SMART BOURSE - Emission du lundi 26 juin

  • l’année dernière
Lundi 26 juin 2023, SMART BOURSE reçoit Éric Venet (Directeur de la gestion, Montbleu Finance) , Vincent Chaigneau (Directeur de la recherche, Generali Investments) , David Kalfon (CEO, Sanso Investment Solutions) et Pierre-Yves Dugua (Correspondant américain)

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Transcription
00:00 Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Bourse, votre rendez-vous bourse deux fois par jour
00:12 en direct sur Bismarck à midi et demi.
00:14 Tout d'abord, une demi-heure pour prendre le pouls de l'attendance boursière à la
00:18 mi-journée avant la grande édition du soir.
00:20 Une heure cette fois-ci pour revenir sur les actualités politiques, économiques et surtout
00:23 financières dans Smart Bourse.
00:25 C'est au sommaire de cette édition, une semaine chargée au niveau macro-économique
00:30 s'ouvre pour les marchés qui découvriront en fin de semaine les chiffres de l'inflation
00:34 en zone euro et aux Etats-Unis.
00:36 Avant cela, ils pourront également prendre connaissance des indices de confiance des
00:39 consommateurs de part et d'autre de l'Atlantique mais aussi des indicateurs économiques en
00:43 provenance de Chine.
00:44 A noter que les marchés ont pu prendre connaissance ce matin de l'indice IFO au mois de juin
00:49 qui montre une dégradation plus forte que prévue du climat des affaires en Allemagne
00:54 passant de 91,5 points en mai à 88,5 points en juin, donc en dessous des attentes des
01:00 analystes.
01:01 Un indice qui fait écho au PMI publié en fin de semaine dernière montrant l'activité
01:07 de l'économie allemande peinant à reprendre une dynamique de croissance alors que le
01:11 pays est en récession technique depuis deux trimestres.
01:13 Sur ce sujet, la Bundesbank estime dans son dernier rapport mensuel que la première économie
01:19 européenne devrait sortir de la récession dès le second trimestre 2023 avec un PIB
01:25 en très légère progression sur la période.
01:27 Nous reviendrons sur l'impact que peuvent avoir sur les marchés tous ces indicateurs
01:31 économiques mais les marchés garderont évidemment un œil sur les banquiers centraux notamment
01:37 via la publication des résultats des stress tests mis en place par la Fed sur les banques
01:41 américaines ce mercredi suivi des commentaires en fin de semaine.
01:45 A noter d'ailleurs toujours sur le sujet des banquiers centraux que se tient en ce
01:49 moment même le forum annuel de la BCE à Sintra où plusieurs prises de parole de Christine
01:54 Lagarde sont attendues mais aussi de Jérôme Powell, Andrew Bailey le gouverneur de la
01:58 Bank of England ou Kazuo Ueda celui de la BOJ qui s'exprimeront mercredi.
02:04 Et enfin nous commencerons bien sûr cette édition de Smart Bourse par la réaction
02:08 des marchés à la mutinerie surprise et éclair du groupe Wagner en Russie et sur les questions
02:13 que cela peut poser en matière de macroéconomie.
02:15 Enfin dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse dans le quart d'heure américain nous
02:20 retrouverons Pierre-Yves Dugas correspondant donc américain de Smart Bourse qui reviendra
02:24 sur les anticipations de résultats trimestriels au second trimestre donc aux Etats-Unis mais
02:28 aussi sur le nombre grandissant de candidats à l'investiture du parti républicain.
02:33 On se retrouve tout de suite dans Smart Bourse.
02:45 Et nous commençons avec Tendance mon ami, le résumé complet de l'actualité boursière
02:49 du jour proposée par Alix Nguyen.
02:51 Alix, début de semaine sans tendance pour les places européennes.
02:54 Oui, le CAC de son côté tente un rebond.
02:57 Globalement la prudence domine alors que s'ouvre le forum annuel de la BCE à Sintra au Portugal.
03:02 On attend notamment la prise de parole de Jérôme Powell.
03:06 Incertitude aussi quant à la rébellion armée de Wagner.
03:08 Ce matin les investisseurs mondiaux ont favorisé les actifs refuges.
03:12 Au sujet de la Russie, on note l'avertissement de Deutsche Bank auprès de ses clients.
03:18 La banque ne peut plus leur garantir l'accès à leurs actions russes.
03:22 Dans une note datée du 9 juin, Deutsche Bank dit avoir découvert que des actions adossées
03:27 à un certificat de dépôt émise avant l'invasion russe en Ukraine ont disparu.
03:33 Ces actions étaient détenues en Russie via une autre banque dépositaire.
03:37 Il s'agit du premier établissement de grande ampleur à faire une annonce de cet ordre-là.
03:42 Aujourd'hui, le seul indicateur publié est celui de l'institut IFO.
03:47 Il nous apprend que le moral des entrepreneurs allemands en juin s'est détérioré.
03:52 Et ce, pour le deuxième mois consécutif.
03:54 Lundi s'élève à 88,5, une donnée qui contribue à la morosité ambiante.
03:59 Le reste de la semaine sera chargé avec une série de rapports sur l'inflation du Canada,
04:04 de l'Australie, de l'Europe, des Etats-Unis et du Japon.
04:08 Focus à présent sur quelques valeurs du jour en Europe avec notamment l'envol du britannique Aston Martin.
04:14 Sous l'effet de l'annonce de la conclusion d'un accord avec Lucid Group
04:19 pour concevoir des véhicules électriques haute performance.
04:22 A noter qu'à Wall Street, le titre de Lucid s'envole.
04:26 Casino chute, le distributeur dit avoir pour objectif de conclure un accord de principe
04:32 avec les principaux créanciers sur la restructuration de sa dette d'ici à la fin du mois de juillet.
04:38 Le groupe estime que cet accord devra comprendre un apport d'au moins 900 millions d'euros en fonds propres.
04:45 SES/SES/ImagoTag décolle après avoir rejeté les allégations portées à son encontre par Gotham City Research.
04:53 Pour rappel, le fonds spéculatif lui reproche entre autres d'avoir frauduleusement gonflé ses revenus.
05:00 Et puis le titre de Carnival plonge à Wall Street.
05:04 Le croisiériste a pourtant publié des résultats au-dessus des attentes et fourni des perspectives plus optimistes.
05:10 Voilà donc Tendance mon ami, le résumé complet de l'actualité boursière du jour proposée par Alex Nguyen.
05:26 Et c'est parti pour Planète Marché, une quarantaine de minutes ensemble pour décrypter l'actualité politique, économique et surtout financière dans Smart Bourse.
05:34 Ce soir, nous avons le plaisir d'être accompagnés par Louis De Fels tout d'abord. Bonjour Louis De Fels.
05:38 Bonjour Nicolas.
05:38 Vous êtes directeur général et responsable de la gestion collective chez Guelussac Gestion.
05:43 Nous avons également le plaisir d'accueillir Julien Nébenzale. Bonjour Julien Nébenzale.
05:46 Bonjour Nicolas.
05:47 Vous êtes administrateur d'Advise et nous avons le plaisir d'accueillir également Benoît Vesco, président de Delubac Asset Management.
05:52 Bonsoir Benoît Vesco.
05:53 Bonsoir Nicolas.
05:54 Bienvenue à vous également. Alors messieurs, une émission alors que les banques centrales ont été au cœur de l'actualité sur les deux dernières semaines,
06:01 que s'ouvre une semaine particulièrement orientée sur les questions macro.
06:06 À quelques semaines des résultats trimestriels des entreprises. On va évoquer tout cela ensemble.
06:11 Juste avant, Benoît Vesco, une réaction à une actualité plus politique, cette mutinerie de Wagner que l'on a tous pu suivre ce week-end.
06:21 Alors mutinerie surprise et éclair puisque cela aurait duré 24 heures avant que Wagner fasse demi-tour et que le Kremlin reprenne en main la situation.
06:30 On a vu des marchés européens qui n'ont pas tellement réagi ce matin à part un petit peu sur le cours du gaz.
06:36 Comment expliquer que les marchés, qu'il y ait aussi peu d'impact sur les marchés sur un événement politique comme celui-là ?
06:44 Alors c'est vrai que si cet événement était encore en cours ce matin, il y aurait peut-être eu une réaction un peu plus vigilante des marchés sur ces sujets-là.
06:51 Mais elle a été avortée, cette action, dès la journée du samedi. Donc elle a vite limité les sujets.
06:58 Elle remet quand même en cause certaines légitimités du pouvoir en Russie. C'est vrai.
07:01 Mais ce qui est important pour les marchés, c'est cette guerre en Ukraine qui est connue. Elle est globalement circonscrite.
07:07 La première question quand la guerre est arrivée, c'était est-ce qu'elle s'étend ? Est-ce qu'elle s'élargit ? Ou est-ce qu'elle reste, je dirais, localisée ?
07:16 Ce qui a été le cas. Et puis la deuxième question que se sont posées les marchés, c'est quels sont les impacts économiques,
07:21 matières premières, agricoles, énergétiques, et comment l'économie se réorganise.
07:25 Bon, tout ça est maintenant passé. Et même si ça peut sembler un peu cynique, l'événement est connu par les marchés.
07:32 Et on se porte maintenant sur d'autres sujets. Vous les avez mentionnés, qui sont les sujets plus traditionnels de l'ensemble des investisseurs financiers,
07:39 que vont être la marge de l'économie et les décisions des gouvernements ou des décideurs de banque centrale, c'est évident.
07:48 Après, tout ça est évidemment malheureusement loin d'être terminé. Et il y aura peut-être d'autres bons.
07:53 Pour le moment, celui-là a été avorté plus rapidement pour qu'il y ait eu un impact réel sur les marchés financiers.
07:59 — Julien Ebbenzale, même question, rapidement. Effectivement, on comprend que c'est pas un événement majeur pour les marchés financiers,
08:05 même si ça l'est, effectivement, donc en matière de guerre sur le sol ukrainien. Pas de... Entre guillemets, ces guerres internes,
08:15 ou en tout cas ces guerres d'influence interne en Russie n'ont pas d'impact, effectivement, à ce stade pour les marchés sur l'issue d'une guerre en Ukraine, par exemple.
08:23 — Non, précisément parce que lundi matin, au Kremlin, tout était comme d'habitude. Donc les décisions militaires étaient toujours les mêmes.
08:32 La gestion de l'arme nucléaire était toujours la même. C'est quand même un sujet important s'il y a une déstabilisation du pouvoir.
08:37 Le sujet de la Russie est bien connu, identifié. Nous, en France, on a la police et la gendarmerie. Eux, ils ont 5 corps différents
08:44 qui ont tous entre 300 000 et 400 000 hommes, à quoi vous rajoutez Wagner et ses 25 000 mercenaires.
08:50 Donc forcément, c'est une gestion du pouvoir qui permet à l'autocrate en place de toujours jouer sur plusieurs tableaux.
08:55 Mais il y a un moment où l'exercice est un peu compliqué. C'est ce qui est arrivé là. La vision un peu réfléchie, c'est de dire qu'il y a une partie
09:01 du pouvoir russe qui est plutôt tourné vers l'Occident, qui n'est pas représentée par Poutine, et puis une partie qui voudrait aller encore plus
09:08 sur le sud global, sur la Chine, et qui n'est pas forcément non plus représentée par Poutine. Ils sont peut-être en conflit.
09:15 Mais enfin, à la fin, une fois qu'on a dit tout ça, pour essayer de dire des choses vraiment réfléchies...
09:19 — Bien sûr. — C'est quand même un système mafieux. Et un système mafieux, il peut y avoir des sous-chefs qui bougent. Et c'est ce qui s'est passé.
09:26 La fin de l'histoire est quand même très nébuleuse. — Bien sûr. — Personne n'a tout à fait... Enfin je n'ai pas entendu grand-chose de très clair
09:33 sur pourquoi ça s'est terminé comme ça samedi. Mais la seule conclusion à peu près logique qu'on peut tirer, c'est que la Russie était plutôt
09:44 dans une position défensive sur le sujet ukrainien qui pouvait durer longtemps. C'est-à-dire qu'on pouvait rester enlisé dans cette position.
09:50 — Bien sûr. — Parce que défensivement, ils ont de quoi tenir les positions qu'ils ont. On a vu que la contre-offensive ukrainienne n'a pas encore
09:58 les succès attendus. Et avec ce qui vient de se passer, ça peut peut-être changer. Ça peut peut-être changer, parce que l'image du pouvoir
10:05 a été cornée. — Et parce qu'on a un dirigeant russe influent qui a publiquement exprimé son désaccord vis-à-vis de la manière dont c'est géré.
10:13 Et a dit une autre vérité, une autre pravda, parce qu'il y a plusieurs vérités, là, maintenant, qui commencent à circuler.
10:18 Donc peut-être que les Russes auront accès à une information différente. Le bilan des cours, c'est qu'aujourd'hui, les valeurs de la défense,
10:23 évidemment, reculent un petit peu, parce que les perspectives de plus de militaires sont peut-être moins fortes. Mais on est vraiment
10:30 dans du court terme. On est vraiment dans de la réaction presque comme si un automate gérait des positions. Je dirais qu'il était possible
10:42 qu'une issue cet été puisse être envisagée. Là, maintenant, le terme possible peut peut-être être remplacé par probable. Je serais pas surpris
10:50 que dans les semaines qui viennent, il y ait quelque chose d'un peu significatif qui se passe sur ce terrain-là.
10:55 — Louis de Fels, alors on peut peut-être... À moins que vous vouliez rajouter quelque chose sur... Oui.
10:59 — Très rapidement, c'est vrai qu'en tout cas, d'un point de vue marché, c'est plus vraiment un épisode 2022. On est vraiment en incertitude,
11:06 notamment des répercussions indirectes, à savoir le prix du gaz. Finalement, on a vu qu'on a passé un hiver même qui était un peu clément,
11:13 plutôt bien. Tout le monde repensait que le prix du gaz allait repartir fortement cet été pour cet hiver. Et finalement, c'est exactement l'inverse.
11:19 Il fait que de rebaisser. Donc voilà. C'est vrai que les situations géopolitiques sont extrêmement très vite intégrées. C'est vraiment un sujet 2022.
11:26 On peut faire un parallèle un peu différent, un peu comme Taïwan. Rappelez-vous, les journalistes étaient un peu excités sur Taïwan,
11:31 l'invasion de la Chine. Donc clairement, c'est pas du tout notre scénario. Peut-être en quelques années, on verra. Mais aujourd'hui,
11:37 clairement, le président chinois n'a aucun moyen, un même financier même, de pouvoir aller aujourd'hui à Taïwan. Faut pas oublier que pour la plupart
11:44 du monde, Taïwan appartient à la Chine aussi. Donc c'est vraiment notre sujet différent. Donc voilà. Donc je pense qu'aujourd'hui, le marché est
11:50 beaucoup plus drivé, comme je disais tout à l'heure, par les banquiers centraux, par l'inflation, par le résultat des entreprises qui vont tomber
11:56 dans les prochaines semaines, beaucoup plus que par le risque géopolitique.
11:59 Avant de parler des banquiers centraux, même si on va commencer à en parler justement cette semaine, on va découvrir également les résultats des
12:05 stress tests des différentes banques américaines. Louis De Fels, on se souvient quand même de l'épisode de mars de ce début d'année.
12:13 Est-ce qu'il faut en attendre quelque chose de particulier ? Est-ce que ça peut être porteur pour le secteur bancaire, si on parle marché toujours, Louis De Fels ?
12:20 Après, aux États-Unis, il y a un nombre de banques juste colossal, quand on compare par exemple au marché européen, qui lui, c'est déjà bien consolidé.
12:28 Après, c'est vrai qu'il faut quand même remarquer que l'État général américain, que ce soit la Fed, la FDIC, etc., ont extrêmement bien éteint l'incendie
12:39 des banques régionales américaines. Donc c'est vrai que beaucoup disent que la plupart des crises viennent souvent des banques régionales US,
12:48 pas qu'en 2006, mais très souvent, c'est ces banques. Donc c'est plutôt bon signe si ça fait faillite. Ce qui est bien, c'est que le bilan des banques centrales
12:57 a de nouveau remonté. Lui, qui était en contraction, de nouveau, ils ont réinjecté des milliards pour rassurer un peu le consommateur américain pour pas qu'il y ait des dépôts.
13:05 Est-ce que maintenant, vous avez vu avec le digital, vous pouvez quasiment retirer vos dépôts en temps réel ? Et c'est ce qui prévoit les faillites de ces entreprises.
13:13 Est-ce que c'est vraiment une banque ? C'est la confiance, avant tout, que vous avez. Et ça, ça a plutôt été bien géré. Il y en aura peut-être d'autres.
13:19 Il y en a même peut-être des toutes petites dont on n'entend même pas qu'il n'y a même pas la une des journaux. Et je pense que ce qui est assez intéressant,
13:25 c'est que le stress de taux qu'on avait vu mi-mars a été complètement effacé. Aujourd'hui, le bilan avait gonflé. Et aujourd'hui,
13:34 tout l'argent qui avait été mis a complètement été repris. Donc pour nous, c'est vraiment quelque chose, j'espère, du passé. Ça en reviendra peut-être.
13:41 Mais en tout cas, je pense que le marché, comme très rapidement, l'a su très bien l'intégrer, parce qu'on sait que les banquiers centraux
13:47 ne laisseraient absolument pas pourrir la situation. Donc pour nous, pareil, c'était un événement de stress de mi-mars. Et ça m'étonnerait que ça vienne de nouveau
13:55 chez les télémarchés.
13:55 Les résultats des stress-tests cette semaine n'apporteront pas d'informations ou d'éclairage supplémentaire sur la manière dont on aborde effectivement
14:03 ce risque-là sur les marchés. Benoît Vesco, un mot peut-être sur ces résultats des stress-tests qu'on attend cette semaine ?
14:12 Alors ce qui est vrai, c'est qu'on teste plutôt les grandes banques. Je crois qu'elles sont 23 ou 25 à être testées. On ne teste pas donc
14:19 l'intégralité du système bancaire américain. Mais est-ce qu'il faut en attendre quelque chose, tout de même ?
14:24 Non, je ne pense pas qu'il y ait de grandes nouvelles, puisque comme on le dit tout à l'heure, quand on regarde par exemple les primes de risque,
14:28 les CDS sur le secteur bancaire, on est revenu avant crise et que la gestion, elle a plutôt été efficace et rapide, ce qu'il fallait. Il fallait aller vite.
14:36 Ça permet quand même de redonner peut-être un petit message de confiance de la part de la Banque centrale notamment, parce qu'elle a été
14:42 un peu critiquée pendant cette crise en disant « attention, on est un peu plus laxiste aux États-Unis qu'en zone euro et les règles,
14:49 on demande peut-être un peu moins de choses aux banques. Qu'est-ce qui s'est passé ? ». Donc c'est peut-être une petite manière de redorer son blason.
14:58 Ça ne va pas aller beaucoup plus loin, parce qu'il n'y a pas de changement drastique non plus. Donc c'est bien de le faire. C'est bien de passer aussi,
15:03 je pense, pour le marché. Ça permet de valider et de passer à autre chose sur les sujets qui peuvent être des sujets d'inquiétude ou autres.
15:11 — Du coup, si je comprends bien, ce que vous attendez en tant que professionnels des marchés financiers, c'est plus les prises de parole
15:16 des différents représentants des banques centrales cette semaine. Est-ce que là aussi, il faut en attendre quelque chose ?
15:20 Alors que beaucoup a été dit, Powell a déjà dit beaucoup, Christine Lagarde a déjà dit beaucoup. Et les marchés gardent un scénario différent
15:28 de celui de la Fed, par exemple, vis-à-vis du nombre de hausses de taux qui pourraient avoir lieu après cette pause de juin.
15:33 — Oui. Ils seront importants, parce que c'est vrai que le marché reste très focalisé. On a eu le cycle de hausse de taux le plus rapide
15:41 et le plus fort dans l'histoire des marchés récentes. Donc c'est quand même un choc qui a été très important. Et on reste très focalisés
15:49 sur ce discours des banques centrales européennes, avec toujours le secret espoir du côté des marchés de se dire « Ça y est, c'est la fin.
15:55 Ça y est, on a passé le pic de l'inflation. Donc on va baisser les taux directeurs ». Et effectivement, quand on regarde les anticipations,
16:02 les marchés anticipent déjà les mouvements de baisse des taux directeurs assez rapidement.
16:08 — Et ça, cet espoir, il est toujours présent, alors même qu'on a l'impression qu'à chaque prise de parole, que ce soit Christine Lagarde
16:13 ou Jérôme Powell, le discours est plutôt de dire « Attention, on est plus en train de réfléchir à des hausses de taux qu'à des baisses de taux ».
16:20 Donc dans tous les cas, à la limite, on pourrait avoir un plancher, mais les baisses de taux ne sont pas à l'ordre du jour aujourd'hui.
16:26 — Oui, il y a vraiment un écart entre le discours des banques centrales et ce qu'anticipent les marchés. Là, le travail des banques centrales,
16:32 c'est d'essayer de réconcilier tout ça, parce que c'est jamais bon qu'il y ait des anticipations de marché qui soient complètement décalées
16:37 de ce que pensent devoir faire les banques centrales, parce que sinon, ça amène à un moment donné un retour à la réalité qui peut être très violent.
16:45 Donc il y a tout ce travail qu'ils sont en train de faire depuis déjà quelques semaines de redire les mêmes choses de manière régulière
16:51 et de réaffirmer ce qu'ils ont toujours dit, ce qui n'est pas nouveau, en fait. Très tôt, Powell disait « Mais en gros, je vais monter les taux directeurs
17:00 tant que je ne verrai pas de hausse du taux de chômage de manière claire ». Donc il l'a dit très tôt dans le début du cycle.
17:06 Et donc on a les prémices de hausse des taux de chômage, mais ce ne sont que des prémices. Donc là-dessus, ils sont assez cohérents.
17:13 Et je pense que de toute façon, ils ont toujours en tête que l'inflation cœur notamment, si elle n'est pas clairement jugulée,
17:21 elle gardera en elle des risques de résurgence. Et ça, c'est un risque que je pense qu'ils ne peuvent pas accepter, qu'ils ne peuvent pas laisser passer.
17:30 Je pense que ce qui serait plus grave que tout, c'est d'avoir une résurgence de la façon pour eux, parce que ce serait l'échec total de leur mandat.
17:36 Ils avaient été critiqués en 2020 pour avoir été trop laxistes. Je pense qu'ils l'ont été à raison.
17:41 Ils ne voudraient pas être critiqués pour avoir laissé repartir l'inflation. Alors au risque quand même de peser évidemment un peu sur la croissance.
17:48 Et c'est ce que pour le moment, les marchés n'ont pas encore forcément bien intégré ou ont envie d'intégrer.
17:54 – Et alors dans vos scénarios à vous, chez Delubac Asset Management, Benoît Vesco,
17:58 vous pensez aussi qu'il pourrait y avoir des baisses de taux plus rapidement que ce que la Fed veut bien le dire aujourd'hui ?
18:05 – Non, on est un peu décalé par rapport aux scénarios de marché, parce qu'on pense qu'il y a un peu d'espoir dans ces anticipations.
18:11 On aimerait bien tous pas d'alentissement économique, des baisses de taux rapides, c'est le scénario idéal.
18:16 Et là on croit un peu trop au scénario idéal, qui sera probablement un peu plus dur à se mettre en place que ce qu'on pense,
18:22 avec probablement des taux directeurs qui vont rester à des niveaux élevés plus longtemps que ce qu'on anticipe.
18:27 Alors ça veut dire qu'après quelques hausses de taux, parce que maintenant on n'a plus beaucoup de hausses de taux devant nous quand même, heureusement,
18:33 mais ça sera peut-être une ou deux baisses, mais pas beaucoup plus, et des niveaux de taux qui vont rester à des niveaux élevés pendant encore longtemps.
18:40 Pourquoi ? Parce que le monde a changé, et qu'on est dans un monde où la croissance, elle restera plutôt modérée,
18:47 et on aura des niveaux d'inflation qui vont quand même se maintenir, pour plein de raisons.
18:51 Des raisons démographiques, des raisons d'investissement, de la transition, des besoins de redistribution sociale au niveau des pays développés,
19:01 qui font qu'il y a un cocktail global qui fait que les niveaux de prix vont rester relativement élevés.
19:05 Ça, les marchés n'ont peut-être pas envie encore de trop l'entendre, et ont envie de se projeter vers une histoire qui est probablement un peu trop belle pour être vraie.
19:14 – Julien Nébenzale, sur les scénarios que vous pouvez avoir, vous également, vis-à-vis de ce que vous avez entendu de la Banque Centrale Européenne,
19:23 ou de la FAE de ces dernières semaines, est-ce que vous partagez ce scénario d'un plateau de taux élevé à venir au moins jusqu'à la fin de l'année 2023,
19:34 voire même aussi pour le premier trimestre, voire premier semestre 2024 ?
19:37 – Est-ce que j'adhère à ce que disent les banquiers centraux ?
19:39 – C'est ma question !
19:42 – Alors, je ne suis pas forcément un très bon candidat pour cette question, mais je vous dis pourquoi rapidement,
19:48 c'est parce que l'examen sur longue période de l'inflation montre que les banques centrales,
19:54 alors on n'a qu'un siècle avec la FED dans sa composition actuelle,
19:56 mais les banques centrales ont une action réelle sur l'inflation qui est très faible,
20:02 qui est beaucoup, beaucoup, beaucoup plus faible que ce qu'on croit.
20:04 – Pourtant c'est dans leur mandat !
20:06 – On a quand même envie justement que ces gens-là puissent contrôler cet espèce d'objet, l'inflation,
20:11 très compliqué à comprendre en plus.
20:16 Mais je ne vais pas faire la démonstration, juste rappeler que pendant 10 ans,
20:19 ils ont voulu que l'inflation aille à 2%, dépasse 2%, ils ont tout fait, ils y sont pas arrivé.
20:23 La réalité c'est ça.
20:25 Et puis on a éteint la lumière pendant quelques semaines, on l'a rallumée, tout est devenu plus cher,
20:30 et on a mis un petit conflit en plus sur la table avec la géopolitique,
20:34 avec les matières premières, et là c'est parti.
20:37 Mais c'est parti à un moment où le marché du travail avait quand même beaucoup changé.
20:42 Je ne vais pas parler du travail, je vous parle de la tension du marché du travail,
20:46 c'est-à-dire les niveaux de chômage dans les pays en Occident et la démographie qui va avec.
20:51 Ce qui fait que maintenant on est dans une situation,
20:54 je ne vais pas dire de plein emploi dans tout l'Occident, mais ça s'apparente à du plein emploi.
20:59 Donc la situation pour la Banque Centrale c'est de dire,
21:02 encore une fois je redis mon avis, c'est qu'elles n'ont pas de réelle action sur l'inflation.
21:06 Elles peuvent juste faire des choses pour essayer de la contenir.
21:08 Évidemment quand on monte les taux on n'aide pas l'inflation, ça c'est certain.
21:12 Mais elles sont face à la problématique des matières premières, elles n'y peuvent rien.
21:15 Et elles sont face ensuite à l'enclenchement dans le monde du travail, dans la dynamique salariale de l'inflation,
21:22 et là elles n'y peuvent rien non plus.
21:24 C'est pas quelque chose sur lequel elles ont une... voilà.
21:27 Mais quand vous avez un taux de chômage si bas, c'est-à-dire une situation de quasi plein emploi en Occident,
21:32 il y a une chose qui me paraît évidente, c'est que les Banques Centrales ne vont pas baisser leur taux.
21:36 Donc je réponds à votre question,
21:39 c'est pas que j'adhère aux banquiers centraux parce que je crois en leur parole,
21:42 c'est que je crois qu'ils n'ont aucune autre solution que de garder les niveaux de taux qu'ils ont aujourd'hui.
21:47 Pour moi ce qu'ils ont fait c'est avant tout une normalisation, c'est pas une lutte contre l'inflation,
21:51 même si ça a pris cette apparence.
21:53 Ils ont simplement ramené des taux à un niveau qui est compatible avec le niveau de croissance et le niveau d'inflation qui est donné.
21:58 Ils pourraient d'ailleurs être même un peu plus haut.
22:00 Donc les anticipations de baisse de taux, je disais il y a quelques mois,
22:03 je trouve que ça n'a pas de raison d'être, je le dis aujourd'hui,
22:06 mais je crois que je leur dirai encore, sauf événements tout à fait exogènes et atypiques qui viennent modifier la donne,
22:12 mais je leur dirai encore dans quelques mois.
22:14 Les banquiers centraux vont rester extrêmement fermes dans leur politique,
22:18 je pense qu'ils vont remonter leurs taux,
22:20 et si on se projette sur quelques années, l'inflation qu'on a maintenant elle est résolument structurelle,
22:26 et elle va durer encore de nombreuses années, c'est-à-dire que l'agressivité monétaire va encore monter.
22:31 Mais là je ne parle pas de cette année, je parle des années à venir.
22:34 Donc moi je suis dans une situation où tout ce qui, quand on parle de plancher, je le trouve solide.
22:39 Donc si je comprends bien, un objectif d'inflation à 2% sur les prochains mois, voire prochaines années,
22:44 n'est pas réaliste aujourd'hui au vu de ce que vous nous dites ?
22:48 Alors j'ai un modèle d'anticipation justement de l'inflation basé sur le cycle propre de l'inflation,
22:53 sauf que ce sont des données qui sont semestrielles, donc on peut vraiment parler d'épaisseur du trait.
22:59 Mais ce que je disais il y a un an, c'est que l'inflation à 2 chiffres allait descendre, donc à 1 chiffre,
23:05 mais jamais revenir au plus haut de la décennie passée.
23:10 C'est ce que donne justement ce modèle.
23:13 Je ne peux donc pas vous dire si c'est 4, 5 ou 6, mais c'est dans cette zone-là.
23:17 C'est-à-dire que je n'ai rien, compte tenu que l'on a des données de prix aux Etats-Unis sur 200 ans qui sont quand même solides,
23:26 compte tenu de ces données et du cycle de l'inflation, je n'ai aucune raison de penser que l'inflation va revenir à 2 ni en dessous.
23:34 Mais c'est-à-dire que vous êtes même là, vous dites 4, 5 ou 6, au-dessus des estimations de la Fed ou de la BCE pour 2024 par exemple,
23:39 où effectivement on devrait voir un dégonflement de cette inflation ?
23:42 Mes données sont semestrielles, donc c'est vraiment des gros points.
23:46 Alors qu'après, pendant un trimestre, on sera à 2,7, franchement je n'en sais rien.
23:50 Mais je sais que la situation de l'inflation, ça va être de ne pas redescendre à 2% de manière permanente,
23:59 et même probablement de ne pas toucher ce seuil-là, donc de rester à un niveau élevé.
24:04 Louis Defels, peut-être pour aborder ce sujet de vos scénarios économiques avec un angle un petit peu différent,
24:10 le niveau de chômage est-il un bon indicateur au vu de ce que nous dit Julien Nebenzale,
24:15 alors que ça semble être regardé très près par les banquiers centraux,
24:18 mais on sent qu'il y a une vraie résistance à ce niveau-là.
24:21 Oui, c'est vrai que c'est vraiment un indicateur retardé, surtout si le marché du travail n'est pas le même par rapport à avant.
24:26 Il ne faut pas vraiment comparer, mais c'est très intéressant ce qui a été dit avant.
24:31 En tout cas, la seule chose qu'on peut conclure, c'est que le consensus qui dit une première baisse de taux au T1,
24:37 en tout cas pour les Etats-Unis, et le T2 l'année prochaine pour l'Europe,
24:40 je pense qu'on est tous d'accord en disant que ça ne se rompra pas.
24:44 Après, ce qui est très intéressant et très difficile pour les membres des deux banquiers centraux...
24:49 Mais, pardon, juste là-dessus, pourquoi les marchés continuent à y croire alors ?
24:52 Parce que c'est une dichotomie entre une des inflations qui est là,
24:58 mais finalement qui était la plus facile, passer de 2 chiffres à 5-6%,
25:02 et là le problème c'est qu'il y a des chiffres encore vendredis de l'inflation,
25:06 et le headline, l'inflation globale, va encore baisser lié à la baisse des prix alimentaires et la baisse du pétrole,
25:12 mais le corps, lui, ne baisse déjà plus.
25:15 Et pour des éléments techniques un peu trop savants pour moi, je ne sais plus trop pourquoi,
25:19 et d'après certains, disent que normalement le corps pourrait rester à 5% encore dans les prochains mois,
25:24 alors qu'avant on faisait que de baisser, tout le monde traçait les droites, etc.
25:27 C'est pour ça que la Fed est aussi au quiche dans ses approches,
25:34 l'Europe c'est encore plus compliqué, parce qu'il y a encore des problèmes de salariaux,
25:37 on est encore très en retard dans le cycle,
25:39 aux Etats-Unis on avance un peu plus dans le cycle,
25:42 ce qui est hyper compliqué, c'est vrai que quand la Fed dit 2x 2x 2x,
25:45 en fait ce n'est pas sa guide-down, c'est les 2x 2x 2x,
25:47 donc peut-être c'est là où elle veut emmener, elle n'a pas dit qu'elle allait le faire.
25:51 Donc clairement, je pense qu'elle gagne du temps, du temps, du temps,
25:54 mois après mois, pour voir vraiment comment cette désinflation va arriver,
25:57 donc là, clairement, en juillet c'est acté,
25:59 le marché va arriver,
26:01 mais est-ce qu'elle va en refaire une, ou pas du tout, ou garder ça très longtemps,
26:06 c'est hyper dur à savoir, parce que,
26:07 Jean-Paul, je souffle le chouet le froid, il dit clairement que la hausse des taux qu'il y a eu,
26:11 et aussi le quantitative timing dans le même moment,
26:15 ça commence à avoir un impact sur le marché, il a clairement dit sur l'économie.
26:18 - D'où la pause du mois de juin d'ailleurs. - D'où la pause, mais,
26:22 c'est là où la BCE qui elle est en retard sur le cycle,
26:25 parce que je vous rappelle qu'aux Etats-Unis, 2/3 du PIB c'est les services,
26:28 donc ils tiennent encore très bien, on est encore à 54 dans les dernières publies,
26:32 alors que le manufacturier ça fait 8 mois qu'il en baisse dans les 47 avec des prises de commandes qui chutent,
26:37 donc la question c'est, est-ce que les services vont tenir,
26:39 sachant que taux d'épargne aux Etats-Unis est au plus bas,
26:42 donc est-ce que le service va rejoindre le manufacturier en récession ?
26:45 Et donc dans ces cas-là, si ça arrivait,
26:47 clairement la Fed n'aurait plus le choix peut-être d'assouplir sa politique,
26:51 c'est pour ça que le marché anticipe des baisses de tous les prochains.
26:54 Ça va être plus compliqué en Europe, parce que là,
26:56 vous avez vu vendredi dernier, pour la première fois,
26:58 les PMI des services ont été bien en dessous des attentes en Europe,
27:01 même en France on est sous les 50 à 47 avec des prises de commandes en forte baisse,
27:06 donc là c'est un mois, on va voir, il y a l'IFO, vous en avez parlé ce matin,
27:09 donc c'est vrai que l'Europe, qui nous, on est en retard sur le SIC,
27:12 c'est quand même pas la Fed, c'est sur les services aussi,
27:14 sachant que le taux d'épargne en Europe est beaucoup plus élevé qu'aux Etats-Unis.
27:17 Donc voilà, c'est hyper difficile de faire des prédictions,
27:22 donc c'est vrai que c'est pour ça que la courbe n'a jamais été quasiment aussi inversée,
27:25 on est revenu au plus bas, donc c'est pour ça qu'en ce moment,
27:27 il y a des taux courts qui continuent de monter, parce que l'inflation est encore là,
27:30 et les taux longs qui commencent à baisser par une éventuelle pause de la Fed,
27:34 mais aussi sur un éventuel fort ralentissement économique.
27:38 Donc c'est certain, c'est que si sur le deuxième semestre,
27:40 le ralentissement est fort aux Etats-Unis,
27:43 et qu'une éventuelle pause économique,
27:45 clairement, acheter des taux longs, même si l'inflation est là,
27:50 ça permet de couvrir le portefeuille, donc c'est vrai que chez nous,
27:53 chez Gullsack Gestion, avec la forte montée,
27:55 on est revenu un peu plus neutre sur les actions,
27:57 parce qu'on voit quand même le ralentissement qui arrive,
27:59 donc on privilégie toujours les sociétés de qualité,
28:01 parce qu'il y a quand même la liquidité qui est en train de repartir,
28:04 je me rappelle que pendant des années, on disait toujours, c'est simple,
28:07 le S&P est totalement couré à la taille du bilan de la Fed.
28:10 Bon, maintenant que le bilan est en train de baisser,
28:12 normalement, ça devrait baisser, donc bon, c'est ça ce qui est compliqué.
28:16 Donc aujourd'hui, pour la première fois, nous,
28:18 je pense qu'on était tous, en tout cas, très action,
28:21 et c'est vrai qu'aujourd'hui, le marché obligataire revient intéressant,
28:24 et je pense qu'en risque-rendement, parce qu'il faut toujours regarder le risque,
28:27 aujourd'hui avec les taux qui ont monté,
28:29 de plus en plus d'allocataires se disent,
28:31 est-ce que je fais du monétaire, est-ce que je fais de l'obligataire,
28:34 du portage, ça, par rapport aux actions,
28:37 donc nous, qui sommes une maison actions, ça nous change beaucoup,
28:39 donc on doit se remettre en question tout le temps.
28:41 - Parce qu'il n'y a plus de prime de risque, c'est ça ?
28:43 - Oui, c'est quand vous faites, aujourd'hui, on est quasiment à plus de 19 fois sur le S&P,
28:48 donc vous tirez par les grosses valeurs,
28:50 donc quand vous faites l'inverse du PE, moins le taux sans risque,
28:53 votre prime de risque, elle est extrêmement faible,
28:56 donc c'est ça qu'aujourd'hui, c'est compréhensible,
28:59 c'est d'avoir beaucoup plus d'obligations d'état en portefeuille,
29:02 qui offre un rendement, surtout ajusté du risque,
29:05 surtout si vous pensez que ça va ralentir,
29:07 donc c'est un peu la dichotomie,
29:09 c'est plutôt le long terme qui fait une couverture de portefeuille,
29:11 où vous pouvez faire un gain,
29:12 alors que le court terme, c'est plus du portage pour jouer le rendement.
29:15 - On va continuer à parler marché,
29:17 juste pour bien comprendre votre scénario économique,
29:20 alors effectivement, certains vont plus dans l'idée d'un soft lending,
29:24 ce que vous nous décrivez, c'est plutôt une croissance qui ralentit,
29:26 une inflation qui reste élevée,
29:27 on n'est pas du tout dans un soft lending,
29:28 on est plutôt dans ce qu'on appelle une stagflation.
29:30 - Oui, alors...
29:32 - Peut-être pas quand même.
29:34 - C'est compliqué, de toute façon, on s'est tous trompés sur l'inflation,
29:37 donc moi, on arrête de donner...
29:39 - On n'a plus de scénario, c'est ça.
29:41 - C'est intéressant ce que dit monsieur,
29:42 c'est vrai que peut-être un peu plus noir que le consensus,
29:44 en te disant que l'inflation va rester plus longtemps,
29:46 on a vu que finalement, la BCE a révisé à la hausse
29:50 les taux d'inflation avec une croissance qui baissait
29:54 pour 23, 24 et 25,
29:56 on serait encore au-dessus des 2%,
29:58 et c'est vrai que nous,
30:00 on travaille avec Jean-Pierre Petit, des carrières d'économie,
30:02 qui lui est un peu plus optimiste,
30:04 qui pense que la déflation va continuer
30:06 comme elle est, mais c'est vrai que quand on vous écoute,
30:08 vous, et qu'on regarde les derniers chiffres à attendre,
30:10 on est un peu plus prudent,
30:12 dire que l'inflation c'est un sujet fini,
30:14 et que c'est derrière nous,
30:16 je pense qu'il faut être un peu plus prudent.
30:18 Mais c'est extrêmement dur de le savoir,
30:20 même les banquiers s'en trouvent.
30:22 - Ils ont du mal alors qu'ils passent leur journée à ça.
30:24 - Effectivement.
30:26 - Donc on regarde les chiffres comme tout le monde,
30:28 mois après mois, mais sans prendre pari trop risqué,
30:30 en effet, la déflation revient à 2%.
30:32 - Benoît Vesco,
30:34 si on va effectivement sur les marchés,
30:36 il y a quelques mois,
30:38 on avait cet effet TINA,
30:40 aujourd'hui on a l'impression que,
30:42 globalement, les marchés actions continuent à attirer,
30:44 mais il y a moins de confiance,
30:46 parce qu'il y a moins de primes de risque,
30:48 et l'obligataire, effectivement,
30:50 il y a de la volatilité sur les marchés obligataires,
30:52 et des sources d'opportunités.
30:54 - Oui, clairement, on a parlé tout à l'heure du monétaire,
30:56 donc de manière encore moins risquée,
30:58 et encore plus simple, aller faire du monétaire maintenant,
31:00 à tout son sens.
31:02 Je pense que c'est une bonne chose,
31:04 on revient dans un monde plus normal que ce qu'on a vécu ces 10-15 dernières années,
31:06 avec des taux négatifs qui,
31:08 en théorie, ne voulaient rien dire.
31:10 Il fallait être capable de construire des portefeuilles,
31:12 alors qu'on n'avait pas le pendant plus prudent
31:16 des marchés actions, qui était le marché obligataire.
31:18 On retrouve ces différentes classes d'actifs,
31:20 avec chacun leur niveau de risque et de rentabilité.
31:22 Donc ça, c'est une bonne chose.
31:24 On peut construire des portefeuilles diversifiées,
31:26 avec un peu de monétaire sans risque,
31:28 un peu d'obligataire, avec des rendements très attractifs maintenant,
31:30 et des marchés actions.
31:32 - Le sujet, c'est plus que les marchés actions
31:34 n'aient pas de primes de risque supplémentaires
31:36 par rapport à l'obligataire aujourd'hui,
31:38 mais peut-être que ça peut changer à moyen terme,
31:40 et que c'est à prendre en compte dans une stratégie aussi.
31:42 - Exactement. Après, il y a tout le travail conjoncturel,
31:44 de gestion de cette allocation d'actifs,
31:46 comme on le disait tout à l'heure,
31:48 on doit être un peu plus prudent sur les marchés actions maintenant,
31:50 parce qu'ils ont l'air parfois en lévitation,
31:52 à des niveaux relativement élevés,
31:54 alors qu'on a quand même le sentiment
31:56 que l'économie peut se fragiliser,
31:58 au moins à court terme, dans les prochains trimestres.
32:00 Donc un peu de prudence sur les marchés actions,
32:02 mais en gardant des munitions sur le monétaire,
32:04 pour pouvoir réinvestir sur les marchés actions,
32:06 quand on aura peut-être un moment d'accès de faiblesse,
32:08 qui peut être tout à fait légitime,
32:10 si vous avez des banques centrales
32:12 qui continuent à dire
32:14 "les taux directeurs vont rester élevés,
32:16 et on va continuer à lutter contre l'inflation",
32:18 sous-entendu,
32:20 peu importe ce qui se passe sur la croissance,
32:22 ça veut dire qu'à un moment donné,
32:24 on peut avoir un fléchissement de ces marchés.
32:26 Nous, on a le sentiment que,
32:28 quand ce fléchissement arrivera,
32:30 ce sera plutôt une opportunité sur les marchés actions.
32:32 Mais voyez qu'on retrouve un travail
32:34 beaucoup plus classique de diversification
32:36 des portefeuilles, qui permet de jouer
32:38 sur tous les tableaux, et qui est plus intéressant.
32:40 L'effet TINA, il avait quelque chose d'un peu frustrant,
32:42 mais il n'y avait plus qu'une classe d'actifs
32:44 vraiment jouable,
32:46 parce qu'elle apportait de la performance potentiellement.
32:48 Là, on a ces trois classes d'actifs,
32:50 et on peut travailler ces sujets-là,
32:52 en jouant le court terme face au moyen terme,
32:54 et en reconstruisant nos portefeuilles.
32:56 La consolidation qu'on a vue
32:58 la semaine dernière, que ce soit sur les marchés américains
33:00 ou les marchés européens,
33:02 peut-elle continuer les prochaines semaines,
33:04 à la lumière de ce qu'on découvrira
33:06 d'un point de vue macro, mais ce qu'on aura également
33:08 entendu des banquiers centraux ?
33:10 Oui, c'est un peu l'idée, dans les prochains mois,
33:12 des moments d'accès de faiblesse,
33:14 parce qu'on a un scénario
33:16 embarqué sur les marchés qui est probablement
33:18 un tout petit peu trop optimiste.
33:20 C'est vrai que quand on regarde
33:22 le dyname des banques centrales, c'est soit
33:24 je lutte contre l'inflation, soit je fais tout pour soutenir
33:26 l'économie. C'est-à-dire que si je monte
33:28 les taux directeurs, je lutte contre l'inflation,
33:30 si je ne les monte pas trop, je vais soutenir l'économie.
33:32 Je pense qu'ils préfèreront
33:34 avoir, faire face à un ralentissement
33:36 économique, que se faire critiquer
33:38 sur un manque d'agressivité face à l'inflation.
33:40 Donc à choisir, parce qu'on ne peut pas
33:42 faire les deux, à choisir, ils vont lutter
33:44 contre l'inflation. Ce qui veut dire que notre risque,
33:46 il est quand même d'un ralentissement
33:48 temporaire. Alors je dis temporaire parce que
33:50 je pense qu'il sera assez limité ce ralentissement,
33:52 mais pour des raisons, si on monte
33:54 en arrière, pour des raisons structurelles
33:56 au cycle dans lequel on vit.
33:58 D'abord parce qu'on vit dans un cycle où
34:00 en fait il y a une demande qui est inassouvie
34:02 depuis le Covid, depuis cette période
34:04 totalement
34:06 incroyable où on a arrêté
34:08 la production, on a arrêté l'économie.
34:10 On a cette demande qui est encore inassouvie, étonnamment,
34:12 et qui demande encore du temps
34:14 pour être...
34:16 - Bien sûr normalisé, oui.
34:18 - Normalisé, que les marchés y répondent. Donc ça c'est le premier sujet.
34:20 Et puis aussi parce qu'on est dans un cycle
34:22 où on parle de transition
34:24 énergétique, qui demande
34:26 énormément d'investissements, qui vont
34:28 devoir, pendant les prochaines décennies,
34:30 à nouveau, enfin
34:32 continuer à se déverser sur l'économie.
34:34 Donc on a quand même une économie qui reste relativement
34:36 solide. C'est pour ça que, quand on parlait tout à l'heure
34:38 de comparaison avec l'épisode des
34:40 stagflations des années 60-70, c'est un peu
34:42 différent, mais bon, je pense qu'il y a
34:44 chaque cycle a ses particularités.
34:46 C'est pas les mêmes niveaux d'inflation,
34:48 il y a quand même des soutiens
34:50 forts à une croissance structurelle.
34:52 Donc on n'est pas exactement dans le même
34:54 sujet. Par contre je rejoins
34:56 totalement Julien tout à l'heure sur une inflation
34:58 qui va rester quand même à des niveaux élevés. - Et donc des
35:00 taux qui potentiellement pourraient rester à des niveaux élevés. - Exactement.
35:02 - Julien et Benza, justement,
35:04 votre scénario un petit peu sur ces marchés,
35:06 alors beaucoup a déjà été dit, mais
35:08 effectivement, on voit qu'il y a un petit peu
35:10 plus de prudence sur les marchés actions, les marchés
35:12 obligataires qui effectivement font
35:14 de l'oeil à un certain nombre d'investisseurs,
35:16 mais avec quand même cette idée que c'est propre à la
35:18 conjoncture telle qu'on la connaît actuellement, et on n'est
35:20 pas forcément sur de l'investissement long terme non plus
35:22 sur ces choix-là.
35:24 - Si on parle d'action,
35:26 il faut essayer quand même de penser un petit peu
35:28 à long terme. - Bien sûr, oui.
35:30 - Après on peut parler de gens qui jouent
35:32 sur la bourse, mais le sujet... - Non, je parlais
35:34 comparaison, obligataires, actions, justement.
35:36 - D'accord.
35:38 Alors moi, mon travail, il est basé
35:40 sur l'analyse des cycles.
35:42 Creux d'activité en début
35:44 de 2019,
35:46 3 ans et demi plus tard, site de Kitchin, nouveau creux
35:48 d'activité, on vient de le vivre, on vient de le passer.
35:50 Pour moi, c'est fait. Donc pour moi, il y a
35:52 2, 2 années et demie d'expansion devant nous.
35:54 Après, qualité de cette expansion,
35:56 là, c'est un autre site
35:58 qui répond à ça, c'est le cycle de jugular,
36:00 cycle de 7 à 11 ans, on est à la
36:02 partie du cycle de jugular où la qualité de l'expansion
36:04 est la plus médiocre. Donc ce qui est devant
36:06 nous, c'est de la croissance faible. - D'accord.
36:08 - Voilà.
36:10 J'imagine pas les marchés financiers
36:12 s'extasier de ça.
36:14 Après, sur la bourse elle-même,
36:16 le schéma de cycle
36:18 boursier montre très peu de variations.
36:20 Je disais ça déjà
36:22 il y a quelques semaines, je le redis,
36:24 à mon avis, jusqu'à la fin
36:26 de l'automne. Donc je pense que
36:28 la consolidation fourchette
36:30 10-12% d'amplitude sur les marchés européens.
36:32 C'est le scénario le plus probable.
36:34 Donc il va y avoir des mauvaises nouvelles,
36:36 on va aller en bas, puis il y aura, je sais pas,
36:38 amélioration de la situation en Ukraine,
36:40 on va remonter en haut, enfin voilà. Mais il va
36:42 rien se passer d'autre que ça, selon moi.
36:44 Si je travaillais en
36:46 année citentiaire, je dirais que nous sommes dans la période
36:48 où on ajuste la valeur
36:50 des actifs risqués à la
36:52 nouvelle donne sur la valeur des marchés obligataires.
36:54 En fait, au taux. - D'accord. - C'est un travail qui n'a pas
36:56 été fait. D'abord, les actions
36:58 se sont mises à remonter à toute allure, après
37:00 les différents événements qu'on a connus en 2022.
37:02 Mais le...
37:04 réemboîter, en fait,
37:06 le système à un niveau de taux translaté,
37:08 on passe de 0 à 5, je scématise
37:10 avec la Fed, réemboîter tout ça,
37:12 remettre ça dans, je dirais,
37:14 des cadres normatifs, c'est là où
37:16 je fais pas de la ligne financière, mais je sais que c'est un cadre
37:18 normatif, ça prend du temps.
37:20 Et c'est ça. Après, vous avez une composante
37:22 psychologique.
37:24 Vous pouvez pas passer, je me souviens
37:26 d'avoir parlé avec votre confrère Grégoire
37:28 en décembre 2020, il disait "Tiens, on a
37:30 beaucoup monté après les vaccins, est-ce que c'est fini ?"
37:32 Je lui disais "On passe pas
37:34 d'une situation pessimiste à une
37:36 situation optimiste comme ça, quoi.
37:38 C'est pas possible. Il faut vraiment que du temps passe."
37:40 Donc là, le pessimisme
37:42 qui est derrière
37:44 nous, il est en train de se transformer
37:46 en une reprise progressive
37:48 de confiance. C'est-à-dire qu'il faut qu'il y ait beaucoup
37:50 d'opérateurs qui achètent un jour ça,
37:52 gagnent un peu, etc. Se retrouver dans une situation
37:54 de confiance, pour pouvoir
37:56 réalimenter le moteur boursier.
37:58 Parce qu'on ne réalimente que par
38:00 la confiance. Y'a que le retour de la confiance
38:02 qui forme un sommet. - Bien sûr. - Et on
38:04 en est très loin. Enfin, on en est très loin.
38:06 On est dans cette phase de transition. - On en a
38:08 touché quand même quelques-uns des sommets, mais...
38:10 - Non, non, mais il nous faut du temps. C'est pour ça que je dis
38:12 on a deux ans, grosso modo, on a deux ans de hausse devant nous.
38:14 Parce que je relie la partie écho
38:16 que je te disais au départ, à cette
38:18 mesure du sentiment. Mais faut pas non plus
38:20 penser que cette hausse va être spectaculaire. Pour les raisons
38:22 que je disais aussi, c'est-à-dire que la qualité
38:24 du cycle qu'on va avoir est quand même pas
38:26 très forte. J'ai parlé de mon
38:28 sujet de l'inflation, c'est-à-dire que je pense pas qu'elle va baisser
38:30 comme ça. Et en plus,
38:32 y'a en ligne de mire, mais ça c'est
38:34 vraiment presque du trop long terme pour la
38:36 plupart des gens, mais le premier pic d'inflation
38:38 qu'on vient d'avoir, enfin, on a eu un pic d'inflation
38:40 en 2022, y'a toujours un
38:42 deuxième pic d'inflation. C'est toute l'histoire
38:44 de l'inflation en Occident depuis 250
38:46 ans, c'est ça. Et le deuxième pic,
38:48 il est entre 3 et 7 ans plus tard,
38:50 en moyenne, 5 ans plus tard, donc c'est 2027.
38:52 Donc en plus, en 2027, on a encore un épisode
38:54 de... - On peut en tout cas
38:56 en dire, selon vos scénarios.
38:58 - La route qui est devant nous, c'est
39:00 faible croissance, réappréciation
39:02 boursière progressive, réinstallation
39:04 d'un relation taux/action
39:06 dans la sphère de l'année financière, et puis
39:08 après, excès d'optimisme, et
39:10 puis une nouvelle problématique d'inflation.
39:12 - Ce qui est intéressant
39:14 dans ce que vous dites, c'est vrai qu'en effet
39:16 je pense qu'on est tous d'accord pour dire que les prochaines
39:18 années, il y aura très peu de croissance.
39:20 Et la vraie question, c'est
39:22 quelle va être la productivité
39:24 liée des entreprises ? Tout le monde parle
39:26 de l'IA, mais hors intelligence artificielle.
39:28 C'est vrai que la productivité,
39:30 c'est pas mal, on a vu que pendant le COVID,
39:32 le télétravail, tout ça, les entreprises ont
39:34 extrêmement bien géré. Et c'est pour ça
39:36 qu'on attendait tous une forte baisse des bénéfices
39:38 par action pour fin
39:40 de l'année dernière ou cette année.
39:42 Et finalement, là, le S&P, le deuxième trimestre
39:44 qui arrive, on attend que 5% de baisse des bénéfices
39:46 par action. Donc c'est vrai que ça va faire 2-3 trimestres
39:48 que c'est flat, cette fameuse consolidation
39:50 qui arrive. Donc c'est vrai que nous,
39:52 c'est un peu notre scénario, parce qu'il ne faut pas
39:54 oublier que ça fait quasiment 14-15
39:56 mois qu'on était en bear market.
39:58 Bon, maintenant, ça y est, on ne l'est plus. Le S&P
40:00 vient de reprendre plus de 20%, donc
40:02 on est passé officiellement en bull market.
40:04 Donc même si c'est peut-être parti un peu vite, ça a été aidé
40:06 par quelques méga-cap,
40:08 que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis, c'est vrai que tout ce
40:10 qui est en dessous, rien du tout. Donc c'est vrai que quand
40:12 vous dites qu'il faut que ça prenne du temps,
40:14 c'est ce qui est en train de se passer sur
40:16 toutes les petites small limit cap que plus personne ne veut
40:18 ou la liquidité en train de repartir.
40:20 Notre scénario est exactement un peu ce que vous
40:22 dites, c'est qu'on reste quand même relativement
40:24 confiant sur la beauté, la croissance
40:26 des bénéfices par action
40:28 des sociétés, parce que, ok, faible croissance,
40:30 bénéfice attendu
40:32 un peu bas, un peu de productivité
40:34 fait que normalement pour 24-25, le prochain
40:36 cycle, on devrait repartir. Donc c'est pour ça
40:38 que là, c'est encore peut-être un peu tôt,
40:40 le travail n'a pas encore été refait, il y a peut-être une dernière nouvelle
40:42 qui arrive, ça prend un peu
40:44 de temps comme vous dites, mais nous, il y a une
40:46 statistique qu'on a vue que notre ancienne maison Raymond
40:48 James nous a donné, c'est de dire qu'après
40:50 un boule market, qu'est-ce qui se passe souvent ? Souvent les gens
40:52 disent "ouah, ça vient de reprendre 20%, on
40:54 se calme". Entre 12
40:56 et 18 mois derrière, le marché
40:58 est haussé fortement,
41:00 donc à 12 mois c'est 86%,
41:02 et à 18 mois c'est 100%.
41:04 - D'accord. - Donc en gros, ce qu'on dit
41:06 c'est peut-être que là, 4 300 sur la
41:08 piste, c'est venu un peu tôt, donc là, le temps
41:10 que ça se mette tout ça un peu en place, mais clairement
41:12 d'ici la fin de l'année, les mécanismes vont
41:14 tout être remis en place pour normalement
41:16 avoir quelques belles années, peut-être jusqu'en
41:18 2027, en tout cas,
41:20 de croissance sur les marchés actions. Donc c'est pour ça
41:22 que relativement prudent, un peu à court terme
41:24 avec tout ce qui se passe, mais néanmoins, on aura des super
41:26 points d'entrée, j'espère pour la fin
41:28 de l'année, en ligne avec vous. - Et si
41:30 pas d'accident sur les résultats des entreprises ?
41:32 - Normalement, il ne devrait pas en avoir,
41:34 c'est quand même bien acté, là on va voir
41:36 ce qui se passe. C'est fait,
41:38 les sociétés vont bien, elles ont du cash,
41:40 l'investissement est là, bien
41:42 évidemment, il y a eu quand même pas mal de warnings à droite
41:44 à gauche, mais c'est sur des parties très cycliques, c'est sur
41:46 la chimie, c'est sur les parties un peu plus
41:48 cycliques, mais il y a beaucoup, beaucoup de sociétés
41:50 qui vont très bien, qui ont du cash, et c'est pour ça
41:52 que l'emploi aussi tient bien, les ménages
41:54 tiennent bien, il y a eu des augmentations de salaire, et finalement
41:56 tout ça tient plutôt pas trop mal.
41:58 - Benoît Vesco, pour compléter
42:00 ce qui a déjà été dit, effectivement, sur vos scénarios
42:02 de marché, sur ce que vous regardez peut-être dans le
42:04 contexte actuel ? - On est
42:06 dans un environnement où, enfin on l'a compris,
42:08 je pense qu'il faut être diversifié, c'est-à-dire que
42:10 on voit bien, alors diversifié par classe d'actifs,
42:12 parce qu'on voit bien que les marches
42:14 actions ont à nouveau un concurrent en
42:16 termes de performance, donc
42:18 tout jouer sur les marches actions ne serait pas raisonnable,
42:20 mais on voit bien aussi qu'on est dans
42:22 un environnement où quand même, globalement,
42:24 les entreprises vont bien, et
42:26 il y a pas mal de raisons structurelles pour que ça continue
42:28 à bien fonctionner.
42:30 La seule difficulté, c'est que là aussi,
42:32 il faut être un peu prudent
42:34 dans un environnement de taux élevés,
42:36 il y a des valeurs qui peuvent
42:38 souffrir un peu plus que d'autres, et donc
42:40 là aussi, il faut être assez diversifié sur ces sujets-là,
42:42 pour pouvoir jouer quand même
42:44 globalement le marché actions dans son ensemble,
42:46 sans avoir trop de
42:48 mauvais à-coups, d'à-coups
42:50 négatifs sur telle ou telle valeur qui,
42:52 dans un environnement de taux élevés,
42:54 vont vraiment souffrir. Après,
42:56 je rejoins, il y a le moteur des
42:58 small limit cap qui est intéressant, parce qu'il s'est pas
43:00 encore déclenché, et ça pourrait être
43:02 un élément assez
43:04 intéressant, un indicateur qui montre que ça y est,
43:06 on est reparti de manière un peu plus claire
43:08 maintenant sur les marchés, ce qui n'est pas encore le cas pour le moment,
43:10 mais il faut qu'on digère
43:12 ce discours des banques centrales,
43:14 que peut-être les marchés n'ont pas encore voulu
43:16 encaisser, et
43:18 qu'il faut qu'ils s'intègrent bien
43:20 dans ces perspectives de marché
43:22 avant de pouvoir rebondir.
43:24 - Donc quand les marchés auront procédé à leur rééquilibrage,
43:26 on pourra voir peut-être ce moteur small limit cap
43:28 repartir,
43:30 parce qu'on l'attend quand même depuis plusieurs mois.
43:32 - Oui, on l'attend,
43:34 mais je pense qu'avant, il y a ce cap
43:36 de politique des banques centrales
43:38 qu'on n'a pas voulu tout de suite voir,
43:40 on a préféré anticiper
43:42 la fin, parce qu'on faisait
43:44 un parallèle avec les niveaux d'inflation
43:46 qui baissaient, donc ça y est, l'inflation
43:48 baisse, donc on va baisser les taux.
43:50 Or, malheureusement,
43:52 on l'a dit tout à l'heure, il est probable qu'on ait plutôt
43:54 un niveau d'inflation qui reste assez stable, à des niveaux
43:56 plus élevés que par le passé, donc ce sujet-là,
43:58 on ne l'a pas encore suffisamment
44:00 intégré dans les cours pour que vraiment,
44:02 on passe à d'autres histoires, et à des histoires
44:04 peut-être plus micros, sur lesquelles
44:06 effectivement, les petites valeurs peuvent avoir leur
44:08 intérêt, et on aura un moteur assez intéressant
44:10 sur les marchés actions.
44:12 - Merci messieurs d'être venus dans Smart Bourse,
44:14 merci Benoît Vesco, président de Dolibac
44:16 Asset Management, merci Julien Nébenza,
44:18 administrateur d'Advise, merci Louis Defels,
44:20 directeur général et responsable de la gestion
44:22 collective chez Guélusac Gestion, merci à tous les
44:24 trois, merci à vous de nous avoir suivis,
44:26 on se retrouve tout de suite dans le Quart d'heure américain.
44:28 Et nous enchaînons à présent avec le dernier quart d'heure
44:35 de Smart Bourse, un quart d'heure américain,
44:37 comme tous les lundis, et nous avons le plaisir
44:39 de retrouver notre correspondant
44:41 américain, Pierre-Yves Dugas. Bonjour Pierre-Yves.
44:43 - Bonjour Nicolas.
44:45 - Bienvenue dans Smart Bourse,
44:47 on est ravi de vous retrouver,
44:49 la saison des résultats
44:51 aux Etats-Unis commence dans quelques
44:53 jours, début juillet,
44:55 que lisez-vous,
44:57 qu'entendez-vous en matière
44:59 d'anticipation de résultats trimestriels ?
45:01 - Alors, pour
45:03 reprendre ce qui me paraît être
45:05 une très bonne compilation,
45:07 généralement faite par Fact7,
45:09 des anticipations
45:11 de profit des entreprises
45:13 cotées, et on parle des 500 plus
45:15 grandes cotées dans l'indice
45:17 S&P 500, on se
45:19 dirige, semble-t-il,
45:21 vers un nouveau recul
45:23 de l'ordre de 6,5%
45:25 des bénéfices par action
45:27 pour les sociétés, globalement,
45:29 pour ce second
45:31 trimestre, ce qui, mine de
45:33 rien, ferait tout de même le troisième
45:35 trimestre consécutif de recul
45:37 des profits par action, et
45:39 ce serait aussi le premier
45:41 trimestre depuis très très longtemps,
45:43 depuis en fait le confinement,
45:45 où l'on observe
45:47 un recul global du chiffre
45:49 d'affaires,
45:51 ce qui est un élément
45:53 plus nouveau. Alors,
45:55 naturellement, il faut replacer ça dans le contexte
45:57 macroéconomique, on a connu aux États-Unis
45:59 au premier trimestre
46:01 une croissance en rythme annuel
46:03 d'1,3%,
46:05 on estime à peu près à 2%
46:07 la croissance au
46:09 second trimestre, donc
46:11 en dépit de cette accélération
46:13 de la croissance macro,
46:15 on est toujours dans
46:17 un scénario de contraction
46:19 des profits par action des entreprises,
46:21 avec des variations, bien entendu,
46:23 suivant les secteurs,
46:25 sur lesquels on peut revenir, si vous le voulez,
46:27 mais avant peut-être donner
46:29 un mot de la valorisation des marchés,
46:31 on est aujourd'hui,
46:33 sur le S&P 500, à un peu plus,
46:35 pratiquement à 19%
46:37 sur le ratio prix-bénéfice
46:39 du S&P 500, sur la base des résultats
46:41 trimestriels anticipés,
46:43 c'est-à-dire qu'on est quand même
46:45 au-delà de la moyenne des dix dernières
46:47 années, qui était de 17,4%.
46:49 Donc le marché,
46:51 globalement, si les analyses ne se
46:53 trompent pas dans leur perspective et dans
46:55 leurs prévisions, on est quand même sur un marché
46:57 qui n'est certainement pas bon marché.
46:59 À ce propos,
47:01 je ne résiste pas à la tentation
47:03 de vous signaler quelque chose
47:05 qui est passé sur mon bureau tout à l'heure et qui m'a
47:07 laissé un petit peu baba,
47:09 c'est un commentaire
47:11 de Chris Harley de Wells Fargo,
47:13 qui regarde
47:15 la capitalisation
47:17 de ce qu'on appelle les
47:19 "Uber Caps", c'est-à-dire
47:21 ces énormes capitalisations qui ont
47:23 guidé le rebond du marché depuis le début de l'année.
47:25 Apple, par exemple,
47:27 la valorisation boursière d'Apple
47:29 aujourd'hui, eh bien, figurez-vous que c'est
47:31 à peu près le PIB de la France.
47:33 La capitalisation
47:35 boursière de Microsoft
47:37 aujourd'hui, c'est à peu près
47:39 le PIB de l'Italie.
47:41 La capitalisation
47:43 boursière de Tesla, c'est le
47:45 PIB de Taïwan.
47:47 Alors,
47:49 c'est assez amusant
47:51 de le signaler comme ça, mais il y a une chose qui est plus
47:53 intéressante, c'est de dire que
47:55 si l'on en croit cette analyse,
47:57 en tout cas, aujourd'hui, on a huit
47:59 énormes sociétés américaines
48:01 dont la capitalisation
48:03 les donnerait,
48:05 en termes de comparaison au PIB,
48:07 parmi les plus grandes, 25 plus
48:09 grandes économies du monde.
48:11 Ce qui est intéressant, c'est qu'il y a dix ans,
48:13 il n'y en avait aucune.
48:15 En revanche, si on retourne
48:17 en arrière en 1999,
48:19 période où, je crois, on peut
48:21 tous admettre qu'on était en super
48:23 euphorie avant le crack
48:25 des dot-com, eh bien, il y en avait
48:27 déjà une dizaine
48:29 de ces sociétés qui
48:31 rivalisaient avec les 25 plus
48:33 grands PIB en 1999.
48:35 Et si on compare la liste de
48:37 1999 avec la liste
48:39 d'aujourd'hui, on s'aperçoit que, finalement,
48:41 il n'y a qu'une seule qui était
48:43 là en 1999
48:45 et qui est encore là aujourd'hui.
48:47 Cette société, c'est Microsoft.
48:49 Toutes les autres, pratiquement
48:51 toutes les autres, sont encore là,
48:53 mais elles ne font plus partie des UberCaps.
48:55 On peut les citer.
48:57 General Electric, Cisco,
48:59 Intel,
49:01 Walmart,
49:03 Nokia, qu'est devenue
49:05 Nokia ? Pfizer,
49:07 ExxonMobil
49:09 et IBM. Comme quoi, la route tourne
49:11 dans le capitalisme, même
49:13 quand on passe d'une période d'euphorie à une période
49:15 de grande déprime
49:17 et que l'on rebondit ensuite plusieurs fois,
49:19 la liste des gagnants n'est
49:21 pas toujours la même.
49:23 - Un mot, peut-être, vous le proposiez, Pierre-Yves Dugas,
49:25 des secteurs, effectivement, dans un
49:27 contexte où on anticipe ce
49:29 troisième trimestre en recul, mais avec
49:31 des analystes un peu moins pessimistes
49:33 à l'approche
49:35 de la publication des résultats.
49:37 - Effectivement. Il y a certains secteurs
49:39 qui génèrent de l'optimisme
49:41 en termes de perspectives
49:43 de résultats.
49:45 L'énergie, cette
49:47 sous-catégorie de l'indice S&P
49:49 500 qu'on appelle
49:51 Communication Services, que je trouve
49:53 extrêmement mal nommé, moi.
49:55 Il faut aller un petit peu gratter là-dedans.
49:57 Qu'est-ce qu'ils veulent dire par Communication Services ?
49:59 En fait, ce sont, on retrouve là-dedans
50:01 les réseaux sociaux, les opérateurs
50:03 de télécom et
50:05 les géants des médias, comme
50:07 Disney, par exemple. Optimisme
50:09 donc pour ces deux secteurs-là.
50:11 Pessimisme, en revanche,
50:13 sur tout ce qui est consommation non-cyclique.
50:15 La distribution,
50:17 l'agroalimentaire,
50:19 on trouve dans cette catégorie-là
50:21 de grands noms,
50:23 comme Coca-Cola,
50:25 Procter & Gamble ou encore Kraft.
50:27 Et quand on prend un petit peu de recul,
50:29 je reviens à l'aspect Macron,
50:31 on retrouve en fait,
50:33 on retrouve ces billes parce qu'on sait
50:35 que les Américains ont
50:37 surconsommé des biens
50:39 pendant le confinement et juste
50:41 après le confinement et maintenant qu'ils sont
50:43 en phase de désallocation
50:45 de leur budget sur la consommation
50:47 de biens et d'allocation
50:49 sur la consommation de services
50:51 en particulier dans le
50:53 domaine du voyage et des transports aériens.
50:55 Il y a un certain nombre de sociétés américaines
50:57 que j'ai notées qui font
50:59 l'objet de recommandations d'achat
51:01 de la part de 100% des
51:03 analystes qui les suivent.
51:05 Quelles sont-elles ?
51:07 Je les ai notées.
51:09 Les compagnies aériennes comme Delta Airlines
51:11 et Alaska Airlines.
51:13 Et là, on peut supposer que non seulement
51:15 elles profitent de l'engouement
51:17 des Américains pour le voyage
51:19 mais aussi de la baisse
51:21 relative des prix du kérosène.
51:23 Et puis on trouve des sociétés
51:25 de services pétroliers.
51:27 Schlumberger et Halliburton
51:29 font également l'objet de recommandations
51:31 pour la totalité des
51:33 analystes qui les suivent.
51:35 C'est intéressant. Pessimisme, en revanche,
51:37 plutôt sur
51:39 Home Depot, McDonald's
51:41 et dans tout ce secteur
51:43 non-discrétionnaire de la consommation.
51:45 Qu'est-ce que ça veut dire ?
51:47 Ça veut dire les choses qu'on aime consommer
51:49 mais qu'on peut tout de même se passer.
51:51 Starbucks par exemple ou encore
51:53 Nike.
51:55 Un mot de politique à présent,
51:57 Pierre-Yves Dugas. On constate aux Etats-Unis
51:59 que de plus en plus
52:01 de candidats
52:03 sont présents pour l'investiture
52:05 du Parti républicain.
52:07 Alors je vais vous poser une colle,
52:09 Nicolas. Est-ce que si je vous dis
52:11 "Doug Bergrum",
52:13 ça vous dit quelque chose ?
52:15 Je dois avouer que non.
52:17 Ça ne vous dit rien, vous êtes pardonné.
52:19 J'avouerais volontiers, mais accoule pas,
52:21 il y a 15 jours, si on m'avait posé
52:23 la question, je n'aurais pas su
52:25 qui était cette personnalité très importante
52:27 dans le Dakota du Nord,
52:29 un Etat
52:31 de 800 000 habitants.
52:33 C'est le gouverneur. Le gouverneur
52:35 qui en est à son second mandat
52:37 et M. Doug Bergrum,
52:39 qui est âgé de 66 ans,
52:41 fait partie des candidats qui se sont
52:43 récemment déclarés comme
52:45 candidats à l'investiture républicaine.
52:47 C'est quelqu'un qui a fait fortune
52:49 dans les logiciels et qui a vendu
52:51 sa société de logiciels à Microsoft en 2001
52:53 et qui ensuite a fait de la politique
52:55 avec beaucoup de succès dans le
52:57 Dakota du Nord et qui maintenant voudrait
52:59 appliquer ces méthodes au reste des
53:01 États-Unis. D'autres inconnus
53:03 qui se sont
53:05 fait connaître
53:07 au cours des derniers jours, le maire de
53:09 Miami,
53:11 la plus grande ville de la Floride,
53:13 M. Francis
53:15 Suarez, 45 ans,
53:17 aimerait bien
53:19 lui aussi être investi
53:21 par le parti républicain,
53:23 ce qui prouve qu'on a
53:25 beaucoup de Floridiens maintenant qui
53:27 briguent l'investiture républicaine. On en a
53:29 au moins trois, M. Suarez, donc
53:31 maire de Miami.
53:33 Ron DeSantis,
53:35 le gouverneur
53:37 qui a été brillamment réélu, le gouverneur
53:39 de Floride, et naturellement on ne le présente
53:41 plus, mais il est résident de Floride,
53:43 Donald Trump.
53:45 D'autres inconnus,
53:47 Isaac Hutchinson, ancien gouverneur
53:49 de l'Arkansas, on se demande un petit
53:51 peu pourquoi
53:53 il se présente. L'Arkansas
53:55 est un État tout à fait honorable,
53:57 et M. Hutchinson l'est, mais pour l'instant
53:59 il est très peu connu en dehors de cet
54:01 État. Il va avoir au cours des prochains
54:03 jours, dans les débats
54:05 qui sont organisés sur les chaînes cablées
54:07 américaines, l'occasion de se faire
54:09 connaître. Et puis il y a un ancien
54:11 poids lourd, je dis ça sans jeu de mots,
54:13 qui est Chris Christie,
54:15 qui est l'ancien gouverneur
54:17 du New Jersey,
54:19 qui était un ancien allié
54:21 de Donald Trump, et qui s'est beaucoup
54:23 disputé avec Donald Trump, qui a
54:25 jeté son chapeau dans l'arène,
54:27 et qui est le seul, je dirais à ce jour,
54:29 à oser de manière
54:31 explicite faire campagne contre
54:33 Donald Trump, en le critiquant
54:35 dans des termes
54:37 assez explicites,
54:39 au risque d'ailleurs de se faire huer
54:41 devant les
54:43 audiences de républicains
54:45 militants, qui pour le moment sont
54:47 encore largement acquis à Donald Trump,
54:49 puisqu'on donne toujours
54:51 Donald Trump comme l'archi-favori
54:53 dans ses primaires républicaines,
54:55 avec plus de
54:57 50% des suffrages potentiels,
54:59 et loin derrière
55:01 Ron DeSantis.
55:03 Qu'est-ce que ça nous dit, rapidement, Pierre-Yves Dugas,
55:05 ce nombre de candidats,
55:07 toujours plus nombreux, déclarés à l'investiture
55:09 du Parti républicain ?
55:11 Je crois que
55:13 on bouillonne d'idées au sein du Parti républicain,
55:15 et on cherche par tous les moyens
55:17 à tourner la page sur Donald Trump,
55:19 et qu'après tout,
55:21 Donald Trump a démontré qu'on pouvait être élu
55:23 sans jamais avoir exercé
55:25 un mandat électif important,
55:27 et que pourquoi pas tenter sa chance.
55:29 Beaucoup parient que Donald Trump
55:31 sera évincé,
55:33 soit de lui-même,
55:35 il abandonnera, sous la persécution
55:37 des procureurs américains, peut-être
55:39 à l'issue d'un jugement qui pourrait lui tomber dessus
55:41 sur les multiples affaires
55:43 qu'il y aura après.
55:45 Une personnalité importante pour les gens
55:47 qui nous écoutent, qui a également
55:49 décidé de se lancer dans l'aventure,
55:51 et Vivek Ramaswamy,
55:53 c'est quelqu'un qui
55:57 travaille dans la finance,
55:59 c'est un ami de Jenny Vance,
56:01 c'est un ami de la seule personnalité
56:03 républicaine de la Silicon Valley,
56:05 Peter Thiel,
56:07 qui elle-même avait
56:09 financé en partie la campagne
56:11 de Donald Trump avant de s'éloigner
56:13 de lui,
56:15 et M. Ramaswamy
56:17 est un ennemi farouche
56:19 de l'ISG,
56:21 c'est un ennemi farouche de ce qu'il appelle
56:23 le capitalisme woke,
56:25 c'est un point qu'il partage avec Ron DeSantis,
56:27 il considère,
56:29 comme le disait Milton Friedman,
56:31 que l'objectif des sociétés
56:33 est de maximiser la valeur des actionnaires
56:35 et ne doit pas se préoccuper de considérations
56:37 politiques ou sociales
56:39 ou environnementales.
56:41 Il apporte quelque chose à cette campagne
56:43 avec un discours très business,
56:45 il a fait fortune, lui, dans
56:47 la biotechnologie.
56:49 - Merci beaucoup Pierre-Yves Dugas de nous avoir
56:51 accompagnés dans le quart d'heure américain de Smartbourse,
56:53 je rappelle que vous êtes le correspondant américain
56:55 de Smartbourse, merci à vous également
56:57 de nous avoir suivis, je vous rappelle
56:59 que vous pouvez retrouver Smartbourse
57:01 en replay sur bsmart.fr
57:03 mais aussi nous écouter en podcast sur toutes les plateformes de podcast
57:05 et quant à moi je vous donne rendez-vous
57:07 demain à midi et demi en direct sur Bsmart.
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57:11 [Musique]
57:13 ...

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