Lab2051 économie circulaire dans la construction – Diagnostiquer son territoire - Nanterre Parc Sud & Neo-Eco

  • l’année dernière
Lors de l’atelier du 16 mars 2023 du Lab2051 dédié à l’économie circulaire, Neo-Eco et la mairie de Nanterre présentent la convention de recherche mise en place sur l’opération du NPNRU Parc Sud. Sur ce projet, Neo-Eco effectue une étude des ressources du territoire (matériaux, produits, déchets et acteurs) dans le but de définir une feuille de route pour l’économie circulaire et le réemploi.
Transcription
00:00 la mairie de Nanterre avant d'avoir Néo-Echo qui nous présentera le détail de la démarche
00:05 qui est mise en œuvre. Je vous laisse partager l'écran parfait. Merci Elsa.
00:09 Bon j'espère que vous le verrez parce que j'ai eu des problèmes de connexion,
00:13 j'ai pas pu voir la deuxième présentation de Rotor. Donc Nanterre c'est la ville préfecture
00:20 des Hauts-de-Seine avec 96 000 habitants, on fait partie de l'agglomération de Paris-Ouest
00:25 la Défense dans les Hauts-de-Seine. C'est donc une très grande densité urbaine, on est juste en
00:34 limite de la Défense qui est ici, avec un projet assez ambitieux sur le changement d'usage des
00:42 tournages. Les enjeux principaux de notre projet ont été d'allier un projet de rénovation urbaine
01:03 avec l'économie circulaire de la construction. Nous avons pu être accompagnés par Néo-Echo,
01:11 à qui je vais passer la parole.
01:14 Bonjour à tous, j'espère que vous m'entendez.
01:20 Alors, on t'entend un petit peu bas, mais on t'entend.
01:25 Je suis désolée, moi aussi j'ai des problèmes d'ordinateur donc j'ai dû mettre les écouteurs
01:29 et pour l'instant je pourrais pas faire mieux. Alors je vais essayer de parler de fort.
01:35 Est-ce que tout le monde voit bien la présentation ?
01:46 C'est bon de mon côté.
01:49 Parfait. Donc, comme le disait Elsa à l'instant, Néo-Echo, on est un bureau d'études spécialisé
01:57 dans la création de boucles d'économie circulaire. Donc ça veut dire que concrètement on accompagne
02:03 différentes maîtresses d'ouvrage à intégrer l'économie circulaire sur leur projet de déconstruction,
02:11 de réhabilitation, voire même de future construction à l'échelle d'un bâtiment,
02:16 mais aussi à l'échelle d'un territoire. Là, je vais vous présenter le cadre de notre étude
02:25 dans le cadre du projet Parcs Sud, et plus particulièrement de la ville de Nanterre,
02:32 par rapport à un projet macro. Donc une étude macro, qu'est-ce que c'est ? En fin de compte,
02:40 c'est d'étudier les gisements et les besoins d'un territoire et d'essayer d'identifier
02:47 comment vont se répartir dans le temps ces gisements et ces besoins, et identifier également
02:55 les acteurs et les potentiels trous dans la requête pour finalement en déduire une feuille
03:00 de route pour la mise en œuvre d'une économie circulaire territoriale. Je sais qu'aujourd'hui
03:08 on était particulièrement ciblé sur le réemploi. Ce qu'il faut savoir, c'est que dans le cadre
03:14 d'une étude macro, c'est très difficile de cibler le réemploi. Pourquoi ? Parce que,
03:19 comme on est à une échelle assez large, on va procéder par estimation. Je vais vous en parler
03:26 tout de suite. Mais donc, vous comprendrez vite que le réemploi, comme c'est énormément du cas
03:34 par cas, comme le disait Mickaël à l'instant, c'est assez difficile à échelle globale de
03:41 projeter ce qu'on va avoir comme élément de réemploi disponible dans les futurs projets
03:48 de déconstruction ou de réhabilitation. Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que la nuance entre
03:54 une étude macro et une étude micro, c'est qu'une étude macro va se concentrer sur une échelle
04:00 territoriale, tandis qu'une étude micro va se concentrer à l'échelle d'un bâtiment. Dans le
04:06 cadre d'un projet à l'échelle d'un bâtiment, on va avoir le fameux diagnostic PEMD, qui va recenser
04:14 les différents matériaux qu'on retrouve dans le bâtiment, à la fois en termes de grosse œuvre,
04:22 de seconde œuvre et tout ce qui est différenciation entre recyclage et réemploi, tandis que là on va
04:31 procéder en une principale phase d'estimation et ensuite les autres phases dont je vais vous parler
04:39 par la suite. Mais donc, la première phase, l'étude des ressources et des besoins à échelle
04:48 territoriale, l'objectif va être de répondre aux questions "quelles sont les matières premières
04:56 produites par les opérations de déconstruction et quels sont les besoins pour les futurs projets
05:00 de construction". Je vais vous expliquer juste ensuite comment on fait ça. La deuxième phase,
05:05 c'est d'identifier les acteurs locaux pour comprendre quelles sont les possibilités en
05:13 local pour répondre aux besoins des matières qui vont être produites, mais aussi s'il va y avoir
05:19 éventuellement des besoins de créer des nouvelles filières ou voir des plateformes de transformation
05:25 de stockage de matériaux pour répondre à ces gilements territoriaux. La phase 3, c'est d'étudier
05:36 un peu tout ce qui est technico-économique pour pouvoir, par rapport aux acteurs qui auront été
05:42 rencontrés juste avant, comprendre quelles sont les conditions techniques et financières
05:47 d'acceptation des matériaux par rapport à chaque filière et aussi mettre en avant l'intérêt
05:55 économique et environnemental d'intégrer une démarche d'économie circulaire à un chantier,
06:02 par rapport à un scénario qu'on appellerait classique. La quatrième phase, c'est là où on
06:11 va switcher vers une approche un peu plus opérationnelle. À partir de tout ce qu'on aura
06:16 identifié juste avant, on va proposer finalement une feuille de route pour appliquer cette démarche
06:27 de réemploi, de recyclage à l'ensemble du territoire. Et ensuite, la phase 5, c'est très
06:34 spécifique à Nanfer, c'est d'identifier les nuisances potentielles qui vont être générées
06:43 par l'ensemble des projets et des opérations, quelles quelles sortent qu'elles soient à travers
06:48 le territoire, identifier des solutions pour réduire ces nuisances et définir quels sont
06:54 les potentiels projets qui pourraient être induits, donc la création de plateformes,
06:58 la création d'ateliers, comment faire participer les habitants, les usagers du territoire.
07:05 Donc, je sais que c'est cette phase-là qui nous intéresse le plus aujourd'hui,
07:12 donc je vais m'attarder un peu plus sur celle-ci. À l'inverse du diagnostic micro dont je parlais
07:23 tout à l'heure, le diagnostic macro va chercher à recenser l'ensemble des déchets, si on peut dire
07:31 ça, mais nous on préfère parler de matières usagées parce qu'on considère qu'elles vont
07:37 devenir des futures ressources. Donc l'ensemble des matières usagées qui vont être produites
07:41 par les opérations, donc à la fois de déconstruction, à la fois de réhabilitation,
07:45 mais aussi tout ce qui est aménagement d'espaces publics. Donc dans ces flux-là, par exemple,
07:52 on peut considérer le béton, les métaux, mais aussi du coup aménagement d'espaces publics,
08:03 donc tout ce qui est enrobés, tout ce qui est terre et des blés. Et pour tout ce qui est des
08:08 besoins en reconstruction, ça va être finalement un peu les mêmes gisements, mais qu'on va essayer
08:16 de simuler par rapport aux objectifs du territoire, donc aux différents plans d'urbanisme et politiques
08:24 du territoire concerné. Et voilà, donc l'objectif ça va être un peu de schématiser à travers le
08:32 temps quels sont les déchets qui vont être produits et quels vont être les besoins dont
08:37 il va y avoir, et en fait de les mettre en parallèle et de clairement identifier s'il y a
08:43 des écarts ou si au contraire les gisements qui vont être produits vont facilement permettre de
08:48 combler les besoins entrant, comme on appelle, des futurs projets. Donc cette fameuse analyse
08:59 des flux, elle s'opère donc à échelle macroscopique, donc on va s'appuyer sur une
09:06 collecte de données. Donc la collecte des données ça va être quoi ? Ça va être les bases de données
09:12 nationales, l'identification de projets majeurs sur le territoire et donc le questionnement auprès
09:18 des bailleurs et promoteurs pour comprendre en fait l'ensemble de ces opérations, quelle est la
09:23 typologie, donc est-ce que c'est des constructions, réhabitation, construction, aménagement d'espaces
09:28 publics, etc. Quel est l'usage actuel du bâtiment ? Est-ce que c'est un logement collectif,
09:32 individuel, tertiaire, industriel, etc. Quelle est l'année de déconstruction ou de construction
09:38 prévisionnelle et quelle est la surface du bâtiment ou de l'espace concerné ? À partir de ça on va
09:49 travailler donc à établir une première estimation globale, sachant que donc on s'appuie aussi sur
09:59 nos retours d'expérience parce qu'on commence à en avoir pas mal et on va chercher à affiner le
10:05 plus possible ces premières estimations en allant réaliser des audits d'affinage et donc en ciblant
10:12 quelques bâtiments du périmètre qu'on considère comme représentatifs de l'ensemble des opérations.
10:20 Donc là je parle bien pour uniquement tout ce qui est affinage des gisements produits,
10:26 pas pour les besoins parce que ça ça ne existe pas donc on ne peut pas l'auditer.
10:31 Et donc dans ces cas là on va aller auditer par exemple deux trois bâtiments comme si on faisait
10:40 un diagnostic micro, comme un diagnostic POMD sauf qu'il va pas y avoir de rapport de rendu,
10:45 ça va vraiment juste être remesuré les flux pour lesquels on s'intéresse et comparer avec
10:53 la première estimation globale pour définir des coefficients correcteurs et ajuster finalement
10:58 cette estimation globale. La deuxième phase donc l'identification des acteurs locaux,
11:05 comme son nom l'indique on va essayer de recenser à travers notamment des outils comme Opalis dont
11:12 on parlait tout à l'heure, quels sont finalement les filières ou les solutions locales pour les
11:19 différents gisements qu'on va retrouver sur l'ensemble du périmètre. Donc on va cibler à
11:24 la fois les solutions de recyclage mais aussi bien sûr de réemploi, voire en dernier lieu les
11:30 solutions de valorisation énergétique ou d'enfouissement. Tout l'enjeu ici aussi c'est
11:35 d'aller rencontrer ces acteurs pour avoir leur retour, comprendre qu'est ce qui permettra de
11:47 débloquer certaines solutions, quels sont les besoins du territoire et finalement quelles sont
11:52 les solutions pour lesquelles on n'a pas encore de solution. Et s'il faut donc mettre en place
11:59 des nouvelles filières ou par exemple des plateformes. Ce qui est vraiment important à
12:04 retenir aussi c'est que dans cette phase on va définir le besoin de créer de nouvelles solutions
12:11 locales. C'est qu'on va jamais venir préconiser la création de nouvelles entités qui vont venir
12:18 concurrencer celles déjà existantes. C'est vraiment important de venir en complément des compétences
12:24 manquantes d'un territoire et pas créer la concurrence justement en plus parce que c'est
12:29 pas l'objectif. Ensuite on a la phase technico-économique, ça c'est assez classique,
12:37 on va prendre différents scénarios. En général on va prendre un scénario qu'on considère comme
12:41 gestion classique d'un chantier à l'heure d'aujourd'hui et on va proposer un ou deux scénarios
12:48 économie circulaire. Par exemple là pour le béton on a considéré une valorisation des éléments
12:56 en béton en VRD et en granulat type 1, donc béton de reconstruction. On va pour chaque sous-poste
13:07 faire l'étude économique pour pouvoir démontrer l'intérêt et la pertinence d'intégrer une
13:17 démarche d'économie circulaire à un chantier. On se rendra compte qu'il y a des sous-postes
13:22 qui vont générer des coûts supplémentaires lorsqu'on fait de l'économie circulaire mais
13:30 que finalement ils vont être compensés voire surcompensés par la revente de matériaux ou
13:36 alors l'économie réalisée sur la gestion des matières. La feuille de route va s'appuyer sur
13:48 tous les résultats des phases précédentes et va donc avoir pour but de mettre en place,
13:54 finalement, de faire le point, la synthèse de la situation du territoire par rapport aux besoins,
14:03 par rapport aux gisements qui vont être produits. Est-ce qu'il n'y a pas des synergies possibles à
14:10 créer et donc est-ce qu'il n'y a pas des écomatériaux à développer ? Par exemple il va y
14:16 avoir beaucoup de déblés produits par des opérations de réaménagement d'espaces publics
14:24 et il va y avoir beaucoup de besoins en terre végétale. Est-ce qu'on ne peut pas utiliser
14:28 ces déblés pour faire de la terre végétale ? On va étudier ces possibilités-là et on ne va pas
14:34 développer forcément les écomatériaux mais par contre on va étudier le potentiel et l'intérêt
14:39 d'aller pousser des études plus loin en ce sens-là. Ce qu'il faut retenir surtout c'est que la feuille
14:45 de route c'est un plan d'action qui va permettre de donner une trajectoire au territoire en termes
14:52 d'intégration d'économie circulaire et le Mouclet c'est vraiment opérationnel. C'est-à-dire qu'on
14:57 était dans une phase d'étude et là l'objectif maintenant c'est de créer quelque chose qui va
15:01 savoir se mettre en place sur le territoire et rouler de manière autonome avec le temps.
15:10 Ça devienne finalement les pratiques habituelles. Enfin, ça c'est juste pour faire un schéma
15:18 global du fonctionnement des différents périmètres. Ce qu'on appelle les trois
15:24 périmètres d'un territoire c'est le périmètre producteur, donc ceux qui vont fournir de la
15:30 matière. Là en l'occurrence ça va être principalement les opérations de déconstruction.
15:35 Le rôle du périmètre producteur va être d'appliquer l'ensemble des préconisations
15:44 économie circulaire pour permettre aux matériaux d'être réemployés et recyclés. Ensuite il y a
15:50 le périmètre transformateur qui aura pour objectif de transformer ces matières usagées
15:56 en nouvelles ressources pour le périmètre débouché qui est le consommateur de matières,
16:01 donc les projets de construction par exemple, et dont le rôle sera d'ouvrir ces cahiers
16:07 des charges aux matériaux réemployés et recyclés. C'est vraiment très important
16:10 de comprendre que chacun a un rôle à jouer et que ça nécessite vraiment une coordination et
16:16 une coopération pour finalement refermer cette boucle d'économie circulaire. Voilà,
16:25 n'hésitez pas si vous avez des questions. Je voulais juste revenir sur les enjeux
16:31 en tant que maître d'ouvrage. Je vais repartager le schéma d'ensemble, Marine.
16:40 Oui.
16:41 Je pense que ce qui était important c'est d'avoir été lauréate de cette AMI,
16:51 ça a permis aussi une alculturation auprès des maîtres d'ouvrage et de les embarquer.
16:56 Donc dans cette démarche d'économie circulaire de la construction, sans les financements des
17:03 études qui vont permettre d'avoir des premières bases d'informations sur les bâtiments,
17:09 il n'aurait pas été possible d'amorcer cette dynamique d'économie circulaire de la construction.
17:15 Du point de vue des maîtres d'ouvrage, on a trois enjeux, trois défis à relever. D'une part,
17:23 on a un coût, je l'ai dit impérapudement, excusez-moi, il y a une partie des tours qui
17:28 changent d'usage, donc ils ne seront plus de logements sociaux, ils vont faire l'objet de
17:31 travaux très lourds, et quelques démolitions, 285 démolitions au total dans le quartier.
17:37 Et on a identifié un poste de risque très important dans le chantier, qui est le
17:45 désamientage. Et donc pour nous, on a un enjeu aussi à peut-être avoir une boucle d'économie
17:52 circulaire qui permette de réemployer des matériaux amiantés, c'est un des enjeux qu'on
17:57 souhaiterait pouvoir soulever et traiter dans le cadre de cette AMI. On a également une perspective
18:07 mémorielle, puisqu'en fait l'ensemble des tours nuages conçus par Émile Aillaud, ainsi que les
18:13 espaces publics, font partie d'un patrimoine remarquable de l'architecture contemporaine,
18:19 l'architecture du XXe siècle. Et donc dans une certaine mesure, on souhaiterait pouvoir
18:25 conserver certains éléments mémoriels, patrimoniaux, dans le cadre de ces chantiers.
18:29 Et enfin, on a aussi à l'échelle du quartier du NPRU, on a beaucoup d'investissements sur les
18:36 équipements publics. Et donc on a identifié cet enjeu de pouvoir lever des difficultés peut-être
18:44 assurancielles pour avoir des matériaux de réemploi dans la construction d'équipements
18:49 publics qui répondent à des normes très strictes d'accueil du public ERP et aussi incendie.
18:55 Voilà, et donc dans la démarche globale, on a un volet d'innovation qui est lié aux espaces
19:02 publics mais qui sera exposé dans un autre groupe de travail. Et dans ce cadre-là, en fait,
19:08 chaque maître d'ouvrage va procéder à ses diagnostics ressources par bâtiment concerné
19:16 par le projet en rue, avec ce chapeau global, l'étude de métabolisme urbain qui est menée
19:22 par Néo-Eco. Merci infiniment Elisabeth Wattie de la mairie de Nanterre et Marine Razou de Néo-Eco
19:34 pour cette présentation très intéressante.

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