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00:00 Et voilà, si vous venez de nous prendre en marche, merci de rester sur cette info.
00:04 Nous sommes en compagnie du Dr Kadhi Traoré, cancérologue,
00:07 et aujourd'hui on parle de la chimiothérapie en ce qui concerne le cancer du sein.
00:12 Alors docteur, avant la pause, on était justement en train de parler de la chimiothérapie
00:17 et on vous permet maintenant d'aller en profondeur pour nous expliquer
00:20 comment est-ce que la chimiothérapie intervient dans le traitement du cancer du sein.
00:24 Ce que je vous ai dit, la chimiothérapie c'est un traitement général.
00:27 Donc un traitement général qui agit pour détruire les cellules du cancer
00:31 ou bien diminuer la multiplication des cellules du cancer.
00:35 Donc comme je vous ai dit, elle ne cible pas.
00:38 Donc toutes cellules qui se multiplient très vite, la chimiothérapie va agir sur ces cellules.
00:42 Et il y a certaines cellules normales qui se multiplient aussi vite,
00:46 qui se divisent vite, comme je vous ai dit, comme les cellules du cheveu,
00:49 donc ça fait qu'on a des effets secondaires.
00:51 Les effets secondaires, ça dépend.
00:56 Ça dépend des molécules qu'on utilise.
00:59 C'est-à-dire que ce n'est pas tous les jours qu'on pourrait avoir ces effets-là.
01:02 Les effets secondaires dépendent des molécules qu'on utilise.
01:04 Ça dépend aussi de la personne, c'est-à-dire du patient.
01:07 Il y a des personnes qui tolèrent très bien la chimiothérapie, il y en a d'autres par contre.
01:10 Donc il y a deux fonctions.
01:13 Il y a des molécules qui donnent beaucoup plus d'effets secondaires,
01:16 il y en a d'autres par contre qui sont très bien tolérées.
01:19 Donc c'est un peu ces effets secondaires qui font que les gens ont une appréhension.
01:22 Mais je vous dis que la chimiothérapie, tout médecin qui prescrit une chimiothérapie
01:25 sait qu'il y a des effets secondaires.
01:28 Et tout traitement a des effets secondaires.
01:31 - Et est-ce qu'on le dit aux patients ouvertement?
01:34 - Bien sûr, quand on voit un patient et qu'on a fait le diagnostic,
01:37 on a le stade de la maladie du cancer du sein,
01:40 on va en réunion de consultation multidisciplinaire.
01:43 C'est-à-dire que tous les intervenants qui interviennent dans la prise du cancer du sein
01:46 sont présents à cette réunion.
01:49 On prend une décision thérapeutique et après on convoque le patient,
01:52 on lui dit ce qu'on a décidé à cette réunion.
01:55 Et si c'est la chimiothérapie, on va lui expliquer les modalités
01:58 de cette chimiothérapie et les effets secondaires.
02:01 Parce qu'il faut expliquer. Tout traitement qu'on prescrit, il faut prescrire
02:04 et dire aussi les effets secondaires potentiels qui peuvent suivre.
02:07 Parce que ce n'est pas tout le monde qui va présenter ses effets secondaires.
02:10 Mais comme je dis, ses effets secondaires sont bien connus.
02:13 Ça fait que quand on prescrit la chimiothérapie et que la patiente vient faire son traitement,
02:16 à chaque fois on lui promet une ordonnance
02:19 pour pouvoir prévenir ses effets secondaires.
02:22 Donc c'est connu. Dans la chimiothérapie, en majorité,
02:25 si c'est fait dans les règles, c'est vraiment toléré.
02:28 C'est vrai que le plus il y a d'autres qui ne supportent pas bien.
02:31 - Parce que c'est douloureux, c'est vrai docteur ? - Non, ce n'est pas douloureux.
02:34 Les effets secondaires, comme je dis, ça dépend des molécules.
02:37 C'est des molécules qui donnent plus d'effets secondaires.
02:40 C'est vrai, mais elles sont bien connues.
02:43 C'est-à-dire qu'il y a les règles. Quand on explique bien à la patiente,
02:46 on peut s'attendre à des nausées, à des vomissements,
02:49 peut-être à une anémie, à la chute des cheveux,
02:52 on peut s'attendre à une anémie.
02:55 On peut s'attendre même à ce que les globules blancs soient très bas.
02:58 Donc on dit toujours aux patients qui sont sur chimiothérapie,
03:01 quand vous finissez de faire la chimiothérapie,
03:04 pratiquement une semaine à dix jours après la chimiothérapie,
03:07 quand vous faites la fièvre, ne restez pas à la maison, vous dites que c'est un palud.
03:10 - En tout cas, il y a un accompagnement de qualité qui se fait.
03:13 - D'accord.
03:16 - Mais je vous insiste, je vous dis que non, ça ne doit pas...
03:19 - Ça ne les doit pas effrayer les patients.
03:22 - Ça ne les doit pas effrayer parce qu'il y a des patients qui supportent très bien.
03:25 Pourquoi je dis ça ? Il y a certains patients qui regardent peut-être d'autres.
03:28 - Mais oui, c'est ça.
03:31 - Parce qu'il y a des patients qui sont... Quand elles viennent à un stade tardif,
03:34 la maladie, souvent, elles sont un peu affaiblies, mais pas la maladie,
03:37 parce qu'elles ne sont pas vite venues à l'hôpital.
03:40 - D'accord.
03:43 - Alors, c'est pour ça que vous êtes là, docteur.
03:46 Vous pouvez payer notre lanterne et je pense que c'est ce qui est fait.
03:49 Alors, docteur, moi, je veux savoir, vous avez parlé tout à l'heure de l'ablation
03:52 qui n'était pas aussi forcément faite à toutes les femmes qui avaient le cancer.
03:55 À quel niveau de la maladie on impose l'ablation
03:58 et puis à quel niveau on peut s'en passer ?
04:01 - On ne peut pas l'imposer, mais je vous dis,
04:04 ça intervient dans la stratégie de traitement.
04:07 - D'accord.
04:10 - Voilà, évidemment, c'est ce qu'on ne veut plus avoir
04:13 quand on est en train de faire de la sensibilisation par rapport au dépistage.
04:16 Parce que quand le cancer est dépisté précocement, c'est-à-dire au cours du dépistage,
04:19 parce que quand on dit dépistage, c'est de venir à l'hôpital
04:22 alors qu'on n'a aucun signe. Aucun signe.
04:25 Donc, quand le cancer est découvert à ce stade,
04:28 je vous dis que la prise en charge, même, se fait par...
04:31 Comme on l'appelle, la blagostimation du sien n'est pas obligatoire.
04:34 - Donc, la passion de suivre, la passion...
04:37 - Non, parce que le cancer est tout petit.
04:40 Et la blagostimation du sien n'est pas une obligation,
04:43 parce qu'il est tout petit. On peut juste aller enlever la maladie
04:46 et laisser le sien. Et la chimiothérapie aussi,
04:49 souvent, n'est pas une obligation. Parce que ça dépend.
04:52 Quand on aura enlevé la maladie et quand on aura analysé,
04:55 il y a certains facteurs qui vont nous dire "soit faites la chimiothérapie,
04:58 soit ne faites pas", mais ce n'est pas une obligation.
05:01 - Donc, c'est important de venir faire le dépistage,
05:04 parce que c'est très important. Pourquoi je dis ça?
05:07 Parce qu'il y a beaucoup, comme vous l'avez dit ici,
05:10 qui ont une appréhension par rapport à la chimiothérapie,
05:13 qui ont une appréhension par rapport à la blagostimation.
05:16 Même si elles ont une boule dans le sien,
05:19 "Ah, je ne viens pas à l'hôpital, parce que ceux qui viennent,
05:22 ils vont enlever mon sien. Ceux qui viennent,
05:25 ils vont faire la chimiothérapie." Donc, vraiment,
05:28 on ne souhaite pas, si on a un cancer qui est diagnostiqué,
05:31 on le fera très tôt et la patiente qui craint,
05:34 elle n'en aura peut-être pas, et également la chimiothérapie.
05:37 - D'accord, docteur. Nous sommes en Afrique.
05:40 La question que moi, je veux vous poser, est-ce qu'en plus
05:43 du traitement moderne, on peut également faire
05:46 le traitement traditionnel pour une femme qui a le cancer du sein?
05:49 Est-ce que ça peut passer, docteur? - Là, je suis médecin.
05:52 J'ai étudié la médecine moderne.
05:55 Chacun a son domaine de compétence. - D'accord.
05:58 - Je ne vais pas trop parler d'un domaine que je ne maîtrise pas.
06:01 Mais ce que je peux dire, c'est qu'il y a des interactions
06:04 médicamenteuses. Nous, on va mettre un traitement en place.
06:07 Si, parallèlement, on fait des médecines alternatives,
06:10 ça peut diminuer l'efficacité de nos traitements.
06:13 Vous voyez que, finalement, c'est la patiente même qui perd.
06:16 Donc, je ne connais pas, je ne peux pas parler et tout,
06:19 mais ce que je veux dire, c'est que dans mon domaine de compétence,
06:22 je ne peux pas parler de traitements politiques parce qu'il y a des patients
06:25 qui ont une comorbidité, qui prennent d'autres types de traitements,
06:28 mais qui sont des traitements modernes. Même ça, on est obligé
06:31 de prendre l'avis des médecins qui suivent ces patients.
06:34 Il ne faut pas qu'il y ait des interactions. Donc, au niveau traditionnel,
06:37 ça sera difficile pour moi, mais je ne le conseille pas.
06:40 - D'accord, docteur, ne le conseille pas. Après, voilà, chacun voit à son niveau.
06:43 Docteur, véritablement, concrètement, est-ce qu'on peut guérir
06:46 du cancer du sein? - Oui.
06:49 Oui et oui, on peut guérir du cancer du sein.
06:52 Et c'est notre lutte. Je pense que c'est la lutte de tous les cancérologues.
06:55 Et cette lutte, c'est le dépistage. C'est ce qu'on dit.
06:58 Dans le dépistage, quand on fait le dépistage,
07:01 c'est-à-dire que l'objectif, c'est...
07:04 C'est-à-dire qu'on est en train de chercher quelque chose.
07:07 C'est pour un dépistage, ça doit être régulier.
07:10 Tout le temps, on fait le dépistage. Comme je dis, c'est des facteurs de risque.
07:13 Il n'y a pas de cause pour dire que quand je fais ça, j'ai le cancer. Non.
07:16 C'est des facteurs de risque. Quand vous avez ça, vous n'avez plus de risque de faire le cancer.
07:19 Ça peut ne pas venir. Mais comme on sait,
07:22 chaque femme, je veux dire, avec l'âge,
07:25 quand on prend de l'âge, on a un risque de faire le cancer du sein.
07:28 C'est pourquoi il faut faire le dépistage.
07:31 Le dépistage doit être régulier chaque année.
07:34 Quand je dis chaque année, c'est pratiquement parce qu'il y a l'autopalpation
07:37 qui se fait tous les mois. Donc, c'est même pas chaque année.
07:40 Tous les mois, une femme à partir de 20 ans doit faire son autopalpation.
07:43 Quand on a une autopalpation, elle-même doit faire son autopalpation.
07:46 Tous les mois.
07:49 En plus de l'autopalpation, il y a quand même des gestes qu'on peut faire également
07:52 pour prévenir le cancer ou bien c'est que l'autopalpation ?
07:55 Non, ce n'est pas l'autopalpation. Il y a trois étapes
07:58 dans la procédure de dépistage. Il y a la dame elle-même.
08:01 Cela dit qu'il y a le niveau de la patiente elle-même.
08:04 C'est une étape qui est faite par la femme elle-même.
08:07 À la maison.
08:10 Toutes les mois. Pourquoi ? Parce que tous les mois, on se dit
08:13 si on a commencé à palper peut-être ce mois,
08:16 si aujourd'hui il n'y a rien, le mois prochain si il y a quelque chose, la femme elle-même va savoir
08:19 ah, il y a quelque chose qui a changé.
08:22 Là déjà, elle va venir à l'hôpital. Donc, au niveau de la femme,
08:25 c'est d'abord l'autopalpation. Tous les mois.
08:28 Il faut que ce soit régulier. Vous comprenez ?
08:31 Et il y a la deuxième étape qui est l'examen par un médecin.
08:34 Ça peut être une fois dans l'année ou deux fois dans l'année.
08:37 Donc vous-même, c'est tous les mois à votre niveau.
08:40 Mais la deuxième étape, c'est un médecin qui vous examine.
08:43 Ça peut être un gynécologue, un cancérologue, mais il faut que ce soit un médecin qui est spécialisé
08:46 dans la prise en charge des pathologies du sein.
08:49 Vous comprenez ? Voilà, qui fait l'examen.
08:52 Et la troisième étape, c'est la mammographie, comme je vous ai dit.
08:55 S'il y a toutes les étapes, on n'a pas vu de boules, d'anomalies.
08:58 La troisième, c'est la mammographie.
09:01 Et la mammographie, comme je vous ai dit, ça dépend.
09:04 Si le médecin examine, ça dépend. S'il voit qu'il y a quelque chose d'anormal,
09:07 il sait quoi demander. Quel examen il va demander ?
09:10 Il est comme mammographie. Mais si la dame s'est autopalpée,
09:13 elle a palpé ses seins, il n'y a pas de boules.
09:16 Elle est venue voir le médecin, il n'y a pas de boules.
09:19 Mais si elle a 45 ans, on doit demander une mammographie, un dépistage.
09:22 Parce qu'il y a des petites lésions qui peuvent passer.
09:25 On ne peut pas inapercevoir, parce qu'elle est encore tout petite.
09:28 C'est pourquoi à 45 ans, le risque augmente avec l'âge.
09:31 À partir de 45 ans, même s'il n'y a rien,
09:34 on fait cette mammographie dans le cadre du dépistage.
09:37 Tout ça, c'est pour qu'on puisse avoir un diagnostic précoce.
09:40 Parce que si le diagnostic est précoce, je vous le dis,
09:43 on a la possibilité de guérir.
09:46 Sur 10 femmes, il y a 9 qui sont guéries.
09:49 - Bravo. C'est vraiment une note d'espoir pour toutes les femmes.
09:52 Docteur, dernièrement, la CNRAO a mis sur place
09:55 une plateforme digitale pour permettre aux femmes
09:58 de connaître et de mieux être informées sur cette pathologie.
10:01 Est-ce que vous pouvez nous en dire plus?
10:04 - C'est un pass, comme je le dis, pour vraiment motiver.
10:07 C'est l'apport du Centre national d'oncologie médicale
10:10 et de radiothérapie dans la lutte contre le cancer du sein,
10:13 la sensibilisation.
10:16 Cette plateforme va quand même motiver les patients
10:19 parce que ça va essayer de guider les dates
10:22 du dépistage.
10:25 La plateforme va informer sur le lieu de la mammographie
10:28 qui est le plus proche.
10:31 En tout cas, ça va.
10:34 C'est comme si c'était quelque chose comme notre Brasili.
10:37 - Pour faciliter un peu.
10:40 - C'est un apport dans la sensibilisation,
10:43 mais qui est beaucoup plus proche.
10:46 Parce qu'imaginons dans notre logiciel,
10:49 c'est quand la date que je dois faire mon dépistage.
10:52 On me dit, si je fais le dépistage,
10:55 on va me donner un butin de mammographie
10:58 ou je peux faire la mammographie sur le logiciel.
11:01 - Toutes les informations relatives au cancer du sein.
11:04 Nous sommes en train de finir.
11:07 Quel appel voulez-vous lancer aux femmes?
11:10 Beaucoup de femmes ont peur d'aller à l'hôpital
11:13 parce qu'elles se disent qu'elles n'ont pas d'argent
11:16 ou de moyens.
11:19 - Je suis médecin oncologue
11:22 au Centre national d'oncologie médicale
11:25 et de radiothérapie.
11:28 C'est vrai que dans notre hôpital,
11:31 je parle de la réalité que je vis,
11:34 il faut savoir qu'aucun traitement n'est retardé.
11:37 Toutes les patientes qu'on reçoit,
11:40 quels que soient leurs niveaux sociaux ou économiques,
11:43 tous sont traités.
11:46 Elles peuvent payer à leur rythme.
11:49 On fait le proforma pour chaque patient
11:52 et vous voyez comment vous pouvez payer.
11:55 Pas de stress, on vous donne la possibilité de payer.
11:58 Même si vous n'avez pas d'argent,
12:01 les traitements ne sont pas retardés.
12:04 Je suis là depuis 2018,
12:07 c'est la même réalité jusqu'au jour d'aujourd'hui.
12:10 On leur donne la possibilité de payer à leur rythme.
12:13 Par rapport au coût, c'est vrai,
12:16 mais dans notre hôpital, l'état de Côte d'Ivoire,
12:19 ça va faire beaucoup d'efforts.
12:22 Par rapport à ça, je ne sais pas si je peux appuyer,
12:25 il y a aussi une convention de l'état de Côte d'Ivoire
12:28 avec un laboratoire privé,
12:31 qui fait qu'il y a certains types de conseils
12:34 qui ont besoin d'une thérapie ciblée.
12:37 Je vous ai dit par rapport au traitement généraux
12:40 et à la thérapie immunitaire,
12:43 ces 2 traitements sont innovants.
12:46 Dans la sous-région, ce n'est pas facile de les trouver partout.
12:49 En Côte d'Ivoire, avec cette convention,
12:52 on a pratiquement les thérapies ciblées
12:55 qui sont gratuits.
12:58 Elles coûtent des millions.
13:01 Ces dames ont ces sous-types de conseils
13:04 en bénéficie de façon gratuite.
13:07 - Merci beaucoup.
13:10 Merci infiniment d'avoir répondu à notre invitation.
13:13 Madame, c'est la fin de cette émission.
13:16 Nous étions en compagnie du Dr Kadhi Traoré,
13:19 cancérologue,
13:22 avec qui nous avons parlé du cancer du sein,
13:25 le processus de traitement.
13:28 On a essayé de donner davantage d'espoir
13:31 à toutes ces femmes qui souffrent de cette tumeur.
13:34 On vous invite à suivre notre chaîne.
13:37 À bientôt.
13:40 ♪ ♪ ♪