• il y a 2 mois
Vendredi 27 septembre 2024, SMART BOURSE reçoit Michel Ruimy (Économiste associé, SPAK) , Bertrand Lamielle (Directeur, Portzamparc Gestion) , Jean-François Bay (Directeur général, Quantalys) et Laurent Albie (Responsable, Next Momentum)

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00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne pour rester à l'écoute des
00:12marchés sur Be Smart For Change, chaque jour à 17h si vous nous suivez en direct à la
00:17télévision via vos box, émissions que vous retrouvez chaque soir en replay sur besmart.fr
00:21ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:24Au sommaire de cette édition ce soir, une fin de mois en fanfare sur les marchés, sur
00:30les marchés actions notamment, avec un mois de septembre au final qui n'aura pas été
00:35si négatif que ça, malgré une saisonnalité historiquement défavorable, on a vu certes
00:41un petit coup de mou au cours de ce mois de septembre, mais s'il fallait être prudent
00:45il ne fallait pas être non plus short du marché, on l'a vu ces derniers jours avec
00:50des effets qui s'accumulent, bien sûr les baisses de taux des grandes banques centrales
00:54à commencer par celle de la réserve fédérale américaine, la baisse des matières premières
00:59et notamment du pétrole également, alors qu'il peut être un problème pour des pays
01:03producteurs certes, mais qui est une bonne nouvelle pour le pouvoir d'achat des consommateurs
01:08des pays consommateurs de pétrole, qui permet de stabiliser la situation macroéconomique
01:15avec l'idée toujours d'un ralentissement devant nous, et puis en package final, les
01:20plans de relance annoncés tout au long de la semaine par les autorités chinoises,
01:24soit sur le plan monétaire et sur le plan budgétaire, tout ça donne donc une fin de
01:28mois explosive, nous dresserons le bilan de ce mois écoulé avec nos invités du jour
01:34comme chaque dernier vendredi du mois, c'est l'heure du grand tableau de bord des marchés
01:38de Smart Bourse, avec l'analyse des flux, l'analyse des fondamentaux, l'analyse du
01:43momentum et l'analyse technique, toutes ces dimensions se recroisent à l'occasion de
01:49ce grand tableau de bord des marchés à suivre dans quelques instants et puis dans le dernier
01:52quart d'heure de Smart Bourse, là aussi comme une fois par mois, le dernier vendredi
01:55du mois en l'occurrence, nous avons rendez-vous pour un décryptage économique avec Michel
02:00Rumi, économiste associé de SPAC, la question qu'on se pose ce soir avec Michel Rumi,
02:04elle est simple, qu'est-ce qu'une banque centrale ? Réponse à partir de 17h45.
02:09Trois invités avec nous une fois par mois le dernier vendredi du mois pour dresser le
02:25bilan du mois écoulé sur les marchés avec ce grand tableau de bord des marchés, Jean-François
02:29Bette avec nous, directeur général de Cantalice, bonsoir Jean-François, Bertrand Lamiel, directeur
02:33général de Ports en Parts Gestion, bonsoir Bertrand, bonsoir Grégoire, et Laurent Albi
02:37avec nous également le responsable de Next Momentum et membre fondateur également de
02:41Calaisis 360, Laurent, bonsoir Grégoire, vous faites quoi, son premier mois d'existence,
02:46l'initiative est portée par vous, par Véronique Richelores et par un autre analyste, Jérôme
02:51Boumangel, on en a parlé avec Véronique quand elle est venue mais rappelez-nous un
02:55petit peu l'idée et ce qui vous a amené à créer cette initiative et Calaisis 360.
03:01Alors effectivement c'est un nouveau projet avec trois associés qui ont trois expertises
03:07différentes, Véronique Richelores que tout le monde connaît, qui est économiste, macro-économiste,
03:13et Jérôme Boumangel qui s'occupe plus de l'aspect fondamental.
03:16Alors on est...
03:17Et vous sur la partie Momentum technique ?
03:19Et moi sur la partie technique.
03:21Vous avez copié ce qu'on fait là, c'est le grand tableau de bord des marchés quoi.
03:23Un petit peu, alors c'est un concept qui est assez répandu aux Etats-Unis parce qu'aux
03:28Etats-Unis, les analystes techniques parlent aux analystes fondamentaux.
03:31Deux mondes qui arrivent à se parler.
03:32Ah ils se parlent très bien.
03:33Mais ici c'est plus compliqué, il y a un peu des chapelles.
03:37Il faut que ces mondes se parlent.
03:38Et bien oui parce qu'on parle de la même chose sauf qu'on aborde les problèmes avec
03:42des angles différents.
03:43Donc on a décidé de créer ce service de recommandation aux investisseurs professionnels
03:49où lorsque nous avons nos trois points de vue qui concordent, c'est-à-dire que la
03:53toile de fond c'est Véronique, elle nous donne le paysage macro-global et à partir
03:58de là, je regarde les marchés, Jérôme regarde les valorisations et quand on arrive
04:02à converger vers une idée, c'est notre idée du mois.
04:06C'est unanimité ou rien ?
04:07Exactement.
04:08Voilà donc c'est périlleux comme exercice.
04:10Ah bah oui mais bon c'est le job.
04:12C'est compliqué.
04:13Mais c'est ce qui fait toute la valeur ajoutée du service on pense.
04:16Et donc voilà, le mois dernier on avait fait un numéro spécial défensif parce qu'on
04:20pense qu'il faut devenir défensif.
04:22Et ce mois-ci, je ne vais pas vous dire Grégoire de quoi il s'agit parce que sinon je vais
04:26spoiler.
04:27Oui mais vous nous le direz le mois prochain.
04:28C'est ça.
04:29Non mais je peux vous le dire quand même, on va faire un numéro en septembre sur l'investment
04:34grade parce qu'on pense qu'il y a une réflexion à avoir sur l'approche obligataire et notamment
04:41sur le crédit corporate.
04:42Bon bah oui, l'obligataire qui fait partie des classes d'actifs qui collectent et qui
04:46continuent de collecter aujourd'hui.
04:48Commençons justement par les flux de marché.
04:50Où sont allés les intérêts des investisseurs parmi les grandes classes d'actifs ? Jean-François
04:54qu'est-ce qui vous a marqué au terme de ce mois de septembre ?
04:57Alors vous avez commencé à dire ça commence en fanfare.
05:00On est sur une rentrée en fanfare.
05:01Ça se termine.
05:02J'ai dit oui.
05:03Le mois de septembre se termine en fanfare.
05:04Contre toute attente.
05:05Oui, contre toute attente.
05:06Donc ça continue et donc on avait évoqué le mois dernier un réveil des investisseurs
05:11cet été sur les flux de collecte.
05:14On est toujours sur des mois records.
05:17Plus de 50 milliards de collecte sur le mois de septembre.
05:20Donc c'est en ligne avec juillet et août.
05:23Plus de 180 milliards.
05:25Il faut remonter à trois ans en arrière pour retrouver des flux aussi importants sur une
05:29période aussi concentrée.
05:30Et donc on voit effectivement que les investisseurs sont au rendez-vous, orientent les flux et
05:37leurs capitaux vers l'industrie de la gestion.
05:39Donc là on a le chiffre de collecte net sur le mois au niveau européen.
05:43Et donc du plus 50 milliards, il y avait longtemps qu'on n'avait pas vu ce type de flux et sur
05:49trois mois consécutifs, ça commence à reculer.
05:52Donc ça fait sortir, en fait tout s'est joué cet été, tout vient de se jouer puisque
05:58si vous vous souvenez quand on parlait du tableau de bord ensemble, on disait il n'y
06:01a pas grand-chose.
06:022024, ça reste un peu flat et c'est beaucoup sur le monétaire et les actions sont derrière
06:07et les fonds diversifiés sont derrière.
06:09Donc en net-net, on est sur une industrie qui ne collecte plus.
06:14Et là, ça y est, l'industrie collecte, on est à plus 300 milliards depuis le début
06:18de l'année.
06:19Ça s'est bien évidemment fortement joué puisqu'on est à près de 200 milliards sur
06:22les trois derniers mois.
06:23Oui, c'est ça.
06:24Et alors ça reste majoritairement encore sur des produits taux monétaires et obligataires
06:29mais on voit que les actions montrent le bout de leur nez et que les investisseurs reviennent
06:33aussi sur les actions, on verra tout à l'heure dans le détail.
06:36Le monétaire qui était jusqu'à présent, il est encore peut-être la classe d'actif
06:43incontournable.
06:44Oui, c'est la classe d'actif incontournable parce que le couple rendement-risque est imbattable.
06:49On est sur, je vous ai mis un peu le petit coup de rentrée.
06:55On a toutes les réponses en face mais oui, effectivement, la stratégie qui a le plus
06:59collecté, c'est ça ? Ça, c'est le monétaire.
07:01La stratégie qui a le plus collecté, monétaire et obligataire, on est à 130 milliards.
07:05Donc, il y a une bataille sur les taux mais en tout cas, le monétaire a fortement collecté.
07:09On se dit, oui, c'est normal.
07:10Les rendements sur le monétaire, on voit du, si vous avez du monétaire très prudent,
07:15jour en jour, gigi.
07:16Rendement-risque et volatilité imbattable, évidemment.
07:19Donc, sur l'ESR, sur les taux, on reste en Europe, même aux États-Unis, sur des
07:25niveaux de rendement qui sont imbattables et le monétaire dynamique, c'est un peu
07:30tilté.
07:31On se rapproche un petit peu de l'obligateur et voilà.
07:33Mais ça reste imbattable par rapport à un investisseur français qui aurait fait des
07:37obligations françaises ou des actions françaises, ce que le CAC 40 était un petit peu la pédaler
07:41dans la choucroute pendant plusieurs mois.
07:43Là, ça vient de se réveiller mais ce n'est pas réjouissant.
07:46Et donc, l'investisseur, effectivement, considère la classe d'actifs monétaires
07:50comme une classe d'actifs sans risque, de refuge mais de refuge qui délivre du rendement.
07:55Donc, ce n'est pas comme pendant dix ans où on perdait.
07:58C'est une vraie position d'attente intéressante.
08:01Avec en plus un discours macroéconomique de l'inflation et juguler l'inflation va
08:07baisser.
08:08On est à 1,6% en tendance selon l'INSEE en fin 2024, là, en ce moment, au moment
08:13où on vous parle.
08:14Et donc, quelque part, vous dites, si j'ai dû 3,5% et que l'inflation est à 1,5%,
08:20j'ai 2% des taux réels.
08:22Oui, oui, de rendement réel.
08:24Bien sûr.
08:25Donc, je continue à en profiter.
08:26Vous voyez, les comptes à terme et les fonds monétaires et les livrets et les fonds euroboostés.
08:32Donc, c'est un flux de collègue qui ne s'est pas taré du tout aujourd'hui.
08:35Alors, j'ai rappelé dans le graphique que début 2022, on était sur des taux réels
08:39à moins 4% puisqu'on se souvient que l'inflation était vraiment, on était sur de l'hyperinflation
08:44à l'époque.
08:45Il est donc forcément compliqué d'aller investir sur des obligations en 2022 en pleine
08:50hausse des taux.
08:51Là, ça y est.
08:52Je ne suis pas encore sur ce momentum de « je mets du cash, je mets de l'obli ».
08:57Au contraire même, je me précipite tant que j'ai encore des taux.
09:00Si je fais un compte à terme à un an, deux ans, c'est loqué.
09:04C'est verrouillé.
09:05Je peux avoir une banque centrale qui m'amène sur des taux beaucoup plus bas.
09:07Peut-être que dans trois mois, ce sera différent.
09:09Exactement.
09:10Mais j'anticipe, les investisseurs anticipent en se disant « la banque centrale m'a donné
09:14la visibilité, je sais à peu près où je vais et donc je loque sur ces taux courts.
09:20Dans le détail, sur les trois mois, juillet, août, septembre, les trois mois de forte
09:25collecte pour les fonds distribués en Europe, quand on regarde le détail, on voit toujours
09:30une partie importante de produits monétaires obligataires.
09:33Mais comme vous le disiez, là par action, on a peut-être un petit quart qui se dirige
09:41vers les actions aujourd'hui.
09:42C'est ça.
09:43Il y a un 40 milliards qui s'est fait sur les trois mois, un bon 10 milliards par mois
09:47qui arrivent régulièrement sur des flux.
09:50Et on voit que la partie rouge du camembert, mois après mois, reste significative.
09:56C'est encore un peu plus de 10 milliards sur le mois de septembre.
09:58Les investisseurs ont compris un peu dans cet effet de visibilité sur les politiques
10:04des banques centrales en se disant « je mets de côté l'inflation, je me concentre sur
10:08la croissance et donc j'aurai cette baisse des taux.
10:12Du coup, par ricochet, par capilarité, j'investis monétaire obligataire, et puis obligataire
10:19action, et puis action qualité, croissance, et US, enfin voilà, l'effet domino se met
10:28en place.
10:29On le voit bien.
10:30La bonne nouvelle aussi, mais on pourra conclure par ça, c'est que du coup, il y a une réserve
10:34de cash énorme chez les investisseurs.
10:36Les allocations sont fortement noires et bleues, j'allais dire monétaires et obligataires.
10:42À un moment donné, peut-être que ce silo va se déverser sur la partie rouge.
10:47Vous dites que la collecte action est assez bien distribuée, action monde, action US,
10:52évidemment c'est incontournable, mais action Europe aussi ?
10:54Alors oui, on fait le zoom, on continue à avancer, on fait le zoom sur où vont les
11:01flux actions.
11:02Donc les 10 milliards, on les split entre moitié action US, les actions US passent
11:08un petit peu devant les actions monde, ce qui n'était pas le cas ces derniers mois,
11:12et dans les actions monde, on a toujours 3 milliards, donc ça fait action US, action
11:18monde, puisque action monde, c'est quand même beaucoup US, à 70 %, donc voilà, ça reste
11:22tout ça très US, méga caps, et l'Europe pointe le bout de son nez aussi, c'est la
11:28deuxième bonne nouvelle, j'allais dire, où on voit 2 milliards s'investir sur l'action
11:33Europe, alors que ça fait plusieurs mois qu'on était un petit peu, enfin depuis la
11:37guerre en Ukraine, on avait une décollette un peu régulière, l'Europe n'était pas
11:41privilégiée par les investisseurs, là ça revient, ça revient depuis 3 mois, c'était
11:45le signal faible qu'on avait évoqué ensemble, mais, petit bémol, ça se fait beaucoup sur
11:51les ETF encore.
11:52Oui, enfin gros bémol, on revient à tous les deux de Patrimonia, Jean-François, évidemment
11:56qu'il y a toujours cette histoire de gestion passive versus gestion active, qui en profite
12:01quoi ?
12:02Quand Amundi sort un ETF MSCI World à 3 points de base, ça fait mal, et c'est très compliqué
12:08pour des gérants actifs de lutter, et donc les investisseurs et les distributeurs s'engouffrent
12:12dans la brèche en se disant, si il faut refaire des actions ou des actions monde, US, finalement
12:17un ETF, et il y a aussi peut-être la position tactique, rapide, de se dire, je joue ce scénario
12:26d'effet domino, si je reviens sur l'Europe, je le fais aussi sur le stock 50, ou je le
12:32fais sur l'Europe 600, en attendant des choix plus stratégiques en 2025, on verra bien,
12:38mais en tout cas, les flux continuent à être portés par les gestions passives, même si
12:45on voit quelques signaux faibles sur les gérants actifs.
12:47Oui, alors moi j'allais dire, dans la gestion passive, maintenant on est en train d'inventer
12:51la gestion passive active, c'est-à-dire avec des ETF actifs, ça fait déjà quelques temps
12:55qu'on les voit arriver chez nous en Europe, je crois que AXA, Fidelity sont des promoteurs
13:00de ces ETF actifs, bon intéressant de voir une maison comme Fidelity, j'ai discuté avec
13:05le patron de Fidelity à Patrimoine, non mais c'est vraiment une maison fondamentale, comme
13:09il en existe peu, Stock Picking a mort, bon, ils font la promotion d'ETF actifs aujourd'hui,
13:16sur la base de leur analyse fondamentale.
13:17Je pense que c'est un point fondamental qu'il faut souligner aux investisseurs, on n'a
13:22plus une séparation par silos entre le match gestion active contre gestion passive, on
13:27a une vraie hybridation de l'industrie avec du coté et du non-coté.
13:32Un côté très complémentaire maintenant.
13:34Alors les ETF qui se rapprochent en mettant des gestions actively managed, donc des fonds
13:39gérés activement, donc des ETF gérés activement versus des fonds soi-disant actifs mais assez
13:44benchmarkés, assez comptes, assez encadrés, et donc tout ça est en train de, c'est une
13:49période qui fait que ça converge pas mal et donc ça sera un peu plus difficile d'identifier,
13:56de trouver ces petits, mais en tout cas, voilà, le support cotation en bourse, même demain
14:03pour les private assets, sera forcément très utilisé, on a Eurasio qui est coté
14:08en bourse, il est possible de coter des actifs privés non-cotés en bourse.
14:13Un gestionnaire d'actifs privés peut être coté en bourse, effectivement.
14:16Exactement, donc on va avoir de plus en plus ce phénomène.
14:19Changement de paradigme, qu'est-ce que vous dites par rapport à ça, c'était un peu
14:22la big picture de départ, l'inflation à ce stade semble un peu plus bénigne et les
14:30questions tournent plus autour de la croissance désormais.
14:33C'est un point qu'on avait signalé le mois dernier, enfin ces derniers mois, période
14:37de taux très bas, l'euro, je l'avais emporté, les investisseurs, c'était le scénario
14:42Tina, s'il vous plaît, je vais jouer des actions, il n'y a que là où je peux trouver
14:46un peu de rendement.
14:47Badaboom, 2022 arrive, donc très forte sortie sur l'ensemble des classes d'actifs, plutôt
14:53obligataire.
14:542023, une année de transition, de normalisation et donc je reviens sur le monétaire, on voit
14:59la partie noire, mais les actifs risqués sont dans la panade et là 2024, ça revient
15:05fort depuis cet été sur la partie rouge, on voit les actions revenir avec toujours
15:10du monétaire et de l'obligataire.
15:12Si ça continue, on se dirige vers une fin d'année 2024 très forte, soutenue justement
15:17par ce retour des investisseurs, il n'y a pas de raison que croissance et inflation
15:22soient des signaux contraires et donc ça va continuer à revenir avec aussi un stock de
15:28monétaires en magasins, dans les allocations, qui va se diffuser, donc ça va continuer
15:33je pense à cet effet dominion à se diffuser sur l'ensemble des classes d'actifs et donc
15:37on a une année à plus de 300 milliards qui finalement se termine plutôt bien.
15:43Oui, bien sûr.
15:44Bertrand, vous venez avec votre météo des marchés chaque mois, celle réalisée par
15:49vous et les équipes de Pans en Parc, qu'est-ce que vous retenez de la météo du mois de
15:54septembre ?
15:55Dans les nouvelles, il y a les mides européennes, gentiment, tranquillement, à bas bruit, qui
16:04sont en train de revenir.
16:05Donc dans l'encadré à droite, il y a un rappel historique long sur quinze ans, vingt
16:11ans, c'est ça ?
16:12Une surperformance des mid-cap parce que des sociétés sont capables de faire plus de
16:16croissance que les grandes capitalisations et donc au bout d'un moment c'est reconnu
16:19dans la valorisation et donc après je zoome sur le carré là, ce qu'il s'est passé
16:24sur 2022, donc là on a une performance comparée entre les mid-cap européennes et l'intégralité
16:35du marché.
16:36Et donc on s'aperçoit que cette fois-ci, c'est sur le graphe d'avant, on a eu des
16:42tentatives de retour, le 1, le 2, le 3, qui ont tout avorté.
16:46Cette fois-ci, à minima, c'est plus long, on commence à voir des plus hauts, plus hauts,
16:51des plus bas, plus hauts, enfin quelque chose qui a l'air d'être plus construit et donc
16:56qui milite pour peut-être enfin le retour de ces classes d'actifs.
17:02Donc là on a eu dans l'été quand même, sur les trois mois donc qui nous ramènent
17:06au début de l'été, les indices ont quasiment rien fait, il s'est quand même passé beaucoup
17:11de choses.
17:12Confirme, oui.
17:13Il s'est passé beaucoup de choses et il y a le grand écart, si vous prenez même sur
17:17les grandes capitalisations, les bons élèves sont à plus 15, plus 20 sur trois mois, les
17:22mauvais sont à moins 30.
17:23Donc ça va très vite de gagner ou de perdre 4 ou 5 points sur ces trois mois.
17:30Et donc dans les gagnants qui sont en train d'arriver, alors pas toutes, mais on commence
17:36à voir, les mid-cap européennes, c'est les beaux bébés, on est entre 5 et 20 milliards
17:40donc c'est pas la mi-trançaise qui est plutôt entre 1 et 10, mais bon voilà, c'est en train
17:44de diffuser et ça rejoint probablement les flux sur de la gestion active parce que si
17:50on refait le match CAC équipondéré versus CAC, S&P équipondéré versus S&P, pour l'instant
17:56ça reste à l'avantage des grosses pondérations dans les indices.
18:00Donc on n'a pas encore ce retournement et on est toujours dans cette période anormale
18:05au sens statistique du terme parce que c'est l'inverse d'habitude qui se passe, qui dure
18:09depuis un moment.
18:10Mais voilà, nous il nous semble que là il faut commencer à regarder parce qu'il y a
18:13des belles histoires qui sont en train de se passer.
18:14Et mid parce que c'est pas encore la même histoire pour les small ?
18:20Non.
18:21D'accord.
18:22Non pour les small, mais je pense que voilà, les investisseurs commencent à les regarder
18:26parce que quand on regarde les performances, notamment dans l'indice CAC 40, on s'aperçoit
18:31que celles qui performent bien, c'est les petites pondérations dans le CAC 40 et donc
18:37je pense qu'après par capilarité, ils vont regarder dans les grosses mid et que probablement
18:41si ce mouvement continue, cet appétit pour le risque, les liquidités qui arrivent, on
18:46va s'apercevoir qu'il y a de la valeur du côté des mid et du côté des small.
18:51Mais ça se fait dans l'ordre, c'est normal que ça se fasse dans l'ordre ?
18:54Probablement ça se fait dans l'ordre et surtout, évidemment ça m'intéresse ça
18:59parce que vous savez qu'on gère des OPCVM, mid et small cap, c'est pourtant part.
19:03C'est votre expertise historique, c'est pourtant part.
19:05Mais surtout c'est reconnu par des investisseurs sur le marché, c'est-à-dire que là on a
19:09encore eu cette semaine une OPA sur Esquer avec une prime de 30% sur les trois derniers
19:15mois et que globalement c'est là, je ne les compte plus.
19:18Donc il n'y a pas d'intro en bourse, par contre il y a beaucoup d'opérations financières
19:22ou d'aides industrielles avec des fonds de...
19:24C'est le management en plus chez Esquer je crois, donc c'est les gens qui connaissent
19:27la boîte.
19:28Et se disent, ok, même en mettant une prime de 30%, je sais que je gagnerai encore une
19:34fois.
19:35Et donc en fait le truc il est là, c'est qu'à un moment donné, quand on va s'apercevoir
19:38qu'effectivement il y a véritablement plus de croissance et des niveaux de valorisation
19:43moins chers, il y aura un rush.
19:45Donc voilà, il faut faire attention, ne pas rester trop écarté de cette classe d'actifs
19:48parce qu'aujourd'hui dans les allocations, c'est quasiment zéro.
19:52Laurent, tu voulais dire un mot ?
19:54Oui, juste un tout petit mot, parce que bon, je suis analyste technique, moi quand je vois
19:57un truc comme ça, je ne peux pas m'empêcher de regarder.
19:59Non, je voudrais juste aller dans le sens, une seconde, de ce que disait Bertrand, parce
20:03qu'on voit à l'écran donc une tendance baissière et en fait quand on a une tendance, la question
20:07qu'il faut se poser, c'est à quel moment la tendance, elle est invalidée.
20:11Et là en l'occurrence, c'est le point 3, parce qu'on voit 1, 2, 3, donc des sommets
20:15qui sont tous baissiers et on voit que 2 ne va jamais au-dessus de 1, que 3 ne va jamais
20:20au-dessus de 2 et on voit que 4 flirte avec 3 mais ne dépasse pas 3.
20:24Si effectivement, alors je ne vois pas les niveaux, mais si on a cette courbe qui dépasse
20:27le dernier sommet dans la baisse, qui est donc le point 3, on peut dire que là, on
20:32a un vrai scénario de retournement potentiel de la tendance.
20:37Donc voilà, ça va se jouer à mon avis dans le prochain trimestre.
20:40Dans les mouvements de rotation aussi qu'on a vus, donc j'entends la rotation un peu
20:44de taille avec un regain d'intérêt et le retour à bas bruit, comme vous dites, des
20:49mid-cap européennes, Bertrand, alors modulo ce qui s'est passé cette semaine, mais c'est
20:54vrai qu'on a vu tout au long de l'été un vrai retour des défensives, secteur de la
20:59santé, secteur des utilities, tout ce qu'on appelle les proxy bonds, les foncières cotées,
21:04etc. avec les baisses de taux, les anticipations de baisses de taux, tous ces secteurs défensifs
21:09ont retrouvé du leadership par rapport à des secteurs plus cycliques, industriels qui
21:13ont rendu beaucoup de performances.
21:14Alors je dis modulo cette semaine parce que c'est vrai que cette semaine, avec la Chine
21:18qui est rentrée dans le jeu de manière fracassante pour sa relance, on a vu quand même toute
21:23une partie un peu cyclique revenir.
21:24Qu'est-ce que vous dites de ce match là aussi entre cyclique et défensive aujourd'hui,
21:29Bertrand ?
21:30Là en fait, la dernière patte qui est baissière indique le retour des cycliques plus que l'abandon
21:38des défensives.
21:39C'est-à-dire que nous on pense qu'au niveau des services aux collectivités, il y a de
21:45la valeur, au niveau des services aux collectivités immobiliers, pareil, là il y a de la place,
21:54donc ça c'est des secteurs qui sont traditionnellement très endettés parce que très capitalistiques,
21:58donc forcément le fait que les taux baissent les avantages sur les nouvelles levées de
22:02fonds, sur les projets qui sont rentables plus facilement, plus rapidement.
22:06Il y a des décotes sur l'actif net réel dans l'immobilier, donc pour ceux qui gèrent
22:12leur portefeuille immobilier comme le font des sociétés comme Vonovia, il y a des choses
22:17intéressantes.
22:18Donc là, pour nous, il y a des choses à faire de ce côté-là.
22:22On voit que la tech, ça a été mis à mal, donc là il y a une véritable fracture dans
22:27la tech.
22:29Nvidia, ça reste relativement bien, c'est en pause, mais c'est des dossiers qui sont
22:35moins visibles que les 7 magnifiques.
22:38Donc on va retrouver dans l'écosystème de l'IA, on va retrouver des sociétés comme
22:45Broadcom, comme Arista aux Etats-Unis, qui sont juste… En fait, si vous achetez des
22:49puces chez Nvidia, vous avez besoin des services des autres, donc tout ça, ça reste plutôt
22:53bien orienté.
22:54Mais c'est vrai qu'en ce moment, c'est plus compliqué pour une Alphabet par exemple.
22:57Apple, ce n'est pas très net.
22:59Donc il y a toujours des investissements à réaliser dans la tech, mais ils sont moins
23:05« faciles », pour le coup, il faut aller défricher la cote.
23:08Dans la santé, il y a une rotation intra-sectorielle.
23:14Novo Nordisk n'est plus celle qu'on a connue.
23:16Alors, star de la croissance dans la santé.
23:18C'est vrai que quand on joue Novo dans la santé, c'est un peu particulier parce que
23:21c'est vraiment de la croissance très forte.
23:23Mais là, elle commence à être mise à mal, c'est-à-dire qu'il y a des questions
23:26qui commencent à arriver du côté des analystes.
23:28Donc du coup, les révisions à la hausse, c'est en train de stagner.
23:31JP Morgan, par exemple, pense qu'ils vont être 5% sous le consensus lors de la prochaine
23:38publication.
23:39Donc là, à chaque fois, c'est la même chose.
23:41Des sociétés qui ont habitué les investisseurs à croître à 20%, le jour où elles font
23:4615%, c'est la sanction.
23:47C'est ce qui s'est passé sur LVMH.
23:49Et là, c'est en train de se jouer attention.
23:51Heureusement, il y a d'autres dossiers qui arrivent et qui, eux, sont pleines balles,
23:56type UCB, le Belge, qui a un pipe de médicaments qui est plein, comme jamais il n'a été.
24:02Changement de management, réorganisation, tout ça, c'est en train de porter ses fruits,
24:06ça marche bien.
24:07On a des sociétés comme Alcabello, une danoise, qui est sur toutes les allergies, qu'elles
24:14soient respiratoires ou alimentaires.
24:15Pareil, qui revient, raconte une nouvelle histoire, donc retrouve enfin les 7-10% de
24:20croissance auxquels elle nous avait habitués.
24:22Il y a des choses qui sont en train de se jouer, mais longtemps, il n'y avait que Novo-Nordisme,
24:27le reste n'allait pas.
24:28Là, pour le coup, c'est le reste qui remonte, ça rebalance.
24:32Il faut faire attention, parce que le mois de septembre, on va probablement être victime
24:37du biais de récents.
24:38C'est-à-dire que Novo-Nordisme, je crois qu'on a acheté ça il y a trois ans, on a
24:42fait foire dessus.
24:43Ça fait 2-3 ans que c'est la fusée.
24:45Les nuages ont toujours été très beaux, les petits points d'ombre étaient très
24:50vite dissipés.
24:51Donc le risque, c'est d'être amoureux de sa valeur et de ne pas voir qu'elle est
24:54en train de se dégrader et que d'autres sont en train de se faire une place au soleil
24:57à sa place.
24:58Donc ça, ça va être les points de vigilance pour la fin de l'année.
25:02Ça, c'en est une illustration, mais le luxe en est une autre d'illustration de ce biais
25:06de récents, comme vous dites, parce que là, c'est reparti tellement fort cette semaine
25:10qu'on ne parle plus que de ça, à nouveau.
25:13Et en fait, le risque, il est là, il est de ne plus parler que de ça et d'oublier
25:17de regarder.
25:18Quand on gère un portefeuille, il faut avoir évidemment à l'œil toutes les valeurs
25:22qu'on a en portefeuille, mais le plus important, c'est d'avoir un bande-touche bien garni
25:26et d'avoir toujours cette logique de se dire quelle est la valeur en forme du moment.
25:31Et là, typiquement sur le luxe, on a vu sur à peu près le tout début d'année,
25:38commencer à arriver les difficultés et dans notre système de notation, des dégradations,
25:43il y a eu un économiste qui révisait la baisse et donc globalement, le luxe qui a commencé
25:46à sous-performer.
25:47Et inversement, on a vu arriver un dossier comme par exemple Inditex, donc évidemment,
25:52ce n'est pas du luxe, n'hésitez pas à dire ce que je n'ai pas dit, mais regardez
25:55ce qui se passe quand on compare les deux sociétés contre l'Eurostock 50, c'est
26:01quand même plus facile d'être actionnaire d'Inditex, d'être dans cette logique de
26:05petit train crémaillère et de se laisser porter, plutôt que de vivre les à-coups.
26:09Regardez ce qu'on a eu en fait, ce qu'on vit en ce moment, ça ressemble étrangement
26:13à ce qu'on a vécu en début d'année, où on a eu un retour de luxe, mais qui n'était
26:17finalement qu'un feu de paille et qui n'a pas...
26:20Alors peut-être cette fois-ci, c'est la vraie remontada, mais en tous les cas, c'est
26:24beaucoup trop tôt pour le dire, ça ressemble plutôt à quelque chose, parce que la remontée
26:29qu'on a là, elle est spectaculaire, mais les analystes n'ont pas revu à la hausse.
26:33Non, non, non, non, fondamentalement, rien n'a changé, rien n'a changé fondamentalement.
26:36C'est simplement le sentiment.
26:37Le sentiment sur la Chine a changé, et donc le sentiment sur le luxe a changé.
26:42Mais sur les fondamentaux...
26:43Et donc, vis-à-vis de ça, nous, on est extrêmement précautionneux, donc voilà, on va plutôt
26:49continuer à regarder, donc notre recherche, elle va sur des dossiers type Inditex, voilà,
26:54qui continuent à bien se comporter...
26:55Le petit train crémaillère, c'est ça, le train crémaillère, tranquille sur la tendance.
26:58Et donc quand vous avez ça, entre guillemets, vous êtes zen et vous évitez de faire des
27:02bêtises dans votre portefeuille.
27:03Je préfère avoir des produits LVMH, mais je préfère avoir l'action Inditex.
27:06Ah, d'accord.
27:07À un moment, c'était peut-être l'inverse, mais là, effectivement, il n'y a pas de fauteuse.
27:13La tendance relative.
27:15Un mot du pétrole aussi, Bertrand, parce que vous l'avez mis dans votre météo des
27:19marchés, parce que oui, le pétrole, alors là, c'est le contre-courant absolu, c'est-à-dire
27:25la Chine relance, on l'a vu cette semaine, et on voit le pétrole qui plonge de 3 à 4%.
27:29C'est-à-dire qu'il y a quand même un truc très particulier sur le pétrole, alors que
27:33généralement, la corrélation est assez facile, quand la Chine relance, le pétrole
27:36suit.
27:37Oui, voilà, c'est ça.
27:38Et d'autres matières premières ont bien rebondi.
27:40Oui, alors là, je suis sur le pétrole américain.
27:48La Chine, on l'a vu avec le sujet Russie-Ukraine, la Chine consomme du pétrole russe, dont je
27:56ne connais pas le prix.
27:58Eux seuls le savent.
27:59Voilà, donc il y a moins, mais effectivement, là, on voit que ça continue, donc la logique
28:06veut que le pendant d'une société qui s'électrifie, c'est qu'on va consommer moins de pétrole
28:12sur du long terme.
28:13Après, sur du court terme, il peut se passer plein de choses, mais là, force est de constater
28:17que sur le pétrole, c'est compliqué, et ça entraîne, on le voit bien, le secteur
28:22pétrolier, donc à la fois forcément du côté exploration, on se doute bien qu'il n'y a
28:26pas non plus des chantiers de dingue qui vont s'ouvrir demain, que les sociétés pétrolières,
28:33pour la plupart d'entre elles, sont en train de muter et de faire monter la part alternative
28:37dans leur business.
28:39Donc, voilà, nous, pour l'instant, le secteur pétrolier, on est à l'écart, il n'y a pas
28:43besoin d'en avoir.
28:45Des économistes qui m'expliquaient qu'effectivement, ils voient dans la partie demande un effet
28:51quand même électrification qui est de plus en plus visible au niveau macro, j'entends.
28:56Et des économistes qui ne cessent sur ces justifications de réviser à la baisse leurs
29:00objectifs sur les cours du pétrole, parce qu'effectivement, le poids de l'électrification
29:04dans la mobilité notamment, commence à prendre une place suffisamment importante pour que
29:10l'équilibre de la demande pétrolière commence à être un peu affecté par ça.
29:14Surtout en provenance de la Chine.
29:16Oui, bien sûr, complètement, bien sûr.
29:19Le lien et la corrélation de pétrole est moins...
29:22Sans compter le sujet de l'offre avec l'OPEP et l'Arabie Saoudite qui est prête à lâcher
29:27son pecte.
29:28Si on est dans une logique énergie, il vaut mieux aller du côté électrification.
29:32Alors tous les dossiers électriques, entre guillemets, ne fonctionnent pas, je pense
29:36à Alfen en particulier, mais par contre, des dossiers comme Schneider, des dossiers
29:40comme Eton, qui est un espèce de concurrent américain, ou des dossiers comme Prispia
29:45en extense escathée dans le cuivre, là, pour le coup, ça fonctionne très bien.
29:48D'ailleurs, il y a une valeur américaine qui s'appelle Vistra aujourd'hui et qui
29:52est au sein du S&P 500, donc pas une petite valeur, je crois que ça capitalise 30 milliards,
29:55quelque chose comme ça, donc c'est 100 fois moins qu'NVIDIA, mais en termes de performance
30:00pure, pas de contribution, mais de performance pure, Vistra signe une hausse plus importante
30:06depuis le début de l'année qu'NVIDIA aujourd'hui.
30:08Je crois que Vistra doit faire 180% de hausse, NVIDIA doit être autour de 130% encore aujourd'hui.
30:13La contribution au regard du poids d'NVIDIA, évidemment, est sans commune mesure.
30:16Et donc, que fait Vistra ? Vistra produit de l'énergie, produit de l'électricité
30:21et notamment de l'électricité nucléaire.
30:23Et le thème du moment autour de l'IA, c'est que les data centers ont besoin d'énergie
30:27et donc, ces boîtes-là sont en train de se mettre d'accord pour fournir de l'énergie
30:32la plus propre possible, évidemment, à ces data centers.
30:34On a vu l'accord entre Constellation Energy aussi et Microsoft pour fournir de l'énergie
30:38nucléaire.
30:39Constellation Energy, pareil, fait partie des fusées du moment, là, au sein du S&P 500.
30:43Et dans les utilities, ça me fait penser que typiquement, ce qu'est en train de faire
30:46Iberdrola en Espagne avec logique de travailler sur les réseaux, c'est la seule utility,
30:51qui nous parle des investissements qu'elle fait dans les réseaux.
30:54Ah bah oui, c'est important.
30:55Oui, parce que l'Espagne, c'est le point d'entrée des réseaux câblés sous-marins
30:57de…
30:58Bien sûr, qui traversent l'Atlantique, transatlantique.
31:00Oui, oui, les data centers sont en train de s'installer là, il y a une électricité
31:03qui est produite et donc, voilà, il y a une équation qui est en train de se mettre en
31:07place.
31:08Donc, j'ai tendance, moi, à toujours regarder la croissance, donc forcément, quand on me
31:12dit qu'il faut faire de l'immobilier ou des utilities, j'ai un peu du mal.
31:15Par contre, du coup, on va chercher des histoires qui peuvent permettre de rester un moment sur
31:19le sujet, plutôt que juste de refaire un jump de vallot et voilà, un rattrapage quoi.
31:26Bon, que nous dit l'analyse technique, Laurent, au milieu de tout ça, quand on regarde des
31:31grands indices boursiers ?
31:33Alors, comme c'est le grand tableau de bord des marchés, j'avais envie de revenir un
31:37petit peu à la source de l'analyse technique avec la théorie de Dow.
31:43Voilà, Charles Dow, fondateur du Wall Street Journal et fondateur, créateur de la théorie,
31:49qui explique très rapidement que quand on a les valeurs industrielles qui sont en
31:53boule marquette et que les valeurs qui transportent ces biens manufacturés sont aussi en boule
31:58marquette, on a un boule marquette.
32:00Donc, à l'époque, c'était Dow Jones et le Dow Transportation, c'est ça ?
32:03C'était même pas le Dow Transportation, c'était les chemins de fer.
32:05Les chemins de fer.
32:06Vraiment, à la source.
32:07Après, c'est devenu le Dow Jones Transportation et l'idée, c'était que si le cycle économique
32:12porte les infrastructures clés de l'époque, voilà, donc on fabrique et on transporte
32:16et si les deux secteurs sont en boule marquette, on est dans un boule marquette et c'est ce
32:20que dit la théorie.
32:21Alors, en 2024, il y a la jeune garde des analyses techniques aux États-Unis qui rue
32:27dans les brancards et qui disent mais on s'en fiche, les chemins de fer c'est fini, le
32:31Dow Jones, il est complètement has-been parce que sa construction est obsolète, les transports,
32:36on s'en fout et donc il propose autre chose et c'est une proposition que j'amène ici
32:43parce que je trouve qu'elle apporte quelque chose à la réflexion, ça ne veut pas dire
32:45qu'il faut forcément y adhérer mais je trouve qu'elle apporte quelque chose.
32:48C'est une mise à jour de la théorie de Dow, c'est ça, ok.
32:51Voilà, par la jeune génération.
32:53Mise à jour contemporaine.
32:54Bon, alors allons-y.
32:55Alors, qu'est-ce qu'ils disent ? Ils disent d'abord les transports, on s'en fiche,
32:58maintenant il faut regarder le SOX parce que les transports qui comptent, c'est les
33:01transports de data, c'est effectivement là-dessus que nos économies tournent, aussi
33:05bien dans le secteur tertiaire qui porte quand même la croissance des pays développés
33:09et le secteur manufacturier, donc…
33:11SOX, semi-conducteurs, je rappelle, je précise.
33:13SOX, indice des semi-conducteurs.
33:15Et puis en face, ils disent mais il faut quand même comparer ça avec quelque chose
33:19qui soit, qui mette en relief cette vigueur de l'économie et on va prendre le S&P
33:25équipondéré.
33:26Alors le S&P équipondéré, ce qui est intéressant chez lui, c'est que quand on regarde une
33:31entreprise comme NVIDIA qui fait partie du S&P et qui représente 6% du S&P, dans le
33:37S&P équipondéré, NVIDIA représente 0,02%.
33:40Comme toutes les autres.
33:41Un cinquantième.
33:43C'est-à-dire qu'elle a 300 fois moins de poids dans le S&P équipondéré que dans
33:46le S&P.
33:47Et pareil avec Microsoft et tout le reste.
33:49Donc l'idée c'est de dire, si vous avez un S&P qui monte, mais que c'est parce
33:54qu'il y a cette fameuse concentration et que ce sont les généraux qui poussent,
33:57mais les fantassins, ils restent planqués derrière, ce n'est pas aussi fort que quand
34:00on a les 500 actions qui montent.
34:03Et donc on a à gauche un charte qui est quand même extrêmement bullish, je m'excuse vis-à-vis
34:09de tous les baissiers qui nous regardent et qui pensent que les marchés vont se retourner,
34:12mais quand on a un S&P équipondéré qui fait un nouveau sommet absolu, il y a un
34:17moment où il faut arrêter de chercher, midi à 14h, c'est boule.
34:20Le problème, et c'est ce qu'apporte la théorie de Dow avec le SOX, c'est que le
34:25SOX, lui, il est très loin de son sommet absolu.
34:28Il est à 11%.
34:29Quand on connaît le poids de NVIDIA dans le SOX et quand on connaît le poids du SOX
34:34dans le S&P, 11% à la hausse, ça fait de l'argent.
34:37Il faut les faire.
34:38Et il est loin de l'avoir fait.
34:40Donc, on est, d'après la théorie, la nouvelle théorie de Dow, la version alternative du
34:46XXIe siècle, on est dans une zone grise en fait, parce qu'on a le S&P équipondéré
34:51qui est très fort, mais on n'a pas le SOX qui confirme.
34:54Et la théorie dirait que quand le SOX fera, s'il le fait un jour, un nouveau sommet,
35:00alors là, c'est boule.
35:01Mais ça veut dire qu'à ce stade, dans cette zone grise, il faut réfléchir en scénario.
35:06Il y en a quatre, exactement.
35:08Donc, premier scénario, le S&P équipondéré continue son boule marquette et le SOX dépasse
35:15son précédent sommet absolu, alors là, on a un boulevard.
35:19J'aime jamais dire on a un boulevard, parce que c'est quand on commence à dire qu'on
35:22a un boulevard que les choses se corsent.
35:24Mais bon, force est de constater que si on a les deux indices qui font des nouveaux plus
35:27hauts, ça veut dire qu'on est clairement dans un boule marquette et que le cycle haussier
35:31dans lequel nous sommes, il faut quand même le rappeler, on ne démarre pas, il continue.
35:36Moi, j'entends souvent, est-ce que c'est le début d'un...
35:38Non, pour moi, le marché, il monte depuis, alors je ne sais pas, je me réfère à vous
35:42sur la partie technique, mais depuis le point bas d'octobre 2022, on est quand même dans
35:47un marché haussier qui a connu des fluctuations, certes, mais quand même, le vrai point bas
35:52pour moi, il est en octobre 2022.
35:53Alors, ce qui est intéressant, c'est que le S&P équipondéré, il ne monte pas jusqu'en
35:57octobre 2023.
35:58D'accord, oui, alors ok, oui, j'entends, oui, ok, mais depuis 2023.
36:03Exactement, on est dans un boule marquette.
36:05Alors, premier scénario.
36:06Donc, si on a effectivement les planètes s'alignent, le SOX refait un sommet absolu
36:11et le S&P équipondéré continue sur ça, comment on joue ça ?
36:14Boule.
36:15Oui, et comment on joue ça ?
36:16Eh bien, alors, ça veut dire que concrètement, on est dans un marché où tout, enfin, dans
36:21un secteur, enfin, dans un contexte qui est favorable, donc on remet à payer des subyconducteurs,
36:27voilà, tout va bien.
36:28Là où il y a effectivement une réflexion à avoir, c'est si le S&P équipondéré fait
36:34un nouveau sommet ou continue de faire des nouveaux sommets et le SOX n'y arrive pas.
36:38Là, ça veut dire qu'il faut plutôt jouer, continuer de jouer la rotation sectorielle
36:42qui a commencé.
36:43D'accord, l'élargissement du marché.
36:45Exactement, c'est-à-dire que le relais se fait par les autres secteurs.
36:48D'accord.
36:49Troisième scénario, le S&P équipondéré se retourne et le SOX ne retourne jamais sur
36:54son sommet, tous aux abris.
36:55Bon, d'accord, là, c'est la fin du boule marquette, quoi.
36:58Ce n'est pas bon, en tout cas, ce n'est pas bon.
37:00Le dernier scénario, ce serait de voir le SOX qui monte et le S&P équipondéré qui
37:08ne monte plus.
37:09D'accord.
37:10Ça, ça veut dire…
37:10On se reconcentre.
37:11On repart sur la concentration, c'est magnifique, etc.
37:15D'accord.
37:16J'y crois pas.
37:17On l'a fait, ça, c'est passé, on ne va pas refaire à chaque fois la même histoire.
37:21Le SOX, il est ultra cyclique et en plus, il a été porté par le buzz sur l'intelligence
37:28artificielle.
37:29Je pense qu'on a bien vu avec les résultats de NVIDIA qu'on paye moins facilement aujourd'hui
37:33sur les niveaux NVIDIA, donc il y a toujours une histoire sur l'intelligence artificielle
37:38mais on est dans un marché qui commence à maturer sur l'histoire et donc ce qui va
37:42vraiment porter le SOX, c'est le cycle.
37:44Et donc, si on a un SOX qui part à la hausse et le S&P équipondré qui ne le fait pas,
37:52ça veut dire qu'on retourne en arrière et pour moi, ça, c'est vraiment un scénario
37:55qui n'a plus de sens.
37:56Ce n'est pas le plus probable.
37:58Vous êtes venu avec Taïwan aussi, Laurent, que vient faire Taïwan dans l'histoire ?
38:05Et bien, votre question, elle est excellente parce que je trouve qu'on ne parle pas assez
38:09de l'Asie.
38:10Depuis cette semaine, on en parle un peu plus.
38:13On parle de la Chine.
38:14Oui, de la Chine, d'accord.
38:15Et on a parlé du Japon.
38:16Oui, c'est toujours l'éléphant chinois qui masque aussi le reste du magasin.
38:19On ne parle jamais de l'Inde.
38:21Oui, on en a beaucoup parlé quand même.
38:24On parle rarement de Taïwan, pourtant, regardez, c'est un bull market qui est très fort.
38:33On est sur des records absolus.
38:35On a aussi Singapour.
38:38On ne parle jamais de Singapour.
38:40Singapour, c'est beaucoup de financières, c'est value.
38:43Taïwan, c'est plus tech et SOX et semi-conducteurs.
38:47Mais si on joue Taïwan, c'est une idée que je trouve intéressante parce qu'on joue
38:52une région, l'Asie, qui est quand même assez dynamique.
38:55On joue un indice qui est fort et on joue aussi les semi-conducteurs.
39:01Donc, je dis que si on pense que les semi-conducteurs vont repartir et qu'on a un gros flémar,
39:07on achète Nvidia.
39:08Si on va un peu plus loin, on achète un ETF SOX ou un futur SOX.
39:12Et si on a envie d'apporter encore un peu de diversité, Taïwan, c'est un marché qui
39:19est fort, qui, comme le SOX, est en train de franchir une petite résistance et qui
39:22va peut-être retourner sur son all-time high.
39:24Et je trouvais que si effectivement on repart sur un cycle qui se prolonge, l'Asie et notamment
39:31Taïwan, qui est plus fort que Séoul, le Cospi, c'est une idée intéressante.
39:34Dans le scénario où les semi-conducteurs ne repartent pas, comme vous dites, Laurent,
39:39une idée, ce serait le Russell.
39:41Alors, ce n'est pas le Russell 2000, c'est ça, c'est le Russell 1000 value.
39:44Donc, on joue la mid-cap américaine décotée, value.
39:49Exactement.
39:50Pourquoi ? Parce que ça veut dire que, comme je le disais, on a un risque, en tout cas
39:54des anticipations d'essoufflement de la croissance.
39:58Et donc, on va rechercher du rendement ailleurs que dans les valeurs de croissance, mais dans
40:02les titres value.
40:03Et regarder ce Russell 1000 value, c'est donc un indice qui représente les mille entreprises
40:09les plus fortement capitalisées, mais qui appartiennent à la value, c'est très beau.
40:15C'est un bull market, il n'y a aucun signe particulier de ralentissement.
40:20Et donc, si on a un cycle qui commence à ralentir, on a effectivement, comme alternative,
40:27avec un S&P qui continuerait de se maintenir, de jouer le Russell 1000 value.
40:31Jean-François ?
40:32Je voulais faire un commentaire dans le grand tableau de bord des marchés sur un élément
40:36qui est fondamental et qui entretient le discours sur le bull market, ou en tout cas les coups
40:40pondérés et la diffusion, c'est la fin de l'inversion de la courbe d'étau aux
40:45Etats-Unis, qu'on n'a peut-être pas assez mis en avant, le 2 ans US et la France-Présente.
40:50On a 20 points de base maintenant, et 3,80 sur le 10, on a 20 points de base de pente.
40:55Donc on parle des baisses des taux directeurs et de la rémunération du cours pondier.
41:00Et ça, c'est positive value ça ?
41:01Oui, c'est-à-dire qu'on était à 5 sur le 2 ans et à 4 et quelques sur le 10 ans,
41:09et ça s'est inversé.
41:10Et donc c'est un support énorme pour les investisseurs qui, petit à petit, ayant cette
41:15visibilité, reviennent sur l'ensemble du marché, donc entretiennent le marché un
41:20peu boule qu'on a vu ces derniers jours, et du coup de revenir un peu plus sur des
41:25marchés un peu massacrés ou absents des allocations d'actifs.
41:28Donc quand vous revenez, vous revenez sur les actions, puis vous revenez aussi, on a
41:31parlé de l'Europe, on a parlé du value, on a parlé des mid-cap, on voit un peu cette
41:34diffusion se mettre en place.
41:36Donc c'est un élément important qu'on oublie souvent sur les taux et les taux directeurs.
41:40Le CAC, Laurent ? Il faut dire un mot du CAC ?
41:43Oui, parce que quand même, il a vécu une semaine assez exceptionnelle, le CAC 40, et
41:48il est en train potentiellement d'invalider le mouvement baissier qu'on a vu se mettre
41:53en place depuis l'été.
41:54Depuis l'été, là ? Oui.
41:55C'est ça le printemps, le sommet se fait au printemps, c'est ça ?
41:57Oui.
41:58Pourquoi ? Parce que, vous le voyez, le dernier sommet, justement de juillet, où il y avait
42:02cette consolidation, on est en train de le dépasser.
42:04Or, ce qui caractérise une tendance baissière, c'est des creux et des sommets baissiers.
42:08Or, là, on va peut-être faire un sommet plus haut que le sommet baissier précédent.
42:12Donc, ça veut dire qu'on sort potentiellement de la tendance baissière.
42:17Ça ne veut pas dire que je suis boule cac et que je pense qu'on va aller retourner sur
42:20les précédents sommets, mais en tout cas, ça s'améliore, c'est rageant.
42:23C'est 8200 le sommet, c'est ça ? 8200, hein ?
42:26Exactement.
42:27Donc là, on a un vrai petit signal sympathique.
42:30Merci la Chine.
42:31Alors, j'allais dire, est-ce que ça dépend de la Chine ?
42:34Est-ce qu'il faut regarder des indices chinois aussi pour suivre le cac aujourd'hui ?
42:37Franchement, il n'y aurait pas eu la Chine cette semaine, je ne vois pas pourquoi le
42:39cac aurait rebondi pareil.
42:40D'accord.
42:41Voilà, donc après, chacun jugera de la partie.
42:45Vous commencez la semaine avec des enquêtes de conjoncture PMI qui étaient quand même
42:48franchement catastrophiques, on va dire, pour l'Europe, pour la France, pour l'Allemagne,
42:53pour le mois de septembre.
42:54Vraiment très, très en dessous des attentes.
42:55C'est comme ça que la semaine commençait chez nous.
42:57Je vous rétorquerai que le cac, il avait quand même commencé à rebondir et que le
43:00rebond était ultra poussif, mais qu'il avait quand même remonté un petit peu.
43:04Donc, il y a eu juste un coup d'accélérateur sur le cac.
43:08Donc, grâce à la Chine, alors, juste pour terminer, il y a quand même une grosse zone
43:14de résistance sur le cac 40 si on y retourne une seconde parce qu'encore une fois, rien
43:19n'a changé pour le moment sur le cac.
43:20Il va falloir dépasser, voilà, la zone où j'ai marqué, cette zone de résistance
43:247900 points.
43:25Tant qu'on est en dessous, c'est un contexte qui s'améliore, mais ce n'est pas du tout
43:29un contexte qui se retourne.
43:30Donc, il va falloir que les investisseurs, après ce premier train d'achat, la semaine
43:36prochaine…
43:37Valide l'idée ou pas ?
43:38Exactement.
43:39Je crois que ça continue.
43:40Sinon, ça veut dire que c'était vraiment purement technique et que derrière, quand
43:44c'est fini, il n'y a plus rien.
43:45Oui, ça fait push it.
43:46Un mot du Shanghai Composite alors qu'il a vécu sa plus grande semaine, enfin, tous
43:50les indices chinois, leur plus grande semaine depuis 2008 quand même.
43:52Bon, moi, j'avais envie de montrer le Shanghai parce que cette bougie hebdomadaire sur le
43:58Shanghai, elle fait sourire.
44:00Ah bah non, oui, c'est spectaculaire là.
44:02C'est vraiment spectaculaire.
44:04Elle doit faire environ 15%.
44:07Oui, c'est ça.
44:08En même temps, techniquement, rien n'a été dépassé.
44:10D'ailleurs, c'est intéressant parce que si vous regardez cette structure en bas à
44:14droite de l'écran, c'est la structure du LVMH, de Hermès.
44:17Voilà, on est dans la même histoire.
44:19LVMH, je crois qu'aujourd'hui, a marginalement déclenché son double creux, mais c'est vraiment
44:23à la marge, il faudra voir.
44:24Hermès, c'est un petit peu plus forte.
44:26De toute façon, Hermès, c'est les marges.
44:27Oui, c'est autre chose.
44:28C'est autre chose.
44:29L'Oréal, qui est dans le luxe, même si ce n'est pas vraiment du luxe, elle est quand
44:32même forte.
44:33Elle a déclenché son double creux.
44:35Donc voilà, il y a des doubles creux déclenchés.
44:37Alors, quand on est analyste technique, on se dit, un deuxième creux qui n'est pas plus
44:41bas que le précédent et un sommet qui est dépassé, ça commence à sentir bon.
44:45Mais voilà, c'est purement technique, il va falloir encore une fois que la Chine continue
44:49de confirmer.
44:50Un mot de conclusion rapidement, messieurs Bertrand, sur l'enjeu du mois d'octobre pour
44:55les marchés ?
44:56On attend les publications.
44:58Ah bah oui, bien sûr.
44:59Les publications, parce que, voilà, typiquement, pour revenir sur le sujet chinois, les sociétés
45:05qui sont présentes là-bas, est-ce qu'elles voient des choses améliorées ? Quel est
45:09leur signal ? Voilà, donc il y a ça.
45:12Sur certaines, on a quand même pas mal de questions et potentiellement, vu les indices
45:19macroéconomiques qu'on a eus en Europe, on voit bien qu'il peut y avoir des difficultés
45:24et que certaines ne vont peut-être pas atteindre les objectifs qu'elles s'étaient fixés.
45:27Donc oui, il y a pas mal de tensions là-dessus.
45:32Donc ça, ça va être à monitorer de près.
45:35Et puis il n'y a qu'élections américaines, on est dans le dernier mois.
45:38Oui, oui.
45:39Ah bah bien sûr, oui.
45:40Oui, oui, oui.
45:41Non mais effectivement.
45:42Ça va animer un peu aussi.
45:43Est-ce que ce sera un game changer ou pas pour les marchés ?
45:45Ça peut changer aussi les choses, parce que les investisseurs, c'est tellement serré
45:48en ce moment qu'ils peuvent se dire, on attend le mois.
45:49Ah, il y a match là.
45:50Oui, c'est ça.
45:51Merci beaucoup messieurs.
45:52Merci d'avoir été avec nous comme chaque mois, chaque dernier Vendredi du mois, le
45:55grand tableau de bord des marchés de Smart Bourse avec Laurent Albi, responsable de Next
45:59Momentum, membre de Calaisis 360, Bertrand Lamiel, directeur général de Ports en part
46:03gestion et Jean-François Baye, directeur général de Cantalice.
46:06Le dernier quart d'heure de Smart Bourse chaque soir, c'est le quart d'heure thématique.
46:19Une fois par mois, le dernier Vendredi du mois, nous avons rendez-vous pour un décryptage
46:23économique avec Michel Rumi, qui est économiste associé de SPAC.
46:27Bonsoir Michel.
46:28Bonsoir Olivier.
46:29Merci beaucoup d'être avec nous.
46:31Alors, c'est vrai qu'on parle beaucoup des banques centrales en ce moment.
46:33Enfin, moi j'ai l'impression que j'en parle beaucoup, en tout cas depuis 15 ans.
46:37Elles nous accompagnent au quotidien, dans les marchés, on parle même des banques centrales
46:42dans la presse, c'est-à-dire presque grand public.
46:45Aujourd'hui, Michel, d'où cette question ? Qu'est-ce qu'une banque centrale ?
46:50Tout d'abord, ce qu'il faut bien saisir, c'est qu'une banque centrale est une banque.
46:55Et une banque, c'est une entreprise.
46:56Donc, une entreprise se caractérise notamment par son capital, ses actionnaires et son objectif.
47:04Bon, pour la banque centrale, rapidement, c'est la mise en œuvre de la politique monétaire
47:08pour l'objectif, l'objet social, on va dire, entre guillemets.
47:11La mission, la raison d'être, comme on dit aujourd'hui.
47:15Et par contre, le capital et les actionnaires.
47:18Alors, ce qu'il faut savoir, c'est que la BCE a un capital, grosso modo, de 10 milliards d'euros.
47:22Et l'idée, c'est de savoir qui sont ces actionnaires.
47:26Et donc, ce qu'il faut bien voir, c'est qu'ici, ce capital vient des banques centrales nationales
47:31qui appartiennent à l'Union européenne.
47:33Et c'est là qu'il y a aussi déjà un petit truc à voir, c'est que de manière générale,
47:37quand on regarde une multinationale, il y a l'holding qui détient des parts dans la filiale.
47:42Ici, c'est plus de 50%, c'est des filiales, justement.
47:45Et là, c'est l'inverse, c'est-à-dire que les banques centrales détiennent une part de la BCE.
47:50Et l'idée est que, justement, par exemple, l'Allemagne détient, à travers sa banque centrale,
47:56la Deutsche Bundesbank, 22% du capital, la France, via la Banque de France, je crois que c'est 16%,
48:01Banca d'Italia, 13%, je crois, et l'Espagne, 12%.
48:04Proportionnelle au poids du pays, c'est ça ? Il y a cette clé de répartition qu'avons dit ?
48:08Oui, c'est le poids de répartition, c'est PIB, c'est la population, c'est un petit quelque chose.
48:13Oui, oui, c'est pas que le PIB, mais c'est le poids un peu général du pays, on va dire,
48:18dans la zone monétaire, en l'occurrence, qui nous unit aujourd'hui.
48:23Pourquoi on dit centrale ? Pourquoi c'est une banque centrale ?
48:26Et c'est ça qu'il faut bien saisir, c'est que cette centralité fait que c'est la place de la banque centrale
48:32au sein du système bancaire.
48:33En fait, les banques commerciales doivent se refinancer et elles vont vers, je dirais, cette banque centrale
48:42et qui, entre guillemets, va les refinancer.
48:45C'est pas qu'elle, entre guillemets, elle le fait, mais c'est cette place-là qui est la place au niveau.
48:50Mais ce qu'il faut bien voir, c'est que l'adjectif porte son nom.
48:53C'est une banque centrale et pas commerciale.
48:55Ça veut dire que, vous ou moi, nous ne pouvons pas ouvrir un compte à la banque centrale.
48:59Elle est le banquier des banques, c'est-à-dire qu'elle gagne son argent,
49:03comme une banque commerciale fait avec nous lorsqu'elle octroie des crédits.
49:05Eh bien, la Banque de France gagne notamment son argent à travers cette notion de prêt auprès des banques commerciales.
49:11Je renvoie à un épisode précédent de nos rendez-vous, Michel,
49:14où on a fait justement comment est-ce que les banques centrales gagnent leur argent.
49:19Parce que oui, même si ce sont les banques des banques commerciales,
49:24il y a quand même l'idée que ce sont des établissements qui doivent aussi gagner du profit
49:28et maximiser même peut-être le profit qu'elles peuvent réaliser, Michel.
49:32Est-ce qu'on peut dire ça ?
49:34Oui, non. En toute réalité, non.
49:37Ce sont des entités, on va dire, publiques et elles n'agissent pas comme maximiser ce profit.
49:43Mais elles doivent être profitables.
49:45Elles doivent être profitables pour plusieurs raisons.
49:49Notamment, première des choses, pourquoi faire du profit ?
49:52Parce qu'il y a cette notion d'indépendance des banques centrales.
49:55Indépendance dans sa mission de prise de décision de la politique monétaire,
49:59mais aussi une indépendance financière.
50:01Financière, c'est-à-dire qu'elle doit se débrouiller pour gagner son argent
50:05et en même temps son projet de fonctionnement.
50:07On ne peut pas être indépendant en demandant à son père de nous financer.
50:10Donc, d'une certaine manière.
50:11Donc, qu'est-ce qu'elle fait ? Elle doit gagner son argent.
50:14Et l'idée, c'est quoi ?
50:16Première des choses, satisfaire ses actionnaires comme toute entreprise.
50:18Et donc, ici, ce sont les banques centrales nationales,
50:21dont l'unique actionnaire, c'est l'État, par exemple.
50:23Elles doivent rémunérer la Banque de France.
50:25Et c'est l'État français qui a une part substantielle, je dirais, du bénéfice de la Banque de France.
50:30Et donc, par exemple, ici, supposons que l'ensemble des opérations de politique monétaire
50:36des banques centrales nationales rapportent 100 en total, les 20 banques.
50:40Eh bien, ceci est remonté à la BCE, qui prend une cote par, généralement, c'est 8% pour son fonctionnement.
50:46Donc, il ne reste plus que 92.
50:48Et, on va dire, la clé de répartition...
50:5122% à l'Allemagne, 16% à la France, 12% à l'Italie, 10% à l'Espagne, etc.
50:56Et ça, après, ça rentre dans le compte de résultats de la Banque de France et ça descend comme ceci.
51:02Donc, ça, c'est la première des choses.
51:03Et puis, deuxième chose, elle doit faire aussi, comme toute entreprise, faire des investissements.
51:07D'abord, pour améliorer son service public en termes de stabilité des prix.
51:12Et puis, en même temps, elle va tout faire pour améliorer son action, son efficacité,
51:17en fait, que son action soit la plus efficace possible.
51:20Et donc, c'est là aussi que ça joue là-dessus.
51:22Une fois qu'on a dit ça, reposons la question.
51:25Qu'est-ce qu'une banque centrale ?
51:27Quelles sont les missions, justement ?
51:29Et qu'est-ce qui caractérise une banque centrale ?
51:31En fait, il y a des missions cruciales en termes de politique monétaire.
51:36La première des choses, c'est la mise en œuvre de la politique monétaire.
51:38Ça veut dire quoi, concrètement ?
51:40C'est mettre la juste quantité de monnaie en circulation pour permettre à l'activité économique d'être optimale.
51:45Deuxième chose, c'est aussi la supervision du système bancaire.
51:48Parce qu'on pourrait se poser la question, pourquoi les banques sont-elles si surveillées,
51:53alors que le commerce de détail, il est beaucoup moins qu'eux.
51:56Simplement, c'est que ces banques commerciales détiennent notre épargne.
51:59Et on n'est pas très heureux lorsqu'on perd notre épargne par une mauvaise gestion.
52:03Donc, on les surveille, d'une certaine manière.
52:05Troisième fonction qui est importante, donc, bien sûr, on les surveille grâce à une réglementation bancaire.
52:10Je précise, c'est pour être plus clair.
52:12Troisième chose, bien sûr, c'est la fabrication et l'émission de billets.
52:15Même le cash, s'il diminue dans sa proportion des moyens de paiement, il faut la fabriquer.
52:20Et puis également aussi, on ne se pose pas de questions,
52:22c'est qu'aujourd'hui, on parle beaucoup de digitalisation,
52:24de choses qui se font de façon électronique.
52:26Même les banques se font.
52:28Et le grand problème, qu'est-ce qui se passe si un système de paiement tombe en panne ?
52:31Qui est responsable ?
52:32Et donc, c'est la Banque de France qui est en charge, la robustesse des systèmes de paiement.
52:36C'est-à-dire que quand les banques s'échangent de la monnaie,
52:38on ne voit pas les camions de transporteurs de fonds qui se baladent dans les rues.
52:42On va dire ça comme ça.
52:43Donc, c'est ça une banque centrale.
52:45Et donc, bien sûr, c'est une institution financière dont la mission principale,
52:49c'est la mise en œuvre de la politique monétaire.
52:51Et demain, c'est la transition écologique, etc.
52:55C'est un périmètre qui peut s'accroître aussi dans le temps ?
52:59Exactement, tout à fait.
53:01C'est qu'aujourd'hui, devant l'objectif de l'environnement et des changements climatiques,
53:05on se doit, les banques centrales se doivent d'entrer.
53:09Donc, il y a une dimension, on va dire, environnementale dans leur gestion.
53:13Depuis quand est-ce qu'on vit avec des banques centrales ?
53:15Excellente question.
53:17La mesure, c'est que de manière générale,
53:19en fait, la première banque qui pouvait faire fonction,
53:23je dirais, de banque centrale,
53:25c'est la Banque d'Angleterre.
53:27C'est au 17e siècle, 1694.
53:29Mais c'est relativement récent.
53:31Quand on regarde, par exemple, la Fédérale Réserve,
53:33c'est 1913.
53:35Et puis, la BCE, c'était...
53:37Donc, bien sûr, c'est assez récent, on va dire.
53:39Mais c'est parce qu'on a souhaité que
53:43il faut que la banque centrale soit dans la main,
53:45mais pas trop telle, pour reprendre le mot de mon appart.
53:47C'est la Banque d'Angleterre, vous dites ?
53:49Parce que j'avais en tête que la banque de Suède, la Riksbank,
53:51était une des plus vieilles banques centrales du monde.
53:53Oui, tout à fait.
53:55En fait, qu'est-ce qu'était l'idée ?
53:57C'était que le banquier Pamstruck, en fait,
53:59qui avait des difficultés...
54:01En fait, la Suède avait des difficultés
54:03et donc, c'est à ce moment-là,
54:05qu'un financier qui avait
54:07une certaine notoriété
54:09a eu cette, je dirais,
54:11inspirée confiance,
54:13et on retrouve la confiance,
54:15et donc, il s'est substitué,
54:17on va dire, au gouvernement.
54:19Et en fait, le grand problème, c'est que...
54:21Il a fait le jeu du prêteur en dernier ressort.
54:23Et ce qui s'est passé, c'est qu'il a émis trop
54:25de billets de banque et ça lui est retombé sur la figure.
54:27Mais le système a conservé
54:29et donc, bien sûr,
54:31ça a donné lieu
54:33à la Banque de Suède,
54:35qui a été, je crois,
54:37en 1648, mais l'idée,
54:39c'est surtout la vision occidentale,
54:41c'est la Banque d'Angleterre.
54:43On peut vivre sans banque centrale ?
54:45Oui, tout à fait.
54:47Dans une certaine mesure.
54:49Tous les pays n'ont pas besoin d'une banque centrale.
54:51Oui, près de nous, nous avons Monaco,
54:53et puis nous avons Andorre, qui,
54:55dont le ministère des Finances,
54:57joue le rôle de...
54:59de banque centrale,
55:01mais un peu plus loin de nous,
55:03nous avons les îles Kiribati,
55:05nous avons les îles Marshall,
55:07les îles Loroz et tout.
55:09Ce n'est pas des pays majeurs non plus,
55:11on peut se le permettre quand on est
55:13les îles Kiribati ou les îles Marshall.
55:15Exactement, on peut se le permettre.
55:17La banque centrale,
55:19est-ce qu'elle est unique
55:21sur le territoire national
55:23ou est-ce qu'il peut y avoir
55:25une cohabitation de systèmes ?
55:27Là aussi,
55:29je ne dirais pas forcément,
55:31on peut avoir une certaine cohabitation.
55:33Par exemple, en France,
55:35lorsque la Banque de France,
55:37je dirais,
55:39au XIXe siècle,
55:41lorsqu'elle a été créée en 1800,
55:43elle n'avait pas tout à fait
55:45le monopole de l'émission.
55:47Elle a partagé ce monopole jusqu'en 1850.
55:49Mais aujourd'hui,
55:51aux Etats-Unis,
55:53il y a 12 banques fédérales régionales
55:55qui se permettent d'émettre des billets.
55:57Cette notion, ce qu'il faut bien saisir,
55:59c'est que le système de réserve fédérale,
56:01c'est non pas,
56:03on va dire improprement,
56:05c'est la banque centrale,
56:07mais rigoureusement, c'est fédéral.
56:09Oui, c'est ça, c'est la réserve fédérale.
56:11C'est la banque fédérale
56:13de l'ensemble des Etats.
56:15Mais les 12 banques régionales
56:17peuvent émettre des billets,
56:19et c'est ça qui est important de saisir.
56:21On a beaucoup parlé de la lutte
56:23contre l'inflation
56:25dans les banques centrales européennes.
56:27Quand on connaît les textes comme vous,
56:29est-ce que vraiment le mandat est aussi
56:31obsessionnel et unique
56:33autour de l'inflation ?
56:35Je dirais le mandat principal.
56:37Un adjectif,
56:39un mot est un mot.
56:41De la BCE, c'est la stabilité des prix,
56:43entendue comme une inflation comprise
56:45entre 0 et 2% à moyen terme,
56:47telle que c'est.
56:49Mais on s'aperçoit, par exemple,
56:51que la fédérale réserve a plusieurs objectifs.
56:53C'est le soutien à la croissance économique,
56:55à l'emploi, etc.
56:57Mais la BCE n'a pas de double mandat
56:59au sens de la fédérale réserve.
57:01Néanmoins,
57:03le traité de Maastricht stipule
57:05que sous réserve du respect
57:07de l'objectif principal,
57:09la BCE peut mener
57:11différents objectifs, notamment
57:13une politique de l'emploi,
57:15une protection de l'environnement, etc.
57:17Donc il n'y a pas
57:19d'antinomie
57:21Si la stabilité des prix est garantie,
57:23la BCE
57:25peut participer
57:27à d'autres missions.
57:29Tout à fait.
57:31Le seul problème qui peut se poser,
57:33c'est sa crédibilité à créer
57:35dans son nouveau métier.
57:37Pour finir, en lien avec l'inflation,
57:39on parle de taux directeur.
57:41Parfois, il y a plusieurs taux directeurs.
57:43Il y a le taux directeur effectif, etc.
57:45Qu'est-ce qui caractérise ?
57:47C'est quoi le taux directeur de la BCE ?
57:49C'est le taux d'intérêt
57:51que la BCE va appliquer
57:53aux banques commerciales.
57:55Par exemple, celui de la BCE,
57:57qu'on appelle le taux refi,
57:59c'est le taux des opérations principales
58:01de refinancement.
58:03C'est à ce niveau-là.
58:05Selon la conjoncture et les études qu'elle fait,
58:07la BCE va monter ou baisser
58:09les taux.
58:11En quoi est-il directeur ?
58:13Il va orienter les taux d'intérêt du marché,
58:15ce qui fait qu'en fonction
58:17des taux d'intérêt,
58:19s'il s'élève ou se baisse,
58:21il sera plus ou moins facile de s'endetter.
58:23Un mot rapide pour finir.
58:25La notion de prêteur en dernier ressort,
58:27qu'est-ce que ça veut dire ?
58:29L'idée, c'est qu'à tout moment,
58:31si la situation l'impose,
58:33si une banque commerciale
58:35est en difficulté,
58:37elle pourra toujours se retourner
58:39vers la BCE
58:41pour avoir de l'argent
58:43pour lui permettre de s'en sortir.
58:45L'épisode de ce décryptage éco avec Michel Rumi,
58:47économiste associé de SPAC,
58:49à retrouver bien sûr en replay sur bsmart.fr
58:51ou encore en podcast sur vos plateformes préférées.