Le secrétaire national du PCF était l'invité du "8h30 franceinfo", samedi 1er juillet
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00:00 (Générique)
00:06 -Bonjour, Fabien Roussel. -Bonjour.
00:08 -Secrétaire national du Parti communiste français,
00:11 député du Nord, 4 jours après la mort de Naël,
00:14 à Nanterre, lors d'un contrôle de police après un refus d'obtempérer.
00:18 La France a vécu une 4e nuit de violence
00:20 dans de grandes agglomérations,
00:22 Marseille, Lyon, Grenoble, Saint-Etienne, Toulouse, Paris,
00:26 mais pas seulement.
00:27 Je note le ministre de l'Intérieur.
00:30 Est-ce que c'est le début d'un retour au calme ?
00:32 -Je ne sais pas, je le souhaite.
00:36 En tout cas, de ce que j'ai entendu ce matin,
00:38 je me suis levé tôt pour venir vous rejoindre,
00:41 mais j'ai entendu qu'il y avait encore beaucoup
00:44 d'établissements publics, de commissariats attaqués,
00:47 et c'est extrêmement grave.
00:50 -Des mairies aussi. -Des mairies, bien sûr.
00:53 Donc la situation, pour moi, elle reste extrêmement préoccupante.
00:57 Nous sommes sur une véritable poudrière
01:01 et la moindre étacelle peut faire que tout s'embrase encore.
01:05 -Cette 4e nuit d'émeute,
01:07 c'est l'expression d'une colère après la mort du jeune Naël
01:13 ou c'est simplement des délinquants qui sont dans la rue
01:16 et ce que vous remarquez, c'est davantage les pillages.
01:20 -D'abord, il y a eu un drame atroce.
01:24 Un drame atroce et aucun citoyen
01:26 ne doit perdre la vie lors d'un contrôle routier
01:30 ou lors d'un...
01:32 -D'un refus d'autant-terre.
01:37 -Aucun citoyen ne doit mourir de cela.
01:40 Mais je dirais qu'en République,
01:43 aucun commerçant, aucun élu,
01:47 aucun pompier, aucun policier aussi ne doit être blessé
01:51 par des actes de violence
01:54 comme ceux que l'on vit depuis plusieurs jours.
01:57 Et donc, ce que...
02:00 Ce qui me révolte, moi, au fond de moi,
02:04 c'est que drame après drame,
02:07 comme ce gamin qui perd la vie
02:11 et qui va être enterré aujourd'hui,
02:13 et je pense à la famille et ses proches,
02:16 drame après drame, ça fait 20 ans, 30 ans que ça dure.
02:19 C'est comme si les gouvernements successifs
02:24 n'ont jamais entendu ce qu'avaient à dire
02:27 les maires, les élus de ces communes,
02:30 qui crient au secours, qui crient à l'aide,
02:33 qui demandent à ce qu'on les écoute,
02:35 qui demandent à ce que l'Etat revienne dans ses territoires,
02:40 à ce qu'il y ait des moyens plus importants
02:44 pour assurer la sécurité publique.
02:46 -La Pesquite ne pourra venir que d'un geste politique ?
02:49 -Qu'il y ait moins de discrimination
02:52 à l'encontre de ces territoires
02:54 et surtout des populations qui y vivent.
02:56 Et donc, combien de drames faudra-t-il encore
02:59 pour qu'il y ait un sursaut, une prise en compte
03:02 de ce qui se passe dans ces villes ?
03:04 Vous savez, moi, depuis plusieurs jours,
03:07 j'écoute les maires, les maires communistes
03:10 que je connais des banlieues,
03:12 et ils sont désemparés, eux-mêmes sont attaqués.
03:17 Leur mairie est attaquée aussi, comme les autres,
03:20 il n'y a pas d'étiquette politique sur ce qui se passe en ce moment.
03:24 Mais ça fait des années que nous tirons la sonnette d'alarme,
03:27 ça fait des années que l'on dit "c'est une véritable poudrière,
03:31 "une étincelle et ça explose",
03:33 et là, il y a eu l'étincelle et ça explose.
03:35 Je ne justifierai jamais l'explosion de violence, jamais.
03:39 Les premières victimes de ces violences,
03:41 ce sont d'abord les habitants qui y vivent,
03:44 ce sont d'abord eux, je pense à ces ouvriers
03:46 qui voient leur voiture partir en fumée,
03:49 je pense à ces écoles qui sont attaquées,
03:51 c'est d'ailleurs les parents d'élèves qui sont là
03:54 pour les protéger contre les dégradations.
03:57 – Quand Jean-Luc Mélenchon, vous êtes associé
03:59 à Jean-Luc Mélenchon dans la nuque,
04:02 quand Jean-Luc Mélenchon demande hier soir
04:04 aux plus jeunes émeutiers ou aux plus jeunes pillards,
04:08 de ne pas s'en prendre aux bibliothèques et aux écoles,
04:12 c'est un moindre mal par exemple que de s'en prendre au supermarché ?
04:16 Vous comprenez cette expression de Jean-Luc Mélenchon ?
04:19 – D'abord, je ne vais pas commenter ce que dit Jean-Luc Mélenchon,
04:22 je ne l'ai jamais fait, je ne vais pas commencer,
04:25 mais nous avons un discours différent,
04:27 je me suis, moi, dès le début, le Parti communiste français,
04:33 les élus communistes, la coopérative des élus
04:36 qui nous rassemble et moi-même,
04:39 je me suis exprimé fortement dès le début pour appeler au calme,
04:45 tout de suite, parce que la violence ne permettra pas de répondre.
04:52 – Il n'y a pas de violence justifiée.
04:53 – Et donc aucune, mais non, aucune violence n'est justifiée
04:56 dans la mesure où les premières victimes en sont les habitants,
04:59 c'est ce que je disais, mais que ensuite,
05:01 cette violence, elle nourrit la haine,
05:04 elle nourrit, elle creuse encore plus le fossé qui sépare notre pays,
05:11 et donc notre pays de ses territoires,
05:14 et donc la république de ses territoires,
05:17 et donc au contraire, il faut,
05:19 notre responsabilité à tous les politiques,
05:22 quels qu'ils soient d'ailleurs, c'est d'appeler au calme, à l'apaisement,
05:26 et je vois que, vous me parlez de Jean-Luc Mélenchon,
05:29 mais enfin il y en a à l'extrême droite qui souffrent sur les braises,
05:32 et qui y vont, il y a des syndicats de police, c'est dicieux, dangereux,
05:37 et donc cette violence, je pense qu'elle va contribuer à nourrir tout ça,
05:41 et donc nous devons appeler collectivement à l'apaisement,
05:44 et hier, hier après-midi, effectivement,
05:47 j'ai dit que quand on est de gauche, on doit dénoncer ces violences,
05:52 appeler au calme, et les défendre, les services publics,
05:54 bon ben je suis content que quelques heures après,
05:57 Jean-Luc Mélenchon quelque part m'ait entendu,
05:58 et puis qu'il ait rectifié le tir, tant mieux.
06:01 – Fabien Roussel, vous dites, responsable politique,
06:03 qui appelle au calme, qui appelle à l'apaisement,
06:05 c'est aux jeunes qu'il faut s'adresser, ce sont eux qui sont dans la rue,
06:07 est-ce que vous pensez que votre voix porte,
06:09 que vous êtes audible, qu'ils vous écoutent, qu'ils vous entendent ?
06:12 – Mais, sincèrement, je ne pense pas,
06:16 mais tout comme les maires, les premiers concernés
06:19 qui sont en première ligne, disent eux-mêmes,
06:22 on nous demande d'appeler au calme, on nous demande d'apaiser la situation,
06:26 mais ça fait des mois, des années, qu'on dit que ça va exploser,
06:30 que c'est chaud, et maintenant que ça pète, on nous demande de réparer,
06:33 mais les maires en première ligne disent, comment on fait ?
06:36 Enfin, comment on fait ?
06:37 – On sent un sentiment d'impulsion généralisée tout de même,
06:40 de la classe politique.
06:41 – Mais bien sûr, on dit qu'on est sur une poudrière et que ça explose,
06:45 je vais employer une autre expression, c'est une cocotte minute qui explose,
06:49 comment vous empêchez la cocotte d'exploser ?
06:51 Enfin, ça part dans tous les sens,
06:53 c'est pour ça que notre responsabilité,
06:55 c'est d'abord de créer les conditions de l'apaisement, du dialogue,
06:59 de trouver les mots pour revenir à une situation apaisée,
07:03 et puis il va falloir que le gouvernement dise,
07:07 oui, nous avons entendu ce qui se passe dans ces banlieues,
07:10 et voilà ce que nous allons mettre sur la table pour réparer ces territoires.
07:17 – Quand le calme sera revenu, mais d'ici là,
07:20 est-ce qu'il faut faire bloc derrière le gouvernement
07:23 et derrière les forces de l'ordre ?
07:24 Est-ce qu'il faut que la classe politique soit dans une sorte d'unité nationale ?
07:27 – Mais on doit, d'abord, on doit tous appeler au calme, à l'apaisement, tous.
07:34 Donc ça doit être notre responsabilité là-dessus, sans en rajouter,
07:40 et c'est difficile de trouver les mots,
07:42 et c'est difficile, vous le dites vous-même, d'être entendu,
07:45 on est quand même tous un peu impuissants aujourd'hui.
07:48 D'ailleurs, vous savez, dans ces quartiers, on dit "les jeunes, la jeunesse",
07:52 je fais attention, il y en a beaucoup qui restent chez eux,
07:57 il y a beaucoup de parents qui font attention à ce que leurs enfants restent à la maison.
08:02 – Des footballeurs, comme Thierry Mbappé,
08:03 les joueurs de l'équipe de France qui veulent la parole.
08:05 – Il y a une minorité aujourd'hui,
08:06 il y a une minorité qui vont s'en prendre à des établissements publics,
08:10 qui vont faire des pillages, et donc il faut réussir à canaliser cette violence,
08:17 et faire en sorte qu'on retrouve l'apaisement,
08:19 mais il ne faudra pas s'en arrêter à ça, il faudra tout de suite, derrière,
08:24 qu'il y ait, je ne sais pas, un Grenell, un plan Marshall, que sais-je,
08:28 mais en tout cas, que ce que portent les élus depuis des années,
08:31 soit entendu.
08:32 Quand même, le plan Borloo 2018, il s'appelait "réconciliation nationale",
08:38 il a eu droit à un enterrement de première classe du président de la République, quand même.
08:42 – Après l'appel de Grigny en 2017, on va y revenir, bien sûr,
08:45 aux causes profondes et aux réponses de plus long terme,
08:48 à apporter Fabien Roussel juste après, le File Info avec Diane Ferchitte.
08:51 [Générique]
08:52 – Près d'un millier d'interpellations pour la quatrième nuit des meutes,
08:55 après la mort de Nahel, les autorités relèvent néanmoins des violences
08:58 d'une intensité bien moindre que les nuits précédentes.
09:01 79 policiers blessés, une trentaine d'attaques de commissariat,
09:05 la nuit a été particulièrement tendue à Marseille.
09:07 Des renforts, une compagnie de CRS notamment,
09:09 vont encore être envoyés sur place à la demande du maire de la ville.
09:13 Et l'équipe de France 2 football lance un appel à l'apaisement.
09:16 "Le temps de la violence doit cesser", écrivent les Bleus,
09:19 un appel relayé sur les réseaux sociaux par le capitaine de l'équipe de France,
09:22 Kylian Mbappé.
09:23 De son côté, Jean-Luc Mélenchon, le leader des Insoumis,
09:26 s'est adressé aux émeutiers sur sa chaîne YouTube,
09:28 leur demandant de ne saccager ni les écoles, ni les bibliothèques, ni les gymnases.
09:33 L'enquête sur les pratiques du groupe des pattes privées, Orpea,
09:36 et deux de ses anciens dirigeants sont en détention provisoire.
09:40 Ils sont mis en examen pour escroquerie, corruption, abus de biens sociaux,
09:43 entre autres, un troisième homme est de lui placé sous contrôle judiciaire.
09:47 Le retour de la ferveur autour du Tour de France départ tout à l'heure,
09:52 à midi et demi.
09:53 710e édition s'élance d'Espagne, de Bilbao,
09:55 avec, dès aujourd'hui, deux belles côtes au programme.
09:59 ...
10:02 -France Info.
10:03 -Le 8.30, France Info.
10:05 Jules Dethis, Jean-Jérôme Berthelus.
10:07 -Nous sommes toujours avec vous, Fabien Roussel,
10:10 secrétaire national du Parti communiste français.
10:13 Hier, le principal syndicat de la police
10:17 a évoqué des hordes sauvages, des éléments nuisibles.
10:21 "Nous sommes au combat", il parlait de la police,
10:24 "car nous sommes en guerre."
10:25 Est-ce que vous partagez cette vision de la France
10:29 après ces quatre nuits d'émeute ?
10:32 -Pas du tout.
10:33 Et ces propos sont extrêmement graves
10:35 de la part de responsables syndicaux,
10:37 c'est pas de la part de policiers comme ça qui s'expriment,
10:41 de la part de responsables syndicaux
10:43 qui s'expriment comme au temps de l'OAS,
10:47 un petit peu,
10:48 c'est-à-dire qu'ils annoncent
10:50 entrer en guerre,
10:52 y compris contre le gouvernement.
10:54 -Oui, ils disent qu'ils vont faire résistance.
10:57 -Contre la population,
10:58 contre les habitants de nos villes, de nos quartiers.
11:02 Ils vont faire leur propre loi, leur propre police.
11:05 C'est extrêmement grave.
11:06 Quand j'entends d'ailleurs M. Darmanin
11:08 qui dissout tour de bras des organisations,
11:13 des associations,
11:15 il serait là, bienvenue, de se pencher sur ces propos.
11:17 -Vous attendez un mot du ministre de l'Intérieur ?
11:20 Il n'a rien dit.
11:21 -Vous vous rendez compte quand même
11:23 que ce sont des syndicats qui sont reçus régulièrement
11:26 au ministère et qui appellent pratiquement à prendre les armes.
11:30 -Vous appelez à les dissoudre.
11:32 -Je ne suis pas ministre de l'Intérieur,
11:34 peut-être un jour, mais là, pour l'instant,
11:36 c'est lui qui est en responsabilité,
11:38 et donc c'est lui qui doit se saisir
11:40 de ces propos qui sont dangereux.
11:43 J'ai été de ceux, moi,
11:45 qui a toujours pris le parti
11:48 de défendre le rôle de la police,
11:51 qui sont garants de notre sécurité,
11:53 de notre tranquillité publique.
11:55 Je n'ai jamais voulu faire d'amalgame
11:57 entre des policiers qui ont des comportements violents,
12:00 racistes,
12:01 ou même qui ont l'usage de l'arme dangereux,
12:05 comme là, on l'a vu,
12:06 et tous les autres policiers.
12:08 J'ai jamais voulu faire cet amalgame-là.
12:11 J'ai toujours défendu, justement,
12:13 une police au service du peuple
12:15 et avec un changement de la politique
12:17 de maintien de l'ordre.
12:19 Et j'ai reçois les syndicats de police,
12:21 je parle avec eux,
12:22 mais là, ces propos tenus par ces syndicats de police-là
12:26 sont dangereux,
12:27 ça ajoute au climat de haine et de guerre.
12:30 Et d'ailleurs, les études montrent
12:33 que dans les quartiers de nos banlieues,
12:35 il y a un fossé immense
12:37 entre la jeunesse et la police.
12:40 Il faut s'y pencher, on ne peut pas dire
12:42 qu'il n'y a rien et que les policiers
12:44 sont dans leurs droits.
12:46 – Les contrôles aux faciès, ça existe ?
12:49 – Oui, il y a…
12:50 – Il y a du racisme dans la police ?
12:53 – Oui, le racisme existe aussi dans la police,
12:57 pas de la part de tous les policiers,
12:59 mais ce racisme, cette discrimination,
13:03 il existe, et il y a une étude qui montre
13:06 qu'il y a un tel peur de la police dans ces quartiers
13:08 que quand il y a des violences intrafamiliales,
13:11 quand il y a des violences faites contre les femmes,
13:14 même là, les familles, même les femmes,
13:16 hésitent à appeler la police alors qu'elles sont dans leurs droits
13:19 parce qu'il y a une peur de la police.
13:21 C'est quand même un problème,
13:22 on doit restaurer un lien, un lien de confiance
13:26 avec une police de proximité, c'est cela,
13:28 à quoi nous nous appelons, à ce qu'on retrouve
13:31 une police qui devienne des gardiens de la paix
13:33 et qui retisse un lien de confiance
13:37 avec la population et avec la jeunesse.
13:39 Fabien Roussel, avant cela, l'enjeu immédiat,
13:41 c'est celui du retour au calme et du retour à l'ordre
13:44 que Gérald Darmanin a évoqué hier sur TF1, au 20h.
13:49 Il a notamment évoqué le recours à l'état d'urgence.
13:52 En 60 ans, en 50 ans,
13:55 on a utilisé quatre fois l'état d'urgence.
13:57 Bon, pour des choses extrêmement graves,
13:59 la crise terroriste, les émeutes de 2005,
14:00 je rappelle que le président Chirac a utilisé
14:03 après dix jours d'émeute, ou la crise Covid.
14:06 Ce n'est pas parce qu'on n'a pas l'état d'urgence
14:08 qu'on n'a pas des moyens exceptionnels.
14:09 Ce soir, il y aura des moyens exceptionnels.
14:11 Simplement, on écarte aucune hypothèse,
14:13 le président de la République l'a dit,
14:15 et nous verrons, évidemment, après la nuit de ce soir,
14:18 ce que le président de la République choisira.
14:20 L'état d'urgence, recourir à l'état d'urgence
14:22 dans la situation que connaît le pays,
14:24 ce serait-il une erreur ?
14:25 Moi, je souhaite que le gouvernement crée
14:27 toutes les conditions pour retrouver
14:30 de la sécurité dans le pays
14:31 sans avoir un recours à l'état d'urgence.
14:34 Recourir à l'état d'urgence serait, pour moi, un échec.
14:38 Il y a besoin de créer les conditions de la sécurité.
14:42 Enfin, franchement, je pense encore une fois
14:44 à ces établissements publics, à ces commerçants
14:46 qui voient tout l'investissement de leur vie
14:49 dans ces quartiers abîmés.
14:50 Certains ont été tabassés.
14:52 C'est inadmissible, et toutes les conditions
14:55 doivent être créées pour pouvoir assurer leur sécurité
14:57 et la sécurité des biens des bâtiments publics.
15:01 Et faisons-le, créons les conditions de cela
15:04 sans avoir à recourir à l'état d'urgence.
15:07 On a fait appel à l'état d'urgence pendant la guerre d'Algérie,
15:11 suite aux attentats terroristes de 2015.
15:14 On est aujourd'hui dans une situation de crise
15:15 extrêmement grave, mais tentons de sortir de cette crise
15:21 sans recourir à cet état d'urgence,
15:23 par le dialogue, par des mesures de sécurité,
15:26 par le dialogue, et surtout, moi, j'exhorte,
15:28 j'appelle le gouvernement à prendre conscience
15:31 de la situation de nos quartiers, de cette jeunesse.
15:34 Il faut des mesures fortes.
15:36 -Un petit mot, d'ailleurs.
15:37 Les violences que l'on a observées ces quatre dernières nuits
15:42 sont plus disséminées dans toute la France,
15:44 y compris dans des petites villes.
15:46 -Tout à fait.
15:47 -Donc, elles sont plus larges que les mêmes violences
15:50 qui s'exerçaient lors des émeutes urbaines de 2005
15:53 sous Jacques Chirac. Est-ce que ça veut dire
15:55 que la France est plus fracturée aujourd'hui qu'il y a 20 ans ?
15:58 -D'abord, il y a des phénomènes nouveaux
16:00 qu'il va falloir étudier.
16:01 On est là encore au chaud, mais vous avez vu
16:03 que ce sont beaucoup des jeunes, des mineurs, 12 ans, 13 ans, 14 ans.
16:06 Ensuite, le rôle des réseaux sociaux.
16:08 Enfin, quand même, quand est-ce qu'on va s'y pencher
16:10 sur le dos de ceux-là qui, en ce moment, gagnent de l'argent
16:13 à faire du buzz sur des scènes de pillages, etc.
16:17 Et à un moment donné, il faudra dire, on les coupe,
16:19 quand c'est chaud dans le pays.
16:20 Je préfère l'état d'urgence sur les réseaux sociaux
16:23 que sur les populations.
16:23 -Les jeux vidéo, dites aussi, Emmanuel Macron.
16:25 -Ensuite, oui, je considère, je pense,
16:29 que la société est beaucoup plus fracturée
16:32 qu'il y a une quinzaine d'années.
16:33 La crise du logement, le droit au logement bafoué,
16:36 des logements insalubres, des immeubles pourris,
16:39 avec des communes et des bailleurs sociaux
16:41 qui n'ont pas les moyens de les requalifier,
16:43 de les démolir ou les reconstruire.
16:45 Le travail, l'emploi, le travail.
16:48 Enfin, il y a 800 000 jeunes qui rentrent dans la vie active
16:53 tous les ans, qui sortent de l'école,
16:54 à quelque niveau que ce soit.
16:55 Garantissons à chacun de ces jeunes qu'ils aient le droit
16:58 à un travail, à une formation, à un salaire, un salaire décent.
17:02 Ce n'est pas le cas aujourd'hui.
17:03 -Vous demandez à être reçu par le président de la République
17:04 pour lui dire tout ça ?
17:05 -Ah oui, j'en ai des choses à dire, oui.
17:07 J'en ai des choses et avec les maires...
17:08 -Vous attendez qu'ils reçoivent les leaders ?
17:10 -Oui, j'aimerais bien qu'ils nous écoutent.
17:13 Et avec les maires de ces grandes villes,
17:16 qu'ils nous reçoivent et puis qu'ils entendent
17:19 toutes ces propositions que nous avons.
17:21 D'ailleurs, ce matin, nous allons nous réunir,
17:23 place du colonel Fabien, pour une journée de travail
17:27 au siège du Parti communiste français.
17:28 Nous abordons notre séance de travail avec les maires
17:30 de ces villes pour parler de ça.
17:33 Mais on ne va pas inventer des solutions.
17:35 Ça fait des années qu'on demande à ce qu'on change de politique
17:38 et qu'on respecte la dignité de ses habitants,
17:42 de ses quartiers.
17:43 Nous souhaitons de l'égalité pour tous,
17:45 que l'on vive dans la ruralité ou dans les banlieues.
17:48 Écoutez les maires de ces communes.
17:50 Et vous avez raison qu'un des phénomènes nouveaux,
17:52 c'est qu'il y a des petites communes
17:53 qui sont impactées par les violences.
17:55 Il y a des petites communes qui bénéficient
17:57 des politiques de la ville et qui risquent d'en sortir,
17:59 je pense à Grande-Combe dans le Gard,
18:01 qui a tiré la sonnette d'alarme.
18:03 C'est tout ça qu'il faut entendre.
18:04 Merci beaucoup Fabien Roussel, député du Nord,
18:07 secrétaire national du Parti communiste,
18:09 invité du 8.30 France Info.