Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Elisabeth Lévy, Olivier Dartigolles et Samia Maktouf, avocate.
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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2023-06-28##
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00:00 Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:04 La mort d'un jeune homme de 17 ans après un refus d'obtempérer.
00:07 Et tandis que la voiture commence à accélérer,
00:10 l'un des policiers tire à bout portant sur le conducteur.
00:13 La version des policiers était de dire que le véhicule leur avait foncé dessus.
00:16 En réalité, les policiers tirent, il n'y a aucune menace sur eux.
00:19 Il a 19 ans, tu vois qu'il a une vieille enfant.
00:21 Pourquoi tu lui fais une permis frère ?
00:23 J'allais voir comment ça va venir ce soir. J'allais voir comment ça va se réveiller.
00:26 Il y a eu hier soir des violences urbaines.
00:28 Des groupes de jeunes pensant sans doute venger la mort de Naël.
00:31 Déclencher des incendies de poubelles, de mobilier urbain.
00:34 Il y a eu 31 interpellations par les services de police.
00:37 Une quarantaine de véhicules brûlés.
00:40 Une mairie annexe qui a été incendiée.
00:42 Nous n'avons pas besoin d'avoir nombreusement une situation qui viendrait se dégrader.
00:46 Et quelques heures après la mort d'un adolescent de 17 ans,
00:49 lors d'un contrôle de police à Nanterre,
00:51 des émeutons ont éclaté cette nuit dans la ville
00:53 et se sont propagés à d'autres villes comme Annière-sur-Seine,
00:55 Clichy-sous-Bois ou Mantes-la-Jolie.
00:58 Une situation similaire aux événements survenus à l'automne 2005.
01:01 Philippe ?
01:02 Oui, pour rappel, le 27 octobre 2005,
01:04 deux adolescents s'étaient électrocutés dans un transformateur à Clichy-sous-Bois.
01:08 S'en étaient suivis trois semaines d'émeutes dans tout le pays.
01:11 Alors, est-ce que vous avez peur d'un nouvel automne 2005,
01:15 en ce début d'été 2023, 18 ans après ?
01:18 Vous le craignez ou vous pensez que non, la situation n'est plus la même ?
01:21 Ou vous pensez qu'elle est encore pire ?
01:23 Dans tous les cas de figure, appelez-nous au 0826 300 300.
01:26 En tout cas, vous dites où il y a 57% et on va en parler avec Samia Maktouf, avocat pénaliste.
01:31 Bonjour, merci d'être avec nous.
01:33 Juste avant de revenir à vous, Philippe Bilger, cette situation électrique ?
01:37 D'une part, je ne crois pas qu'on va se retrouver dans la situation
01:41 dont vous craignez la survenue dans votre question.
01:45 Mais à condition qu'on ait sur le plan politique
01:51 une voie courageuse et libre qui vienne dire
01:55 exactement la position de l'affaire aujourd'hui.
01:58 Je suis frappé de voir à quel point, lorsqu'il y a des tragédies
02:03 et que les responsabilités, pour l'instant, sont encore équivoques,
02:09 eh bien on n'a jamais quelqu'un qui vient de manière claire,
02:12 même à la télévision ou à la radio, que sais-je,
02:15 venir dire "voilà ce qu'on sait, voilà ce qui est en train d'être vérifié
02:20 et en attendant, vous vous taisez, vous attendez la fin".
02:24 - C'est quoi ? Tu devrais faire ça ? - Oui.
02:26 Et donc, quelles sont les seules certitudes qu'on a aujourd'hui ?
02:30 On a un jeune homme de 17 ans qui circule sans permis
02:35 dans une voiture Mercedes orange relativement équivoque,
02:39 il faudra voir d'où elle vient, avec deux passagers
02:43 et qui à un moment donné est contrôlé par deux policiers
02:48 et il redémarre et à ce moment-là, l'un des policiers tire tout près de lui,
02:55 apparemment ils ne sont pas devant le véhicule.
02:58 C'est tout ce qu'on sait, il y a une multitude d'enquêtes qui est ouverte
03:02 contre le policier pour aller vite et contre, bien sûr,
03:08 ceux qui ont voulu, paraît-il, blesser ce même policier qui a tiré.
03:13 Voilà tout ce qu'on sait.
03:15 - Pardon, je réponds à Olivier, j'ose confirmer que Nahel,
03:21 aussi sanctifié par sa mort qu'il soit aujourd'hui,
03:27 avait déjà commis un refus d'obtempérer et d'autre part,
03:31 j'ose dire qu'il avait mis un peu la main dans la tragédie
03:35 dont il a été victime parce qu'il a refusé d'être contrôlé.
03:40 - Elisabeth Lévy. Olivier Darfigo, pardon, excusez-moi.
03:43 - Je continue sur ce dernier point à m'opposer fermement à cette idée
03:51 que le fait de se rendre coupable, c'est un délit de ne pas suivre l'injonction
03:58 qui est un refus d'obtempérer, puisse avoir comme conséquence
04:03 le fait de perdre la vie.
04:05 Il y a eu des choses qui ont circulé hier sur ce casier judiciaire
04:10 concernant ce jeune de 17 ans.
04:13 Certains ont dit qu'il était long comme le bras,
04:15 sans avoir le début d'un commencement d'information là-dessus.
04:18 Il semblerait qu'il ait été, d'après ce que je peux lire aujourd'hui,
04:22 rappelé à l'ordre deux fois concernant des refus d'obtempérer,
04:26 ce qui est un vrai problème, sérieux, dans notre pays.
04:29 Pour autant, ça ne peut en rien conduire à ce qui s'est passé.
04:34 Deuxième chose, il y a une vidéo, le maire de Nanterre a indiqué
04:38 qu'il mettait à disposition de l'enquête et de la justice
04:41 l'ensemble de la vidéosurveillance sur le lieu où cela s'est produit.
04:46 Le policier est en garde à vue, il y a son témoignage.
04:49 Et nous verrons la manière dont l'enquête est diligentée et ses conclusions.
04:54 - Elizabeth Lili.
04:55 - Je vais répondre à votre question.
04:58 Est-ce que vous vous attendez à nombreusement ?
05:00 Moi, je ne sais pas, mais à l'évidence, chez nos politiques,
05:03 le trouillomètre est à zéro.
05:05 Pour qu'il s'assoie de cette façon sur la séparation des pouvoirs
05:09 et sur la présomption d'innocence, c'est-à-dire,
05:12 comme l'a bien rappelé Philippe pour l'instant,
05:14 on sait très peu de choses, et même ce qu'il a dit qu'on savait,
05:16 on ne le sait pas complètement parce que ce n'est pas une image sur grand écran.
05:22 Mais Philippe a parfaitement raison.
05:25 Mais le président de la République a déjà dit,
05:28 tout en disant dans la même phrase "la justice tranchera, mais moi Macron, je tranche avant",
05:32 Elizabeth Borne va encore plus loin, et ça, le pire de tout,
05:35 et c'est là qu'il y a une forme de déshonneur chez eux,
05:38 c'est-à-dire qu'ils le font parce qu'ils ont peur des banlieues.
05:40 C'est pour la même raison.
05:42 Ils ont peur de l'embrasement des banlieues,
05:44 que le dossier Adama Traoré n'ait toujours pas clos,
05:47 alors que les juges n'ont rien contre les gendarmes,
05:50 franchement, je veux dire, dans cette affaire.
05:52 Et ils ont tellement la trouille qu'on dit, en fait,
05:55 à ces jeunes qui font des émeutes, ce qu'ils veulent entendre,
05:57 c'est-à-dire regarder comme les flics sont des salauds.
06:00 C'est peut-être le cas aux demeurants.
06:02 Et par ailleurs, je rejoins juste Philippe sur un truc ridicule,
06:05 la sanctification. Je suis très triste pour ce gamin,
06:08 c'est vraiment, vraiment triste,
06:10 mais la minute de silence à l'Assemblée, ça n'a pas de sens !
06:14 - On va en parler, bien sûr. - Ça n'a pas de sens !
06:16 - Écoutez ce qu'a dit le maire de Nanterre, Patrick Jérry,
06:20 Elizabeth, au micro de Dario Davial, pour Sud Radio, écoutez.
06:24 - J'appelle les habitants de Nanterre, et notamment les plus jeunes,
06:28 de ne pas céder aux actes de violence,
06:31 parce qu'évidemment, ils se retournent contre eux,
06:35 contre leur quartier, contre ceux qui ont le plus besoin de ces services.
06:42 Bien sûr, l'exigence de justice, pour Naël, nous la portons.
06:48 Je pense que nous allons réussir, par des voies pacifiques,
06:51 à obtenir cette justice, par le travail des avocats devant le tribunal.
06:57 Et puis, par l'intervention de tous ceux qui ont la justice au cœur.
07:01 Nous, en tout cas, à la ville de Nanterre, nous ne lâcherons rien.
07:05 La justice devra être rendue à Naël.
07:08 J'ai confiance dans cette ville, qui est une ville solidaire.
07:11 J'ai confiance qu'elle parvienne à surmonter cet énorme choc, ce drame,
07:17 et qu'elle parvienne à faire entendre une voix de justice pour l'un de ses enfants.
07:22 - Samia Maktouf, avocate pénaliste,
07:24 quand on entend le maire, le policier n'est pas déjà condamné ?
07:28 - D'abord, si vous permettez, je voudrais revenir sur l'excellent réquisitoire
07:32 prononcé par monsieur l'avocat général,
07:34 pour dire que je n'adhère qu'en partie à ce qui vient d'être dit.
07:39 Oui, des charognards rôdent autour de cette affaire,
07:43 pour des raisons exclusivement politiques, électoralistes.
07:48 En revanche, face à ce choc, et c'est un choc,
07:52 la société civile aujourd'hui cherche à comprendre, cherche à savoir,
07:56 il y a une colère.
07:58 Et quand la société civile parle la voix de quelqu'un comme Mbappé,
08:02 ou un artiste au Marseille,
08:04 je peux comprendre que la société civile puisse émettre des incompréhensions
08:10 et des demandes d'explications.
08:12 Aujourd'hui, personne autour de cette table,
08:15 personne ailleurs, personne au Parlement ou au Sénat,
08:19 voire même le Président de la République,
08:22 si on devait, comme le disait si bien Mme Lévy,
08:25 en application du principe de la séparation de pouvoir,
08:28 n'est censé savoir et connaître les circonstances.
08:31 Comment, monsieur l'avocat général, pouvez-vous dire que
08:35 ce jeune adolescent a pu mettre les mains dans le cambouis ?
08:43 Vous n'en savez rien.
08:46 Aujourd'hui, ce n'est pas le jour du procès
08:49 pour parler du CV et de la situation personnelle de cette personne
08:53 qui n'a pas, a priori, d'après ce qu'on sait, arrêté.
08:57 On ne sait strictement rien.
08:59 Je m'interdis de parler des faits parce que je ne les connais pas.
09:04 En revanche, il y a un cadre légal qu'il va falloir rappeler
09:08 qui, à l'évidence, me semble-t-il,
09:11 découle directement de la loi du 28 février 2017
09:17 qui est une émanation d'une circonstance de choc
09:21 que la France, que toute la société française,
09:24 la France, la République a connue,
09:27 qui était consécutive à des attaques terroristes que la France a connues.
09:32 Alors oui, on a donné des couloirs complémentaires.
09:35 - Je vous rappelle qu'avec cette loi, on a changé le principe
09:37 d'utilisation des armes de service par les forces de l'ordre.
09:40 - Tout à fait. Je voudrais juste rappeler deux mots,
09:43 je ne vais pas lire l'article,
09:45 deux mots qui me semblent importants quant à l'utilisation de l'arme
09:49 puisqu'on parle de faire usage de leur arme
09:53 en cas d'absolue nécessité et de manière strictement proportionnée.
09:59 S'il n'y a pas de subjectivité là-dedans,
10:01 convient de m'expliquer comment évaluer,
10:03 comment un policier, avec tout le respect que j'ai pour ces policiers,
10:08 et le courage, il ne faut pas oublier que ce sont des courageux.
10:10 Il faut porter non seulement son uniforme,
10:12 mais porter son courage pour aller maintenir l'ordre public.
10:17 Donc il y a une situation à laquelle on demande à un agent,
10:21 peu importe son expérience et son savoir-faire
10:25 face à des situations aussi compliquées, d'agir.
10:28 Et il y a aussi autre chose, la deuxième condition
10:31 qui est celle de ne faire feu qu'après deux sommations.
10:36 Deux sommations adressées et enfin lorsque la voiture n'a pu être immobilisée.
10:44 Moi je ne connais pas, je n'ai même pas regardé les différentes vidéos.
10:48 Seule l'enquête, le magistrat qui le recevra à l'issue de la garde à vue
10:57 pourra nous éclairer.
10:58 Donc oui il y a de la colère, oui il y a de l'incompréhension
11:03 et tout à l'heure dans votre annonce de ce fait,
11:09 j'ai entendu un mot qui m'a choqué,
11:12 quand on dit "on veut venger la mort de Nahel".
11:16 Dans un état de droit, on ne venge pas.
11:18 - C'est un son, c'est pas de nous.
11:19 - C'est un son, voilà.
11:20 On ne venge pas la mort de quelqu'un,
11:22 on fait confiance à l'état de droit de notre République française.
11:26 - Philippe Belgeat.
11:27 - Ma clou, je note avec pas du tout des régions,
11:31 vous ne voulez pas parler des faits,
11:33 mais vous avez déjà fait la plaidoirie.
11:36 Donc c'est assez piquant de voir...
11:38 Moi je ne parlais pas des faits, je confirme que si...
11:42 - Vous m'avez dit qu'il a mis les mains.
11:44 - Mais absolument.
11:45 - Quelles mains a-t-il mis ?
11:46 - Mais je vais vous le dire, je confirme...
11:48 - Mais quelles mains ?
11:49 - Je vais vous le dire si vous le permettez.
11:51 Je confirme que ce jeune homme qui a été contrôlé
11:56 et qui a 17 ans, qui conduit sans permis,
11:59 s'il n'avait pas tout à coup voulu échapper au contrôle,
12:03 eh bien évidemment il n'y aurait pas eu cette tragédie.
12:07 - On ne mérite pas la mort parce qu'on a échappé à un contrôle.
12:10 - Philippe n'a pas dit ça.
12:12 - Je rejoins ce que vous avez dit.
12:14 Je n'ai jamais dit que la mort de Nahel
12:17 était la conséquence de ce refus d'obtempérer.
12:20 J'ai dit que s'il avait été un jeune citoyen
12:24 intègre et honnête,
12:26 s'il s'était arrêté comme il en a donné l'impression au début...
12:30 - Il avait 17 ans !
12:31 A 17 ans on est fou !
12:33 A 17 ans on peut avoir l'envol !
12:35 - Ah mais vous plaisantez !
12:36 - Il avait 17 ans !
12:37 - Vous plaisantez !
12:38 - Il avait 17 ans !
12:39 - Quelle étrange image vous avez la jeunesse !
12:41 - Non mais ils ont le droit d'être fous !
12:43 A 17 ans, on ne connaît pas pourquoi...
12:45 - Non vous ne pouvez pas dire ça !
12:47 - Non mais c'est pas ça !
12:48 - Vous ne pouvez pas dire ça !
12:49 - Non mais on ne sait pas pourquoi...
12:51 On ne sait pas pourquoi...
12:53 - Vous ne pouvez pas dire...
12:54 C'est un citoyen...
12:55 On ne parle pas de quelqu'un de 60 ans !
12:57 On ne parle pas de quelqu'un de 60 ans !
12:59 - Si vous me permettez, je vais...
13:01 Je trouve que Philippe n'a absolument pas dit que c'était mérité.
13:03 Il a juste dit une chose qui est claire.
13:05 S'il n'avait pas été dans cette voiture,
13:08 si vous voulez, voilà !
13:09 C'est ça que vous avez dit Philippe !
13:11 - Oui bah oui absolument !
13:12 - Mais en même temps...
13:13 - C'est une banalité !
13:14 - Mais si vous voulez, effectivement,
13:16 on est reparti sur les faits que nous ne possédons pas.
13:19 Mais maintenant, moi j'en ai assez,
13:21 si vous voulez, de cette justification
13:23 que prennent un certain nombre de jeunes,
13:26 si vous voulez,
13:27 encouragés dans leur sentiment victimaire,
13:30 "Nous sommes des victimes, la police est méchante !"
13:32 Je veux dire, évidemment que si le policier sera jugé,
13:35 il sera sanctionné s'il a commis une faute,
13:38 si vous voulez, donc,
13:39 j'en ai assez d'entendre toute la journée,
13:41 si vous voulez, que ces gens-là sont des victimes
13:43 et que la seule façon qu'ils ont de réagir,
13:45 c'est de tout casser !
13:46 Parce que c'est un bien beau prétexte pour tout casser !
13:48 Et je suis quand même frappée
13:50 par le fait que beaucoup de gens exultent
13:52 sans vouloir, avec leurs grandes larmes de crocodile,
13:55 si vous voulez, j'ai vu un certain nombre d'insoumis,
13:57 comme parce qu'ils se disent
13:59 "Enfin ! Voilà, ça prouve que tout ce qu'on dit est vrai,
14:02 on a raison, la police, les salauds, ils tuent, etc."
14:05 Donc, je crois que Olivier nous a donné un sage conseil,
14:09 mais malheureusement on ne l'a pas suivi,
14:11 et on ne peut pas le suivre parce qu'on n'est pas tout seul,
14:13 mais il a raison de dire qu'un peu de silence, des fois,
14:15 - Un mot Olivier, on part au 0826 300 300 !
14:18 - Il faudra bien trouver des solutions,
14:21 ou des chemins dans les années à venir,
14:23 pour faire en sorte que la température descende
14:26 et que des pans entiers de la jeunesse des quartiers populaires
14:29 puissent porter un regard différent sur les agents de la paix.
14:32 Et je dis agents de la paix abondéciens.
14:34 C'est-à-dire qu'on le veuille ou non,
14:36 il y a aujourd'hui une situation qui n'est pas acceptable,
14:39 d'abord pour les gardiens de la paix, bien sûr,
14:42 pour les agents de l'infos de l'ordre,
14:44 mais aussi pour cette jeunesse
14:46 qui se retrouve dans une situation
14:48 où elle a enterriné quasiment le fait
14:51 que cette police n'est pas là pour les protéger.
14:54 Et donc, il y a beaucoup de processus qui ont amené à ça.
14:58 C'est un sujet assez complexe,
15:00 auquel je me suis un peu intéressé certaines années.
15:03 Il y a beaucoup de processus qui ont nourri ça.
15:05 Il y a des responsabilités politiques d'ailleurs dans ce processus.
15:07 Mais il faudra bien, à un moment donné,
15:09 trouver des solutions.
15:11 Je suis pour une police relocalisée,
15:13 de quartier, des commissariats,
15:15 je suis pour des solutions éducatives
15:17 et aussi des solutions judiciaires,
15:19 parce qu'on ne peut pas rester dans cette situation-là.
15:21 - Avant de repasser la parole à Philippe Bilger,
15:24 le gouvernement veut passer le permis de conduire à 17 ans.
15:28 Donc, ça veut dire que 17 ans, on n'est plus un gamin,
15:30 je pense, en tout cas, au volant d'une voiture.
15:32 - Mais, pardon d'avoir à nouveau un point de vue un peu réactionnaire,
15:37 même sur les banlieues, mon cher Olivier,
15:39 rien n'interdit aux jeunes qui créent des problèmes
15:42 de se tenir correctement.
15:44 - Non, mais vous avez parlé de la police de manière tout à fait courtoise,
15:49 mais ça n'est pas la police le problème.
15:51 - Tu peux avoir des jeunes totalement intégrés dans la société
15:54 qui vivent dans ces quartiers populaires,
15:56 qui portent un regard pas positif sur les forces de l'ordre.
16:00 - Ça réagit beaucoup au 0826-300-300.
16:03 Tout d'abord, direction le Tarn-et-Garonne,
16:05 avec notre vrais voix du jour, Sandrine.
16:07 Re-bonsoir Sandrine.
16:08 - Bonsoir.
16:09 Donc, effectivement, moi je suis un peu mitigée,
16:12 parce que je suis d'accord avec Olivier,
16:14 et Isabeth, et aussi, bon, Philippe Bilger.
16:17 - Vous faites la synthèse.
16:18 - Ouais, voilà, je vais faire la synthèse,
16:20 parce qu'en fait, voilà, moi je vais vous raconter mon parcours.
16:22 Moi je suis née en banlieue, je suis née à Montpellier, La Payade,
16:25 je sais pas si vous connaissez bien La Payade.
16:27 - On a très peu de temps, Sandrine, on a très peu de temps, on a pas de dictature.
16:29 - Je te pourrais simplement dire que, effectivement, les politiques,
16:31 ça fait très longtemps qu'ils ont arrêté de s'occuper des quartiers,
16:35 et, effectivement, il a raison Olivier,
16:37 il faut revenir, remettre tout le service, tous les commissariats, tout ça.
16:41 Et, quelque part, je dirais que les politiques, oui, comme elle dit Isabeth,
16:45 là on va se laver de tout.
16:47 Et je suis, bon, j'ai quand même aussi une tendre pensée, bon, pour ce jeune, Naël,
16:50 et j'ai aussi une tendre pensée pour la famille du policier.
16:53 Parce que, voilà, aujourd'hui, c'est très compliqué,
16:57 il n'y a plus de dialogue, voilà, voilà, c'est tout.
16:59 - Oui, c'est vrai que vous avez raison.
17:01 Allez, Eric, 0826, 300, 300, on a très peu de temps.
17:03 Eric, pardon, le temps file très vite.
17:05 - Eric de Bordeaux.
17:06 - De Bordeaux, bonsoir Eric.
17:07 - Oui, bonsoir.
17:08 Écoutez, moi je rejoue un petit peu ce que vient de dire l'auditrice précédente.
17:12 - Sandrine.
17:13 - Sandrine, pardon.
17:14 Et puis, parce qu'il faut arrêter aussi.
17:17 Parce que là, maintenant, tout le monde tombe sur ce policier.
17:19 Et là, je dis, ben, chapeau quand même aux politiques.
17:22 Que ce soit le président et M. Darmanin.
17:24 Il n'y a pas si longtemps que ça, par rapport aux rodéos,
17:27 c'était un scandale, il fallait que ça s'arrête.
17:29 Et vous croyez qu'ils vont les arrêter comment, ceux qui font les rodéos ?
17:31 En leur jetant des fleurs ou des roses en papier ?
17:34 Non, mais à un moment, il faut arrêter.
17:36 Donc moi, ce que je ne compte, moi je dis que,
17:38 et là, les syndicats de police, je les trouve,
17:40 ils sont pleutres, dans l'image de beaucoup de choses dans ce pays maintenant.
17:44 Ils devraient dire, puisque c'est comme ça,
17:46 c'est la police le problème, et bien on dépose tous nos armes.
17:50 On reste dans les commissariats, on n'interviendra que pour les appels d'urgence.
17:53 Et les banlieues qui brûlent à l'heure actuelle,
17:55 et bien on les laisse brûler, on n'intervient plus.
17:58 On ne veut plus être à l'origine du moindre problème.
18:00 Et on va voir ce que va devenir ce pays.
18:02 - Merci Eric.
18:03 Samia Maktouf, je rebondis sur ce qu'a dit Sandrine,
18:05 elle dit, on a abandonné ces quartiers.
18:07 Pourtant le premier plan banlieue, c'est 1977.
18:10 On a mis des milliards et des milliards et des milliards
18:13 pour qu'on ait des banlieues qui sont devenues des zones de non-droit,
18:16 parce que ça existe.
18:17 Est-ce que ce n'est pas là le principal échec ?
18:19 - C'est un échec, mais vous savez, c'est pas parce que...
18:21 - C'est un échec qui nous a coûté très cher, à tous les sens du terme.
18:23 - C'est pas le fait de mettre des millions et des millions
18:25 qui fera échapper ces banlieues du chaos.
18:28 Aujourd'hui, il y a l'éducation, il y a le soutien,
18:32 il y a la proximité des parents,
18:34 il y a tout un...
18:35 Vous savez, la première école, c'est la cellule familiale.
18:38 Où est cette cellule familiale ?
18:40 Mettre de l'argent dans les banlieues, c'est très très bien,
18:43 mais il faut être à l'écoute de ces banlieues.
18:45 C'est très important.
18:46 - Attendez, il faut aller plus loin.
18:47 Il y a un moment, je trouve qu'on est très à l'écoute,
18:50 et en fait, il y a une chose qu'on n'a jamais essayée,
18:52 parce que ça fait 40 ans qu'on fait dans le victimaire,
18:54 dans le pleurnichage, comme on est méchant,
18:56 comme on est des salauds,
18:57 on se flagelle le matin, on se flagelle le soir,
19:00 regardez comme on n'a rien fait,
19:01 d'ailleurs à tel point que plein de gens le pensent de bonne foi.
19:04 On n'a pas rien fait du tout.
19:05 Moi, je pense qu'il faut tenter autre chose,
19:07 de leur dire "Vous êtes des Français comme les autres,
19:09 vous devez respecter la loi,
19:10 quelles que soient vos difficultés,
19:12 et la deuxième chose, arrêtez d'attendre tout de l'Etat,
19:14 vous avez des bras, des jambes, des cerveaux,
19:16 et vous pouvez quand même prendre votre vie en main."
19:20 J'en ai marre qu'on les traite, c'est ça le mépris,
19:22 c'est de les traiter comme d'éternels enfants.
19:25 - En un mot, moi je dirais que c'est moins de l'appartenance
19:29 patriotique à un Etat, à l'adhésion à un drapeau,
19:34 et à des valeurs, que de la victimisation.
19:37 - Merci beaucoup Samia Makhlouf d'avoir été avec nous,
19:39 avocate pénaliste.
19:41 Vous restez avec nous, on revient dans un instant,
19:43 on fait une toute petite pause, à tout de suite.