Punchline Week-End (Émission du 11/06/2023)

  • l’année dernière
Les invités de #PunchlineWE débattent de l'actualité du vendredi au dimanche. 
Transcript
00:00 Il est 17h sur CNews et c'est un plaisir de vous retrouver pour Punchline Weekend.
00:04 Dans un instant, je vous présente les invités.
00:06 Vous en avez l'habitude pendant une heure.
00:08 On va faire le tour de l'actualité de ce dimanche.
00:10 Mais avant cela, le point sur l'information avec Mathieu Devese.
00:13 Bonjour, cher Mathieu.
00:14 Bonjour à tous.
00:17 Une fillette de 11 ans a été tuée par balle hier soir dans le Finistère
00:21 après les tirs d'un voisin.
00:22 Elle se trouvait dans le jardin familial au lieu d'y s'interbosser
00:25 dans la commune de Ploneves du Faou.
00:27 Son père a été grèvement blessé.
00:29 Selon les premiers éléments de l'enquête, le voisin,
00:31 un retraité de nationalité néerlandaise âgé de 71 ans,
00:36 a tiré à plusieurs reprises en direction des victimes.
00:38 Le voisin et son épouse ont été placés en garde à vue.
00:42 Tous les collégiens devront suivre cette semaine une heure de sensibilisation
00:45 sur le harcèlement et les réseaux sociaux.
00:47 Selon Papendia, il se sera l'occasion de rappeler la manière
00:50 dont l'usage des réseaux peut accentuer les phénomènes de harcèlement.
00:54 Le ministre de l'Éducation a promis de muscler la lutte contre ce fléau
00:57 après le suicide de l'INSEE.
00:59 L'adolescente de 13 ans a mis fin à ses jours le 12 mai dans le Pas-de-Calais.
01:03 Enfin, Ferrari remporte les 24 heures du Mans après 50 ans d'absence.
01:06 L'écurie italienne décroche donc l'édition du centenaire
01:09 et met ainsi fin à l'hégémonie de Toyota.
01:12 Cette année, Ferrari, mais aussi Porsche, Cadillac et Peugeot
01:15 ont fait leur grand retour en catégorie reine.
01:19 Voilà pour le point sur l'information.
01:21 On est avec Élodie Huchard ce dimanche.
01:22 Chère Élodie, bonjour.
01:24 Noemi Schultz, merci d'être avec nous,
01:26 puisqu'on reviendra évidemment sur le procès de China,
01:28 mais également sur les derniers éléments de l'enquête
01:30 concernant l'assaillant d'ANSI.
01:33 Benjamin Moral est présent, cher Benjamin.
01:36 Ravi de vous retrouver un dimanche.
01:37 Gabrielle Cluzel, la reine du week-end.
01:39 Merci d'être avec nous.
01:40 Et Jean Messia, qui m'a chouillé.
01:42 Vous l'avez enlevé le chewing-gum ou pas, Jean ?
01:44 Non.
01:45 Donc vous allez passer l'émission avec un chewing-gum à la bouche.
01:48 J'ai une dysphorie.
01:51 Je me sens américain aujourd'hui.
01:52 Beaucoup d'actualités aujourd'hui.
01:55 On va commencer avec Elisabeth Borne.
01:57 Tiens, un peu de politique, puisqu'Elisabeth Borne,
01:59 la première ministre, dément tout recadrage
02:02 du président de la République après ses propos
02:04 sur le Rassemblement national,
02:05 partie selon elle, héritier du maréchal Pétain.
02:10 C'était en plein Conseil des ministres,
02:11 tout le monde l'a entendu, sauf elle.
02:13 Alors là, on ne comprend plus.
02:14 Madame Borne.
02:15 On échange très régulièrement et effectivement,
02:18 on rentre dans le fond des dossiers
02:20 pour trouver ensemble les bonnes décisions.
02:22 Il se dit beaucoup de choses sur les supposés propos
02:25 en Conseil des ministres.
02:25 Il n'a jamais tenu ses propos là ?
02:27 Les commentaires, des commentaires.
02:28 Il n'a pas tenu ses propos là, le président de la République ?
02:29 Je n'ai pas entendu ça, vous voyez.
02:30 Je n'ai pas entendu ça.
02:31 Mais après ça, il y a certainement
02:33 certains qui pensent que c'est très intéressant
02:35 de colporter toutes sortes d'informations.
02:38 Bon, alors là, Elodie, on a besoin de vous.
02:40 Est-ce que c'est un mensonge des journalistes ?
02:42 Est-ce que c'est la seule dans un Conseil des ministres ?
02:45 Ils sont beaucoup en Conseil des ministres.
02:47 Il y a tous les ministres en Conseil des ministres ?
02:48 Non, en général, il y a les ministres de plein exercice.
02:50 Et après, en fonction des dossiers qui sont traités,
02:52 certains secrétaires d'État, par exemple, sont présents.
02:55 Bon, et alors, il y a eu quand même beaucoup de sources
02:57 qui disaient à peu ou pro la même chose, non ?
03:00 Le fait que le président de la République ait prononcé ses propos
03:04 ne fait aucun doute.
03:05 Ou alors, l'intégralité des personnes à table a mal compris.
03:08 Et Elisabeth Borne aurait raison.
03:10 Ce qui serait quand même étonnant,
03:12 c'est compliqué d'interpréter en fait ce qu'a dit la Première ministre.
03:14 Il y a deux versions.
03:15 Soit clairement, elle est en train de s'émanciper
03:16 et elle se dit "maintenant, je donne ma version,
03:19 j'explique que ça n'a jamais existé".
03:20 Soit c'est un accord, on a vu aussi Emmanuel Macron
03:23 lors de son dernier déplacement,
03:24 qui a fait redescendre un petit peu la pression.
03:26 Ça peut être une stratégie conjointe aussi de l'Elysée, de Matignon,
03:29 de se dire "allez, on tourne la page,
03:31 on explique que ce n'est pas vraiment ça qui a été dit".
03:32 Mais honnêtement, ça nous a été confirmé de suffisamment de sources
03:36 pour qu'on soit absolument assurés que le président ait prononcé ses propos.
03:39 Vous imaginez bien qu'on ne sort pas des phrases comme ça
03:41 si on n'a qu'une seule version
03:43 ou quelqu'un qui n'est pas sûr de ce qu'il a entendu.
03:44 Je rappelle sa déclaration,
03:45 "le combat contre l'extrême droite ne passe plus par des arguments moraux.
03:48 On n'arrivera pas à faire croire à des millions de Français
03:50 qui ont voté pour elle que ce sont des fascistes".
03:53 Bon, qui dit vrai, qui dit faux ?
03:55 Pour les deux, je dirais.
03:56 C'est-à-dire que d'un côté, ce qu'elle dit là,
03:58 elle le dit à peu près toutes les semaines.
03:59 Toutes les semaines, on a un démenti d'Elisabeth Borne
04:01 sur les mauvaises relations avec Emmanuel Macron.
04:05 Là, c'est différent, c'est sur le recadrage.
04:06 Oui, mais sur le recadrage.
04:07 C'est encore plus important parce que tout le monde parlait d'humiliation,
04:10 elle doit quitter son poste, etc.
04:11 Oui et non.
04:12 Je veux dire, ce qui aujourd'hui fait grief
04:14 entre Elisabeth Borne et Emmanuel Macron,
04:16 c'est pas le maréchal Pétain.
04:17 Là, on a un Emmanuel Macron qui, sur ce sujet-là,
04:20 trouve intéressant de se positionner contre sa première ministre
04:22 et d'envoyer un message à l'électorat.
04:23 Politiquement, c'est opportun.
04:25 Mais aujourd'hui, les vrais problèmes
04:27 et là où il y a vraiment maille à partir,
04:28 c'est en effet sur la stratégie législative, etc.
04:31 Donc, on a un repositionnement des deux têtes de l'exécutif.
04:34 Ça ne fait pas qu'en effet, aujourd'hui, ce couple est bancal.
04:36 Mais la réalité, c'est qu'Emmanuel Macron
04:38 n'a pas encore tout à fait de roues de secours.
04:40 Bon, vu que vous vous sentez américain, Jean Messia,
04:42 it's your turn.
04:44 What do you think about it ?
04:45 Je ne comprends pas pourquoi elle relance la polémique.
04:48 Politiquement, ce n'est pas très habile.
04:49 Parce qu'on lui pose la question.
04:51 Excusez-moi, Jean.
04:52 Je vous pose une question, vous me répondez, non ?
04:54 Oui, mais attendez.
04:55 Si tous les politiques répondaient aux questions
04:57 directement qu'on leur poserait,
04:59 je veux dire, on ne parlerait pas de langue de bois.
05:01 Et je pense que l'authenticité
05:04 serait la caractéristique de la scène politique dans son ensemble.
05:07 Ce qui n'est évidemment pas le cas.
05:08 Elle aurait pu botter en touche ou éloigner le sujet
05:11 ou dire, écoutez, je n'ai pas envie de parler de ça.
05:13 Bon, là, le fait qu'elle démonte,
05:15 elle remet une pièce dans la machine.
05:17 Donc, évidemment, ça donne lieu à des débats
05:19 comme ceux qu'on a maintenant.
05:22 Maintenant, sur le fond, si vous voulez, il n'y a rien à dire.
05:25 Non, le Rassemblement national n'est pas l'héritier du maréchal Pétain.
05:29 Pas plus que François Mitterrand n'est l'héritier de Vichy.
05:32 Pas plus que le PCF n'est l'héritier de la collaboration.
05:36 Tout ça, je veux dire, arrêtons de regarder dans le rétroviseur.
05:39 Les gens changent, les partis changent.
05:42 Voilà, on a donné acte au changement de François Mitterrand.
05:46 On a donné acte au changement même du RPR qui était en son sein,
05:50 des gens d'Occident, du SAC, etc.
05:52 À un moment, je veux dire, il faut arrêter de regarder
05:56 dans le rétroviseur de l'histoire
05:57 et considérer les gens tels qu'ils sont aujourd'hui.
05:59 La diabolisation permanente.
06:01 Gabriel Cluzel, ce qui est intéressant également,
06:03 c'est qu'on se pose cette question.
06:04 Qu'est-ce qui lie encore le président de la République
06:08 à sa première ministre ?
06:10 Ce qui le lie, c'est peut-être un lien par défaut.
06:12 C'est-à-dire que, comme l'a dit Benjamin,
06:14 les candidats ne se bousculent pas.
06:16 En tout cas, on ne le voit pas bien.
06:18 On a du mal à faire la liste de ceux qui pourraient y succéder.
06:23 Mais je trouve quand même ce déni un peu étonnant.
06:27 Parce que de fait, ce n'est pas comme s'il y avait une ambiguïté
06:30 sur le fait qu'il a été prononcé ou pas.
06:33 Alors, je ne sais pas, elle a un problème d'oreille,
06:35 ça ne s'est pas arrivé.
06:37 Ou elle se dit, et c'est possible aussi,
06:40 elle se dit qu'il est sacrément gonflé.
06:42 Moi, je l'imagine, dire, dites donc, chef,
06:44 vous avez dit ça pendant toute la campagne électorale
06:46 et moi, quand je le dis, je me fais engueuler.
06:48 D'ailleurs, ils sont deux à avoir des problèmes d'audition
06:50 dans ce gouvernement, puisque rappelez-vous,
06:53 recadrage du président de la République,
06:55 trois jours plus tard, Éric Dupond-Moretti,
06:57 sur le plateau de quelle époque ?
06:58 On parlera de quelle époque,
06:59 parce que tous les week-ends, il y a des tâches.
07:01 Il faisait la même chose, c'est-à-dire qu'il leur mettait une couche,
07:03 il leur mettait une pièce dans la machine.
07:04 Voilà, donc il faut peut-être acheter un lot de sous-notes.
07:07 C'est assez offensant, d'ailleurs pour Macron.
07:09 Monsieur le président, on dit.
07:10 Pour Emmanuel Macron, c'est assez offensant
07:14 que sa première ministre dise qu'elle n'a rien entendu.
07:16 Bon, voilà ce qu'on pouvait dire sur cette première actualité politique.
07:21 Revenons maintenant à l'actualité judiciaire.
07:23 Et c'était une actualité absolument dramatique,
07:25 puisqu'on va parler du procès de l'assassinat de Chyna,
07:27 brûlé vive à l'âge de 15 ans par son petit ami de l'époque,
07:30 en octobre 2019.
07:32 Le procès de son bourreau, et on en parlait aussi hier,
07:35 s'est tenu cette semaine.
07:36 L'accusé, qui a 20 ans aujourd'hui, a été reconnu coupable, Noemi,
07:40 vendredi soir par la Cour d'assises des mineurs.
07:43 30 ans de prison étaient requis,
07:46 sauf qu'au moment du fait, il avait 17 ans et 3 mois.
07:48 Et donc, l'excuse de minorité,
07:51 alors qu'il avait 17 ans et 3 mois au moment des faits, a été retenue.
07:54 Et au lieu d'écoper de la réclusion criminelle à la perpétuité,
07:56 donc de 30 ans, si je ne m'abuse,
07:59 eh bien là, c'est 18 ans de prison.
08:00 Alors l'excuse de minorité, c'est la règle
08:04 pour une personne qui a commis un crime quand il est mineur.
08:07 On ne peut pas la contourner quand le crime a été commis
08:10 et quand on a moins de 16 ans.
08:12 Et quand c'est entre 16 et 18 ans,
08:13 l'excuse de minorité peut être levée.
08:16 C'est-à-dire que la Cour d'assises peut décider de lever
08:18 cette excuse de minorité.
08:19 Il y a un certain nombre de critères.
08:21 On va regarder d'abord l'âge, encore une fois,
08:23 que ce soit entre 16 et 18 ans,
08:25 les conditions de l'atrocité du crime
08:28 et aussi la personnalité du mis en cause.
08:29 Là, effectivement, vous l'avez dit, le parquet,
08:32 donc l'avocat général, avait requis une peine
08:34 de 30 ans de prison.
08:36 Ça impliquait donc de lever cette excuse de minorité.
08:38 Sinon, la peine maximum encourue était de 20 ans,
08:41 puisque vous savez, quand l'excuse de minorité,
08:43 ça divise par deux la peine encourue par un adulte.
08:46 Pour un assassinat, la peine encourue par un adulte,
08:48 c'est la perpétuité.
08:49 Et donc, pour un mineur, eh bien, on a fixé
08:52 cette peine maximum à 20 ans.
08:55 Donc ça a été requis, mais ça n'a pas été ce qu'ont
08:58 décidé les jurés et les trois magistrats professionnels
09:00 qui composent cette cour d'assises.
09:02 Et effectivement, l'assassin de Chahina a été condamné
09:06 à la peine de 18 années de prison.
09:08 Et ce qui choque particulièrement la famille de Chahina
09:12 et leur avocate, qu'on a entendu s'exprimer,
09:16 dont on a entendu la colère à l'issue de ce verdict,
09:19 qui est tombé très tard dans la nuit de vendredi à 17h,
09:24 ce n'est pas tant le quantum de la peine,
09:26 c'est que cette excuse de minorité n'ait pas été levée.
09:30 - Dans quel état d'esprit sont les proches ?
09:33 Je sais que vous avez pu vous entretenir
09:35 les semaines précédentes avec la famille
09:37 et que vous avez pu échanger également avec l'avocate.
09:41 - Là, ils sont très mal.
09:43 Il faut le reconnaître.
09:44 Ils ont vraiment le sentiment de ne pas avoir été entendus.
09:48 La partie civile espère toujours la peine la plus lourde
09:53 pour la personne qui a tué son enfant.
09:58 On le rappelle, dans des circonstances absolument terribles.
10:00 On parle d'un assassinat, un acte prémédité.
10:04 Chahina a reçu une quinzaine de coups de couteau.
10:06 Elle a été brûlée vive et des expertises lors de ce procès
10:09 ont démontré qu'elle était en vie au moment où elle a pris feu.
10:17 On imagine le calvaire subi par cette jeune femme,
10:20 qui avait déjà deux ans avant subi un premier calvaire
10:23 puisqu'elle avait été agressée sexuellement par des jeunes
10:27 qui ont été jugés récemment pour ces faits-là.
10:31 La famille de Chahina, qui est très digne,
10:33 attendait autre chose et son frère a fait un malaise à l'issue du verdict.
10:38 - On reverra le message du frère dans un instant.
10:41 Mais il y a eu très peu de réaction politique.
10:44 Marion Maréchal a été l'invitée de BFM ce midi.
10:47 Elle parle d'une décision scandaleuse.
10:48 On l'écoute.
10:50 - Elle a vécu un enfer, de harcèlement, de menaces, de peurs,
10:54 sans que personne ne les protégeait.
10:57 On vient d'avoir la décision scandaleuse de 18 ans de réclusion,
11:02 sans retenir cette excuse de minorité,
11:03 qui aurait dû sauter au regard de la barbarie de l'acte,
11:09 de la préméditation de l'acte,
11:12 qui est évidemment très réfléchi manifestement en amont.
11:15 Pardonnez-moi de vous dire qu'il y a quand même là
11:16 une faillite générale de la justice qui est absolument désespérante.
11:20 Et je dois dire que la famille et le frère ont une dignité,
11:24 parce que vraiment là, il faut s'attendre un jour
11:26 à ce que les familles réagissent et se fassent justice eux-mêmes.
11:29 C'est ce qui finira par arriver, je crois.
11:31 - Et hier, le frère de Chayna a adressé un message
11:33 et on a commencé cette émission hier
11:35 avec ce message adressé à ses proches et à ceux qui l'ont soutenu.
11:39 "J'ai tellement honte de notre justice en France.
11:41 Elle était merdique.
11:43 Un des plus abominables crimes en France.
11:45 Ils ont décidé de ne pas lever l'excuse de minorité
11:47 et appliquer les peines requis du parquet.
11:49 30 ans de prison.
11:50 Il a pris seulement 18 ans ce mec et sortira dans quelques années.
11:52 Il a assassiné Chayna un vendredi soir
11:55 et la justice lui a répondu en assassinant Chayna un vendredi soir.
11:59 En tant que grand frère, je ne peux plus rien faire.
12:01 Je n'ai pas pris les armes en 2017 et 2019 pour me faire justice moi-même.
12:06 Je vous assure que la détention, je n'aurais pas eu peur.
12:08 Si je ne l'ai pas fait, c'est parce que j'ai l'islam et je crois en Dieu.
12:11 Mes parents m'ont donné la meilleure éducation.
12:13 Et vous tous, les Françaises, Français, vous êtes derrière moi."
12:17 Jean Messiah, quel regard vous portez ?
12:18 C'est toujours difficile de commenter une décision de justice,
12:20 mais c'est vrai que là, on peut être surpris, choqué même.
12:24 Et on pense évidemment à la famille de Chayna.
12:27 C'est une décision extrêmement choquante.
12:29 Elle n'a pas choqué simplement la famille et l'avocat,
12:33 elle a choqué la France entière.
12:34 Toute la France est choquée par ce verdict.
12:37 Je ne suis pas sûr que toute la France ait pu être choquée par le verdict
12:42 puisque la décision est tombée vendredi.
12:44 Or, avec le drame d'Annecy,
12:48 l'actualité a imposé en quelque sorte de se focaliser sur ce qu'il se passait à Annecy.
12:53 Et cette actualité-là a été sous-traitée.
12:56 Évidemment, je pense que sans le drame d'Annecy,
12:59 on aurait parlé de cette décision pendant tout le week-end sur toutes les chaînes.
13:03 D'une part et d'autre part, excusez-moi,
13:04 je ne connais personne en France qui,
13:07 à l'écoute de ce verdict et de ce qui s'est passé,
13:11 aurait pu ne pas être choqué.
13:12 Parce que la question, elle est très simple,
13:15 les Français doivent le savoir,
13:16 cet assassin ne fera pas 18 ans.
13:18 Il a été condamné à 18 ans,
13:20 mais il ne fera pas 18 ans.
13:21 Avec les réductions de peine, etc.,
13:24 il en fera au plus 10 ans.
13:25 Et comme c'est quelqu'un qui est assez jeune,
13:28 il ressortira, il ne va pas ressortir au prochain siècle.
13:31 C'est-à-dire qu'il ressortira dans quelques années,
13:33 il aura 30 ans.
13:34 À 30 ans, il y a quand même beaucoup de choses qui restent possibles.
13:37 Peut-être même moins parce qu'en octobre 2019,
13:39 il est placé en détention provisoire.
13:41 Ça veut dire que ça fait déjà 4 ans qu'il est en prison.
13:44 Il a été condamné à 18 ans avec les remises de peine.
13:46 Dans, effectivement, peut-être 8 ans,
13:48 il sortira de prison.
13:49 Donc, ça, c'est...
13:50 Pour l'atrocité et la barbarie de ce crime,
13:55 je ne sais pas ce qu'il faut à la justice
13:57 pour condamner quelqu'un à la peine maximale.
14:00 Je veux dire, là, c'est une fille qui a traversé un calvaire pas possible.
14:05 Il n'y a pas quelque chose qui lui a été épargné.
14:08 Entre les viols, les tabassages, être brûlé vive à la fin,
14:12 rien ne lui a été épargné sur le plan de la barbarie.
14:15 Et la justice juge que les assassins ou l'assassin ne méritent pas 30 ans.
14:19 Ça, c'est quand même à tomber de sa chaise.
14:21 Ça, c'est la première chose.
14:21 La deuxième chose, et j'en terminerai par là,
14:23 vous avez vu les déclarations de l'assassin ?
14:26 Il a dit "Chez nous, il n'y a pas de femmes qui sont enceintes hors mariage", etc.
14:30 Donc, il y a un élément identitaire et religieux,
14:35 en tout cas de son point de vue, qui est extrêmement fort.
14:38 Est-ce que je n'ose imaginer que les magistrats qui ont jugé ce crime
14:44 aient pu prendre en considération les origines différentes de ces assassins
14:50 pour amoindrir la peine, sachant que de l'autre côté,
14:53 je rends hommage au frère de Chahina,
14:57 qui lui a une lecture religieuse et identitaire
15:00 beaucoup plus saine du coup de la situation.
15:02 Et donc, il faut lui rendre hommage.
15:04 Écoutons juste l'avocate des partis civils,
15:07 qui a eu des mots très forts en sortie du procès,
15:10 en disant "la justice se fout des violences faites aux femmes".
15:15 Je pense que la justice se fout des violences faites aux femmes.
15:18 Je pense que c'est ça que ça veut dire.
15:20 Je pense que les médiatisations qu'on fait,
15:22 je pense que les réflexions qu'on a devant la presse,
15:27 la patience qu'on montre,
15:29 cette espèce de jeu d'équilibriste qu'on fait parfois avec nos clients
15:33 pour les calmer, tout en leur disant que la justice va faire son oeuvre,
15:37 alors qu'en fait, la justice se fout d'elle.
15:41 Et épuisant, moi je suis fatiguée de devoir calmer des gens,
15:46 alors que finalement, la justice me donne tort.
15:48 Vous vouliez rajouter quelque chose ?
15:50 Non, il y a plusieurs éléments.
15:52 D'abord, dans cette affaire, la difficulté, c'est que ce procès
15:53 s'est déroulé avec publicité restreinte, en quelque sorte le huis clos,
15:57 en raison de la minorité de ce jeune homme.
16:00 Et donc, on n'a pas pu assister au débat.
16:01 On n'en sait que ce que les avocats et les personnes présentes à l'intérieur,
16:05 notamment les proches de Chayna, ont pu nous en dire.
16:09 Et ce jeune homme qui a été condamné, il nie les faits,
16:13 contre un peu l'évidence, puisqu'il y a un certain nombre d'éléments,
16:16 notamment le bornage du téléphone.
16:18 Mais pendant ce procès, en tout cas, il n'a pas eu le comportement
16:20 de quelqu'un qui aurait reconnu les faits et qui aurait apporté une explication.
16:24 D'ailleurs, le frère de Chayna a fait un malaise au moment du verdict
16:26 et lui aussi s'est mis à hurler en disant "vous faites une erreur judiciaire".
16:29 Et je crois que son avocat demandait l'acquittement.
16:32 Absolument, l'avocat a plaidé l'acquittement,
16:34 puisque son client dit qu'il n'y est pour rien.
16:35 Vous savez, dans ces cas-là, l'avocat, il plaide en fonction de ce que dit son client.
16:42 La question maintenant, c'est de savoir s'il va y avoir un second procès.
16:44 La famille de Chayna ne peut pas faire appel, elle est partie civile.
16:48 Lui peut essayer de faire appel, mais en même temps,
16:51 on se demande un peu pour quelle raison il le ferait.
16:53 Un acquittement paraît quand même peu probable,
16:56 au regard encore une fois des éléments qui existent.
16:58 Et donc il prend le risque d'avoir une peine qui serait augmentée en appel.
17:02 Mais le parquet, et ça c'est la vraie question,
17:05 le parquet qui avait requis 30 ans de prison pourrait faire appel ?
17:07 Le parquet, qui on est d'accord, sous la tutelle en quelque sorte du ministère,
17:11 c'est le ministère de la Justice le parquet ou pas ?
17:13 Il y a un lien, c'est-à-dire que, pourquoi je vous dis ça ?
17:15 C'est parce que les violences faites aux femmes, c'est une grande cause nationale.
17:19 Donc il y a toute une politique pénale qui est mise en place
17:22 pour lutter contre ces violences et pour avoir une fermeté.
17:26 Le premier combat en quelque sorte des juges qui sont liés au ministère,
17:31 ce serait les violences ?
17:33 Sans dire que c'est le garde des Sceaux qui va demander au parquet de faire appel,
17:37 on peut se dire que dans le contexte aujourd'hui où on dit que c'est une priorité,
17:42 et encore une fois, vu la peine bien inférieure aux réquisitions,
17:45 un appel ne serait pas vraiment surprenant en effet.
17:48 Et dernier mot, vous parlez des magistrats qui ont rendu cette décision.
17:52 Il y a bien sûr des magistrats, mais il y avait aussi des jurés,
17:54 puisqu'il y avait six hommes et femmes qui composaient ce jury.
17:57 Ça n'enlève rien ce que j'ai dit.
17:58 Non, je précise juste que ce n'est pas une décision
18:02 prendue uniquement par des magistrats, mais aussi par un juré.
18:05 C'est important de le rappeler. Benjamin et Gabriel, je sais que vous voulez rire.
18:07 Il faut être prudent à plusieurs essiens.
18:08 La première essience, c'est qu'en effet, on n'était pas là.
18:10 Et que donc, ce faisant, le huis clos fait qu'il y a des choses qui se sont dites
18:13 et qui ont été vues par les jurés et par les magistrats
18:16 que l'opinion publique n'a pas pu voir, n'a pas pu percevoir.
18:18 Donc là-dessus, il faut être prudent.
18:19 Ensuite, encore une fois, les peines en appel sont,
18:22 et je parle sous le contrôle de Noemi, en règle générale plus lourdes
18:25 que lorsque c'est le parquet qui fait appel, que les peines en première instance.
18:28 Donc là, il y a encore, je dirais, une marge de manœuvre.
18:31 Ensuite, quand vous regardez un petit peu les, je dirais, l'échelle des peines
18:36 et la manière dont les peines sont prononcées à la fois à l'étranger et dans l'histoire,
18:40 on n'a pas une justice plus laxiste que jadis en réalité.
18:42 On a des peines qui sont moins bien appliquées.
18:44 Ça, c'est une autre question.
18:46 Mais en revanche, la justice n'est pas plus laxiste.
18:48 Donc, prendre cette affaire comme symptôme d'une, je dirais, d'un laxisme de la justice.
18:53 Attention, soyons prudents.
18:54 En tous les cas, c'est la question.
18:56 Tout le monde se pose cette question.
18:57 Mais comment ?
18:59 Non, mais comment l'excuse de minorité n'a pas pu être levée ?
19:02 Je vous donne évidemment la parole dans un instant, Gabriel,
19:04 mais je veux qu'on réécoute une nouvelle fois l'avocate qui parle de la justice
19:08 et qui dit la justice dans ce procès n'a pas été à la hauteur.
19:12 C'est une famille extrêmement digne qui a gardé son calme pendant trois ans et demi,
19:16 aussi parce que je leur disais que la justice était suffisamment intelligente
19:20 pour percevoir ce qu'il fallait percevoir.
19:24 Et je constate que non.
19:26 Donc, on a un criminel, on a un assassin,
19:30 mais la justice n'a pas été à la hauteur du crime
19:33 et la justice n'a pas été à la hauteur de la victime.
19:36 Gabriel Cluzel, dans le combat, dans la lutte contre les violences faites aux femmes,
19:41 là, l'extrême silence de l'extrême gauche ou du néo-féminisme était assez surprenant également.
19:48 On ne les a pas entendus.
19:49 Oui, c'est très surprenant.
19:50 Alors, l'affaire Chayna, je pense qu'elle prend une résonance particulière pour deux raisons.
19:53 La première, vous l'avez donnée, c'est que normalement,
19:56 le gouvernement a dit que la violence faites aux femmes était sa priorité.
19:59 Puis, on est…
20:00 Alors, c'est vrai que cette affaire s'inscrit dans le temps long,
20:04 mais en tout cas, ces dernières semaines et ces derniers mois,
20:06 on a beaucoup parlé du harcèlement et c'est quand même une petite fille,
20:09 une collégienne, elle a l'âge d'être collégienne, entre 13 et 15 ans,
20:12 c'est l'âge des collégiens.
20:13 Elle s'inscrit, elle a été harcelée d'une certaine façon.
20:16 Peut-être pas dans un cadre scolaire, mais néanmoins,
20:19 ça s'inscrit aussi dans ce paysage-là.
20:21 Donc, ça devrait vraiment émouvoir tout le monde et au premier chef,
20:25 vous avez raison, nos féministes, par exemple.
20:27 Moi, je ne comprends pas qu'on n'entende pas Sandrine Rousseau,
20:31 Caroline Dehaes, etc., etc.
20:34 Il devrait y avoir des "me too" partout et je reconnais…
20:37 et je me rends compte que China, visiblement,
20:44 ne semble pas les intéresser au premier chef,
20:47 ou en tout cas, elle ne le montre pas.
20:48 Ça, c'est une évidence.
20:50 Peut-être parce que c'est la nature de l'accusé, son profil,
20:54 qui ne leur correspond pas, qui ne rentre pas dans leur grille idéologique.
20:58 On ne peut conclure que ça parce que sinon,
21:00 pourquoi ne se saisissent pas de cette cause-là ?
21:02 Alors, ce qui me fait dire ça, c'est que, je ne sais pas si vous vous souvenez,
21:04 j'en ai un tout petit peu esquissé hier,
21:06 mais l'association "Ni putes ni soumises",
21:09 qui est à l'origine proche de SOS Racisme,
21:11 et qui a beaucoup œuvré dans les banlieues,
21:13 c'était plutôt, je pense, à la fin des années 80, début des années 90,
21:16 je ne me souviens plus très bien,
21:18 a été mise de côté par une certaine gauche
21:21 parce qu'on a jugé que, finalement, essayer de protéger
21:25 les femmes des banlieues des violences,
21:27 c'était stigmatiser les jeunes gens des banlieues.
21:31 Et elles ont été…
21:32 Cette association, on en parlait beaucoup à un moment,
21:34 on n'en parle plus du tout aujourd'hui.
21:36 Donc, je crois qu'on ne peut pas éviter de faire ce lien
21:39 entre le grand silence, la discrétion de violette
21:41 de nos féministes d'extrême-gauche
21:43 et cette grande gêne à l'endroit des luttes
21:49 contre les violences faites aux femmes en banlieue.
21:51 Je voyais le nom de la salle, la salle Robert Badinter.
21:53 Vous vouliez réagir, Noémie, une dernière chose ?
21:55 Vous savez, encore une fois, pour savoir si une justice,
21:59 enfin, si une décision est juste,
22:01 parfois, il faut regarder la réaction des différentes parties.
22:05 Et quand vous avez une personne qui est condamnée
22:07 mais qui ne fait pas appel,
22:08 et quand vous avez des partis civils
22:09 qui, peut-être, attendaient une peine plus lourde,
22:11 mais qui sont satisfaites,
22:12 on peut se dire qu'une juste décision,
22:15 en tout cas, un équilibre a été trouvé.
22:16 Là, dans cette affaire, ce qu'on doit remarquer,
22:19 c'est que vous avez donc un accusé qui a crié à l'injustice
22:21 au moment du verdict,
22:22 et une famille de partis civils qui s'est effondrée
22:25 et qui ne comprend absolument pas cette décision.
22:28 Donc là, on peut, en tout cas, encore une fois,
22:30 sans avoir assisté au débat,
22:32 se dire qu'il y a quelque chose, en tout cas,
22:33 qui ne s'est pas passé tout à fait correctement.
22:36 Mais d'expérience, parce que je veux le souvenir
22:38 que vous avez pu couvrir des procès extrêmement lourds,
22:41 extrêmement longs, dans des conditions évidemment terrifiantes,
22:45 où il y avait un enjeu presque social, sociétal,
22:49 et à la sortie du procès,
22:51 les deux parties, finalement, se disaient
22:53 « voilà, la justice en ressort grandie ».
22:56 Et à travers cette décision-là,
22:58 on n'a pas la même grille de lecture.
23:00 Nous, le commun des mortels, quand on voit cette situation,
23:03 on se dit « mais comment une jeune fille de 15 ans
23:06 qui a été brûlée vive,
23:07 qui a été lardée de 15 coups de couteau
23:09 par un homme de 17 ans et 3 mois,
23:13 on ne lève pas l'excuse de minorité ? »
23:15 C'est vrai qu'elle est rarement levée,
23:17 cette excuse de minorité,
23:19 mais pour autant, ça interroge.
23:20 Non mais la publicité, on revient dans un instant.
23:23 La publicité, voilà ce qu'on pouvait dire sur ce sujet-là.
23:27 Juste après la publicité, on va parler d'Emeric Caron.
23:29 Je disais, chaque week-end, son lot d'attaques politiques,
23:33 et Emeric Caron qui s'en est pris
23:35 à la santé mentale d'Éric Zemmour.
23:38 Son cas relève de la psychiatrie, selon Éric Caron.
23:42 À tout de suite.
23:43 17h30 sur CNews, on poursuit Punchline Week-end.
23:49 Élodie Huchard, Gabriel Cruzel, Jean Messia, Benjamin Morel.
23:52 On va parler d'Éric Caron,
23:54 qui a attaqué Éric Zemmour il y a quelques heures de cela.
23:57 Dans quelle époque ? Mais avant cela,
23:59 le point sur l'information, Mathieu Deveze.
24:01 L'émotion était palpable aujourd'hui à Annecy.
24:06 Des centaines de personnes se sont rassemblées au bord du lac
24:08 pour apporter leur soutien aux victimes de l'attaque au couteau.
24:11 Jeudi, un réfugié syrien a poignardé dans un parc
24:14 deux adultes et quatre très jeunes enfants
24:16 dont le pronostic vital n'est plus engagé.
24:18 Le suspect est en détention provisoire
24:20 dans un centre pénitentiaire de Savoie.
24:22 Il a été mis en examen pour tentative d'assassinat
24:25 et rébellion avec arme.
24:27 Donald Trump affirme être victime d'une chasse aux sorcières
24:30 lors de deux réunions républicaines dans le sud-est des États-Unis.
24:33 Il estime être la cible de poursuite en raison de sa candidature
24:36 à un deuxième mandat à la Maison Blanche.
24:38 Donald Trump est visé par 37 chefs d'inculpation.
24:42 Il est notamment accusé d'avoir mis en danger les États-Unis
24:44 en conservant des secrets nucléaires.
24:47 Enfin, en cyclisme, Jonas Wingard
24:49 remporte la 75e édition du Criterium du Dauphiné.
24:52 C'est le 11e succès de la saison pour le Danois,
24:54 deuxième de l'étape du jour.
24:56 Il défendra sa couronne sur le Tour de France
24:58 à partir du 1er juillet.
24:59 Et côté français, Guillaume Martin prend la 6e place
25:02 et Julien Alaphilippe termine 10e.
25:05 Merci, cher Mathieu, pour le point sur l'information.
25:08 À chaque week-end, son lot d'attaques
25:10 dans les interviews politiques.
25:12 Alors, on parle beaucoup de la violence dans la société,
25:13 mais est-ce qu'aujourd'hui, on doit faire un parallèle
25:16 entre la violence dans la société et puis la violence
25:19 qu'il peut y avoir entre responsables politiques ?
25:21 Dans quelle époque, émission du samedi soir
25:23 sur le service public,
25:25 Émeric Caron, député de la France Insoumise, était invité.
25:29 Et il s'en prend violemment à Éric Zemmour.
25:33 Il l'attaque sur son état mental.
25:35 Il dit que c'est un cas qui relève de la psychiatrie.
25:38 Écoutez bien ce qu'il va dire,
25:39 mais écoutez également le climat,
25:41 qui est peut-être plus frappant que les mots d'Éric Caron.
25:44 Éric Zemmour.
25:48 Étant donné que je pense que son cas relève de la psychiatrie,
25:51 je lui demanderais,
25:54 mais d'où ça vient, cette détestation des étrangers,
25:58 des musulmans en particulier ?
25:59 [Applaudissements]
26:02 Il faut expliquer que dans ces émissions,
26:06 il y a quelqu'un qui met l'ambiance,
26:08 donc chauffeur de salle, on demande d'applaudir.
26:12 Moi, c'est au-delà de la violence, puisque ça, c'est une évidence,
26:14 mais le climat, le scénario, c'est-à-dire standing ovation
26:17 quand on dit, voilà, cet homme, candidat à la présidentielle
26:20 qui a fait 7%, son cas relève de la psychiatrie,
26:23 standing ovation.
26:24 C'est-à-dire, imaginez que sur le même plateau,
26:27 on avait dit, mais d'où vient l'amour de Jean-Luc Mélenchon
26:32 et de la France insoumise pour les islamistes et le CCIF ?
26:36 Vous croyez qu'ils auraient été applaudis ?
26:38 Alors après, si vous voulez...
26:39 Le chauffeur de salle aurait demandé des huées.
26:41 Non, mais parce que si vous voulez, les mêmes personnes...
26:43 C'est ça qui me perturbe, c'est le climat.
26:45 Oui, justement, ces mêmes personnes-là sont très promptes
26:48 à donner des leçons en pluralisme, d'accord,
26:51 et en égalité de parole à d'autres chaînes de télévision.
26:53 On constate quand même que c'est assez monocorde sur ce plateau.
26:58 Il n'y a pas beaucoup de critiques.
27:00 Ça, c'est la première chose.
27:00 La deuxième chose, c'est sur le fond, quand Émeric Caron dit
27:03 que le cas d'Éric Zemmour relève de la psychiatrie.
27:06 Moi, je crois que le cas qui relève de la psychiatrie,
27:09 c'est une certaine personne qui avait reçu la visite
27:12 des policiers il y a quelques années,
27:13 qui s'est mise à vociférer, à faire de grands gestes,
27:15 les yeux exorbités et l'écume aux lèvres,
27:18 en hurlant "la République, c'est moi".
27:20 Ce cas-là relève de la psychiatrie, en effet.
27:22 Je trouve que...
27:23 Voilà.
27:23 Ce qui est dommage, Jean, c'est que...
27:27 Émeric Caron est insultant.
27:30 Et qu'à l'insulte d'Émeric Caron, vous répondez
27:32 "C'est pas ça ce qui relève de la psychiatrie, c'est l'autre".
27:36 Donc, en fait, on reste en surface.
27:38 Vous voyez ce que je veux dire ?
27:39 Ne soyons pas dans la diagonale du vide intellectuel.
27:42 Moi, si vous voulez, je ne psychiatrise personne et je pense...
27:45 Venez de le faire.
27:45 Émeric... Non mais parce que...
27:47 Ben oui, c'est pas parce qu'ils le font qu'il faut le faire.
27:48 Enfin, excusez-moi, quand on a vu les images
27:51 de Jean-Luc Mélenchon accueillant la police,
27:53 c'était compliqué de penser différemment.
27:55 Mais c'est pas ça la question.
27:56 La question, c'est que Éric Zemmour, qu'on le veuille ou non,
27:59 représente 2,5 millions de Français.
28:01 Donc, il n'y a pas 2,5 millions de Français
28:03 qui nécessitent un diagnostic psychiatrique.
28:05 D'autant plus qu'Émeric Caron n'est pas psychiatre.
28:07 Vous avez perdu votre temps de parole.
28:09 Le psychiatre de la France insoumise...
28:12 Vous avez perdu votre temps de parole.
28:13 Vous vous êtes trompé avec la psychiatrie, on vient de le dire.
28:16 Vous répondez aux attaques par les mêmes attaques,
28:19 avec la même faiblesse.
28:20 Non.
28:21 Vous qui êtes si haut.
28:22 C'est peut-être le chewing-gum, ça.
28:23 C'est peut-être le chewing-gum.
28:24 Élodie.
28:25 Non, et justement, ce qui est un peu dommage dans cette attaque,
28:27 mais ça rejoint ce que vous disiez à l'instant,
28:28 c'est que certains de la France insoumise
28:30 ou de l'intergroupe de la NUPES,
28:32 comme Sandrine Rousseau, Mathilde Panot,
28:33 parfois ont reçu les mêmes insultes
28:35 qu'elles avaient été évidemment dénoncées
28:37 par la France insoumise, ce qu'on peut comprendre.
28:39 Et donc, c'est toujours dommage d'attribuer à ces ennemis politiques
28:43 des défauts qu'on ne doit pas tolérer chez soi-même.
28:45 Et donc, forcément, ça crée un climat,
28:47 puisque comme on le voit même à l'instant sur ce plateau,
28:49 c'est le côté "moi, je ne le tolère pas chez moi".
28:50 Par contre, quand c'est mes ennemis, j'ai aucun mal à dire
28:52 que lui, c'est quelqu'un qui a besoin de psychiatrie
28:55 ou je ne sais plus les mots exacts.
28:56 Mais c'est plus qu'une insulte, parce qu'en réalité,
28:58 vieux fachos, sales staliniens, etc.,
29:00 ça, c'est des insultes en politique
29:02 qu'on s'envoie à la figure au Parlement depuis des années, des décennies.
29:05 Mais là, c'est une remise en cause de la parole même de l'adversaire.
29:08 S'il est psychiatriquement pas stable,
29:10 ça veut dire que tout ce qu'il dit n'a pas être examiné.
29:12 Un petit côté ex-URSS.
29:13 Exactement. Et ça, c'est fondamentalement problématique.
29:16 Et c'est très marquant d'une époque où en fait,
29:18 les idées politiques ne sont pas communicables.
29:20 Gabrielle, je sais que vous allez avoir ce que...
29:21 C'est complètement soviétique comme procédé,
29:23 parce qu'on sait très bien qu'en URSS,
29:26 c'était la façon de décrédibiliser ses opposants,
29:29 c'est de les traiter de cinglés.
29:31 Mais c'est quand même choquant de voir ça aussi...
29:34 Pardon de revenir toujours à ça,
29:36 mais sur le service public, sans, ça va me faire erreur de ma part,
29:39 sans contradiction.
29:41 Il faut dire au chauffeur de salle de ranger sa carte.
29:44 C'est pas la branche de salle.
29:46 Les gens sur le plateau, ils disent rien.
29:47 Non mais ce qui est très curieux, c'est que...
29:49 C'est que comment est constitué le public ?
29:53 Pourtant, la France n'est pas mono,
29:57 n'a pas le même son de cloche sur ce sujet,
29:59 puisque Éric Zemmour a fait quand même 7%.
30:02 Donc théoriquement, il ne devrait pas y avoir un public acquis à Émeric Caron.
30:07 J'ai dit "standing ovation",
30:09 mais ce n'était pas une "standing ovation",
30:11 il ne faut pas exagérer non plus.
30:12 On a entendu des applaudissements.
30:16 Si c'est leur seul argument, c'est plus grand chose.
30:17 Tant de paroles, je l'ai dit.
30:18 Genre, mais continuons sur Émeric Caron. Pourquoi ?
30:22 Et là, on va avancer sur le drame d'Annecy.
30:24 Depuis jeudi, évidemment, il est au cœur du débat public et politique.
30:29 Beaucoup appellent à la décence, au respect de la douleur des victimes, des familles,
30:34 et doivent venir dans un second temps le temps des questions.
30:37 Ce qui est intéressant, c'est que sur les 4 derniers jours,
30:39 vous avez vu que ce temps où finalement on attendait un peu d'avoir des informations,
30:42 ou en tous les cas peut-être un peu d'une sorte d'union nationale,
30:45 il est extrêmement restreint.
30:46 Parce qu'à force d'avoir ces drames,
30:48 les Français ne sont même plus en attente de réponse,
30:51 ils veulent des actes.
30:52 Les promesses qui ont été faites ne sont pas tenues aujourd'hui,
30:55 et c'est pour ça qu'il y a peut-être cette colère.
30:57 Aymeric Caron, écoutons-le à présent, et cette fois il va beaucoup plus loin.
31:02 Parce qu'il attaque gravement, c'est très grave ce qu'il va dire,
31:06 sur Éric Ciotti, écoutez ses accusations.
31:08 Je suis profondément choqué d'entendre Marine Le Pen,
31:13 mais aussi Jordan Bardella évidemment,
31:16 mais aussi Olivier Marleix des Républicains,
31:18 faire tout de suite, Ciotti, sauter tout de suite sur cette affaire
31:22 pour aller essayer de vendre leur programme anti-immigration.
31:26 Avec même un cynisme absolu,
31:28 au point qu'Éric Ciotti avait prévu une conférence de presse.
31:32 – Il ne l'a pas faite.
31:33 – Et pourquoi il ne l'a pas faite ?
31:36 – Je ne sais pas, pourquoi il ne l'a pas faite ?
31:37 – Parce qu'on a compris que l'agresseur, le criminel,
31:45 n'était pas musulman.
31:46 – Pourquoi ? Est-ce que c'est de la récupération politique ?
31:48 – Est-ce que vous trouvez ça sain que tout à coup,
31:51 on ait le sentiment, et je ne pense pas être très loin de la vérité,
31:54 que certaines personnes se réjouissent
31:56 qu'il y ait ce genre d'acte qui soit commis ?
31:58 Parce que ça va leur permettre justement d'avancer leur agenda politique.
32:01 – C'est grave ce que vous dites.
32:02 – Non, je le dis très sincèrement, quand je vois,
32:03 on a pris l'exemple d'Éric Ciotti.
32:04 – Vous imaginez une seconde qu'Éric Ciotti se réjouisse
32:06 de ce qui s'est passé à Annecy ?
32:07 – Ah, pas évidemment, je ne dis pas qu'il se réjouisse
32:10 du fait que des enfants soient attaqués,
32:12 mais du fait qu'il y ait la matière à mettre ce sujet sur la table,
32:16 avec l'angle qu'ils veulent lui donner,
32:18 oui, effectivement, je pense qu'il y a un problème.
32:21 – Alors je rappelle qu'Émeric Caron est un journaliste,
32:23 donc revenons sur les faits, point par point,
32:25 parce que c'est extrêmement grave ce qu'il dit,
32:27 parce que si c'est vrai, c'est un scandale absolu.
32:28 – Il parle de lui.
32:29 – Attendez deux secondes, Élodie Huchard,
32:31 est-ce qu'il y avait une conférence de presse
32:33 ou non d'Éric Ciotti après l'attaque au couteau ?
32:36 – Très précisément, effectivement, il devait y avoir une conférence de presse
32:39 à 15h30 organisée au siège du parti,
32:41 les journalistes ont été prévenus à midi 36 précisément.
32:44 Qu'est-ce qui s'est passé entre temps ?
32:45 C'est un jour où il y avait la niche Lyot au Parlement,
32:47 où il y avait donc Éric Ciotti à l'Assemblée et beaucoup de journalistes.
32:51 Ce qui s'est passé, c'est qu'à deux reprises,
32:52 Éric Ciotti est sorti aux quatre colonnes pour faire des déclarations
32:55 et que donc la déclaration qu'il devait faire au siège à 15h30,
32:59 en fait il l'a faite devant les caméras aux quatre colonnes
33:01 où il y avait les journalistes de toute la presse.
33:03 Donc est-ce que la conférence de presse a été annulée ?
33:06 Oui. Est-ce qu'il a fait sa déclaration ?
33:08 Oui, tout autant, il l'a faite devant les quatre colonnes.
33:10 Effectuellement, c'est faux ce que dit Émeric Caron,
33:12 au moment où il fait cette déclaration,
33:14 tout comme au moment où devait avoir lieu la conférence de presse,
33:16 on n'avait pas encore d'indication sur le fait
33:18 qu'il avait crié au nom de Jésus-Christ, etc.
33:20 Et quand il explique qu'Éric Ciotti semble se réjouir,
33:23 je pense honnêtement que plus c'est gros, plus ça passe peut-être,
33:26 mais là c'est effectivement assez honteux de dire ça.
33:28 La déclaration a eu lieu par deux fois de la part d'Éric Ciotti devant les quatre colonnes.
33:31 Donc factuellement, pour résumer,
33:34 il n'y a jamais eu d'annulation de la conférence par Éric Ciotti
33:38 parce que l'assaillant n'était pas musulman.
33:41 Non mais vous imaginez à quel point on est obligés aujourd'hui…
33:43 C'est un ancien journaliste, Émeric Caron.
33:47 Donc reprenons-le sur…
33:48 Il a peut-être oublié qu'il avait une carte de presse,
33:50 mais reprenons-le sur les faits.
33:52 Il explique qu'Éric Ciotti annule sa conférence de presse
33:55 parce que cet homme n'est pas musulman.
33:57 Voilà où on en est dans le débat public.
33:58 La stratégie est un peu la même que tout à l'heure,
34:00 c'est-à-dire que d'un côté, vous niez la raison à l'adversaire
34:03 et là vous lui niez une forme de moralité.
34:05 Et en niant l'un et l'autre, en fait, vous ne répondez pas sur le fond,
34:07 vous êtes dans une attaque ad personam,
34:09 qui fait que l'autre en lui-même n'est pas crédible, n'est pas audible.
34:13 Et donc en effet, ça c'est le degré zéro de la politique
34:15 et fondamentalement c'est dangereux parce que ça remet en cause
34:18 la foi même qu'on peut avoir dans la politique.
34:19 Gabrielle, je vous ai vu sidérer quand vous avez entendu les propos d'Émeric Caron.
34:23 C'est un bruit qui a beaucoup couru sur les réseaux sociaux.
34:27 Éric Zemmour, Éric Ciotti faisaient une conférence de presse.
34:30 Finalement, ils ne l'ont pas faite parce que l'assaillant était chrétien.
34:33 Il y a des gens qui y ont cru.
34:34 Vous voyez, c'est ça qui est grave.
34:37 Et puis lui, c'est quand même un député.
34:39 Sa parole est censée porter.
34:41 Vous dites que les journalistes ne doivent pas dire de bêtises.
34:42 Oui, ça, c'est la moindre des choses, mais les politiques non plus.
34:46 A priori, cette émission, elle est regardée.
34:47 Mais là, c'est diffamant.
34:49 Exactement.
34:50 La seule réflexion que j'ai entendue, c'est ce que vous dites, c'est grave.
34:52 Mais ce n'est pas seulement grave.
34:54 C'est diffamant.
34:55 Bien sûr.
34:56 Et là, il n'est pas dans l'hémicycle.
34:57 Oui, il n'a pas de totem d'immunité.
35:01 Exactement.
35:01 Il n'a pas de totem d'immunité.
35:02 Puis je vais rajouter quelque chose.
35:03 C'est que vous savez aujourd'hui que quand vous êtes accusé d'islamophobie,
35:07 parce que si une histoire aussi absurde que celle qu'il raconte,
35:12 cette suppression de conférences de presse,
35:14 comme si d'ailleurs le fait qu'il soit chrétien, pas chrétien,
35:17 changeait quelque chose à la position sur l'immigration d'Éric Ciotti ou d'Éric Zemmour,
35:21 on ne voit pas pourquoi ça aurait fait changer la conférence de presse.
35:23 Bref, mais ça vous met quand même une cible sur le front.
35:26 Bien sûr.
35:27 Donc, c'est super grave.
35:28 Ça veut dire qu'il y a un certain nombre de gens qui continuent à croire ça.
35:31 Et s'ils ne regardent pas ces news ce soir, ça n'a pas été démenti.
35:34 Donc, c'est vrai que je suis quand même assez abasourdie
35:37 de ne voir pas plus de réactions après cette phrase.
35:40 Moi, ce que je voulais, c'était que factuellement on voit si c'est vrai ou non.
35:42 Parce que si c'est vrai, c'est un scandale absolu.
35:44 Oui, c'est un scandale absolu.
35:45 Mais si c'est faux, c'est de la diffamation.
35:47 Après, au LR de réagir ou non, ils font ce qu'ils veulent.
35:51 Ça, ce n'est pas notre problème.
35:52 Non, mais l'instrumentalisation de faits divers,
35:55 lorsque ça va dans le sens de leur idéologie,
35:57 la France insoumise est spécialiste dans ça.
36:00 Ça, c'est la première chose.
36:01 Donc, on se rappelle de l'histoire de Mahmoud Gassama.
36:03 Ils avaient poussé leur immigrationnisme en présentant ce héros,
36:07 non pas comme un héros, un être humain,
36:08 mais comme un migrant malien qui sauve, etc.
36:11 Ce qui était factuellement vrai, d'ailleurs.
36:12 Ce qui était factuellement vrai, mais l'instrumentalisation
36:14 qui en est faite derrière pour dire,
36:15 voyez, c'est bien d'accueillir les migrants de la terre entière,
36:18 parce que les migrants, c'est aussi ça.
36:19 Bon, c'est une récupération politique qui, à l'époque,
36:21 n'a été dénoncée par personne.
36:22 Ça, c'est la première chose.
36:23 La deuxième chose, c'est que si on attend que la France insoumise
36:26 fasse une conférence de presse quand il y a un attentat islamiste,
36:29 alors là, vous pouvez toujours attendre,
36:31 parce que la France insoumise n'a pas pour habitude d'en parler.
36:34 D'ailleurs, dès qu'il y a un attentat perpétré par un musulman radicalisé,
36:38 c'est silence radio sur toutes les chaînes
36:41 et tous les réseaux sociaux de la France insoumise
36:42 pendant plusieurs jours.
36:43 Personne n'en parle.
36:44 Donc, moi, je serai à leur place.
36:45 J'éviterai de la ramener.
36:46 Ce n'était absolument pas un attentat, en tous les cas,
36:48 pour l'instant, en l'état.
36:50 On reste en clou sur ce qui s'est passé vendredi.
36:52 Mais il y a eu très rapidement des réactions,
36:54 tous bords politiques confondus.
36:56 Ce qui m'étonne, c'est que les mêmes qui appellent à la décence,
36:58 à la retenue, à la non-récupération, font l'extrême inverse.
37:02 C'est-à-dire que là, si ce n'est pas de la récupération
37:04 pour attaquer Éric Zemmour, pour attaquer le Rassemblement national
37:07 ou pour attaquer gravement les Républicains,
37:11 je ne sais plus, il faut que je change mon dictionnaire,
37:13 il faut que je trouve un nouveau dico.
37:15 Autre thème, mais ça rejoint toujours,
37:17 vous avez vu, on file de l'actualité, toujours politique,
37:19 et cette fois, on va parler d'Éric Ciotti,
37:21 toujours, mais sur la question migratoire.
37:23 Il a accordé un entretien à nos confrères du Parisien.
37:26 Il demande à Emmanuel Macron d'être reçu en urgence.
37:29 "Plus que jamais", et l'actualité tragique d'Annecy l'a encore témoigné,
37:32 "nous avons besoin de rompre avec l'immobilisme en matière d'immigration.
37:36 Le chaos migratoire nous menace."
37:38 C'est une phrase quand même assez choque.
37:40 Le chaos migratoire nous menace.
37:42 Vous partagez ce constat, Benjamin Morel ?
37:44 Non, parce qu'actuellement, je ne vois pas exactement,
37:46 alors évidemment, on va avoir un désaccord encore avec Jean là-dessus,
37:48 mais je ne vois pas, entre guillemets, de fait,
37:49 qui, par rapport à ce qu'il y a eu quelques mois,
37:51 à ce qu'on a pu avoir il y a quelques mois,
37:53 ferait qu'on aurait une situation type 2015, etc.
37:56 Ça ne veut pas dire que ce n'est pas aujourd'hui un sujet,
37:58 que ce n'est pas un sujet qu'il faut traiter,
38:00 mais là, on est évidemment dans l'hyperbole, dans la surenchère.
38:03 Ensuite, Éric Ciotti peut être reçu par Emmanuel Macron.
38:06 Mais restons sur le chaos migratoire, qu'il soit reçu ou non.
38:09 Non, mais je veux dire, le problème, fondamentalement,
38:11 c'est que si jamais vous voulez arriver, et on en revient toujours à ça,
38:15 mais à faire évoluer notre politique migratoire,
38:17 vous avez aujourd'hui besoin de remettre en cause un certain nombre de totems,
38:21 notamment le totem européen.
38:22 Ça, Éric Ciotti, il sait bien, les propositions de LR là-dessus
38:25 sont plutôt intelligentes et constructives.
38:27 Le problème, c'est qu'Emmanuel Macron n'a aucune envie de bouger là-dessus.
38:30 Et donc, fondamentalement, c'est un dialogue de sourds
38:32 et un positionnement politique, parce que si demain, LR est au pouvoir...
38:34 - Vous avez 900... 1 million de premières demandes d'asile en Europe,
38:39 plus 52 %, en l'espace d'un an.
38:41 Alors comment peut-on dire...
38:42 - On ne peut pas appeler ça un chaos, on peut appeler ça une explosion migratoire.
38:45 - Mais de manière générale, Ilodoval,
38:46 comment peut-on dire qu'il n'y a pas de chaos migratoire,
38:48 alors que tous les indicateurs de toutes les immigrations possibles et imaginables explosent ?
38:54 Le droit d'asile en France augmente considérablement,
38:58 le regroupement familial augmente considérablement,
39:01 le nombre de visas étudiants augmente considérablement.
39:04 Donc si vous voulez, à un moment, vous avez chaque année entre 250 000 immigrés légaux,
39:12 auxquels il faut ajouter la même chose, on est immigrés illégaux.
39:14 Donc on a presque 500 000 personnes légales et illégales
39:17 qui arrivent en France chaque année.
39:19 C'est l'équivalent tous les cinq ans d'une ville comme Paris.
39:21 - Mais ce n'est pas le chaos.
39:22 - Si ça, ce n'est pas un chaos migratoire, je ne sais pas ce que c'est.
39:24 - François Bayrou, lui, a en quelque sorte répondu ce matin,
39:27 c'est très intéressant d'écouter François Bayrou.
39:29 Ça fait 40 ans qu'il est dans l'univers politique,
39:32 il occupe les plus hautes fonctions.
39:34 Ce n'est pas de sa faute, lui, il n'a jamais été au pouvoir.
39:36 Voilà comment il traduit ce qui se passe.
39:37 Je vous assure, revoyez l'entretien, il dit "moi, je n'ai jamais été au pouvoir,
39:41 je n'ai jamais pris de décision".
39:42 François Bayrou, les problèmes ne viennent pas de l'extérieur, mais de l'intérieur.
39:45 Le problème, ce n'est pas l'immigration pour François Bayrou.
39:47 - On a parlé d'immigration, on a parlé de pression extérieure, de l'Europe.
39:56 Moi, je vais vous dire ce que je crois.
39:57 Les problèmes du pays, ils ne viennent pas de l'extérieur.
40:01 Ils ne viennent pas de l'immigration.
40:03 Ils ne viennent pas de l'Europe.
40:05 Ils ne viennent pas des déséquilibres planétaires.
40:08 - Ils viennent de l'impuissance à régler ses problèmes.
40:10 - Les problèmes du pays, ils viennent de l'intérieur.
40:12 - Cette déclaration, Gabrielle, dite traduction en 30 secondes,
40:17 vraiment parce que j'ai une dernière thème surprise.
40:18 - En fait, les problèmes viennent de l'intérieur.
40:20 Oui, on peut s'inscrire à cette idée parce qu'en réalité,
40:23 on ne parvient pas à contenir ce qui vient de l'extérieur.
40:25 Donc, il y a une impéritie politique, étatique à gérer cette ruée vers l'Europe,
40:33 pour reprendre le titre d'un bouquin célèbre de Stéphane Smith,
40:37 que nous sommes incapables de gérer.
40:38 Moi, je pense qu'il y a de fait un chaos,
40:42 parce que le chaos, c'est une immigration massive
40:44 jointe à une incapacité à la gérer.
40:46 Le chaos, c'est aussi une notion d'anarchie dans la gestion de ce qui nous arrive.
40:52 Mais quand on voit, ne serait-ce que ce qui s'est passé à Annecy,
40:56 la difficulté qu'on a à avoir tous les éléments,
41:01 on se rend compte immanquablement à chaque fois que personne ne sait rien.
41:04 Donc, dans la notion de chaos, il y a l'immigration massive,
41:07 plus le vaste bazar qu'il y a autour de la gestion de cette immigration massive.
41:11 Mais François Bayrou, je comprends qu'il dise ça,
41:13 parce que sinon, on viendrait lui chercher des coups dans la tête.
41:15 J'allais dire, je regardais son CV, il est député depuis,
41:17 il a été député de 1986 jusqu'à 2012, il a été ministre d'État,
41:22 il a été président du parti d'un des plus grands partis de France,
41:25 il a été président du mouvement des démocrates, maire depuis 2014.
41:28 Si le problème, il vient de l'intérieur, pardonnez-moi,
41:30 rendez des comptes, Monsieur Bayrou.
41:32 Rendez des comptes, Monsieur Messiaen.
41:34 Edouard Philippe, on pourrait lui faire le même grief.
41:38 Edouard Philippe a été Premier ministre de Macron pendant 3 ou 4 ans.
41:41 Il n'était pas au pouvoir.
41:42 Et voilà.
41:43 Il n'a jamais été élu personnellement.
41:45 Edouard Philippe a dit ça ?
41:48 Non, François Bayrou, dans l'interview, comprenez,
41:50 ce n'est pas moi parce que je n'ai pas été président de la République.
41:52 Ah, bien sûr.
41:53 Moi, je voudrais proposer un autre sujet.
41:55 Dernier thème.
41:56 Non, rapidement, la notion de chaos implique qu'on ne peut rien faire.
42:00 La réalité, c'est qu'aujourd'hui, on ne veut rien faire.
42:02 C'est différent.
42:03 Ahmed Silla.
42:04 Ahmed Silla.
42:05 Je voulais vraiment qu'on termine par cette séquence.
42:07 Elle date d'il y a deux semaines, mais elle est en train de remonter sur les réseaux sociaux.
42:11 Ahmed Silla, je le dis aux téléspectateurs, c'est un artiste, un humoriste, acteur également.
42:16 Il est issu des quartiers populaires et il participe à une émission qui s'appelle Amuse-Bouche.
42:21 C'est présenté également par des humoristes, dont Romane Fréciné.
42:25 Et dans cet entretien, il revient sur son histoire.
42:27 C'est bouleversant parce que pour la première fois, il explique un peu ce qu'il a vécu.
42:32 Et il n'aurait pas pu basculer dans le...
42:36 D'ailleurs, il l'a un peu fait, si on comprend ce qu'il dit, c'est-à-dire dans la délinquance,
42:40 dans le trafic, être au plus près de gens dangereux.
42:44 Il a perdu des copains et il s'en est sorti.
42:47 Et Ahmed Silla a participé, vous savez, à cette émission LOL qui avait fait polémique
42:53 puisqu'on avait proposé des gros chèques aux participants.
42:56 Et Blanche Gardin avait dit "jamais je ne participerai à une émission parce qu'on me donne 200 000 euros
43:01 pour la journée".
43:03 Eh bien, Ahmed Silla lui répond.
43:04 Écoutez.
43:05 Les personnes que je pensais qu'ils me connaissaient le plus,
43:10 ils m'ont tourné le dos pour de l'oseille.
43:15 Les gens ne savent pas la moitié de ce que je peux faire avec mon argent.
43:19 Tu vois ?
43:21 C'est pour ça que, par exemple, tu vois, quand il y a eu la polémique de Blanche Gardin,
43:29 j'avais envie de dire des vrais trucs.
43:34 J'avais envie de dire des vrais trucs.
43:35 Je suis qui, moi ?
43:38 On ne m'a même pas proposé, il est là, on ne nous a même pas proposé 200 000.
43:42 Mais la vie de ma mère, demain, il me propose 200 000, je le fais.
43:45 – Tous les jours, j'y vais.
43:46 – Je suis qui, moi, aujourd'hui, dans cette époque,
43:49 pour refuser quelqu'un qui te paye 200 000, eux,
43:52 si ça peut te permettre d'aider des gens ?
43:55 Tu vois ce que je veux dire, frère ?
43:57 – Surtout quand tu sais ce qu'on traverse.
43:59 – Tu vois ce que je veux dire ? D'où je viens, moi ?
44:01 – Mais d'où nos familles viennent.
44:02 – D'où je viens, moi, frérot ?
44:04 Je suis qui, pour refuser qu'on me paye 200 000 euros,
44:07 sous prétexte que Jeff Bezos, frérot, il ne sait même pas que j'existe.
44:13 Il n'a pas payé sa TVA ou…
44:17 Mais oui, je gagne de l'argent, parce que je sais ce que j'en fais.
44:21 Tu vois ce que je veux dire ? Je sais ce que j'en fais.
44:23 – Alors, il est très ému parce qu'il parlait de son parcours juste avant,
44:26 mais c'est une réponse Jean Messia.
44:28 Le mot de la fin avec vous.
44:30 – Le mot de la fin, oui, il a raison.
44:31 – Qui répond à la gauche caviar, à la gauche croisette,
44:34 qui fait des leçons de morale au festival de calves.
44:36 – Exactement, et d'une certaine façon, effectivement, s'il gagne 200 000 euros,
44:41 la problématique ce n'est pas qu'il gagne 200 000 euros,
44:43 c'est qu'est-ce qu'il en fait ?
44:44 Or, je vois que ce jeune homme…
44:45 – Il dit qu'il veut aider les autres.
44:46 – Voilà, ce jeune homme a des intentions très nobles quant à l'usage de son argent.
44:49 – J'entends très bien ce qu'il dit d'un point de vue individuel,
44:51 mais si vous voulez, d'un côté, vous avez un milliardaire
44:53 qui ne paye pas ses impôts, et donc, ce faisant,
44:54 ce sont des politiques sociales qui ne sont pas menées.
44:56 Et donc, il paye ensuite des gens qui, parce qu'ils vont redistribuer,
44:59 vont faire la charité.
45:00 Je suis désolé, non, ce n'est pas ça.
45:01 Les bonnes politiques publiques, c'est justement des gens
45:03 qui payent leurs impôts en France et qui ensuite permettent la redistribution.
45:06 – L'État a qu'à les punir, ceux qui ne payent pas leurs impôts.
45:09 – Ah mais ça, c'est un vrai problème, Jean, on va être d'accord là-dessus.
45:11 – C'est vrai qu'il faut avoir les moyens pour refuser 200 000 euros.
45:13 – La publicité.
45:14 – Et on peut le faire de manière plus éloignante.
45:15 – Merci à tous les quatre.
45:17 – Dans un instant, c'est vraiment pas d'accord avec un nouveau duo,
45:20 Philippe Guivert face à Ray Crevel.
45:22 C'est un peu la finale de Roland-Garros, après l'heure.
45:24 Ça va commencer un peu plus tôt.
45:25 À tout de suite.
45:26 ...