Nourrir la planète – Comment la Tech peut changer l’agriculture de demain

  • l’année dernière
Compte tenu des bouleversements nés de l’épidémie de Covid, de la guerre en Ukraine et du changement climatique, les équilibres qui semblaient acquis sont désormais menacés. La France, grande nation agricole, peut-elle jouer un rôle dans la nécessaire sécurisation alimentaire mondiale ? Et mieux, peut-elle le faire en mettant en avant sa vision durable et vertueuse de l’agriculture ?

Comment la Tech peut changer l’agriculture de demain :

Florian Breton, Fondateur & CEO de Miimosa
Dominique Chargé, Président de la Coopération Agricole
Bernard Chevassus-Au-Louis, porte-parole de l’Académie des technologies, inspecteur général honoraire de l’agriculture, ancien directeur général de l’INRA et du Museum national d’histoire naturelle.

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00:00 (Musique)
00:15 On va aborder le sujet absolument crucial et passionnant de l'innovation.
00:19 Comment est-ce que la technologie va changer l'agriculture demain ?
00:22 Trois invités pour en parler.
00:24 Florian Breton, vous êtes le fondateur et PDG, CEO de Mimosa,
00:29 mais vous êtes aussi le président de la Ferme Numérique,
00:32 le fantastique écosystème de l'innovation agricole française
00:35 qui a émergé en moins de dix ans et qui...
00:38 Voilà, c'est vraiment bien installé dans le paysage.
00:41 Vous nous donnerez quelques chiffres, vous verrez, c'est impressionnant.
00:44 Avec vous, Dominique Chargé, vous êtes président de la Coopération Agricole.
00:48 Je crois que vous allez devoir nous quitter un peu plus tôt.
00:51 Enfin, non, à l'heure normale, mais on a pris un petit peu de retard,
00:54 mais on vous pardonnera si vous devez partir.
00:56 Et puis Bernard Chevassio, vous êtes le porte-parole de l'Académie des technologies.
01:00 Vous avez été l'ancien directeur général de l'INRA,
01:03 qui ne s'appelait pas encore l'INRAE,
01:05 et du Muséum national d'histoire naturelle.
01:08 Vous avez parrainé il y a très peu de temps
01:11 une note sur les nouvelles technologies de sélection variétale
01:15 pour le compte de l'Académie des technologies.
01:17 Alors, on va commencer avec vous, Dominique Chargé.
01:20 Donc vous, vous êtes agriculteur, vous êtes éleveur laitier
01:23 quand vous n'êtes pas président de la Coopération Agricole.
01:26 -Je suis les deux en même temps.
01:28 -Oui, enfin... Oui, c'est...
01:30 Mais c'est pas tout en même temps.
01:32 -D'accord.
01:33 -Vous avez l'idée qu'il faut de l'innovation dans la Ferme France
01:38 pour améliorer les pratiques.
01:40 Est-ce que vous pouvez nous faire un petit état des lieux ?
01:43 Qu'est-ce que vous avez identifié, vous, comme besoin,
01:46 comme levier pour changer les choses en agriculture ?
01:48 Alors, on est bien d'accord que la technologie,
01:50 ça ne réglera pas tous les problèmes,
01:52 mais sans technologie, on n'avancera strictement à rien.
01:54 On est d'accord sur ce point de départ.
01:56 Est-ce que vous pouvez nous dire, vous, sur quels axes
01:59 on peut travailler de votre point de vue d'agriculteur ?
02:02 Qu'est-ce qu'on peut mettre en place dans les fermes
02:04 de manière rapide et volontaire ?
02:07 -Avant ça, si vous permettez...
02:08 D'abord, bonjour à toutes et à tous.
02:10 Et si vous permettez, Emmanuel, j'aimerais faire
02:13 deux... Comment dire ? Préambules.
02:16 -Je permets absolument tout. -Voilà.
02:18 La première, c'est qu'on est devant une complexité
02:23 de sujets à traiter qui sont de toute façon inédits
02:28 et qu'il faut traiter globalement.
02:31 Je parle évidemment des sujets liés à la souveraineté alimentaire,
02:35 donc je ne reviens pas sur ce que sont les fondamentaux
02:37 de la souveraineté alimentaire. Je pense que ça a été expliqué.
02:40 Mais ça nous amène à traiter le sujet en tenant compte
02:43 de ce que doit être la compétitivité de nos activités,
02:47 de l'agriculture et de l'alimentation,
02:49 de ce que sont les nécessaires transitions agroécologiques,
02:52 décarbonation de nos filières, et de ce qui est aussi le défi
02:56 du renouvellement des générations.
02:59 Avec ça, on a évidemment la question du changement climatique,
03:04 du défi démographique, énergétique, j'en passe,
03:08 mais voilà un petit peu les sujets devant lesquels on est.
03:10 Et donc, ce que je veux dire par rapport à ça,
03:13 c'est que c'est bien la globalité de ces sujets
03:16 qu'il faut traiter et que la décroissance n'est pas une option.
03:21 Nous devons pouvoir continuer de produire en produisant
03:25 pour nourrir les populations, c'est-à-dire en ne produisant pas moins,
03:29 en produisant mieux et en produisant durable,
03:32 c'est-à-dire en sachant se projeter. Ça, c'est le premier constat.
03:35 Le deuxième, c'est concernant... On sort d'un monde,
03:39 je regarde Bernard parce qu'on disait tout à l'heure
03:42 que c'est le monde d'avant, mais d'un monde dans lequel...
03:45 Non, mais je... L'INRA !
03:48 Dans lequel la commande publique était
03:51 l'agriculture doit produire pour nourrir les populations,
03:54 elle doit le faire en quantité et elle doit le faire à un prix
03:57 qui permette à la fois aux agriculteurs de vivre de leur métier,
04:00 mais aux populations de manger et à pas cher.
04:03 Et ça, elle l'a bien fait.
04:06 Et donc, c'est un monde qui s'est appuyé à la fois
04:09 sur la mécanisation et sur la chimie pour pouvoir,
04:12 et je reviens à ce que vous disiez,
04:15 résoudre les problèmes de manière rapide et très transversale,
04:18 c'est-à-dire qu'une solution mécanique ou chimique
04:21 réglait 90% des situations. Et là où je vais faire mon constat,
04:24 et vous l'avez dit, monsieur, c'est de dire
04:27 que le monde dans lequel on entre est un monde
04:30 dans lequel on va devoir régler les problèmes par écosystème,
04:33 c'est-à-dire par combinaison de solutions
04:36 adaptées à chaque situation.
04:39 Et des situations en France différentes,
04:42 il y en a 400 000, c'est-à-dire autant que d'exploitation.
04:45 Voilà. Et ça, c'est effectivement les préceptes
04:48 qui font que nous ne pourrons pas nous passer
04:51 de la technologie, de l'innovation
04:54 pour pouvoir régler ces défis.
04:57 Donc après la panoplie des défis qui sont devant nous,
05:00 il y en a un autour de la génétique, évidemment, des solutions.
05:03 La génétique en végétal et en animal.
05:06 Alors l'amélioration de certaines espèces
05:09 pour les mettre plus à contribution dans nos productions
05:12 fourragères ou dans nos productions de graines et de céréales.
05:15 Donc ça, je pense qu'il y a des sujets là-dessus. Et puis c'est
05:18 l'amélioration variétale pour une meilleure résistance
05:21 à la pression maladie des parasites,
05:24 des ravageurs, à la pression du changement climatique
05:27 lié à la fois résistance
05:30 à la sécheresse et aussi parce que c'est pas
05:33 la même chose. Résistance à la canicule.
05:36 Et c'est vrai aussi pour les animaux. C'est-à-dire que la génétique
05:39 doit nous donner les moyens d'avoir
05:42 des modèles économiques plus résilients, des modèles de production
05:45 plus résilients en résistance à la sécheresse, à la canicule
05:48 et aux défis aussi
05:51 de l'évolution des parasites avec le changement climatique.
05:54 Parce que je suis une région où l'influence à la vière
05:57 est en train de, ou en tout cas l'année dernière, fait des ravages.
06:00 Et donc, je pense que c'est une bonne idée de dire que le vaccin
06:03 va être une solution pour ces questions là.
06:06 Et donc, je pense que c'est une bonne idée de dire que le vaccin
06:09 va être une solution pour ces questions là.
06:12 Et donc, je pense que c'est une bonne idée de dire que le vaccin
06:15 va être une solution pour ces questions là.
06:18 Et donc, je pense que c'est une bonne idée de dire que le vaccin
06:21 va être une solution pour ces questions là.
06:24 Et donc, je pense que c'est une bonne idée de dire que le vaccin
06:27 va être une solution pour ces questions là.
06:30 Et donc, je pense que c'est une bonne idée de dire que le vaccin
06:33 va être une solution pour ces questions là.
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06:45 va être une solution pour ces questions là.
06:48 Et donc, je pense que c'est une bonne idée de dire que le vaccin
06:51 va être une solution pour ces questions là.
06:54 Et donc, je pense que c'est une bonne idée de dire que le vaccin
06:57 va être une solution pour ces questions là.
07:00 Et donc, je pense que c'est une bonne idée de dire que le vaccin
07:03 va être une solution pour ces questions là.
07:06 Et donc, je pense que c'est une bonne idée de dire que le vaccin
07:09 va être une solution pour ces questions là.
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08:00 Et donc, je pense que c'est une bonne idée de dire que le vaccin
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10:00 Et donc, je pense que c'est une bonne idée de dire que le vaccin
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11:00 Et donc, je pense que c'est une bonne idée de dire que le vaccin
11:03 va être une solution pour ces questions là.
11:06 Et donc, je pense que c'est une bonne idée de dire que le vaccin
11:09 va être une solution pour ces questions là.
11:12 -E. Macron, vous avez une question ?
11:15 -Je vais vous poser une question.
11:18 -Vous avez une question ?
11:21 -Je vais vous poser une question.
11:24 -C'est la robotique.
11:27 -Parce que la robotique, effectivement...
11:30 Merci, Emmanuel, de me ramener à mon sujet.
11:33 La robotique est aussi un moyen d'accompagner
11:36 les transitions agroécologiques dans le sens où, effectivement,
11:39 ça peut à la fois amener des capteurs et donc de la saisie
11:42 et de l'analyse de données, en élevage notamment.
11:45 Ça peut être des solutions, on en voit qui naissent
11:48 pour faire du désherbage mécanique par des solutions.
11:51 Et d'une manière générale, ça peut aussi accompagner
11:54 ce que j'appelle moi la dépénibilisation.
11:57 C'est pas la dépénalisation, c'est la dépénibilisation
12:00 de nos métiers, les rendre moins pénibles.
12:03 Et donc, accompagner par de la robotique,
12:06 par des solutions robotiques, des tâches qui sont aujourd'hui
12:09 difficiles à la fois dans nos exploitations ou même dans nos entreprises.
12:12 Mais peut-être que je pourrais y revenir.
12:15 -Alors hier, Dominique, quand on a préparé cette table ronde,
12:18 on a parlé de fromage et des cerfs et des cerfs et des cerfs.
12:21 Donc voilà, c'est tout à la fois Bernard Chevalciot, lui.
12:24 Voilà, on est devant un monde
12:27 où il va falloir combiner des approches
12:30 extrêmement différentes, extrêmement compliquées.
12:33 Qu'est-ce que ça veut dire ? Quelle agriculture ?
12:36 Quel combinatoire ? Qu'est-ce qu'on va faire avec tous ces outils ?
12:39 - Comme Dominique l'a lourdement souligné,
12:42 comme dirait Aznavour, je vous parle d'un temps.
12:45 Et il ne faut pas le caricaturer.
12:48 Autrement dit, on a mis au point,
12:51 avec la recherche,
12:54 des systèmes qui étaient déjà des combinatoires coadaptés.
12:57 Autrement dit, un système agricole,
13:00 c'était une variété dont on connaissait
13:03 les exigences, dont on lui apportait
13:06 des engrais adaptés.
13:09 On savait que si on mettait beaucoup d'engrais, ça augmentait
13:12 la vulnérabilité par rapport à sombre de ravageurs.
13:15 Donc, il fallait aussi le pesticide adapter.
13:18 Et en fait, ces systèmes classiques
13:21 étaient des systèmes coadaptés
13:24 et n'étaient pas de la juxtaposition,
13:27 même si la recherche se faisait de manière segmentaire.
13:30 Et donc, la première question, c'est comment on va passer
13:33 d'un système coadapté qui a sa logique
13:36 technique, économique et même de formation
13:39 à d'autres systèmes coadaptés dont on vient de parler
13:42 et passer sans possibilité.
13:45 Parce que quand on parle de transition écologique,
13:48 on a l'impression que c'est un long fleuve tranquille
13:51 et qu'on va y aller pas à pas.
13:54 Non, c'est comme quand vous randonnez dans les Alpes,
13:57 vous vous gourrez sur votre carte d'état-major et vous ne montez pas
14:00 la bonne montagne. On vous dit raté, c'est l'autre d'en face.
14:03 Effectivement, pour passer de l'un à l'autre,
14:06 eh bien, comment on fait ?
14:09 Donc, ça, c'est le premier point. Le deuxième point, c'est que,
14:12 et on l'a vu ce matin, la question, c'est comment
14:15 on peut faire pour faire face à un univers
14:18 qui, aujourd'hui, sera de plus en plus imprévisible
14:21 tant sur le plan des conditions environnementales
14:24 que des conditions économiques et que des conditions
14:27 sociales, c'est-à-dire la manière dont la société
14:30 verra ce qui est souhaitable ou pas souhaitable.
14:33 Donc, un univers, ce qui veut dire que les utilisateurs,
14:36 les agriculteurs, ils ne vont pas tellement demander
14:39 des solutions optimisées pour une situation donnée.
14:42 Ils vont poser les questions en termes de vulnérabilité,
14:45 de réveillance, éventuellement de souveraineté au sens
14:48 "est-ce que je ne suis pas trop dépendant d'un certain
14:51 nombre d'intrants que je ne maîtrise pas ?"
14:54 Deuxième point, et on l'a vu ce matin,
14:57 on a une inversion de la relation entre, disons,
15:00 la culture et l'environnement. Dans le monde d'autrefois,
15:03 on disait "je veux cultiver cela, dites-moi
15:06 qu'est-ce qu'il faut que j'apporte en termes d'eau,
15:09 en termes de pesticides, en termes d'irrigation ?"
15:12 Aujourd'hui, et ça a été dit à plusieurs reprises,
15:15 on va partir du local, on va dire "quelle est ma situation,
15:18 encore une fois, économique, environnementale, sociale,
15:21 locale, et par rapport à ça, comment je peux construire
15:24 un système agricole productif ?"
15:27 Et alors ça, il faut bien voir que c'est un défi redoutable
15:30 pour la recherche agronomique au sens large,
15:33 aussi bien public que privé, parce que,
15:36 en tant qu'ancien chercheur, je peux vous dire que la bonne
15:39 innovation, c'est lent. C'est lent, et même si on dit
15:42 qu'on va pouvoir aller un peu plus vite,
15:45 demander à un chercheur qui n'a pas trop le melon
15:48 "combien vous avez fait de découvertes intelligentes dans
15:51 votre carrière ?" S'il sort les deux mains, c'est qu'il est un peu
15:54 melon. Donc, il vous dit un, deux ou trois.
15:57 Et donc, la recherche agronomique a besoin de dire,
16:02 et a toujours travaillé en termes "dites-moi comment sera l'avenir
16:06 et je vais vous construire la solution qui va."
16:09 Et la question, ce qui est redoutable, c'est effectivement
16:12 comment faire aujourd'hui pour avoir une recherche agronomique
16:15 qui soit plus flexible et qui trouve effectivement des solutions
16:18 de ce type. Alors j'en viens à la combinatoire.
16:21 Encore une fois, je l'ai dit, c'est pas nouveau.
16:24 Ce qui est peut-être nouveau, c'est justement des outils
16:27 de représentation des systèmes complexes.
16:30 Vous savez aujourd'hui que quand on fait un Airbus,
16:33 on peut faire un jumeau numérique de l'Airbus, c'est-à-dire
16:36 une modélisation complète et on peut tester sur ce jumeau
16:39 numérique dans une soufflerie qui elle-même est un jumeau
16:43 numérique d'une résoufflerie. Qu'est-ce qui va se passer
16:46 quand il va y avoir une dépression, etc.
16:48 - Vous êtes en train de nous dire qu'on va avoir des jumeaux
16:51 numériques de nos fermes ?
16:52 - Justement, c'est-à-dire le fait de dire, est-ce qu'on peut
16:55 construire, et ça a été un petit peu évoqué par le représentant
16:58 de Bayer, le fait... Alors peut-être pas des fermes, mais des jumeaux
17:01 numériques de sol, par exemple, c'est-à-dire dans lesquels,
17:04 vous savez que le problème, généralement, quand on voulait
17:07 connaître les propriétés d'un sol, on prenait un échantillon,
17:10 on commençait par le tamiser pour qu'il soit biohomogène et on
17:13 regardait si un pesticide allait descendre plus ou moins vite.
17:16 On avait des espèces de terre, de rats et compagnie.
17:18 Le fait qu'il y ait des infractuosités qui faisaient que ça
17:21 allait percoler beaucoup plus vite, on n'avait pas des vrais sols
17:24 dans l'expérimentation. Aujourd'hui, on peut faire des jumeaux
17:27 numériques de sols dans lesquels, effectivement, on reconstitue
17:30 les agrégats, les zones poreuses, etc.
17:33 On fait déjà des jumeaux numériques de plantes, et donc,
17:36 on peut dire comment elles peuvent se comporter.
17:39 Cette idée qu'on va passer de l'expérimentation traditionnelle
17:42 avec des plans d'expérience qui, très rapidement, ne peuvent pas
17:46 optimiser en même temps plus de deux ou trois facteurs,
17:49 pour ceux qui connaissent l'expérimentation agronomique,
17:51 on sait qu'un plan d'expérience avec trois facteurs en interaction,
17:54 ça fait tout de suite déjà des surfaces énormes.
17:57 Il faut passer, effectivement, à de l'expérimentation in silico,
18:00 c'est-à-dire avoir, effectivement, ces représentations.
18:03 Et par rapport à ce que je disais, c'est-à-dire comment on passe
18:06 d'un système optimisé à un autre, permettre à un agriculteur,
18:10 parce qu'il est condamné à ne pas y aller par morceaux,
18:13 permettre à un agriculteur de tester en disant, tiens,
18:16 ma prochaine récolte, voilà ce que je vais faire,
18:19 et je voudrais voir ce que ça peut donner dans différentes
18:22 situations en fonction des hypothèses que je fais sur le climat et autres.
18:26 Et donc, il va pouvoir anticiper sur comment il va essayer
18:30 de conduire ces choses-là en s'appuyant sur ces outils.
18:33 Donc, c'est peut-être ça qui est nouveau par rapport,
18:35 effectivement, à l'approche de la recherche agronomique traditionnelle.
18:38 Il y a un point qui me semble intéressant de votre point de vue de chercheur.
18:41 Vous avez fait une carrière dans la recherche publique.
18:43 Comment est-ce que ça doit s'articuler ?
18:45 La recherche publique, la recherche privée,
18:48 toutes ces jeunes entreprises qui arrivent sur le marché,
18:50 qui font de l'innovation.
18:51 Comment est-ce que tout ça peut fonctionner ensemble
18:53 de façon cohérente ?
18:55 Comment faire ?
18:56 Là, on voit bien, ne serait-ce que dans des décisions récentes
18:59 dans le nord de la France, que la question de l'intervention
19:02 publique auprès des acteurs privés, on est en train de sortir du dogme
19:07 en disant c'est l'un ou c'est l'autre, c'est comme fromage ou dessert.
19:09 Vous parlez de la betterave ?
19:11 Non, je parle de la megafactory.
19:14 D'accord.
19:15 Je ne parle pas de la betterave.
19:17 Ça veut dire effectivement que si on regarde encore le monde d'avant,
19:21 on départ après la guerre, on en a bien vu que, par exemple,
19:24 dans le domaine de la création variétale, la recherche publique,
19:27 partout dans le monde, aussi, même aux États-Unis,
19:29 était un acteur extrêmement actif de la création des variétés.
19:33 Et puis, peu à peu, sont apparus des sciences mensières, etc.
19:36 Et donc, on a dit bon, ce n'est plus à la recherche publique
19:39 de faire des variétés.
19:41 Et ça veut dire, moi, je l'ai connu, que quand on discutait
19:44 avec des solutionneurs privés, la réponse, quand on leur disait
19:47 qu'est-ce qu'on peut faire pour vous, c'est au moins vous en faites
19:49 le mieux ça vaut.
19:50 Bon, je caricature, mais c'était un peu ça.
19:52 La question, effectivement, de l'innovation mixte
19:56 et de systèmes, partenariats publics, privés,
19:59 aussi bien dans le domaine des créations variétales
20:02 que peut-être de la chimie aussi, parce qu'on voit bien
20:05 que là aussi, la logique du privé, je l'ai dit au début,
20:08 c'était aussi de privilégier les cultures les plus rentables
20:12 et les plus importantes au niveau international et les produits
20:16 qui, bien sûr, auront la plus grande diffusion possible.
20:18 Et donc, quand on va redemander, même à une grande
20:21 firme phytosanitaire, j'ai un problème sur le cassis de Dijon
20:24 ou sur l'enframboisier, il me faudrait un produit adapté,
20:27 en plus adapté à Monterroir, parce qu'ici, mon sol,
20:30 il est comme ça, il va vous répondre oui, ça fait quoi
20:33 comme chiffre d'affaires ? Vous le savez très bien,
20:35 ça coûte aussi cher de développer une variété ou un pesticide
20:38 pour un gros marché que pour un petit marché.
20:40 Et donc, il y a cette tendance qui est légitime que,
20:43 effectivement, les opérateurs, dans les logiques privées,
20:46 vont se concentrer sur les blockbusters.
20:48 On le connaît aussi dans le domaine du médicament,
20:50 dans des tas d'autres domaines. Et donc, si on veut dire
20:52 effectivement, on veut des agricultures diversifiées,
20:55 adaptées à des contextes particuliers, il faut qu'on repense
20:59 la question de partenariats publics, privés dans l'innovation
21:02 et ça, il ne faut pas que ce soit un tabou.
21:04 Ce n'est pas un tabou. Florent Le Breton, ce n'est pas un tabou.
21:07 Alors, j'aimerais déjà, avant de vous donner la parole,
21:09 que vous nous parliez de la ferme numérique.
21:12 Oui, bien sûr. La ferme digitale.
21:14 Ah oui, pardon. C'est pas grave.
21:16 Vous en parlez des mots anglais. La ferme digitale.
21:19 Qu'est-ce que c'est que cet écosystème français ?
21:21 Alors, juste pour vous donner un petit, un tout petit
21:25 élément personnel. Il y a cinq ans, au Salon de l'agriculture,
21:29 la ferme digitale, c'était quoi ? 16 mètres carrés, 8 boîtes ?
21:33 Oui, à peine.
21:34 C'était un tout petit coin au fond d'un hall. Cette année,
21:36 c'était un des plus grands espaces du Salon de l'agriculture.
21:40 800 mètres carrés.
21:41 800 mètres carrés. Et une variété de jeunes entreprises françaises,
21:46 innovantes, absolument dingues. Et vous avez un chiffre,
21:50 c'est celui du chiffre d'affaires cumulé de toutes ces jeunes entreprises.
21:53 Chiffre d'affaires cumulé, levée de fonds. Donc, bonjour à toutes et tous.
21:56 Je m'appelle Florent Motton, je suis en effet un des cinq cofondateurs
21:59 de la ferme digitale. Et par ailleurs, je suis aussi le fondateur de Mimosa.
22:03 En petite intro juste sur Mimosa, Mimosa, c'est une plateforme de
22:06 financement qui est dédiée à la transition agricole et alimentaire
22:09 que j'ai fondée il y a un peu plus de sept ans.
22:11 On a financé aujourd'hui un peu plus de 6500 projets en France et en Belgique
22:15 sur à peu près, après des dernières requêtes, 49 000 demandes de financement
22:20 en l'espace de sept ans, ce qui prouve aussi la pétance et le besoin
22:24 auquel on répond aujourd'hui à la fois en accompagnant des exploitations
22:27 agricoles, des coopératives de plus en plus, mon cher Dominique aussi,
22:30 de très grande taille qui portent un message de souveraineté alimentaire
22:33 en passant par la plateforme et en mobilisant l'épargne populaire,
22:35 mais également des entreprises agroalimentaires et des projets
22:37 dans les énergies renouvelables. Alors, pour répondre à votre question...
22:41 - Parce que je n'avais pas fait mon job, en fait. Je n'avais pas présenté rien.
22:44 - Oui, non, non, mais ce n'est pas grave, je le fais bien volontiers.
22:47 Donc, la ferme digitale, on a créé cet écosystème au départ,
22:50 c'était une vraie vision. On considérait qu'en effet,
22:53 la France était un pays de pointe en matière de puissance agricole,
22:57 de recherche, d'innovation, mais pour autant, il n'y avait pas vraiment
23:00 d'écosystème très favorable qui permettait de mettre en lumière
23:04 l'innovation agricole en France et de le promouvoir afin de le développer.
23:09 A l'époque, quand on s'est lancé en 2016, on avait quelques mètres carrés,
23:12 en effet, au Salon de l'agriculture, mais attachez-vous bien,
23:15 accrochez-vous bien, les investissements en matière de capital risque
23:17 sur l'agriculture, en tout cas sur les innovations françaises,
23:20 représentaient moins de 1% de ce qui était fait sur le marché mondial,
23:25 notamment avec deux grandes places qui étaient les Etats-Unis,
23:28 qui avaient été très précurseurs en la matière,
23:30 notamment avec l'arrivée des GAFA, mais notamment de Google,
23:32 qui investissait assez lourdement sur ces innovations.
23:35 La deuxième place, c'était sans surprise l'Asie,
23:37 qui se développait fortement, et puis l'Europe était à la traîne,
23:40 avec à peine 6% des investissements, et la France était à 1%.
23:43 Pourtant, première puissance agricole européenne,
23:46 sixième au niveau exportation mondiale,
23:49 donc il y avait quelque chose à porter,
23:50 notamment pour faire de l'évangélisation,
23:52 à la fois auprès des organisations professionnelles écoles,
23:55 à la fois du côté du monde de la recherche,
23:57 mais également auprès des politiques et du monde du capital risque,
23:59 puisque, comme les citoyens, finalement,
24:01 après deux, trois générations de déconnexion avec l'agriculture,
24:04 le monde du capital risque avait peur de l'agriculture,
24:07 comprenant pas très bien en réalité ce secteur assez millénaire,
24:10 très innovant, mais pour certains, un peu vieillissant,
24:14 pas très connecté à Internet, pour autant, on le sait,
24:16 aujourd'hui, 90% des agriculteurs sont connectés à Internet
24:19 et utilisent le numérique et Internet pour des usages professionnels.
24:23 Et donc, on s'est développés depuis 2016,
24:26 et en 2016, on était très fiers, entre 2016 et 2017,
24:29 que les innovations dites "agri-tech" en France
24:32 ont levé à peu près 30 millions d'euros,
24:34 et aujourd'hui, en 2022, c'est un des messages
24:37 qu'on faisait passer au Salon de l'agriculture,
24:38 sur nos 800 m2, c'est qu'en 2022,
24:41 les start-ups françaises de l'agri-tech
24:43 ont levé près de 500 millions d'euros.
24:46 Donc, c'est en cumul, depuis 2016, plus d'un milliard,
24:49 dont, suivez la logique, 500 sur l'année 2022.
24:53 Donc, vous voyez qu'il a fallu un petit peu de temps
24:56 pour développer, mais désormais, la France fait partie
24:58 des pays, en tout cas, les mieux servis au niveau mondial.
25:02 Alors, je ne compare pas, évidemment,
25:03 au bassin des Etats-Unis, mais en tout cas,
25:05 la France a capté à peu près 7% des investissements,
25:08 un peu moins de 10% des investissements
25:09 en capital risque, en agri-tech,
25:11 sur un majeté estimé à 10 milliards.
25:13 On a capté, l'année dernière, 500, 600 millions d'euros,
25:16 et c'est toujours en forte progression,
25:18 en dépit d'un contexte de crise qu'on connaît,
25:20 avec une baisse forte du marché du capital risque.
25:23 Donc, en synthèse, aujourd'hui, la ferme digitale,
25:25 c'est un écosystème de près de 140 membres, start-up.
25:28 Je vous donne à toutes et à tous rendez-vous
25:30 le 13 juin au Grand Contrôle, à Paris,
25:32 pour découvrir certaines start-ups.
25:34 On attend plus de 2 000 participants,
25:36 justement, le 13 juin.
25:38 Je voyais que le monsieur était intéressé par le sujet.
25:40 Pour découvrir toutes ces start-ups,
25:42 dont 30% seront d'ailleurs étrangères,
25:44 pour, là aussi, travailler sur l'évangélisation,
25:47 les synergies.
25:49 Et donc, le chiffre d'affaires cumulé,
25:51 c'est à peu près 500 millions d'euros de chiffre d'affaires,
25:53 près de 500 000 clients.
25:55 Les trois quarts des exploitations françaises
25:57 ont consommé au moins une fois l'une de nos innovations,
25:59 et on est un pays en pointe,
26:01 un peu de chauvinisme ce matin,
26:03 pour dire qu'on est un des pays en pointe,
26:05 aujourd'hui, en matière de places de marché,
26:08 de capteurs,
26:10 de traitement des data, de robotique agricole,
26:12 de génétique, bien évidemment.
26:14 J'ai quelques exemples d'insectes.
26:16 On en parle beaucoup.
26:18 Donnez-nous un ou deux exemples
26:20 de ces réussites françaises.
26:22 La réussite française, je finissais par insectes.
26:24 Insectes est une des belles réussites françaises,
26:26 aujourd'hui, et qui combat, bien évidemment,
26:28 un enjeu mondial d'alternatives,
26:30 on va dire, de protéines plutôt à base d'insectes,
26:32 notamment en lutte contre le changement climatique.
26:34 C'est quelque chose qui est très intéressant,
26:36 aujourd'hui, notamment sur les enjeux climat.
26:38 Actuellement, on a, en termes de robotique,
26:40 de belles boîtes comme Nayo,
26:42 qui est un des pionniers européens,
26:44 voire mondial, qui se développe très bien aux Etats-Unis.
26:46 Et donc, je voudrais alerter aussi
26:48 sur un petit point par rapport à la thématique
26:50 de ce matin, qui est le sujet de la souveraineté.
26:52 Sur les 500 millions d'euros
26:54 qui ont été levés l'année dernière
26:56 par les start-up françaises
26:58 dites de l'agri-tech,
27:00 près de 50 % proviennent de fonds
27:02 hors Europe, hors européens.
27:04 Donc, c'est vrai que quand on parle aussi
27:06 de souveraineté alimentaire,
27:08 c'est un des sujets que je voulais aborder
27:10 avec vous ce matin, il est important aussi
27:12 de s'intéresser à la souveraineté
27:14 de nos entreprises,
27:16 des entreprises notamment françaises,
27:18 ou en tout cas, si on se projette plus à une échelle européenne,
27:20 des entreprises françaises européennes.
27:22 Et c'est un enjeu qui est quand même très, très important,
27:24 puisqu'aujourd'hui, on a travaillé
27:26 sous l'égide du ministère de la Transition numérique
27:28 et également du ministère de l'Agriculture
27:30 sur un rapport qui s'appelle le rapport French Agri-Tech
27:32 avec 6 axes de recommandations
27:34 dont un, c'est un sujet financement,
27:36 en partenariat aussi avec France 2030,
27:38 les régions, les instituts de recherche,
27:40 les organisations professionnelles et écoles
27:42 et le monde du privé. Et un des enjeux
27:44 qu'on identifie, c'est à la fois
27:46 une connexion publique-privé
27:48 beaucoup plus forte aujourd'hui,
27:50 et une analyse sociologique qui a été faite par François
27:52 tout à l'heure en disant que les agriculteurs
27:54 sont à la fois complémentaires et concurrents.
27:56 Et c'est vrai que sociologiquement,
27:58 à la tête des grandes entreprises
28:00 agri-agro-françaises, il y a un peu de ça.
28:02 C'est-à-dire, on considère
28:04 l'innovation, les start-up
28:06 françaises comme à la fois
28:08 des innovations
28:10 complémentaires et en même temps,
28:12 on en a un peu peur.
28:14 On avait l'impression qu'elles allaient remplacer
28:16 certaines des activités
28:18 et on les voit aussi comme de potentiels concurrents.
28:20 Et j'en suis un bon témoin.
28:22 Limosa a levé aussi un fonds de dette
28:24 privé de 50 millions d'euros.
28:26 Dans ce fonds de dette, il y a le Fonds européen
28:28 d'amassissement, il y a l'ADEME,
28:30 la Caisse des dépôts, il y a Groupama,
28:32 il y a des fondations d'entreprises.
28:34 Mais vous ne retrouverez pas
28:36 de banque mutualiste au sein de notre
28:38 fonds de dette. On est très complémentaires.
28:40 70% des projets en crédit,
28:42 jusqu'à 2 millions d'euros, on les finance avec les banques.
28:44 Pour autant, de là à investir
28:46 dans un fonds de dette privé pour soutenir
28:48 des exploitations en complémentarité
28:50 avec l'appel public à l'épargne,
28:52 c'est quelquefois un peu difficile.
28:54 Et donc, le message que je voudrais vous faire passer,
28:56 c'est qu'il est important aujourd'hui
28:58 de travailler en écosystème, comme tu le disais
29:00 Dominique,
29:02 de rapprocher le monde des organisations professionnelles,
29:04 le monde de la recherche, le monde du privé
29:06 de ces startups-là, et d'oser
29:08 même à l'avenir, pourquoi pas,
29:10 sécuriser, voire intégrer
29:12 les startups
29:14 françaises dans les modèles de
29:16 vision stratégique de nos entreprises
29:18 pour porter un message aussi
29:20 mondial et faire rayonner la France,
29:22 sans forcément, dans 5 ans, se retourner en se disant
29:24 "on a quand même 50% de nos entreprises
29:26 qui sont passées sous pavillons étrangers"
29:28 et c'est vrai qu'avec les enjeux
29:30 géopolitiques du moment, il est
29:32 important aussi aujourd'hui de sécuriser
29:34 ces actifs très importants pour nous
29:36 qui manient de la data au quotidien,
29:38 tu parlais de la data, c'est un gros sujet,
29:40 notamment pour épouser
29:42 ces enjeux. - Bernard Chauvassiolou,
29:44 je vais vous demander un mot de conclusion,
29:46 en tant que membre de l'Académie des Technologies,
29:48 quand vous entendez ça, c'est assez
29:50 réjouissant quand même, il se passe des choses,
29:52 c'est assez excitant,
29:54 comment est-ce que vous le percevez,
29:56 est-ce qu'on a la capacité à remettre
29:58 toute cette innovation au coeur
30:00 du système et de bien la saisir ?
30:02 - Ce que je voudrais dire,
30:04 c'est qu'on enferme parfois
30:06 les gens
30:08 ou les questions dans des faux dilemmes,
30:10 dans lesquels on dit "il faut choisir"
30:12 et l'un des dilemmes que je vois,
30:14 c'est la question qu'il faut choisir
30:16 entre technologie et écologie.
30:18 Autrement dit,
30:20 il y a des gens qui disent
30:22 "de toute façon, la République n'a pas besoin
30:24 de savants, on va faire avec
30:26 ce qu'on sait faire depuis toujours."
30:28 Et puis, à l'autre bout,
30:30 il y a des technologues
30:32 qui promettent
30:34 qu'on saura même aller sur Mars
30:36 pour continuer à vivre.
30:38 Le fait de dire
30:40 "les solutions de demain seront
30:42 écologiquement inspirées et technologiquement
30:44 mises en oeuvre",
30:46 c'est à partir d'une bonne connaissance
30:48 de l'écologie au sens large
30:50 qu'on pourra dire
30:52 "les problèmes à résoudre",
30:54 et donc il ne faut pas rentrer
30:56 dans ce dilemme.
30:58 Il faut choisir entre écologie et technologie.
31:00 Deuxième point que je voudrais souligner,
31:02 pour ne pas être trop long,
31:04 c'est que ces systèmes
31:06 devront être collectifs.
31:08 Ça a été un peu dit.
31:10 Si on veut, par exemple,
31:12 produire du carbone ou des pollinisateurs
31:14 ou des services écologiques,
31:16 etc.,
31:18 ça sera une réflexion à des échelles
31:20 qui ne sont pas l'échelle de l'exploitation.
31:22 Ce sera des échelles au niveau du paysage,
31:24 au sens géographique du terme,
31:26 dans lesquelles on dira
31:28 quelle organisation il faut pour avoir
31:30 dans un endroit donné un écosystème
31:32 favorable, par exemple,
31:34 à des pollinisateurs ou autres.
31:36 Il faudra des organisations collectives.
31:38 Et là, je n'ai aucun doute
31:40 sur le fait que les agriculteurs,
31:42 quand il y a des vrais enjeux,
31:44 ils vont être les plus éloignés
31:46 de l'ensemble de l'Europe.
31:48 C'est un point qui est très important.
31:50 C'est un point qui est très important.
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35:50 C'est un point qui est très important.
35:52 C'est un point qui est très important.
35:54 C'est un point qui est très important.
35:56 Merci beaucoup à tous les trois.
35:58 [Musique]

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