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Certains des meilleurs indices peuvent provenir des endroits les plus improbables. Des crimes déconcertants ont été résolu grâce à des preuves procurées par des insectes, des bouteilles de bière et autres objets anodins.

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Personnes
Transcription
00:00 [Générique]
00:16 Après maintes tentatives, des détectives sont incapables de prouver la culpabilité d'un meurtrier.
00:22 La résolution de leur enquête devra reposer sur quelques bouteilles de bière.
00:29 La police repêche le corps d'une femme dans une rivière.
00:32 Les détectives ne disposent que de cocon vide pour faire inculper le meurtrier.
00:37 Un homme qui empoisonne ses victimes échappe à la police à maintes reprises.
00:44 Pour l'arrêter, les détectives doivent récupérer des données informatisées que le tueur a effacées.
00:53 Contrairement à l'image qu'en a fait Hollywood, les policiers ont rarement la chance de disposer de larmes du crime ou d'empreintes digitales.
00:59 Cependant, ils savent trouver des indices très précieux dans les lieux les plus inusités.
01:04 Ils font appel à la science pour recueillir ces indices peu banals.
01:08 [Musique]
01:32 [Bruit de chien]
01:38 Novembre 1996, vendredi 13.
01:42 À Columbia, en Caroline du Sud, un homme promène son chien comme à son habitude près d'un terrain de football.
01:49 Ce jour-là, sa promenade fut brutalement interrompue.
01:58 Ce qu'il croyait d'abord être une mauvaise blague se révéla être d'une cruelle vérité.
02:03 Le corps d'une femme gisait sur la pelouse, le visage contre terre.
02:09 Ses cheveux étaient ensanglantés.
02:12 Les autorités confirmèrent son décès.
02:17 Elle avait reçu plusieurs projectiles à la tête, à bout portant.
02:22 La température de son corps indiquait qu'elle était morte quelques heures plus tôt seulement, vers 3 ou 4 heures du matin.
02:28 Les experts ratissèrent le sol.
02:36 Comme ils ne savaient pas encore quels indices allaient se révéler importants,
02:40 ils photographièrent et recueillirent tout ce qui traînait par terre près du corps de la victime.
02:44 Une épaulette semblait avoir été arrachée d'un chemisier, peut-être au cours d'une lutte.
02:51 Le sac de la victime était vide, ce qui signifiait que le meurtre avait sans doute été motivé par le vol.
02:56 La police recueillit deux bouteilles de bière.
03:00 Peut-être pourrait-on y retrouver les empreintes digitales du meurtrier.
03:03 Il était encore trop tôt pour le savoir.
03:06 Pendant la collecte d'indices, la police découvrit trois cartouches et deux douilles.
03:18 Le meurtrier semblait avoir tué sa victime sur place et n'avait pas pris la peine de transporter son corps pour le cacher.
03:23 Ces indices pourraient servir de base à une analyse balistique lorsque la police disposerait d'un suspect et d'une arme.
03:32 La dépouille fut envoyée au Richland Memorial Hospital,
03:44 et au lieu de ses empreintes digitales, elle fut identifiée comme étant Virginia Russell, 30 ans.
03:49 Elle avait un casier judiciaire pour conduite avec facultés affaiblies.
03:53 Pendant ce temps, au laboratoire judiciaire, les experts attendaient de nouveaux éléments.
04:00 Rien dans les indices recueillis sur place ne pouvait mener au meurtrier.
04:04 Les épaulettes découvertes sur la scène du crime ne recelaient aucune information.
04:10 Quant aux empreintes digitales sur les deux bouteilles de bière, elles étaient trop barbouillées pour qu'on puisse en tirer quelque chose.
04:15 De plus, il n'y avait aucun cheveu suspect ou micro-indice sur le corps de la victime.
04:21 Les détectives se concentrèrent alors sur la famille et les amis de la victime.
04:28 Selon sa tante, le dernier endroit où elle avait été vue en vie était ce même hôpital où l'on avait pratiqué son autopsie.
04:39 Elle était venue apporter un peu de réconfort à sa cousine dont le bébé était malade.
04:43 Toute la famille avait d'ailleurs été rassurée de voir qu'elle avait repris sa vie en main après un dur combat contre l'alcoolisme.
04:53 Elle travaillait depuis peu pour une entreprise spécialisée dans l'entretien de bureaux et semblait être dans une meilleure situation financière.
05:04 La tante de Virginia se rappelait avoir entendu sonner le téléinvertisseur de sa nièce.
05:09 Virginia avait alors fait un coup de fil, puis noté le chemin pour se rendre à une adresse dans la ville voisine d'Olympia.
05:17 Ce que la tante ignorait, c'est que Virginia ne réglait pas ses dettes en faisant l'entretien de bureaux.
05:29 Un autre membre de la famille informa la police que Virginia Russell était une prostituée de luxe et qu'elle travaillait pour une présumée agence d'hôtesse.
05:38 Elle rencontrait des hommes dont elle ignorait même le nom.
05:54 Avec de tels suspects potentiels, il serait plutôt difficile de résoudre cet homicide.
05:59 Heureusement, les détectives eurent un coup de chance.
06:06 Le lendemain de la découverte du corps, ils retrouvèrent la voiture de la victime dans un stationnement à Olympia.
06:12 Il y avait du sang sur le tableau de bord.
06:15 Sur le siège arrière se trouvait une bouteille de bière de la même marque que celle trouvée près du corps.
06:22 La voiture fut remorquée à la fourrière où elle fut inspectée méticuleusement.
06:26 Les experts ne découvrirent ni empreintes, ni cheveux ou fibres.
06:30 Ils s'intéressèrent alors aux traces de sang sur le tableau de bord.
06:36 L'analyse confirma que le sang était bien celui de la victime.
06:41 Il était possible que Virginia Russell ait reçu le premier projectile à bord de la voiture.
06:47 L'enquête progressait peu à peu, mais malheureusement, la police était toujours sans suspect.
06:51 Lorsque l'enquête fut confiée au sergent Andrew Caldwell du bureau du shérif de Richland County,
06:59 ce dernier eut immédiatement l'impression qu'il ne s'agissait pas d'un cas isolé.
07:03 Il travaillait déjà sur une enquête de viol et se demandait si le même individu avait pu commettre les deux crimes.
07:11 Quelques éléments étayaient son hypothèse.
07:13 Les deux femmes étaient toutes deux prostituées de luxe et travaillaient pour des agences d'hôtesse.
07:19 De plus, la voiture de Virginia Russell avait été retrouvée à environ 100 mètres de l'endroit où la première victime avait été violée.
07:26 Si Caldwell parvenait à résoudre le viol, il aurait pu faire un autre projet.
07:36 Le soir du 10 novembre, trois jours avant la mort de Virginia Russell,
07:41 le chauffeur d'une agence d'hôtesse avait déposé une prostituée de 20 ans à Olympia.
07:46 Elle avait rendez-vous avec un certain Daniel Davis.
07:52 L'homme l'avait immédiatement retrouvé dans la voiture.
07:58 Il avait été le premier à le voir.
08:03 L'homme l'avait immédiatement assaillie.
08:05 Si elle voulait vivre, lui avait-il dit, elle allait devoir se soumettre à ses volontés et exécuter ses ordres à la lettre.
08:12 Il l'avait traînée de force jusqu'à la chambre à coucher pour la violer.
08:19 Après l'agression, il avait vidé le porte-monnaie de la jeune femme et l'avait chassée de l'appartement.
08:25 Elle errait toujours confuse lorsqu'il prit la fiche.
08:31 Elle avait eu l'occasion de le regarder une dernière fois avant de demander de l'aide.
08:35 Daniel Davis était un nom d'emprunt.
08:41 Les détectives découvrirent que l'appartement avait été loué à un homme qui s'appelait Roy Beck.
08:47 Sa description correspondait à celle que la victime avait donnée de son assaillant.
08:52 Il était déjà connu de la police, mais il n'avait pas été encore connu.
08:57 Il avait eu des démêlés avec la justice à maintes reprises depuis son adolescence pour une série de cambriolages.
09:03 À partir d'une base de données informatisée, l'expert Randy Strange obtint une série de photos d'identité judiciaire.
09:14 J'insère une série d'informations telles que l'âge, la race, la couleur des cheveux, la date de naissance, la date de mort,
09:25 la race, la couleur des cheveux, et l'ordinateur cherche dans la base de données et fournit des candidats qui correspondent à la description.
09:32 Les sujets choisis par l'ordinateur étaient tous des hommes dans la vingtaine mesurant environ 1,60 m et ayant les cheveux foncés.
09:41 Parmi eux se trouvait Roy Beck. La victime le reconnut sans hésitation.
09:46 On dépêcha des agents de police à son appartement pour procéder à son arrestation pour viol.
09:54 Malheureusement, Beck avait déjà pris la fuite.
09:57 Le désordre le plus total régnait dans son appartement.
10:01 L'électricité avait été coupée, des bouteilles de bière vides et d'autres détritus jonchaient le sol.
10:08 Munis d'un mandat de perquisition, les détectives ratissèrent l'appartement à la recherche d'indices reliés au viol.
10:15 Ils découvrirent des munitions de calibre divers.
10:21 Peut-être ces munitions permettraient-elles d'établir un lien entre Beck et le meurtre de Virginia Russell.
10:26 Malheureusement, les détectives devaient découvrir bientôt qu'aucune des munitions ne correspondait à celle qui avait été recueillie sur la scène du meurtre.
10:36 Il fallait à tout prix retrouver Beck.
10:39 Les détectives optèrent un mandat d'arrêt contre lui pour agression sexuelle.
10:44 Ils lui tendirent un piège en téléphonant tout d'abord à une de ses anciennes amies.
10:50 Nous sommes parvenus à la persuader de nous aider à le retrouver.
10:54 Elle lui a laissé un message sur son télévertisseur. Il l'a rappelé et lui a demandé de passer le chercher en ville.
11:00 Beck fut conduit au poste pour un interrogatoire. Pendant ce temps, les détectives fouillèrent le nouvel appartement.
11:06 Ils ont trouvé un numéro de son téléphone.
11:09 Il a été appelé à la police.
11:12 Les détectives ont fait un appel à la police.
11:15 Ils ont fait un appel à la police.
11:18 Ils ont fait un appel à la police.
11:21 Ils ont fait un appel à la police.
11:25 Il a été conduit au poste pour un interrogatoire. Pendant ce temps, les détectives fouillèrent le nouvel appartement du suspect.
11:31 Il s'agissait en fait de celui d'un de ses amis, Richard Bouliard.
11:36 Ce dernier autorisa la police à fouiller les lieux et leur montra même une arme à feu chargée à bloc sur le canapé.
11:42 Les policiers s'apprêtaient à découvrir une autre arme.
11:46 Nous avons découvert un gros couteau de chasse de Steel Rambo qui correspondait à la description qu'en avait faite la victime du viol.
11:55 Il y avait également un boîtin téléphonique dans sa chambre, dans lequel il avait souligné plusieurs agences d'hôtesse.
12:01 Les policiers envoyèrent l'arme à feu, le couteau ainsi qu'une de ses paires de bottes au laboratoire judiciaire.
12:08 Ils espéraient enfin pouvoir prouver formellement la culpabilité de Beck.
12:13 Les experts du service balistique constatèrent que l'arme à feu découverte chez Bouliard était celle la même qui avait servi à tuer Russell.
12:22 Quant aux bottes du suspect, elles étaient hachées du sang de la victime.
12:25 Confronté à ces preuves, il serait difficile pour Beck d'échapper à une accusation de meurtre.
12:31 Pourtant, il tenta de rejeter le blâme sur son ami Richard Bouliard.
12:36 L'arme était enregistrée au nom de ce dernier. Beck déclara également que les bottes appartenaient à son ami.
12:46 La police était dans l'impasse. Les pièces à conviction avaient toutes été recueillies dans l'appartement de Bouliard.
12:52 Il serait difficile de prouver que Beck mentait.
12:56 Les seuls autres indices dont la police disposait et qui pouvaient servir à démontrer un éventuel lien entre le suspect, Virginia Russell, et la voiture de cette dernière, étaient les six bouteilles de bière de la même marque.
13:12 Les experts avaient recueilli deux bouteilles vides près du corps de la victime, trois autres bouteilles vides dans l'appartement de Roy Beck, et une bouteille intacte dans la voiture de la victime.
13:22 Si on pouvait démontrer que ces six bouteilles provenaient toutes du même carton d'emballage, on pourrait ainsi prouver que Beck s'était trouvé en présence de Virginia la nuit du meurtre.
13:34 Malheureusement, on n'avait retrouvé aucune empreinte digitale.
13:39 La brasserie Anheuser-Busch distribue près de 200 millions de bouteilles McLeod chaque année.
13:45 Prouver que les six bouteilles faisaient partie d'un seul et même emballage serait difficile, mais sans cette preuve, Roy Beck risquait d'échapper à une condamnation.
13:54 Afin de prouver un lien entre un meurtrier et sa victime, des détectives de la Coréline du Sud vont devoir démontrer que quelques bouteilles de bière proviennent du même carton d'emballage.
14:08 Ils se rendent à l'usine d'embouteillage de Williamsburg, en Virginie.
14:11 Mark Landers, responsable du contrôle de la qualité, leur explique ce que signifie le code imprimé sur les six bouteilles.
14:19 Le code en question était 17 octobre 96, suivi de WF 58.
14:31 La date indiquait le jour de l'embouteillage.
14:36 Le W signifiait Williamsburg et le F désignait une chaîne de montage en particulier.
14:47 Quant au 58, il signifiait que la bière avait été embouteillée au cours de la 58e période de 15 minutes cette journée-là.
14:58 Après l'embouteillage et l'étiquetage, les bouteilles sont placées dans des cartons de 6.
15:03 Les bouteilles produites dans la même période de 15 minutes porteront toutes le même code.
15:08 Pour Landers, il était évident que les bouteilles recueillies chez Beck provenaient du même carton que celles qui avaient été découvertes près du corps de la victime.
15:18 La preuve était incontestable.
15:24 A première vue, ces bouteilles étaient sans grande valeur.
15:26 Pourtant, elles avaient permis aux détectives de reconstituer les derniers moments de la vie de Virginia Russell en compagnie de Beck.
15:34 Après avoir quitté l'hôpital, elles s'étaient rendues chez Beck où ils avaient bu les trois premières bières.
15:42 Les policiers croient que Beck a découvert une grosse somme d'argent dans son sac alors qu'elle s'était absentée de la pièce.
15:50 Ils avaient ensuite apporté avec eux les dernières bières et s'étaient rendus en voiture au terrain de football où ils avaient bu deux autres bouteilles.
15:57 Pour une raison ou une autre, Beck avait décidé de tuer sa victime après lui avoir pris son argent.
16:03 Il lui avait tiré une balle dans la nuque et la coupure de la bouteille.
16:14 Il lui avait tiré une balle dans la nuque, l'avait sortie de la voiture, puis avait tiré encore à deux reprises pour l'achever.
16:20 Il s'était enfui avec l'argent de la victime et avait abandonné son auto à quelques minutes à pied de chez lui,
16:26 y laissant la dernière bouteille de bière et l'indice qui permettrait de prouver sa culpabilité.
16:31 Grâce aux soins méticuleux des détectives à n'éliminer aucun indice, Beck paierait pour son crime.
16:41 Il fut condamné à la prison à vie.
16:44 Parfois, ce ne sont pas les indices eux-mêmes qui permettent de résoudre une enquête,
16:50 mais plutôt dans quelles conditions ils sont découverts.
16:54 Dans l'ouest du Michigan, la rivière Muskegon est une attraction populaire auprès des amateurs de canotage, des pêcheurs et des baigneurs.
17:02 Mais en réalité, la rivière est une attraction populaire pour les amateurs de canotage.
17:10 Mais en juin 1989, les eaux tranquilles de la rivière Muskegon allaient révéler un lourd secret.
17:18 Deux plongeurs amateurs exploraient le lit de la rivière à la recherche de quelques trésors,
17:35 des moteurs, de l'équipement de pêche ou de vieilles amples.
17:40 Ils aperçurent un objet de métal d'une dimension importante.
17:44 Il s'agissait d'une voiture rouge, retournée sur elle-même et nichée au creux d'une dépression de 5 mètres.
17:53 Quelque chose semblait flotter à l'intérieur.
17:57 Les plongeurs s'approchèrent pour regarder à l'intérieur du véhicule,
18:02 lorsqu'ils aperçurent un visage humain boursouflé.
18:05 Ils alertèrent immédiatement la police.
18:09 On sortit la voiture de l'eau.
18:11 Personne ne connaissait l'identité de la victime,
18:14 ni ne savait comment cette voiture s'était retrouvée au fond de la rivière,
18:18 ou depuis combien de temps elle s'y trouvait.
18:21 La victime était une femme.
18:27 Elle portait toujours ses vêtements, son corps était resté dans un sac.
18:34 Les experts fouillèrent la voiture et les effets personnels de la victime,
18:38 afin de trouver des papiers d'identité,
18:41 mais ils ne découvrirent que quelques larves d'insectes, des cocons et de la boue.
18:46 Le corps de la victime fut envoyé au bureau du coroner.
18:50 Le médecin légiste, qui devait pratiquer l'autopsie, était confronté à deux tâches.
18:55 Elle devait d'abord aider à identifier la victime,
18:58 puis découvrir ce qui avait causé sa mort.
19:02 Elle prit ses empreintes et fit une radiographie de sa dentition.
19:05 La victime semblait avoir subi des blessures à la tête.
19:09 Cette femme n'était pas morte d'un accident de voiture.
19:15 Elle avait reçu au moins six violents coups à la tête avec un objet contondant.
19:19 Le médecin légiste put également déterminer qu'elle était déjà morte
19:25 au moment où sa voiture avait plongé dans la rivière.
19:28 Quelques heures plus tard,
19:31 quelqu'un avait tenté de cacher son corps
19:33 en poussant son véhicule dans les eaux sombres de la rivière.
19:37 Pendant que le médecin pratiquait l'autopsie,
19:40 la police effectua une vérification des plaques d'immatriculation de la voiture.
19:44 Elle appartenait à un homme qui travaillait dans une maison de retraite.
19:48 Il s'appelait David Smith et vivait tout près de la rivière Muskegon.
19:52 Le nom de David Smith intrigua tout de suite les policiers du service de police de Fremont.
20:00 En effet, neuf mois plus tôt, soit le 2 octobre,
20:03 ce dernier s'était rendu au poste de police pour signaler la disparition de sa femme.
20:08 Les policiers avaient d'abord cru que la femme de Smith
20:13 avait décidé de quitter son mari après une querelle de ménage.
20:16 Smith avait déclaré à la police que son mariage de cinq ans
20:22 avec la coréenne Ha Young ne fonctionnait plus.
20:28 Lors de leur dernière dispute,
20:30 elle lui avait lancé une assiette au visage avant de monter en voiture et de s'en aller.
20:34 Après l'interrogatoire, l'agent de police lui a suggéré d'entrer en contact avec des parents et amis
20:41 afin de vérifier si l'un d'entre eux avait eu de ces nouvelles.
20:44 Il lui a ensuite demandé de transmettre cette information au service de police.
20:50 Quelques mois s'étaient écoulés sans que David Smith n'entre en contact avec la police.
20:58 Lorsque les détectives avaient finalement tenté d'effectuer quelques vérifications à son sujet,
21:02 ils avaient été surpris par leur découverte.
21:05 Lors d'interrogatoires d'amis et de la famille de Smith,
21:09 ils avaient constaté que ce dernier ne semblait pas s'inquiéter au sujet de son épouse.
21:13 Quatre jours après sa disparition, il avait entamé des procédures de divorce
21:18 et n'avait pas tardé à fréquenter quelqu'un d'autre.
21:21 Les détectives apprirent aussi qu'il avait vendu les bijoux de sa femme.
21:26 De toute évidence, Smith ne s'attendait pas à la revoir.
21:29 Bien que son comportement fût suspect, il n'était cependant pas illégal.
21:35 Tout semblait indiquer qu'il s'agissait d'un homicide,
21:41 mais la police ne disposait malheureusement pas du corps de la victime.
21:44 Il faudrait d'abord retrouver Ha-Yong morte ou vive.
21:48 En février 1989, quatre mois avant la découverte du corps dans la rivière,
21:55 Brookens avait demandé l'aide de la police d'état du Michigan.
21:58 Les détectives du Michigan étaient entrés en contact avec les amis de Ha-Yong aux États-Unis,
22:05 mais aussi de son pays d'origine, la Corée.
22:08 Aucun d'entre eux ne l'avait revue depuis le mois de septembre.
22:12 Elle avait disparu depuis cinq mois et les chances de la retrouver étaient de plus en plus minces.
22:22 Puis, cinq mois plus tard, dans la soirée du 23 juin,
22:26 la voiture du suspect avait été sortie des eaux de la rivière Muskegon
22:30 et l'on y avait découvert le cadavre d'une femme.
22:33 L'attente était enfin terminée.
22:36 Suite à la découverte du corps, les détectives purent obtenir un mandat de perquisition de la maison de David Smith,
22:44 qu'il partageait maintenant avec sa nouvelle petite amie.
22:47 Des spécialistes se rendirent à la résidence du suspect.
22:51 Ils se soignaient de ne rien y trouver.
22:53 Ha-Yong avait disparu depuis maintenant un an et rien ne prouvait qu'elle avait été tuée à cet endroit.
23:02 Les experts utilisaient un éclairage au laser pour vérifier s'il y avait des tâches de sang suspect.
23:18 Cette source de lumière a la propriété de traverser la peinture et de rendre fluorescente toute trace de sang.
23:24 Ils remarquèrent bientôt quelques traînées de sang sur le mur de la cuisine.
23:29 Un peu plus bas, ils découvrirent ce qu'ils cherchaient.
23:33 Derrière le réfrigérateur se trouvaient d'autres éclaboussures.
23:38 Les techniciens du laboratoire judiciaire ont aussitôt concentré leurs efforts à cet endroit.
23:46 Ils ont enlevé la moulure contre le mur et découvert un endroit où se trouvait une quantité importante de sang humain.
23:51 Il semblait bien que le meurtre ait eu lieu à cet endroit.
23:56 Grâce à l'analyse des éclaboussures de sang et de la façon dont elles étaient disposées,
24:01 les détectives parvinrent à corroborer les conclusions du médecin légiste.
24:06 Une personne y avait bien reçu des coups répétés d'un objet contondant.
24:10 La quantité de sang retrouvée permettait de conclure que la personne avait été blessée mortellement.
24:15 Les détectives étaient cependant confrontés à un problème de taille.
24:19 Ils avaient démontré qu'il ne s'agissait pas du sang de David, mais ne disposait pas du groupe sanguin de Hai Yong.
24:25 De plus, elle était restée trop longtemps dans l'eau pour que l'on puisse effectuer une analyse sanguine.
24:30 Quant aux tests d'ADN, les analystes en étaient encore à leur premier balbutiement à cette époque.
24:36 Les détectives savaient qu'une personne avait été battue brutalement dans cette cuisine,
24:43 mais ils ne pouvaient pas prouver hors de tout doute qu'il y avait eu homicide.
24:46 Pour procéder à l'arrestation de Smith, il faudrait d'abord démontrer son application dans le meurtre de sa femme.
24:53 Peut-être y avait-il moyen de coincer Smith dans ses propres mensonges.
24:57 En janvier, ce dernier avait déclaré à des amis savoir que Hai Yong était encore en vie.
25:02 Si la police parvenait à prouver que son corps était déjà à cette date dans les eaux de la rivière Muskegon,
25:09 on démontrerait du même coup que Smith avait menti et donc volontairement caché son crime.
25:13 Malheureusement, la police avait d'abord un obstacle à surmonter.
25:17 Nous savions comment et pourquoi elle était morte, mais nous étions incapables de déterminer depuis quand,
25:23 à cause de l'état de conservation de son corps.
25:26 Puis, Miller eut une idée.
25:30 Il se rappelait que les experts avaient découvert des cocons dans une des ailes de la voiture et sur le pare-brise.
25:37 Il savait qu'on peut parfois faire appel à des entomologistes pour déterminer à quel moment la mort a eu lieu.
25:42 Il espérait que les cocons pourraient être analysés en dépit du fait qu'ils avaient été submergés pendant si longtemps.
25:48 Afin de prouver le lien entre David Smith et la mort de son épouse,
25:55 les détectives du Michigan devaient déterminer combien de temps le corps de la victime s'était trouvé dans la rivière.
26:04 Les seuls indices dont ils disposaient étaient des cocons.
26:07 Ils firent appel à l'entomologiste Richard Merritt pour qu'il tente de découvrir quelque chose à partir de ces témoins plutôt invraisemblables.
26:15 Lorsque j'ai reçu les spécimens du détective Miller, j'ai constaté qu'il s'agissait de cocons de mouche noire.
26:25 J'étudie cet insecte depuis 20 ans. J'ai tout de suite su que je pouvais contribuer à cette enquête.
26:31 Grâce au cycle de vie des mouches noires, Merritt pourrait calculer à quel moment la voiture avait été poussée dans la rivière.
26:37 Comme tous les insectes, la mouche noire a un cycle de vie qui s'échelonne sur quatre étapes.
26:43 La première est la ponte.
26:45 Les mouches noires de la rivière Muskegon pondent en novembre ou en décembre et ses oeufs se transforment ensuite en larves.
26:58 Les mouches restent à l'état larvaire dans la rivière et croissent en s'accrochant à ce qu'elles peuvent.
27:04 Il peut s'agir de feuilles mortes, de roches. Dans ce cas-ci, il s'agissait d'une voiture.
27:10 En avril ou en mai, les larves se transforment en pupes.
27:14 Elles se fabriquent un cocon et restent dans un état de dormance jusqu'à la fin de mai ou le début de juin,
27:20 moment où elles deviennent des mouches adultes capables de réamorcer à leur tour ce cycle de vie.
27:27 La présence de cocon sur la voiture de Hai-Yong indiquait que le véhicule n'avait pas pu se retrouver dans la rivière après le mois de novembre.
27:35 Pour que cette espèce particulière puisse se retrouver sur la voiture à la fin juin,
27:45 il fallait que le développement se soit produit pendant la période d'hiver.
27:52 Ainsi donc, David Smith avait menti à propos de sa femme.
27:56 Il avait déclaré l'avoir vue pour la dernière fois en janvier,
28:01 mais les cocons découverts sur sa voiture indiquaient qu'elle se trouvait dans la rivière depuis le mois de novembre précédent.
28:08 Monsieur Smith avait déclaré à des collègues de travail qu'il savait que sa femme était en vie
28:14 et qu'elle était restée en contact avec diverses personnes au pays.
28:19 Les analyses de Richard Merritt sur la mouche noire et les larves que nous avons découvertes sur le véhicule
28:24 prouvaient hors de tout doute que c'était tout simplement impossible,
28:27 puisque le corps se trouvait déjà dans les eaux de la rivière Muskegon.
28:31 Grâce à l'entomologie, on était parvenu à prouver que Smith mentait, sans doute pour cacher son implication dans le meurtre.
28:38 De plus, peu après que la presse s'est fait état de la nouvelle du meurtre,
28:42 un des collègues de Smith s'était présenté à la police pour déclarer que ce dernier avait tenté de se trouver un tueur à gage
28:48 un mois avant la disparition de Hai Yong.
28:51 La police fit émettre un mandat pour examiner la liste des appels téléphoniques de Smith.
28:56 En septembre, il avait fait plusieurs téléphones à deux endroits différents, à Pittsburgh.
29:01 Le premier numéro était celui de l'entreprise de nettoyage à sec où son père travaillait,
29:06 et le second, celui de son collègue Kenny Lamont Latimer.
29:12 Les policiers rencontrèrent Latimer pour lui faire part de ses appels.
29:15 Il passa tout de suite aux aveux.
29:17 Il déclara que David Smith lui avait offert la somme de 5 000 dollars pour tuer sa femme.
29:22 Le mariage de Smith allait alors très mal.
29:28 De plus, il payait une pension alimentaire à sa première femme,
29:33 et il craignait d'être contraint de la tuer.
29:37 Il avait suggéré à Latimer de tuer sa femme en lui injectant de l'héroïne de mauvaise qualité.
29:42 Mais ce plan n'avait pas fonctionné, et Smith avait alors battu sa femme à mort avec une statuette de bois.
29:57 Les deux hommes avaient ensuite mis le corps dans la voiture,
30:02 et la voiture a été débarquée dans un endroit où il n'y avait pas de visite.
30:06 La police a donc arrêté la voiture et poussé le véhicule dans la rivière.
30:10 Smith fut arrêté en décembre 1989.
30:17 Il fut jugé coupable de meurtre et condamné à une peine maximale de 20 ans d'emprisonnement.
30:31 A côté, Kenny Lamont Latimer, écopa d'une peine de 20 à 60 ans d'emprisonnement,
30:35 et le père de Smith de 5 ans pour complicité.
30:38 Le témoignage inusité d'un cocon de mouche noire avait permis de prouver le meurtre de Hai Yong.
30:49 À Dana Point, en Californie, les détectives devaient baser leur enquête sur des indices encore plus invraisemblables
30:55 pour établir le lien entre les faits et l'auteur d'un crime.
31:00 La santé de la fonctionnaire Janet Overton, 46 ans, déclinait depuis des années.
31:05 Elle était fréquemment victime d'étourdissements et de faiblesses.
31:09 Elle était cependant résolue à combattre cette maladie.
31:12 En ce jour ensoleillé de janvier 1988, elle s'apprêtait à faire une promenade en famille.
31:18 Malheureusement, elle fut incapable d'aller où que ce soit.
31:23 Richard, le mari de Janet, appela une ambulance, mais il était déjà trop tard.
31:35 En l'espace de quelques heures, elle mourut.
31:43 On ne parvint pas à expliquer ce qui avait pu causer la mort de Janet.
31:50 Lors d'une autopsie de routine, le médecin légiste effectua une analyse de son sang et de ses tissus.
32:00 Les résultats étaient normaux. Janet Overton n'était pas morte des suites d'une intoxication à un quelconque médicament.
32:08 La mort de Janet était aussi étrange que la mystérieuse maladie qui l'accablait de son vivant.
32:13 Depuis quatre ans, elle avait perdu beaucoup de poids et souffrait de douleurs à l'estomac.
32:19 De plus, elle se plaignait de picotements aux doigts et était victime d'attaques d'urticaines.
32:23 Elle avait consulté quantité de spécialistes qui lui avaient fait passer toute une querelle d'analyse.
32:29 Malheureusement, aucun d'entre eux ne pouvait expliquer la présence de ces symptômes.
32:34 Elle ne souffrait d'aucune allergie ni d'infection virale et ne semblait pas avoir de problème bactérien.
32:40 Le service judiciaire fit appel au toxicologue Paul Sedgwick.
32:46 Ils étaient complètement déroutés. Ils avaient tout vérifié. Il y avait des piles d'analyse.
32:52 Et à ce que j'ai pu voir, ils ne sont jamais parvenus à trouver une cause aux symptômes dont elle souffrait.
32:58 Les médecins s'entendaient cependant tous pour dire que le corps de Janet était tout simplement ravagé.
33:06 Le bureau du coroner ordonna que soient prélevés des échantillons de son sang et de ses tissus avant d'autoriser sa crémation.
33:15 La cause de sa mort aurait pu ne jamais être élucidée.
33:18 Mais le lieutenant Tim Carney, du service des homicides de la police de Orange County,
33:23 reçut un appel déterminant qui lui permit d'ouvrir une enquête.
33:27 Six mois après le décès de Janet, Dorothy Boyer, la première femme de Richard Overton,
33:34 déclara aux policiers qu'il devrait peut-être fouiller le passé de son ex-mari.
33:38 Sa fille venait de passer quelques jours chez son père où elle avait fait une étrange découverte.
33:44 En fouillant dans les choses de son père, elle avait trouvé par hasard une seringue, des gants de caoutchouc et un tube de mascara.
33:51 Quand elle en avait fait part à sa mère, cette dernière avait décidé de téléphoner à la police.
33:56 Carney dut reculer vingt ans en arrière pour découvrir le secret de la famille Overton.
34:03 Dorothy Boyer nous a raconté qu'elle a soupçonné son ex-mari de l'avoir empoisonné pendant plusieurs années
34:13 après son divorce en 1967.
34:15 Tout comme la seconde Madame Overton, la santé de Dorothy avait décliné rapidement de 1967 à 1973.
34:24 Elle tombait malade sans raison apparente, elle était victime d'étourdissements, il y avait un goût de métal dans la bouche.
34:31 Un jour, elle avait remarqué que son shampoing dégageait une odeur de soufre intense.
34:38 Il arrivait aussi que ses aliments aient la même odeur.
34:43 Comme Richard avait encore accès à sa maison, elle l'avait soupçonné de chercher à la tuer.
34:48 Elle avait alors décidé de lui tendre un piège.
34:53 Avec l'aide du bureau du shérif, la première femme de Richard Overton, Dorothy, mit au point un plan pour vérifier s'il l'empoisonnait.
35:08 Elle nettoya une nouvelle boîte de café avec de l'alcool à friction, puis fit une petite encoche sur le couvercle afin de savoir si quelqu'un l'ouvrait.
35:20 Après trois jours, elle découvrit que quelqu'un avait bien ouvert le couvercle.
35:30 La police disposait des empreintes digitales de Richard.
35:34 Ce dernier les avait fait prendre alors qu'il postulait pour un emploi à la municipalité.
35:38 Ses empreintes furent comparées à celles qui se trouvaient sur le couvercle de la boîte de café.
35:43 Elles concordaient.
35:45 Sans la permission de son ex-femme, Richard Overton était entré chez elle, avait ouvert son armoire et versé une poudre rougeâtre dans son café.
35:55 On analysa le contenu de la boîte.
35:59 Il s'agissait d'un minéral à l'odeur très pénétrante.
36:03 Du sélénium.
36:04 En petite quantité, le sélénium est un élément nécessaire à la santé, mais lorsqu'il est administré en dose massive, c'est un poison très dangereux.
36:14 Richard fut convoqué au poste pour interrogatoire.
36:21 Il commença par nier avoir empoisonné Dorothy, mais passa aux aveux lorsqu'on lui présenta les preuves retenues contre lui.
36:30 Dorothy accepta de laisser tomber les accusations à condition de ne plus jamais le revoir.
36:35 Aujourd'hui, soit vingt ans plus tard, Richard Overton devrait subir un nouvel interrogatoire, cette fois au sujet de l'empoisonnement de sa deuxième épouse, Janet.
36:46 Avant de le faire inculper, les détectives devaient cependant vérifier s'il y avait bien présence de sélénium dans les échantillons de Janet Overton.
36:58 Les deux épouses Overton semblaient avoir été affligées des mêmes symptômes.
37:02 Selon le lieutenant Carney, l'histoire semblait vouloir se répéter.
37:08 Nous avons comparé le dossier médical de Dorothy Boyer, vers la fin des années 60 et le début des années 70, à celui de Janet Overton dans les années 80.
37:20 Et nous avons constaté que ces symptômes correspondaient exactement à ceux que les manuels décrivent lors d'un empoisonnement au métaux lourd.
37:28 Était-il possible que le tube de mascara découvert par la fille de Richard contienne du sélénium ?
37:35 L'analyse pour découvrir les traces de ce minéral est très simple.
37:42 On dissout l'échantillon en question dans une éprouvette.
37:46 On ajoute ensuite quelques produits chimiques, dont de l'acide hydrochlorique.
37:52 Si la solution devient rouge, c'est qu'il y a présence de sélénium.
37:57 L'analyse du contenu du tube de mascara démontra qu'il contenait bien du sélénium.
38:06 Les détectives téléphonaient aux manufacturiers de mascara qui leur confirma qu'aucun de leurs produits ne contenait de sélénium.
38:13 Quelqu'un avait donc altéré la composition du mascara après avoir acheté le tube.
38:20 Il ne restait plus qu'à analyser les échantillons de tissu de la victime et l'enquête était pratiquement résolue.
38:27 Les détectives furent abasourdis par les résultats.
38:37 Les tissus de la victime ne contenaient pas de toit normal de sélénium.
38:42 L'enquête était bloquée.
38:46 Mais un heureux hasard allait changer le cours de l'enquête.
38:50 En ouvrant une éprouvette d'un échantillon du contenu de l'estomac de Janet Overton,
38:55 Cedric fut surpris par une forte odeur d'amande amère, l'odeur caractéristique d'un poison bien plus puissant que le sélénium.
39:03 J'étais à quelques mètres de distance, mais j'ai tout de suite su qu'il s'agit de cianure.
39:10 Cedric put constater que les échantillons de l'estomac, du cerveau ainsi que le sang de Janet Overton,
39:15 contenaient bien du cianure.
39:17 Une seule petite dose de cette poudre blanche peut être fatale.
39:21 Un an après le décès de Janet Overton, l'enquête était enfin terminée.
39:26 Pour le détective Carney, Richard Overton avait été le seul à avoir pu trouver la sienne.
39:36 Pour le détective Carney, Richard Overton avait tout du suspect.
39:40 Après un certain temps, il est difficile de prouver la culpabilité d'un individu quand il s'agit d'un empoisonnement.
39:46 On doit considérer chacun des aspects de l'enquête, non seulement les indices physiques,
39:50 et on parle d'empoisonnement qui s'échelonne sur des années, mais aussi le mobile et l'opportunité de commettre le crime.
40:04 Au début, les policiers ne laissèrent pas entendre à Richard qu'ils étaient au fait des tentatives d'empoisonnement de sa première femme.
40:10 Ils lui demandèrent simplement qui, à son avis, avait pu vouloir empoisonner Janet.
40:15 Richard déclara que sa femme s'était peut-être fait quelques ennemis en travaillant sur la scène politique locale.
40:21 Il mentionna également qu'elle souffrait de dépression et qu'il s'agissait peut-être d'un suicide.
40:26 Après cinq heures d'interrogatoire, les policiers lui mentionnèrent finalement être au courant de la tentative d'empoisonnement
40:33 de sa première femme, Dorothy.
40:35 Je l'ai confronté avec cette histoire d'enquête de 1973, où il avait empoisonné son ex-femme.
40:42 Il a commencé par nier, jusqu'à ce que je lui montre le dossier.
40:46 Troublé par cette information, Overton termina abruptement l'interrogatoire et refusa catégoriquement de collaborer avec la police.
40:54 Ainsi donc, Overton mentait, et les policiers allaient bientôt découvrir un autre mensonge.
41:02 Au cours d'un interrogatoire de l'associé d'Overton, Mel Herbad,
41:06 ce dernier leur avait dit que Overton et lui pouvaient facilement se procurer du cyanure,
41:11 ce qu'avait formellement nié Overton.
41:14 Richard avait donc accès au poison.
41:20 Il faudrait maintenant prouver qu'il l'avait utilisé.
41:23 Il faudrait également trouver un mobile à son crime.
41:28 Pour cela, il serait difficile de l'amener devant les tribunaux et prouver sa culpabilité.
41:32 Les policiers espéraient bien identifier ce mobile en analysant des documents écrits par Richard.
41:38 Munis d'un mandat de perquisition, les détectives fouillèrent sa résidence et réquisitionnèrent son journal intime, son ordinateur et 131 disquettes.
41:48 Les enfants de Richard avaient déclaré aux enquêteurs qu'il tenait un journal depuis plusieurs années.
41:56 Il conciliait d'abord quelques notes à la main, puis s'en servait pour rédiger une version plus détaillée à l'ordinateur.
42:02 Peut-être que les dossiers informatisés du suspect recelaient plus d'informations.
42:07 Les experts en informatique examinèrent le contenu de chaque disquette,
42:11 ouvrant tous les documents un à un, mais n'eurent pas le résultat escompté.
42:16 Richard avait détruit son journal intime.
42:25 Les experts allaient bientôt avoir un coup de chance.
42:28 Ils remarquèrent des lignes de texte mélangées les unes aux autres.
42:32 Certaines d'entre elles semblaient provenir du journal intime du suspect.
42:36 Peut-être que les données n'étaient pas complètement détruites après tout.
42:40 Il faudrait trouver une façon de les récupérer.
42:44 Pour la première fois dans l'histoire de Orange County, des experts en informatique participaient à l'enquête d'un homicide.
42:55 Overton avait effacé tous ses dossiers,
42:57 mais l'expert William Riddle savait qu'il y avait de grandes chances que l'information soit toujours dans l'ordinateur du suspect.
43:04 La plupart des gens ignorent que lorsqu'ils effacent des données, celles-ci se trouvent toujours dans l'ordinateur.
43:11 En fait, c'est comme si l'ordinateur informait le système en charge du contenu de libérer un espace pour stocker de nouvelles données.
43:22 Ainsi, les nouvelles données seront inscrites par-dessus les anciennes.
43:26 Les dossiers emmagasinés dans un ordinateur sont en fait des informations magnétiques.
43:36 Parfois, certaines de ces informations se chevauchent,
43:40 comme si la même feuille de papier servait à écrire plusieurs lettres, les unes par-dessus les autres.
43:48 Riddle commença par faire une copie de tous les dossiers d'Overton.
43:52 Ainsi, il ne risquerait pas de perdre des données lors de sa recherche.
43:57 Il installa ensuite un logiciel spécial et commença le fastidieux travail d'ouvrir chacun des dossiers individuellement.
44:06 Le logiciel éliminait ainsi diverses couches successives de textes,
44:10 laissant derrière les fragments de documents qui avaient déjà été emmagasinés au même endroit.
44:15 Il mit des centaines d'heures à récupérer le texte original.
44:19 Et il n'avait pas encore terminé.
44:23 Il faudrait ensuite remettre le texte dans le bon ordre en se basant sur le journal manuscrit du suspect.
44:31 Les phrases désordonnées avaient maintenant un sens.
44:41 Sur son disque dur, on a retrouvé une phrase où Richard Overton déclarait que le rapport amour-haine qu'il avait avec sa femme s'était transformé en haine pure et que quelque chose était sur le point de se produire.
44:53 Il a écrit cela quelques jours seulement avant son décès, le 24 janvier.
44:58 Les détectives croient que Richard en voulait à sa femme.
45:06 Les détectives croient que Richard en voulait à sa femme pour ses infidélités et qu'il était jaloux du succès politique qu'elle avait eu en dépit du fait qu'elle avait peu de scolarité.
45:13 Tout comme pour sa première femme, il avait versé du sélénium dans les produits de beauté de Janet et dans ses aliments, afin que les docteurs attribuent son décès à une longue maladie.
45:25 Puis, il avait cessé de lui administrer le poison afin que son organisme l'élimine et lui avait ensuite administré le poison.
45:34 Il avait cessé de lui administrer le poison afin que son organisme l'élimine et lui avait ensuite administré une dose massive de cyanure.
45:38 Il était convaincu que les médecins n'y verraient que du feu.
45:41 Il avait presque réussi.
45:43 Si les policiers n'étaient pas parvenus à récupérer les données de son journal intime, il aurait été impossible de prouver sa culpabilité.
45:51 Après quelques années d'enquête, la police disposait enfin du mobile du crime d'Overton et savait comment il s'y était pris.
46:01 Le jury n'eut aucun mal à rendre sa décision.
46:04 Après seulement six heures de délibération, Richard Overton fut jugé coupable de meurtre au premier degré et condamné à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle.
46:16 Les experts judiciaires doivent être prêts à tout.
46:23 Ils doivent tout autant récupérer des données informatiques effacées que tirer des informations de bouteilles de bière ou de cocons d'insectes.
46:31 Parfois, les indices les plus invraisemblables sont ceux qui sont les plus incriminants.
46:35 Il s'agit seulement de les découvrir.

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