsqu’un parent perd un enfant entre 22 semaines d’aménorrhée et le 7e jour après sa naissance. En France, le taux de mortinatalité périnatale s’élève à 10,2 pour mille en 2019, d’après les données hospitalières. Ce chiffre comprend les enfants nés sans vie ou décédés lors de leur première semaine de vie.
Transcript
00:00 Pour moi on est maman à partir du moment où on porte un enfant, que c'est encore un embryon,
00:03 parce qu'on l'aime déjà, on y est déjà attaché.
00:06 Le deuil périnatal ou post-natal en fait il doit être reconnu, il doit être entendu, il doit être défendu.
00:15 Je veux faire bouger les mentalités, c'est déjà suffisamment dur de perdre un enfant
00:19 sans qu'en plus on se retrouve avec un tabou à porter sur nos épaules qui n'a pas lieu d'être.
00:24 Mon nouveau combat c'est ça, je veux faire reculer le tabou autour du deuil périnatal
00:27 et je me donnerai les moyens d'y arriver.
00:29 J'ai rencontré des mamans qui ont vécu le deuil d'un enfant de par mon métier déjà,
00:35 avant même d'avoir moi-même perdu un enfant.
00:37 Depuis j'en ai rencontré des dizaines.
00:41 Et déjà la première chose que je demande à ces personnes-là, c'est comment s'appelle leur enfant.
00:46 Parce qu'en fait très souvent on ne les nomme pas.
00:50 Et c'est terrible parce qu'en fait tout le monde porte un nom et tout le monde a le droit d'être nommé.
00:55 Et à chaque fois c'est beaucoup d'émotion de parler avec eux parce qu'ils me remercient
01:00 alors qu'en fait je ne fais rien de plus que ce qui est complètement normal.
01:03 C'est-à-dire entendre leur tristesse et entendre leur expérience et leur histoire.
01:10 Et elles sont toutes belles.
01:11 Elles sont tristes mais elles sont belles.
01:12 Parce que ça part du sentiment de l'amour qu'est prouvé une mère pour un enfant.
01:16 [Générique]
01:18 Merci.

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