SMART JOB - Emission du mardi 13 juin

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Mardi 13 juin 2023, SMART JOB reçoit Laurent Arnaud (fondateur, #Je ne suis pas un CV) , Charlotte Bartissol (Directrice, Centre Européen de Musique de Chambre ProQuartet) , Yann Tanguy (Directeur délégué, Les entreprises pour la cité) et Olivier Schiller (Président, vice-président, Septodont, METI)
Transcript
00:00 [Musique]
00:08 Bonjour à tous, ravi de vous retrouver dans Smart Job.
00:10 Votre rendez-vous emploi RH, c'est tous les jours du lundi au vendredi.
00:13 Débat, analyse, expertise et vos rubriques habituelles évidemment.
00:17 Au sommaire, aujourd'hui c'est un sujet très original, l'insertion professionnelle dans la musique de chambre.
00:23 Oui, on accompagne des musiciens de haut niveau.
00:26 On va en parler avec Charlotte Bartissol, directrice du Centre Européen de Musique de Chambre ProQuartette.
00:31 Elle est notre invitée.
00:32 Les entreprises s'engagent, un fonds aux initiatives locales avec ce Tour de France de la diversité.
00:38 Et on va en parler avec Yann Tanguy, il est le directeur délégué des Les Entreprises pour la Cité,
00:43 un partenaire justement des entreprises s'engage.
00:46 Le Cercle RH, un grand entretien pour mettre en valeur nos ETI et le METI,
00:51 ce réseau de grandes entreprises, souvent industrielles.
00:54 Et on accueillera Olivier Chilaire, il est le président de Sept Odons
00:57 et le vice-président justement du METI pour parler de ses pépites françaises.
01:02 Fenêtre sur l'emploi pour terminer notre émission.
01:04 Décloisonner les marchés cachés.
01:06 Bah oui, ce marché de l'emploi qui est caché.
01:08 On va en parler avec Laurent Arnault, il est le cofondateur de "Je ne suis pas un CV".
01:13 Tout est dit dans le titre de l'entreprise.
01:15 Voilà le programme.
01:16 Tout de suite c'est bien dans Soundjob.
01:17 Peace.
01:19 [Musique]
01:30 Bien dans Soundjob pour parler emploi.
01:32 Et comme c'est un sujet très original dont nous allons parler,
01:35 commençons par des images.
01:36 Des images et de la musique.
01:38 Regardez.
01:39 [Musique]
02:08 Que ça fait du bien de démarrer avec des notes de musique,
02:10 avec un quatuor à cordes.
02:12 Charlotte Bartissol, merci d'être avec nous.
02:14 Alors ces images, vous les connaissez bien.
02:16 Elles sont issues de votre association ProQuartette.
02:19 Vous êtes la directrice du Centre Européen de Musique de Chambre ProQuartette.
02:23 Et si vous êtes là, ce n'est pas uniquement pour parler de belle musique.
02:26 C'est pour parler d'insertion professionnelle de musiciens et ses musiciens à cordes et au piano.
02:32 Puisque vous accueillez aussi des artistes en trio.
02:37 Racontez-moi l'esprit de ProQuartette.
02:41 C'est quoi ?
02:42 C'est de tendre la main à des musiciens, pas en herbe, talentueux,
02:46 et de les faire grandir.
02:48 C'est ça l'idée ?
02:49 C'est tout à fait l'idée.
02:50 Et je dirais souvent, quand je dois résumer ProQuartette,
02:53 ce qui est une opération compliquée,
02:55 parce que c'est un énorme octopus avec beaucoup d'activités.
02:57 Mais dans ce cœur d'activité qu'est l'insertion professionnelle,
03:01 ce qu'on offre à ProQuartette, c'est du temps.
03:03 Ce temps pour émerger après des études dans les conservatoires européens les plus prestigieux.
03:09 C'est les meilleurs qui sont là.
03:11 Toujours les meilleurs.
03:12 On a eu des images avec le quatuor Confluence,
03:14 qui est un des jeunes quatuors français les plus merveilleux du moment.
03:17 Et qui a besoin encore d'un petit peu de temps pour éclore et développer un projet
03:22 qui, une fois qu'il aura été abouti au bout de longues années,
03:25 ils pourront se retourner et voir que ce projet est devenu une carrière.
03:29 Pour qu'on comprenne bien, on est un peu comme dans le sport de haut niveau,
03:32 on détecte un talent sur le terrain et puis on va lui dire "écoute, on va grandir avec toi,
03:36 on va te faire grandir".
03:37 Pour faire grandir des artistes de ce niveau,
03:39 des personnes qui joueront ensuite sur les plus grandes scènes du monde,
03:42 puisque c'est le cas, de quoi ils ont besoin et qu'est-ce que vous leur apportez ?
03:46 Alors ils ont besoin, comme vous le voyez à l'image,
03:48 encore quelques rencontres avec des très grands musiciens.
03:50 Là ils sont à ce moment-là en masterclass avec Mathieu Herzog du quatuor Eben.
03:55 Donc ils profitent encore d'une série de masterclass qu'on organise à Paris
03:59 avec les plus grands interprètes de musique de chambre du monde et de toutes les générations.
04:03 Donc il y a cette mise en place de ce compagnonnage.
04:05 Et puis au-delà du perfectionnement musical,
04:07 ils ont un accompagnement plus structurel.
04:10 C'est-à-dire qu'on les aide à prendre connaissance et à développer des compétences
04:16 dans l'entièreté de cet écosystème qui entoure...
04:20 Pas que l'instrument, mais tout !
04:22 Pas que la scène, tout ce qu'il y a autour.
04:24 Il faut des cours de droit, il faut connaître un peu ces contrats, il faut connaître un peu tout ça.
04:27 Exactement, il faut connaître ces contrats, il faut connaître ces droits de musicien, d'interprète.
04:31 Il faut savoir comment on discute avec un agent, avec un programmateur.
04:35 Toutes ces petites notions qu'on n'apprend pas dans les conservatoires
04:38 qui sont concentrées sur la performance artistique.
04:41 Donc c'est une école pour accompagner les talents et les faire pousser le plus haut possible.
04:47 C'est bien ça ?
04:48 C'est une école pour leur donner une boîte à outils
04:51 et pour qu'ensuite eux puissent construire eux-mêmes leur chemin.
04:54 J'ai vu, c'est des chiffres qui sont effectivement assez impressionnants
04:57 parce que musicalement ce sont des niches, il y a des passionnés de quartet.
05:02 65 concerts, il y a eu 3 festivals, 28 partenaires de diffusion, 119 actions culturelles en une année.
05:10 Vous avez été créée quand pour Quartet ?
05:12 En 1987.
05:13 Donc ça fait combien d'artistes ? Vous avez calculé avant de venir nous voir ?
05:16 Non, pas du tout, j'aurais pu, mais ça en fait quelques milliers assurément.
05:19 Et dans tous les cas, parmi les plus grands pour votre public spécialiste.
05:23 Et qui n'oublieront jamais Pro Quartet ?
05:25 Qui n'oublient jamais Pro Quartet parce que parmi les plus anciens qui ont connu Pro Quartet au début,
05:29 maintenant ils reviennent toujours très volontiers pour des masterclass, des rencontres,
05:33 des témoignages de grands témoins, du compagnonnage qui est si important à nos yeux.
05:37 On parle beaucoup de CFA, d'apprentissage, de structure éducative.
05:41 Comment ça se passe ? On pousse la porte, Pro Quartet c'est un lieu,
05:44 on s'y assoit, on y dort, on y mange, on y apprend.
05:47 Comment ça marche ? C'est comme une école ?
05:48 Alors non, c'est pas comme une école, c'est pas une formation diplômante.
05:51 Avec Pro Quartet, on y postule, il y a une sélection européenne.
05:54 Rude ?
05:55 Oui, parce qu'on accompagne à temps plein que 10 ensembles par an.
06:00 Et pour des résidences de 2 ans.
06:02 Et alors après concrètement, il n'y a pas un bâtiment dans lequel vous entrez et vous êtes à Pro Quartet.
06:07 Ce sont uniquement des bureaux administratifs.
06:09 En revanche, on a développé suffisamment de partenariats pour les accueillir parfois sur une semaine,
06:13 dans un lieu pour travailler sur un projet précis de spectacle, de concert.
06:17 Les résidences sont ponctuelles parce que ces jeunes...
06:20 C'est très liquide comme structure.
06:21 Exactement, parce que ces musiciens ont déjà un premier pas sur scène
06:25 et donc ne sont pas disponibles comme à l'époque de leurs études.
06:28 Et en fait, ce que vous nous dites aussi, c'est qu'à ce niveau-là de technicité,
06:31 ils ont besoin de se retrouver aussi.
06:33 J'imagine que c'est un lieu de partage, c'est un lieu des moments où aussi on échange des choses.
06:37 C'est un lieu où moi, je cherche depuis mon arrivée en juin 2021,
06:41 j'insiste sur la communauté de musiciens qu'ils doivent former
06:44 parce que ces jeunes musiciens de cette génération vont s'accompagner.
06:47 Européens ?
06:48 Voilà, absolument. Ils vont s'accompagner toute leur vie, toute leur carrière.
06:51 Ils vont se recroiser dans des festivals pour des enregistrements.
06:53 Et donc, je trouve que c'est très important de faire corps dès le début.
06:56 Et vous, comment vous définiriez, au-delà de votre titre juridique,
06:59 vous êtes directrice de ProQuartets, mais comment vous définiriez,
07:02 parce que c'est au carrefour de mille choses en fait, c'est quoi ?
07:05 C'est la nounou ? C'est l'écoute ? C'est celle qui est capable de taper du poing sur la table ?
07:09 De rectifier un contrat ? C'est quoi ?
07:11 Je fais un peu tout ça.
07:13 C'est déjà une disponibilité assez énorme pour eux tous.
07:17 Dont ils usent et abusent avec mon autorisation.
07:20 Je suis au Japon, j'ai un problème.
07:21 Exactement. Par exemple.
07:24 Mais oui, je me mets à leur disposition pour que chacune de leurs difficultés
07:28 devienne la problématique qu'on traite en équipe.
07:31 Et qu'on les sorte de leurs problématiques ou de leurs difficultés du moment.
07:34 Donc on sait tout faire ou on essaye de tout faire.
07:37 Et quand on ne sait pas faire, on cherche pour et avec eux.
07:40 Je vais être un peu abrupte, mais on est une entreprise, une émission qui parle des entreprises.
07:44 Vous êtes une entreprise.
07:45 Comment ça se passe ? Vous prenez une code part comme les agents,
07:49 le fameux 10% sur leurs gains. Comment ça marche ?
07:52 Non, parce qu'on est une association, comme vous l'avez précisé au début.
07:55 On est une association d'intérêt général.
07:57 Et on reçoit notamment des subventions de l'État, de collectivité territoriale,
08:01 pour une partie de notre mission.
08:03 Et ensuite, on a développé un cercle de partenaires, de mécènes,
08:07 qui est très actif et qui nous permet de réunir ce budget
08:10 qui est d'environ 1 million d'euros pour pouvoir monter nos opérations.
08:14 Donc ça ne ressemble pas tout à fait, puisque je le comparais en préparant l'émission,
08:18 aux écrivains en résidence, puisque là, en l'occurrence, c'est un lieu de vie presque monacal pour certains.
08:23 Ce n'est pas ça ?
08:24 Non, ce n'est pas ça.
08:25 L'idée de la résidence, c'est qu'on emploie cette expression
08:27 parce que pendant deux ans, on s'occupe d'eux à 100%,
08:30 mais ils ont bien d'autres activités et on ne les a pas avec nous au bureau.
08:34 Le rêve que vous portez quand vous accueillez, après avoir fait une sélection draconienne,
08:40 il y a quoi ? Il y a un oral ? Il faut qu'ils jouent devant vous ?
08:42 Comment ça se passe ?
08:43 Comme c'est une sélection européenne, c'est une candidature,
08:46 ils nous envoient une vidéo, une présentation, pardonnez-moi,
08:49 une petite vidéo où ils se présentent, une petite lettre d'intention
08:54 qui n'est pas une lettre de motivation exactement,
08:56 mais pour voir comment eux posent des mots sur leurs besoins et leur état du moment
09:00 et vers où ils souhaitent aller.
09:02 C'est l'unique structure qui existe dans ce domaine, on est bien d'accord ?
09:05 Absolument.
09:06 J'ai fait du benchmark, ProQuartet est unique en son genre.
09:09 En France, en Europe, il est très envié partout dans le monde.
09:13 C'est un modèle incroyable.
09:14 Que dans la musique à cordes et les trios avec piano,
09:19 vous ne dites pas "tiens, je vais me lancer dans le rock, dans le heavy metal" ?
09:22 Non, moi je ne me dis pas ça.
09:24 Je vous taquine un peu.
09:25 Vous pouvez, parce que mes goûts personnels ne se portent principalement sur la musique classique,
09:30 mais je suis très fan aussi d'un groupe comme 52 ou d'autres musiques électro.
09:36 Je suis fidèle de plein de festivals, mais nous, notre spécificité,
09:39 parce qu'il y a une singularité dans la musique de chambre,
09:41 on se consacre à la musique de chambre.
09:43 ProQuartet, un moment original aussi pour parler de l'emploi,
09:47 et non pas de l'insertion, mais l'évolution de talent,
09:50 parce que c'est de ça dont il est question.
09:52 Merci Charlotte Bartisseult de nous rendre visite,
09:54 directrice du Centre Européen de Musique,
09:56 européen c'est important parce que c'est aussi toutes ces cultures européennes
09:59 qui se rencontrent, de chambre, ProQuartet.
10:02 Merci de nous avoir rendu visite.
10:04 Merci.
10:05 Notre rubrique, "Les entreprises s'engagent, c'est comme chaque semaine",
10:08 à la rencontre, vous allez le voir, d'un partenaire, cette fois-ci,
10:10 du réseau de la communauté "Les entreprises s'engagent"
10:12 et on accueille l'invité juste après le jingle.
10:15 Les entreprises s'engagent comme chaque semaine
10:24 pour donner la parole à des associations, à des entreprises engagées
10:28 dans l'insertion, dans l'emploi des jeunes,
10:31 et on accueille aujourd'hui Yann Tanguy.
10:33 Bonjour Yann.
10:34 Bonjour.
10:35 On est ravi de vous accueillir, directeur délégué "Les entreprises pour la cité".
10:38 Alors peut-être avez-vous entendu parler il y a quelque temps
10:40 d'IMS, Entreprendre pour la cité, là ce nom aujourd'hui,
10:44 "Les entreprises de la cité".
10:46 D'abord un petit mot quand même sur la structure,
10:48 c'est assez intéressant parce que Claude Bébéard
10:50 était quand même un homme extrêmement prolifique
10:52 parce qu'il l'a créé en 86.
10:54 En 86, alors c'est "Les entreprises pour la cité"
10:58 et Claude Bébéard s'est entouré de plusieurs dirigeants d'entreprises
11:03 au début des années 80 pour créer cette association.
11:08 Et c'est vrai que c'était très pionnier et innovateur.
11:11 A l'époque on ne parlait pas de RSE, on ne parlait pas de raison d'être.
11:13 Vous parliez d'innovation sociale à l'époque.
11:15 On parlait d'innovation sociale, on en parle...
11:17 Encore.
11:19 On ne parlait pas encore d'entreprise à mission,
11:21 mais vraiment c'était l'ambition de ces dirigeants à l'époque
11:24 de considérer que leur collectif d'entreprises
11:28 avait un rôle social et sociétal à jouer,
11:30 et pas seulement un rôle économique.
11:32 C'était très précurseur à l'époque de dire
11:34 qu'une entreprise n'était pas là que pour créer de la valeur,
11:36 mais qu'elle avait aussi une action sociale et sociétale.
11:39 C'était ça l'enjeu.
11:40 La valeur économique et de la valeur sociale.
11:43 Un mot sur ce Tour de France de la diversité
11:46 et un mot aussi sur le lien que vous entretenez
11:48 avec les entreprises s'engage.
11:50 Parce que la plupart de nos invités sont des membres,
11:52 ils ont signé la charte.
11:54 Vous, vous êtes partenaire.
11:56 Ça c'est intéressant parce que quelque part,
11:58 vous avez beaucoup de points communs
11:59 avec la structure des entreprises qui s'engagent.
12:01 Alors nous, en tant qu'association,
12:03 on est partenaire.
12:05 Des entreprises s'engagent.
12:08 C'est un partenariat très intéressant
12:11 et aussi un très bon signal.
12:12 On pourrait penser qu'il y a beaucoup de réseaux d'entreprises
12:15 qui font la même chose.
12:16 En fait, on a des actions très complémentaires.
12:18 Et aujourd'hui, ce qu'on dit, c'est que le jeu
12:20 de la coopération entre les acteurs
12:22 est vraiment très efficace,
12:24 entre acteurs publics, associations et entreprises.
12:28 C'est un travail de synergie que vous menez avec eux.
12:30 Absolument.
12:31 Et avec les entreprises s'engagent,
12:32 le but c'est d'aller dans les territoires,
12:34 grâce à leurs clubs départementaux,
12:37 partout en France,
12:39 et de sensibiliser toutes les entreprises
12:43 des territoires aux enjeux de diversité,
12:45 d'inclusion et de non-discrimination.
12:47 Les trois champs de compétences,
12:48 arrêtez-moi si je me trompe,
12:49 l'éducation, l'inclusion numérique,
12:51 l'emploi, la diversité en entreprise
12:54 et le mécénat et l'engagement citoyen.
12:56 C'est un vaste champ d'investigation.
12:59 Vous êtes le directeur délégué.
13:01 C'est vrai.
13:02 Et vos équipes, évidemment.
13:03 C'est vrai.
13:04 Depuis toujours,
13:05 les entreprises pour la cité sont tournées
13:07 vers les thèmes de l'inclusion et de la diversité.
13:11 Le mécénat, c'est un outil très intéressant
13:15 pour les entreprises pour prolonger leur engagement.
13:18 On parle souvent de diversité en interne.
13:20 Les entreprises peuvent faire aussi beaucoup de choses,
13:22 et elles le font,
13:23 en prolongeant leur engagement avec du mécénat.
13:26 Yann, c'est important, quand même,
13:28 sur votre structure,
13:29 les entreprises pour la cité.
13:31 Très concrètement, ça se décline comment ?
13:32 Vous apportez des boîtes à outils,
13:34 vous faites des conférences,
13:35 vous les accompagnez,
13:36 vous les éclairez.
13:37 Comment ça marche ?
13:38 C'est un peu tout ça.
13:40 On a, je dirais, deux bras, trois.
13:43 Allez, trois bras.
13:44 Le premier, c'est ce qu'on appelle la vie de réseau.
13:46 Tout simplement, on est un réseau d'entreprises,
13:48 et donc on fédère ce réseau
13:50 autour d'actions, d'événements,
13:52 tout au long de l'année,
13:53 qui permettent à nos membres d'échanger leurs pratiques.
13:56 Je dirais que c'est quasiment le plus important.
13:58 On a des membres qui font des choses super.
14:01 C'est l'échange, dire "voilà, je fais ça, et c'est bon".
14:04 Inspirez-vous de ce qu'on fait.
14:07 On crée des outils de sensibilisation.
14:12 Cette année, on a innové,
14:14 avec tout simplement des films d'animation
14:16 qui mettent en scène des situations
14:21 de discrimination, de stéréotypes.
14:23 On en a produit un sur le handicap invisible,
14:26 dont on ne parle pas assez, l'année dernière.
14:28 C'est Erreur 404.
14:29 On le trouve facilement sur les gros moteurs de recherche.
14:32 Erreur 404, c'est ce qu'on trouve quand on fait une mauvaise manip.
14:35 Et pouf, Erreur 404.
14:37 Alors Erreur 404, Les entreprises pour la cité,
14:39 vous tombez sur ce petit film d'animation.
14:41 Oui, et puis on vulgarise le sujet, en fait.
14:43 On vulgarise le sujet, c'est très important,
14:44 parce que quand il arrive que des signataires de la charte
14:47 nous disent "nous, on signe la charte parce que c'est normal,
14:50 on est un acteur engagé en matière de diversité,
14:52 mais chez nous, ce n'est pas un sujet".
14:54 En fait, on souhaite décaler un peu le propos, la vision,
14:57 pour qu'ils se rendent compte, à travers ces films d'animation,
14:59 que c'est aussi un sujet.
15:02 L'emploi et la diversité en entreprise, vous l'avez évoqué,
15:06 mais concrètement, votre réseau, c'est quoi ?
15:08 Les membres ? 140 membres ?
15:10 On est 140 membres.
15:11 Donc c'est bien moins volumineux, évidemment,
15:13 que le réseau des entreprises qui s'engagent, nous sommes d'accord.
15:15 Absolument.
15:16 Vous pouvez travailler plus finement, j'imagine.
15:17 On n'a pas tout à fait la même vocation.
15:19 Les entreprises s'engagent, pour moi, c'est vraiment le symbole
15:23 du fait que l'engagement des entreprises est devenu une politique publique.
15:28 Autre très bon signal.
15:30 Nous, on s'insère dans ce mouvement aujourd'hui,
15:33 même si on est beaucoup plus anciens,
15:35 pour travailler plus finement avec nos adhérents,
15:38 parce qu'on a un nombre beaucoup plus réduit d'entreprises,
15:42 et puis travailler ce qu'on appelle le passage à l'action.
15:45 C'est-à-dire que les entreprises s'engagent, sèment la graine,
15:49 sensibilisent, informent.
15:50 Et vous la faites pousser.
15:51 On souhaite faire ça, oui.
15:53 C'est la complémentarité qu'on trouve.
15:55 Il y avait beaucoup de dates de ce Tour de France de la diversité,
15:57 je voudrais quand même le dire, parce que ça ne se passe pas qu'à Paris,
15:59 c'est important, c'est tous les territoires, votre structure en tout cas.
16:02 On est aujourd'hui, il y aura Paris en octobre, on est bien d'accord,
16:07 ça c'est la dernière date qui nous reste.
16:09 C'est l'étape de clôture.
16:10 C'est la clôture.
16:11 Il se passera quoi ? C'est quoi l'idée ?
16:12 C'est de rassembler le réseau ?
16:13 C'est de montrer ce que vous avez fait ?
16:14 Absolument.
16:15 C'est de faire une synthèse aussi de tout ce qu'on a vu sur les territoires.
16:19 10 villes, 10 étapes, dont une étape hors hexagone.
16:24 Exact, pointe à pitre.
16:25 Un point à pitre.
16:26 Et l'idée, c'était l'idée maîtresse pour tout ce tour,
16:30 c'est de parler de la lutte contre les discriminations
16:32 et de réunir autour de la table les acteurs publics, associatifs,
16:36 encore une fois entreprises, pour croiser les vues,
16:39 la compréhension qu'on a de ces sujets.
16:41 La sémantique est très importante.
16:44 Parfois, on parle de diversité, on parle de non-discrimination,
16:47 on parle d'inclusion.
16:49 Il faut bien être conscient de ce qu'on a envie de mettre en œuvre
16:52 et les moyens qu'on souhaite y consacrer.
16:54 Les mots ont un sens et avec un focus sur la neurodiversité
16:57 qui est un sujet très important que vous avez porté, je crois,
16:59 autour de ce Tour de France, à l'occasion de ce Tour de France.
17:01 Alors, c'est un nouveau sujet, la neurodiversité.
17:05 Mais oui, c'est un sujet qu'on aborde aussi
17:08 sous l'angle de la santé mentale en entreprise.
17:10 - Qu'on a traité d'ailleurs sur ce plateau et qu'on retraitera
17:13 parce que c'est important, ce sujet de la neurodiversité.
17:15 Merci Yann Tanguy d'être venu nous rendre visite.
17:17 On se retrouvera à Paris.
17:18 Vous revenez peut-être avant la clôture, je crois que c'est le 19 octobre.
17:22 Je ne sais pas si la date a été fixée encore.
17:24 - Pas encore.
17:25 - Octobre 2023, on est d'accord.
17:27 - Octobre 2023, ce sera cette année en octobre.
17:29 On prépare un bel événement.
17:31 - Merci Yann, directeur délégué, Les entreprises pour la cité.
17:34 C'est un vrai plaisir de vous accueillir.
17:36 Évidemment, vous êtes là, vous, le partenaire,
17:38 l'un des partenaires des entreprises s'engage.
17:40 Merci de nous avoir rendu visite.
17:42 On fait une courte pause et on va s'intéresser évidemment à notre cercle HR.
17:46 On va parler du métier, des ETI, ces belles entreprises,
17:49 souvent industrielles d'ailleurs, on n'en parle pas assez.
17:51 Justement, focus sur les ETI,
17:53 ce sera un grand entretien dans le cercle HR.
17:55 - Bisous Marc.
17:56 [Musique]
18:07 - Le cercle HR, pour parler des ETI,
18:10 qui sont la plupart du temps de très belles entreprises,
18:12 des pépites françaises, industrielles, souvent.
18:15 Et on en parle parce que ces ETI, on n'en parle pas suffisamment.
18:18 On parle des très grandes entreprises du CAC,
18:20 parfois des toutes petites entreprises,
18:22 mais les ETI sont un peu les enfants pauvres.
18:23 Et on va en parler sur ce plateau à travers une personnalité,
18:27 évidemment, qui incarne ces ETI.
18:29 Olivier Schiller, ravi de vous accueillir sur le plateau de Smart Job.
18:32 Président de Septodons,
18:34 pour tous ceux qui sont allés chez le dentiste,
18:37 et je fais partie de ceux-là,
18:38 vous fabriquez, laboratoire pharmaceutique,
18:41 les anesthésiants pour les dents.
18:43 - Absolument, c'est grâce à nous que vous n'aviez pas mal aux dents
18:46 quand vous étiez chez le dentiste.
18:47 - Oui, et que je sors pendant trois heures sans pouvoir m'exprimer.
18:50 Ça, c'est votre métier, c'est une entreprise familiale
18:53 créée en 1932 par vos grands-parents.
18:55 Et vous êtes ici avec nous aussi,
18:57 pour tant parler de votre histoire entrepreneuriale,
19:01 mais vous êtes le vice-président du METI,
19:03 qui est le réseau des ETI françaises.
19:06 D'abord, un petit mot sur le regard que vous portez
19:10 sur votre entreprise qui est une ETI.
19:12 Vous le dites, Jérémy, dans les dîners en ville,
19:15 vous le dites quand j'ai une ETI ou vous dites j'ai une entreprise ?
19:18 - Non, non, je mets en avant notre taille d'entreprise,
19:22 ETI, comme vous l'avez dit,
19:24 les ETI, c'est plus grand que les PME,
19:26 c'est plus petit que les grands groupes.
19:28 - Les chiffres, c'est quoi pour une ETI ?
19:29 On est défini ETI à partir de combien ?
19:31 - Entre 250 salariés et 5000 salariés.
19:34 On représente 25% de l'emploi en France,
19:37 33% des emplois industriels,
19:39 donc on est plus industrialisé que les autres entreprises,
19:42 et nous contribuons également beaucoup à l'exportation,
19:45 donc à l'équilibre du commerce extérieur.
19:47 - Vous, en tant qu'entrepreneur,
19:49 à la tête d'une ETI,
19:51 des entreprises en France, des entreprises à l'international,
19:54 je voudrais quand même le dire,
19:55 parce que c'est toujours intéressant
19:56 quand une entreprise française signe
19:58 avec des géants pharmaceutiques.
20:01 Vous avez signé avec Moderna très récemment,
20:03 ça se passera au Canada, je crois,
20:05 et c'est vous qui allez mettre les vaccins dans les pots.
20:10 - Tout à fait.
20:11 Le gouvernement canadien a pris acte
20:13 au moment de la crise du Covid, de la pandémie,
20:15 qu'il n'était pas autosuffisant dans la production des vaccins,
20:18 donc ils ont mis en place un programme ambitieux
20:21 pour acquérir cette souveraineté sanitaire,
20:24 et ils nous ont choisis comme partenaires,
20:27 pour notre usine de Toronto,
20:29 à côté de Toronto, à Cambridge, dans l'Ontario,
20:31 pour qu'on puisse investir
20:33 dans un système de remplissage de seringues et de flacons.
20:39 Et ensuite, nous avons été mis en relation avec Moderna,
20:42 et nous allons maintenant remplir effectivement
20:44 soit les vaccins pour une future pandémie,
20:47 soit n'importe quel produit mis au point par Moderna,
20:50 d'abord pour le Canada.
20:52 - Les ETI que vous incarnez sont à la fois,
20:55 en grande partie, 33% industriels,
20:57 et souvent, pas toutes,
20:59 des entreprises familiales ou d'origine familiale.
21:02 Ça aussi, c'est une particularité de nos ETI.
21:04 - Oui, c'est quelque chose de très important,
21:07 parce qu'un actionnaire familial garantit la durée.
21:10 Nous, notre horizon, ce n'est pas 5 ans,
21:12 comme si l'actionnaire c'était un fonds de private equity
21:15 qui voulait sortir au bout de 5 ans.
21:17 Ce n'est pas les next water learning,
21:19 si les entreprises cotées regardent l'évolution
21:21 du cours de bourse de 3 mois en 3 mois.
21:23 Nous, vraiment, c'est le long terme,
21:25 c'est la prochaine génération, stabilité,
21:27 puis aussi, nous sommes très fidèles aux territoires
21:29 sur lesquels nous sommes implantés.
21:31 Nous avons deux usines, une à Saint-Mordefossé,
21:33 une à Mazamé, dans le Tarn,
21:35 et nous continuons à investir sur ces sites,
21:37 même si nous investissons aussi beaucoup à l'étranger.
21:39 Pour juste vous donner un chiffre,
21:42 aujourd'hui, notre chiffre d'affaires hors de France
21:46 représente plus de 90%.
21:48 On fait à peu près 7% de notre chiffre d'affaires en France.
21:50 Pourtant, nous avons en France 40% de nos actifs industriels
21:53 et 40% de nos salariés.
21:55 Donc, on contribue vraiment à la réindustrialisation du pays.
21:58 À la fois, les entreprises sont dans des territoires,
22:00 donc sont en France, puisqu'on parle beaucoup
22:02 de réindustrialisation.
22:04 Les ETI ont leur part à prendre et leur mot à dire.
22:06 Un mot, quand même, j'ai vu que les ETI,
22:08 et vous faites partie du métier,
22:10 vous en êtes le vice-président,
22:12 trouvaient que le gouvernement ne vous entendait pas assez
22:14 sur notamment les transformations écologiques.
22:17 On nous parle de l'industrie 4.0,
22:21 on nous évoque l'idée qu'il faut transformer notre économie.
22:24 Vous êtes un acteur. Est-ce qu'on vous écoute assez sur ces sujets ?
22:27 Parce que vous avez quelques revendications,
22:29 notamment fiscales.
22:31 Le gouvernement est extrêmement à l'écoute.
22:33 Nous avons été voir à Coussier du président de la République
22:35 en 2019, non pas pour revendiquer,
22:37 mais pour prendre acte de toutes les avancées
22:39 qui avaient été faites en matière fiscale,
22:40 en matière de droit du travail.
22:42 Nous avons proposé de contribuer à la réindustrialisation du pays
22:45 à travers nos entreprises.
22:46 C'est comme ça qu'est née la stratégie Nation ETI.
22:48 J'ai été nommé ambassadeur aux ETI par le président de la République,
22:52 avec une co-ambassadrice qui était issue de l'administration.
22:57 Et nous avons déployé ce qu'on a appelé la stratégie Nation ETI.
23:00 Donc avec l'appui de la ministre de l'époque,
23:02 Agnès Pratt-Durrenachez, Bruno Le Maire,
23:04 et donc du gouvernement dans son ensemble.
23:05 Ça aboutit à quoi concrètement cette action d'évangélisation ?
23:09 Justement, nous avons créé des clubs ETI dans chaque région,
23:13 un petit peu sur le modèle du Mittelstand en Allemagne,
23:15 maintenant le développement économique,
23:17 et donc ce sont les régions qui en sont responsables.
23:20 Donc on a créé des clubs ETI dans à peu près toutes les régions françaises.
23:22 On a travaillé avec le gouvernement pour développer,
23:26 porter à la connaissance des entreprises,
23:27 et développer toutes les aides à l'internationalisation,
23:30 à l'innovation, etc.
23:32 Nous avons travaillé sur la transmission, justement, à travers la loi Pacte.
23:35 Nous avons aussi contribué, convaincu le gouvernement,
23:38 de la nécessité de baisser les taxes de production.
23:40 Elles ont baissé ?
23:42 Elles ont baissé de façon importante,
23:43 puisqu'il y avait, nous on a chiffré l'écart entre
23:45 les taxes de production en France et dans les pays qui nous entourent,
23:48 à peu près à 75 milliards.
23:50 Et aujourd'hui, dans le cas du plan de relance post-Covid,
23:54 elles ont baissé de 10 milliards,
23:55 et maintenant la CVAE est divisée par deux sur deux ans.
23:59 Donc ça représente 30 milliards.
24:01 Il faut reconnaître les efforts importants du gouvernement
24:03 en faveur des entreprises,
24:05 mais comme vous l'avez dit maintenant,
24:07 on a devant nous un mur d'investissement
24:09 pour réussir notre transition environnementale.
24:11 Et donc, pour ça, il faut qu'on soit armes égales
24:13 avec les entreprises européennes qui nous entourent.
24:17 Pour ça, il faut continuer les mesures qui ont été prises.
24:20 Concrètement, les besoins des ETI, vous venez de l'évoquer,
24:24 c'est aussi l'accompagnement à l'exportation.
24:26 Ces entreprises qui sont souvent des pépites,
24:28 technologiquement ce sont des pépites,
24:30 elles sont parfois un peu en difficulté dans l'accompagnement.
24:33 Qui sont vos interlocuteurs, vous ETI, et vous-même d'ailleurs,
24:37 pour être le plus armé face à des mastodontes
24:41 comme la Chine, les Etats-Unis, l'Inde ?
24:44 Comment on fait ? Qui vous accompagne sur ces sujets ?
24:47 Alors aujourd'hui, il y a deux agences étatiques
24:49 qui accompagnent les entreprises,
24:50 la BPI, la Banque Publique d'Investissement,
24:52 et Business France.
24:53 Et il y a à la fois des incitations, je dirais, des subventions,
24:58 mais elles intéressent plus les PME que les ETI.
25:00 Et sinon, ces agences contribuent effectivement
25:03 par la connaissance des marchés,
25:05 par leur introduction auprès des différentes administrations.
25:08 Moi, j'ai eu la chance d'accompagner le président Macron en Chine en 2019.
25:11 Avec Business France, j'ai pu rencontrer un certain nombre d'acteurs,
25:14 et ça a contribué à accélérer notre développement en Chine.
25:16 C'est ça, parfois, qu'il manque aux ETI.
25:18 À la différence des très grandes entreprises du CAC,
25:21 qui sont souvent des vitrines, des marques,
25:23 les ETI ne bénéficient pas de cette image de marques
25:26 selon des industries, souvent en deuxième rideau.
25:29 En termes d'image et en termes de visibilité,
25:31 elles n'ont pas cette puissance de feu qu'ont les entreprises du CAC 40.
25:34 - Alors, l'image des entreprises françaises est excellente à l'étranger.
25:37 - Entreprises françaises, clairement. Je parlais de marques, vraiment de marques.
25:40 - Alors, en fait, beaucoup de marchés sont des marchés de niches.
25:45 Donc, si vous demandez à un Chinois "Vous connaissez Septodon ?"
25:49 Il va vous dire "Non".
25:50 Vous demandez à un dentiste chinois "Est-ce que vous connaissez Septodon ?"
25:54 - Je connais.
25:55 - Là, il connaît.
25:57 C'est une stratégie de marques qu'on fait moins en France par rapport aux Allemands.
26:02 Par exemple, la stratégie de chasser en meute.
26:05 Nous, on préfère...
26:08 - Y aller seul ?
26:10 - Y aller, je dirais, d'une façon plus autonome.
26:15 Ce sont deux modèles différents.
26:17 - BPI et France Stratégie.
26:19 - Non, Business France.
26:20 - Donc, ça, ce sont des acteurs étatiques qui viennent aussi préparer vos dossiers,
26:24 vous accompagner, vous donner des clés, des codes.
26:27 Parce que c'est important aussi quand on va dans un pays...
26:29 - Alors, il y a une partie étude de marché, si vous voulez,
26:32 comment est-ce que les marchés évoluent, etc.
26:34 Ils le font à des conditions qui sont tout à fait compétitives et pertinentes.
26:38 Et ensuite, il y a un accompagnement sur place quand il faut trouver un salarié, un avocat, etc.
26:43 Donc, c'est un accompagnement global.
26:46 - Vous évoquez les Allemands.
26:48 Je fais ce métier depuis longtemps.
26:50 Et souvent, sur les plateaux de télévision, on nous comparait le modèle allemand des ETI
26:54 en disant "c'est ce modèle-là", avec des régions puissantes,
26:58 des entreprises de taille intermédiaire très puissantes.
27:00 Et vous rajoutiez, vous, "ils chassent en mode".
27:02 C'est-à-dire qu'ils ont des vraies stratégies commerciales que nous n'aurions pas ?
27:06 - Le modèle est différent.
27:08 Nous, on est plus individualistes, nous, Français.
27:12 Mais, je pense que ce serait une erreur de vouloir plaquer le modèle allemand sur la France.
27:22 Non, je pense que ce qu'il faut...
27:24 Il y a quand même des différences entre l'Allemagne et la France, on en a parlé.
27:26 Il y a la fiscalité, qui est beaucoup plus importante.
27:29 Les taxes de production sont beaucoup plus importantes en France qu'en Allemagne.
27:32 - Donc, elles ont baissé, mais pas suffisamment ?
27:34 - Pas suffisamment. Il y a aussi la transmission.
27:36 Aujourd'hui, il y a des dispositifs qui permettent d'avoir une transmission moins importante que si...
27:40 pour une entreprise que pour un immeuble, par exemple.
27:43 Mais, en Allemagne, c'est gratuit.
27:45 Alors qu'en France, ça coûte quand même des sommes importantes.
27:47 Et, il faut cinq années de bénéfices, à peu près, pour une entreprise, pour payer les droits de succession.
27:52 Et ces sommes...
27:54 - Par le moins, elles sont colossales.
27:55 - Ces dividendes qui sont distribués, il ne faut pas rester dans l'entreprise pour être investi,
27:59 pour acheter des nouvelles machines, construire des nouvelles usines.
28:02 Donc, il y a aussi au plan...
28:04 au plan "cherche sociale".
28:06 On a des charges sociales qui, aujourd'hui, sont compétitives pour les bas salaires.
28:09 Mais, quand on veut s'internationaliser, quand on veut envoyer des cadres supérieurs à l'étranger,
28:13 quand on veut faire de la recherche, eh bien, on paye plus cher les charges sociales en France.
28:18 Donc, c'est pour ça que je vous dis qu'on est au milieu du guet.
28:20 On a, pour répondre à votre question initiale, un gouvernement qui nous écoute,
28:23 mais il faut continuer la démarche qui a été entreprise.
28:26 - Donc, ça veut dire...
28:27 Je vois votre prudence.
28:28 Vous dites "des choses ont été faites".
28:30 On ne va pas tout jeter.
28:31 "Des choses ont été faites".
28:32 Quoi ? Il faut un choc fiscal réellement sur les entreprises ?
28:35 Et j'ai envie de dire, en particulier, puisqu'on parle beaucoup de réindustrialiser
28:38 ou de maintenir l'industrie en France, sur les entreprises industrielles ?
28:41 - C'est une des raisons pour lesquelles on a eu les coups des pouvoirs publics en 2019.
28:45 On était en pleine crise des gilets jaunes.
28:47 La crise des gilets jaunes, on peut vraiment l'associer à la désindustrialisation du pays.
28:52 Il y a des territoires entiers où il n'y a plus d'activité économique,
28:54 il n'y a plus de services publics, il n'y a plus rien.
28:56 - La prise de conscience a eu lieu là.
28:57 - Oui, je pense.
28:58 Et si on va en Allemagne, en Italie, où il y a deux fois plus de TI qu'en France,
29:02 eh bien, on voit au contraire que les petits villages, les territoires...
29:05 - Et des balances commerciales positives.
29:06 - Et des balances commerciales positives.
29:07 Donc, c'est pour ça qu'il est absolument indispensable,
29:09 si on veut à la fois irriguer les territoires et puis arriver à une balance du commerce, etc.
29:14 Donc, favoriser l'émergence de plus de TI sur nos territoires français.
29:18 - Avant de nous quitter, il nous reste un petit peu de temps, Olivier Schiller.
29:20 Quand même, deux sujets qui sont au cœur de nos préoccupations dans SmartJob,
29:23 le recrutement, la qualité du recrutement et le recrutement.
29:27 Comment ça se passe d'un point de vue pragmatique ?
29:29 Vous vous accélérez ? J'ai vu qu'il y avait du recrutement chez vous.
29:32 - Bien sûr, oui.
29:33 On recrute, on a, au niveau du groupe, 200 postes ouverts aujourd'hui.
29:36 - Alors, 200 postes ouverts, ça ne veut pas dire qu'ils sont pourvus, on est d'accord ?
29:40 - Absolument.
29:41 - Vous en êtes où ? Comment ça se passe ?
29:42 - Alors, c'est de plus en plus difficile.
29:45 C'est de plus en plus difficile de recruter,
29:47 parce que le chômage baisse, on s'en fait des cites, évidemment.
29:50 - Et les baby-boomers partent à la retraite.
29:52 - Les baby-boomers partent à la retraite.
29:53 Il y a malheureusement une partie de la population qu'on a beaucoup de mal à intégrer dans l'entreprise.
29:57 Alors, on essaie de faire beaucoup aussi de nous ouvrir sur Sept-Audon,
30:01 c'est dans un quartier politique de la ville,
30:02 donc on essaye aussi de recruter des habitants de ce quartier.
30:05 Mais ça se fait de façon pas très importante encore aujourd'hui, malheureusement.
30:10 Donc c'est vrai qu'il est difficile aujourd'hui de recruter.
30:12 Il faut déployer beaucoup d'énergie pour conserver ses salariés,
30:17 pour qu'ils se miennent à l'entreprise.
30:18 Alors, le seul élément un petit peu optimiste, c'est au Canada.
30:22 Au Canada, c'est bien pire qu'en France,
30:24 parce qu'au Canada, il y a 3% de chômage.
30:26 Donc c'est encore plus difficile.
30:27 C'est un vrai problème mondial.
30:28 - Chaque salarié est une pépite, en fait.
30:30 - Absolument.
30:31 Il faut le cocooner, il faut vraiment traiter de la façon la plus efficace possible les salariés,
30:39 à la fois pour qu'ils se sentent bien dans l'entreprise,
30:41 et puis leur donner des perspectives d'évolution.
30:43 - J'ai vu que vous aviez été militaire, par ailleurs.
30:45 Je ne l'ai pas précisé, c'est ça ?
30:46 Vous avez été dans la marine ?
30:47 - Je fais mon service militaire, ça ne me rajeunit pas.
30:50 - Non, mais je fais ce lien parce qu'il y a toujours cette espèce de filiation
30:54 de chef d'entreprise qui ont un regard un peu panoramique
30:57 à travers leur carrière et leur expérience.
30:59 Est-ce que vous, à la tête de votre T.I., vous dites
31:02 "on est en train de vivre une révolution".
31:05 Vous évoquez le cocooning des salariés, vous évoquez...
31:07 On évoque aussi le MEDEF, le REPOUSSE, la semaine des 4 jours,
31:11 et un certain nombre de sujets.
31:13 Est-ce que vous dites "il faut prendre le train parce que le monde bascule, là" ?
31:19 - Le monde est en perte visuelle, évolution, donc il faut faire preuve...
31:23 A la fois, il faut bâtir une stratégie, mais en même temps, il faut être très agile.
31:27 Et effectivement, depuis le Covid, nous, on propose 2 jours par semaine
31:33 de télétravail, ce que font beaucoup d'entreprises.
31:36 Le monde évolue, la digitalisation...
31:39 - Au Canada aussi, il y a le télétravail, vous, Kavera ?
31:41 - Exactement, pareil. Pour les salariés, ils peuvent le faire.
31:43 Ceux qui sont en production, ils ne peuvent pas.
31:45 Oui, vous avez raison, le monde demain sera complètement différent.
31:51 - Mais vous, ça déroute quand même le réseau du métier.
31:54 Quand vous parlez entre vous et que vous vous réunissez,
31:56 vous faites des partages d'expérience, vous échangez sur vos vies de chef d'entreprise.
32:01 C'est quand même une sacrée révolution, c'est quelque chose de...
32:04 j'ai envie de dire, du jamais vu pour un certain nombre d'entre nous.
32:06 - Vous voyez, tout événement a des conséquences négatives et positives.
32:12 On va prendre le Covid. Le Covid nous a frappés de façon très dure.
32:15 On a baissé notre chiffre d'affaires de 20%, ça n'était jamais arrivé.
32:19 Et puis en même temps, opportunité avec Moderna.
32:21 - C'est vrai.
32:22 - Donc dans chaque situation difficile, il y a des opportunités
32:24 et il faut justement pouvoir être agile et puis bénéficier de toutes ces opportunités.
32:30 - On a entendu votre message, il faut continuer à travailler sur la fiscalité
32:34 et l'accompagnement des ETI, sur la réindustrialisation.
32:37 Vous dites là aussi du chemin a été fait, on est un peu dans la com et assez peu dans les actes.
32:42 - Alors, c'est extrêmement... il y a une espèce schizophrénique si vous voulez.
32:47 On baisse les taxes de production, on essaie de simplifier un petit peu
32:50 et puis on met des règles comme la zéro artificialisation nette
32:54 qui rend très difficile la création de nouvelles industries.
32:57 - Et ça, vous le réclamez, pour monter des sites.
33:00 - C'est une situation absurde.
33:01 Donc aujourd'hui, c'est très difficile maintenant, c'est plus difficile de créer des nouvelles usines en France.
33:06 Donc on va les créer où ? On va les créer en Allemagne.
33:08 Et on va les créer en Allemagne où l'électricité est fabriquée à base de charbon.
33:12 Donc pour des raisons environnementales, on va utiliser de l'électricité plus carbonée
33:16 que de l'électricité moins carbonée.
33:17 - Au nom de l'artificialisation des sols. On est bien d'accord.
33:21 - Voilà. Et ça, c'est quelque chose qui peut se comprendre sur des territoires
33:26 où il y a déjà beaucoup, beaucoup d'artificialisation.
33:29 Mais sur des territoires où il y a très peu d'activité, ça ne fait pas de sens.
33:35 Si vous voulez le contraire, il faudrait laisser les entreprises, créer des emplois sur place.
33:38 Donc il y a une approche parfois un peu trop dogmatique de ces questions.
33:43 Donc un peu de bon sens, de pragmatisme, je pense, nous permettrait d'être beaucoup plus efficaces.
33:47 - Et un tout dernier mot avant de nous quitter.
33:48 Vous avez beaucoup parlé des ETI et vous êtes le représentant et vice-président du Métis
33:51 sur le débat de la transmission.
33:53 Et vous, Olivier Schiller, vous avez trouvé votre repreneur.
33:56 Est-ce que votre fils, votre fille vont continuer à faire vivre la saga Schiller autour de Sept-Odons ou pas ?
34:04 - Alors au niveau de l'actionnariat, nous avons bénéficié du pacte du trade.
34:09 Donc j'ai transmis une partie importante des actions déjà à la prochaine génération.
34:13 Nous avons cinq enfants.
34:15 Personne n'est dans l'entreprise aujourd'hui.
34:17 Il y en a qui sont étudiants, d'autres font autre chose.
34:19 - Mais ils s'y préparent.
34:20 - Mais ils s'y préparent.
34:21 Mais ceci dit, il y a un modèle qui fonctionne très bien.
34:23 Vous pouvez très bien avoir un directeur général, un CEO qui soit extérieur à la famille.
34:26 - Et un conseil d'administration.
34:27 - Et un conseil d'administration familial qui va pérenniser les valeurs dans l'entreprise familiale.
34:31 - Les valeurs, d'ailleurs, c'est quoi ?
34:32 Qu'est-ce qu'ils vous ont transmis, vos grands-parents, juste avant de nous quitter ?
34:34 Parce que c'est quand même important de dire qu'on transmet des choses quand on est dans une entreprise familiale.
34:39 Qu'est-ce qu'ils vous ont donné ?
34:40 - Alors, nous on a la chance d'intervenir dans l'omène de la santé.
34:43 Donc la première valeur, c'est de contribuer à la médecine dentaire.
34:46 On sait que la médecine dentaire aujourd'hui est importante parce qu'on a fait un lien très précis
34:50 entre les maladies buccodentaires et les maladies du corps de façon plus générale.
34:55 On retrouve les germes des gencives, des maladies de peronotale dans le cœur.
35:00 Et si on n'a pas une bonne hygiène buccodentaire, ça peut générer du diabète.
35:03 Ça peut générer des AVC, enfin toutes sortes de maladies.
35:06 Donc on contribue modestement à notre niveau à la santé des hommes et des femmes.
35:11 - À la santé générale d'ailleurs.
35:12 - Et on en est très fiers.
35:15 Et puis on pense qu'on doit aussi rendre à notre environnement ce que l'environnement nous a donné.
35:24 Environnement au sens... Je vous ai expliqué qu'on était, que Sept-Dons était sur un quartier politique de la ville à sa mort.
35:30 Et donc on essaie aussi de contribuer à l'intégration des habitants des quartiers où nous sommes installés dans la vie économique.
35:37 - Pas à part. Merci Olivier Schiller d'être venu nous rendre visite.
35:40 Nous avons partagé votre passion, votre engagement aussi aux côtés des ETI parce que vous êtes le vice-président du METI
35:46 qui est ce réseau des entreprises de taille intermédiaire 250 à 5000 collaborateurs.
35:51 Combien de collaborateurs vous ne l'avez pas dit ?
35:53 - 2200.
35:54 - 2200, vous êtes juste au milieu.
35:55 - Oui, oui.
35:56 - Vous êtes en plein milieu.
35:57 Merci Olivier Schiller et président de l'entreprise Sept-Dons qui a signé d'ailleurs un contrat avec Moderna.
36:03 Il faut le préciser, Coco Rico.
36:04 Merci de nous avoir rendu visite.
36:05 - Merci beaucoup.
36:06 - On termine notre émission avec Fenêtre sur l'emploi.
36:08 Le recrutement, c'est un casse-tête.
36:09 On en parle avec notre invité Laurent Arnault.
36:25 Fenêtre sur l'emploi, le fameux marché caché de l'emploi et on accueille Laurent Arnault.
36:30 Bonjour Laurent.
36:31 - Bonjour.
36:32 - Ravi de vous accueillir.
36:33 Co-fondateur de "Je ne suis pas un CV".
36:35 Hashtag hein ?
36:36 - Oui, "Je ne suis pas un CV", exactement.
36:38 - Un petit mot sur votre parcours parce que quand vous étiez venu la dernière fois,
36:41 on avait beaucoup parlé évidemment de cette idée de ne pas forcément se faire recruter sur CV
36:45 mais vous avez quand même un parcours très original à travers l'Olympique lyonnais.
36:49 J'imagine qu'une petite larme a coulé quand Jean-Michel Hollas a fait ses adieux.
36:54 Il y a eu beaucoup de gens qui... Et vous étiez très proche de lui ?
36:57 - Oui.
36:58 - Comment...
36:59 - C'est lui qui m'a fait confiance.
37:00 C'est lui qui m'a permis d'intégrer l'Olympique lyonnais pour créer une fondation
37:03 et puis après prendre la RSA.
37:05 Et c'est lui qui m'a permis aussi de développer "Je ne suis pas un CV"
37:08 parce que l'Olympique lyonnais est encore mon associé aujourd'hui dans cette aventure entreprenariale.
37:12 - Mais c'est ça que je voulais entendre parce qu'à travers ce que vous avez découvert dans vos aventures à l'Olympique lyonnais,
37:16 vous vous êtes dit "mais on ne peut plus recruter de la même manière".
37:19 Vous vous êtes dit "je vais arrêter ce truc où un CV, je le regarde, je le mets à la poubelle".
37:23 Ça ne marche plus. C'est ça le constat que vous avez fait ?
37:26 - Il y avait quelque chose qui était frappant, c'est qu'on organisait des job dating tous les 15 jours.
37:30 - Au stade, c'est ça ?
37:31 - Oui, au stade.
37:32 Et à chaque fois que les recruteurs venaient au job dating,
37:34 ils nous témoignaient des pires difficultés qu'ils avaient pour recruter.
37:37 Et ils en sortaient en me disant "tiens c'est marrant".
37:40 Oui, c'était entre 2016 et 2019, c'était tendu déjà.
37:43 Ils sortaient de ce job dating en me disant "tiens c'est marrant,
37:45 si j'avais eu le CV de cette personne-là entre les mains, peut-être que je ne l'aurais jamais rencontré
37:49 et pour autant j'ai découvert une personne qui est super et qui m'a donné envie d'avancer".
37:53 Et on s'est dit "comment dans un marché de l'emploi tendu,
37:55 les entreprises peuvent laisser autant de potentiel passer entre les mailles de leur filet".
37:59 - Et ça c'était votre problématique de "je ne suis pas un CV".
38:01 Ce chiffre, Ronstadt, 41% des embauches ont été réalisées sur le marché invisible en 2020.
38:07 Vous qui avez une expertise sur ce sujet, le marché invisible c'est quoi ?
38:11 C'est tout ce qui n'est pas CV, c'est tout ce qui passe à côté, le réseau, les amis ?
38:14 - Le marché invisible au départ c'est toutes les opportunités d'emploi
38:18 qui ne sont pas traitées par le biais de la diffusion d'une offre d'emploi.
38:22 Donc c'est un moyen pour les entreprises de recruter sans diffuser et faire paraître d'offre d'emploi.
38:27 Et aujourd'hui, on est dans un marché qui est particulier, vous le savez,
38:31 qui est parfois qualifié d'un marché de pénurie de compétences
38:34 et nous on défend une autre idée parce que quand on parle de pénurie de compétences,
38:38 on sous-entend quelque chose avec laquelle je ne suis pas très à l'aise,
38:41 c'est que les gens ne sont pas compétents.
38:43 Et nous on parle d'un marché de pénurie de candidatures et c'est une vraie différence.
38:48 - Il y a de la compétence mais il y a un problème de candidature, on est d'accord.
38:51 - Il y a quelque chose qui traduit ça de façon très pragmatique,
38:54 c'est qu'en 2022, on a eu +31% d'offres d'emploi diffusées par les entreprises
38:59 et -51% de candidatures.
39:01 Et on est bien dans cette logique de pénurie de candidatures
39:04 où aujourd'hui les entreprises n'arrivent pas à rencontrer des candidats
39:08 qui pourraient être amenés à être recrutés.
39:10 - Là vous avez une expertise globale, de par votre expérience olympique
39:13 et je ne suis pas un CV, c'est quoi ?
39:16 Les annonces sont mal rédigées, on s'y prend mal,
39:19 même si on reste dans un marché classique de l'annonce, du job board,
39:23 qu'est-ce qui se passe ? -50 et +30 d'un côté.
39:26 - Il y a eu une superbe étude qui a été publiée par Jean Prallon,
39:29 qui est un professeur à l'OM de Normandie.
39:31 - Qui vient régulièrement sur notre antenne.
39:33 - Je lui demanderai de reparler, qui démontre que la raison pour laquelle
39:36 les gens ne candidatent pas, c'est qu'ils estiment qu'ils ne sont pas légitimes
39:39 pour postuler. - C'est vrai.
39:41 - Et quand on lit une offre d'emploi, on a l'impression qu'il faut cocher des cases
39:44 et quand on ne coche pas toutes les cases, ce qui est somme toute assez logique,
39:48 on ne postule pas ses offres d'emploi et notamment les femmes.
39:51 - Donc la syndrome de l'imposteur ou de l'imposteuse,
39:54 je crois qu'on peut le dire aux féminins,
39:56 mais ça veut dire que celui qui rédige l'annonce en équipe
39:59 avec son service RH, quelque part pète les plombs.
40:02 Il en met trop sur la fiche.
40:04 - Je crois que surtout on est dans une tendance de fond
40:06 où on ne va plus pouvoir faire du recrutement comme avant.
40:09 C'est-à-dire que le recrutement aujourd'hui,
40:11 dans un marché qui est très orienté candidat,
40:13 il incite et il oblige les entreprises à aller au-devant des candidats.
40:17 On ne peut plus diffuser des offres et attendre les candidatures.
40:20 On est obligé d'aller au contact.
40:21 Et c'est comme ça que fonctionne notre plateforme digitale.
40:23 Elle inverse les rôles.
40:24 C'est-à-dire qu'on n'est pas dans une logique où on accompagne les candidats
40:28 à répondre à des offres d'emploi. - Mais de l'autre côté.
40:30 - De l'autre côté, on incite les entreprises à leur pousser des opportunités
40:33 en leur disant « je vous reconnais à telle compétence, je vous considère
40:36 dans l'expression de votre potentiel et votre profil m'intéresse ».
40:39 - On plateforme dans le modèle.
40:41 C'est-à-dire que vous allez vers l'entreprise qui est votre client
40:44 et vous lui amenez presque sur un plateau, grâce à Je ne suis pas un CV,
40:48 les compétences identifiées. On est d'accord.
40:50 - Tout à fait. - Pas les candidats, mais les compétences.
40:52 - Tout à fait. Et c'est pour ça qu'on parle de marché caché de l'emploi.
40:54 C'est que tous les gens qui ont créé leur profil sur Je ne suis pas un CV sont anonymes.
40:57 Donc quelque part, ils sont cachés.
40:59 Et on permet aux entreprises d'accéder à leurs compétences
41:02 et simplement leurs compétences.
41:04 C'est cette idée-là qu'on vient défendre.
41:06 C'est de dire arrêtons de regarder les références des gens.
41:08 Arrêtons de considérer leur potentiel dans le rétroviseur de leurs expériences passées.
41:12 En imaginant qu'ils sont capables de faire uniquement ce qu'ils ont fait.
41:15 Essayons de s'ouvrir à des profils différents.
41:17 Et notre approche, elle consiste à décloisonner,
41:19 à s'ouvrir à des profils différents
41:21 et à verticaliser, à aller au contact des gens.
41:23 - Ce qui est intéressant, c'est qu'à la fois il y a le côté plateforme
41:26 et on accélère le processus.
41:28 Mais vous le disiez, pour conclure, il faut quand même le physique,
41:30 il faut quand même se voir à un moment donné.
41:32 C'est d'où l'intérêt du job dating que vous faisiez au stade.
41:36 Il faut se voir, il faut se regarder.
41:38 - Et on en avait parlé la dernière fois,
41:40 en fait le vrai sujet du recrutement sans CV,
41:42 c'est un moment très précis qui est le moment de la présélection des candidatures.
41:45 Quand un recruteur rencontre un candidat, le CV est très utile.
41:48 Ça permet de dialoguer, d'échanger
41:50 et c'est très facile de pouvoir partager des opportunités à ce stade-là.
41:56 Ce qui bloque dans le marché de l'emploi actuel,
41:59 c'est que les gens ne se rencontrent pas.
42:01 - On ne peut pas avoir d'accroche, parfois de sympathie régionale,
42:04 d'accroche sportive, il y a mille choses qui font qu'on peut parler à quelqu'un.
42:07 - Tout à fait.
42:08 - Merci Laurent Arnaud de nous faire partager votre engagement,
42:11 parce que c'est un vrai engagement sur ce sujet.
42:13 #JeNeSuisPasUnCV, ça marche quand on voit les chiffres que vous nous avez dévoilés
42:19 et l'étude de Jean Prallon qu'il faut découvrir.
42:22 Vous êtes le co-fondateur de JeNeSuisPasUnCV.
42:24 Merci à vous, merci de votre fidélité,
42:26 merci à tous nos invités évidemment qui viennent sur ce plateau,
42:28 merci à toute l'équipe qui m'a accompagné pour réaliser cette belle émission.
42:32 Je remercie Raphaël à la réalisation, je remercie Thibault Ausson,
42:35 je remercie l'équipe de programmation bien entendu, Nicolas Juchat
42:38 et Alexis qui m'accompagne dans Smart Job.
42:41 Merci à vous, merci de votre fidélité,
42:42 puis je vous dis à demain pour une nouvelle émission, une nouvelle aventure.
42:45 Bye bye.
42:46 #Sous-titres : El Micà
42:49 #Relecture : El Micà
42:52 [Musique]

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