Il Boemo, le biopic du compositeur Josef Mysliveček

Europe 1

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Transcript

00:00 - Du cinéma et de la musique avec vous Olivier, rebonjour !

00:02 - Rebonjour Philippe !

00:03 - Votre indispensable forcément avec nos invités, ça ne pouvait être autre chose qu'un film musical.

00:08 - Il s'appelle "Il bohémo"

00:09 Il bohémo !

00:11 Il...

00:12 Bah pas du tout !

00:12 - Oulala !

00:14 - On a fait de la musique !

00:15 - C'est un film...

00:16 - Il nous arrache !

00:17 - Attendez, c'est la première fois que je vous fais écouter mon bel organe !

00:20 Effectivement c'est un film avec de la musique à l'intérieur, de la musique classique,

00:24 mais ce film c'est surtout le portrait d'un grand compositeur,

00:27 d'un maestro de la musique baroque qui est tombé,

00:29 mais alors dans les oubliettes d'Emmanuel de Musique.

00:32 * Extrait de "Il bohémo" *

00:37 C'est autre chose que ma petite chanson ça !

00:39 Il bohémo c'est son surnom dans la Venise du 18ème siècle.

00:43 Pourquoi "Il bohémo" ?

00:44 D'abord il est né en Bohème-Moravie,

00:46 donc c'est un bout de l'actuel Tchéquie,

00:48 et puis on le surnommait comme cela surtout parce qu'en vérité

00:51 il a un nom absolument imprononçable pour le commun des Italiens.

00:53 * Extrait de "Il bohémo" *

00:55 - Ecco !

00:56 Tu s'appelles Miss Liceciate ?

00:58 - Miss Levecciac.

01:00 - Voilà, Miss Levecciac.

01:01 Joseph Liceciac.

01:02 Compositeur...

01:03 Non, "Il bohémo".

01:04 Compositeur extraordinaire qui a été l'un des compositeurs

01:06 les plus prolifiques et les plus célèbres de son vivant.

01:09 Il a été joué partout en Europe, sauf qu'à la même époque

01:11 il y a un petit prodige dont on parle beaucoup

01:13 et qui va lui voler la vedette pour la postérité, Mozart.

01:16 Un autre compositeur venu du Nord et que

01:18 les cours d'Europe, les cours de rois donc vont s'arracher.

01:22 * Extrait de "Il bohémo" *

01:27 - Allez, Wolfgang, ça suffit, arrête d'humilier tout le monde.

01:30 Il bohémo, lui, n'a pas été le favori de la cour.

01:32 En revanche, il savait faire la cour aux dames richissimes de l'époque.

01:35 Alors le bonhomme était un peu coquin,

01:37 c'est un peu le donjouan de la baguette d'orchestre

01:39 et ces dames qui étaient influentes,

01:42 elles n'étaient pas choisies au hasard,

01:43 elles lui ont surtout permis des rencontres

01:45 et d'obtenir des financements pour écrire sa musique

01:46 et surtout pour financer son travail.

01:48 Parce que soit vous êtes financé par la cour,

01:50 soit par l'église à l'époque, soit rien.

01:53 Lui, il était un peu freelance.

01:54 Et c'était pas... Non mais c'est vrai, c'est comme ça qu'il fonctionnait.

01:57 C'était pas l'habitude de l'époque, donc il a donné de son corps.

02:00 * Extrait de "La chute" *

02:04 Alors la chute, vous avez pas compris que c'était une chute

02:07 parce que c'est de la radio forcément.

02:08 La chute, ou plutôt le revers de la médaille...

02:10 * Rires *

02:11 Le revers de la médaille, c'est qu'il a attrapé

02:14 ce qu'on appelait la maladie des libertins.

02:16 La syphilis, qui a fini par le défigurer atrocement,

02:19 l'obligeant à porter un masque de cuir.

02:20 Il a d'ailleurs terminé dans une misère absolue, ça vous fait marrer.

02:23 Mais c'est vrai, Philippe Vandelle.

02:24 - Non, c'était le "ah oui" d'Anissa qui m'a fait marrer.

02:27 - Ah oui, c'est Philippe Vandelle, la fameuse.

02:29 - Bah oui, bien sûr.

02:31 - Mais le récit de sa conquête de Venise est absolument passionnant.

02:34 Récit inédit qui montre l'envers du combat,

02:36 parce qu'en fait, ça a été un combat.

02:38 Un combat d'imposer sa musique, son style, ses choix,

02:40 dans un univers ultra codé, ultra riche, ultra exigeant,

02:44 mais ultra changeant aussi.

02:46 Dans ce portrait, il y a un petit côté

02:48 "eyes wide shut" à l'opéra,

02:50 qui n'est pas tout à fait pour tous les enfants.

02:52 - Ah oui ? - Bah oui.

02:53 Il y a du souffle, il y a pas mal de musique.

02:55 Ilbo Hemo a tout de même composé, je vais terminer là-dessus,

02:57 dans sa carrière, 26 opéras et près de 85 symphonies.

03:01 Et Mozart l'adorait.

03:02 - Moi aussi, vous m'avez laissé un nom pas facile à prononcer.

03:09 Ilbo Hemo, signé de ?

03:11 - Petre Vaklav, qui est quelqu'un que j'aime beaucoup.

03:14 - C'est un français ?

03:14 - Non du tout, il est tchèque.

03:16 - C'est le seul récitateur tchèque.

03:17 - Et je suis ravie que vous parliez de son film. Bravo.

03:20 - Vous l'avez vu ?

03:21 - Non, il m'a invité à un avant-première, je pouvais pas,

03:23 mais je vais me précipiter pour le voir,

03:26 parce que ça m'intrigue beaucoup.

03:28 - Christophe Barretier ?

03:29 - Oui, j'avais une question pour Olivier,

03:32 parce que quand on le dit comme ça, c'est un film...

03:35 On a fait des films comme "Amadeus",

03:36 qui était des grands compositeurs, qui était très luxuriant,

03:39 un petit peu aussi comme "Sur les ténors",

03:41 là c'est un film de quelle catégorie ?

03:43 - Alors si je vous dis "Amadeus",

03:45 on est près d'"Amadeus", mais c'est pas tout à fait la même chose non plus.

03:47 La comparaison "Amadeus", c'est vraiment le Graal pour...

03:51 - Est-ce qu'on s'est dit "c'est une super production" ?

03:53 - C'est plutôt du gros budget, c'est plutôt très beau.

03:56 Il y a 200 personnes dans des opéras, qui sont magnifiques,

04:00 il y a des décors et des costumes qui sont incroyables.

04:03 - Dans le même genre, je viens de voir "Marinelli" aussi,

04:05 qui était un GSM, il a eu pas mal de prix.

04:09 - Je ne sais pas.

04:10 - J'ai regardé, il est...

04:12 - Moi je lui donne un prix.

04:13 Du film coquin de l'année.

04:16 - Ah oui, d'où le côté "eyes wide shut" et on parlera pas de syphilis avec Vanessa !

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