• l’année dernière
RSA sous condition : "J’y suis particulièrement hostile, comme toute la gauche. Le gouvernement, qui refuse de conditionner les aides aux entreprises, est dans un discours démagogique sur l’assistanat", rappelle Rémi Féraud, sénateur PS de Paris.

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Transcription
00:00 – Merci Rémi Ferroux de nous accompagner pendant cette première demi-heure.
00:02 Vous êtes élite Paris, membre du groupe Socialiste
00:04 et vous êtes également conseiller de Paris.
00:06 Et on va revenir sur ce qui s'est passé, cette explosion.
00:09 Dans le 5e arrondissement de la capitale, les recherches qui se poursuivent
00:12 pour retrouver une personne toujours portée disparue dans les décomptes.
00:14 Est-ce que vous avez plus d'informations ?
00:16 – Non, je n'ai pas personnellement plus d'informations,
00:19 mais je sais qu'une personne disparue est toujours recherchée.
00:25 Et puis s'est mis en place une véritable organisation de prise en charge des victimes,
00:36 des familles qui doivent être relogées, d'un quartier aussi qui a besoin
00:41 d'être soutenu, d'être conforté.
00:43 Moi je veux évidemment avoir une pensée pour les victimes,
00:46 pour leurs familles, pour leurs proches, saluer les secours
00:50 et l'ensemble des services publics qui se sont mis au travail
00:55 pour justement venir en aide aux victimes et aux habitants.
00:59 – Et les habitants sont relogés par la mairie ?
01:02 Il y a encore des habitants qui ne passent pas rentrer ?
01:03 – Les habitants qui en avaient besoin et qui en ont besoin
01:05 ont été relogés par la mairie, par les bailleurs sociaux.
01:09 Leur nombre n'est pas très important de ce que j'ai vu dans les chiffres,
01:14 mais bien sûr la tension qui leur est portée est très forte.
01:17 Et c'est à la mairie du 5e arrondissement qu'est organisée l'accueil,
01:22 la prise en charge.
01:23 Je pense aussi à la prise en charge psychologique
01:25 qui est un élément extrêmement important,
01:28 y compris pour tous les habitants du quartier qui sont en état de stress,
01:32 en état de choc et qui ont besoin d'accompagnement.
01:34 – Est-ce que vous avez plus de précisions sur l'origine de l'explosion ?
01:38 – Non, je n'ai pas plus de précisions.
01:40 Ce sont les enquêteurs, c'est la justice qui doit trouver
01:45 les causes précises de cette explosion.
01:47 Il semblerait que ce soit dû à une fuite de gaz,
01:52 à quel endroit, de quelle origine, je n'en sais pas plus.
01:56 Et par ailleurs, il n'y a pas non plus de certitude encore à ce stade.
02:00 Je pense qu'il faut faire vraiment confiance aux enquêteurs
02:02 et leur laisser le temps de faire leur travail sereinement.
02:06 – On va parler d'un autre sujet d'actualité,
02:08 on l'a vu dans le journal hier et aujourd'hui,
02:10 sont réunis à Paris à l'initiative d'Emmanuel Macron,
02:13 plusieurs dirigeants mondiaux, un sommet pour un nouveau pacte financier mondial.
02:17 L'objectif c'est d'aider les pays en développement
02:20 à lutter contre le réchauffement climatique, à faire face à la pauvreté.
02:23 C'est une bonne initiative d'Emmanuel Macron ?
02:25 – C'est une bonne initiative, oui.
02:28 Ensuite, il y a beaucoup de communication dans l'initiative,
02:32 parce qu'il n'y a pas de résultat concret à ce sommet.
02:35 Mais le fait qu'il y ait une mobilisation,
02:38 à la fois pour financer la transition écologique dans le monde entier,
02:43 pour soutenir les pays du Sud dans cette voie,
02:46 et pour essayer d'éviter l'augmentation de cette fracture Nord-Sud,
02:51 qui est un des éléments les plus inquiétants du monde d'aujourd'hui,
02:55 pour aider les pays du Sud à investir,
02:58 tout cela va dans le bon sens.
03:01 – Mais vous pensez que ça restera de belles paroles,
03:03 mais que ça n'aboutira pas sur des actes ?
03:05 On a vu déjà qu'il y a des aides du FMI qui vont être fléchées vers ces pays.
03:08 – Alors, du FMI, de la Banque mondiale,
03:11 mais on voit à la fois le retard pris ces dernières années
03:14 pour financer la transition énergétique,
03:16 il y a besoin de centaines de milliards d'euros d'investissement chaque année,
03:20 et puis on voit l'insuffisance des efforts.
03:23 Encore là, il n'y a pas de mesure à ce sommet,
03:26 il y a une mesure qui est envisagée,
03:28 qui est de taxation des émissions carbone du transport maritime,
03:32 c'est bien, mais tout cela est très insuffisant.
03:34 Et oui, d'une taxe sur les transactions financières,
03:38 sur le transport aérien,
03:41 et d'une taxation des grandes fortunes dans le monde entier
03:45 pour justement financer cette solidarité,
03:48 la lutte contre la pauvreté et la transition écologique de la planète.
03:52 – Mais Emmanuel Macron, il a dit hier,
03:54 "nous avons une taxe sur les transactions financières,
03:55 nous avons une taxe sur les compagnies aériennes,
03:57 nous avons mis en place les deux",
03:59 mais il déplore que le reste du monde ne suive pas.
04:01 Vous le suivez, vous, là-dessus ?
04:03 – Bien sûr, mais n'exagérons pas ce que la France a fait,
04:07 il embellit beaucoup la réalité,
04:10 et tout ne repose pas en effet sur Emmanuel Macron,
04:13 et que fait la France aussi pour engager un mouvement
04:17 qui soit beaucoup plus fort.
04:19 Il y a, comme souvent chez Emmanuel Macron,
04:21 plus de mots que d'actes,
04:23 mais là, en l'occurrence, la réunion de ce sommet
04:25 était une bonne initiative,
04:27 et il faut qu'on se mobilise, les politiques,
04:30 la société civile, les ONG,
04:32 l'ensemble des gouvernements qui veulent avancer
04:35 pour aller plus vite, aller plus loin.
04:40 On a déjà beaucoup de retard le temps presse.
04:42 – On va continuer à parler finances.
04:44 Vous êtes à la Commission des finances, Rémi Féraud,
04:46 le gouvernement qui a annoncé cette semaine
04:48 vouloir faire 10 milliards d'économies.
04:49 On va voir tout ça dans le détail avec Quentin Calmet.
04:53 [Musique]
05:00 – Bonjour Quentin.
05:01 – Bonjour Oriane, bonjour Rémi Féraud.
05:03 – Et Quentin, le gouvernement a fait de premières annonces
05:05 sur ses choix budgétaires des prochaines années,
05:07 en tout cas d'ici à la fin du quinquennat,
05:09 même dans les prochains mois d'air.
05:10 – Oui, la Première ministre est venue clore
05:13 ses assises sur la fiscalité, c'était lundi.
05:16 Le gouvernement qui dit avoir identifié déjà
05:18 10 milliards d'économies,
05:20 il vise un total de 12 milliards au total pour le budget 2024.
05:24 "Notre devoir collectif est désormais de protéger notre nation
05:27 contre la dette", a dit le ministre de l'Économie.
05:30 On comprend qu'il s'agit de tourner la page du quoi qu'il en coûte,
05:33 enfin de la tourner encore une fois,
05:34 puisque ça fait plusieurs fois qu'ils disent qu'il faut tourner cette page.
05:37 Mais plusieurs pistes, cette fois-ci, ont été avancées, Oriane,
05:39 par l'exécutif pour ce budget.
05:41 Regardez, on les a résumées.
05:43 Déjà, il y a la lutte contre la forte augmentation des arrêts maladie,
05:47 le contrôle des dérives, je cite là Bruno Le Maire,
05:50 des dépenses en médicaments, la fin des aides au logement
05:53 avec la fin du dispositif Pinel et la refonte du Préat0,
05:57 la fin aussi des avantages fiscaux sur certains carburants
06:00 et pour certaines professions comme les transporteurs routiers
06:03 ou les agriculteurs, Oriane.
06:04 Et quelles sont les réactions au Sénat sur ces premières pistes, Quentin ?
06:07 Eh bien écoutez, par exemple, sur ce plateau, Philippe Mouillet,
06:09 qui était à votre même place hier,
06:11 notamment sur la question des médicaments et de la santé.
06:13 Écoutez.
06:14 Explosion des arrêts maladie, dérive des dépenses en médicaments,
06:18 il veut faire des économies là-dessus, vous le suivez ?
06:20 Alors sur les arrêts maladie, la réponse est oui.
06:22 Sur le médicament, je suis beaucoup plus prudent
06:24 parce qu'il y a à la fois le niveau de prescription des médicaments,
06:27 mais à travers le financement des médicaments,
06:29 il y a aussi tout le financement de la recherche.
06:30 Donc voilà, on ne peut pas faire un résumé aussi rapide.
06:33 On connaît aujourd'hui, on n'a pas tenu Bruno Le Maire,
06:35 on connaît aujourd'hui les sujets sur lesquels nous devons regarder de très près,
06:39 mais le sujet de la santé doit être pris avec parcimonie
06:41 parce qu'on voit bien aujourd'hui que la santé va mal en France.
06:44 Oui, Oriane.
06:46 Et autres préoccupations font les sénateurs, Quentin,
06:49 le sort des collectivités locales.
06:50 Bien sûr, collectivités locales, toujours les sénateurs,
06:53 il y a beaucoup d'inquiétudes autour de ce sujet,
06:55 mais effectivement, en plus, dans le contexte d'un boycott
06:58 de ces assises de la fiscalité par les trois principales associations d'élus,
07:03 les maires de France, les départements et les régions,
07:05 ça a fait l'objet de quatre questions au gouvernement,
07:08 mercredi lors de la séance des questions d'actualité au gouvernement.
07:10 Écoutez un extrait d'une de ces questions des sénateurs
07:13 avec la communiste Cathy Apoursopoli.
07:16 Vous êtes incapable de travailler avec les collectivités territoriales
07:21 sur des sujets qui affectent leur quotidien,
07:24 y compris de dialoguer avec celles et ceux
07:28 qui chaque jour sont sur le terrain.
07:30 Je parle des élus locaux.
07:32 Voilà, Cathy Apoursopoli qui explique d'ailleurs
07:34 que les collectivités locales ont de plus en plus de mal
07:36 à boucler leur budget en cause.
07:38 La suppression de la taxe d'habitation il y a plusieurs années
07:40 et puis celle plus récente de la CVAE,
07:42 cette cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises,
07:44 on en avait beaucoup parlé lors des grandes réunions
07:48 de ces élus locaux à l'automne dernier.
07:50 Auriane, vous vous en rappelez,
07:52 les collectivités territoriales ont le sentiment
07:54 de perdre tout leur levier budgétaire.
07:57 Le gouvernement de son côté se défend en disant
08:00 que la prochaine loi de programmation va entériner en septembre
08:03 un nouvel effort de l'État plus important
08:06 que celui demandé aux collectivités locales.
08:08 Rémi Féraud, tout d'abord sur les premières annonces,
08:11 sur ces 10 milliards de réduction de la dépense,
08:14 qu'est-ce que cela vous évoque ?
08:16 C'est une bonne décision politique, elle est responsable selon vous ?
08:19 Vous voyez la contradiction ?
08:21 Il y a Emmanuel Macron qui dit hier
08:23 "il faut un choc de financement public"
08:25 pour financer la transition écologique dans le monde,
08:28 la lutte contre la pauvreté.
08:30 Et deux jours avant, 10 milliards de rabots sur les dépenses,
08:36 sur la santé, sur le logement.
08:39 J'ai trouvé ça ahurissant, même sidérant.
08:42 Et sur les collectivités locales,
08:44 qui sont déjà impuissantées aujourd'hui
08:48 par l'impossibilité d'avoir des ressources nouvelles,
08:52 le gouvernement qui veut leur faire faire des économies,
08:54 alors qu'on sait que partout dans le monde,
08:56 et c'est vrai en France aussi,
08:57 ce sont les investissements des collectivités territoriales
09:00 qui permettent de lutter contre le changement climatique
09:03 et d'organiser cette transition sur les territoires.
09:07 Donc il y a une profonde incohérence
09:09 dans la politique du gouvernement.
09:12 Et là, en l'occurrence, l'annonce de ces 10 milliards d'économies,
09:16 souvent de bout de chandelle, etc.
09:18 J'ai trouvé ça vraiment...
09:19 Ce n'est pas du tout ce dont notre pays a besoin.
09:21 – On va revoir les pistes évoquées par l'exécutif,
09:24 si vous le voulez bien,
09:25 puisque vous avez déjà évoqué le logement et les médicaments.
09:28 Est-ce que dans ces quatre pistes qui sont déjà annoncées,
09:31 il y en a que vous pourriez soutenir ?
09:33 Ou est-ce qu'elles sont toutes outrancières selon vous ?
09:35 – Il y en a une qui va dans le bon sens,
09:38 et ensuite il faut l'organiser.
09:40 C'est de mettre fin progressivement
09:42 à ce qu'on appelle les niches fiscales brunes.
09:44 Vous montrez vous-même la dernière.
09:46 Parce qu'il faut sortir justement de cette dépendance-là.
09:53 – Des énergies fossiles, oui.
09:54 – Donc c'est celle qu'il faut organiser.
09:56 Mais pour l'organiser, il faut aussi des ressources nouvelles.
09:59 Le refus absolu du gouvernement de mettre en place
10:03 taxation sur les hauts patrimoines ou sur les hauts revenus,
10:07 de remonter la fiscalité du capital,
10:11 eh bien il se prive des ressources dont on a besoin
10:14 pour organiser cette transition.
10:17 – Oui, on en revient toujours à cette question du ruissellement.
10:19 L'exécutif veut réduire le taux d'imposition
10:25 parce qu'il est parmi les plus hauts dans la zone euro en France.
10:29 – Quand vous additionnez l'ensemble des niches fiscales,
10:32 ça n'est pas la réalité.
10:34 L'exécutif ne veut pas renoncer à sa politique de l'offre.
10:39 Pourtant, elle ne marche pas.
10:41 Et de plus en plus d'économistes, très sérieux,
10:45 et qui n'étaient pas des opposants à Emmanuel Macron,
10:47 recommandent d'y renoncer au moins en partie.
10:50 C'est le cas du rapport Pisani-Ferry.
10:53 Il a été commandé par le gouvernement
10:55 et le gouvernement l'enterre immédiatement.
10:57 Alors que c'est vraiment la piste pour l'avenir.
11:00 – Dernière question, Quentin ?
11:01 – Une dernière question.
11:02 Vous en avez déjà un peu parlé sur les collectivités locales.
11:04 Qu'est-ce qu'on sait exactement de l'effort qui va leur être demandé ?
11:08 – Alors exactement, je ne sais pas, c'est au gouvernement de le préciser.
11:11 – Et pourquoi est-ce qu'elle boycotte ces assises ?
11:14 – Parce que la politique du gouvernement vis-à-vis des collectivités locales,
11:18 c'est toujours d'en faire un peu des boucs émissaires
11:20 et leur demander de réduire leurs dépenses.
11:22 Les collectivités locales, quand elles sont dettes…
11:24 – C'est pas ce que dit le gouvernement.
11:26 Le gouvernement dit qu'il a augmenté la dotation globale de fonctionnement
11:30 de façon inédite depuis des années.
11:32 – Ça, c'est ce qu'il dit, mais il a aussi réduit l'ensemble des ressources fiscales.
11:39 Il a privé de la taxe d'habitation, puis de la CVAE payée par les entreprises.
11:44 Et puis la compensation est bien prévue au départ, mais ensuite elle diminue.
11:48 Surtout, les collectivités sont privées de pouvoir augmenter leurs recettes
11:52 en étant aussi assises sur la richesse de leur territoire.
11:56 Donc que les trois associations d'élus, régions, départements, communes,
12:04 boycottent ces assises, c'est un signe très fort.
12:08 Je pense qu'il faut laisser les collectivités locales un peu plus libres,
12:12 et surtout libres ayant les moyens d'investir.
12:16 – Vous avez travaillé avec Gabriel Attal sur le budget 2024,
12:19 puisqu'il veut, comme l'année dernière, le co-construire avec les parlementaires.
12:23 C'est une bonne idée ? C'est la bonne méthode ?
12:24 – Le mot de co-construction est un peu abusif.
12:28 Mais quand le gouvernement consulte les parlementaires, leur présente ses pistes,
12:33 bien sûr, ça c'est le rôle du Parlement de participer au débat
12:40 et à la construction du budget, y compris en s'y opposant.
12:43 On a joué le jeu l'année dernière, et tant que le Parlement n'est pas contourné,
12:48 il n'y a pas de raison de ne pas participer au débat.
12:51 – Oui, une toute petite question politique,
12:52 mais est-ce que vous pensez que c'est un budget de droite
12:55 pour peut-être avoir une majorité au Parlement à l'automne pour le voter ?
12:59 – Je crois que c'est la ligne qui devient la ligne unique aujourd'hui
13:05 du gouvernement d'Emmanuel Macron.
13:07 Visiblement, ça ne suffit pas à convaincre les prères de voter à l'Assemblée.
13:12 Mais ça n'empêchera pas la gauche de porter ses propositions
13:18 et sa contestation d'une politique, en effet, de plus en plus clairement à droite.
13:21 – Gérard Larcher parle d'un risque d'accidentologie
13:24 pendant cette période budgétaire.
13:25 Vous partagez ça ? Vous vous attendez à un 49-3 ?
13:28 – Ça, c'est rentre dans le débat entre LR et la majorité présidentielle.
13:33 De toute façon, le gouvernement, je pense,
13:36 utilisera beaucoup de 49-3 à l'Assemblée pour faire adopter ses textes budgétaires.
13:41 La Constitution lui en donne la possibilité, ce qui serait…
13:46 – Et les LR menacent d'une notion de censure en cas d'utilisation du 49-3.
13:49 – Je l'ai entendu, ça rentre dans le débat entre eux.
13:52 Nous, notre objectif, à défaut de faire changer la politique du gouvernement,
13:57 c'est de montrer aux Français qu'il y a une alternative
14:00 et puis de porter des propositions constructives
14:03 en espérant qu'un certain nombre d'entre elles puissent être retenues,
14:07 notamment pour protéger les Français face à des coups budgétaires,
14:10 pour soutenir les collectivités territoriales.
14:12 C'est toujours très important au Sénat.
14:14 – Merci Quentin.
14:15 – Merci Auriane.
14:16 – A tout à l'heure.
14:17 – On revient dans le club, effectivement, on reparlera du fond de Marianne
14:19 et cette grande cause de la lutte pour la laïcité,
14:23 est-elle la grande perdante de cette affaire ?
14:26 – Effectivement, ce sera la question du club.
14:28 A tout à l'heure, Quentin, on va voir l'actualité dans nos régions
14:30 grâce à nos partenaires de la presse régionale.
14:32 On va au CERF, retrouver Antoine Compignes.
14:35 Bonjour Antoine, merci beaucoup d'être avec nous, journaliste à Lyon Républicaine.
14:39 Et Antoine, le conseil départemental de Lyon s'est prononcé
14:42 pour l'expérimentation du RSA sous conditions.
14:46 – Oui, bonjour Auriane, bonjour M. le Sénateur.
14:48 Hier, le conseil départemental de Lyon se réunissait
14:51 pour la dernière fois avant les vacances estivales.
14:54 Et le dossier du RSA sous conditions est revenu sur la table de l'Assemblée.
14:57 Lyon fait partie des 18 départements qui ont été retenus pour l'expérimentation.
15:02 Alors au départ, ça devait être que sur une partie du département.
15:05 Finalement, ça se fera sur l'ensemble du territoire,
15:08 en s'appuyant sur ce qui existait déjà,
15:09 le service public d'insertion pour l'emploi,
15:12 qui est déjà en place depuis plusieurs années.
15:14 D'ici la fin de l'année, ça va être à peu près 8 800 bénéficiaires
15:18 qui vont être contactés avant la mise en place des 15 à 20 heures
15:22 par semaine d'accompagnement vers l'insertion.
15:25 Donc le département pour ça va toucher à peu près 900 000 euros
15:28 de la part de France Travail pour cette phase de test.
15:30 Donc M. Ferro, je voulais vous demander votre avis sur le RSA sous conditions
15:34 que le Sénat va devoir étudier dans le cadre de la loi pleine emploi
15:38 au mois de juillet.
15:39 On sait qu'à gauche, le texte fait grincer les dents
15:41 car certains estiment qu'il s'agit d'un droit fondamental
15:44 et donc du coup d'une régression sociale.
15:48 Moi, je suis particulièrement hostile,
15:50 mais comme toute la gauche, je crois,
15:52 et comme tous ceux qui connaissent bien ces questions,
15:54 au RSA sous conditions, c'est même antinomique la réalité.
16:00 C'est que le gouvernement,
16:02 qui refuse de conditionner toutes les aides aux entreprises,
16:05 les niches fiscales,
16:07 veut là, et là dans un discours démagogique sur la cistana,
16:11 ce dont on a besoin pour le RSA,
16:14 c'est que tous ceux et celles qui y ont droit déjà le perçoivent,
16:19 en bénéficient, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
16:21 Il y a beaucoup de gens qui ne le demandent pas
16:23 alors qu'ils y auraient droit.
16:25 Et ce qu'il faut, c'est faire monter en puissance l'accompagnement,
16:28 mais non pas dans une logique punitive,
16:31 non pas pour retirer leur RSA aux gens qui ne s'y plairaient pas,
16:36 mais justement pour les accompagner vers l'insertion.
16:39 Et il y a tellement de situations personnelles
16:41 qui sont différentes parmi les bénéficiaires du RSA
16:45 que cela demande une toute autre politique
16:47 que celle du conditionnement du RSA.
16:49 Donc oui, nous allons nous battre contre cette volonté de stigmate.
16:55 – Mais le gouvernement ne dit pas autre chose que vous.
16:56 Il dit que ce n'est pas punitif,
16:57 que c'est pour aider justement les bénéficiaires du RSA
17:00 à revenir vers l'emploi,
17:01 et que finalement, c'est un retour à l'esprit originel du RMI.
17:04 – Il dit que ça n'est pas punitif et toute son approche est punitive.
17:08 Et que fait-il pour améliorer l'accompagnement ?
17:10 Aujourd'hui, les départements ne sont pas compensés par l'État
17:14 à la hauteur de ce qu'ils devraient être
17:16 pour justement la prestation du RSA.
17:20 Que fait-il pour que cet accompagnement monte en puissance ?
17:23 Pour des expérimentations comme territoire zéro chômeur de longue durée ?
17:29 Pour que justement les travailleurs sociaux soient plus nombreux
17:33 et plus de moyens pour accompagner les personnes ?
17:36 Non, c'est vraiment une optique complètement inverse
17:39 qu'il faut avoir si on veut aider les bénéficiaires du RSA à en sortir.
17:45 Toutes les études montraient,
17:46 je pense notamment aux travaux d'Esther Duflo,
17:49 que contrairement à peut-être à un préjugé, à une idée toute faite,
17:54 plus on aide les gens qui sont en difficulté sociale,
17:57 en situation de pauvreté,
17:58 plus elles ont des chances de sortir de cette situation à terme.
18:03 Donc mettre la tête sous l'eau encore plus
18:06 à des gens qui ne se prêteraient pas un RSA sous condition,
18:10 aux conditions qui seraient annoncées,
18:11 y compris parce qu'elles ne le peuvent pas,
18:13 je pense que ça aura des conséquences
18:16 qui ne feront qu'accroître la pauvreté
18:19 sans résoudre aucun des problèmes de notre pays
18:21 ou des bénéficiaires du RSA.
18:23 Vraiment, s'il y a un projet auquel j'espère le gouvernement renoncera,
18:27 c'est bien celui-là.
18:29 Antoine, vous avez eu vos réponses ou vous avez une autre question ?
18:32 Non, c'est très bien, merci beaucoup.
18:34 Vous avez notamment évoqué la question du financement.
18:36 On voit pour les départements que c'est une vraie question
18:40 de savoir comment ils vont être accompagnés dans la mise en place de tout ça.
18:44 Ça fait partie des points qui sont régulièrement débattus
18:47 au Conseil départemental de Lyon.
18:49 Donc on attend de voir un petit peu aussi de ce côté-là,
18:52 comment ça va évoluer et les discussions qui vont se passer au mois de juillet.
18:55 Oui, effectivement, véritable inquiétude.
18:56 On parlait des finances des collectivités locales tout à l'heure.
19:00 Oui, les collectivités locales ont besoin de moyens
19:02 et oui, leur action est utile et même absolument indispensable
19:06 en s'adaptant à la réalité de chaque territoire.
19:09 On regarde la Une de Lyon républicaine, Antoine.
19:11 C'est sur les inondations.
19:12 Un mois de pluie en quelques heures, c'est à la Une de votre journal.
19:16 Merci beaucoup Antoine d'avoir été avec nous ce matin et à très vite.
19:20 On termine en parlant des sénatoriales.
19:22 Rémi Féraud, vous allez conduire la liste.
19:26 Je ne dis pas du PS parce qu'on va voir justement qu'il y a des problèmes.
19:29 En tout cas, une liste de gauche à Paris, sauf qu'au sein du PS,
19:33 la direction vous appelle à une liste équilibrée.
19:35 Que leur répondez-vous ?
19:37 D'abord, j'espère en effet conduire une liste de gauche
19:41 investie par le PS et qui rassemble le plus largement possible.
19:46 Il y a aujourd'hui toujours des discussions avec les Verts qui sont en cours
19:50 mais on fait le rassemblement avec les communistes
19:53 et je l'espère là aussi avec Génération.
19:58 Moi, j'appelle tout le monde, y compris la direction du PS,
20:01 à être dans l'apaisement et dans la confiance.
20:06 On constitue une liste aux élections sénatoriales
20:10 qui représentent les élus locaux, en l'occurrence les élus parisiens.
20:14 On ne constitue pas à la proportionnelle des congrès du dernier congrès du PS
20:20 une liste. Cette liste, elle est équilibrée.
20:23 La preuve, elle a été largement adoptée par les militants socialistes
20:28 et les proches d'Olivier Faure à Paris n'ont pas présenté de contre-liste
20:33 au vote des militants.
20:35 – Sauf que maintenant, ils vous menacent d'une liste dissidente.
20:38 Qu'est-ce que vous dites de ça ?
20:39 – Je n'ai pas entendu ça.
20:40 Je n'ai pas entendu cela et j'espère que la direction du PS
20:44 n'en viendra pas là.
20:46 Pour le moment, il y a des discussions en cours.
20:48 J'espère qu'on trouvera un chemin pour être le plus efficace
20:52 électoralement possible.
20:53 C'est quand même ça l'essentiel.
20:56 En menant la liste telle qu'elle a été votée par les militants socialistes parisiens,
21:01 telle qu'elle est discutée avec nos partenaires de gauche
21:04 et quand on voit en plus la fracturation à droite
21:07 et l'explosion en je ne sais combien de listes des Républicains aujourd'hui,
21:13 eh bien c'est la liste la plus efficace électoralement possible.
21:17 On peut conquérir un siège de plus et faire élire une nouvelle sénatrice.
21:23 – Vous avez 7 sièges aujourd'hui, la gauche.
21:25 – Toute la gauche.
21:26 Et on peut faire élire une sénatrice qui est par ailleurs du courant d'Olivier Faure.
21:34 Si on nous fait aussi confiance,
21:37 si on ne vient pas remettre en cause le travail qui a été fait,
21:40 c'est l'appel que je lance aussi pour retrouver le chemin de la raison
21:45 ou plus exactement ne pas en sortir
21:48 et que le parti socialiste investisse la liste qui a été votée
21:53 par les militants socialistes parisiens.
21:55 – Donc vous dites clairement à la direction du parti socialiste
21:58 "si vous voulez avoir un élu pro-fort, il faut soutenir, il faut investir ma liste".
22:03 – Je crois que c'est vraiment la solution la plus efficace
22:07 pour donner à la gauche le plus de chances d'avoir le plus grand nombre de sièges.
22:13 – Que ferez-vous si vous n'avez pas l'investiture du parti socialiste ?
22:15 Vous irez quand même avec cette liste ?
22:17 – Je n'imagine pas ne pas l'avoir.
22:19 Je ne me situe pas…
22:21 Je sais que le pire est possible parfois,
22:23 mais je ne veux pas me situer dans cette hypothèse du pire.
22:26 – Vous le dites, vous continuez à discuter avec les écologistes,
22:30 les écologistes qui ont une liste avec Antoinette Gull et Yannick Jadot notamment.
22:36 Où en sont les discussions ?
22:38 – Il y a des discussions qui ne sont pas des discussions purement parisiennes.
22:42 C'est une discussion nationale avec les Verts.
22:45 Pour le moment, elle n'a pas abouti,
22:46 mais j'espère qu'elle va aboutir avant les vacances de l'été.
22:50 En tout cas, je sais que c'est l'objectif du parti socialiste.
22:52 – Ça veut dire que si elle n'aboutit pas nationalement,
22:54 elle ne peut pas aboutir qu'à Paris ?
22:57 – Je ne crois pas.
22:58 Je ne crois pas. En tout cas, la discussion, elle est nationale.
23:01 Et j'espère qu'elle pourra aboutir, parce que si elle aboutit,
23:05 il y aura des sièges supplémentaires pour la gauche au Sénat.
23:09 Et pour les socialistes, comme pour les communistes, comme pour les écologistes.
23:13 Donc la dernière fois, il y a…
23:15 – Donc selon vos calculs, si vous partez avec une liste gauche,
23:20 socialiste, Paris en commun et communiste,
23:22 et une liste à part écologiste, vous aurez 7 sièges.
23:25 Si vous fusionnez vos listes, vous en aurez 8.
23:27 – Si on fusionne nos listes,
23:28 on a de très bonnes chances d'en avoir 8 ensemble.
23:31 Et donc, c'est mon souhait.
23:32 – Au détriment de qui ?
23:33 Au détriment des Républicains ou au détriment du siège de Renaissance ?
23:36 – Ça, je ne le sais pas.
23:37 C'est les grands électeurs qui décideront le jour du vote.
23:40 Mais dans une proportionnelle à la plus forte moyenne,
23:43 plus votre score est élevé, plus vous bénéficiez de la plus forte moyenne
23:48 pour gagner le dernier siège à répartir.
23:52 – Il y aura donc une liste, en tout cas avec les communistes,
23:54 c'est sûr, peut-être avec les écologistes.
23:56 Est-ce que vous souhaitez, à partir d'octobre,
23:58 la création d'un intergroupe au Sénat, comme c'est le cas à l'Assemblée nationale ?
24:03 Entre la gauche, entre les différents groupes de gauche ?
24:05 – Un intergroupe sous forme de discussion,
24:07 comme on l'a eu d'ailleurs aux discussions et d'organisation collective,
24:11 comme on l'a eu sur la réforme des retraites au Sénat, oui bien sûr.
24:16 – Mais pas de nupe sénatoriale ?
24:17 – Non, de toute façon, il n'y a pas d'insoumis au Sénat
24:21 et je crois que chaque groupe veut garder son indépendance.
24:24 Mais que la gauche renforce ses combats communs au Sénat,
24:28 c'est toujours utile, même si franchement,
24:31 je trouve que ça se passe bien entre les groupes socialistes, écologistes et communistes aujourd'hui.
24:36 – Merci Rémi Féraud, merci beaucoup.
24:38 On suivra bien sûr cette campagne sénatoriale à Paris et ailleurs.
24:41 Merci d'avoir été notre invité ce matin.
24:43 Dans 20 minutes, dans le Club des territoires,
24:45 on parlera de laïcité telle menacée aujourd'hui dans notre pays
24:47 et l'affaire du fonds Marianne, a-t-elle abîmé la lutte contre le séparatisme ?
24:52 Ce sera le débat du Club,
24:53 mais d'abord on va accueillir notre prochain invité, Georges Sérignac nous rejoint.

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