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Transcription
00:00 [Musique]
00:05 Aujourd'hui, nous abordons un sujet crucial en Côte d'Ivoire.
00:08 Il s'agit de la pénurie de sang.
00:10 Quelles sont les actions menées par le ministère de la Santé
00:13 et quels sont les axes que les populations devraient poser pour sauver des vies ?
00:17 Nous en saurons davantage avec Dr Bierro.
00:20 Il est sous-directeur du Centre des Transfusions Sanguines de Côte d'Ivoire
00:24 et par ailleurs directeur du Centre de Waki.
00:27 Bonjour Dr Bierro, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:31 Bonjour Jennifer, merci.
00:33 Chaque année, dites-nous docteur, combien de vies sont tragiquement
00:37 et malheureusement perdues en raison de la pénurie de sang ?
00:40 Déjà avant de répondre à cette question, permettez-moi au nom de M. le ministre de la Santé,
00:45 de l'hygiène publique et de la couverture des maladies, de dire merci à votre chaîne
00:50 qui nous permet d'avoir ce plateau pour communiquer et donner l'information,
00:54 faire la promotion du don de sang.
00:56 Cela dit, vous parlez de chiffres harlarements.
01:02 Je vais vous donner plutôt le chiffre des décès maternels.
01:05 Voyez-vous, 70% des décès maternels sont liés aux complications hémorragiques de l'accouchement.
01:13 Cela veut dire que sur 10 femmes qui vont en couche et qui ont une hémorragie de la délivrance,
01:18 il y en a 7 qui perdent la vie parce qu'on n'a pas accepté de tendre la main
01:22 pour donner un peu de ce qu'on a pour les sauver.
01:25 C'est malheureux, mais dites-nous quels sont les défis auxquels la Côte d'Ivoire
01:29 est confrontée en termes de disponibilité de sang qui expliquerait ce bilan alarmant
01:34 et la persistance de pénurie de sang ?
01:37 Déjà, quand on s'appuie sur les recommandations de l'OMS,
01:43 pour qu'une population donnée soit autosuffisante en produits sanguins,
01:48 il vous faut un seul pourcent, un pourcent,
01:51 qu'un pourcent de cette population donne régulièrement son sang.
01:54 Aujourd'hui, au niveau de la Côte d'Ivoire, avec les infrastructures de santé
01:59 qui sont en train de se multiplier, on est en train d'établir sur 250 000 poches de sang par an
02:05 pour pouvoir couvrir les besoins en produits sanguins.
02:08 On a besoin de 250 000, mais l'année dernière, en 2022, nous avons fait 220 000.
02:15 Il y a un gap. Un gap d'une poche ou de deux poches ou de trois poches.
02:20 Vous voyez le drame que ça peut faire. Je vous ai parlé tout à l'heure des décès maternels.
02:24 Un décès maternel, c'est plusieurs villages qui se fondent.
02:28 C'est la saison des pluies. Dites-nous, quelles sont les pathologies demandeuses de sang ?
02:34 Et surtout, la tranche d'âge également.
02:36 Déjà, en termes de tranche d'âge, on va dire les enfants des aurores à 5 ans, assez vulnérables.
02:41 On est en saison des pluies, en zone d'endémie palustre.
02:45 Le paludisme chez les enfants, il est un peu apathique.
02:50 On lui donne quelque chose, après il s'amuse, le temps ne le rend pas compte, il fait un paludisme.
02:54 Et le paludisme, il détruit les globules rouges, donc l'enfant est anémié.
02:58 Donc, tranche d'âge déjà des enfants.
03:00 En dehors des enfants, on a en saison des pluies également les accidents de la voie publique.
03:05 Donc, les accidentés, beaucoup d'interventions chirurgicales, perte de sang.
03:09 Et puis, je vous ai parlé tout à l'heure des femmes, des hémorragies de la délivrance, de la perte de sang en couche.
03:16 Également, les insuffisants renaux qui pour chaque dialyse ont besoin d'être transfusés.
03:23 Il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de pathologies, mais je vais citer ceux-là déjà.
03:28 Très bien. En abordant maintenant la question du sang sécurisé et du sang digne normal, dites-nous,
03:35 quelle est la différence entre ces deux catégories de sang ?
03:38 Déjà, je tiens à rassurer toute la population.
03:41 Le sang qui sort du Centre national de transfusion sanguine, et quand je vous dis Centre national de transfusion sanguine,
03:46 c'est 27 entités sur l'ensemble du territoire ivoirien avec des méthodes standardisées.
03:52 Donc, les poches qui sortent de notre antenne d'eau diennée,
03:56 on a les mêmes examens qui sont faits que la poche qui sort du CNTS au niveau de Trésuil ou d'Aboisso.
04:04 Ces examens sont les examens qui sont recommandés par l'Organisation mondiale de la santé.
04:08 Donc, toutes les poches du CNTS sont sécurisées.
04:11 La notion de sang sécurisé, en réalité, n'est pas liée aux analyses qui sont faites sur les produits sanguins,
04:19 mais elle est liée au fait qu'on enlève, par contre, c'est du sang délococité.
04:24 Ce sont des globules blancs qui sont dans ces poches de sang qu'on enlève,
04:28 et ces poches de sang sont destinées à des patients spécifiques,
04:31 ceux qui sont immunodéprimés, soit parce qu'ils sont sous chimiothérapie pour un problème d'un cancer éventuel,
04:38 ou des immunodéprimés pour le VIH et autres.
04:41 On a besoin de leur donner du sang, ou on enlève des globules blancs,
04:45 parce que ces globules blancs peuvent entraîner d'autres complications dans leur prise en charge.
04:50 Je vais prendre le cas d'une personne qui est atteinte de cancer.
04:54 Elle sait qu'elle doit faire du chimio.
04:56 Est-ce qu'elle peut conserver son sang et après se refaire transfuser ce même sang ?
05:02 Déjà, il y a une éthique au niveau du système de transfusion.
05:07 Le sang qui est porteur d'un certain virus ou de certaines pathologies,
05:13 notamment le VIH, les hépatites B et C, la syphilis,
05:17 ce sang ne peut pas être donné à un autre patient ou au même patient.
05:22 Cette technique dont vous parlez, qui consiste à transfuser votre propre sang,
05:27 on appelle ça l'auto-transfusion chez nous,
05:29 vous voulez faire une intervention chirurgicale,
05:32 on vous a programmé et vous voulez qu'on vous transfuse votre propre sang.
05:36 Votre praticien, le chirurgien, va vous référer au centre de transfusion sanguine ou dans une de nos antennes
05:42 et on va faire des analyses sur votre propre sang.
05:45 S'il se trouve qu'il y a un problème sur votre propre poche de sang,
05:49 vous ne serez pas transfusé par votre sang.
05:51 Par contre, on peut, s'il n'y a pas de problème,
05:54 conserver votre produit sanguin et vous le redonner au moment de l'intervention.
05:59 Mais pour ceux qui ont des pathologies, notamment le VIH, les hépatites
06:06 et même certains cancers, ils ne pourront pas utiliser leur propre sang.
06:11 Très bien.
06:12 Dr Bierrot, dites-nous, est-ce que l'alimentation a une incidence particulière sur la qualité du sang qu'on produit ?
06:20 Je dirais oui.
06:21 Parce que pour la globule rouge, sa production, on a besoin de fer,
06:26 le fer élément qui est dans l'alimentation.
06:28 Mais contrairement aux idées reçues, le bon fer ne se trouve pas dans les feuilles ni les épinards.
06:34 On va dire qu'il se trouve dans les foies.
06:36 Surtout le foie de porc qui est le plus riche en fer.
06:39 Après l'uniformisation du prix de sang dans les établissements publics et privés par le ministère de la Santé,
06:45 quel est le bilan de cette mesure visant à faciliter l'accès équitable pour tous ?
06:50 Je dirais que c'est un bilan positif.
06:52 Nous, au niveau du Centre de transfusion sanguine, on s'en réjouit.
06:56 Cette décision du gouvernement est attornée au départ parce qu'il y avait des contrevenants.
07:02 Vous avez suivi peut-être dans l'actualité avec nous,
07:05 les premiers contrevenants ont été appréhendés, mis à la disposition de la justice pour subir les rigueurs de la loi.
07:12 Je peux vous dire qu'aujourd'hui, c'est une réalité.
07:17 Le coût d'accessibilité d'une poche de sang, d'un produit sanguin qui sort du Centre de transfusion sanguine, est de 3 000.
07:24 Il est respecté sur toute l'étendue du territoire.
07:27 Est-ce qu'il y a une mauvaise nouvelle ?
07:29 Oui, c'est le 143.
07:31 Chaque fois que vous êtes dans la population et qu'il y a un problème,
07:35 et que quelqu'un essaie de spéculer sur le coût d'accessibilité d'un produit sanguin,
07:40 appelez le 143.
07:42 Je pense que le ministère se fera fort de remettre cet indiscipliné à sa place.
07:49 C'est beau à savoir.
07:50 Le 14 juin marque la Journée mondiale du don de sang.
07:55 Dites-nous, quelles sont les activités et actions prévues lors de cette journée ?
08:00 C'est une fête, fête pour nos héros qui sont les donneurs de sang.
08:05 Comme activité, on a déjà l'opération don de sang, parce qu'à chaque fois qu'on réunit les donneurs,
08:11 je vous ai dit qu'on a un gap, on cherche à combler le gap, on cherche à rendre disponible le sang.
08:16 Donc il y aura une des opérations des collègues de sang.
08:19 Au-delà de ces opérations, on a des donneurs qui sont à plus de 100 dons.
08:23 Monsieur le ministre de la Santé, qui sera là lors de cette activité,
08:28 qui aura lieu au niveau d'Abidjan officiellement le 15 juin au niveau du Centre national de transfusion sanguine,
08:36 va récompenser ces donneurs.
08:38 Mais au-delà des donneurs, il y a des associations, des ONG, des personnes physiques, des entreprises
08:44 qui contribuent à rendre disponible ce produit sanguin, mais surtout qui contribuent à promouvoir le don de sang bénévole.
08:51 Ces personnes-là seront distinguées, seront récompensées.
08:54 Et il y aura beaucoup, beaucoup, beaucoup de gadgets.
08:56 Vous voyez, j'ai abordé une échappe, c'est aussi l'occasion pour moi de vous en donner une échappe.
09:02 Voilà, il y a beaucoup de gadgets, des tasses, des échappes et autres qui seront distribués non seulement à Abidjan,
09:07 mais également sur toute l'étendue du territoire où nous avons nos antennes, où nous avons les centres de transfusion sanguine.
09:13 Très bien. Les activités organisées pendant cette journée sont cruciales pour le corps médical également,
09:20 pour la population, d'autant que personne n'est à l'abri des besoins sanguins.
09:26 Expliquez-nous le processus de don de sang en Côte d'Ivoire et quels sont les critères, justement,
09:31 d'éligibilité pour des personnes qui veulent devenir donneuse ou donneur de sang.
09:38 On a l'habitude de dire chez nous que c'est la chose la plus simple à faire, mais qui sauve des vies.
09:44 Lèvez-vous, vous avez 18 et 60 ans, réveillez-vous un matin chez vous, venez dans un centre de transfusion sanguine,
09:51 seulement avec l'envie de sauver une personne, avec l'envie de sauver, je dirais mieux, au moins trois personnes,
09:57 parce que votre poche de sang peut permettre, avec ce qu'on fait avec, de sauver trois vies.
10:02 Cela dit, les critères, c'est 18 à 60 ans, pour ce qui est de l'âge, il faut avoir au moins 50 kilos,
10:10 donc on va vous peser, on prendra votre tension, on prendra votre taux d'hémoglobine,
10:15 parce que vous venez de donner du sang, il faut qu'on s'assure que vous en avez suffisamment
10:20 avant de faire un don au risque de créer d'autres problèmes.
10:24 Et puis, il y a un entretien avant le don. L'entretien se fait avec un médecin,
10:30 parce que le but de l'entretien, c'est d'abord de protéger le donneur.
10:34 Donc ce sont des questions qui ont pour but d'éviter que quelque chose que notre donneur potentiel a
10:42 ne puisse être aggravé par le don de sang. Si de ce côté c'est bon, l'autre part de l'entretien,
10:47 c'est de protéger également celui qui va recevoir le sang.
10:50 Donc la sécurité transfusionnelle commence déjà au niveau du don de sang, au niveau de l'entretien.
10:56 Et quand on pense que c'est bon, vous remplissez les conditions.
11:00 En ce moment-là, vous faites votre don, ça vous prend 5 à 10 minutes maximum de temps de votre main
11:05 pour sauver des vies. Et puis après le don, il y a une collation.
11:09 Je rappelle juste que les analyses qui sont recommandées sur la poche de sang qu'on a prélevée,
11:14 c'est l'hépatite B, l'hépatite C, le vélicida et la syphilis, y compris le groupe sanguin.
11:20 Dr Biru, dites-nous, en tant que médecin spécialiste en médecine transfusionnelle,
11:26 pouvez-vous clarifier une bonne fois pour toutes la spéculation selon laquelle
11:31 le sang provenant des établissements publics serait moins sûr que ce venant des établissements privés ?
11:39 Alors déjà, ni les établissements publics ni les établissements privés ne produisent du sang.
11:46 Le sang est produit au niveau de la Côte d'Ivoire par une seule entité,
11:50 qui est le Centre national de transfusion sanguine.
11:52 Je vous ai dit tout à l'heure que ce sang-là, sa production est standardisée.
11:58 On répond à certaines normes qui sont appliquées un peu partout,
12:02 à Bondoukou, dans le centre de transfusion de Bondoukou, comme à San Pedro, c'est la même chose.
12:06 Donc c'est le centre de transfusion qui produit ce sang.
12:09 Les établissements qui transfusent, tous les établissements qui transfusent,
12:13 il y a un arrêté qui le dit, de 2015, qui date de 2015, ont le droit d'avoir un dépôt de sang.
12:21 S'ils ont un dépôt qui est certifié par le centre de transfusion sanguine,
12:25 ça permet à l'antenne, à l'entité du centre du CNTS, de leur faire l'approvisionnement en produits sanguins.
12:33 Donc le sang qu'il y a dans ces structures, non seulement il est produit par le centre de transfusion sanguine,
12:38 mais nous menons des activités de contrôle, de supervision,
12:43 de prévision pour contrôler la qualité des produits qu'ils ont dans leur frigo ou dans les chambres froides.
12:51 Donc ce n'est pas du sang qui provient de la clinique ou de l'établissement public,
12:57 c'est du sang qui est produit par le centre national de transfusion sanguine de Côte d'Ivoire,
13:02 structure certifiée et félicitée par l'Organisation mondiale de la santé
13:06 pour la qualité des produits sanguins que nous délivrons.
13:10 Nous sommes d'ailleurs un centre de référence au niveau de l'Afrique en matière de qualité des produits que nous mettons à disposition.
13:16 Docteur Biaussi, vous avez un dernier mot à donner.
13:19 Alors mon dernier mot c'est de dire merci à tous nos donneurs,
13:22 merci à toutes ces structures qui nous accompagnent jour et nuit dans cette quête de l'autosuffisance en produits sanguins.
13:31 Il y a la journée mondiale des donneurs de sang qui aura lieu officiellement le 15 au niveau d'habitants,
13:37 mais avant ça, le 14, c'est aussi l'occasion de dire merci aux collectivités territoriales,
13:47 notamment au conseil régional de Lodibois qui a construit une antenne de transfusion sanguine au niveau des divots
13:53 qui sera inaugurée le 14 juin.
13:56 Donc dire merci à toutes ces personnes qui œuvrent pour que le sang soit disponible dans nos structures
14:04 et surtout dire merci à l'état des Côtes d'Ivoire pour son engagement au côté du Centre national de transfusion sanguine,
14:12 cet engagement qui nous permet d'aller véritablement vers cette autosuffisance en produits sanguins.
14:17 Merci Docteur Birou pour la sensibilisation.
14:20 Le don de sang revêt une importance capitale dans la lutte contre la pénurie de sang.
14:25 Le plafonnement du prix du sang a permis de rendre ce liquide vital plus accessible à tous.
14:31 N'hésitons pas à sauver des vies en donnant notre sang car chaque goutte compte.
14:36 Merci chers téléspectateurs de nous avoir suivis.
14:39 Restez avec nous, l'information continue sur cette info.
14:42 [Musique]

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