Punchline Week-End (Émission du 08/07/2023)

  • l’année dernière
Les invités de #PunchlineWE débattent de l'actualité du vendredi au dimanche. 
Transcript
00:00:00 17h sur CNews, merci d'être avec nous pour Punchline Weekend, un Punchline Weekend consacré
00:00:05 aux émeutes en France.
00:00:06 Mais avant cela, nous irons sur le terrain à Paris, où plus d'un millier de personnes
00:00:10 ont participé à une manifestation interdite autour d'Assa Traoré, 7 ans après la mort
00:00:14 de son frère, en présence d'élus La France Insoumise et Europe Écologie Les Fers.
00:00:19 Est-ce cela l'ordre, le calme et la concorde promis par le président de la République ?
00:00:24 On se posera la question.
00:00:25 Ensuite, qui doit payer la note des voix ? S'élève pour que les casseurs prennent
00:00:31 en charge les réparations et non le contribuable.
00:00:35 On vous a d'ailleurs consulté sur cnews.fr, vous êtes déjà 92% à être favorable à
00:00:41 ce nouveau slogan, cette hypothèse du casseur payeur.
00:00:44 Enfin à 18h, nous serons en direct avec le maire de Sceaux, en région parisienne, ville
00:00:48 marquée par les émeutes.
00:00:49 Les élus sont en colère, ils sont souvent esselés, lâchés par l'Etat.
00:00:52 Et maintenant, comment faire ? Nous lui poserons la question.
00:00:56 Voilà le programme, je vous présente les invités dans un instant.
00:00:58 Mais avant cela, le point sur l'information.
00:00:59 4000 pieds de cannabis découverts dans un entrepôt à Moret en Isère.
00:01:08 Des Albanais associés à des Grenoblois dormaient sur place en cultivant plus d'une tonne de
00:01:13 cannabis.
00:01:14 Le tout dans une structure entièrement équipée de plus de 600 mètres carrés.
00:01:17 Au terme de 8 mois d'enquête, 6 personnes ont été interpellées et placées en détention.
00:01:22 4 départements du Sud-Est en vigilance orange canicule.
00:01:27 Le Rhône, l'Inser et les Alpes-Maritimes sont concernés par cette alerte qui débutera
00:01:31 demain à 6h.
00:01:32 Météo France précise que l'épisode caniculaire n'est pas exceptionnel pour la saison, mais
00:01:37 sa persistance nécessite une vigilance particulière pour les personnes sensibles.
00:01:41 Le Premier ministre néerlandais Marc Rutte a donné sa démission au Roi ce samedi.
00:01:48 Son gouvernement s'était effondré après l'échec des négociations sur le projet
00:01:52 du Premier ministre de durcir les restrictions du regroupement familial pour les demandeurs
00:01:56 d'asile.
00:01:57 Marc Rutte continuera de diriger un gouvernement intérimaire jusqu'aux élections législatives
00:02:02 anticipées en novembre prochain.
00:02:04 Cher Trina Magdine, pour le Point sur l'information, on vous retrouve à 17h30 bien sûr.
00:02:09 On est avec Gabriel Cluzel ce samedi, j'allais dire ce vendredi.
00:02:12 Vendredi, c'était hier.
00:02:13 Cher Gabriel, bonjour.
00:02:14 Raphaël Estinville est avec nous.
00:02:16 On est avec Maître Pierre Gentillet.
00:02:18 C'est important de vous avoir parce qu'on a besoin de comprendre.
00:02:20 Quelles sanctions lorsqu'on participe à une manifestation interdite ?
00:02:24 Quelles sanctions lorsqu'on participe à un rassemblement sans vraiment être officiellement
00:02:29 l'auteur, l'instigateur ?
00:02:31 Donc c'est une question à laquelle il va falloir répondre, cher Maître.
00:02:33 C'est pour ça que vous êtes sur ce plateau.
00:02:35 On est également avec Karim Zérébi et avec Régis Le Sommier.
00:02:40 Bonjour à tous les deux.
00:02:42 Je le disais dans le sommaire, pendant plus d'une heure, une manifestation pourtant
00:02:46 interdite s'est constituée autour du collectif Justice pour Adama.
00:02:50 Plus d'un millier de personnes étaient réunies à Paris.
00:02:53 Assata Auré, figure de cette mobilisation, a confirmé sa présence sur les réseaux
00:02:58 sociaux avant de se rendre donc à la place de la République.
00:03:01 Certains politiques ont fait le déplacement.
00:03:03 C'est une liste non exhaustive.
00:03:05 Éric Coquerel, présent, président de la Commission des lois à l'Assemblée, je le rappelle.
00:03:09 Mathilde Panot, présente, présidente du groupe La France Insoumise à l'Assemblée.
00:03:14 Sandrine Rousseau, présente également, députée de la France Insoumise.
00:03:20 Il y a eu très peu de tension, mais je le rappelle et on va le répéter tout au long
00:03:25 de cette thématique, c'est une manifestation, mobilisation qui était interdite.
00:03:29 Écoutez quand même cet échange parce qu'il y a un climat, évidemment, lors de ces manifestations.
00:03:34 Il y a pu être scandé à de nombreuses reprises.
00:03:37 Tout le monde déteste la police.
00:03:39 Tout le monde déteste la police.
00:03:43 C'est tout, le monde déteste la police.
00:03:46 C'est tout, le monde déteste la police.
00:03:49 C'est tout, le monde déteste la police.
00:03:53 C'est tout, le monde déteste la police.
00:03:56 C'est tout, le monde déteste la police.
00:04:00 Évidemment, vous avez vu ces écharpes tricolores.
00:04:03 Donc il y avait des députés de la République, élus par le peuple français, pas un seul
00:04:09 a condamné ces chants qui ont été scandés à leur côté.
00:04:12 On aura une autre séquence dans un instant.
00:04:14 Vous verrez Éric Coquerel à côté d'Assata Horé.
00:04:16 Tout le monde déteste la police et lui ne fait rien.
00:04:19 Voilà ce qui s'est passé cet après-midi.
00:04:21 Le terrain tout de suite, avant que je vous donne la parole.
00:04:23 Nous sommes avec notre reporter sur le terrain.
00:04:26 Vous avez vécu ce rassemblement.
00:04:28 Alors je ne sais pas s'il faut dire manifestation, rassemblement.
00:04:31 Racontez-nous ce que vous avez vécu sur le terrain.
00:04:33 Tout a démarré, place de la République, aux alentours de 15h30.
00:04:41 Alors qu'Assata Horé et plusieurs élus de la France Insoumise, comme Éric Coquerel,
00:04:45 prenaient la parole pour critiquer l'interdiction du rassemblement.
00:04:48 Les forces de l'ordre ont sommé les manifestants de quitter les lieux.
00:04:51 C'est alors que Mathilde Panot, Louis Boyard et d'autres ont formé un cordon
00:04:56 pour faire barrière devant les forces de l'ordre.
00:04:58 Ce qui a permis le départ d'un cortège sauvage.
00:05:01 Plus de un millier de manifestants environ ont alors pris la direction du boulevard Magenta.
00:05:05 Au cri de "tout le monde déteste la police et justice" pour Adama.
00:05:09 Un kilomètre plus loin, policiers et gendarmes ont coupé court à ce défilé.
00:05:14 C'est alors qu'Assata Horé a décidé de monter sur un abribus,
00:05:19 prendre un mégaphone, remercier le public présent pour ce qu'elle a qualifié de victoire.
00:05:25 Les participants ont alors quitté les lieux dans le calme,
00:05:29 sans que l'usage de la force n'ait été nécessaire
00:05:32 et sans que les forces de l'ordre n'aient eu besoin de mettre des amendes aux participants
00:05:37 puisqu'on le rappelle, cette manifestation était bel et bien interdite.
00:05:41 Alors, Sandrine Rousseau qui était présente a tweeté sur la place de la République
00:05:46 "les policiers verbalisent à hauteur de 90 euros toutes celles et ceux qui y viennent
00:05:50 avec un t-shirt en soutien à Adama Traoré et qui souhaitent manifester,
00:05:53 en les obligeant ainsi à partir".
00:05:56 On reviendra vous voir dans un instant parce que c'est important de savoir
00:06:00 quels députés et quels responsables politiques étaient présents à cette manifestation,
00:06:05 je le répète, interdite.
00:06:06 Je me tourne tout de suite vers vous Pierre Gentillet, l'avocat que vous êtes.
00:06:09 Là on a besoin de comprendre, qu'est-ce que risquent ces personnes ?
00:06:13 Qu'est-ce qui s'est passé cet après-midi place de la République à Paris ?
00:06:17 C'est-à-dire que déjà l'affaire ne date pas d'aujourd'hui, elle date d'il y a quelques jours
00:06:20 puisque avant toute manifestation il faut faire une déclaration.
00:06:23 Et cette déclaration, effectivement, elle a été...
00:06:26 Enfin la manifestation a été refusée par la préfecture.
00:06:28 La préfecture a d'ailleurs communiqué en ce sens.
00:06:30 Pourquoi ? Parce qu'il y avait un risque de trouble à l'ordre public.
00:06:33 Si malgré tout... Alors il y a une controverse, je vais l'expliquer assez rapidement,
00:06:36 je ne vais pas trop entrer dans la technique juridique, soit aussi vous voulez,
00:06:39 mais le fait de participer à une manifestation interdite lorsqu'on est un organisateur,
00:06:45 là oui, il n'y a pas d'ambiguïté, c'est un délit.
00:06:48 En revanche, si vous êtes un simple participant, l'affaire est plus compliquée.
00:06:53 En principe c'est une contravention de l'ordre de 135 euros,
00:06:56 mais qui dans les faits est quasiment jamais appliquée.
00:07:00 Voilà ce qu'on risque.
00:07:01 Lorsque l'on vient à ce rassemblement, mais qu'on ne dit pas que je suis l'auteur,
00:07:06 je suis l'instigateur, je parle d'Assata Ahoré,
00:07:08 qui sur les réseaux sociaux n'a pas dit "rejoignez-moi",
00:07:11 qui a simplement dit "je serai place de la République" pour prendre la parole.
00:07:17 Est-ce qu'on pourrait considérer qu'Assata Ahoré est finalement l'auteur de ce rassemblement ?
00:07:23 Non, ça paraît compliqué dans la mesure où l'auteur ici,
00:07:26 ce serait celui qui a fait la première déclaration et qui a été refusée.
00:07:31 Sauf si c'est elle.
00:07:33 C'est le collectif Adama qui est d'ailleurs, c'était un persan d'abord, et puis ensuite...
00:07:38 Est-ce que cette déclaration a été faite au nom du collectif ?
00:07:41 Donc c'est des questions qu'on posera un peu plus tard.
00:07:44 C'est une personne physique en direct, ça c'est toutes ces questions qu'il faut poser
00:07:47 pour savoir quelle est la responsabilité ici et qui est vraiment l'organisateur.
00:07:50 Mais regardez, c'est très intéressant de voir les images,
00:07:53 parce qu'en fait on a tous les éléments d'une manifestation ou d'un rassemblement,
00:07:57 avec un cordon de sécurité qui est effectué,
00:07:59 avec Assata Ahoré qui a d'ailleurs pris la parole, place de la République.
00:08:03 Écoutez Assata Ahoré qui parle d'un arsenal de guerre
00:08:06 pour bloquer le collectif qui était rassemblé, place de la République.
00:08:11 Et pour nous bloquer, ils ont mis un arsenal de guerre.
00:08:15 Hier, depuis deux jours, il y a des hélicoptères sur Beaumont-sur-Oise.
00:08:19 La police, l'état français a mis des hélicoptères sur Beaumont-sur-Oise.
00:08:23 Ils ont mis un couvre-feu.
00:08:25 Il y a des policiers avec des chiens dans notre quartier.
00:08:29 Avec la complicité de la SNCF, ils ont bloqué les trains, ils ont bloqué le bus.
00:08:34 Les raisons ne sont pas valables.
00:08:36 On nous a prétexté qu'il n'y a pas assez de policiers.
00:08:39 Beaumont-sur-Oise est remplie de policiers depuis trois jours.
00:08:42 Aujourd'hui, nous sommes sur la place ici.
00:08:44 Il y a énormément de policiers.
00:08:46 Ils n'ont tellement rien à faire que les policiers français
00:08:49 ont verbalisé toutes les personnes qui ont des t-shirts "Adama Traoré".
00:08:54 Et on nous dit qu'aujourd'hui, on ne pouvait pas encadrer.
00:08:59 Il faut que les vidéos, il faut que les caméras de la France et du monde entier
00:09:04 filment et montrent ce qui se passe en France.
00:09:08 On veut cacher nos morts.
00:09:10 Nos morts ne peuvent même pas exister en étant morts.
00:09:13 On veut cacher les violences policières.
00:09:15 Voilà ce qu'on a pu entendre place de la République lors d'un rassemblement.
00:09:18 Et je le rappelle et je ne le répéterai jamais assez, interdit.
00:09:21 Quel regard vous portez tous les cinq sur ce qu'il s'est passé aujourd'hui ?
00:09:25 Est-ce que c'est ça, l'ordre, la concorde et le calme
00:09:28 promis par le président de la République cette semaine ?
00:09:31 C'est vrai qu'on approche des fameux 100 jours, vous vous souvenez ?
00:09:34 Des fameux 100 jours d'apaisement.
00:09:37 Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on est loin du compte.
00:09:40 Mais Assa Traoré veut profiter de ces émeutes pour se relancer.
00:09:44 C'est une évidence.
00:09:46 Et elle veut offrir, ça a toujours été le cas, le visage d'un presque
00:09:51 de prisonnier politique, d'un opposant politique.
00:09:54 Elle se présente presque comme Saotjé Nitsine.
00:09:57 Il fallait l'entendre parler de ses frères lors d'une manifestation en 2021
00:10:01 qui avait été cinq frères qui avaient été emprisonnés,
00:10:04 mais pour des motifs de délinquance.
00:10:07 Et elle, elle les présentait vraiment comme s'ils étaient Sakharov.
00:10:10 Donc elle profite de cet événement pour se relancer.
00:10:13 Mais vous savez, on a toujours fait montre d'une extrême bienveillance avec elle.
00:10:16 Je vous rappelle qu'elle est intervenue dans des écoles, Assa Traoré.
00:10:18 Vous voyez, Assa Traoré qui alimente le narratif selon lequel
00:10:21 tout le monde détesterait la police et les policiers seraient des assassins.
00:10:24 Elle a été reçue dans des lycées.
00:10:27 Je vous vois à certains moments.
00:10:29 Il y a une forme de bienveillance avec elle.
00:10:31 Donc il y a fort à penser qu'il ne se passera rien à l'issue de cette manifestation
00:10:36 et qu'Assa Traoré, qui a été légérie de Grande-Marc, ça aussi je le rappelle,
00:10:39 pourra continuer ses affaires.
00:10:41 Quand vous parlez de bienveillance, il y a aussi un climat et un climat journalistique.
00:10:45 Je ne dirai pas le nom de la chaîne, mais qui a traité cette actualité
00:10:49 et qui a traité ces rassemblements aujourd'hui.
00:10:52 Je vous donne juste les synthès, vous savez ce qui est inscrit en dessous.
00:10:55 Adama, l'interdiction bravée par la foule.
00:10:58 Ils étaient 1000, soit 15 fois moins qu'en 2020 lorsqu'ils se sont rassemblés.
00:11:02 1000 personnes, une foule donc pour eux.
00:11:05 "Violence policière", "Rassemblement à Marseille",
00:11:08 parce qu'il y avait aussi des rassemblements un peu partout en France.
00:11:11 "Violence policière", "Rassemblement à Marseille".
00:11:13 Voilà ce qui était inscrit dans cette chaîne d'information.
00:11:16 Ce qui est intéressant, il faut rappeler, il y a plusieurs choses dans cette tentative
00:11:21 de reprendre les émeutes et la mort de Nahel.
00:11:27 Pour se transcrire dans le prolongement.
00:11:29 Vous avez évoqué la date de 2020.
00:11:32 À l'époque, Assa Traoré a essayé d'exporter l'affaire George Floyd en France.
00:11:39 Aujourd'hui, pour elle, on est toujours dans ce même combat.
00:11:43 On est toujours dans l'idée que la police française serait une police intégralement raciste,
00:11:48 de la même facture que la police de Minneapolis aux Etats-Unis.
00:11:52 Elle s'inscrit là-dedans et elle va profiter politiquement,
00:11:57 elle va essayer de capitaliser sur les émeutes.
00:11:59 Ce que je trouve personnellement beaucoup plus choquant,
00:12:02 c'est de voir, mais quelque part aussi c'est leur démarche,
00:12:05 c'est de voir des élus de la République,
00:12:09 et qu'on a déjà vu d'ailleurs, je voyais le député Léaument,
00:12:12 qu'on avait vu à Nanterre, aller demander ceux qui avaient été arrêtés,
00:12:16 sonner au commissariat.
00:12:18 On se rend compte finalement que ces élus ne font pas simplement de l'agitation au Parlement,
00:12:23 mais qu'ils ont un rôle subversif dans toute action pouvant causer un trouble public.
00:12:29 Donc là, ils sont dans une manifestation qui est interdite,
00:12:32 ils le savent pertinemment, ils ne viennent même pas à titre personnel,
00:12:35 puisqu'ils ont leur écharpe de député,
00:12:37 pour dire "voilà, je suis passé", etc.
00:12:39 Là, ils ont leur écharpe de député, et ça je trouve particulièrement chouette.
00:12:43 Mais c'est dans la continuité de ce qu'il s'est passé Karim Zérébi pendant les émeutes,
00:12:47 où certains ont accusé des députés de la France Insoumise,
00:12:52 des députés Europe Écologie, Les Verts et notamment Sandrine Rousseau,
00:12:56 de mettre de l'huile sur le feu.
00:12:58 C'est des gens qui aujourd'hui participent à une manifestation
00:13:02 qui est contraire aux lois de la République.
00:13:04 Donc qu'est-ce qu'on fait avec ces personnes-là ? Qu'est-ce qu'on leur dit ?
00:13:07 Par curiosité, je suis allé voir le communiqué qui interdisait la manifestation,
00:13:11 il y avait deux raisons majeures.
00:13:13 La première, c'était l'état des forces de l'ordre dans le pays, qui était évoqué.
00:13:16 Et on voit qu'elles ont sursollicité nos forces de l'ordre.
00:13:19 Effectivement, il était important de mentionner le fait que cette manifestation
00:13:24 ne pouvait pas être sécurisée comme il se devait,
00:13:27 parce que les forces de l'ordre étaient sursollicitées, notamment ces derniers jours.
00:13:30 Et puis ensuite, derrière, c'était le risque, en fonction du climat et du contexte,
00:13:34 qu'on sorte d'un climat insurrectionnel dans le pays, avec des guerriers urbains et des émeutes.
00:13:39 Et donc un rassemblement de cette facture-là avait les slogans,
00:13:42 ce n'est pas un rassemblement qui dit qu'on veut discuter des modes de maintien de l'ordre,
00:13:49 de la formation des policiers, des contrôles au faciès,
00:13:52 à la limite, des gens qui ont envie de poser ce débat, pourquoi pas ?
00:13:55 Mais là, c'est la haine contre la police qui est scandée comme slogan.
00:13:59 On n'est pas dans une démarche ni d'apaisement, ni de débat serein,
00:14:04 qu'on serait éventuellement en droit d'opposer.
00:14:07 Donc effectivement, derrière ces deux raisons qui me semblaient quand même plausibles,
00:14:11 de la part de la préfecture, qu'excusez-moi, mais c'est une réalité,
00:14:14 moi, j'aurais pensé que des gens bien intentionneux auraient dit
00:14:17 "bon, c'est vrai que le contexte ne s'y prête pas, on fait cette manifestation chaque année,
00:14:20 on va la refaire en septembre, pourquoi pas, parce qu'on va comprendre les gens".
00:14:24 Non, ils ont voulu braver les interdictions, accompagnées de parlementaires.
00:14:28 Et effectivement, ça, ça interpelle.
00:14:30 Parce que les parlementaires qui acceptent les slogans,
00:14:32 qui acceptent d'être présents à une manifestation interdite,
00:14:35 on se dit finalement, la désobéissance civile, elle est cautionnée aujourd'hui.
00:14:40 Imaginez un seul instant, puisqu'on avait beaucoup parlé des manifestations interdites
00:14:44 de l'extrême droite il y a un mois et demi ou deux mois,
00:14:47 des élus de la République, de l'autre bord,
00:14:50 participaient à des manifestations de l'ultra droite ou de l'extrême droite,
00:14:55 tout le monde, et je dis bien tout le monde, ferait ça une ce soir là-dessus.
00:14:59 Pour l'instant, on en parle très peu.
00:15:01 Je vous donne la parole dans un instant, mais parce qu'on est en direct avec Denis Jacob,
00:15:04 secrétaire général Alternative Police.
00:15:06 Merci d'être avec nous, Denis Jacob.
00:15:08 C'est vrai qu'on est un peu surpris ce soir,
00:15:10 parce qu'aujourd'hui et cette semaine, on nous a promis l'ordre, le calme, la concorde.
00:15:16 Et on se rend compte que lorsque des collectifs,
00:15:20 notamment à la gauche de la gauche, veulent se rassembler,
00:15:24 même si ce rassemblement est interdit,
00:15:26 ils arrivent à le faire pendant une heure, place de la République,
00:15:29 et ils avancent jusqu'au boulevard Magenta, pour ceux qui connaissent Paris.
00:15:34 Alors permettez-moi tout d'abord de dire que je suis particulièrement scandalisé
00:15:37 que certains élus de la République puissent participer à une manifestation interdite,
00:15:41 cela même qui, quand un policier fait une bêtise, réclame la justice,
00:15:46 mais quand la justice interdit une manifestation, s'autorise quand même à y aller.
00:15:51 La justice, elle s'applique partout et pour tous.
00:15:54 On est dans un état de droit, et quand les élus de la République
00:15:57 commencent à bafouer l'état de droit en participant à des manifestations interdites,
00:16:02 moi en tant que policier, ça me scandalise, nous qui sommes là,
00:16:05 pour appliquer le droit républicain.
00:16:08 Sur l'organisation de la manifestation, vous imaginez bien que c'est compliqué
00:16:12 d'intervenir contre une manifestation interdite,
00:16:15 dès lors qu'il n'y a pas directement de trouble à l'ordre public,
00:16:18 si ce n'est une occupation du terrain, mais elle est pacifique.
00:16:21 Moi ce qui me scandalise également, c'est que c'est normal qu'elle ait été interdite,
00:16:26 cette manifestation, et pour cause, et au-delà du débat politique,
00:16:30 on sort d'une semaine de violences urbaines, ça on est tous d'accord,
00:16:34 mais il ne faut pas oublier quand même que Mme Traoré,
00:16:37 pour la marche blanche de Naël Ananter, a appelé à la marche de la révolte,
00:16:42 et qu'à la fin de cette marche, on a quand même eu des violences urbaines.
00:16:46 De rappeler également que cette marche qui a été organisée le 2 juin 2020,
00:16:51 à la fin de cette marche, nous avons également eu des violences.
00:16:54 On y vient, on y vient Denis Jacob.
00:16:56 Arrêtez-moi de vous couper, parce que c'est exactement le point qui est important.
00:17:01 Parce que Jean-Luc Mélenchon a bien sûr tweeté en disant
00:17:04 "Quel est le sens de l'interdiction de la marche samedi ?
00:17:07 Il n'y a jamais eu aucun incident, pourquoi alors ? Pourquoi ?"
00:17:10 Jean-Luc Mélenchon en fait il ment.
00:17:12 Il ment et les images vont témoigner contre lui.
00:17:15 En juin 2020, il y a eu une manifestation, moi j'étais sur le terrain,
00:17:18 c'est une manifestation, et je vais le citer, "organiser Place de la République
00:17:22 contre le racisme et les violences policières",
00:17:25 organisée en partie par Assa Traoré et le collectif Adama.
00:17:30 Elle était d'ailleurs présente.
00:17:32 C'était une manifestation qui devait partir Place de la République
00:17:34 et aller, je crois, jusqu'à Opéra.
00:17:36 Il y avait tellement de monde, c'était 15 000,
00:17:38 qu'ils ont décidé, les autorités, de bloquer la Place de la République
00:17:42 et de faire finalement un rassemblement statique.
00:17:44 Rappelez-vous de ce qui s'est passé, on l'a séquencé.
00:17:47 Regardez, c'était donc le 13 juin 2020, si je ne m'abuse.
00:17:51 Ça ne vous suffit pas ?
00:17:53 La mort de certains jeunes, ça ne vous suffit pas ?
00:17:55 Je n'ai pas tué vos enfants, moi, vous le savez, c'est pas la peine.
00:17:57 C'est pas vous qui le mêlez, c'est votre collègue.
00:17:59 Faites le ménage chez vous, avant de me dire je ne sais pas quoi, moi.
00:18:01 Faites le ménage chez vous plutôt, monsieur, vous nous donnez des leçons.
00:18:03 Moi, chez moi, c'est très très propre.
00:18:05 On a mis le parlementaire, c'est tout à fait propre.
00:18:08 Vous allez nous laisser passer, soit on va pas, mais ça va passer quand même,
00:18:11 et ça va finir comme la dernière fois.
00:18:13 On s'affronte d'un, on s'affronte d'un.
00:18:15 Encore une fois, là-dessus, vous constatez,
00:18:18 à part avec monsieur, avec qui visiblement il y a un problème,
00:18:20 mais sinon je discute avec vous sans difficulté,
00:18:22 et je vous explique, on n'est pas obligés d'être d'accord, vous n'êtes pas d'accord, soit.
00:18:26 C'est extrêmement violent qu'il y a pu avoir avec un individu,
00:18:28 et le policier reste très calme en lui disant
00:18:30 "ça vous va, en gros, de tuer des personnes ?"
00:18:33 Et il dit "mais moi, je n'ai tué personne, donc on peut échanger".
00:18:36 Et je vais demander de remontrer, non pas ces images,
00:18:40 puisque ça c'est les images du jour,
00:18:42 mais les images de 2020,
00:18:44 on les reverra en séquence dans un instant.
00:18:47 Il y a un point, j'allais dire, pas de satisfaction,
00:18:49 parce que le terme est peut-être mal posé,
00:18:51 c'est qu'ils étaient 1000 alors qu'ils étaient, vous l'avez dit,
00:18:53 15 ou 20 000, je crois, la dernière fois.
00:18:56 C'est ça, Yot ?
00:18:58 Pardon, excusez-moi Karim, parce que je parlais à la régie pour avoir la séance.
00:19:01 La manifestation à laquelle vous faites référence,
00:19:03 je crois qu'ils étaient 15 à 20 000.
00:19:04 15 000, exactement.
00:19:05 Là, ils étaient 1000.
00:19:06 1000, 15 fois moins.
00:19:07 Voilà, c'est ce que je dis,
00:19:08 donc ça veut dire quand même que ces mots d'ordre sont de moins en moins suivis,
00:19:11 qu'il y a de moins en moins d'impact,
00:19:13 et ça c'est quand même peut-être quelque chose dont on peut se réjouir.
00:19:15 Non, mais ils avaient coupé le périphérique la dernière fois,
00:19:17 ils étaient devant le tribunal de Saint-Ouen,
00:19:19 et en effet, il y avait eu...
00:19:21 Mais en 2020, je suis sûr, on va vraiment,
00:19:23 de toute façon, on a jusqu'à 19h,
00:19:24 je veux qu'on arrive à revoir cette séquence
00:19:26 où il y avait des tensions,
00:19:28 c'est-à-dire que, moi j'ai le souvenir,
00:19:30 j'y étais, place de la République, avec des échanges extrêmement...
00:19:33 Il y avait eu 26 interpellations.
00:19:34 Oui, mais en fait, vous évoquiez le cas très particulier de Jean-Luc Mélenchon
00:19:38 et son rapport à la vérité, finalement,
00:19:40 et son rapport à la République, son rapport à la démocratie.
00:19:44 Il faut se souvenir de la manière dont, lui-même,
00:19:47 lorsqu'il a...
00:19:49 Les bureaux de l'EFI étaient perquisitionnés,
00:19:52 il s'était opposé, il avait fait "La République, c'est moi".
00:19:54 Dans l'esprit de Jean-Luc Mélenchon,
00:19:56 tout tourne autour de lui.
00:19:58 Mais ce qui apparaît, notamment,
00:20:00 et ce qui me paraît essentiel dans les événements du jour,
00:20:03 c'est de voir que ces députés défilent avec leur écharpe tricolore
00:20:08 dans une manifestation interdite.
00:20:10 Et en réalité, qu'est-ce que ça dit ?
00:20:12 C'est-à-dire que les sécessionnistes, c'est eux,
00:20:14 les partitionnistes, c'est eux,
00:20:17 les racistes, parce que, souvenez-vous,
00:20:19 justement, vous faisiez écho à cette manifestation de 2020,
00:20:22 un policier noir avait été pris à partie
00:20:25 parce qu'il était considéré comme un traître,
00:20:27 parce qu'il se tenait à côté d'autres collègues.
00:20:30 C'est ça, la réalité de ce moment,
00:20:31 et c'est ça, la réalité que cautionne, valide,
00:20:34 aujourd'hui, l'EFI, en se tenant à côté d'eux.
00:20:36 Et il y en a un qui est en train de, finalement,
00:20:39 non pas sortir du lot, mais qui se rend bien compte
00:20:42 qu'il y a un problème républicain avec certains de la France insoumise,
00:20:46 il s'appelle Fabien Roussel.
00:20:48 Il a pris ses distances, Fabien Roussel,
00:20:50 avec Jean-Luc Mélenchon et certains lieutenants de la France insoumise.
00:20:54 Il a pris ses distances pendant les émeutes,
00:20:57 il l'avait fait un peu auparavant,
00:20:58 mais il l'a refait plus fermement, aujourd'hui,
00:21:01 chez nos confrères d'RMC.
00:21:03 Jean-Luc Mélenchon, c'est celui qui a dit la semaine dernière,
00:21:05 je le cite, "les chiens de garde nous ordonnent d'appeler au calme,
00:21:08 nous appelons à la justice".
00:21:10 Et cette stratégie, donc, dérange, écoutez Fabien Roussel.
00:21:14 C'est pouvoir incarner une gauche républicaine
00:21:20 de transformation sociale,
00:21:23 une gauche qui remue en cause ce système économique,
00:21:25 mais une gauche qui ne cède rien aux valeurs de notre République,
00:21:29 qui défend autant la justice, l'égalité,
00:21:32 mais aussi l'ordre et l'insécurité.
00:21:35 Cette gauche-là, elle existe dans notre pays.
00:21:39 Effectivement, cette gauche-là,
00:21:42 ce n'est pas celle, aujourd'hui,
00:21:44 que représente la France insoumise
00:21:47 et une partie de ses députés.
00:21:49 Je pense qu'il y a chez les insoumis,
00:21:51 comme chez les Verts, chez les socialistes,
00:21:53 des militants, des élus, des hommes et des femmes, des électeurs,
00:21:56 qui souhaitent que cette gauche républicaine,
00:21:59 que j'appelle de mes voeux, elle existe.
00:22:02 Et donc, je veux la corner.
00:22:05 Je ne suis pas quelqu'un qui défend le divorce,
00:22:08 je suis plutôt quelqu'un qui appelle au mariage.
00:22:10 Et je souhaite construire un rassemblement très large
00:22:13 d'une gauche républicaine, laïque, universaliste,
00:22:16 celle qui a tant fait rêver par le passé
00:22:18 et qui peut encore gagner aujourd'hui.
00:22:20 La gauche ne peut pas être une,
00:22:24 elle ne peut pas être représentée par un courant de pensée.
00:22:27 - C'est la gauche plurielle.
00:22:29 - En tout cas, je souhaite une gauche qui gagne,
00:22:35 qui fasse rêver et qui l'emporte.
00:22:37 Et cette gauche-là, oui, j'ai l'ambition de pouvoir l'incarner
00:22:40 et qu'elle puisse exister dans notre pays.
00:22:43 - Antoine Léaumant, député de la France insoumise,
00:22:47 présent à la manifestation interdite Place de la République.
00:22:50 "Ça suffira le bol", aboyé avec la meute,
00:22:52 n'a jamais protégé personne d'être le suivant à être mordu,
00:22:56 ne pas voir que la période exige solidarité et unité,
00:22:59 c'est participer du danger.
00:23:01 Fabien Roussel, tu devrais retirer ces propos indignes
00:23:03 du dirigeant du PCF.
00:23:05 Je vous vois hocher la tête, Karim Zeribi.
00:23:07 Qu'est-ce qui se passe en ce moment ?
00:23:09 - Je hoche la tête parce que je pense qu'il y a quand même
00:23:12 des millions, je crois, de Français,
00:23:15 de sensibilités de gauche républicaine
00:23:18 qui sont aujourd'hui orphelins.
00:23:19 Je suis désolé.
00:23:21 Fabien Roussel, il fait le bon diagnostic.
00:23:23 Il y a aujourd'hui des femmes et des hommes
00:23:27 qui ont été cheveillementistes comme moi,
00:23:30 d'autres qui ont cru à une gauche régalienne
00:23:34 qui ne faisait pas de la sécurité une question de tabou,
00:23:36 de l'exigence républicaine.
00:23:38 Ils en faisaient une question centrale et majeure
00:23:40 pour que notre pays vive dans la cohésion
00:23:43 et retrouve un cap.
00:23:45 Et aujourd'hui, elle n'est pas incarnée par la nupes,
00:23:47 cette gauche-là, je suis désolé de le dire.
00:23:49 Elle n'est pas incarnée par la nupes.
00:23:51 Fabien Roussel, il faut qu'il creuse son sillon.
00:23:53 Il faut qu'il aille encore plus loin.
00:23:55 - Je vous propose une petite page publicitaire.
00:23:57 On va revenir sur cette manifestation interdite à 17h30.
00:24:01 Je vais vous remontrer ces séquences de 2020
00:24:04 qui, peut-être, ont alerté les forces de l'ordre
00:24:06 en disant qu'on a déjà eu des troubles il y a trois ans,
00:24:09 il y a eu les émeutes cette semaine.
00:24:10 Évitons que ça se reproduise.
00:24:12 Et je vous demanderai évidemment votre avis, Denis Jacob.
00:24:14 Restez un peu avec nous, Denis Jacob,
00:24:16 parce que je sais également que les forces de l'ordre,
00:24:18 les policiers sont sous la menace.
00:24:20 Plusieurs ont été menacés de mort.
00:24:22 L'avocat du policier mis en examen a été également menacé de mort.
00:24:26 Et vous avez des brigadiers qui sont obligés de déménager
00:24:30 parce qu'ils sont mis en difficulté ou en danger.
00:24:34 La publicité, on revient dans un instant.
00:24:36 17h30 sur CNews, le point sur l'information.
00:24:43 - Assad Traoré s'est exprimé Place de la République
00:24:49 malgré l'interdiction du rassemblement en hommage à son frère Adama,
00:24:52 entouré d'un millier de personnes.
00:24:54 Elle a déclaré, je cite, "ils jettent de l'huile sur le feu,
00:24:57 nous avons toujours marché en paix pour dénoncer l'impunité policière".
00:25:01 De son côté, Jean-Luc Mélenchon a tweeté,
00:25:04 "d'interdiction, répression de pétains à valeurs actuelles,
00:25:07 le chef de l'arc républicain entraîne la France
00:25:10 dans un régime déjà vu.
00:25:11 Danger, danger".
00:25:13 Un joli taux de réussite de 90,9% au baccalauréat.
00:25:18 Plus de 672 400 candidats ont été reçus
00:25:21 après la session de rattrapage,
00:25:23 soit une baisse de 0,2 points par rapport à juin 2022.
00:25:27 Après trois sessions perturbées par le Covid,
00:25:29 cette édition du bac se tenait pour la première fois
00:25:32 conformément à la réforme de 2019.
00:25:35 Jasper Philipsen a triplé la mise hier dans le Tour de France
00:25:39 avec une nouvelle démonstration de force à Bordeaux.
00:25:42 Le Belge de 25 ans, également vainqueur à Bayonne et à Nogaro,
00:25:45 compte déjà trois succès en sept étapes.
00:25:47 La huitième étape partie de Libourne s'est achevée à Limoges
00:25:50 il y a quelques minutes.
00:25:51 Elle a été remportée par le Danois Mads Pedersen.
00:25:54 Merci Trina Amadouine pour le point sur l'information.
00:25:57 Gabriel Cluzel, Karim Zérébi, Raphaël Stainville,
00:25:59 Régis Le Sommier, Pierre Gentier.
00:26:01 On se posait cette question.
00:26:02 Quelle sanction dans la première partie ?
00:26:04 Quelle sanction quand on participe à une manifestation,
00:26:07 à un rassemblement qui est interdit ?
00:26:10 La préfecture de police vient de communiquer
00:26:14 puisque le délit d'organisation d'une manifestation non déclarée
00:26:19 était manifestement caractérisé selon la préfecture
00:26:23 et une procédure judiciaire est donc engagée
00:26:26 à l'encontre de l'organisatrice, Traduction, Pierre Gentier.
00:26:30 Écoutez Traduction, on va avoir une enquête
00:26:32 et à l'issue de cette enquête,
00:26:34 Madame Traoré, en toute aide cause,
00:26:37 risque jusqu'à six mois d'emprisonnement
00:26:40 et 75 000 euros d'amende.
00:26:42 Mais j'insiste...
00:26:44 7 500.
00:26:45 J'ai six mois d'emprisonnement,
00:26:47 article 431-9 du code pénal,
00:26:49 six mois d'emprisonnement et 7 500 euros d'amende.
00:26:52 D'accord.
00:26:53 Toujours est-il que ce que je vais vous dire,
00:26:55 c'est que cette sanction,
00:26:56 elle ne pèse bien que sur les organisateurs.
00:26:58 Elle ne pèse pas sur les participants.
00:27:01 Je ne sais pas combien de personnes il y avait,
00:27:03 peut-être 1000 personnes.
00:27:04 1000 personnes étaient présentes.
00:27:05 Il ne risque pas cette peine
00:27:07 puisque pour eux, ce n'est pas un délit,
00:27:09 c'est une simple contravention de quatrième classe.
00:27:11 D'ailleurs, dans ce même communiqué,
00:27:12 la préfecture a annoncé que des verbalisations
00:27:14 ont été effectuées à l'occasion de cette manifestation
00:27:17 qui, je le rappelle, était interdite.
00:27:19 Denis Jacob, je rappelle que vous êtes secrétaire général
00:27:21 Alternative Police.
00:27:23 C'est tombé pendant la publicité, ce communiqué.
00:27:26 J'imagine que...
00:27:29 Alors, ne faites pas politique,
00:27:31 mais il y a peut-être un peu de soulagement.
00:27:33 C'est de dire qu'aujourd'hui,
00:27:34 on ne peut pas manifester en toute impunité
00:27:37 quand un rassemblement est interdit.
00:27:39 C'est la foi de trop, quelque part.
00:27:41 Complètement.
00:27:42 Et je confirme ce que vous avez dit, Elliot.
00:27:44 C'est bien 7500 euros d'amende.
00:27:46 J'ai pris connaissance du communiqué également.
00:27:49 Oui, s'il n'y avait pas une démarche judiciaire
00:27:53 engagée contre cette manifestation
00:27:56 qui s'est tenue malgré l'interdiction,
00:27:58 ça ouvrirait la voie à tout un chacun
00:28:01 de faire ce qu'il veut, quand il veut,
00:28:03 comme il veut.
00:28:04 Donc, ce n'est pas possible.
00:28:05 Je le disais tout à l'heure en première partie,
00:28:07 nous sommes dans un État de droit
00:28:09 et cet État de droit s'applique à tout le monde.
00:28:11 Donc, la loi n'a pas été respectée.
00:28:14 Donc, il doit y avoir sanction.
00:28:16 Et je voudrais rajouter,
00:28:17 cette manifestation démontre quand même
00:28:19 un sacré paradoxe.
00:28:21 Vous avez des manifestants qui hurlent
00:28:24 "tout le monde déteste la police",
00:28:26 mais qui se plaint qu'elle a été interdite
00:28:28 parce qu'il n'y a pas assez de policiers
00:28:29 pour la sécuriser.
00:28:30 Donc, on critique la police,
00:28:32 on la vilipende à longueur de journée,
00:28:34 mais on se plaint de ne pas la voir
00:28:36 quand on en a besoin pour faire sa propre manif.
00:28:38 Ce qui est quand même assez incohérent
00:28:40 de ceux qui quotidiennement s'en prennent à nous
00:28:43 et nous pointent du doigt.
00:28:45 Donc, ça me fait...
00:28:46 Mais si le contexte n'était pas aussi dramatique,
00:28:48 ça me ferait sourire.
00:28:50 Mais oui, la préfecture engage une procédure judiciaire
00:28:53 et c'est très bien ainsi,
00:28:54 ça démontre que la loi s'applique à tous,
00:28:56 y compris à ceux qui soutiennent
00:28:58 des manifestations comme celle-là.
00:29:00 On va évidemment revoir ces séquences-là,
00:29:04 mais elles resteront, ces images.
00:29:06 Quand vous avez des députés,
00:29:08 La France Insoumise, Europe Écologie, Les Verts,
00:29:10 pour ne citer qu'Éric Coquerel,
00:29:12 c'est pas n'importe qui, Éric Coquerel,
00:29:14 à l'Assemblée Nationale.
00:29:15 C'est le président de la Commission des lois,
00:29:17 c'est l'un des éléments...
00:29:18 - Des finances.
00:29:19 - Des finances.
00:29:20 C'est l'un des éléments majeurs de cet hémicycle,
00:29:22 présent à cette manifestation interdite.
00:29:24 Sandrine Rousseau, Mathilde Pannot,
00:29:27 la présidente du groupe LFI,
00:29:29 ils vont devoir peut-être répondre aussi,
00:29:31 politiquement,
00:29:32 puisque juridiquement ou judiciairement,
00:29:35 c'est l'organisatrice qui est visée par cette enquête.
00:29:39 - L'extrême-gauche ne répond jamais de rien.
00:29:42 Vous en avez remarqué,
00:29:44 c'est qu'elle assume tout.
00:29:46 De fait, qu'il y ait eu une manifestation interdite,
00:29:48 qu'il soit tenu, c'est une chose,
00:29:50 mais ce qui est encore plus choquant,
00:29:51 c'est le fait que des députés,
00:29:53 avec leur écharpe,
00:29:55 soient restés à écouter benoîtement les slogans
00:29:59 "Tout le monde déteste la police".
00:30:01 Il est interdit d'essentialiser tout le monde dans ce pays,
00:30:03 sauf la police.
00:30:04 La police, c'est tous les policiers,
00:30:06 c'est possible de les stigmatiser,
00:30:09 ça ne pose pas de problème à personne.
00:30:12 Et non, je crois que malheureusement,
00:30:14 cette partie de la gauche a pris l'habitude,
00:30:16 de toute façon, d'avoir le magistère moral,
00:30:19 et elle ne se justifiera nullement,
00:30:22 elle prendra prétexte de tel ou tel mouvement de foule,
00:30:27 plus ou moins brutal,
00:30:28 au moment de cette manifestation,
00:30:30 pour noyer le poisson,
00:30:31 on connaît parfaitement tout le déroulé
00:30:35 du narratif à venir.
00:30:36 Alors on parlait de Fabien Roussel tout à l'heure,
00:30:38 moi je sais très bien, Fabien Roussel,
00:30:39 il va être différent des autres,
00:30:40 mais voyez la différence entre la gauche et la droite,
00:30:42 c'est-à-dire que la droite,
00:30:43 quand l'extrême droite par exemple,
00:30:44 fait quelque chose qui est jugé,
00:30:46 peu conforme au magistère moral de la gauche,
00:30:48 dont je vous parlais,
00:30:49 alors là, il y a tout de suite un cordon sanitaire
00:30:51 qui se met en place.
00:30:52 Non, là, Fabien Roussel,
00:30:53 c'est finalement lui qui doit se justifier
00:30:55 de sa propre singularité.
00:30:58 Il ne pose pas de cordon sanitaire
00:31:04 pour se détacher du reste de la NUPES.
00:31:07 Donc on voit bien qui aujourd'hui...
00:31:08 C'est une conjonction d'intérêt des deux endroits.
00:31:10 Il n'y a pas de divorce.
00:31:11 Qui aujourd'hui mène le jeu.
00:31:12 Il reste dans la NUPES.
00:31:13 Exactement.
00:31:14 Il fait une critique,
00:31:15 mais finalement, quelque part,
00:31:16 il est solidaire du point de vue de la formation.
00:31:19 Non, mais il dit "je suis différent,
00:31:20 acceptez-moi comme je suis".
00:31:21 Voilà ce qu'il dit.
00:31:22 Il émet des critiques.
00:31:23 On a vu qu'aussi au sein de la France Insoumise,
00:31:26 il y avait des gens comme François Ruffin, etc.
00:31:28 qui ont concentré mal à l'aise
00:31:29 sur ce qui est en train de se passer.
00:31:31 Il y a quand même des voix un peu discordantes,
00:31:33 mais aucune ne va jusqu'à condamner ouvertement,
00:31:36 ni pour ce qui est de...
00:31:37 Allez, regardons les séquences de ce qui s'est passé cette après-midi.
00:31:40 On sait très bien qui est la NUPES
00:31:41 en tant que secrétaire du Parti communiste.
00:31:43 Évidemment.
00:31:44 Oui, mais il décide de mener un combat d'idées à l'intérieur
00:31:46 pour ramener effectivement...
00:31:47 Vous êtes prêt à tout pour un combat d'idées.
00:31:49 Vous êtes prêt à vous allier avec des gens qui marquent.
00:31:52 Il n'est pas prêt à tout,
00:31:53 mais il marque ses désaccords très régulièrement.
00:31:55 Il veut créer une fracture à l'intérieur
00:31:57 pour ramener vers lui la ligne de cette dynamique.
00:32:01 Ça s'entend, Karim Diagne.
00:32:02 Et c'est louable,
00:32:03 de mon point de vue.
00:32:04 C'est louable,
00:32:05 mais on peut aussi se dire
00:32:07 quelle est la limite, jusqu'où ?
00:32:09 Lorsque vous avez...
00:32:11 La limite au sénatorial à Paris,
00:32:13 ils partent sans la LFI.
00:32:14 Aux européennes, ils partiront sans la LFI.
00:32:16 Mais est-ce que aujourd'hui...
00:32:18 Ils partent sans la LFI,
00:32:19 donc il n'y a plus d'alliance, là.
00:32:21 Mais est-ce qu'aujourd'hui, des gens qui manifestent...
00:32:24 Des députés qui manifestent autour de personnes
00:32:26 qui scandent "tout le monde déteste la police".
00:32:28 Quand vous avez Jean-Luc Mélenchon
00:32:29 qui parle de "chien de garde",
00:32:31 qui refuse d'appeler au calme...
00:32:32 Il peut s'exprimer, Jean-Luc Mélenchon.
00:32:33 Oui, mais il peut se désolidariser complètement.
00:32:35 C'est-à-dire, moi, je ne suis pas du tout...
00:32:37 Il devrait le faire, moi, je pense.
00:32:38 C'est impossible.
00:32:39 Moi, je pense qu'il devrait le faire.
00:32:40 Quelques séquences, s'il vous plaît.
00:32:41 Déjà, l'alliance avec Jean-Luc Mélenchon...
00:32:43 Jean-Luc Mélenchon a condamné la police depuis très longtemps.
00:32:46 Souvenez-vous des débats des présidentielles.
00:32:47 2020.
00:32:48 Ce qui s'était passé.
00:32:49 Mais bien sûr, mais 2020, il était présent à cette manifestation
00:32:53 contre, je rappelle, la mobilisation contre le racisme
00:32:56 et les violences policières.
00:32:57 Jean-Luc Mélenchon était présent.
00:32:59 Il appelait à désarmer la police.
00:33:00 Il appelait à refonder la police.
00:33:01 Déjà, il commençait, il y a trois ans.
00:33:03 Regardons la séquence Assa Traoré qui dit,
00:33:05 cet après-midi, "nous aurons le dernier mot".
00:33:07 Voilà comment elle lance cela, Assa Traoré.
00:33:11 Et je rappelle cette toute dernière information, donc,
00:33:13 puisque la préfecture a décidé d'engager une procédure judiciaire
00:33:18 à l'encontre de l'organisatrice.
00:33:20 Le délit d'organisation d'une manifestation non déclarée
00:33:23 étant manifestement caractérisé.
00:33:25 Une procédure judiciaire est engagée à l'encontre
00:33:27 de Assa Traoré, de l'organisatrice.
00:33:30 Assa Traoré, cet après-midi, "nous aurons le dernier mot".
00:33:33 Le dernier mot, on a dit que c'est nous qui l'aurons.
00:33:37 Et nous avons eu le dernier mot parce que nous sommes là.
00:33:39 Et personne ne peut nous interdire de marcher.
00:33:42 Personne ne peut nous interdire de nous rassembler.
00:33:44 Personne ne peut nous interdire de donner le nom de nos morts.
00:33:48 Personne ne peut nous interdire de défendre notre liberté.
00:33:51 Personne ne peut nous interdire de défendre notre pays.
00:33:53 Notre pays, c'est notre pays.
00:33:55 Nous défendons la démocratie de notre pays.
00:33:57 Nous défendons la liberté de notre pays.
00:33:59 Aujourd'hui, nous dénonçons les droits humains.
00:34:01 Nous avons le droit de vivre.
00:34:03 Je suis une famille de victimes.
00:34:05 Mais je ne serai jamais leur victime.
00:34:08 Nous ne serons jamais leur victime.
00:34:10 Et ils sont partis de la place de la République
00:34:13 pour faire quelques centaines de mètres au boulevard Magenta
00:34:16 au son de "tout le monde déteste la police" à Straoré
00:34:19 aux côtés d'Éric Crel.
00:34:21 Regardez cette séquence.
00:34:22 - Photo. - Ouais.
00:34:23 C'est tout, le monde déteste la police.
00:34:27 C'est tout, le monde déteste la police.
00:34:30 C'est tout, le monde déteste la police.
00:34:34 C'est tout, le monde déteste la police.
00:34:37 C'est tout, le monde déteste la police.
00:34:41 C'est tout, le monde déteste la police.
00:34:44 C'est tout, le monde déteste la police.
00:34:47 C'est tout, le monde déteste la police.
00:34:51 C'est tout, le monde déteste la police.
00:34:54 Pas de justice, pas de paix.
00:34:57 Pas de justice, pas de paix.
00:34:59 Pas de justice, pas de paix.
00:35:01 Pas de justice, pas de paix.
00:35:03 Pas de justice, pas de paix.
00:35:05 - Cette séquence, elle est quand même étonnante.
00:35:08 - Oui, je le disais déjà tout à l'heure.
00:35:11 - Qu'est-ce qu'il se dit, Éric Coquerel ?
00:35:14 Il se dit quoi, là ?
00:35:16 - Il sait pertinemment ce qu'il fait.
00:35:18 Il ne pouvait pas ignorer qu'en assistant à ce genre de rassemblement,
00:35:21 ce genre de slogan n'allait pas être proféré.
00:35:23 Ça serait vraiment être d'une naïveté sans nom
00:35:26 que de penser que personne n'allait reprendre ce genre de slogan.
00:35:30 C'est leur marque de fabrique.
00:35:32 Donc, il ne peut pas faire l'étonné.
00:35:34 Il peut partir, il peut faire des signes.
00:35:36 Il peut dire "il est face caméra, à côté d'Assata Horé,
00:35:39 tout le monde déteste la police en fonctionnant".
00:35:41 Il peut faire des signes en disant "non, calmez-vous,
00:35:43 pas tout le monde déteste la police, je ne sais pas, que sais-je".
00:35:46 - Ils font corps aujourd'hui avec...
00:35:48 - Donc, ils cautionnent ?
00:35:49 - Bien évidemment qu'ils cautionnent.
00:35:50 - S'ils ne cautionnaient pas, ils seraient partis.
00:35:52 C'est évident.
00:35:53 Si vraiment ils ne cautionnaient pas, ils seraient sortis du cortège.
00:35:55 Et d'ailleurs, je pense qu'il aurait dit exactement la même chose
00:35:58 si dans une manif d'ultra-droite ou une manif de droite,
00:36:01 vous auriez eu des slogans un peu agressifs et un peu orduriers
00:36:05 du type de ceux qu'on a entendus.
00:36:07 Donc, bien évidemment, normalement, il aurait dû sortir.
00:36:09 - Il faut quand même relativiser parce que l'extrême-gauche
00:36:12 et la police, ce n'est pas une affaire d'amour depuis très longtemps.
00:36:15 Souvenez-vous, en 68, CRSS, on est aussi dans de l'invective
00:36:20 qui met en cause la police directement.
00:36:22 - Je suis d'accord, on peut relativiser.
00:36:24 - Mais après la semaine qu'on vient de passer, c'est quand même...
00:36:28 - Je rappelle qu'il y a eu...
00:36:30 - L'extrême-gauche en 68, elle était dans la rue,
00:36:33 il y avait des syndicats, etc.
00:36:35 - Permettez-moi de rappeler qu'il y a eu plus de 730 blessés
00:36:39 du côté des forces de l'ordre dans ces nuits d'émeutes,
00:36:42 émeutes dont on parlera dans un instant.
00:36:44 - Ce slogan, il est scandaleux et irresponsable.
00:36:47 Mais il est dramatique, ce slogan.
00:36:49 Remplacer la police par quoi que ce soit.
00:36:52 Est-ce que ce serait acceptable ?
00:36:54 - Non.
00:36:55 - Est-ce que ces gens-là l'accepteraient ?
00:36:56 - Bien sûr que non.
00:36:57 - Par quoi que ce soit ?
00:36:58 - Les jeunes, les immigrés, les fonctionnaires,
00:37:00 les jeunes, les femmes, par quoi que ce soit.
00:37:03 C'est l'essentialisation que vous évoquiez tout à l'heure.
00:37:07 Ils sont irresponsables d'être en mesure de ne pas prendre le micro,
00:37:14 vous avez raison de le dire, le parlementaire prend le micro,
00:37:17 dit "excusez-moi, je suis là pour la justice,
00:37:19 je suis là pour parler de Paul de Menzien de l'ordre,
00:37:21 je suis là pour parler de contrôle facial,
00:37:23 je suis là pour parler de ça".
00:37:25 Je ne peux pas accepter que vous disiez "tout le monde déteste la police".
00:37:28 Non, rien.
00:37:30 Une pipe au mot de quelque part qui ne dit rien de connaissant
00:37:33 et je trouve que c'est dramatique parce que notre République
00:37:35 a besoin de tout le contraire, qu'on fasse corps, qu'on fasse unité
00:37:38 autour des valeurs républicaines et aujourd'hui là, elles sont bafouées.
00:37:41 - Alors, j'ai pu entendre, s'il est là, que c'était une manifestation pacifique
00:37:45 et qu'il n'y a pas eu de tension et que ça s'est terminé dans le calme.
00:37:48 Regardons quand même parce que place de la République,
00:37:51 il y a eu quelques frictions avec les forces de l'ordre.
00:37:54 Regardez.
00:37:57 - Tenez à point, tenez à point.
00:37:59 - Bougez, bougez.
00:38:01 - Bougez, bougez.
00:38:30 - Je rappelle aux téléspectateurs que deux interpellations ont été effectuées
00:38:33 au moment de la dispersion pour des violences sur personnes dépositaires
00:38:37 de l'autorité publique qu'au ministre place de la République.
00:38:40 On est toujours avec notre reporter qui est sur le terrain.
00:38:43 - Heureusement.
00:38:45 - Alors, vous ne le verrez pas à l'image, c'est toujours la même chose
00:38:47 ces derniers temps, c'est-à-dire qu'on ne peut pas présenter
00:38:50 nos journalistes, nos reporters sur le terrain, on ne peut pas les citer
00:38:53 pour des raisons évidentes de sécurité parce que parfois,
00:38:56 ils sont sous la menace lorsqu'ils font leur travail.
00:39:00 Est-ce que vous avez été surpris sur le terrain, vraiment,
00:39:04 lorsqu'il y a eu ce millier de personnes qui s'est déplacées
00:39:08 de la place de la République vers la place majoritaire,
00:39:10 accompagnées, sous le regard bienveillant,
00:39:13 accompagnées de nombreux députés ?
00:39:15 Ils étaient combien, les députés ?
00:39:17 - Les députés de la France insoumise, pour la plupart,
00:39:25 c'est une dizaine, on peut bien évidemment citer Mathilde Panot,
00:39:30 Louis Boyard, Éric Coquerel, pour ne citer qu'eux,
00:39:34 Sandrine Rousseau était là également, qui fait partie de la NUPES,
00:39:37 surpris par plusieurs mouvements peut-être, effectivement,
00:39:41 place de la République, alors que Kassat Raoré prenait la parole
00:39:44 avec plusieurs intervenants, et notamment ses personnalités politiques.
00:39:48 Il a eu un premier mouvement de foule.
00:39:51 On avait du mal à comprendre ce qu'il se passait réellement
00:39:54 quand on était encerclé par les forces de l'ordre.
00:39:56 C'est alors que certains manifestants ont forcé ce cordon
00:40:00 des forces de l'ordre pour se diriger vers la place de la République.
00:40:04 Deuxième scène, j'ai envie de dire étonnante,
00:40:07 c'est le moment où les élus de la France insoumise ont fait ce cordon.
00:40:11 Ils se prenaient par les bras pour faire face aux forces de l'ordre.
00:40:17 Et c'est un moment qui a profité finalement aux manifestants
00:40:20 qui ont pu se diriger calmement vers le boulevard Magenta
00:40:24 et défiler environ un kilomètre.
00:40:27 Plus tard, effectivement, on a vu également Kassat Raoré
00:40:30 prendre la parole depuis l'abribus.
00:40:33 Elle est montée sur un abribus pour finalement remercier les personnes présentes.
00:40:37 Comme je vous le disais tout à l'heure, crier "victoire",
00:40:39 puisque selon elle, ce mouvement qui était non autorisé
00:40:43 et qui a quand même eu lieu, a été vécu par la sœur d'Adama Raoré
00:40:46 comme une victoire. Elle a appelé aussi à la dispersion.
00:40:50 Tout se passait dans le calme.
00:40:52 Et a priori, l'arrestation des deux personnes,
00:40:55 ou du moins du frère d'Adama Raoré et d'Assa Raoré,
00:40:58 a eu lieu alors que la manifestation était terminée.
00:41:02 Elle a eu lieu a priori, encore une fois,
00:41:04 à proximité de la gare de l'Est, non loin du boulevard Magenta
00:41:09 où a eu lieu cette manifestation.
00:41:11 Merci pour toutes ces informations, ce que je vous propose.
00:41:14 Et ce pourquoi la préfecture a interdit ce rassemblement,
00:41:21 c'est qu'il y a des précédents.
00:41:22 Et notamment, ce que je disais en juin 2020,
00:41:25 lorsque le collectif Adama a organisé avec d'autres associations
00:41:29 une grande manifestation contre le racisme et les violences policières.
00:41:33 C'était ça le slogan, quelques jours, j'imagine,
00:41:36 après la mort de Georgia Floyd.
00:41:38 Et il y avait eu ces tensions.
00:41:40 Et je vous avais dit, je veux qu'on revoie ces séquences-là.
00:41:42 Voilà ce qui s'était passé.
00:41:44 Ils étaient 15 000, donc 15 fois plus que ce samedi.
00:41:47 Regardez.
00:41:50 [Cris de la foule]
00:41:58 [Cris de la foule]
00:42:01 [Cris de la foule]
00:42:12 [Cris de la foule]
00:42:28 Parce que moi j'étais sur le terrain d'une manifestation extrêmement violente.
00:42:32 Mais ce qui m'avait marqué, c'était la jeunesse des manifestants qui étaient présents.
00:42:37 Je revois peut-être un adolescent de 13, 14 ans
00:42:41 qui balance un pavé ou un bout de pierre, je ne sais plus,
00:42:45 mais vraiment de 10 à 15 centimètres,
00:42:48 à 2-3 mètres des policiers qui avaient fait des...
00:42:51 Vous savez, sur la place de la République, ils avaient mis un barbon,
00:42:54 un barrage anti-émeute, et ils lançaient ça à peine...
00:42:57 – Profil des émeutiers ? – Exactement.
00:42:59 – Profil des émeutiers ? – Exactement.
00:43:00 – Non mais là, ce qui peut être rassurant, entre guillemets,
00:43:03 c'est qu'encore une fois, ils n'ont pas réussi à mobiliser.
00:43:06 Je veux dire, leur mot d'ordre composé de députés quand même,
00:43:09 qui auraient pu haranguer des militants et autres,
00:43:12 ils n'ont pas prestité mobilisation.
00:43:14 – Et toute la question qu'on va se poser dans les prochains jours,
00:43:16 c'est qu'elle s'en fout.
00:43:17 Est-ce qu'aujourd'hui, on va sanctionner ces personnes
00:43:20 qui ont organisé une manifestation interdite ?
00:43:23 Voilà ce qu'on pouvait dire sur cette procédure.
00:43:25 – Il y a une vraie démarche quand même de tentative de convergence des luttes,
00:43:29 parce que le slogan "tout le monde déteste la police",
00:43:31 ça vient, à Cab, de l'ultra-gauche.
00:43:34 Et le rêve de la France insoumise et de l'ultra-gauche,
00:43:37 c'est de joindre les émeutiers des banlieues
00:43:41 aux Black Blocs et aux antifas.
00:43:45 Autour de ce slogan, pour le moment, ça semble être encore compliqué,
00:43:50 mais c'est quand même ce à quoi ils veulent afficher.
00:43:52 – C'est pour ça qu'ils tentent d'américaniser nos problématiques.
00:43:54 – Avançons, si vous me le permettez, et parlons à présent des émeutes.
00:43:57 Puisque Denis Jacob est toujours avec nous,
00:43:59 je voudrais qu'on parle des policiers.
00:44:01 Denis Jacob n'est plus avec nous.
00:44:03 730 policiers et gendarmes ont été blessés en l'espace de cinq nuits.
00:44:06 Et vous le savez, le policier qui a fait usage de son arme qui a tué Naël
00:44:11 a été placé en détention provisoire.
00:44:13 Sa demande de remise en liberté a été retoquée.
00:44:16 Dans le même temps, l'avocat du policier mis en examen,
00:44:19 Maître Laurent-Franck Liénard, a déposé deux plaintes ce vendredi matin,
00:44:23 car il a été menacé de mort sur les réseaux sociaux, ainsi que sur Internet.
00:44:27 Et la veille, il annonçait déjà être régulièrement menacé.
00:44:31 Écoutez Maître Liénard.
00:44:34 Est-ce que vous-même vous êtes menacé, puisque vous êtes maintenant le défenseur de ce policier ?
00:44:37 Est-ce que vous avez reçu des menaces ?
00:44:39 Oui, évidemment. Alors, pléthore d'injures et quelques menaces.
00:44:42 J'ai l'habitude d'être menacé, je le suis tout le temps.
00:44:45 L'ultra-gauche ne m'aime pas tellement.
00:44:48 Mais voilà, moi aussi je fais face.
00:44:51 Et Linda Kebab, c'est tout un climat.
00:44:53 Linda Kebab qui a tweeté, je pense que vous l'avez vu hier,
00:44:55 effroyable courrier qu'une policière de Seine-Maritime a reçu chez elle.
00:44:59 Elle et son foyer ont dû fuir le logement.
00:45:02 Les institutions doivent protéger ces policiers en danger
00:45:05 pour que nous sommes chaque jour à alerter.
00:45:08 Voilà le résultat de ce police bashing permanent.
00:45:11 Voilà la lettre.
00:45:12 "Salut fliquette, tu vas avoir de la visite.
00:45:14 Les voitures brûlent et les fenêtres explosent.
00:45:16 J'espère que l'assassin d'un enfant va prendre 20 ans.
00:45:19 Ce sale bâtard de flic, pardonnez-moi de ces insultes-là,
00:45:23 mais c'est ce qui est écrit.
00:45:24 Ton adresse va être divulguée à CAB."
00:45:27 Voilà dans quel contexte on travaille.
00:45:29 C'est la première fois des émeutiers regarder,
00:45:32 prendre les plaques d'immatriculation des véhicules civils de la police
00:45:36 et essayer justement de repérer ou de les suivre.
00:45:40 Donc il y a en fait, quand on entend ces slogans,
00:45:43 "tout le monde déteste la police",
00:45:44 derrière, il y a des gens qui sont menacés physiquement,
00:45:47 qui sont menacés, dont les familles sont menacées.
00:45:49 Donc c'est quand même un contexte vraiment particulier.
00:45:52 Ce n'est pas simplement un slogan de manifestation qu'on lance comme ça.
00:45:56 C'est concrètement aussi des menaces et peut-être des attaques physiques.
00:46:01 Vous avez raison, d'autant plus qu'effectivement, hurler ce slogan,
00:46:04 c'est-à-dire "tout le monde déteste la police",
00:46:07 donne raison à la préfecture,
00:46:08 parce qu'on est quand même sortis pendant 10 jours d'émeute
00:46:10 où les deux cibles privilégiées, c'était les élus et les policiers,
00:46:13 et les familles des policiers.
00:46:15 Il y a un policier qui a failli mourir,
00:46:17 il a réussi à survivre uniquement grâce à son gilet pare-balles.
00:46:19 Il y a des enfants et des femmes de policiers
00:46:21 qui ont été suivis jusqu'à leur domicile et qui ont été attaqués.
00:46:25 Évidemment, c'est eux qu'on vise.
00:46:26 Quand l'ultra-gauche se réunit aujourd'hui à Paris et hurle
00:46:29 "tout le monde déteste la police",
00:46:31 ce n'est pas anodin et ça apporte une responsabilité.
00:46:33 Maître Gentillet, quand vous voyez votre confrère, Maître Liénard,
00:46:37 aujourd'hui en danger de mort puisqu'il est menacé,
00:46:41 est-ce que c'est le fond de votre métier qui est en difficulté ?
00:46:46 C'est le fond de la démocratie, puisque tout le monde a le droit à une défense.
00:46:51 Tout le monde a le droit de faire valoir son droit.
00:46:53 Et manifestement, il y en a qui ne le supportent pas, qui ne le tolèrent pas.
00:46:56 Je veux dire que je suis en total solidarité avec mon confrère.
00:47:00 Je pense que ce qu'il fait, étant donné l'ampleur des événements
00:47:04 depuis 10-15 jours, ce doit être très compliqué.
00:47:08 Tout le monde doit avoir droit à une défense,
00:47:10 tout le monde doit avoir droit à un avocat.
00:47:12 Et ceux qui contestent ce droit sont les ennemis de la démocratie.
00:47:15 Ce qui est dramatique, c'est que ces violences,
00:47:17 Éliott, plombent le débat.
00:47:20 Parce qu'ils nous empêchent de débattre.
00:47:22 On va débattre dans la prochaine semaine.
00:47:23 Ils nous empêchent de débattre, parce qu'il y a des débats
00:47:25 qui seraient effectivement nécessaires.
00:47:26 Parler du rapport des jeunes à la police, des modalités d'intervention.
00:47:29 Ces débats-là, il faut que nous puissions les faire.
00:47:31 Les démocraties dignes de ce nom, on ne peut pas les avoir
00:47:34 sous le seau d'insultes, d'agressions, de menaces permanentes.
00:47:37 On va se poser plusieurs questions à 18h.
00:47:39 Et je le dis aux téléspectateurs, on sera avec le maire de Sceaux.
00:47:41 C'est une ville qui a été touchée par les émeutes.
00:47:44 On va faire une heure consacrée aux émeutes.
00:47:47 Et la première question qu'on va se poser, c'est
00:47:49 que les casseurs doivent rembourser.
00:47:51 Vous savez, ce slogan qui circule depuis quelques jours.
00:47:54 Casseur = payeur.
00:47:57 On a posé la question sur les réseaux sociaux.
00:47:59 Vous verrez la consultation.
00:48:01 Ce n'est pas un sondage, bien évidemment.
00:48:02 Le résultat de la consultation officielle à 18h.
00:48:05 A tout de suite.
00:48:06 Quasiment 18h sur CNews.
00:48:11 On poursuit Punchline Weekend avec une seconde heure
00:48:14 consacrée aux émeutes.
00:48:15 On va se poser beaucoup de questions.
00:48:16 Mais avant cela, le point sur l'information,
00:48:18 c'est avec vous Trina Malghdin.
00:48:19 Rebonjour.
00:48:20 Rebonjour Elliot.
00:48:24 Bonjour à tous.
00:48:25 Premier week-end de chasse et croisée sur les routes.
00:48:27 Après un pic de 968 km de bouchons relevé à la mi-journée
00:48:31 par Bison Futé, le cumul est maintenant redescendu
00:48:33 à 375 km.
00:48:35 Ce samedi est classé orange au niveau national pour les départs
00:48:39 et rouge pour le Grand Ouest et le Nord.
00:48:41 La journée de dimanche devrait être fluide dans les deux sens.
00:48:45 Volodimir Zelensky en visite en Turquie.
00:48:48 Au 500e jour de guerre en Ukraine, le président a prié
00:48:51 pour les victimes, aux côtés du patriarche orthodoxe Bartholomé.
00:48:55 Les deux hommes se sont entretenus à l'écart des caméras.
00:48:58 Zelensky s'est dit très reconnaissant d'avoir le soutien
00:49:01 de sa sainteté.
00:49:02 Jean Dujardin aux manettes de la cérémonie d'ouverture
00:49:06 du Mondial de rugby.
00:49:07 Elle débutera le 8 septembre à 20h au Stade de France,
00:49:10 juste avant le match d'ouverture France-Nouvelle-Zélande.
00:49:13 Aux côtés de l'acteur oscarisé se tiendront Philippe Lachaud
00:49:16 et le chef Guy Savoie pour célébrer l'art de vivre français,
00:49:20 son riche héritage et sa passion pour le sport,
00:49:23 tout en commémorant le bicentenaire du rugby.
00:49:25 - Merci Trina pour le point sur l'information.
00:49:28 Rendez-vous à 18h30.
00:49:29 Gabriel Cluzel, Karim Zerebi, Raphaël Stainville,
00:49:32 Pierre Gentillet, Régis Le Sommier composent ce plateau.
00:49:36 Nous sommes en direct avec Philippe Laurent.
00:49:38 Merci d'être avec nous.
00:49:39 Vous êtes maire de Sceaux.
00:49:41 L'un de vos quartiers a été durement touché
00:49:44 par les émeutes de la semaine dernière.
00:49:46 Voitures incendiées, bureaux de vente de promoteurs immobiliers,
00:49:49 pavillons de présentation de l'opération immobilière
00:49:52 complètement détruits, dépôts d'ordures calcinés.
00:49:54 Vous allez être notre témoin durant cette nouvelle demi-heure.
00:49:59 J'ai constaté au fil des émissions depuis la semaine dernière
00:50:03 qu'il était indispensable d'avoir des maires
00:50:06 qui sont souvent les premiers sur le terrain,
00:50:09 les premiers à alerter et qui sont rarement,
00:50:12 et trop peu, entendus et trop peu aidés.
00:50:15 C'est pour ça que c'est important de vous avoir.
00:50:16 Je vous remercie, monsieur le maire, d'être avec nous.
00:50:18 Pour qu'on se rende compte de l'ampleur des dégâts,
00:50:21 je vous propose quelques chiffres.
00:50:22 C'est sur l'ensemble du territoire.
00:50:24 12 000 incendies de poubelles, 6 000 véhicules brûlés,
00:50:27 1 200 bâtiments incendiés ou dégradés,
00:50:30 260 locaux des forces de l'ordre attaqués.
00:50:34 Pour les commerces, la facture va dépasser le milliard.
00:50:36 Est-ce que c'est aux Français de payer ?
00:50:38 Est-ce que c'est aux contribuables de payer ?
00:50:40 Est-ce que c'est à vous cinq,
00:50:41 parce que vous n'avez pas participé à ces émeutes,
00:50:43 de sortir le chéquier ?
00:50:44 Ou est-ce que c'est aux casseurs de régler la note ?
00:50:47 Voyez le sujet de Corentin Briau,
00:50:49 ce que vous en pensez, nous le voyons tout de suite.
00:50:51 À l'heure du bilan après les émeutes,
00:50:55 qui doit payer les dégâts des violences,
00:50:57 des casses et des pillages ?
00:50:59 Une solution divise,
00:51:00 faire payer les parents en les désignant responsables
00:51:03 des actes de leurs enfants.
00:51:04 Il faut les toucher au portefeuille,
00:51:05 il y a peut-être que ça va les faire réagir.
00:51:07 Ou alors, leur supprimer les allocs.
00:51:09 Ni plus ni moins, mais c'est une histoire d'argent je pense.
00:51:13 Je trouve que c'est difficile quand même,
00:51:14 c'est déjà des familles qui ont plein de soucis,
00:51:16 plein de problèmes de gestion,
00:51:18 donc c'est quand même difficile de faire payer les familles,
00:51:21 j'ai peur que ça aille beaucoup plus loin après.
00:51:23 Pour Jordan Bardella, le président du Rassemblement National,
00:51:26 ça doit être aux parents d'assumer les actes de leurs enfants.
00:51:29 Il faut appliquer le principe du casseur-payeur,
00:51:32 tu casses, tu payes,
00:51:33 et si tu ne peux pas payer, c'est tes parents qui payent.
00:51:36 Un débat qui a aussi eu lieu au Sénat,
00:51:38 et le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti
00:51:40 a été clair sur le sujet,
00:51:42 il ne veut pas incriminer les parents.
00:51:43 On ne veut pas poursuivre les parents,
00:51:46 c'est une caricature de dire cela ainsi.
00:51:50 Je pense en particulier aux femmes qui travaillent,
00:51:53 qui sont seules, qui élèvent leurs familles,
00:51:57 qui le font avec beaucoup de dignité, dans la difficulté.
00:52:01 Selon le gouvernement,
00:52:02 plus d'un millier de commerces ont été touchés par les émeutes.
00:52:05 Avec des dégâts estimés à des centaines de millions d'euros.
00:52:09 Et avant de vous donner la parole, Monsieur le Maire,
00:52:11 écoutons l'un de vos confrères, le maire de Montargy,
00:52:14 qui était en direct avec nous hier.
00:52:16 Lui aussi, sa ville a été touchée.
00:52:18 L'un des auteurs a été retrouvé, et pour lui, c'est à lui de payer.
00:52:22 Il y a une grande nouvelle aujourd'hui,
00:52:24 c'est que le coupable qui a mis le feu à la pharmacie
00:52:30 a été arrêté par l'appui judiciaire.
00:52:32 Je les ai félicités par un communiqué,
00:52:34 et là, il est sous les verrous.
00:52:36 C'est un jeune homme d'origine étrangère, de 17 ans et demi,
00:52:40 et je vous prie de me croire que sa famille,
00:52:42 qui est à Montargy, qui était cliente du pharmacien,
00:52:46 va payer aussi les responsabilités de son gamin.
00:52:49 Parce que ça, on ne pourra pas laisser passer.
00:52:51 Je ne laisserai pas passer.
00:52:52 Actuellement, une vingtaine de jeunes sont en recherche
00:52:56 ou vont être arrêtés, vont être déférés.
00:52:58 Et la justice fait nécessaire derrière.
00:53:00 Et vous avez, on a une vidéosurveillance,
00:53:02 il y a 90 caméras dans la ville.
00:53:04 Ces caméras ont fait bien leur boulot.
00:53:06 Et là, en détaillant tout, on retrouve beaucoup de monde responsable.
00:53:09 Et on fera monter les gens en responsabilité là-dessus.
00:53:11 Je ne pense pas qu'ils recommenceront de sitôt.
00:53:13 Philippe Laurent, je rappelle que vous êtes maire de Sceau,
00:53:16 mais vous êtes également vice-président
00:53:18 de l'association des maires de France.
00:53:20 Casseur-payeur, est-ce que c'est finalement la solution ?
00:53:24 Oui, je voudrais d'abord apporter tout mon soutien
00:53:27 au maire de Montargy, parce que sa ville a été
00:53:29 beaucoup plus touchée que les nôtres.
00:53:30 En tout cas que la plupart des nôtres.
00:53:32 C'est une ville qui a été vraiment extrêmement abîmée
00:53:35 par ces émeutes.
00:53:36 Et je comprends parfaitement sa réaction
00:53:38 et le fait que, bon, lui considère que, en effet,
00:53:44 la famille du jeune doit payer.
00:53:46 Bon, si elle le peut, parce que ça ne paraît pas
00:53:49 tout à fait évident qu'elle le puisse.
00:53:51 Alors, naturellement, je crois qu'il faut, en effet,
00:53:54 faire prendre conscience aux parents
00:53:56 qu'ils ont évidemment leur rôle à jouer
00:53:59 dans l'éducation de leurs enfants.
00:54:01 Il faut leur faire prendre conscience,
00:54:03 peut-être financièrement, au moins sur un plan symbolique,
00:54:06 mais en tout cas, leur faire prendre conscience aussi
00:54:09 et les accompagner, parce qu'en réalité,
00:54:11 beaucoup de familles, beaucoup de parents,
00:54:13 et notamment des parents isolés, en réalité,
00:54:16 sont perdus face à la dérive de leurs enfants,
00:54:21 qui est liée à plein de choses.
00:54:23 Bon, voilà.
00:54:24 Mais en tout cas, je pense que nous pouvons
00:54:27 aller beaucoup plus loin
00:54:29 dans l'accompagnement des parents,
00:54:31 dans le soutien à la parentalité.
00:54:33 Ce sont des domaines que nous, nous connaissons,
00:54:35 que les mères connaissent,
00:54:37 que les mères essaient de pratiquer avec les associations,
00:54:39 notamment, mais naturellement, pour ça,
00:54:41 il faut beaucoup de temps, parce que...
00:54:42 Il faut beaucoup de temps et donc beaucoup de moyens.
00:54:44 Il faut payer des gens, des éducateurs, etc.,
00:54:48 pour le faire, et on a besoin de le faire.
00:54:50 Vraiment, on a besoin de le faire.
00:54:51 Je pense que nous ne faisons pas assez
00:54:53 de ce point de vue.
00:54:54 Ça n'empêche pas, naturellement, la sanction,
00:54:56 même si cette sanction doit probablement
00:54:58 rester symbolique, compte tenu des montants
00:55:00 qui sont en cause.
00:55:01 Bon, vous parlez de sanctions symboliques.
00:55:03 Nous, on a posé la question.
00:55:04 Alors, ce n'est pas un sondage,
00:55:05 c'est une consultation, monsieur le maire,
00:55:07 sur les réseaux sociaux.
00:55:08 Après les émeutes, êtes-vous pour la mise en place
00:55:10 du casseur égal payeur ?
00:55:11 Plus de 3 000 personnes ont réagi,
00:55:14 près de 3 000, pardonnez-moi, 92 % sont favorables.
00:55:18 Dans la continuité, à Saint-Gracien,
00:55:20 dans le Val d'Oise, commune de 20 000 habitants,
00:55:23 le maire de la ville, lui, il dit "stop".
00:55:25 Plusieurs bâtiments chez lui ont été incendiés
00:55:28 dans un seul et même quartier.
00:55:29 La mairie n'a pas les moyens de régler la note
00:55:32 et il demande à ses administrés de signaler les émeutiers.
00:55:37 Regardez le sujet et ensuite, je vous demande votre réaction.
00:55:39 Voici ce qu'il reste du centre social Camille Claudel
00:55:44 à Saint-Gracien.
00:55:45 Incendié pendant les émeutes la semaine dernière,
00:55:48 sa reconstruction et celle de tous les bâtiments dégradés
00:55:51 se fera uniquement si les habitants du quartier
00:55:54 et les raganais dénoncent les fauteurs de troubles.
00:55:57 C'est en tout cas ce qu'a demandé le maire de la ville
00:56:00 dans un courrier adressé aux habitants de ce quartier
00:56:03 où se sont concentrés les tensions.
00:56:05 "Tant que nous ne posséderons pas les noms,
00:56:07 aucun travaux de reconstruction ne seront engagés.
00:56:10 Le seuil de tolérance est largement dépassé
00:56:13 et maintenant la neutralité est considérée comme de la complicité."
00:56:16 Une idée qui provoque l'incrédulité de bon nombre d'habitants
00:56:19 et commerçants de Saint-Gracien
00:56:21 pour qui la situation se retourne contre eux.
00:56:24 "Ce centre culturel, c'est le centre de tout le quartier.
00:56:26 Leur histoire de dénonciation c'est du n'importe quoi.
00:56:28 Donc même s'il n'y a pas de dénonciation,
00:56:30 il faut le reconstruire.
00:56:32 Je trouve que c'est pénalisant pour tout le monde."
00:56:34 "Il faut être extrêmement prudent avec ces choses-là.
00:56:37 Je trouve ce courrier extrêmement gênant
00:56:40 d'un point de vue social, humain et politique."
00:56:43 Il y a néanmoins quelques riverains
00:56:45 atterrés par les violences de la semaine dernière
00:56:47 qui partagent l'opinion du maire de la ville.
00:56:49 "Je le soutiens à fond, oui, oui.
00:56:51 Parce que si on ne soutient pas, c'est souverain à tout."
00:56:55 L'Édil a par ailleurs précisé que les finances de la ville
00:56:58 ne permettaient pas en l'état
00:57:00 de reconstruire les bâtiments dégradés.
00:57:02 "Philippe Laurent, je vous pose une dernière question.
00:57:05 Sans pour autant parler du maire de Saint-Gracien.
00:57:09 Est-ce que vous aviez vécu en tant que maire
00:57:12 une situation similaire à ce qui s'était passé la semaine dernière?"
00:57:15 "Non, moi d'abord je ne l'ai jamais vécu.
00:57:18 Et même la situation de la semaine dernière,
00:57:20 il y a eu des voitures brûlées,
00:57:23 il y a eu quelques bâtiments,
00:57:25 qui étaient d'ailleurs des bâtiments provisoires
00:57:27 qui ont été incendiés,
00:57:28 mais je n'ai pas eu à connaître
00:57:30 et à subir de dégradation des bâtiments publics.
00:57:33 Donc nous ne sommes pas dans la même situation, c'est clair.
00:57:36 Cela étant, ce que je veux dire c'est que
00:57:38 d'abord il y a un acte délictueux qui a été commis
00:57:41 en brûlant par exemple le centre culturel en question
00:57:44 ou des mairies, etc.
00:57:45 Donc il y a une enquête judiciaire qui doit être menée.
00:57:48 Je peux vous dire que compte tenu du manque de précaution
00:57:51 qu'ont pris un certain nombre des personnes qui ont mis le feu,
00:57:54 compte tenu aussi de l'existence de caméras de vidéosurveillance ici ou là,
00:57:59 je pense que pas mal de personnes vont être identifiées
00:58:03 et peuvent être identifiées sans qu'il ait besoin
00:58:05 de recourir à une forme de dénonciation.
00:58:07 En tout cas c'est le cas chez moi.
00:58:10 Un commissariat de quartier a été légèrement touché par des flammes,
00:58:14 les gens ont été identifiés.
00:58:16 Donc ça peut aller très vite, il n'y a pas besoin de ça.
00:58:20 Après il y a aussi la question des assurances.
00:58:24 La moitié des communes, en réalité, compte tenu du coût des primes d'assurance,
00:58:28 c'est vrai, ne sont pas assurées.
00:58:30 Elles s'auto-assurent en réalité.
00:58:31 Et donc naturellement, quand il y a un acte de ce type
00:58:34 et quand il y a une destruction de ce type,
00:58:36 elles ne peuvent pas percevoir les remboursements d'assurance
00:58:40 comme celles qui sont assurées.
00:58:42 Donc là c'est un choix qui est fait aussi.
00:58:44 Mais là, M. le maire, pardonnez-moi de vous couper,
00:58:46 parce que vous êtes maire de Sceaux en région parisienne,
00:58:48 mais vous êtes également président de l'Association des maires de France.
00:58:51 Et là je voudrais qu'on prenne un peu de hauteur
00:58:53 et qu'on regarde ce qui s'est passé à l'échelle du pays.
00:58:56 Est-ce que, comme Pierre Brochand, vous vous dites
00:59:00 ce qui s'est passé la semaine dernière,
00:59:02 ça n'était plus arrivé, quand je dis Pierre Brochand,
00:59:04 c'est donc l'ancien patron de la DGSE,
00:59:06 ça n'était plus arrivé depuis 1789 sur notre territoire.
00:59:10 On n'a jamais vu une telle situation.
00:59:11 Oui. Écoutez, je ne suis pas très bien placé pour juger depuis 1789.
00:59:15 En tout cas, ce qui s'est passé était pire que 2005, ça c'est clair.
00:59:18 Donc on peut dire que depuis 30 à 40 ans,
00:59:22 rien ne s'est passé de cette façon-là.
00:59:24 Ça s'est passé de manière extrêmement violente et extrêmement rapide d'ailleurs.
00:59:28 C'est monté en puissance pendant 2-3 nuits,
00:59:30 puis ensuite ça s'est calmé.
00:59:32 Il ne faut pas d'ailleurs forcément…
00:59:34 On peut s'attendre peut-être à ce que ça recommence comme d'habitude
00:59:38 au moment du 14 juillet, donc dans quelques jours.
00:59:41 Vous avez restreint, monsieur le maire,
00:59:44 vous avez restreint les festivités pour le 13 et 14 juillet ?
00:59:48 Oui, oui, tout à fait.
00:59:49 Oui, on fait un minimum.
00:59:51 Et puis surtout, nous sommes en train de regarder
00:59:56 et d'examiner tout l'espace public
00:59:58 et de faire en sorte que plus aucun matériau
01:00:02 qui puisse être facilement démontable
01:00:04 ne puisse être utilisé contre, par exemple,
01:00:07 contre les bâtiments publics.
01:00:09 Donc il y a un travail qui est fait de prévention, en effet,
01:00:13 en vue de cette nuit,
01:00:15 ces deux nuits, soit du 13, soit du 14 juillet.
01:00:17 Eh bien, un grand merci pour votre témoignage, monsieur le maire.
01:00:20 Restez un peu avec nous si vous voulez réagir.
01:00:22 Je vais donner un peu la parole aux invités,
01:00:24 mais vous êtes toujours le bienvenu.
01:00:26 Les festivités, tiens, des 13 et 14 juillet,
01:00:29 parce qu'en fait, les émeutiers, c'est la question qu'on se pose.
01:00:31 Est-ce que c'est eux qui ont gagné ?
01:00:33 Puisque la fête est déjà gâchée dans certaines villes,
01:00:35 et notamment à Montargis, où le maire a décidé
01:00:38 de restreindre les festivités, comme à Sceaux, par exemple,
01:00:41 comme à Neuilly-sur-Marne, lorsque nous étions avec Zartochte-Bactierie.
01:00:44 Voyons le sujet, et ensuite, on en parle tous ensemble.
01:00:46 À Montargis, où les dégâts provoqués par les émeutes sont encore présents,
01:00:53 la fête nationale se fera sans feux d'artifice ni balles.
01:00:56 Le maire a décidé de ne prendre aucun risque.
01:01:00 On ne s'en sentait pas la capacité de gérer ça.
01:01:04 Bon, l'histoire, il fallait re-solliciter la police nationale,
01:01:07 la police municipale, les pompiers, la gendarmerie.
01:01:10 Tout le monde est fatigué, je pense qu'ils ont le droit tous à se reposer.
01:01:13 Si le maire pense que ses habitants comprennent cette décision,
01:01:16 certains d'entre eux sont pourtant déçus.
01:01:18 Je trouve ça scandaleux qu'on empêche de le faire
01:01:24 à cause de certaines personnes qui nuisent à la vie de chacun, en fait.
01:01:30 On est punis, nous, et puis nous, on n'y pend rien.
01:01:32 Ceux qui n'ont rien fait, quoi, je veux dire.
01:01:34 Je le comprends dans un sens, et puis je pense qu'il y a pas mal de gens
01:01:37 qui doivent être déçus d'un autre côté, oui.
01:01:40 La sécurité au détriment des festivités,
01:01:43 un choix que regrettent également certains syndicats de police.
01:01:46 D'un côté, oui, les policiers vont souffler un petit peu,
01:01:49 et de l'autre côté, je trouve que c'est quand même pas normal.
01:01:51 Le 14 juillet, ce sont les feux d'artifice, c'est la joie,
01:01:54 c'est les balles populaires, et en fait, tout va être mis sous cloche
01:01:59 à cause de quelques milliers d'émeutiers.
01:02:01 À Montargis, une célébration est tout de même maintenue à 20h30
01:02:04 pour rendre hommage aux policiers, gendarmes et pompiers,
01:02:07 très sollicités lors des récentes émeutes.
01:02:10 - Muzel, vous étiez très en colère hier quand vous avez vu ça,
01:02:13 parce que vous dites que finalement, il y a une injustice.
01:02:16 C'est la double peine pour les Français.
01:02:18 - Évidemment, nous sommes encore dans un pays aux valeurs
01:02:20 perpétuellement inversées, c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
01:02:22 parce qu'on n'est pas capable de prévenir ces émeutes,
01:02:27 de mettre sous clé finalement les délinquants,
01:02:29 c'est le français ordinaire qu'on va mettre sous clé,
01:02:31 c'est-à-dire qu'on va le priver de ces plaisirs simples
01:02:33 que sont la fête, le bal populaire, le feu d'artifice,
01:02:38 et puis on se dit pourquoi s'arrêter au 14 juillet,
01:02:40 ça va continuer pour les autres fêtes nationales.
01:02:43 Le propre d'une fête nationale, c'est une communion nationale,
01:02:45 c'est une communion de tous les Français,
01:02:47 donc on décrète qu'on va punir les Français.
01:02:50 Moi j'avoue que je veux mettre ça en perspective
01:02:51 avec la discussion qu'il y a eu juste avant.
01:02:53 Alors, il ne faut pas que les parents soient responsables
01:02:57 financièrement, pécuniairement des dégâts causés par leurs enfants,
01:03:02 ça ne serait pas juste et pas gentil.
01:03:04 Mais en revanche, des Français ordinaires qui n'ont rien fait,
01:03:08 eux, on va décider qu'ils n'auront pas le droit de fêter le 14 juillet
01:03:12 et qu'ils vont payer sur leur denier alors que leurs enfants n'ont rien fait.
01:03:15 C'est la tribu de la mort.
01:03:16 Voilà, exactement, et je trouve ça assez insupportable.
01:03:18 Par ailleurs, et pour revenir simplement,
01:03:20 je ne sais pas si vous comptez y revenir ensuite,
01:03:22 sur les casseurs-payeurs,
01:03:23 il va y avoir un vrai problème de consentement à l'impôt.
01:03:26 Parce que c'est le Français ordinaire dont les enfants n'ont rien fait
01:03:30 qui va payer pour que les parents de ceux dont les enfants ont fait des exactions
01:03:35 soient préservés, c'est quand même assez honteux.
01:03:38 Et puis je voulais savoir si ce droit d'exception,
01:03:39 il va s'appliquer de façon générale.
01:03:41 C'est-à-dire que désormais, tous les mineurs,
01:03:43 les parents ne seront plus tenus d'en être responsables.
01:03:45 Moi, si mon fils casse une vitrine, je doute fort qu'on ne vienne pas
01:03:48 me chercher des poux dans la tête.
01:03:49 Oui, et c'est vrai que tout ce qui a été décrit là est absolument intolérable
01:03:53 quand vous y réfléchissez, à la logique.
01:03:55 Mais ce qui m'a vraiment beaucoup ému dans ce que j'ai vu,
01:03:59 le maire de Saint-Gracien, Montargis, il faut quand même regarder
01:04:03 quelles sont ces communes et se rendre compte qu'en fait,
01:04:06 ces émeutes ont touché des endroits en France où jusqu'à présent,
01:04:10 il n'y avait rien, où finalement, des bâtiments...
01:04:14 Des villes sans histoire.
01:04:16 C'est la différence avec 2005.
01:04:18 C'est une grosse différence et surtout, quand le centre culturel,
01:04:21 peut-être que dans certaines communes plus touchées par les émeutes,
01:04:25 on a un peu l'habitude peut-être de refaire, etc.
01:04:28 Là, vous avez des endroits où les gens sont complètement
01:04:31 dans le désarroi.
01:04:32 C'est-à-dire que le bâtiment, il était à la commune,
01:04:35 il servait à tout le monde et parce qu'un petit nombre d'individus
01:04:38 a décidé de le brûler, on peut comprendre que les gens disent
01:04:41 oui, il faut demander justice aux parents ou aller les voir ou essayer.
01:04:46 Après, l'argument d'Éric Dupond-Moretti de dire
01:04:49 qu'il y a beaucoup de femmes seules qui élèvent leur famille,
01:04:52 c'est vrai aussi, mais il faut aussi...
01:04:56 On a vu aussi des parents participer aux émeutes.
01:04:59 On a vu aussi des parents qui laissent leurs enfants dans la rue
01:05:02 quand ils ont 13 ans.
01:05:03 30% de mineurs, 70% d'adultes.
01:05:05 Mais on va y venir.
01:05:06 Regardez, parce qu'on va parler de la justice également,
01:05:09 est-ce que la justice est au rendez-vous ?
01:05:11 Sur 10 personnes qui passent en comparaison immédiate,
01:05:14 il y en a quand même 7 qui finissent en détention provisoire
01:05:16 après les émeutes.
01:05:17 Ça veut dire qu'il y a quand même une réponse judiciaire.
01:05:20 En revanche, il y a une difficulté parce que sur les 4 000 interpellés,
01:05:23 on a 30% de mineurs.
01:05:24 Qu'est-ce qu'on fait avec les mineurs ?
01:05:26 Et le meilleur témoignage, le plus fort qu'on a pu avoir,
01:05:29 c'est ensemble, et je regarde Karimé et Gabriel hier,
01:05:32 le Zartaj Bakhtiari, maire de Neuilly-sur-Marne,
01:05:35 ville de 30 000 habitants, 35 000,
01:05:38 un enfant de 13 ans et demi qui lance des cocktails monotophes.
01:05:41 Deux jours plus tard, il sort libre sous les hurras du tribunal.
01:05:45 Regardez, c'est ce qu'il nous racontait hier.
01:05:47 On a eu des cocktails molotovs qui ont été envoyés
01:05:50 par un gamin de 13 ans et ses amis à 4h30 du matin.
01:05:54 Et ce jeune homme a passé deux jours en garde à vue.
01:05:57 Il a été présenté au tribunal et il est ressorti libre
01:06:00 sous les applaudissements de la salle d'audience à Bobigny.
01:06:03 Donc c'est une situation qui est complètement ubuesque
01:06:05 et qui est dramatique.
01:06:06 À 13 ans, en réalité, vous ne risquez pas grand-chose.
01:06:09 Les parents ne portent pas la responsabilité de cet enfant délinquant
01:06:14 ni financièrement ni pénalement.
01:06:17 Et cet enfant, peut-être que sa famille est dépassée
01:06:19 par cet enfant qui est certainement ingérable.
01:06:21 Mais dans ce cas-là, ce n'est pas la société d'en subir les conséquences.
01:06:24 C'est la société de prendre cet enfant,
01:06:25 de le placer dans un centre de redressement,
01:06:27 de le redresser et de le redonner à ses parents
01:06:29 quand il sera redressé.
01:06:30 Mais ce n'est pas le cas, ce n'est pas la voie que la France a choisie.
01:06:33 Et malheureusement, je n'ai pas l'impression
01:06:34 qu'on ait vraiment des responsables politiques nationaux
01:06:37 qui aient le courage de le faire.
01:06:38 Là, on sent l'impuissance.
01:06:40 L'impuissance parce que la réponse judiciaire face aux mineurs,
01:06:43 je ne dis pas avec les délinquants ou criminels majeurs,
01:06:46 mais face aux mineurs, on est un peu dans l'expectative.
01:06:49 Alors que cette question de la violence,
01:06:52 de la montée de la violence des mineurs,
01:06:54 elle n'est pas nouvelle non plus, on ne la découvre pas.
01:06:56 Ça fait quelques années, pour ne pas dire un peu plus d'une décennie,
01:06:59 qu'on voit des mineurs de plus en plus violents
01:07:01 et braver toutes les interdictions
01:07:04 avec, j'allais dire, une forme de culture de la permissivité,
01:07:07 un refus de l'autorité, d'abord des parents,
01:07:10 puis de l'enseignant à l'école.
01:07:11 Je veux dire, ce n'est pas un phénomène qu'on découvre.
01:07:14 Or, quand on fait et quand on crée comme infrastructure
01:07:17 pour accueillir ces mineurs et les redresser,
01:07:22 les remettre dans le droit chemin,
01:07:24 avec une éducation rigoureuse,
01:07:26 avec un cadre rigoureux à 13 ans, 14 ans,
01:07:28 on n'est pas perdu.
01:07:29 Je ne pense pas qu'on puisse se dire qu'il n'y a plus rien à faire.
01:07:33 Or, on a 50 centres d'éducation renforcés dans le pays,
01:07:35 alors qu'on n'a plus 200 départements.
01:07:37 On n'en a même pas un par département.
01:07:38 Et on voit bien que là, des grandes métropoles,
01:07:40 des petites villes, des villes moyennes sont touchées
01:07:42 et qu'il nous faudrait un minimum un centre d'éducation renforcé
01:07:45 avec un encadrement à la fois militaire et éducatif
01:07:47 pour faire en sorte que non pas ce soit des centres ouverts
01:07:50 et des centres de vacances,
01:07:51 mais des vrais centres de maison de redressement,
01:07:53 disons le terme,
01:07:54 pour mettre les jeunes sur le droit du chemin
01:07:56 si les parents n'y parviennent pas.
01:07:57 Et justement, sur les allocations familiales,
01:07:59 justement, les allocations familiales,
01:08:01 la cote-parte de cet enfant qu'on mettrait
01:08:03 en centre d'éducation renforcée
01:08:04 serait transférée pour effectivement payer
01:08:08 le centre d'éducation renforcée.
01:08:09 Sur l'excuse de minorité, la vocale que vous êtes,
01:08:11 vous vous dites s'il faut la mettre de côté ou pas ?
01:08:14 Non mais vous savez, c'est un serpent de mer cette histoire.
01:08:17 Ça fait des années et des années qu'on dit
01:08:18 qu'il faut réformer véritablement l'ordonnance de 45.
01:08:21 L'ordonnance de 45, c'est celle qui fonde
01:08:23 le régime de responsabilité pénale des mineurs.
01:08:25 Donc oui, bien évidemment, parce que les mineurs de 45,
01:08:28 quand on a fait cette ordonnance en 1945
01:08:30 à la sortie de la guerre, c'est une banalité de le dire,
01:08:33 mais ce ne sont plus les mêmes mineurs aujourd'hui.
01:08:35 Elle a été réformée 20aines fois.
01:08:36 Oui, mais jamais.
01:08:37 En réalité, vous voulez le fondre,
01:08:38 on devrait la supprimer.
01:08:39 Ce n'est pas la loi de 45.
01:08:40 Le fondre du sujet, on devrait la supprimer, cette ordonnance.
01:08:43 Ensuite, il y a d'autres choses à faire.
01:08:45 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
01:08:47 a quand même évoqué le fait qu'un certain nombre
01:08:50 de mineurs qui avaient été interpellés
01:08:53 étaient de nationalité étrangère.
01:08:54 Moi, je vais vous dire une chose,
01:08:55 en temps normal, dans un état normal,
01:08:57 dans un pays normal, des enfants de nationalité étrangère
01:09:01 qui commettent ce type de violence
01:09:03 sont renvoyés avec leurs parents.
01:09:04 Si eux-mêmes ne sont pas de nationalité étrangère
01:09:06 et que leurs parents le sont,
01:09:08 ils devraient repartir dans leur pays.
01:09:10 Pourquoi accueillons-nous sur notre sol
01:09:12 des gens qui nous haïssent, qui nous détestent
01:09:14 et qui brûlent le pays ?
01:09:16 Pourquoi ?
01:09:17 Monsieur le maire, Philippe Laurent,
01:09:19 sur les mineurs, est-ce que vous, dans votre ville,
01:09:22 par exemple, les délinquants qui ont pu être interpellés
01:09:26 avaient moins de 17 ans ou 18 ans du moins ?
01:09:29 Oui, oui, bien sûr.
01:09:31 On a même identifié des enfants
01:09:33 parce que ce sont encore des enfants qui avaient 12-13 ans.
01:09:37 D'ailleurs, les parents aussi ont été identifiés.
01:09:40 Donc, oui, oui, bien sûr.
01:09:42 Après, encore une fois,
01:09:44 là, c'était la justice de faire ce qu'elle a à faire
01:09:46 à partir du moment où la police a interpellé ces jeunes.
01:09:50 Et le résultat est bien sûr, malheureusement,
01:09:53 ce que nous avons vu, par exemple, à Nuit-sur-Marne.
01:09:56 Mais c'est la même chose partout, naturellement.
01:09:59 Nous n'avons pas les textes qui sont adaptés
01:10:02 à l'évolution des choses,
01:10:04 à cette forme de rajeunissement,
01:10:07 une forme de délinquance
01:10:09 qui s'exprime là,
01:10:12 mais qui s'exprime aussi dans le cadre du trafic de drogue,
01:10:16 dans le cadre du deal.
01:10:18 Enfin, là, ça a été spectaculaire
01:10:21 parce qu'il y a eu ces flammes, ces incendies,
01:10:25 cette violence en groupe.
01:10:28 Mais on a aussi beaucoup de mineurs
01:10:31 qui sont employés par les réseaux de deal.
01:10:34 On le sait, dans pratiquement toutes les villes de France,
01:10:37 y compris des villes, comme il était dit tout à l'heure,
01:10:40 qui apparaissent ainsi relativement calmes.
01:10:43 Eh bien, écoutez, merci beaucoup pour votre témoignage,
01:10:46 monsieur le maire vice-président de l'association des maires de France.
01:10:49 Une toute dernière réaction et vous allez réagir, Raphaël,
01:10:52 parce que, évidemment, c'est l'image de la France qui est écornée.
01:10:55 Et à l'étranger, on se sert du symbole
01:10:59 et de la politique migratoire française pour dire
01:11:02 voilà ce qu'il ne faut absolument pas faire.
01:11:04 Alors c'est la Pologne, c'est la Bulgarie ou la Hongrie, pardonnez-moi,
01:11:09 et puis c'est Donald Trump, les États-Unis,
01:11:12 et Donald Trump hier, regardez ce qu'a dit Donald Trump.
01:11:15 - De sacrées références que vous venez d'évoquer.
01:11:19 - La Pologne, ça fait rêver. - L'Espagne ?
01:11:22 - Trump, ça fait rêver. - Et l'Espagne ?
01:11:24 - Les pays sont tenus, en tout cas, la Pologne.
01:11:26 - Je reprends les références que vous évoquez.
01:11:28 Je pense que les Espagnols, ils ont quand même aussi nos soucis.
01:11:30 Il faut qu'ils balayent devant leurs portes.
01:11:32 - Écoutons Donald Trump.
01:11:34 - Les émeutants France l'ont prouvé.
01:11:38 Nous devons redoubler d'efforts pour nous assurer
01:11:41 que quiconque vit en Amérique partage nos valeurs
01:11:44 et s'assimile à notre culture.
01:11:47 Nous ne voulons pas que des gens viennent dans notre pays
01:11:50 pour nous détester. Nous voulons des gens qui nous aiment.
01:11:53 Regardez ce qui se passe en France.
01:11:56 Qui aurait pensé ? Je pensais l'avoir prédit.
01:12:00 C'est un honneur, c'est un honneur que Trump ait raison sur tout.
01:12:06 - Donald Trump a la mémoire courte.
01:12:08 Les émeutes à Washington au moment du Capitol,
01:12:11 George Floyd, c'est cette période-là.
01:12:14 - Il dit qu'il avait averti Emmanuel Macron.
01:12:17 - Il a toujours cette tendance à savoir.
01:12:21 - Le sujet, c'est beaucoup moins Trump
01:12:24 que le sujet de la France et de l'image
01:12:27 que l'on renvoie à travers le monde.
01:12:30 Dans le même temps, il y a ceux qui prennent la France
01:12:33 comme un contre-exemple, ceux qui, comme l'Algérie, l'Iran
01:12:36 ou la Turquie, donnent des leçons à la France
01:12:39 en expliquant que l'ONU français devrait mieux protéger
01:12:43 les ressortissants algériens, iraniens et turcs.
01:12:47 Honnêtement, on voit que le problème,
01:12:50 parce que tout à l'heure il y a eu une ébauche de débats
01:12:53 entre Pierre Gentillet et Karim Zaribi
01:12:56 sur la proportion du nombre d'étrangers
01:12:59 qui ont été concernés par ces émeutes.
01:13:02 Effectivement, il y a eu 10% d'étrangers,
01:13:05 mais on va arrêter de se cacher le petit doigt
01:13:08 derrière ce chiffre qui a été promu par le ministère de l'Intérieur
01:13:11 qui ne veut pas s'arrêter sur ce chiffre.
01:13:14 La question centrale, c'est la question de l'immigration.
01:13:17 - C'est quoi le reste ? Je n'ai pas compris.
01:13:20 - Il ne faut pas s'arrêter sur ce chiffre des 10%.
01:13:23 - Mais parce que les autres, ce sont des binationaux.
01:13:26 - Ça veut dire que les 4,8% ne sont pas français, à vos yeux.
01:13:29 - Je n'ai pas dit. C'est la faillite de la manière
01:13:32 dont on a fait les Français depuis des années.
01:13:35 - Il n'a pas dit ça.
01:13:38 - 18h25, ce que je vous propose,
01:13:41 c'est qu'on ait un petit moment de publicité,
01:13:44 mais plus que vous parlez de la question migratoire,
01:13:47 on va se poser la question après la pub,
01:13:50 parce que c'est une question d'immigration.
01:13:53 On parlera également d'Assa Traoré,
01:13:56 puisqu'une enquête est ouverte, une instruction judiciaire est ouverte
01:13:59 contre Assa Traoré après sa manifestation interdite.
01:14:02 Beau lieu, vous avez vu ce qu'a fait l'artiste Izia Ijlin.
01:14:05 - Encore quelque chose de...
01:14:08 - La gauche croisette.
01:14:11 - Jolie expression, mais c'est exactement ça.
01:14:14 ...
01:14:17 - 18h30 sur CNews, le point sur l'information.
01:14:20 - Tout de suite.
01:14:23 - 4000 pieds de cannabis découverts
01:14:26 dans un entrepôt à Moret en Isère.
01:14:29 Des Albanais associés à des Grenoblois dormaient sur place
01:14:32 en cultivant plus d'une tonne de cannabis.
01:14:35 Le tout dans une structure de 600 m2 équipée de systèmes électriques
01:14:38 d'aération, d'hydratation et de lampes UV.
01:14:41 Un trafic représentant à la revente entre 10 et 15 millions d'euros.
01:14:44 Au terme de 8 mois d'enquête, 6 personnes ont été interpellées
01:14:47 et placées en détention.
01:14:50 Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte
01:14:53 a donné sa démission au Roi ce samedi.
01:14:56 Son gouvernement s'était effondré après l'échec des négociations
01:14:59 avec le Premier ministre de durcir les restrictions
01:15:02 du regroupement familial pour les demandeurs d'asile.
01:15:05 Mark Rutte continuera de diriger un gouvernement intérimaire
01:15:08 jusqu'aux élections législatives en novembre prochain.
01:15:11 4 départements du Sud-Est en vigilance orange canicule.
01:15:14 Le Rhône, l'Inse, l'Isère et les Alpes-Maritimes
01:15:17 sont concernés par cette alerte qui débutera demain à 6h.
01:15:20 Météo France précise que l'épisode caniculaire n'est pas
01:15:23 exceptionnel pour la saison, mais sa persistance nécessite
01:15:26 une vigilance particulière, notamment pour les personnes
01:15:29 sensibles ou exposées.
01:15:32 18h32, très précisément. Merci Trina Magdine
01:15:35 pour le point sur l'information. Gabriel Cluzel, Karim Zeribi,
01:15:38 Raphaël St-Ville, Régis Le Sommier, Pierre Gentillet sont avec nous.
01:15:41 Il nous reste un peu plus d'un quart d'heure.
01:15:44 Comme on a commencé à en parler juste avant la publicité,
01:15:47 je veux qu'on le fasse rapidement parce que vous avez dit
01:15:50 que c'est une question d'immigration. Vous n'êtes pas d'accord
01:15:53 avec cela Karim Zeribi, mais il y a quand même 60% des Français,
01:15:58 59 très précisément, sondage Le Figaro d'hier,
01:16:02 qui considèrent qu'il faut durcir la loi immigration parce que
01:16:05 les émeutes sont la conséquence des défaillances de notre politique
01:16:09 migratoire. Et puis il y a eu cette séquence qui a marqué,
01:16:13 qui a fait beaucoup parler, c'est Gérald Darmanin au Sénat
01:16:16 cette semaine qui disait, il y avait beaucoup parmi les gardes à vue
01:16:19 de Matteo et de Kevin. Revoyez cette séquence.
01:16:22 Seuls 10% des personnes que nous avons interpellées
01:16:25 sont de nationalité non française. Et d'ailleurs il y a eu 40 placements
01:16:28 en centres de rétention administratif, ce qui est peu, avouons-le,
01:16:32 sur 3500 personnes interpellées. Je voudrais aussi souligner
01:16:36 que, comme je l'ai dit tout à l'heure, à ma connaissance,
01:16:39 60% des personnes que nous avons interpellées n'ont pas de casier judiciaire
01:16:43 et ne sont pas connues des services de police.
01:16:46 Oui, il y a des gens qui apparemment pourraient être issus d'immigration.
01:16:49 Mais il y a eu beaucoup de Kevin et de Matteo, si je peux me permettre.
01:16:52 Il y en a eu aussi. Et l'explication n'est pas...
01:16:57 L'explication seulement identitaire me paraît très erronée.
01:17:02 Je ne veux pas ici dire... Je pense qu'une explication identitaire serait trompée.
01:17:08 Est-ce qu'on est en train de revivre, Karim Zarabi, le même discours,
01:17:12 le même déni, diraient certains, qu'après la finale de la Ligue des champions
01:17:17 on nous expliquait que c'était finalement les supporters anglais
01:17:21 qui avaient causé des problèmes aux forces de l'ordre ?
01:17:24 Je crois que ce n'est pas comparable parce que sur les événements du Stade de France
01:17:28 il y avait un mensonge qui était porté sciemment par les autorités.
01:17:33 Ça c'était gravissime parce qu'ils savaient très bien d'où venait le problème,
01:17:37 avec ces hordes et ces bandes de voyous autour du Stade de France
01:17:40 qui venaient des alentours. Là, ce n'est pas la même chose.
01:17:44 Là, ils donnent des chiffres factuels. Ils disent qu'il y a 10 % d'étrangers, 90 % de Français.
01:17:49 Après, on peut contester ce qui est factuel, mais là, ils ne nous donnent pas une information
01:17:55 qui est erronée. Ils nous donnent une véritable information.
01:17:58 Alors après, certains veulent revenir sur la question des gens issus de l'immigration.
01:18:04 C'est toujours la même chose parce qu'on se dit "issus de l'immigration,
01:18:07 pendant combien de temps, jusqu'à quand ?"
01:18:09 Donc, troisième génération, issus de l'immigration.
01:18:11 Il y a des Français, finalement, qu'on ne considérera pas et qu'on ne nommera jamais comme Français, j'ai l'impression.
01:18:16 Issus de l'immigration en permanence. Il y a même une députée socialiste,
01:18:19 non pas une députée socialiste, c'était la présidente de l'Occitanie, Carol Delga,
01:18:22 qui avait parlé de Mbappé en disant "issus de l'immigration".
01:18:25 Sa mère est née en France, donc à Mbappé, son père est Français,
01:18:28 lui est né en France, il est Français, mais il est issu de l'immigration.
01:18:30 En fait, je pense qu'on a une confusion parce qu'on pense qu'on est Français à la couleur de peau,
01:18:36 au patronyme, aux origines de ses parents ou pas.
01:18:40 Je suis désolé, quand on est Français, on est Français.
01:18:42 Et quand on a 90% des émigrés qui sont Français, on a un problème franco-français.
01:18:46 Dernière question et après je donne la parole à tout le monde.
01:18:49 Ça peut s'entendre, mais c'est ces Français qui ne sont pas forcément issus de l'immigration,
01:18:54 qui sont donc Français, c'est vrai, factuellement, ils sont Français,
01:18:57 ils sont nés en France, mais ils détestent la France.
01:19:00 Et ils se considèrent, par exemple, algériens, c'est pas que ça, ils sont Algériens.
01:19:06 Est-ce que vous n'avez que des Français qui ressemblent aux émigrés, qui détestent la France ?
01:19:12 Est-ce que vous n'en avez pas d'autres qui quittent la France parce qu'ils détestent notre système économique,
01:19:17 ils trouvent qu'on est trop imposés ?
01:19:19 Ce n'est pas la même chose, vous allez me dire.
01:19:21 Non, non, pas du tout.
01:19:22 Ce que je veux dire par là, c'est que...
01:19:24 C'est juste de comprendre comment ces Français qui sont nés en France,
01:19:26 qui devraient se considérer Français et qui ne devraient pas attaquer des écoles, des pharmacies, des commissariats,
01:19:32 comment se fait-il qu'ils détestent la France et qu'ils ne se considèrent pas Français ?
01:19:35 Je suis tout à fait d'accord avec vous que le problème qui est à poser, c'est celui-là.
01:19:38 Donc c'est la question de l'assimilation plus que de l'immigration ?
01:19:41 Ce n'est pas faire un déni de nationalité ou d'appartenance à la communauté nationale,
01:19:44 c'est jamais se poser la question. On a loupé quelque chose.
01:19:47 Donc, Karim Zeribi, ça veut dire que la question n'est pas d'immigration mais d'intégration, d'assimilation ?
01:19:51 C'est une question, effectivement, de respect, d'appartenance à la communauté nationale, d'amour de son pays, de patriotisme.
01:19:57 Très bien, on est d'accord, mais en fait, j'ai l'impression que dans la séquence,
01:20:01 tout est fait pour évacuer cette question politiquement, médiatiquement.
01:20:04 Tout est fait pour évacuer la question centrale qui est celle de l'immigration.
01:20:07 Mais pourquoi centrale ? Parce que 90% sont français.
01:20:10 Si on ne comprend pas que ceux qui, aujourd'hui, s'en sont pris à tout ce qui représentait l'État,
01:20:17 tout ce qui représentait la France, c'est des gens qui ont été élevés dans la détestation de la France,
01:20:21 on passe à côté du sujet. Si on ne comprend pas que l'immigration récente,
01:20:26 en tout cas quand je dis récente sur l'histoire longue...
01:20:28 Dans ces émeutiers, il y a des franco-français comme vous.
01:20:31 Est-ce que vous ne définissez pas comme ces gens qui sont des immigrants ?
01:20:33 Est-ce que vous avez lu Pierre Brochand ?
01:20:36 Non mais ne détournez pas le truc.
01:20:38 Dans ces émeutiers, il y a des français d'origine espagnole, italienne,
01:20:43 et des français depuis 10 générations. Il y en a ou pas ?
01:20:45 Je ne sais pas, ils sont à mon avis...
01:20:47 Vous ne voulez pas savoir ou vous ne savez pas ?
01:20:49 Vous le savez, vous.
01:20:51 Vous passez à côté du sujet.
01:20:53 Vous dites qu'il y a beaucoup de "matéo" et de "vide"...
01:20:58 C'est faux !
01:21:00 Regardez l'argot utilisé en banlieue.
01:21:02 Quand on dit "l'argot utilisé en banlieue", c'est franc, c'est souvent le blanc, c'est souvent...
01:21:07 Et c'est ça la réalité.
01:21:10 On dit français, on ne dit pas français, et quand on est désigné comme français,
01:21:14 on est désigné comme...
01:21:16 Je sais que tout le monde veut réagir, la seule chose c'est que je veux que tout le monde s'entende.
01:21:19 En tous les cas, s'écoute et pas besoin de se couper ou de crier.
01:21:22 Gabriel Fusel, ce qui m'a intéressé dans la déclaration de Gérald Darmanin,
01:21:27 ce n'est pas les "matéo" et les "kévin",
01:21:29 c'est qu'il est habile, le ministre de l'Intérieur.
01:21:32 Il dit que la question de l'immigration, ce n'est pas seulement une question d'immigration.
01:21:36 Et sur ça, il dit que ce n'est pas une question d'immigration, vous vous trompez.
01:21:39 Il dit que ce n'est pas seulement ça.
01:21:41 Donc il considère factuellement que c'est en partie peut-être une des raisons,
01:21:45 en tous les cas une des questions sur lesquelles il faut se battre.
01:21:47 C'est une des raisons, l'autorité des parents, on en a parlé, la responsabilité, etc.
01:21:51 Mais dire que ce n'est pas seulement une question d'immigration, ça peut vouloir dire aussi,
01:21:55 c'est surtout une question d'immigration, mais pas seulement.
01:21:58 Et aujourd'hui, dire que les émeutes...
01:22:00 Poser la question "Est-ce que les émeutes ont un lien avec l'immigration ?"
01:22:03 c'est demander "Est-ce que l'eau mouille ?"
01:22:05 Qui peut affirmer aujourd'hui sans un tartuffe puissance 10
01:22:09 que ce sont Charles-Édouard et son ami Marie-Alix, guides à Versailles,
01:22:16 qui sont venus faire ces émeutes ?
01:22:19 Le problème, c'est qu'on refuse de regarder la réalité.
01:22:22 Je remarque que quand il y a quelqu'un, des émeutiers,
01:22:26 qui se rendent coupable d'un acte de délinquance,
01:22:29 on considère que ce sont des Français, un point c'est tout.
01:22:32 On n'a pas le droit de regarder sous le manteau de Noé la nationalité.
01:22:35 En revanche, la mère de Naël, tout de suite, elle a dit,
01:22:39 donc quand c'est une victime, en l'occurrence Naël,
01:22:42 tout de suite elle a dit, et puis un certain nombre de députés, les fils, ont dit aussi,
01:22:45 "Ah, il a été attaqué parce qu'il a une tête d'Arabe."
01:22:48 Ce n'est pas un franco-français, là ?
01:22:50 Alors tout d'un coup, il y a un double discours.
01:22:52 Mais vous savez, descendant d'immigrés, c'est une notion qui est neutre,
01:22:57 qui fait partie des notions définies par l'INSEE.
01:22:59 Moi, je serais pour qu'on mette tout sur la table.
01:23:01 Il a dit, il y a quelques Kévin et Mathéo.
01:23:03 Ben écoutez, disons, disons-le, prenons tous les émeutiers,
01:23:09 tous ceux qui ont été arrêtés, voyons d'où ils viennent,
01:23:11 et voyons s'il n'y a aucun lien avec l'immigration.
01:23:13 On a un mot, Pierre Gentier, parce qu'il nous reste 7 minutes seulement.
01:23:16 Ils ne l'existent pas, ils sont minoritaires.
01:23:18 Je ne remets pas en cause le fait qu'il y en ait.
01:23:20 Arrête de faire ta comptabilité entre les Français, tu tries les Français.
01:23:22 Ils sont minoritaires, les Kévin, il n'y a plus de Farid.
01:23:24 Il y a des Français en face de nous, qui cassent, qui brûlent,
01:23:27 et c'est scandaleux, et il faut qu'on se pose la question,
01:23:29 pourquoi on a nos compatriotes qui font ça ?
01:23:31 Parce que ce n'est pas la jeunesse.
01:23:33 Pourquoi est-ce que vous voulez à tout prix, pardonnez-moi,
01:23:35 pourquoi est-ce que vous voulez à tout prix évacuer l'élément culturel de notre débat ?
01:23:40 Vous voyez, par exemple, je vous entends très bien quand vous dites,
01:23:43 effectivement, tous les gens qui sont en banlieue,
01:23:46 vous faisiez des généralités tout à l'heure sur les personnes qui étaient de telle ou telle origine arabe,
01:23:50 et que soi-disant, il y a des gens qui penseraient que ces gens ne sont pas français.
01:23:53 Moi, je veux juste vous poser une question.
01:23:55 Pourquoi est-ce que c'est dans ces zones-là, pourquoi est-ce que c'est en banlieue,
01:23:59 pourquoi est-ce que c'est dans ces zones à forte concentration immigrées
01:24:02 ou d'enfants d'immigrés que nous avons eu ces débordements ?
01:24:05 Et j'ajoute, et pourquoi dans la France rurale, pourquoi dans les villages,
01:24:10 pourquoi dans la Lozère, pourquoi dans le Cantal, il n'y a pas eu une voiture boîlée,
01:24:14 il n'y a pas eu un incident ? Pourquoi ?
01:24:16 Quand on pose cette question, on comprend que la question de l'immigration,
01:24:19 elle est centrale et nous payons 40, 50 ans d'immigration incontrôlée.
01:24:25 Vous avez raison, le mouvement des Gilets jaunes était composé de Français issus d'immigration,
01:24:29 il n'y a pas eu de casse, tout s'est très bien passé quand ça a manifesté pendant un an.
01:24:32 Vous avez raison, dans les manifestations, je peux terminer.
01:24:34 La manifestation pour la réforme des retraites, vous avez raison,
01:24:37 c'était que des gens des banlieues qui venaient casser, brûler.
01:24:39 Et d'ailleurs, je note que je ne vous ai pas entendu poser avec votre air un peu pérantoire
01:24:45 la question des casseurs-payeurs pour les Gilets jaunes et pour les réformes des retraites.
01:24:49 Comme si les Black Blocs ne devraient pas payer, comme si les casseurs des Gilets jaunes ne devaient pas payer.
01:24:53 Personne qui connaît un délit doit payer.
01:24:54 En tout cas, je ne vous ai pas entendu.
01:24:55 Et on n'a pas eu ce débat national.
01:24:57 Nous n'avons pas eu ce débat national.
01:25:00 Donc là, on a envie de l'avoir, ayons-le, d'accord, il n'y a pas de problème.
01:25:03 Mais on ne l'a pas eu, il y a quelques semaines, où ça cassait et ça brûlait.
01:25:07 C'est intéressant comme je remarque.
01:25:08 Ça veut dire qu'il faut l'avoir tout le temps, jamais.
01:25:10 Les Gilets jaunes, c'est vrai, il y a eu des dégâts.
01:25:12 On peut dire qu'il y avait de nombreux Français de souche, comme vous avez l'air de dire.
01:25:18 Non, moi je n'utilise pas ce terme.
01:25:19 Non, mais si je comprends votre propos.
01:25:21 Sur les Black Blocs, vous avez raison aussi, il y a beaucoup de Français qui descendent des beaux quartiers,
01:25:25 les enfants en garnage, etc.
01:25:26 Donc ce n'est pas génétique.
01:25:27 Donc convenons que là, les émeutes, on va être d'accord, là, les émeutes, c'est lié à l'immigration.
01:25:32 Personne n'a mis la question sur les Gilets jaunes, c'est l'immigration.
01:25:34 Je ne veux pas de la question, c'est culturel.
01:25:36 Les Gilets jaunes qui cassent, c'est culturel ? Vous posez la question.
01:25:38 Non, parce que les Gilets jaunes, c'est un mouvement social.
01:25:40 Ici, ce n'est pas un mouvement social.
01:25:41 C'est un mouvement et c'est un phénomène culturel.
01:25:43 Non, non, non, non.
01:25:44 Le mouvement social n'est pas obligé de casser.
01:25:45 Sur la différence par rapport à...
01:25:46 Moi, j'ai tout fait l'égalisme, c'est ce que je veux dire.
01:25:47 Non, non, non.
01:25:48 Les Gilets jaunes...
01:25:49 Moi, j'ai pas parlé.
01:25:50 Non, non, non, vous confusez.
01:25:51 Vous faites des confusions.
01:25:52 Les Gilets jaunes, c'est un mouvement social ici.
01:25:54 Ce sont des insurrections culturelles.
01:25:57 Un élément important par rapport à l'immigration, que j'ai déjà évoqué tout à l'heure.
01:26:01 Par rapport à 2005, si ça s'est étendu à d'autres villes,
01:26:04 comme Montargis, dans le Loiret, comme Saint-Gatien, etc.
01:26:07 C'est parce que ces villes moyennes, aujourd'hui, accueillent des quartiers immigrés
01:26:12 qui n'avaient pas à l'époque...
01:26:13 Sartoche-Bactiarière, le maire de Neuilly-sur-Marne, il rappelait quand même quelque chose.
01:26:17 Voilà.
01:26:18 Il rappelait quand même quelque chose, que dans sa ville, donc il y a 35 000 habitants,
01:26:21 effectivement, il y a une forte population issue de l'immigration,
01:26:25 mais que les casseurs représentent 0,02 ou 0,02 % de sa population.
01:26:28 Donc c'est ça aussi qu'il faut se dire.
01:26:30 C'est-à-dire que l'extrême majorité des gens qui sont dans ces quartiers-là
01:26:34 souffrent de ce qui s'est passé.
01:26:36 C'est bien que vous le disiez, Eliott.
01:26:38 C'est pas bien, parce qu'il y a des témoins.
01:26:40 Non, mais parce que si c'était culturel, on aurait 100 % de ces quartiers.
01:26:42 Bah non, je dis pas ça.
01:26:43 C'est valable aussi à la commode, ce que vous dites,
01:26:45 c'est pas culturel.
01:26:46 Bah ça, je sais...
01:26:48 Non, mais de dire que...
01:26:50 Non, mais moi, j'essaye juste de trouver l'équilibre entre...
01:26:54 De dire qu'il y avait une majorité de Mathéo et de Kévin dans la garde à vue,
01:26:59 et de dire que c'est seulement ce problème-là.
01:27:02 Mais c'est vrai que ça...
01:27:04 Prouvons des équilibres, vous avez raison.
01:27:06 On en manque parfois.
01:27:07 Qui sont les personnes...
01:27:08 Par contre, Gabrielle, vous avez peut-être raison, il faut mettre...
01:27:11 Mais oui, mettons les choses à plat.
01:27:13 Je remarque qu'on stigmatise les Kévin et les Mathéo.
01:27:16 Oui, c'est vrai, c'est pas très agréable.
01:27:18 Heureusement qu'il a pas dit Eliott.
01:27:19 Disons la vérité, ayons la vérité des prix.
01:27:22 C'est pas français, Eliott, c'est pas très...
01:27:24 C'est pour ça que je disais que c'est sans doute encore les supporters anglais avec Kévin.
01:27:27 Est-ce que vous voulez quand même qu'on parle de l'info du jour ?
01:27:31 Alors c'est vrai que ça a bousculé un peu notre émission,
01:27:33 mais l'info du jour, c'est tout de même cette manifestation qui était interdite
01:27:37 à Place de la République, à l'initiative de la sœur d'Adama Traoré,
01:27:43 Assa Traoré, manifestation interdite à laquelle a participé Éric Coquerel,
01:27:48 qui est le président de la commission des finances à l'Assemblée nationale,
01:27:51 Mathilde Panot, qui est la présidente LFI du groupe LFI à l'Assemblée,
01:27:56 Louis Boyard, députée de la France Insoumise, Thomas Porte, bien sûr,
01:28:01 Sandrine Rousseau, bref, la grande équipe de la NUPES.
01:28:06 Il y a eu des tensions. Ce qui est très intéressant,
01:28:09 et ce qui va être intéressant de voir dans les prochains jours,
01:28:11 c'est qu'il y a une enquête qui va être ouverte, une procédure judiciaire
01:28:14 qui a été ouverte, c'est la préfecture qui l'annonce,
01:28:17 et puis peut-être que la séquence, on a beaucoup parlé,
01:28:21 il y a beaucoup de responsables éditorialistes ces dernières semaines
01:28:24 qui ont dit que l'LFI s'est suicidée politiquement en mettant de l'huile
01:28:29 sur le feu après les émeutes.
01:28:31 Regardez cette séquence d'Éric Coquerel à côté d'Assa Traoré,
01:28:34 est-ce que ça va participer ou non à décrédibiliser encore un peu plus ce parti,
01:28:39 puisque autour, il y a ces slogans "tout le monde déteste la police"
01:28:43 et à côté, Assa Traoré avec Éric Coquerel, je le rappelle,
01:28:47 président de la commission des finances à l'Assemblée nationale.
01:28:50 Le monde déteste la police, c'est tout !
01:29:19 Le monde déteste la police !
01:29:22 Pas de justice ! Pas de paix !
01:29:31 Cette image qui sera évidemment commentée, Éric Coquerel qui a foncé au commissariat,
01:29:36 je crois, du 5ème arrondissement de Paris pour constater l'interpellation
01:29:40 du frère d'Assa Traoré, puisqu'il y a eu deux interpellations,
01:29:43 dont le frère d'Assa Traoré.
01:29:45 Avançons également, une toute dernière image que j'ai utilisée avant,
01:29:49 on a souvent parlé de la gauche cavière dans les années,
01:29:51 là c'est la gauche croisette, alors ça ne s'est pas passé à Cannes,
01:29:53 ça s'est passé à Beaulieu-sur-mer, à quelques centaines de kilomètres.
01:29:56 La chanteuse Isia Hijlin, fille de Jacques Hijlin,
01:29:59 faisait l'ouverture du festival de Nuit Guitare et entre deux morceaux,
01:30:03 elle se lance et s'en prend violemment, violemment à Emmanuel Macron.
01:30:07 Une enquête est ouverte d'ailleurs pour provocation publique
01:30:09 à commettre un crime ou un délit, donc c'est grave quand même.
01:30:11 Regardez cette séquence qui est assez sidérante.
01:30:16 Quelque chose d'un petit peu extrême, tu vois, mais je le connais, putain,
01:30:19 quelle coquine, celui-là.
01:30:22 Il s'est dit là ce qui serait bien, tu vois, je pense que ce que le peuple veut,
01:30:27 ce dont le peuple a envie,
01:30:29 c'est qu'on m'accroche à 20 mètres du sol,
01:30:32 telle une piñata humaine géante,
01:30:35 et qu'on soit tous, ici présents, munis d'énormes battes
01:30:41 avec des clous au bout comme dans Clockwork Orange, tu vois.
01:30:45 Et là on le ferait descendre, mais avec toute la grâce et la gentillesse
01:30:50 que les gens du sud ont.
01:30:53 Là, juste au-dessus de vous, et on aurait tous notre batte
01:30:58 avec nos petits clous, et dans un feu de Bengale
01:31:02 de joie, de chair vive et de sang.
01:31:07 On le foutrait à terre, mais gentiment, tu vois.
01:31:10 Est-ce que vous voulez que je vous donne la réaction de Rima Aboumalak sur Twitter ?
01:31:14 Elle existe pas.
01:31:16 Exactement.
01:31:19 La ministre de la Culture, qui n'a pour l'instant pas réagi, c'était jeudi soir.
01:31:22 Vous avez la primeur.
01:31:24 Ce sera le bon affin avec vous.
01:31:26 Je m'en doutais. Non mais c'est amusant de voir ces artistes
01:31:30 dans lesquels la provocation tient lieu de talent,
01:31:33 parce que, pardon, c'est comme une fille d'archevêque,
01:31:35 que moi je ne connaissais pas spécialement,
01:31:38 mais visiblement, elle utilise sa notoriété de fille d'eux.
01:31:43 Vous savez qu'elle a été à l'école alsacienne, c'est pas n'importe qui.
01:31:46 Voilà, pour faire de la provocation qui est quand même de bas étage.
01:31:51 Moi, habituellement, je défends pas spécialement le président de la République,
01:31:55 mais c'est franchement assez honteux.
01:31:57 Je rappelle qu'un autre "artiste" avait fait ça,
01:32:00 à peu près le même procédé pour Marine Le Pen, c'était Médine.
01:32:04 Il avait mis le même type d'objet, alors elle raconte qu'il avait carrément
01:32:09 mis l'objet à l'effigie de Marine Le Pen.
01:32:12 Et c'est gravissime, parce qu'évidemment, c'est un appel au lynchage.
01:32:16 Provocation publique à commettre un crime ou un délit.
01:32:20 Il s'agit du président de la République, tout simplement.
01:32:22 Que ce soit le président de la République, n'importe quelle personne.
01:32:25 Du point de vue du symbole, on est où ?
01:32:28 Je sais pas, c'est le monde l'inverse.
01:32:30 C'est Isia Higelin qui, quand même, qui dérchevêque, en effet.
01:32:35 Et c'est gratuit, c'est assez facile.
01:32:37 Je veux dire, en quoi souffre-t-elle de quoi que ce soit ?
01:32:40 - C'est violente et culturel ou pas ?
01:32:42 - C'est... - C'est pas, non ?
01:32:44 - Vous voulez qu'on refasse le débat ?
01:32:46 - Non, mais moi, ce que je trouve terrible, c'est ces artistes,
01:32:50 qui, dans leur vie, sont déconnectés.
01:32:53 Souvenez-vous, Marion Cotillard, qui défend l'association écologique,
01:32:57 et qui, en même temps, va prendre un jet privé pour se rendre là où elle va.
01:33:02 Donc, on est dans la contradiction permanente.
01:33:05 Et là, ce truc purement gratuit de dire...
01:33:08 Et puis, se dire "le peuple décide".
01:33:11 - Mais que fait la ministre de la Culture ?
01:33:13 Raphaël Stainville, que fait la ministre de la Culture ?
01:33:16 Pourquoi elle n'a pas réagi ? C'était il y a 48 heures.
01:33:19 Vous avez une artiste qui attaque...
01:33:21 - On s'est déjà dit de la poser, on sait déjà y répondre.
01:33:23 En fait, on sait qu'elle, au mieux,
01:33:25 elle va prendre un peu de temps pour qu'elle fasse la liberté de création d'artistes.
01:33:28 - Ah non, là, je pense qu'elle va condamner.
01:33:30 Elle va prendre un peu de temps, mais elle va condamner.
01:33:32 C'est son chef qui est attaqué.
01:33:34 C'est pas Marine Le Pen, c'est pas n'importe qui.
01:33:36 C'est le président de la République.
01:33:38 - Elle coupera les subventions de ce festival, peut-être.
01:33:40 - Le maire de Beaulieu-sur-Mer...
01:33:42 Vous êtes déjà allé à Beaulieu ?
01:33:44 - Jamais. - Exceptionnel.
01:33:46 C'est vraiment magnifique.
01:33:48 - La région, Paca, est magnifique.
01:33:50 - La région Paca est magnifique.
01:33:52 Il nous reste 15 secondes.
01:33:54 - Je vais remercier François Godefrappe
01:33:56 qui m'a accompagné pour cette 2e partie de saison.
01:33:58 Lundi, je vous retrouve pour l'heure des pros.
01:34:01 C'était un plaisir de faire Punch Time avec vous,
01:34:04 avec vous, Gabriel, Raphaël.
01:34:07 - Bien sûr, maître, bien sûr.
01:34:09 - Vous ferez le matin et le soir.
01:34:11 - À partir de lundi ? - Oui.
01:34:13 - Matin, soir, midi, 15h, peut-être à...
01:34:15 (rires)
01:34:17 - Juillet, c'est de bout en bout.
01:34:19 - Non, non, non.
01:34:21 Mais je vous retrouverai, évidemment.
01:34:23 J'ai apprécié de passer ces 6 mois,
01:34:25 cette 2e partie de la saison avec vous.
01:34:27 Parfois, c'était difficile. Parfois, on s'est disputés.
01:34:29 Mais on s'aime de mort.
01:34:31 La publicité, dans un instant, c'est ça, se dispute.
01:34:33 à bientôt !