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Lutte contre l'insécurité à Marseille, voile dans le football, question des refus d'obtempérer : pour en parler, Amandine Bégot reçoit Sébastien Chenu, vice-président de l'Assemblée nationale et député RN du Nord.
Regardez L'invité de RTL du 28 juin 2023 avec Amandine Bégot.

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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL matin
00:06 RTL 7h41, excellente journée à vous tous qui nous écoutez. Amandine Bégaud vous recevez donc ce matin Sébastien Chenu, député
00:12 Rassemblement national du Nord et vice-président de l'Assemblée nationale.
00:15 Sébastien Chenu, des incidents ont éclaté hier à Nanterre et dans plusieurs
00:19 communes de région parisienne après la mort d'un jeune homme de 17 ans abattu par un policier après un refus d'obtempérer.
00:26 Est-ce que vous comprenez la colère,
00:29 l'émotion aussi après ce décès ? 17 ans c'est très jeune.
00:32 D'abord c'est toujours un drame
00:35 qu'un gamin de 17 ans perde la vie, quelles que soient les circonstances.
00:38 C'est toujours un drame et il faut le déplorer. Ça dit évidemment beaucoup de choses de notre société, on va peut-être y revenir.
00:46 Maintenant c'est le temps de l'enquête. Je crois qu'il faut être très précautionneux sur tout ça, ne pas
00:52 s'emporter, ne pas
00:54 chercher
00:56 des responsabilités qui n'existeraient peut-être pas ici ou là. On ne sait pas, c'est le temps de l'enquête, il faut le respecter tout comme il
01:04 faut respecter la présomption d'innocence
01:06 pour les policiers qui sont mis en cause. Mais ça pose dans notre pays le problème des refus d'obtempérer.
01:12 Je pense que c'est un problème qui
01:15 est en
01:16 augmentation forte, plus de 50% de refus d'obtempérer je crois sur un an. On est à 30 000 refus d'obtempérer
01:22 par an.
01:24 50% de plus qu'il y a dix ans. Aujourd'hui il y a un refus d'obtempérer toutes les 30 minutes.
01:29 Oui, je crois que ça a beaucoup augmenté depuis 2021. Mais ce que je veux dire par là c'est que l'immense majorité des personnes qui sont
01:36 interpellées par la police et qui leur demande d'obtempérer
01:41 acceptent cet ordre. Donc si vous voulez, dans la grande majorité des cas, cela ne pose pas problème parce que
01:49 les français ont confiance dans leur force de l'ordre, parce qu'ils respectent la loi et parce qu'ils acceptent
01:54 cet ordre. Là où ça pose problème, c'est effectivement lorsqu'il y a
01:58 des gens, pour des raisons ou des autres, et l'enquête ici l'expliquera, refusent cet ordre de la police, n'acceptent pas
02:06 une société finalement dans laquelle l'ordre républicain s'impose à tout le monde et ça cause des drames.
02:12 Et vous avez vu les images, j'imagine, Sébastien Chenu, elle
02:16 tourne en boucle à la fois sur les réseaux sociaux, sur les chaînes d'info, cette scène où le
02:21 policier pointe son arme. Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, s'est dit extrêmement choqué hier à l'Assemblée, tout en appelant à
02:27 respecter à la fois le droit de la famille et la présomption d'innocence.
02:30 Laurent Nunes, le préfet de police de Paris, qui a géré
02:34 les interventions des policiers hier lors des incidents, parle d'images choquantes. Vous avez été choqué, vous Sébastien Chenu, en voyant ces images ?
02:43 Non mais ces images choquent toujours évidemment. Lorsque
02:45 quelqu'un se fait abattre à bout portant,
02:49 c'est choquant. On est dans une société de l'image mais nous n'avons que des images partielles,
02:54 voire partiales, nous ne savons pas. Et moi je ne veux pas entrer dans le débat qui est celui de condamner avant de savoir.
03:02 C'est l'enquête qui dira les choses. De toute façon, la police c'est un
03:07 c'est un organe qui est très contrôlé dans notre pays et tant mieux.
03:11 C'est, je crois, le corps de fonctionnaire qui est le plus sanctionné parce que le plus contrôlé. Mais il faut redire
03:17 notre soutien aux forces de l'ordre. Moi je crois qu'il ne faut pas profiter de ce drame absolu, je le redis, c'est un drame pour
03:24 saper le soutien que nous devons aux forces de l'ordre qui font un métier très difficile, qui sont pas seulement dans des banlieues
03:31 confrontés à une violence du quotidien, qui se sentent lâchés, qui se sentent bien souvent
03:37 abandonnés. Et moi je crois que c'est totalement l'inverse de ce que je vois
03:41 faire par des députés de la France Insoumise qui font de la récup' et...
03:45 - Quand vous entendez Jean-Luc Mélenchon évoquer la peine de mort, la France Insoumise dénoncer une exécution...
03:50 - C'est totalement indécent de l'huile sur le feu.
03:52 Quand je vois des députés de la France Insoumise qui hier soir, sans rien savoir, étaient dans les commissariats
03:57 pour contrôler si des émeutiers qui auraient été arrêtés à Nanterre étaient bien
04:03 traités comme il le fallait, etc. Tous ces gens là sont des irresponsables.
04:07 Ajoutent de l'huile sur le feu alors que notre société a le besoin et d'autorité et d'apaisement.
04:13 - Je vous ai connu, vous Sébastien Chenu, ou en tout cas au Rassemblement National, un peu moins sage j'allais dire,
04:20 sur ce genre d'affaires. Il y a quelques années vous seriez sans doute monté un peu plus fort au créneau, non ?
04:27 - Non mais parce que je crois que
04:28 aujourd'hui tout le monde voit la réalité de ce que nous dénonçons. L'ensauvagement de la société, le refus de l'autorité,
04:34 l'écroulement de toutes ces formes d'autorité, que ce soit dans l'éducation, que ce soit dans la justice...
04:39 - On n'est pas dans la dédiabolisation dans votre réaction aujourd'hui ?
04:43 - Non mais il ne s'agit pas de diaboliser ou de dédiaboliser. Je crois que les Français ont des yeux pour voir.
04:49 Ils voient et je vous disais tout à l'heure, l'immense majorité des gens acceptent un ordre de la police républicaine.
04:55 Ils acceptent d'optempérer vous-même. On vous demande de vous arrêter en voiture. La police vous demande... Vous le faites !
05:00 Donc il y a bien,
05:01 aujourd'hui dans notre pays, des gens qui refusent cette autorité parce que l'autorité est écroulée dans le pays.
05:07 - Autre polémique, Sébastien Chenu, elle concerne le hijab sur les terrains de foot. Ce serait un coup de canif contre le pacte
05:12 républicain, a dit hier matin, ici même sur RTL, Gérald Darmanin. Vous êtes d'accord avec lui,
05:17 Jimal Jinn ? Vous ne voulez pas de voile sur les terrains de foot ?
05:20 - Mais c'est une offensive supplémentaire,
05:22 une avancée supplémentaire de l'islam politique. C'est à l'agenda d'un certain nombre de
05:27 d'agitateurs
05:30 islamistes que d'essayer de faire plier la République par tous les bouts. Je note d'abord que dans cette
05:36 volonté de faire plier notre société, ceux qui en sont les acteurs, je pense à madame
05:40 Diawara, ont des profils sur lesquels il faut se pencher. Ce sont des agitateurs de l'islam politique, ce sont des gens qui ont des engagements...
05:47 - Ils disent qu'il n'y a aucune revendication politique et le rapporteur public du Conseil d'État, pardon je vous coupe, est favorable.
05:52 Lui, il a rendu son avis avant-hier et il note que le foot est déjà truffé de
05:56 signes d'appartenance religieuse. Il parle par exemple de ces joueurs qui font un signe de croix en entrant sur le terrain.
06:01 - Non mais ça, je veux dire, c'est autre chose, faire un signe de croix et porter un uniforme
06:06 politique tel que le hijab, c'est une provocation porter
06:10 le hijab, c'est une volonté
06:12 de faire entrer le religieux dans la sphère sportive. Madame Diawara, la leader des hijabeuses, a des engagements idéologiques
06:19 qu'elle assume. Elle défile avec des associations, elle est membre d'associations,
06:23 associations sur lesquelles, il faut bien le dire,
06:26 les pouvoirs publics, ceux qui nous gouvernent, ont fermé les yeux depuis des années quand ils ne les ont pas financés, comme le Conseil de l'Europe
06:32 qui, à travers Femizo, a financé des revendications
06:36 islamistes qui sont destinées à faire changer la société française. Vous savez, si on ne s'oppose pas à ça, si la société française, si les autorités
06:44 n'ont pas suffisamment de force pour s'opposer au hijab dans le sport, demain ce sera évidemment le
06:49 Burkini. On l'a vu que des élus de gauche
06:51 vert à Grenoble sont tout à fait favorables au Burkini. Puis ce sera le calendrier qu'il faudra
06:56 islamiser. Ce ne sont pas des fantasmes parce que avec les revendications de l'islam radical, de l'islam politique,
07:02 il n'y a pas de fin. Ce sont des coups de boutoir chaque jour
07:05 donnés dans la République française. La décision est pour l'instant entre les mains du Conseil d'État qui a donc décidé d'avancer sa décision
07:11 à demain.
07:13 Si les sages autorisent le voile sur les terrains de foot, que ferez-vous concrètement ? Vous déposerez une proposition de loi ? Il faut légiférer ?
07:19 Nous avons, en 2021, avec Marine Le Pen, nous avons déposé une proposition de loi pour interdire
07:23 ces marqueurs religieux dans la sphère publique.
07:26 Nous l'avons déposé à l'époque, je rappelle que la ministre des Sports, Madame Maracine Hanou,
07:30 la députée macroniste, Madame Moreno, qui est ministre de l'égalité hommes-femmes, se sont opposées, tout comme les députés macronistes,
07:35 à ceci. Eh bien, ça veut dire que nous avons perdu du temps. Mais hier, Elisabeth Borne a dit que s'il fallait, en tout cas, à la sous-entendue,
07:41 que s'il fallait légiférer, elle le ferait. Si le
07:44 gouvernement dépose un projet de loi en ce sens, vous y êtes pour ?
07:47 On ne va pas les attendre parce que nous le déposerons, nous l'avons déjà déposé. Moi, j'ai vu que Madame Borne avait déjà abandonné les enseignants
07:53 sur la baïa. Est-ce qu'elle abandonnera le monde du sport avec le hijab ?
07:57 Je demande à voir. Mais il faut de la fermeté, du courage politique, que non pas les dirigeants, ceux qui nous gouvernent depuis 30 ans.
08:04 Dernière question sur ce sujet. La FIFA et l'ensemble des fédérations sportives
08:07 internationales autorisent le port du hijab en compétition. Pourquoi est-ce que la France fait fraie figure d'exception ?
08:12 Non, mais d'ailleurs, il y a beaucoup de pays dans lesquels il n'y a pas de hijab. Vous regardez les équipes
08:16 féminines de foot au Maroc, par exemple, il n'y a pas de port du hijab. Moi, je pense que la loi doit cadrer les choses.
08:22 Je pense qu'il faut définir ce qu'est l'islam politique dans notre société, en définir ses signes et ses représentations.
08:28 On le fait avec d'autres idéologies pour les interdire et les combattre. Tant qu'on ne sera pas clair sur ça, on laissera des interstices
08:36 qui permettront à des militants de l'islam politique d'essayer d'écrouler notre République.
08:41 Il faut appeler à l'unité nationale face à ça ?
08:43 Mais la laïcité, ça fait partie des fondements de notre République.
08:49 Je ne comprends même pas qu'on puisse encore se poser la question de savoir si on peut laisser entrer ou pas le religieux
08:54 dans la sphère publique. Nous devons être fermes. Le manque de fermeté amène à cela et laisse du terrain libre
09:01 finalement aux combattants de l'islam radical.
09:03 Sébastien Chenieux, vous êtes, je le rappelle, vice-président de l'Assemblée nationale. Est-ce que, comme certains, vous avez été surpris de voir hier
09:09 Nicolas Sarkozy reçu par des députés Renaissance à l'Assemblée ?
09:12 Oui, c'est les tambouilles habituelles de la Macronie.
09:16 Oui, un coup avec Sarkozy, un coup avec des socialistes.
09:20 Vous savez, c'est eux en même temps. Et la droite et la gauche. Et le pire de la droite et le pire de la gauche finalement.
09:26 En fait, je crois que le problème de cette majorité, c'est qu'ils ne savent pas bien où ils vont. Ils ne savent pas avec qui travailler.
09:32 Personne n'a vraiment envie de travailler avec eux. Un coup, l'LR leur sauve la tête. Un coup, ils les laissent se planter.
09:37 Bon, tout ça est, je crois, très décalé.
09:41 "Aider Macron, c'est aider la France", a dit le président Sarkozy. "Je ne veux ni de Mélenchon ni de Le Pen pour mon pays."
09:46 Non, non, aider Macron, c'est aider Macron. Et c'est aider une politique libérale, laxiste, européiste.
09:53 C'est un président qui ne sait pas où il va. Ce sont des députés qui sont incapables de faire preuve de fermeté.
09:59 Je vous parlais de l'Abaya tout à l'heure à l'école. C'est exactement cela aussi.
10:03 Il fallait voir ce qu'a répondu Papendieye cette semaine aux questions au gouvernement.
10:07 Il dit qu'il est incapable, il abandonne les profs en race campagne. Je crois que cette majorité est totalement perdue.
10:12 Je crois qu'ils n'ont pas de cap et que le président n'en a pas davantage en réalité.
10:16 Sébastien Chenu n'est pas un bon, mais un très bon vice-président.
10:19 C'est ce qu'a dit, il y a quelques semaines, Yael Brune-Pivet, la présidente de l'Assemblée.
10:23 Ça lui a valu un tollé. Certains l'ont accusé de dérouler le tapis rouge au RN.
10:27 C'est une bonne présidente ou une très bonne présidente ?
10:30 Non, d'abord, je préfère entendre ça que le contraire. Je préfère qu'on dise de moi que je suis un très bon plutôt qu'un très mauvais.
10:35 Au-delà de cet aspect-là, je crois que Yael Brune-Pivet essaye d'être au-dessus des partis politiques,
10:43 d'avoir un rôle qui la positionne au-dessus des groupes politiques à l'Assemblée.
10:46 C'est tout à son honneur. Je pense qu'elle s'est parfois pris les pieds dans le tapis
10:50 lorsqu'elle n'a pas accepté de valider des amendements de l'opposition sur la réforme des retraites.
10:55 Là, elle a montré qu'elle était soumise aux pressions de l'exécutif.
10:59 Au-delà de ça, je pense que c'est toute la problématique d'une majorité relative.
11:02 Comment travailler avec ces oppositions ? Les macronistes ne savent pas faire.
11:06 Merci beaucoup Sébastien Chouinard.
11:08 Il faut de la fermeté et du courage politique pour affronter l'islam politique de notre pays, vient de nous dire Sébastien Chouinard.
11:12 Merci.
11:13 [SILENCE]

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