Benoît Payan, maire de Marseille, invité de franceinfo ce samedi 24 juin 2023
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00:00 *Musique*
00:06 Bonjour Benoît Payan.
00:07 Bonjour.
00:07 Marseille, votre ville, sera la première à accueillir la flamme olympique, ça sera le 8 mai prochain.
00:12 On a encore un petit peu de temps mais on va déjà se mettre un petit peu dans l'ambiance
00:15 puisqu'on a appris hier le parcours de cette flamme olympique.
00:18 Ça va ressembler à quoi ? C'est une sorte de cérémonie d'ouverture avant l'heure
00:21 qui aura lieu à Marseille le 8 mai prochain.
00:23 Ça va être quelque chose d'extraordinaire, de magnifique.
00:25 Il faut imaginer que la flamme va partir d'Athènes.
00:27 Vous savez que Marseille est une ville fondée par les Grecs, par les phocéens, il y a 2600 ans.
00:32 Et donc il faut imaginer le Bélème, ce bateau absolument incroyable avec des Marseillaises,
00:36 des Marseillais, des écolières, des écoliers qui vont amener la flamme,
00:40 qui vont traverser la Méditerranée d'Athènes à Marseille.
00:42 Et le Bélème va entrer dans le port de Marseille de nuit le 8 mai.
00:46 Donc vous imaginez toute la flotte, toutes les Marseillaises et tous les Marseillais
00:50 qui vont accompagner la flamme.
00:51 Et la flamme qui arrive à l'endroit même où les Grecs sont venus fonder Marseille,
00:56 sont venus fonder Fossey.
00:58 Ça va être quelque chose de merveilleux et de grandiose.
01:01 C'est un moment qui va être populaire.
01:02 - Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est un trois-mains.
01:04 - C'est un très beau trois-mains, c'est un trois-mains qu'on n'a pas trop l'habitude de voir en Méditerranée
01:08 mais qui va être évidemment accueilli avec tous les honneurs possibles et inimaginables.
01:12 C'est aussi une cérémonie qui va être gratuite.
01:13 Je sais que par exemple certains veulent entrer dans la cérémonie d'ouverture,
01:16 c'est un peu compliqué mais à Marseille ce sera ouvert à tout le monde.
01:19 Vous serez tous invités.
01:20 Les Marseillaises et les Marseillais seront tous invités.
01:22 Ceci sur le Vieux-Port de nuit avec des animations, avec un feu d'artifice,
01:26 avec aussi des choses qui sont signifiantes sur les valeurs du sport, sur les valeurs de l'Olympisme.
01:30 Je ne sais pas si vous connaissez bien le Vieux-Port de Marseille
01:32 mais il se prête à une scénographie absolument merveilleuse.
01:36 Il y a des façades tout autour des bateaux, il y aura des projections d'images,
01:39 il y aura des projections historiques, de très grands rappels de ce qu'a été l'Olympisme et de ce qu'est cette ville.
01:44 - Avec l'Olympique de Marseille...
01:46 - Par exemple, vous voyez, vous avez noté la subtilité des choses.
01:50 On a un rapport à l'Olympisme qui est très particulier dans la vie.
01:53 - Juste une toute dernière chose sur ce sujet.
01:54 - Vous en prie.
01:55 - Des centaines de milliers de personnes qui pourraient venir, donc gratuitement.
01:58 On sait qu'à Paris, la question de la sécurité est essentielle.
02:02 Avec ces 400 000 personnes qui sont attendues gratuitement sur les quais, là aussi,
02:06 ça sera possible, gratuitement, des centaines de milliers de personnes à Marseille.
02:11 - Mais oui. Je ne vois pas d'ailleurs pourquoi le fait que ce soit payant ou pas,
02:14 ce ne soit possible ou pas.
02:16 - La sécurité, bien évidemment, la préfecture de police assura la sécurité.
02:20 C'est une fête. Il faut bien évidemment que les choses soient cadrées.
02:23 On a plutôt l'habitude d'accueillir de grands événements à Marseille.
02:26 Là, je trouve que c'est un événement majeur.
02:28 Il y en a un autre, on en parlera, je crois, un peu plus tard dans l'émission.
02:31 Mais la question de la sécurité est aussi pré-mondiale.
02:33 C'est quelque chose auquel on travaille.
02:35 Vous me demandiez comment ça va se passer.
02:36 Je vous raconte la scénographie et l'arrivée de la flamme.
02:38 Mais tout ça, il faut du temps pour le préparer.
02:40 Il ne suffit pas de se dire rendez-vous le 8 mai sur le Vieux-Port.
02:43 C'est quelque chose sur lequel on travaille déjà depuis longtemps.
02:46 - Emmanuel Macron sera de retour à Marseille lundi pour les suites de son plan Marseille en grand.
02:51 C'est la troisième fois qu'il se rend à Marseille dans le cadre de ce plan.
02:53 Il y restera trois jours.
02:55 C'est lui le maire de Marseille, en fait ?
02:57 - Je ne crois pas. Je crois que c'est lui le président de la République.
02:59 En tout cas, je suis maire de Marseille, pas président de la République.
03:01 Et l'inverse est vrai aussi.
03:03 Il va venir comme il est déjà venu.
03:05 Je trouve que c'est une très belle attention.
03:07 Je vois que vous faites une question un peu piquante, qui est très sympathique d'ailleurs.
03:11 Ça prouve qu'il a une attention particulière pour cette ville.
03:14 Vous savez, avec le président de la République, je ne partage pas un certain nombre de choses.
03:19 Nous n'avons pas les mêmes options politiques.
03:21 Nous n'avons pas la même inclinaison politique.
03:22 Nous n'avons même pas la même vision, quelquefois, de ce que doit être la société ou le pays.
03:26 Pour autant, on partage quelque chose de très fort.
03:28 Il y a quelque chose qui nous unit, et c'est cette ville.
03:30 Ça me donne la liberté de pouvoir le dire.
03:32 Quand ça ne va pas, je peux le dire. Je ne lui dois rien.
03:34 Je ne suis pas son affidé. Je ne suis pas militant dans son parti.
03:37 Mais j'ai aussi la liberté de dire que cette ville, il l'aime.
03:40 Il l'aime sincèrement.
03:41 Je sais que je peux déstabiliser, quelquefois, dans mon propre camp en disant ça.
03:44 Mais je ne peux pas lui enlever ça.
03:46 L'attention qui est portée à la ville, les efforts qui sont faits dans cette ville,
03:49 que je trouve légitimes, nécessaires, restent exceptionnels.
03:53 Quand on a décidé, en mars 2021, de lancer Marseille en grand,
03:57 il s'agissait pour nous, pour le président de la République, pour moi, pour les Marseillaises et pour les Marseillais,
04:01 de faire un grand plan de rattrapage.
04:03 Pourquoi ? Parce que les retards accumulés, pendant des années droite-gauche confondue d'ailleurs,
04:07 étaient tellement importants qu'il fallait que l'État vienne,
04:11 non pas au secours de cette ville, mais accompagner cette ville.
04:14 C'est une ville qui avait un retard structurel.
04:16 Et justement, on va en parler de ce retard.
04:17 Et c'est nécessaire de faire ça.
04:18 Et justement, en matière de sécurité, par exemple, à l'époque, il y a deux ans,
04:21 Emmanuel Macron promettait des milliards.
04:23 Il y avait beaucoup d'ambition, concrètement, aujourd'hui, en matière de sécurité.
04:26 Est-ce que les Marseillais voient le changement dans leur quotidien avec les moyens supplémentaires ?
04:30 D'abord, je dois dire que c'est la première fois depuis de très nombreuses années
04:34 que la ville gagne des policières et des policiers, des effectifs de police.
04:38 Jusqu'à présent, il y a 20 ans...
04:40 - 300 policiers supplémentaires, c'est ça, qui sont arrivés à Marseille ?
04:42 - Absolument.
04:43 Depuis 20 ans, chaque année, on perd des effectifs de police.
04:46 Et vous savez, quand pendant 20 ans, on perd des effectifs de police,
04:50 de la police de sécurité publique, de voie publique,
04:53 mais aussi de la police judiciaire, de la police scientifique, de la police financière,
04:57 ça marque.
04:59 Et on ne fait pas faire un changement de paradigme aussi rapidement que ça.
05:02 Et c'est depuis que je suis maire et depuis que le président de la République s'est engagé
05:06 et le ministre de l'Intérieur avec lui sur ces questions-là,
05:08 qu'on continue de gagner de la police sur le terrain.
05:10 Mais ça ne suffit pas.
05:11 La question de la police dans la rue ne suffit pas.
05:14 Elle apaise l'espace public.
05:15 Mais de quoi parle-t-on à Marseille ?
05:17 Évidemment, les éléments d'agression quotidienne, ça, il diminue.
05:23 Par contre, il y a une délinquance extrêmement violente liée au narcotrafic international.
05:28 - Voilà, des élections Sénat, des règlements de compte liés au trafic de drogue.
05:30 - On parle de quelque chose de complètement différent.
05:32 - Et le démantèlement des points de deal, c'est ça la bonne méthode ?
05:34 - La question, je ne suis pas technicien de la police,
05:37 mais si vous me laissez aller au bout de mon explication, je pense qu'on va réussir à avancer.
05:42 En vérité, ces points de deal, ces narcotrafics internationaux,
05:46 on peut y mettre toute la police qu'on veut, ça ne fonctionnera pas.
05:49 Ce n'est pas de la police de proximité qu'il faut.
05:51 Il faut des moyens de police judiciaire.
05:53 Il faut que toute la chaîne pénale fonctionne.
05:55 Pourquoi ? Parce que les chefs de réseau ne sont pas à Marseille,
05:58 ils ne sont pas dans les cités, ils sont cachés dans des paradis fiscaux,
06:01 ils sont cachés à l'international, ils blanchissent chaque mois les millions d'euros de la drogue.
06:06 Moi, je ne veux pas qu'on coupe une tentacule de la pieuvre, j'ai besoin qu'on lui coupe la tête.
06:10 Pour ce faire, qu'est-ce qu'il faut ? Il faut des magistrats, une gierce très forte,
06:14 il faut un parquet très fort, il faut des greffiers,
06:17 il faut des moyens pour que la justice puisse traiter les problèmes.
06:19 - Et ça vous l'avez à Marseille ?
06:20 - Ça arrive justement.
06:22 Justement, il faut renforcer le pôle judiciaire.
06:25 Il faut renforcer aussi la police judiciaire et la police d'investigation.
06:29 Bien sûr qu'on peut démanteler des points de deal, et c'est nécessaire.
06:32 Bien sûr qu'on peut essayer de courir derrière des chouffes toute la journée.
06:35 - Les chouffes, ce sont ceux qui guettent ?
06:38 - Les guetteurs, pardon.
06:39 - Sur les points de deal ?
06:40 - Au moins, tout le monde aura appris un mot.
06:42 Donc, bien sûr qu'on peut faire ça, mais ça ne suffit pas.
06:46 En fait, ce n'est pas sérieux si on imagine qu'il ne faut faire que ça.
06:50 Bien sûr qu'il faut le faire, mais il faut aller plus loin.
06:52 Et je crois que le chef de l'État, arrivant à Marseille, parlera de ces choses-là.
06:56 Et puis aussi, parce qu'il ne suffit pas de dire que c'est une question sécuritaire,
07:00 il faut aussi donner les moyens de l'émancipation aux gens.
07:02 Vous savez, parce que pendant 40 ans, on a été complètement abandonnés
07:07 par la droite et par la gauche et par tous les gouvernements successifs,
07:10 et qu'on a laissé s'installer une situation intenable.
07:13 On en paie les conséquences.
07:15 C'est pour ça qu'on investit des centaines de millions d'euros dans ces quartiers-là.
07:19 Et contrairement à ce qui est dit, parce que je veux aussi tordre le coup,
07:22 j'en profite d'être sur votre plateau, à une image absolument terrible,
07:25 à une mystification.
07:26 Cette ville serait un puits sans fonds dans lequel l'État, pendant des années,
07:29 aurait déversé des milliards et des milliards d'euros.
07:31 Mais qu'est-ce que c'est que cette mystification ?
07:33 C'est une ville où il y a moins de policiers qu'ailleurs par habitant,
07:37 moins d'agents municipaux qu'ailleurs par habitant, moins de pompiers,
07:41 moins d'argent pour les pompiers, moins d'argent pour les hôpitaux.
07:43 – Il y a au contraire un rattrapage à faire.
07:45 – C'est évident, vous savez, on est tellement loin que quelques fois,
07:47 on nous a oubliés. – On va parler de l'école aussi,
07:50 dans un instant, qui est un élément central aussi de Marseille en grand,
07:53 et de cette visite d'Emmanuel Macron dans deux jours dans votre ville.
07:56 8h40 d'abord, c'est le Fil info avec Sophie Echennes.
07:59 – Vladimir Poutine s'exprimera bientôt devant la nation
08:02 alors que la situation sans venime entre les militaires russes
08:05 et la milice Wagner pilotée par Evgeny Prigojin,
08:08 lui affirme que ses 25 000 hommes sont prêts à mourir.
08:11 Ce matin, l'armée promet de garantir la sécurité des combattants de Wagner
08:14 s'ils arrêtent leur rébellion.
08:16 10 jours après un naufrage qui avait fait plus de 80 morts
08:19 et des centaines de disparus au large de la Grèce,
08:21 un nouveau drame en Méditerranée.
08:23 Une embarcation de migrants à Chavire est cette semaine
08:25 au large de l'île italienne de Lampedusa faisant une quarantaine de disparus.
08:29 Monique Olivier, l'ancienne épouse de Michel Fournir,
08:31 est renvoyée aux Assises pour complicité dans l'enquête
08:34 sur la disparition d'Estelle Mouzat en 2003,
08:36 mais aussi sur l'enlèvement et le meurtre de deux autres jeunes filles
08:39 à la fin des années 80, Marie-Angèle Domesse et Johanna Parrish.
08:43 La grève est reconduite au journal du dimanche.
08:45 Ses équipes s'opposent à l'arrivée de Geoffroy Lejeune,
08:48 ancien journaliste de Valeurs Actuelles à la tête de sa rédaction.
08:51 Le journal papier ne paraîtra pas demain.
08:53 Toujours avec Benoît Payan, maire d'Hivergauche de Marseille,
09:06 Emmanuel Macron veut faire de Marseille un laboratoire.
09:08 Il avait lancé une expérience il y a deux ans dans une soixantaine d'écoles marseillaises.
09:12 Concrètement, c'était plus de liberté pour les proviseurs,
09:15 plus de liberté de recrutement, plus de moyens aussi
09:17 pour faire des projets pédagogiques innovants.
09:19 Deux ans plus tard, est-ce que ça marche, Benoît Payan, vous, sur le terrain ?
09:22 Qu'est-ce que vous avez constaté ?
09:23 Moi, quand j'ai travaillé avec le président de la République
09:25 sur la rénovation des écoles, je n'ai pas travaillé sur le contenu pédagogique
09:28 ou sur la liberté des directeurs d'école de pouvoir recruter.
09:32 J'y étais complètement opposé.
09:33 Et d'ailleurs, ça n'a pas fonctionné.
09:34 Non seulement ça n'a pas fonctionné, mais en réalité, ça n'était pas le cas.
09:37 Je parle du recrutement des enseignants par les directeurs.
09:41 Le Code de l'éducation s'y oppose.
09:43 Et donc, ça avait été un peu monté en épingle.
09:45 Ça n'a jamais tenu en place, en fait ?
09:46 Non, il y a des choses qui se sont passées.
09:48 Et d'ailleurs, moi, je ne souhaite pas simplement que ce soit une expérimentation.
09:51 Je souhaite que les moyens qui sont mis pour un apprentissage plus pointu,
09:54 pour une pédagogie différente, continuent.
09:56 Je crois qu'il y a des enseignants qui y tiennent beaucoup.
09:58 Je ne souhaite pas qu'on soit simplement sur une centaine d'écoles,
10:01 mais on a 480 écoles à Marseille.
10:03 Et je souhaiterais qu'on le fasse sur l'ensemble des écoles marseillaises.
10:06 Mais qu'est-ce qui ne marche pas, alors ?
10:08 Mais rien ne marche pas.
10:09 La question du recrutement par les directeurs d'école des enseignants,
10:14 ce n'est pas que ça ne fonctionne pas, c'est que c'était interdit.
10:16 Et donc, c'était surtout le point d'achoppement.
10:18 Vous avez commencé en disant que les proviseurs vont recruter.
10:21 Tout ça n'existe pas, en réalité.
10:23 Par contre, il y a en effet des choses qui sont innovantes et qui sont intéressantes.
10:26 Pas comme un laboratoire.
10:28 On n'est pas des rats de laboratoire.
10:29 À Marseille, on ne teste rien sur nous.
10:31 Mais il peut y avoir de l'innovation quand elle est partagée,
10:34 quand elle est entendue avec les enseignantes, avec les professeurs,
10:37 avec tout le corps enseignant, avec les parents d'élèves.
10:39 Ça, ça marche. Ça, ça a du sens.
10:41 – La liberté pédagogique avec des moyens supplémentaires.
10:43 – La liberté pédagogique, elle est encadrée par le code de l'éducation.
10:46 Et moi, je tiens à ce qu'on reste dans le code de l'éducation.
10:48 Mais il faut plus de moyens.
10:49 En effet, il y a des choses qui fonctionnent dans quelques dizaines d'écoles.
10:52 Et il faut l'étendre à toutes les écoles marseillaises.
10:55 Et puis ensuite, si on veut l'étendre au pays.
10:57 Moi, je n'y vois aucune objection.
10:59 – Il y a aussi cette question en ce moment qui fait débat.
11:02 C'est celle des abayas, ces robes longues considérées par certains
11:05 comme un signe d'appartenance à la religion musulmane.
11:07 Est-ce que vous, en tant que maire, vous avez constaté
11:09 la recrudescence de ce phénomène ?
11:11 – Non, j'ai surtout constaté que sur les plateaux de télévision,
11:13 on en parlait beaucoup.
11:15 Sur la réalité et dans la réalité du terrain, un peu moins.
11:17 Ce qui montre quelquefois d'ailleurs le découplage.
11:19 – Ce n'est pas un sujet pour vous ?
11:21 – Ce n'est pas un sujet à Marseille.
11:22 – C'est parce que la tension, ce n'est pas un sujet…
11:24 – Mais si on a envie de définir tous les sujets
11:26 qui peuvent être polémiques ou de tension, on peut le faire.
11:28 Y compris ici, sur votre plateau.
11:30 Ça n'est pas un sujet à Marseille.
11:32 Je ne l'importerai pas à Marseille.
11:34 Et y compris ce matin, je pense qu'on n'ira pas beaucoup plus loin
11:37 sur un sujet qui, à mon avis, à part faire de la polémique,
11:39 ne fait pas grand-chose.
11:41 – On en est où de la rénovation des écoles aussi à Marseille ?
11:43 – Justement, c'était tout l'enjeu de Marseille en grand.
11:48 C'est toute l'idée, c'est toute l'histoire de Marseille en grand.
11:50 On a déjà lancé, sur les trois premières années du mandat,
11:53 22 chantiers. Vous imaginez ce que c'est 22 chantiers d'écoles ?
11:56 – Ça sent le peu face au nombre.
11:58 – On en lance… Vous savez, pour lancer 22 chantiers,
12:01 à chaque fois des municipalités, 4 mandats.
12:03 Moi, je l'ai fait en 3 ans. 4 mandats, ça fait long, ça fait 24 ans.
12:06 Moi, je l'ai fait en 3 ans.
12:08 Et on en lance 30 à partir de l'année prochaine.
12:11 C'est-à-dire que sur les 3 prochaines années, c'est 30 chantiers de plus.
12:14 C'est-à-dire que d'ici la fin du premier mandat,
12:17 60 écoles auront été rénovées ou reconstruites.
12:20 C'est historique. Il n'y a jamais, jamais, jamais eu ça dans une autre ville.
12:24 Pas plus à Marseille qu'ailleurs d'ailleurs.
12:26 – En attendant, ça veut dire qu'il y a des élèves qui auront trop chaud cet été,
12:28 par exemple, si on a une calicule…
12:29 – C'est le cas dans beaucoup d'endroits. Qu'est-ce que je fais quand ça se passe ?
12:31 – Ils n'ont pas de classes, mais il y a peut-être des centres qui seront ouverts.
12:33 – Non mais ils commencent déjà à faire chaud. Ils ont classe et il fait déjà chaud.
12:35 Tout le monde a remarqué qu'on a des changements de température absolument phénoménaux.
12:39 Moi, je fais mon possible pour aller et pour parer au plus pressé,
12:43 en achetant des ventilateurs, en permettant une ventilation différente des écoles.
12:47 Toutes les écoles qu'on va construire, elles sont très particulières.
12:50 Pourquoi ? Parce qu'elles sont éco-responsables, elles vont être à énergie positive.
12:53 Elles sont toutes pensées pour pouvoir être opérationnelles pour les 50 prochaines années.
12:58 Elles sont toutes pensées pour les températures qui vont augmenter et qui vont exploser.
13:03 Elles seront végétalisées, on va désimperméabiliser les sols.
13:06 Elles sont faites avec des matériaux qu'on va acheter le moins loin possible.
13:09 Toutes ces questions environnementales, elles sont complètement intégrées
13:13 dans ce processus de rénovation d'écoles.
13:15 – Benoît Payan, l'explosion mercredi d'un immeuble dans le 5e arrondissement de Paris
13:18 rappelle le drame de la rue de Thivoli à Marseille.
13:20 C'était le 9 avril, en pleine nuit, une explosion au gaz
13:23 qui avait provoqué l'effondrement d'un immeuble.
13:25 Qu'est-ce qui a changé depuis ? Il y a eu notamment 300 délogés, il me semble, à l'époque.
13:30 – Oui, il y a des gens qui ont déjà retrouvé leur foyer.
13:34 On en est à 150 foyers qui ont pu rentrer chez eux.
13:38 Les autres sont pris en charge.
13:40 C'est quelque chose d'absolument terrible.
13:42 Je pense bien évidemment aux familles des victimes.
13:44 Il faut imaginer qu'à Marseille, on a eu des morts.
13:46 Et que ça a traumatisé cette ville.
13:48 Notamment, ça nous a rappelé les heures sombres de la rue d'Aubagne.
13:52 Et donc c'est une ville qui a été marquée par ces disparitions tragiques.
13:57 Et donc ça ravive des plaies.
13:59 Quand j'ai entendu cette explosion à la radio, j'ai écouté votre radio,
14:02 j'ai tout de suite envoyé un texte à la maire de Paris
14:05 pour lui dire que je pensais à elle parce que je savais par quoi elle allait passer.
14:08 Et les difficultés que les Parisiennes et les Parisiens auraient.
14:11 J'ai des amis aussi qui habitaient là.
14:13 Grâce… Il ne s'est rien passé pour eux et c'est très bien.
14:17 – Il y a toujours une moustape qui est portée disparue.
14:20 – C'est toujours quelque chose qui me bouleverse.
14:23 Parce que je l'ai vécu dans ma chair. Je l'ai vécu dans mon sang.
14:27 C'était quelque chose d'absolument terrible cette affaire à Marseille.
14:29 – Il y a une solidarité entre Marseille et Paris ?
14:31 Entre les habitants aussi, pas seulement entre les maires ?
14:33 – Il n'y a pas de sujet.
14:34 Vous savez, il peut y avoir une rivalité, Marseille-Paris.
14:36 Tout ça s'efface face au drame.
14:39 – La mairie de Marseille, vous, donc,
14:41 venez de retirer la gestion du château de la Busine.
14:44 Il n'est pas forcément connu des auditeurs,
14:46 mais c'est ce qu'on a appelé le château de ma mère.
14:48 La mère, en l'occurrence, de Marcel Pagnol,
14:50 retirait cette gestion au petit-fils de l'écrivain Nicolas Pagnol.
14:54 Les oppositions de droite, notamment,
14:56 dénoncent une décision dogmatique, idéologique,
14:59 la mainmise du printemps marseillais, même sur notre patrimoine.
15:02 Qu'est-ce que vous leur répondez ?
15:03 Pourquoi est-ce que vous avez d'abord retiré la gestion de ce château ?
15:06 – D'abord, on est en pleine procédure.
15:08 Et donc, je vous appelle les uns les autres,
15:10 et j'appelle évidemment la droite marseillaise à la plus grande prudence.
15:13 Dans ce pays, il y a des règles et des lois.
15:15 Et je souhaite qu'elles soient respectées.
15:16 Marcel Pagnol, il fait partie de notre patrimoine.
15:18 Moi, j'ai grandi avec Marcel Pagnol, avec cette idée-là.
15:21 J'ai appris à lire et à écrire avec Marcel Pagnol.
15:23 Je ne suis pas le seul Marseillais, on est beaucoup.
15:26 Mes parents ont appris à lire et à écrire avec Marcel Pagnol.
15:29 C'est notre patrimoine.
15:30 Et je dis à celles et ceux qui veulent s'en servir,
15:32 à celles et ceux qui veulent le récupérer à droite,
15:34 comme à l'extrême droite,
15:36 d'être particulièrement attentifs aux règles de droit.
15:39 – Le château de ma mère, il est à Marseille.
15:41 – Personne ne fera…
15:42 – Plus qu'à la famille Pagnol.
15:44 – D'abord, ce n'est pas tout à fait le château de ma mère.
15:46 Là aussi, c'est une mystification, c'est un autre château,
15:49 le château de la Busine.
15:50 – Le château de la Busine est au cœur du roman, le château de ma mère.
15:52 – Non, mais bon, ce n'est pas grave, on ne va pas regotter là-dessus.
15:55 En tout cas, en effet, il appartenait à la famille Pagnol.
15:57 Ce n'est pas tout à fait le château qui est décrit dans le roman.
16:00 Ce qui en dit long, d'ailleurs, sur les gens qui font de la polémique,
16:03 qui n'ont peut-être pas bien lu le château de ma mère
16:05 et qui n'ont pas compris que le château de la Busine
16:07 était en fait le château du roman.
16:08 – Donc il y avait tout un parcours pour aller jusqu'au château de ma mère.
16:10 – Exactement, qui n'était pas celui-là.
16:11 Mais encore une fois, moi j'appelle tout le monde à rester très calme là-dessus.
16:15 Il faut faire attention avec les règles de droit.
16:17 Je sais qu'à Marseille, ça n'a pas été le cas pendant très longtemps
16:20 ou trop longtemps, et bien maintenant c'est terminé.
16:22 N'en déplaise à celles et ceux qui ont l'habitude de faire ce qu'ils veulent.
16:25 Moi, je respecte la loi.
16:26 – D'un mot rapidement, parce qu'on va parler du pape ensuite.
16:28 Benoît Payan, vous allez peut-être dire que ce sont des chikayas,
16:30 comme on dit chez vous, mais plusieurs médias ont rapporté
16:32 qu'une équipe du président avait été empêchée d'accéder à un gymnase
16:35 lors d'une reconnaissance pour préparer la visite du chef de l'État.
16:39 Quelle est votre relation aujourd'hui avec Emmanuel Macron ?
16:42 On dit qu'elle s'est rafraîchie sérieusement.
16:44 – Je sais que certains font de la météo et que certains, dès le matin,
16:47 se disent quelle température existe entre le président de la République
16:50 et moi, ça n'a pas d'intérêt.
16:52 La relation, c'est une relation qui me paraît normale et naturelle
16:55 entre un chef de l'État et un maire, quel qu'il soit,
16:58 notamment le maire de Marseille.
16:59 Et je pense que ça n'appelle pas plus de commentaires.
17:02 Restons tranquilles sur ces questions-là.
17:03 – Même si vous n'étiez pas allé à son meeting de campagne.
17:05 – Mais moi, je ne suis pas macroniste, je ne suis pas à Renaissance.
17:07 – Vous êtes socialiste d'ailleurs, on disait "merdit vers gauche".
17:09 – Qu'est-ce que vous voulez que j'aille faire dans un meeting
17:12 entre Christian Lestrosy, Force Sympathique, M. Falco ?
17:15 – Le maire de Nice, le maire de Toulon.
17:17 – Franchement, qu'est-ce que j'aurais fait là ?
17:18 Enfin, j'ai appelé à voter pour le président de la République
17:20 pour faire barrage au Front National, parce que je fais la différence,
17:23 et elle est fondamentale, entre Emmanuel Macron et Madame Le Pen.
17:27 Mais qu'est-ce que j'aurais fait dans un meeting ?
17:29 Je ne suis pas un soutien du chef de l'État.
17:31 Qui pourrait reprocher à quelqu'un de ne pas…
17:33 Vous savez, mes convictions, je les garde en fait.
17:35 Que ça fasse plaisir aux amis d'Emmanuel Macron,
17:37 ou à ses adversaires d'ailleurs, les choses sont comme ça.
17:39 – Je n'ai plus le temps de vous parler du PAP, mais je fais une prière.
17:41 – C'est bien dommage.
17:42 – Vous êtes toujours socialiste ou pas ?
17:43 – C'est sans transition la prière et le société.
17:45 – Vous êtes toujours socialiste ou pas ?
17:46 – Si j'étais pas socialiste, je vous dirais que comme j'ai lu les évangiles,
17:48 je le suis toujours, mais…
17:49 – Vous n'avez pas votre carte, en tout cas.
17:50 – Non, je n'ai pas ma carte, je n'ai aucune carte.
17:52 – Benoît Payan, maire d'Hivergauche de Marseille.
17:54 – Printemps Marseillais, ça s'appelle.
17:55 – Après-demain, le chef de l'État, Emmanuel Macron, dans votre ville.
17:58 Merci beaucoup d'être venu sur "Tour de France" ce matin.