Katherine Pancol, journaliste et romancière

  • l’année dernière
ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : bit.ly/radioE1
Dans la deuxième heure de son émission consacrée à la culture, Philippe Vandel reçoit chaque jour un invité.
Retrouvez "L'invité culture" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-culture
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video

Nos nouveautés : http://bit.ly/1pij4sV

Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Category

🗞
News
Transcript
00:00 Culture Média avec Philippe Vandel et avec votre invité Philippe.
00:04 Bonjour Catherine Pancol.
00:05 Bonjour Philippe.
00:06 Vous êtes romancière, vous êtes à la fois un phénomène d'édition, je vais le dire,
00:09 premier roman à 25 ans, premier roman, ça s'appelle "Moi d'abord", bim, 300 000 exemplaires,
00:13 énorme succès, rebelote dans les années 2000, la trilogie, les yeux jaunes des crocodiles,
00:18 l'aval se lente des tortues, les écureuils de Central Park sont tristes le lundi, faut
00:21 prendre son souffle quand on dit vos titres, 2 millions d'exemplaires en tout, livres
00:25 traduits dans plus de 30 langues, y compris le russe, y compris l'albanais, et dans 34
00:28 pays, y compris les Etats-Unis.
00:30 Et votre actualité, c'est ce nouveau roman, "La mariée portait des bottes jaunes", c'est
00:34 chez Albain Michel.
00:35 Alors il y a une trentaine de personnages, plus de 700 pages, je me suis demandé de
00:39 votre point de vue, c'est l'histoire de qui, par qui avez-vous commencé ? Est-ce
00:42 que ce sont les deux enfants dans la voiture, India et Louis ? Est-ce que c'est leur maman
00:45 Muriel ? Est-ce que c'est la maman de la maman, Alienor, ou alors le frère Ambroise ?
00:49 Ça raconte quoi ?
00:50 La première scène, c'est une mère sur une départementale A10 qui va vers Bordeaux
00:57 et qui dépose ses deux enfants devant la grille d'un château.
01:00 Et vous êtes avec les enfants, parce que vous racontez de la banquette arrière.
01:04 Oui, moi je me suis installée sur la banquette arrière avec les deux enfants, et quand j'ai
01:08 entendu parler des enfants, je me suis dit "Ah, là j'ai deux petits personnages formidables".
01:12 Et vous arrêtez là, et vous dites "c'est bon, on fait un roman".
01:15 Non, non, j'allais beaucoup à Bordeaux à l'époque, parce que j'ai eu beaucoup
01:18 de conférences, de rencontres, de signatures, et à chaque fois, il y a un gros libraire
01:22 à Bordeaux qui s'appelle Mola.
01:24 Et à chaque fois, il me logeait dans un château entouré de vignobles, et c'est magnifique.
01:28 C'est d'un roman, c'est d'un ton abbé français.
01:31 Exactement, parce qu'il y a aussi ce château que vous avez appelé Berléac et son grand
01:35 vin de Grave, c'est un personnage, mais c'est un personnage, mais la famille Berléac est
01:38 un personnage.
01:39 C'est ça l'idée.
01:40 Ah mais c'est toujours le principe des sagas, et c'est pour ça que c'est long, c'est qu'il
01:44 y a beaucoup de personnages, qu'il faut quand même travailler chaque personnage pour que
01:47 l'action vienne des personnages et pas de l'extérieur.
01:50 Et donc...
01:51 J'ai mal posé ma question.
01:52 Oui, je voulais vous le dire, Philippe.
01:54 Quand on fait les Windsor, il y a plein de personnages, mais il y a un personnage central,
02:00 c'est la reine.
02:01 Oui.
02:02 Là qui était le personnage central.
02:03 C'est Alénor, c'est Alénor, c'est la reine du château.
02:05 Comment on peut résumer l'intrigue ?
02:06 C'est compliqué.
02:08 Ça se passe dans le Bordelais, c'est l'histoire d'une grande famille, c'est un peu la richesse
02:17 de la France, parce que les Texans ont du pétrole, nous dans le Bordelais on a du vin,
02:23 et c'est 80% à l'exportation.
02:26 Et ça rapporte énormément d'argent, mais c'est pas tous les ans pareil, il faut énormément
02:32 travailler le raisin, après il y a tout le côté amateurisme, savoir-faire, artisan.
02:40 Ça se passe en 2010, parce que vous le dites, c'est l'année où les ventes françaises
02:45 sont repassées devant les ventes italiennes.
02:48 Beaucoup, beaucoup de documentation, vous avez beaucoup travaillé ou vous étiez déjà
02:51 férue de denologie ?
02:53 Ah non, j'ai énormément travaillé, j'ai assisté aux vendants, j'ai assisté à l'assemblage,
02:59 j'ai assisté aux primeurs, je suis allée surveiller la vigne à chaque saison pour
03:03 savoir quel était le problème.
03:04 Je souris, vous avez goûté ?
03:06 J'ai goûté, oui.
03:07 Racontez votre première dégustation.
03:09 De primeur ? J'étais ivre morte à la fin de la journée.
03:12 Parce que vous ne saviez pas qu'il fallait cracher ?
03:14 Non, je ne savais pas qu'il fallait cracher.
03:15 Surtout quand vous goûtez du chasplin ou du cheval blanc...
03:18 Ah bah non, ça fait mal au cœur.
03:20 Il ne faut pas recracher.
03:21 Je me disais, je recracherai plus tard, je goûte encore un petit peu.
03:24 Surtout qu'on mélange le blanc, le château Ikem, on mélange le rouge et à la fin on
03:30 se régale avec du champagne.
03:31 C'est une dégustation du château Ikem, on va dire ce que c'est, c'est peut-être
03:33 le sauterre le plus prestigieux.
03:35 C'est le plus prestigieux, ça, il n'y a pas de doute.
03:37 Mais au bout du huit verres...
03:38 Non, ce n'est pas huit verres, non quand même, non, non, non, mais c'est à force
03:40 de goûter.
03:41 Et puis il y a tous les grands crus qui sont là, donc on goûte à tout.
03:44 Horizontal et vertical.
03:45 On va expliciter le titre, "la mariée qui portait des bottes jaunes", c'est Muriel.
03:48 C'est "la mariée portait des bottes jaunes".
03:50 Oui, mais c'était ma phrase.
03:51 "La mariée qui portait des bottes jaunes".
03:52 Non, parce que le titre c'est "la mariée portait des bottes jaunes".
03:54 Je sais, mais quand j'ai repris ma phrase...
03:56 Oui, mais vous mettez le "qui" dans le titre.
03:59 Ah, vous avez raison.
04:00 Alors on va respecter.
04:01 "La mariée portait des bottes jaunes", "la mariée", c'est Muriel.
04:06 Ça vous est venu comment ? Elle mord de rire.
04:08 Non, parce que c'est tellement magique un titre.
04:11 Vous enlevez un mot, vous en rajoutez un, ça ne marche plus.
04:14 Évidemment, mais je voulais savoir qui était cette mariée et pourquoi Muriel.
04:16 Muriel, c'est la mère des enfants qui abandonne un jour ses deux enfants devant la grille
04:20 du château.
04:21 C'est la fille du château, elle est partie parce qu'elle est tombée amoureuse d'un
04:25 journalier et elle s'est enchue avec lui.
04:28 Mes alliances.
04:29 Mes alliances mentales.
04:30 Sauf que non, ce n'est pas une histoire de mes alliances, parce que la mère, Aliénor,
04:32 elle est beaucoup plus fine que ça.
04:34 C'est beaucoup plus compliqué en fait.
04:36 On ne peut pas résumer mal.
04:37 Si ça fait 730 pages, ce n'est pas pour rien.
04:40 On ne peut pas résumer en quelques moments 730 pages.
04:44 Et Muriel, à un moment, a eu peur de se retrouver seule dans la vie avec ses deux enfants parce
04:49 que son mari, son amour, était parti.
04:51 Et prise de panique, elle épouse le pauvre Franck qui va être aimé par personne, ni
04:57 par les enfants, ni par elle, et qui va finir tragiquement.
04:59 Et pour montrer son désaccord vis-à-vis de...
05:02 Ne me lancez pas, ne me lancez pas Philippe.
05:05 Je ne vous lance pas.
05:06 Vous savez ce que je vais lancer ? C'est simple, je vais lancer une pause.
05:10 Catherine Pancol, la mariée.
05:11 Non, mais vous pouvez poser une question, je réponds.
05:12 Et vous savez quoi ? Non, vous ne pouvez pas répondre.
05:14 On réfléchit à ce qu'on va dire, on marque une pause, on revient.
05:16 Mais je n'ai pas répondu à la question.
05:17 Mais justement, les gens vont rester pour connaître la réponse.
05:19 Ça s'appelle un teaser, vous le faites.
05:21 Vous le faites, des fois ça s'appelle un cliffhanger dans un roman, vrai ou pas ?
05:24 Et vous en faites plein, plein, plein des cliffhangers dans ce roman.
05:26 Il y en a partout.
05:28 Europe 1.
05:29 La mariée portée des bottes jaunes, c'est le titre du dernier roman de Catherine Pancol
05:34 paru chez Albain Michel.
05:35 Catherine Pancol qui est l'invité de Culture Média jusqu'à 11h.
05:37 Et justement, chose promise, chose due, on va expliciter le titre.
05:40 Je vais lire un extrait, c'est au tout début.
05:43 Le jour de son mariage avec lui, elle portait un tailleur vert-pomme,
05:46 une violette, une voilette violette, des bottes en caoutchouc jaune,
05:49 un sac à main rouge cerise, un perroquet sur les marches de la mairie.
05:52 Comment ça vous est venu ?
05:54 Parce qu'elle fait un mariage d'oraison, parce qu'elle se dit "comment je vais lever mes enfants,
05:59 j'ai plus d'argent, j'ai plus rien".
06:01 Elle fait des ménages quand même, elle en est rendue à faire des ménages,
06:04 donc elle est un peu inquiète sur son avenir,
06:08 et elle va épouser le premier type qu'il va demander en mariage.
06:11 Et pour montrer sa désapprobation, parce qu'elle a fait un premier mariage d'amour,
06:14 et ça c'est pas un mariage d'amour, elle porte des bottes en caoutchouc jaune.
06:18 Parce que vous savez qu'au Moyen-Âge, le jaune c'était la couleur de la désolation, de la mélancolie.
06:23 - De l'infamie, exactement.
06:26 La preuve, on dit toujours "un jaune c'est un traître".
06:28 - Oui, exactement. - Ça existe toujours, on dit "les jaunes".
06:30 - C'est vrai, et l'étoile jaune qui vient aussi du Moyen-Âge.
06:33 - Vous dites que quand vous travaillez, vous devenez tous les personnages.
06:36 - Oui, je retombe en enfance pour les enfants, je monte à cheval pour Aliénor,
06:41 je deviens un homme assez puissant pour Ambroise, c'est très intéressant.
06:45 - Et alors certaines phrases, parce que parfois c'est raconté du point de vue de l'enfant,
06:48 par exemple quand vous êtes à l'arrière de la voiture, avec Muriel qui est devant,
06:51 et elle prend le point de vue, elle c'est Catherine Pancol,
06:53 prend le point de vue des enfants, il y a une phrase que j'ai adorée,
06:57 celle que j'ai lue, "le jour de son mariage avec lui, elle portait un tailleur verre-pomme".
07:02 "Le jour de son mariage avec lui", c'est un enfant qui dit ça.
07:04 Normalement on dit "le jour de son mariage", c'est comme quand on dit "c'est une copine à moi".
07:07 - Oui, oui. - Et je me suis dit "waouh, elle a un enfant, le jour de son mariage avec lui".
07:12 Vous vous en êtes-y rendu compte de ça ?
07:13 - Non mais je fais exprès, parce que je passe de la tête d'un personnage à l'autre.
07:16 - Bien sûr.
07:17 - Donc oui, je parle comme... là c'est India qui dit ça, sa fille, c'est la fille de Muriel,
07:22 qui raconte le mariage de sa mère, forcément.
07:24 Elle ne va pas parler comme une adulte.
07:25 - Vous aviez aussi un frère quand vous étiez petite,
07:27 plutôt vous avez eu une enfance avec votre frère,
07:29 est-ce qu'ils ont servi comme modèle à India et Louis ?
07:32 - Ça c'est très drôle, je m'en suis rendu compte à la fin du livre,
07:34 je me suis dit "mais ils viennent d'où ces deux enfants ?"
07:36 et après je me suis souvenu de mon petit frère et moi,
07:39 et c'est vrai qu'on ressemblait beaucoup à ces deux-là.
07:41 Mais je ne le savais pas en écrivant, je m'en suis rendu compte,
07:45 mais même après l'apparition du livre.
07:47 - Ah oui ?
07:48 Il vous arrive de galérer avec votre histoire, avec vos personnages ?
07:52 - Oui, ah oui, oui, la page blanche, l'horreur, l'horreur, ah oui.
07:56 - Mais est-ce que ça ne vient pas du fait que vous ne faites pas de plan ?
07:58 - Non, je pense que ça vient du fait...
08:00 - Parce que vous êtes très particulière, il faut dire, la manière dont vous travaillez Catherine Pancol.
08:03 - J'ai tout dans la tête en fait, je n'ai pas besoin d'avoir un plan.
08:06 Mais je pense que si j'avais un plan, je m'ennuierais tous les jours,
08:08 alors que là, comme je ne sais pas ce qui va se passer,
08:10 je vais au cinéma tous les jours voir ce que je vais inventer.
08:13 - C'est vrai ?
08:14 - Ça marche pour le lecteur et la lectrice aussi.
08:16 Comme moi, je ne sais pas ce qui va arriver, je pense qu'eux, quand ils lisent,
08:19 ils sont vraiment tenus en haleine.
08:21 - Vous étiez venue nous voir en 2019 pour votre 19e roman,
08:24 "Bad Bug", je ne me trompe pas ?
08:27 - Oui.
08:28 - J'ai eu peur de mettre le... Vous vous souvenez de votre passage ici ?
08:30 - Oui, très bien.
08:31 - C'était une histoire incroyable.
08:32 - Oui, je sais, je sais, je m'en souviens très très bien.
08:34 - Et vous savez pourquoi ?
08:35 - Oui, je sais très très bien.
08:36 - L'histoire de Rose Robinson, elle avait 29 ans,
08:38 elle était célibataire, chercheuse de CNRS,
08:40 elle travaille sur une luciole bien particulière,
08:42 il était question de sexualité,
08:44 il était question de plaisir féminin, de harcèlement.
08:46 Vous aviez comme toujours fait une longue enquête journalistique,
08:49 c'était le 6 novembre 2019, on est en Culture Média,
08:52 au micro, vous me racontiez comment et surtout pourquoi,
08:55 parce que c'était ma question,
08:56 vous étiez devenue journaliste.
08:58 - Moi je suis devenue journaliste à la suite,
09:00 parce que je travaillais, pour payer mes études,
09:02 je travaillais, donc j'étais inscrite dans une agence intérimaire,
09:04 et je suis devenue journaliste parce que j'en avais marre,
09:07 justement, de carrément me faire renverser,
09:09 les types ils vous renversaient,
09:11 et mon dernier boulot, le type m'a violée,
09:14 et là je me suis dit "je n'en peux plus",
09:16 et donc je suis allée le voir, je l'ai menacée,
09:18 je lui ai dit "vous me donnez 6 mois de salaire d'avance",
09:20 et j'avais tellement la rage,
09:22 que je suis sortie avec mon chèque et que je pleurais sur le trottoir.
09:24 - Pardon de dire ça, mais je ne m'attendais pas à cette franchise,
09:26 je ne m'attendais pas à ce que vous me racontiez comme ça, un viol avec Samy Jo.
09:28 - Parce que je pense que c'est le quotidien de beaucoup de femmes,
09:30 et que je pense que les...
09:32 avant on n'en parlait pas, il ne fallait pas en parler,
09:34 et c'était normal, c'était normal,
09:36 c'était la banalité des faits.
09:38 Maintenant au moins les femmes peuvent parler, et tant mieux.
09:40 - C'était la première fois que vous le disiez,
09:42 et depuis votre parole s'est libérée.
09:44 - Oui, parce que
09:46 je trouve que le mouvement "Me Too"
09:48 a fait...
09:50 on est obligé de parler,
09:52 mais on ne peut plus se taire.
09:54 Si vous vous taisez, vous vous passez du côté des violeurs.
09:56 Donc maintenant j'assume, et je raconte.
09:58 Et en plus je n'ai pas à avoir honte,
10:00 c'est ça, ça se renverse cette histoire.
10:02 - Je vais revenir à l'écriture.
10:04 - Oui, on va revenir à l'écriture.
10:06 - Chaque roman de vous se vend
10:08 entre 500 000 et 800 000 exemplaires.
10:10 Pour situer, un éditeur est très très content
10:12 quand il dépasse les 10 000.
10:14 Et vous dites qu'il y a une légende qui vous agace,
10:16 vous dites "la légende c'est Pancol écrit des best-sellers".
10:18 Et vous ajoutez comme si c'était facile.
10:20 - Non, ce n'est pas ça.
10:22 Moi avant, si je parlais de moi,
10:24 je dirais "Pancol écrit".
10:26 Voilà.
10:28 Il se trouve que ça rencontre
10:30 toujours beaucoup de gens, et il se trouve que...
10:32 Moi je pense qu'il faut être sincère
10:34 quand on écrit, et puis moi je travaille l'écriture
10:36 mais beaucoup, beaucoup.
10:38 Je ne pisse pas de la copie.
10:40 Je peux passer 5 heures sur 10 lignes,
10:42 vous voyez, donc quand on dit "Pancol écrit
10:44 des best-sellers", il y a un côté de...
10:46 "elle fabrique de la charcuterie, elle débite des tranches
10:48 de jambon". Non, non, non.
10:50 Je cherche mes mots,
10:52 j'ai énormément lu,
10:54 j'ai beaucoup de modèles dans la tête, et c'est ça qui m'énerve.
10:56 - Je suis d'accord avec vous.
10:58 Je partage cet énervement. Catherine Pancol,
11:00 qui est portée des bottes jaunes, on va parler
11:02 de séries, on va parler de musique, il y a 100 tas d'iPhone
11:04 à Phone qui vont arriver. On a encore un gros,
11:06 gros programme jusqu'à 11h. Culture Média
11:08 continue sur Europe 1.