• l’année dernière
ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr
Au lendemain de la troisième nuit d'émeutes suite à la mort de Nahel après un refus d'obtempérer, l'avocat du policier mis en cause est l'invité d'Europe 1 Matin. Maître Laurent-Franck Liénard revient sur les faits et sur la raison pour laquelle il compte faire appel de la mise en détention provisoire de son client.
Retrouvez "L'invité actu" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-interview-de-7h40
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video


Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Category

🗞
News
Transcription
00:00 au lendemain de la mise en examen du policier auteur du coup de feu
00:03 qui a donné la mort au jeune Nahel Ananter.
00:05 Nous sommes en ligne ce matin sur Europe 1 avec son avocat.
00:08 Bonjour Maître Laurent-Franck Liénard.
00:10 - Oui bonjour.
00:11 - Bienvenue sur Europe 1, vous êtes connu comme l'avocat des policiers.
00:15 Maître, votre client a passé sa première nuit en détention provisoire
00:19 au Centre pénitentiaire de la Santé à Paris.
00:21 Première question, comment va-t-il ?
00:24 - Il est totalement désastré, vous imaginez le tsunami dans sa tête.
00:29 C'était un policier, il se lève le matin pour faire appliquer la loi.
00:32 Il commet un acte qui est un acte évidemment dramatique
00:36 mais qu'il estime avoir dû commettre
00:40 et il se retrouve en prison pour l'avoir fait
00:42 avec les moyens de l'État, avec une arme qui lui a été donnée par l'État
00:46 et dans le respect de la loi.
00:48 Donc c'est un peu schizophrénique pour lui aujourd'hui, il est dévasté.
00:53 - Et il est mis en examen, on le rappelle Maître Liénard,
00:56 pour homicide volontaire, des charges extrêmement lourdes.
00:59 Allez-vous les contester ?
01:01 - Oui, bien sûr, on va immédiatement relever appel de cette décision
01:05 parce que la détention provisoire doit rester l'exception en France.
01:10 C'est notre droit.
01:11 Et il y a d'autres moyens de le protéger, lui, et de protéger l'ordre public
01:16 puisque la principale raison invoquée par le parquet
01:20 et par le juge de la liberté de la détention,
01:23 c'est la préservation de l'ordre public.
01:25 Donc il y a d'autres moyens de préserver l'ordre public
01:27 que de jeter ce policier en prison.
01:28 C'est tout à fait détestable pour éteindre le feu dans les cités et dans nos villes
01:35 d'être obligé de mettre des policiers en détention.
01:37 Ça n'a aucun sens.
01:38 - Donc d'après vous, Maître Liénard, si je vous ai bien compris,
01:41 vous êtes en train de nous dire que cette mise en examen de votre client,
01:44 son incarcération, en fait ont pour but d'éteindre,
01:48 de tenter d'éteindre la révolte dans les quartiers ?
01:51 - Alors ça ne fait aucun doute.
01:52 C'est d'ailleurs le sens même de la décision qui a été prise.
01:55 L'institution judiciaire ne se cache pas.
01:58 Elle invoque cela comme principal argument,
02:01 le trouble à l'ordre public, pour justifier la détention.
02:05 - Mais enfin, est-ce que votre client, malgré tout,
02:07 évidemment on ne va pas refaire l'histoire Maître Liénard,
02:10 mais aurait-il pu agir différemment pour éviter le drame ?
02:14 - Non, non.
02:15 Placé dans la situation dans laquelle il était
02:17 et avec l'obligation qu'il avait en sa qualité de fonctionnaire de police,
02:21 dépositaire de l'autorité, de faire cesser le périple routier
02:26 qui risquait à tout moment de tuer un innocent,
02:30 il n'avait pas d'autre moyen que d'utiliser son arme de service.
02:33 Et il a tenté de l'utiliser à des fins non létales,
02:38 mais le fait qu'il ait été poussé par le véhicule
02:41 fait que son canon a été relevé et qu'il a effectué un tir létal.
02:45 Mais jamais il n'a voulu tuer ce jeune homme, jamais.
02:49 - Mais alors, l'intention mise à part le parquet,
02:52 Maître Liénard n'est pas d'accord avec vous, puisqu'il considère,
02:55 et ça a été exprimé très clairement hier,
02:57 que les conditions légales d'usage de l'arme n'étaient pas réunies.
03:02 - Oui, sans nous dire pourquoi, il considère cela.
03:05 Les policiers sont présumés agir dans le cadre légal.
03:07 Le parquet doit apporter la preuve contraire,
03:09 il n'apporte rien, rien d'autre que des pétitions de principe.
03:12 Alors ça aussi c'est contestable.
03:15 - Est-ce que vous avez été choqué, Maître Liénard,
03:16 par le fait que le président de la République s'exprime très rapidement
03:20 après la commission des faits, alors même que le policier,
03:24 qui est, on le rappelle, votre client,
03:26 était entendu par l'IGPN, la police des polices ?
03:30 - Oui, j'ai été choqué.
03:32 Nous avons des principes en droit,
03:34 nous avons le principe de la présomption d'innocence,
03:36 et nous avons aussi le principe, surtout,
03:38 que ce sont les magistrats qui décident de la légitimité
03:43 ou du caractère illégitime d'un acte.
03:45 Et lorsque le président de la République dit
03:47 que l'acte est impardonnable, il commet une faute.
03:50 Il commet une faute, il n'a pas à le dire,
03:53 il doit respecter l'institution judiciaire
03:55 et il doit respecter la présomption d'innocence de ce policier.
03:59 Donc je crois que... Je comprends la pression sociale,
04:02 je comprends le fait de ne pas vouloir que le pays soit à feu et à sang.
04:10 C'est tout à fait légitime de la part du président
04:12 d'essayer d'éteindre l'incendie,
04:14 mais il ne doit pas pour autant laisser ce policier,
04:19 qui est un représentant de l'Etat aussi,
04:21 le laisser à la vindicte populaire comme ça
04:24 et le lâcher comme il l'a fait,
04:26 sans prendre les plus élémentaires précautions,
04:30 parce que, avant de dire que quelque chose est inexcusable,
04:34 il faut connaître le droit,
04:36 il faut l'avoir analysé et il faut connaître les faits.
04:39 Et je pense que les faits,
04:41 ils ont été méconnus par tous les gens qui se sont figés sur la vidéo,
04:46 qui est extrêmement choquante,
04:47 qui a choqué tout le monde, y compris mon client.
04:50 On a tous été choqués en la voyant, cette vidéo,
04:52 parce que c'est la vidéo d'un policier qui pue un jeune homme
04:55 et c'est évidemment choquant.
04:57 Mais au-delà de cette émotion, il faut savoir raisonner,
05:00 il faut surtout savoir appliquer la loi.
05:03 Et la loi, elle est du côté de mon client.
05:07 Et donc il va falloir pouvoir le rappeler.
05:09 - Merci beaucoup, maître Frank Liénard.
05:11 Je rappelle que vous êtes l'avocat du policier
05:14 mis en examen pour homicide volontaire,
05:16 pour le coup de feu sur la mort du jeune Nahel.
05:19 Je rappelle l'essentiel de votre propos,
05:20 votre client est dévasté, dites-vous.
05:22 Il n'avait pas d'autre moyen selon vous que d'utiliser son arme.
05:25 Il n'avait en revanche pas l'intention de tuer le jeune homme.
05:27 Et vous estimez que votre client est abandonné à la vindicte populaire.
05:31 Merci à vous d'avoir pris le temps de vous exprimer ce matin sur Europe.
05:35 Il est 7h47.

Recommandations