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Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.

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Transcription
00:00Et plus près de chez nous, à l'Assemblée, la Commission des finances étudie donc l'examen de ce projet de loi de finances, ce budget,
00:06premier volet, celui des recettes, dans une ambiance électrique.
00:10Alors avant d'en parler, on va écouter Jean-Philippe Tanguy, député Rassemblement National de la Somme.
00:14Il était l'invité ce matin d'RTL. Pour lui, le gouvernement reste dans l'addiction à la dépense publique.
00:19Nous sommes, une fois de plus, le principal parti d'opposition.
00:22On n'a pas à se soumettre à M. Barnier. Par contre, pour l'intérêt national, vu la crise budgétaire,
00:26on peut négocier, on peut faire des efforts. On a présenté un plan concret très détaillé,
00:31sur lequel d'ailleurs, pour le moment, je n'ai pas vu spécialement de critiques ou de remarques
00:34des macronistes ou des amis de M. Wauquiez. Maintenant, la balle est dans leur camp.
00:38Est-ce que, oui ou non, ils sont capables de prendre en compte nos critiques et nos propositions positives ?
00:44Je suis assez pessimiste parce qu'hier, en Commission des finances,
00:46je dois dire que je n'ai senti des parlementaires wauquiezistes ou anciens plus ou moins macronistes,
00:52aucune volonté de dialogue et aucune volonté de vraiment changer les choses.
00:55On est vraiment toujours dans l'addiction à la dépense publique et dans le comme avant.
01:00On a l'impression vraiment que les députés ne se sont pas réveillés.
01:03Voilà, une addiction à la dépense publique. Hier, les députés ont voté l'augmentation des impôts pour les plus aisés,
01:08mais ils ont retiré le délai de trois ans. Donc, ça veut dire qu'elle est pérennisée, cette taxe.
01:13Et puis, ils vont réécrire le texte afin de limiter la possibilité d'optimisation fiscale pour les foyers concernés.
01:19Oui, il risque de déchirer en musculaire quand même pour le RN parce qu'un parti d'opposition
01:25n'a-t-il pas voté la censure ? Et donc, il faudra voir la manière dont le RN, dans la toute prochaine période,
01:32va se comporter, notamment sur le budget qui passera très certainement avec un 49-3,
01:37mais ce qui peut amener de nouveau un moment parlementaire où on verra qui soutient ou qui ne soutient pas le gouvernement.
01:43Ça, c'est la première dimension. La deuxième dimension, c'est qu'il se passe quelque chose de totalement inédit.
01:49La commission des finances de l'Assemblée nationale va donc se transformer en commission d'enquête
01:59avec les pouvoirs dédiés à une commission d'enquête parlementaire, qui sont des pouvoirs très importants.
02:04On l'avait vu sur l'affaire McKinsey, sur l'affaire Benalla, et avec la nécessité de faire la vérité sur ce qui s'est passé,
02:12qui n'est pas simplement un simple dérapage budgétaire.
02:15C'est peut-être une affaire d'Etat, on en a parlé sur Europe.
02:17Deux points de PIB, 50 milliards, avec très certainement quelque chose qui s'est passé sur les six derniers mois,
02:25sur lesquels il faut faire la vérité, parce que c'était un moment électoral aussi, pendant la période des européennes et des législatives.
02:33Il y a là quelque chose d'intéressant à suivre, notamment sur le témoignage de l'ancien ministre des finances Bruno Le Maire,
02:42qui ne pourra plus s'en sortir par des messages un peu à double détente.
02:47Et là aujourd'hui, il dit qu'il va dire sa vérité. Il jure qu'il va dire sa vérité.
02:55Il y a un article du Monde qui révèle qu'en février, Emmanuel Macron aurait sermonné Thomas Cazenave, le ministre délégué chargé des comptes publics,
03:01lorsque ce dernier, sur une autre radio, avait évoqué la piste d'une non-revalorisation des retraites au niveau de l'inflation.
03:09Il va falloir faire le ménage ?
03:11Bah oui, je pense que c'est inévitable.
03:13Y a-t-il eu une volonté d'Emmanuel Macron de cacher la vérité ? Voilà la question qu'on peut se poser.
03:17En tout cas, je sais qu'il y a un et un seul responsable, un et demi.
03:21C'est le président de la République, c'est lui qui décide, il ne faut quand même pas se raconter l'histoire. C'est lui et lui seul.
03:27Ensuite que monsieur, comment s'appelait le ministre des finances, Bruno Le Maire, est décidé de rester, ça je ne le comprends pas,
03:36parce qu'il a obéré, à mon avis, l'avenir de sa carrière politique, alors que c'est un garçon de qualité et qui mérite sans doute mieux que ce qui va lui arriver.
03:43Il va être obligé de justifier une espèce d'attitude passive à l'égard des dictates du président de la République.
03:49Écoutez, les élections européennes, moi je veux bien que les élections européennes on leur prête un rôle éminent,
03:57mais elles ont toujours été perdues par le gouvernement au pouvoir et ça n'a jamais empêché personne de dormir.
04:02Les législatives qui ont suivi, c'est monsieur le président de la République tout seul qui les a décidées, personne ne l'a contraint.
04:10Donc en réalité, ce que personne n'ose dire et ne veut dire, parce qu'il ne comprend pas, depuis maintenant quasiment un an et demi, voire deux ans,
04:17les décisions du président de la République sont incompréhensibles.
04:20Donc on va voir ce qui va arriver, moi je n'en sais plus rien.
04:25Il faut rappeler la manière dont traditionnellement cela se passe.
04:31Un budget est construit sur des estimations, des curseurs économiques qu'on met plus ou moins, dont l'un d'entre eux est l'estimation de croissance,
04:41ce n'est pas le seul, mais quand les choses ne vont pas dans la direction qui était prévue, il y a la possibilité d'aller vers une loi rectificative.
04:49Un budget rectificatif qui se permet de se remettre dans les clous.
04:55Le fait qu'il n'ait pas enclenché cette loi rectificative alors que les services de Bercy, six mois avant, en disant attention il faut mettre le frein,
05:05les recettes fiscales ne rentrent pas et nous sommes dans une dépense publique que nous ne maîtrisons plus,
05:10et après on nous dit qu'il faut faire un effort de 60 milliards.
05:13Les gens ne comprennent rien.
05:16Voilà qu'on nous demande de faire des efforts, je voyais ce qui va tomber par exemple sur l'alternance, c'est dramatique pour un très grand nombre de PME,
05:25et ceux qui leur disent qu'il faut faire des efforts étaient aux manettes sur un moment où il aurait fallu justement maîtriser le budget.
05:32Ça fait un bout de temps que ça dérape quand même, reconnaissons-le.
05:35C'est vrai, je suis d'accord avec vous, il y aura sinon des sanctions, du moins un constat politique qui condamnera les auteurs de cette dépense.
05:45Macron est en Elysée, tandis que lui il échappera à la sanction politique.
05:48Je l'ai dit tout à l'heure, il échappera à rien parce qu'on verra ce qui arrivera.
05:52Il ne peut pas se représenter.
05:53On le sait déjà, mais s'il est tout seul et qu'il n'a plus vraiment de pouvoir, ça sera pour lui probablement plus pénible que n'importe quoi d'autre.
06:01Le problème est qu'en réalité ce pays, je veux bien que Macron ait largement dérapé sur les 18 derniers mois ou deux dernières années,
06:09mais ce pays, ça fait maintenant des années qu'il se raconte des craques quand vous regardez bien les courbes, cher ami,
06:15et qu'on mange notre pain blanc sans savoir qui va le payer.
06:18Donc maintenant, l'heure est arrivée, il va falloir commencer à se serrer un peu la ceinture.
06:23Tous, je dis bien tous.
06:25Oui, Jean-Claude Assier, Olivier Lartigolle, gardez-en un peu sous la chaussure,
06:33parce que dans quelques instants, on va écouter Gérard Larcher, l'invité ce matin de Sonia Mabrouk.
06:37Il a réagi aux propos attribués à Emmanuel Macron sur la création d'Israël.
06:41Voilà, vous allez entendre un petit tac, la pluie est glissée même, à tout de suite.
06:44Vous écoutez Reupin, il est 13h43.

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