La conférence Nourrir la planète s'adresse à des responsables et des dirigeants d’entreprise du secteur, mais aussi des pouvoirs publics et de tous ceux qui souhaitent mieux comprendre les grands enjeux de notre souveraineté alimentaire.
Successivement, la crise covid, la guerre en Ukraine et les grandes manifestations agricoles, ont jeté une lumière crue sur la crise d’identité et les fragilités du modèle agricole européen. Les grandes politiques publiques comme la PAC ou celle, à venir, du Green deal appliqué à l’agriculture, font désormais l’objet de questions. Les orientations choisies peuvent-elles permettre de produire suffisamment pour assurer la souveraineté alimentaire de l’Europe et le rôle stabilisateur des exportations, sans ruiner l’environnement et les perspectives des agriculteurs ?
Il y aura 10 milliards d’humains sur la planète à nourrir en 2050. C’est aujourd’hui que le réarmement productif doit être mené. L’Europe veut-elle être actrice de la mutation ? Ou la subir ?
https://www.lopinion.fr/evenements/nourrir-la-planete-comment-rearmer-la-ferme-france
Successivement, la crise covid, la guerre en Ukraine et les grandes manifestations agricoles, ont jeté une lumière crue sur la crise d’identité et les fragilités du modèle agricole européen. Les grandes politiques publiques comme la PAC ou celle, à venir, du Green deal appliqué à l’agriculture, font désormais l’objet de questions. Les orientations choisies peuvent-elles permettre de produire suffisamment pour assurer la souveraineté alimentaire de l’Europe et le rôle stabilisateur des exportations, sans ruiner l’environnement et les perspectives des agriculteurs ?
Il y aura 10 milliards d’humains sur la planète à nourrir en 2050. C’est aujourd’hui que le réarmement productif doit être mené. L’Europe veut-elle être actrice de la mutation ? Ou la subir ?
https://www.lopinion.fr/evenements/nourrir-la-planete-comment-rearmer-la-ferme-france
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Christophe Hurel, vous êtes président du groupe JVCIA, bienvenue, vous avez accepté
00:12cet exercice difficile, déjà de la définition, je disais que c'était un sujet un peu à
00:19la mode, on en entend pas mal parler, je ne suis pas sûre que ce soit très clair pour
00:22tout le monde, alors qu'est-ce que c'est que l'agriculture régénératrice, de quoi
00:27est-ce qu'on veut dire quand on en parle ? Je vous propose d'être juste un peu…
00:31En fait, vous êtes assez grand, si vous mettez un peu plus de vent, vous aurez moins le
00:35spot.
00:36Ah non, c'est pire là.
00:37Non, juste avancez un peu, si vous avancez, vous serez mieux, je pense, c'est pour ça.
00:43Merci.
00:44Oui, alors non, je ne veux pas vous faire descendre d'une marche.
00:46Non, Jean-François, je te remercie pour les idées, donc Jean-François me suggérait
00:48de descendre d'une marche, mais pourquoi pas.
00:50Écoutez, bonjour à tous, merci pour cette invitation, mais avant juste de répondre
00:54à votre question, je vais revenir sur les propos que j'ai entendus ce matin, ceux
00:58d'Audrey Bouroullo, qui a parlé de compétitivité, mais aussi de biodiversité et de carbone,
01:04et on va en parler.
01:05Indirectement, je fais un peu le teasing de ça, et puis également la deuxième table
01:10ronde qui nous a évidemment parlé de compétitivité, sous-entendu, je suis extrêmement heureux
01:14que l'on parle régulièrement de compétitivité, ce que l'on ne faisait peut-être pas toujours
01:18il y a 10-15 ans, mais ils nous ont parlé de changement de rotation, de légumineuses,
01:22qu'il faut réintroduire ces légumineuses, on va en reparler également dans l'agriculture
01:27régénérative, et puis Yves Piquet nous a également parlé de conseils et de la capacité
01:32à transmettre l'information, toute la formation, et ça aussi c'est extrêmement important
01:36dans le cadre de l'agriculture régénérative.
01:37C'est la réponse à toute l'agriculture régénératrice, alors c'est quoi ?
01:40Alors, l'agriculture régénérative, certains appellent ça l'agriculture régénératrice,
01:44finalement ça vient après toute une flopée de noms que l'on a entendus, on a entendu
01:50parler d'agroécologie, on a entendu parler de troisième voie, on a entendu parler d'agriculture
01:57combinatoire, d'agriculture de conservation des sols, de couverture des sols, merci beaucoup.
02:01Finalement tout ça c'était des mots très français, on est en train finalement de trouver
02:07une notion qui est beaucoup plus internationale, parce que si vous regardez les communications
02:11de différentes entreprises et différentes multinationales qui achètent des produits
02:16agricoles, elles parlent toutes aujourd'hui de REGEN-AG, donc de l'agriculture régénérative.
02:20Donc ça, ça ne définit pas ce que c'est, mais en tout cas ça montre que le concept
02:26a déjà été utilisé.
02:27Donc un, pour moi ça veut dire que c'est une agriculture qui n'est plus juste assise
02:33sur la chimie d'hier, on va toujours, on l'a entendu dans la table ronde précédente,
02:38toujours utiliser la chimie, on ne va pas juste s'appuyer sur la chimie du pétrole,
02:42mais on va également utiliser la nature.
02:44Autant faire que se peut, mais ça ne sera pas toujours suffisant.
02:47Et tout ça, pourquoi est-ce qu'on utilise la nature ? Eh bien parce qu'on a les sols
02:51qu'on essaye en fait de réactiver, de faire travailler, etc., mais pas que, on a tout
02:56cet aspect de carbone qu'on cherche à moins émettre mais également à stocker, on a
03:00l'aspect biodiversité, les bio-agresseurs, mais il y a aussi les bons bio-stimulants
03:06qui existent également dans la nature, et puis il y a l'eau.
03:09Donc en fait, c'est sur ces quatre composantes, sol, carbone, biodiversité et eau, que l'agriculture
03:15régénérative va s'appuyer finalement pour créer une nouvelle agriculture demain, et
03:19déjà aujourd'hui.
03:20C'est-à-dire que vous voyez, finalement, on a une sorte de mot-valise, l'agriculture
03:24régénérative, dans lequel on va pouvoir mettre un certain nombre de concepts, et
03:27cette agriculture régénérative ne sera pas totalement identique pour les uns et les
03:31autres, elle sera encore moins identique selon les régions.
03:33C'est ce qu'on faisait au XIXe ?
03:35Jusqu'au ?
03:37Est-ce que c'est ce qu'on faisait au XIXe siècle, de s'appuyer sur la nature ? Est-ce
03:42que c'est un retour en arrière ?
03:43Non, pas du tout.
03:44C'est absolument pas un retour en arrière.
03:46Il ne faut pas croire que tout ce qui était fait auparavant était merveilleux, ou que
03:50tout ce qu'on a fait entre les deux était moins bien.
03:51On a utilisé à chaque fois l'innovation et l'intelligence qu'on avait, on a répondu
03:56également aux besoins de la société.
03:58L'agriculture d'aujourd'hui est issue finalement des privations de la guerre et du besoin d'augmenter
04:04la production agricole, mais aussi de l'augmentation de la population mondiale.
04:08Et puis, on a également un deuxième besoin aujourd'hui qui arrive et qui arrive assez
04:12massivement, c'est qu'on a ce besoin d'augmentation de la production parce que la population augmente,
04:18mais également on a besoin de biomasse.
04:20Donc, il va falloir produire pour tout cela, tout en respectant l'environnement.
04:24Très concrètement, je vais me lancer dans cette agriculture, qu'est-ce que je dois
04:28faire sur mon champ ?
04:30Eh bien, qu'est-ce que je dois faire dans mon champ, c'est qu'il faut réfléchir
04:35à des changements de pratiques, il faut réfléchir à l'innovation, il faut réfléchir à ce
04:40que l'on va faire quand on va arrêter d'utiliser du pétrole, puisqu'on sait, ce qu'on a tous
04:46constaté, qu'il y a un réchauffement climatique qui était là.
04:50Donc, qu'est-ce qu'on va pouvoir mettre en place dans les exploitations agricoles pour
04:55avoir un certain nombre de changements ?
04:56Il va falloir continuer à produire, produire mieux, peut-être produire plus, tout en finalement
05:02en augmentant le stockage du carbone et en réduisant les gaz à effet de serre.
05:07Qu'est-ce qu'on peut faire pour cela ?
05:08Cela a été évoqué par Thierry Blandinière tout à l'heure, eh bien changer les formes
05:12d'azote, et Audrey Boulot également d'ailleurs, changer les formes d'azote, première solution
05:17que l'on peut utiliser, finalement assez factuelle, changer sa rotation, en introduisant
05:23les légumineuses, puisque vous l'avez entendu, et vous le savez pour un certain nombre d'entre
05:26vous, si vous introduisez les légumineuses dans la rotation, vous utilisez moins d'azote,
05:31après il faut avoir des clients en face, et puis il faut être compétitif, ce qu'on
05:35n'est peut-être pas encore aujourd'hui.
05:36Améliorer la couverture des sols, plus longtemps, beaucoup plus, améliorer la production des
05:46cultures intermédiaires, donc celles qui sont implantées ou les couverts qui sont implantés
05:51post-récolte, parce qu'ils captent du CO2, voilà des pratiques simples, que les agriculteurs
05:56peuvent imaginer très rapidement, par contre qui vont coûter.
06:00On va revenir sur le coût, mais je revenais sur la simplicité, c'est vrai que ça paraît
06:05assez facile comme ça, pour ce que j'y connais, pourquoi est-ce que ça s'est finalement
06:12assez peu développé jusqu'à récemment ? Est-ce que ça s'est peu développé ? Est-ce
06:15qu'on sait aujourd'hui ce que ça représente ? J'ai l'impression que c'est quand même
06:18une tendance dont on parle depuis 5 ans, 5-6 ans, ça représente une faible part me
06:24semble-t-il.
06:25Pourquoi ça ne s'est pas plus développé ?
06:26Pour moi, il y a deux raisons, premièrement, on a des tentatives un peu à droite à gauche,
06:32on a un certain nombre de connaissances aujourd'hui qu'on n'arrive pas encore suffisamment à
06:36pousser vers les agriculteurs, donc on a besoin de continuer à avoir des formations et à
06:41transmettre de l'information, et puis ces différentes tentatives qui ont été organisées
06:46à droite à gauche n'ont pas toujours eu le succès qu'elles auraient dû avoir, parce
06:53qu'on travaille avec la nature et puis on peut être en échec, donc indirectement on
06:57a un coût.
06:58On a un coût pour l'agriculteur, et si on essaie de chiffrer ce coût, on peut imaginer
07:04que ce coût il est entre 30 et 50 euros de l'hectare, parfois même plus, ça peut monter
07:09à 80 euros de l'hectare quand vous changez fortement votre rotation, quand vous utilisez
07:13des formes d'engrais différentes, et l'agriculteur, est-ce qu'il est récompensé par rapport
07:17à ça ? Si en face des efforts qui sont fournis par l'agriculteur, c'est l'agriculteur qui
07:23doit être compétitif, sinon il va arrêter de produire, il va arrêter tout simplement
07:28son entreprise.
07:29Si en face de ces efforts, vous n'avez pas une rémunération apportée par le marché,
07:35parce que je pense qu'on est tous d'accord, les dettes de l'Etat c'est bien, mais on
07:38ne peut pas non plus continuer à creuser le trou, et surtout que si on veut développer
07:42fortement cette agriculture régénérative où les agriculteurs font des efforts, il
07:46va falloir que les clients s'organisent.
07:48Ce qu'on a imaginé, par exemple de notre côté, on a imaginé de créer une coalition
07:53de clients.
07:54Les clients se sont regroupés, on a aidé, on a parlé avec ces clients, on a parlé
07:59avec des clients de la filière céréalière, on a pris tous les abinodiers français,
08:04on a pris des terreoses, des roquettes, également Sedamil, un italien, il y en a dans la salle,
08:13on a associé le groupe Avril Sepol pour les parties colza, on y a associé Heineken pour
08:18la partie orge de brasserie, on a associé également nos propres entreprises avec Grand
08:23Moulin de Paris et La Farine, Le Malte, etc.
08:26Et toutes ces entreprises se sont mises en coalition pour dérisquer les pratiques des
08:31agriculteurs.
08:32Ça sous-entend quoi ce côté, j'essaie de dérisquer les agriculteurs ? Les entreprises
08:39sont prêtes à verser sur l'ensemble de la surface de l'exploitation de l'agriculteur
08:46entre 100 et 150 euros tous les ans, et ce pendant trois ans, si cet agriculteur change
08:52ses pratiques, mais pas juste si et seulement s'il change ses pratiques, sous-entendu
08:57s'il a des changements de moyens, mais surtout s'il a des résultats.
09:01C'est-à-dire que les entreprises ne sont pas prêtes, et c'est assez logique, parce
09:05qu'elles ont besoin finalement après de revendre aux clients, à leurs clients, les
09:11efforts financiers qu'ils sont en train de faire, et bien donc ces entreprises demandent
09:16des résultats.
09:17Sous-entendu, on a donc, pour répondre à votre question, c'est pourquoi ça ne s'est
09:21pas fait ces dernières années, d'un côté il faut avoir des agriculteurs ambitieux
09:25qui ont envie de changer, qui soient optimistes et qui veulent changer les choses, de l'autre
09:29côté il faut une coalition de clients prêtes à payer, et entre les deux il faut des organismes
09:35capables non seulement, ce que je disais tout à l'heure, d'apporter la formation aux
09:38agriculteurs pour éviter d'aller à l'échec, parce qu'il n'y aurait pas de pire que de
09:40faire des efforts et de ne pas être rémunérés puisqu'il faut l'obligation de résultats,
09:44et également être en capacité d'apporter de la data, parce qu'il va falloir prouver
09:50aux clients que ce que les agriculteurs ont réalisé est bien réel.
09:54Donc, et c'est comme ça qu'on pourra finalement vendre aux clients des grains qui ne seront
10:00pas juste de la matière première, mais des grains avec un service associé, et ce service
10:06c'est de la data, de la data autour de ce que je disais tout à l'heure, donc des concepts
10:10de l'agriculture régénérative, la biodiversité, les émissions et les stockages de gaz carbonique
10:19ou de gaz à effet de serre, et probablement dans un futur, peut-être dans 3-5 ans, également
10:24autour de l'eau.
10:25Plein de questions.
10:27100 à 150 euros mis tous les ans par votre coalition, c'est un surcoût de quel ordre ?
10:35Parce qu'on comprend bien que ça va coûter à l'agriculteur, vous m'avez dit entre 30
10:39et 50, c'est un surcoût de quel ordre en pourcentage qu'on arrive à se rendre compte
10:43de ce que ça représente ?
10:45Alors, comme on parle de 100 à 150 euros de l'hectare, c'est un surcoût pour l'industriel
10:51qui achète ses grains de 10 à 15% de la tonne.
10:57C'est quand même...
10:58Non, oui, en pourcentage.
10:59Donc 10 à 15% de la tonne, quand on regarde en fait, et je reviens plutôt sur des tonnes
11:03qui étaient...
11:04Oui, après, on est d'accord.
11:05Oui, mais c'est important, parce que si on prend par exemple une tonne moyenne à 200
11:10euros de la tonne, le marché est au-dessus actuellement, mais si on prend une tonne moyenne
11:13à 200 euros de la tonne, quand on regarde la volatilité que l'on a atteinte, malheureusement
11:18avec le conflit ukrainien, on a pratiquement atteint les 400, donc le double, mais cette
11:24volatilité de 20 euros de la tonne, c'est une volatilité que les experts de marché
11:28voient parfois aujourd'hui en 2-3 jours.
11:30Donc on est en train de dire, oui, mesdames et messieurs, les clients et indirectement
11:34aussi les consommateurs, les consommatrices qui vont acheter finalement leur baguette
11:38de pain, leur huile de sieur, je fais de la publicité également pour le sieur, je suis
11:43capable de tout faire, ou leur paquet de farine francine, vous allez avoir un surcoût
11:49qui est ramené à la tonne de 10 à 15%, mais ça, ça va permettre à l'agriculteur
11:54d'être dérisqué par rapport à des pratiques extrêmement modernes, et en même temps,
12:00dans votre porte-monnaie, ce ne sont pas 10 à 15% de surcoût, puisque la matière première
12:05dans un certain nombre de produits finis ne représente que 5 à 10%.
12:09Donc on est en train de parler de 10 à 15% d'une matière première qui elle-même ne
12:14représente que 5 à 10%.
12:15Vous voyez que ramener consommateur final, ce n'est pas grand-chose.
12:19Évidemment, pour les clients, grosses multinationales parfois, qui prennent le risque de rentrer
12:24dans ce type de schéma, ça représente des millions.
12:27Par contre, elles sont conscientes d'une chose, c'est que nous ne pourrons pas, ou
12:32en tout cas, elles ne pourront pas, continuer à acheter des matières premières qui émettent
12:38autant de carbone qu'aujourd'hui, et acheter finalement des matières premières sur des
12:42exploitations agricoles, des entreprises agricoles, qui dégradent la biodiversité.
12:47Donc ça, elles en sont conscientes.
12:48Avec un sol qui s'appauvrit, si on ne change pas le système, avec un sol qui s'appauvrit,
12:53on se retrouve aussi avec une machine qui risque de s'épuiser.
12:57Oui, je ne suis pas capable de dire ça, si vous voulez, je ne suis pas aussi proche de
13:04la nature.
13:05Vous faisiez cette allusion au XIXe siècle, les gens qui nous expliquent que si on arrêtait
13:11tout, si on revenait au passé, si on ne travaillait plus le sol, si on était juste en semi-direct,
13:15si on mettait plein de cultures, si on avait une diversité extrêmement importante de
13:19cultures dans nos parcelles, on reviendrait à un monde idéal, je n'en sais rien.
13:26Moi, je ne suis pas capable de dire ça, donc je préfère ne pas m'aventurer dans ce domaine.
13:29Ce serait sûrement mieux, mais de là à ce que l'on chute, je n'en sais rien.
13:34Je voulais revenir sur ce que vous avez cité, la data.
13:37Concrètement, est-ce que ça marche ? Est-ce qu'on arrive aujourd'hui à avoir des éléments
13:41? Vous disiez qu'on allait rémunérer les agriculteurs si on arrivait à vérifier que
13:44ça marche.
13:45Est-ce qu'on a aujourd'hui des éléments concrets qui prouvent que la mise en place
13:49de ces techniques permet vraiment de régénérer les sols ?
13:53C'est toute la difficulté de la définition de la régénération du sol.
14:00C'est pour ça que, quand on parle d'agriculture régénérative, on ne parle pas toujours d'agriculture
14:05qui régénère les sols, parce que qu'est-ce que cela veut dire précisément ?
14:08C'est plutôt une agriculture qui régénère le système, l'ensemble du système de l'exploitation
14:14agricole.
14:15On est capable aujourd'hui de mesurer les efforts réalisés par l'agriculteur sur les
14:22critères que j'ai évoqués tout à l'heure, le carbone, la biodiversité, donc carbone
14:26émis et stocké, la biodiversité, etc.
14:29Si on parlait juste de régénérer le sol, ça voudrait dire quoi ?
14:33Il faudrait être en capacité de mesurer la quantité de champignons et de bactéries
14:38présentes dans le sol.
14:39Vous savez probablement que dans une cuillère à soupe, vous avez autant de micro-organismes
14:44que d'êtres humains sur la Terre.
14:46Donc personne n'est aujourd'hui capable de dire combien il y en a, ou en tout cas
14:49de les mesurer.
14:50On ne va pas s'amuser à les mesurer tous les jours.
14:51En plus, est-ce que ce sont les bons ou les mauvais ?
14:53Parce que dans les micro-organismes, j'imagine qu'il y a aussi les sympathiques et les
14:56moins sympathiques.
14:57Peut-être un exemple d'une pratique, d'un endroit ?
15:04Alors, un exemple que je peux vous donner, en plus c'est un exemple que nous sommes
15:12en train de dupliquer et d'essaier avec d'autres coopératives.
15:15C'est l'exemple que nous avons mis en place sur notre territoire.
15:18Nous avons commencé en septembre de l'année dernière, nous avons aujourd'hui 200 agriculteurs
15:23qui sont rentrés dans ce système.
15:24Nous sommes en train de signer avec 400 agriculteurs cette année et nous gérons plutôt la frustration
15:31puisqu'on a une demande de 600 avec pour objectif de passer très rapidement à 1 000.
15:35Donc ça, c'est la partie quantitative en fait.
15:38Ça prouve que le passage à l'échelle marche bien ?
15:40Le passage à l'échelle marche bien, ça prouve que le message des industriels qui
15:45est de dire on va vous aider à dérisquer vos pratiques passe bien.
15:49Donc ça, c'est un véritable exemple puisque avec des industriels d'un côté, les agriculteurs
15:55de l'autre, on est en capacité de réaliser cela et nous sommes en train de finaliser
15:59notre première année avec nos résultats qui vont tomber au 30 juin avec pour objectif,
16:04par exemple sur la décarbonation, on a une sorte de trajectoire sur la décarbonation
16:08sans encore utiliser d'engrais décarbonés de moins 20 %, ce qui est déjà, d'après
16:14les spécialistes, extrêmement important.
16:16On est presque au bout de notre échange.
16:19En une phrase, qu'est-ce qu'on doit retenir de cette agriculture ?
16:23Alors ça, c'est toujours la question extrêmement compliquée.
16:26Moi, je résumerais en un mot, c'est plutôt optimisme.
16:29Je crois qu'il faut qu'on soit extrêmement optimiste parce que justement avec l'exemple
16:34que je vous ai donné et l'intérêt qu'un certain nombre d'autres organismes, finalement
16:38stockers, nous accordent pour qu'on vienne les aider à dupliquer et sans royalty, sans
16:43rien du tout dupliquer ce que nous avons mis en place chez nous, on voit, on constate
16:48que l'on est capable de mettre en relation des clients ou une coalition de clients avec
16:55des agriculteurs pour les aider à dérisquer dans les pratiques vertueuses.
16:58C'est ça finalement le futur de notre agriculture, une agriculture finalement moderne et qui
17:03répond aux aspirations de la société.
17:05Merci beaucoup Christophe Burette pour votre optimisme.
17:08Merci beaucoup.