Soir Info Week-End (Émission du 01/07/2023)

  • l’année dernière
Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE
Transcript
00:00:00 - En 21h sur CNews, merci d'être en direct avec nous.
00:00:03 On est ensemble jusqu'à minuit pour évidemment revenir sur cette actualité brûlante
00:00:09 et ce risque de cinquième nuit d'émeute.
00:00:11 Il est 21h tout pile.
00:00:13 Le point sur l'information, c'est avec Isabelle Pivoulot.
00:00:16 - Première tension à Marseille.
00:00:20 14 individus ont été interpellés.
00:00:23 Certains pris en flagrant délit de vol dans un magasin.
00:00:26 Plusieurs groupes compacts tentent de commettre de nouveaux pillages.
00:00:29 Dans le secteur de la Canbière, une tentative d'intrusion dans la caserne des pompiers a été déjouée.
00:00:35 Les autorités ont renforcé les effectifs des forces de l'ordre.
00:00:38 Trois compagnies de CRS, soit 200 agents, sont déployées dans la cité phocéenne.
00:00:44 Face aux dégradations conséquentes, Bruno Le Maire presse les assureurs.
00:00:48 Le ministre de l'Economie leur a demandé de prolonger les délais de déclaration,
00:00:53 de réduire les franchises et d'indemniser rapidement les professionnels victimes des émeutes.
00:00:58 Bruno Le Maire invite les commerçants concernés à déclarer le plus vite possible les sinistres à leur assurance.
00:01:05 En raison du contexte tendu en France, Emmanuel Macron a reporté sa visite d'Etat en Allemagne.
00:01:11 Il devait y être ce dimanche soir jusqu'à mardi.
00:01:14 Le chef de l'Etat a téléphoné à son homologue allemand afin de l'informer de la situation dans l'Hexagone.
00:01:20 Pour l'heure, aucune nouvelle date de visite n'a encore été fixée.
00:01:24 Frank-Walter Steinmeier a indiqué suivre avec une très grande attention la situation en France.
00:01:30 Et puis les obsèques du jeune Nahel se sont tenus aujourd'hui dans sa ville d'origine, à Nanterre.
00:01:35 En fin de matinée, la foule s'est pressée au funérarium pour la levée du corps de l'adolescent de 17 ans.
00:01:42 Une cérémonie funèbre a eu lieu en début d'après-midi à la mosquée Ibn Badis.
00:01:46 Nahel a ensuite été inhumé au cimetière du Mont-Valérien dans la plus stricte intimité.
00:01:53 Merci chère Isabelle Piboulot pour le point sur l'information.
00:01:55 Je le disais, on est ensemble jusqu'à minuit pour suivre cette cinquième soirée sous haute sécurité.
00:02:02 Les autorités redoutent évidemment les mêmes scènes de chaos dans toute la France.
00:02:06 45 000 forces de l'ordre sont déployées sur l'ensemble du territoire.
00:02:11 Renforcement des effectifs à Lyon mais également à Marseille où la situation est en train doucement de se tendre.
00:02:19 Je vous présente les invités. Général de Richoux est avec nous. Merci Général d'être présent sur le plateau.
00:02:25 Vous êtes éducateur de banlieue. Vous avez passé des années sur le terrain.
00:02:29 Vous passez encore du temps sur le terrain.
00:02:33 Et vous m'avez dit hors plateau ce qui se passe actuellement, c'était à prévoir.
00:02:37 Bien sûr. Pourquoi bien sûr ?
00:02:39 Écoutez, ça fait maintenant une quinzaine d'années que je suis dans les banlieues, que je travaille,
00:02:46 que j'ai prévenu l'ensemble des hommes politiques et femmes politiques depuis maintenant 15 ans.
00:02:54 J'ai vu tous les ministères, etc. en disant voilà ce qui se passe, c'est grave, il faut faire quelque chose, etc.
00:02:59 On m'a écouté poliment mais c'est tout.
00:03:01 Et l'an dernier, il y a encore deux ans, on a signé la fameuse lettre des généraux.
00:03:07 On a été taxé de fachos, etc. Et on annonçait ce qu'allait se passer.
00:03:11 Il y a encore six mois, je suis passé à la radio avec justement un des formateurs de banlieue qui était avec moi
00:03:17 et qui a dit on n'est plus en France.
00:03:19 Nous sommes dans nos banlieues, nous sommes chez nous.
00:03:22 Donc il se passera quelque chose.
00:03:24 Et aujourd'hui nous en sommes là, donc je ne suis pas surpris.
00:03:27 Et je rappelle aux téléspectateurs qui ne vous connaissent pas, il y a un peu plus d'un mois,
00:03:31 vous comptiez manifester face à cette situation ultra tendue sur le territoire
00:03:37 et que votre manifestation avait été interdite à la dernière minute.
00:03:41 Laissons un peu le plateau, on y reviendra en longueur, mais c'est un plaisir de vous avoir général.
00:03:45 On est avec Gaël James, secrétaire général, synergie officier. Merci, bonsoir d'être avec nous.
00:03:50 Benjamin Morel, bien sûr.
00:03:52 On est avec Anthony Bem, merci d'être présent, vous êtes avocat pénaliste.
00:03:56 Et puis Elodie Huchard du service politique de CNews. Bonsoir Elodie.
00:04:00 Sandra Buisson nous accompagne également.
00:04:02 Je le disais, la situation est en train de se tendre du côté de Marseille,
00:04:06 de légères tensions pour l'instant, ne montant pas trop la sauce.
00:04:10 Mais 14 interpellations sont déjà recensées.
00:04:13 14 interpellations et notamment 7 pour un vol dans un magasin.
00:04:18 Et puis il y a eu une tentative d'intrusion dans la caserne des pompiers dans le secteur Canbière.
00:04:24 Tentative mise en échec par les effectifs.
00:04:26 Ce qu'on nous indique, c'est qu'à l'heure actuelle, il y a plusieurs groupes
00:04:30 qui circulent dans le centre-ville de Marseille en tentant effectivement de préparer des pillages.
00:04:38 Chaque regroupement nous indique qu'une source policière est dispersée par les policiers.
00:04:43 Mais on nous indique qu'il y aurait donc plusieurs centaines d'individus assez malveillants
00:04:47 qui commencent à voir s'ils peuvent passer à l'action.
00:04:50 On est en direct avec Rudy Mana. Merci de nous retrouver et de votre présence en direct dans Soir Info.
00:04:56 Je vous avais à 17h, cher Rudy Mana.
00:04:58 Et d'ailleurs, votre témoignage tout à l'heure m'avait marqué parce que je vous sentais très ému
00:05:03 après la nuit de chaos que vous avez pu vivre hier dans les rues de Marseille.
00:05:08 On est également avec Jean-Marc Morandini qui était sur le terrain et nous expliquait.
00:05:11 C'est paradoxal parce qu'à 17h, c'était extrêmement calme.
00:05:16 Et j'avais conclu cet entretien en lui disant, j'espère que c'est le calme après la tempête
00:05:21 et non pas le calme avant la tempête.
00:05:23 Malheureusement, des tensions sont en train de naître une nouvelle fois sur Marseille.
00:05:30 Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus ?
00:05:32 Oui, effectivement, je vous confirme comme l'a dit Sandra Buisson,
00:05:36 qu'il y a plusieurs groupes, de nombreux groupes de 6, 7, 8 individus qui déambulent en bas de Cannebière
00:05:44 et qui parfois essayent de se retrouver pour former un gros bloc.
00:05:49 Et là, à ce moment-là, les policiers interviennent immédiatement faisant usage de gaz lacrymogène,
00:05:55 les chargeant par des bancs offensifs pour essayer de les disperser,
00:05:59 éventuellement de les interpeller s'ils ont commis un délit.
00:06:03 Les policiers sont très très présents ce soir.
00:06:06 On a décidé d'intervenir extrêmement rapidement pour éviter que se constituent des gros noyaux,
00:06:12 en espérant que cette tactique sera efficace et surtout en espérant qu'il n'y aura pas beaucoup plus de monde
00:06:20 parce qu'à un moment, on va être quand même à court d'homme.
00:06:24 Évidemment, et le symbole est extrêmement lourd pour l'État.
00:06:29 Pourquoi je dis ça ? Parce que son chef, notre chef, à tous évidemment, le président de la République,
00:06:34 Emmanuel Macron, était à Marseille en début de semaine.
00:06:36 Il y a passé trois jours avec cette promesse d'une révolution à Marseille.
00:06:41 Marseille en grand et quelques jours plus tard, vous avez des situations, des scènes de chaos,
00:06:48 c'était hier, et de nouvelles tensions aujourd'hui.
00:06:51 Face à ces jeunes qui n'ont plus aucun sens commun, aucune envie de respecter cette autorité,
00:06:59 il y a également un sentiment d'impuissance du côté des forces de l'ordre.
00:07:05 Oui, pas tout à fait un sentiment d'impuissance.
00:07:08 Quand Emmanuel Macron était venu pour le Marseille en grand,
00:07:11 j'avais dit qu'avant d'avoir Marseille en grand, il fallait éviter Marseille en sang,
00:07:16 avec tous les règlements de comptes.
00:07:18 Aujourd'hui, on voit que Marseille est en chaos depuis trois jours.
00:07:22 Donc effectivement, toutes ces forces de l'ordre qui sont là maintiennent cet équilibre.
00:07:28 Je vous le dis très clairement, on est la dernière digue républicaine.
00:07:32 Et franchement, je crois que le travail de tous mes collègues sur le terrain,
00:07:36 avec les copains gendarmes aussi qui sont avec nous pour nous appuyer,
00:07:40 permet vraiment de garder cette digue républicaine pourvu qu'elle ne cède pas.
00:07:45 Il y a quelques failles à droite à gauche, mais pourvu qu'elle ne cède pas en totalité.
00:07:49 Parce que sinon, je serais extrêmement inquiet pour notre belle ville.
00:07:53 Et j'espère vraiment que ce soir, on va réussir à canaliser pour éviter qu'il y ait encore des dégradations,
00:08:00 encore des pillages et encore des incendies qui soient allumés un peu partout dans la ville.
00:08:05 Je rappelle les chiffres, Rudy Mana pour hier soir,
00:08:09 qui en fait Marseille a été l'épicentre de ces scènes de chaos et de pillage.
00:08:13 Il y a eu 25 interpellations, il y a eu 31 blessés du côté des forces de l'ordre
00:08:18 et effectivement une dizaine de commerces qui ont été dévalisés.
00:08:22 Vous n'aviez jamais vécu une telle situation en plein cœur de Marseille ?
00:08:27 Non, très honnêtement. Moi, ça fait 21 ans que je travaille dans cette ville,
00:08:32 je n'avais jamais vécu ça. En 2005, on n'avait pas du tout été touché de la même manière.
00:08:38 Marseille d'ailleurs avait été très peu touchée par les émeutes de 2005
00:08:43 et là, franchement, depuis trois jours, c'est apocalyptique, il faut le dire.
00:08:48 C'est un chaos total et honnêtement, on ne s'attendait pas du tout à ça.
00:08:53 Même nous, Marseillais, policiers marseillais, on ne s'attendait pas du tout
00:08:57 à un tel déferlement de haine, un tel déferlement de violence dans cette ville.
00:09:03 On a été les premiers surpris, on essaye de réparer tout ça, de parer à tout ça,
00:09:08 mais croyez-moi, ce n'est pas simple. Aujourd'hui, en tout cas, on est prêts
00:09:14 pour éviter que ça prenne feu partout. On va intervenir encore une fois
00:09:19 avec tout notre cœur, toute notre détermination et on verra si ça suffit
00:09:24 pour empêcher une nouvelle fois que Marseille fasse la haine des journaux
00:09:29 pour toutes ces émeutes.
00:09:31 Une dernière question, Rudy Mana, et si vous me le permettez,
00:09:34 si vous avez des nouvelles informations au cours de la soirée,
00:09:37 on est ensemble jusqu'à minuit, évidemment, vous êtes le bienvenu
00:09:40 pour nous donner les dernières informations.
00:09:43 Mais c'est vrai que j'ai pu avoir quelques témoignages cet après-midi,
00:09:47 notamment un à Marseille, qui était non loin de ces premières scènes de tension.
00:09:51 Et il s'étonnait parce qu'il me disait, voilà, il y a les 100, 200 personnes,
00:09:56 elles sont finalement en groupe. Comment ça se fait qu'on n'arrive pas
00:10:00 à interpeller ces individus qui commencent à commettre des exactions ?
00:10:06 Alors déjà, c'est un petit peu différent, c'est plutôt 400, 450 personnes
00:10:10 par groupe de 50 qui étaient disséminées dans toute la ville.
00:10:14 Et effectivement, nous souvent, quand vous avez 50 individus,
00:10:18 vous êtes obligés d'intervenir avec un minimum de sécurité
00:10:21 pour que les policiers ne soient pas blessés, parce que vous savez comme c'est,
00:10:23 ils vont se retourner immédiatement contre les policiers intervenant,
00:10:26 qui vont les empêcher de commettre ces exactions.
00:10:28 Donc en fait, on intervient, on essaye d'intervenir en section.
00:10:32 Et quand vous arrivez dans une rue pour interpeller,
00:10:36 pour faire fuir les émeutiers qui sont en train de casser ou de piller,
00:10:40 il y a 50 autres individus qui sont dans une autre rue,
00:10:43 qui recommencent à piller et à commettre des dégradations.
00:10:48 Et en fait, c'est un peu le jeu du chat et de la souris.
00:10:51 Et c'est vraiment pas évident parce qu'il faut être très mobile.
00:10:55 Et eux, ils sont mobiles parce qu'ils sont en short, en basket et en t-shirt.
00:10:59 Mais nous, on est en tenue maintenant de l'ordre du refugé,
00:11:01 avec des casques, avec des protections.
00:11:03 Et je peux vous dire, quand vous pesez 80 kilos, à la fin, vous pesez 95 kilos.
00:11:07 Donc en fait, il faut pouvoir bouger.
00:11:09 Et c'est pas du tout évident, surtout que vous lancez des gaz,
00:11:12 souvent les gaz peuvent vous gêner aussi dans la progression que vous faites.
00:11:17 Donc tout ça, quand on le raconte comme ça, ça semble facile.
00:11:21 Mais je peux vous dire que c'est extrêmement compliqué quand vous le vivez.
00:11:24 On l'entend bien. Merci beaucoup pour votre disponibilité, Rudy Mana.
00:11:28 Et revenez nous voir dans la soirée pour nous donner de nouvelles informations.
00:11:33 On va écouter le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
00:11:35 qui a annoncé en fin d'après-midi un nouveau dispositif,
00:11:38 le renfort de policiers du côté de Marseille.
00:11:41 Je veux redire que le ministre de l'Intérieur organise le même nombre de forces
00:11:46 ce soir partout sur le territoire national,
00:11:48 c'est-à-dire 45 000 policiers et gendarmes mobilisés avec les mêmes moyens,
00:11:51 les hélicoptères de la gendarmerie, bien sûr les moyens d'intervention de la BRI,
00:11:55 du RAID et du GIGN, les pelotons de la Garde républicaine.
00:11:58 Et puis je veux aussi dire qu'effectivement, à Marseille et à Lyon,
00:12:02 on va considérablement renforcer l'ombre de forces présentes,
00:12:06 puisque nous envoyons 5 unités de forces mobiles à Marseille
00:12:09 et 5 unités de forces mobiles à Lyon ainsi qu'à Grenoble,
00:12:13 afin effectivement de pouvoir rétablir complètement l'ordre public.
00:12:16 Grosso modo, il y a eu 50% de feux de véhicules en moins,
00:12:20 mais pour autant il y a eu 1300 interpellations faites hier par la police et par la gendarmerie,
00:12:25 ce qui montre ainsi la sévérité et la fermeté de l'État.
00:12:28 Benjamin Morel, difficile d'imaginer qu'on serait susceptible de revivre du côté de Marseille,
00:12:34 mais ça pourrait être à Lyon un peu plus tard,
00:12:36 ça peut être un peu partout sur le territoire malheureusement,
00:12:39 ces scènes de chaos pour la cinquième nuit consécutive.
00:12:42 Je crois malheureusement qu'il n'y ait pas vraiment de signes
00:12:44 qui conduiraient à penser que ça s'arrêterait de manière très nette ce soir.
00:12:47 Alors évidemment on a une petite décrue, il y a une forme d'épuisement,
00:12:50 il commence à y avoir des interpellations, je parle sous le contrôle de mes voisins,
00:12:54 mais qui aujourd'hui commencent à produire quelques peu des effets.
00:12:57 Néanmoins on est sur quelque chose de structurel,
00:13:00 et on voit que même si le politique tente de garder la main,
00:13:02 aujourd'hui il est face à des leviers qu'il a quand même beaucoup de mal à actionner,
00:13:05 et qui lui échappent en grande part.
00:13:07 Restons toujours sur l'aspect politique avec vous, et le dit Huchard,
00:13:10 c'était la question qu'on posait évidemment à Rudy Mana,
00:13:13 qui a vu pendant trois jours le président de la République sur le terrain à Marseille,
00:13:18 multipliant les promesses, multipliant aussi l'échec.
00:13:22 Marseille en grand, c'est le grand projet du président de la République.
00:13:26 Il faut forcément constater aujourd'hui que le symbole est là,
00:13:28 c'est une ville qui était à feu et à sang hier, qui pourrait le redevenir aujourd'hui.
00:13:32 Oui, mais Marseille en grand, et ce que rappelait aussi le président de la République,
00:13:35 c'est que certes c'est beaucoup d'argent, 5 milliards mis par l'État,
00:13:37 15 milliards au total avec toutes les collectivités,
00:13:40 mais un grand retard qui a été pris, et effectivement ça concerne tous les aspects,
00:13:44 l'éducation, la santé, le logement, mais pour la sécurité,
00:13:48 il y a eu une fois de plus beaucoup de retard.
00:13:50 Et donc en fait on voit aussi que vous pouvez très bien mettre 5 milliards dans une ville,
00:13:54 évidemment c'est une somme énorme, et beaucoup de villes sans doute en France
00:13:57 aimeraient autant des gars de la part du chef de l'État, et en général d'ailleurs de l'État,
00:14:02 mais forcément ça ne veut pas dire que tout va marcher tout de suite.
00:14:05 Et puis Gérald Darmanin aussi, qui en parlait tout à l'heure,
00:14:08 et Emmanuel Macron l'avait fait à Marseille, il rappelle aussi que l'État ne peut pas tout,
00:14:11 et que les maires eux aussi sont sans doute responsables parfois
00:14:14 d'un certain nombre de choix qu'ils ont pu faire,
00:14:16 notamment dans la manière dont ils équipent en manière de sécurité,
00:14:19 les caméras de vidéosurveillance, etc.
00:14:20 Et on parlera de Lyon dans un instant, on parlera de Grenoble,
00:14:24 une séquence saisissante, vous avez le maire de Grenoble,
00:14:28 c'est à feu et à sac, Grenoble.
00:14:30 Le maire de Grenoble va sur le terrain le lendemain avec les caméras
00:14:33 pour aller saluer les commerçants.
00:14:35 Vous avez un commerçant qui regarde le maire en lui disant
00:14:37 "J'ai pas envie de vous parler, je voudrais vous remercier parce que hier,
00:14:40 vous nous avez protégés".
00:14:42 C'était évidemment ironique puisque son magasin était pillé.
00:14:45 Je me tourne vers vous, Maître Bem, Anthony Bem.
00:14:51 Un tiers des interpellés sont mineurs,
00:14:56 et d'ailleurs c'est ce qui marque aussi les forces de l'ordre
00:14:58 qui nous le disent ou qui ont pu le dire à l'antenne ou en offre,
00:15:00 c'est-à-dire qu'ils sont surpris par la jeunesse de ces délinquants.
00:15:03 Ils ont parfois entre 11 et 13 ans, la moyenne d'âge c'est 17 ans.
00:15:07 Comment l'avocat pénaliste que vous êtes appréhende un mineur délinquant
00:15:12 qui a parfois 11 ans, 12 ans, 13 ans par rapport à un majeur ?
00:15:17 La question de la responsabilité pénale est prévue dans le code pénal.
00:15:20 La responsabilité est encourue à partir de 13 ans,
00:15:23 des peines d'emprisonnement peuvent être fixées à partir de 16 ans,
00:15:26 et les responsabilités, il faut le rappeler, sont encourues aussi par les parents
00:15:30 qui financièrement doivent prendre en charge les éventuelles sanctions
00:15:34 qui sont prononcées à l'égard de leurs enfants,
00:15:36 que ce soit des amendes ou que ce soit des indemnisations
00:15:39 pour les actes de vandalisme, les vols, etc.
00:15:42 Il est en effet frappant de constater que les supermarchés
00:15:47 qui sont victimes de vols vous disent
00:15:49 « ce sont des bonbons et des alcools forts qui nous sont volés ».
00:15:53 Donc, ça témoigne de l'âge en effet de ceux qui volent,
00:15:57 qui pratiquent ces actes de vandalisme, et en effet ce sont des mineurs.
00:16:00 Il y a une responsabilité des parents...
00:16:02 Ce n'est pas que les supermarchés qui sont pillés, si vous me permettez.
00:16:05 Vous avez aussi les FNAC, les Darty, les... exactement.
00:16:09 On ne va pas que vandaliser des bonbons, si vous voyez ce que je veux dire.
00:16:13 Non, non, mais évidemment. Mais c'est symptomatique.
00:16:15 C'est-à-dire que quand un supermarché est volé,
00:16:17 le patron vous dit « ce sont des bonbons et des alcools forts qui sont volés ».
00:16:21 Bon, aujourd'hui il y a une question de responsabilité,
00:16:24 mais la question de la responsabilité, vous le savez, c'est de la théorie.
00:16:27 En pratique, on a en réalité un abonné absent, c'est la justice,
00:16:32 qui malheureusement ne poursuit pas suffisamment,
00:16:34 et qui quand elle sanctionne, ne sanctionne pas assez lourdement,
00:16:39 et que les peines ne sont pas exécutées.
00:16:41 Il faut le rappeler aussi, c'est quand même ça le problème.
00:16:43 L'impunité qui est témoignée...
00:16:46 C'est-à-dire que les enfants n'ont absolument pas peur de la sanction pénale.
00:16:49 Ils n'ont plus peur des policiers.
00:16:51 Et là je me tourne vers vous Gaëlle James,
00:16:53 vous êtes secrétaire générale Synergie et Officier.
00:16:55 Aujourd'hui vous êtes confrontée à des délinquants
00:16:57 qui sont de plus en plus jeunes et qui n'ont pas peur de vous,
00:17:00 et qui sont prêtes à aller à la confrontation avec vous.
00:17:03 Pourquoi ?
00:17:04 Oui tout à fait, mais ça ne date pas d'aujourd'hui.
00:17:06 Non, j'imagine bien.
00:17:07 En 2005, lors des VU, moi je travaillais dans le 93.
00:17:11 Les VU, c'est-à-dire ?
00:17:12 Les violences urbaines, pardon.
00:17:13 Je travaillais à Montreuil dans le 93,
00:17:15 et déjà à l'époque on alertait les gouvernants en disant
00:17:18 "Attention, ça prend de l'ampleur,
00:17:20 les délinquants sont de plus en plus jeunes,
00:17:23 la justice ne les réprime pas assez,
00:17:26 on va droit dans le mur".
00:17:27 Et qu'est-ce qui a changé aujourd'hui ?
00:17:29 Et bien c'est pire.
00:17:30 Depuis des décennies, nous alertons sur la situation en France
00:17:33 par rapport à la délinquance,
00:17:35 par rapport au profil de ces criminels,
00:17:37 parce que j'ai envie de les appeler des criminels,
00:17:39 qui aujourd'hui n'ont plus peur de l'uniforme,
00:17:41 n'ont plus peur de la police.
00:17:43 Et ces mineurs justement, qui ont entre 12 et 13 ans,
00:17:45 prennent exemple sur leur grand frère, j'ai envie de vous dire.
00:17:48 La génération d'aujourd'hui, c'est la génération
00:17:51 qui a été biberonnée à 2005.
00:17:53 Et si vous me permettez, la différence entre 2005 et aujourd'hui,
00:17:55 c'est que les tensions en 2005 restaient dans les quartiers.
00:17:59 Aujourd'hui, les tensions, elles sont partout,
00:18:01 elles peuvent être dans le centre-ville de Paris,
00:18:04 comme de Lyon, comme de Grenoble,
00:18:06 ou encore Marseille ce soir.
00:18:09 On est en direct avec le maire de Laïl-et-Rose,
00:18:11 dans le Val-de-Marne.
00:18:12 Merci d'être en direct avec nous.
00:18:14 Pourquoi je voulais vous avoir ?
00:18:16 Parce que cette image, monsieur le maire,
00:18:18 a choqué tous les Français.
00:18:20 Vincent Jambrin, merci d'être en direct avec nous.
00:18:22 On va la découvrir ensemble,
00:18:24 puisque vous avez barricadé votre mairie hier,
00:18:27 pour éviter que les délinquants ne viennent la saccager.
00:18:32 Est-ce que ces barricades se sont restées encore aujourd'hui ?
00:18:36 Est-ce que vous avez maintenu cette sécurité-là à Laïl-et-Rose ?
00:18:40 Et pourquoi avez-vous fait ça hier ?
00:18:43 Écoutez, parce que les barricades ont été nécessaires
00:18:46 pour empêcher que la mairie soit de nouveau saccagée,
00:18:48 puisqu'en réalité, il y a deux nuits de cela,
00:18:51 les émeutiers, les criminels, sont venus attaquer la mairie,
00:18:55 après avoir ravagé des mairies annexes,
00:18:58 après avoir ravagé le marché de la ville,
00:19:00 et brûlé un peu partout ailleurs, des voitures,
00:19:02 les mâts de caméras vidéo-protection,
00:19:04 et bref, tout ce qu'ils avaient sous la main.
00:19:06 Et on le voit aux images, vous avez déjà des parois en bois
00:19:09 qui viennent masquer les dégâts de la veille.
00:19:12 Et donc, avec les équipes, notamment de la police municipale,
00:19:14 mais aussi tous les services techniques de la ville,
00:19:16 on s'est dit "Comment protéger la maison de tous les habitants,
00:19:19 l'hôtel de ville ?"
00:19:20 Et on a commencé à échafauder les barrières que vous voyez là,
00:19:23 et très vite, on s'est rendu compte que,
00:19:25 même si les barrières tenaient,
00:19:27 les délinquants, les criminels, pourraient passer par-dessus.
00:19:29 Et donc, je comprends que ça ait étonné,
00:19:31 je comprends qu'on se dise "N'est-ce pas un petit peu excessif ?"
00:19:34 Mais j'invite celles et ceux qui se diraient "Oh là, c'est exagéré quand même"
00:19:37 à aller sur mes comptes de réseaux sociaux voir les images de la nuit,
00:19:41 puisque les caméras de vidéosurveillance et des riverains ont filmé
00:19:45 la trentaine de jeunes qui, hier soir, sont venus saccager cette protection,
00:19:49 qui a tenu bon, qui les a ralentis,
00:19:51 qui les a ralentis suffisamment pour que nos policiers municipaux,
00:19:54 extrêmement courageux, et je voudrais vraiment saluer ici,
00:19:57 puissent faire feu avec des flashballs,
00:20:01 et attendre la police nationale qui est venue en renfort,
00:20:04 qui a réussi à disperser, hier soir, ce groupe de délinquants prêts à tout.
00:20:09 Vous le disiez à l'instant, l'antenne de très jeunes délinquants.
00:20:12 Moi, j'étais à l'hôtel de ville, aux premières loges,
00:20:15 pour voir à la fois la jeunesse et en même temps l'agressivité,
00:20:19 presque l'animalité de ces assaillants qui ne prononçaient même plus des mots,
00:20:25 qui criaient, qui grognaient, qui se sont défiénés sur les grilles.
00:20:29 Et là, vous les voyez intactes, puisque c'était encore en journée.
00:20:32 Si vous aviez les images de ce soir, elles sont toutes déformées,
00:20:35 toutes pliées, toutes tordues, tant leur colère, tant leur rage l'a broyé.
00:20:40 Donc oui, c'était nécessaire, oui, je ne regrette pas.
00:20:42 Et s'il n'y avait pas eu ce débarbelé hier soir,
00:20:45 eh bien, l'hôtel de ville dans lequel je me trouve actuellement serait réparti à de cendres.
00:20:50 Et je peux vous le dire, en fait, on est au-delà des mots,
00:20:54 on est au-delà de la sidération, les gens sont en colère,
00:20:57 ils ont raison, ils sont désespérés, ils sont angoissés.
00:21:00 Et il faut vraiment que ça s'arrête, il faut que l'État reprenne le contrôle,
00:21:04 il faut que l'autorité de la République soit de nouveau assise.
00:21:08 Et ça, ça passe par état d'urgence, courbe...
00:21:12 C'est ce que j'allais vous demander, c'était la question que j'allais vous poser,
00:21:16 M. le maire, parce que vous avez été, vous aussi, l'un des premiers
00:21:20 à avoir demandé au chef de l'État d'instaurer l'état d'urgence.
00:21:24 Mais qu'est-ce que ça changerait aujourd'hui, l'état d'urgence, M. le maire ?
00:21:28 Écoutez, moi, je réclame un état différent,
00:21:32 puisqu'en fait, ce que nous vivons est hors du commun.
00:21:36 Donc, il faut un cadre juridique et légal hors du commun pour le combattre.
00:21:40 L'état d'urgence, ça permet comme ça simplement trois choses.
00:21:44 Changer le cadre juridique, ça permet de faciliter les perquisitions,
00:21:48 ça permet de faciliter les gardes à vue, ce qui fait que les agents de police,
00:21:52 quand ils arrivent à interpeller quelqu'un, ils n'ont pas une demi-heure de paperasse
00:21:56 derrière, ils le prennent, ils retournent sur le terrain.
00:21:58 Ça permet également, et c'est très important, de réquisitionner des munitions.
00:22:02 Nous courons tous après les munitions, la police nationale, mais également
00:22:06 les polices municipales. Moi, ça fait deux jours que je réclame des munitions supplémentaires.
00:22:10 J'ai eu, je dois être un des rares à avoir la bonne nouvelle que nous devrions avoir
00:22:14 50 cartouches de LBD demain, mais le problème, c'est ce soir.
00:22:18 Donc, il faut qu'on tienne avec les munitions que nous avons en stock.
00:22:21 Une dernière question, Vincent.
00:22:23 Et troisième chose, qui est la plus importante, le couvre-feu et l'état d'urgence,
00:22:27 ce n'est pas pour empêcher les délinquants de sortir, on est bien d'accord.
00:22:31 Mais justement, Vincent Jambrin, pardonnez-moi de vous couper.
00:22:33 Et pour dire aux gens, rentrez chez vous, ne vous mettez pas en danger,
00:22:36 et laissez travailler la police et les pompiers qui font gêner votre état d'argent.
00:22:39 Vincent Jambrin, s'il vous plaît, j'ai une dernière question à vous poser.
00:22:43 Pourquoi ne pas avoir instauré dès hier le couvre-feu dans votre ville ?
00:22:48 Je l'ai fait, je l'ai fait hier à 20h.
00:22:50 Je l'ai fait un peu tardivement parce que j'attendais du président de la République,
00:22:54 effectivement, donc les annonces de l'après-midi, des mesures fortes, il ne l'a pas fait.
00:22:58 Et donc, on a pris nos responsabilités, même si évidemment, c'est beaucoup moins fort
00:23:01 qu'un couvre-feu national.
00:23:03 J'espère pouvoir être à votre antenne demain depuis l'hôtel de ville,
00:23:08 mais avec les policiers, avec toutes les équipes, je peux vous assurer
00:23:11 qu'on est dans l'angoisse ce soir.
00:23:13 Écoutez, il est 21h22, ce que je vous propose évidemment,
00:23:16 c'est qu'on reste en contact et s'il se passe quelque chose,
00:23:19 vous pouvez revenir vers nous jusqu'à minuit et l'antenne se poursuit,
00:23:23 je le dis aux téléspectateurs, jusqu'à 2h du matin avec Olivier Decair-Enflec.
00:23:26 Mais je vous donne rendez-vous, monsieur le maire, demain soir
00:23:29 pour qu'on puisse faire un point sur la situation dans votre ville.
00:23:34 Et c'est vrai que l'image de votre mairie qui se barricade avec ses fils barbelés,
00:23:39 on peut voir ça pour protéger un centre de rétention,
00:23:42 pour protéger un immeuble qui est assiégé, mais on n'imaginait pas voir de telles images
00:23:47 pour protéger une mairie en France.
00:23:49 Courage aux forces de l'ordre qui vont travailler toute la nuit dans votre ville
00:23:52 et on revient vers vous très rapidement, monsieur le maire. Merci.
00:23:55 La publicité, on revient dans un instant et dans un instant,
00:23:58 on aura le témoignage d'un maire qui a été agressé, violenté hier,
00:24:04 sa mairie a été saccagée, il sera sur notre plateau pour témoigner à 21h30.
00:24:09 Restez avec nous pour la suite de cette émission spéciale
00:24:12 accordée à ce risque de cinquième nuit des meutes en France.
00:24:16 On vous dit à tout de suite.
00:24:17 21h30 sur CNews, on poursuit notre édition spéciale.
00:24:24 On est ensemble jusqu'à minuit pour suivre cette cinquième soirée
00:24:27 sous haute sécurité avec un début de tension du côté de Marseille.
00:24:31 Le point sur l'information et on reprend le débat dans un instant.
00:24:34 Comme la nuit dernière, 45 000 policiers et gendarmes sont mobilisés ce soir partout en France,
00:24:42 7 000 à Paris et en proche banlieue.
00:24:44 Le RAID, la BRI et le GIGN sont aussi sur le terrain.
00:24:48 Depuis le commissariat de police de Dreuf,
00:24:50 le ministre de l'Intérieur a annoncé renforcer les effectifs à Marseille,
00:24:54 Lyon et Grenoble avec le déploiement de cinq unités de force mobile dans chaque ville.
00:24:59 D'après Éric Zemmour, face à la violence, nos dirigeants ont choisi la soumission.
00:25:04 Le président de Reconquête était notre invité à 18h.
00:25:08 Après quatre soirs d'émeute, selon lui, la haine de la France est le moteur des émeutiers.
00:25:13 Je cite "Pour l'instant, l'armée n'est pas préparée pour ce genre de guérilla,
00:25:17 contrairement aux policiers".
00:25:19 Mais Éric Zemmour regrette un manque d'effectifs,
00:25:21 les policiers étant de moins en moins nombreux.
00:25:24 Et puis la responsabilité des parents est de plus en plus pointée du doigt.
00:25:28 Éric Dupond-Moretti ne mâche pas ses mots.
00:25:31 "Ce n'est pas à l'État d'élever les enfants,
00:25:33 il faut redire aux parents qu'ils tiennent leurs gosses",
00:25:36 dit le garde des Sceaux lors d'un déplacement au tribunal judiciaire de Créteil.
00:25:40 Les auteurs des incivilités sont en partie des mineurs,
00:25:43 en moyenne âgés de 17 ans, selon le ministre de l'Intérieur.
00:25:47 Merci chère Isabelle pour le point sur l'information.
00:25:50 On vous retrouve à 22h, bien sûr.
00:25:52 On est toujours avec le général de Richouf, avec Gaël James,
00:25:55 avec Anthony Bem, avocat pénaliste, Benjamin Morel,
00:25:58 Elodie Huchard du service politique de CNews.
00:26:01 Il nous a rejoint sur le plateau et merci d'être avec nous pour témoigner.
00:26:05 Vous êtes maire de Sanois, merci d'être avec nous ce soir Bernard Jammet.
00:26:09 Pourquoi vous êtes sur le plateau ?
00:26:11 On va revoir ces images puisque votre mairie a été saccagée hier soir.
00:26:15 Mais il n'y a pas que la mairie qui a été saccagée,
00:26:18 puisque vous avez été également violenté.
00:26:20 Vous avez été pris à partie par ces individus.
00:26:22 Ça s'est passé hier soir, on redécouvre les images,
00:26:25 ou peut-être que les téléspectateurs les découvrent ce soir.
00:26:28 Est-ce que vous pouvez nous raconter ce qui s'est passé hier ?
00:26:31 Oui, j'étais chez moi, je savais que ce serait une nuit difficile
00:26:36 parce qu'avec mon épouse on avait fait le tour de la ville aux environs de 22h.
00:26:40 On se sentait comme une veillée d'armes.
00:26:43 Quand on est rentré, on s'est mis tranquillement à jouer aux échecs.
00:26:47 Très vite, un coup de fil est arrivé, une amie sortait du restaurant.
00:26:52 Elle me dit "écoute Bernard, ça chauffe, il y a des jeunes et moins jeunes,
00:26:56 d'ailleurs toute une bande qui ont des bonbonnes d'essence, des jéricanes,
00:26:59 qui déambulent dans sa noix.
00:27:02 Donc immédiatement j'ai appelé Yannick Bouedek, le président de l'agglomération,
00:27:06 dont je savais qu'il était au CSU, avec Sébastien Morand, sénateur,
00:27:10 et Xavier Melchi, le maire de Francoville,
00:27:13 pour superviser l'ensemble des forces qui sont autour du Valparaisy,
00:27:18 en lui disant "écoute, il y a des jeunes qui ont des bonbonnes".
00:27:20 Et trois minutes après il m'appelle et il me dit "ils sont devant ta mairie".
00:27:24 Alors il se trouve que j'habite à 40 mètres de la mairie,
00:27:27 je chausse mes ténis, je cours, ma femme me poursuit,
00:27:30 n'y va pas, n'y va pas, mais je suis avec toi, je suis avec toi.
00:27:34 On arrive très vite, ça dure quoi, deux minutes,
00:27:38 et là il y a une quarantaine d'assaillants, très violents, vraiment très violents,
00:27:42 dont certains ont pénétré dans la mairie,
00:27:46 ils ont cassé la porte de la mairie avec une barrière de police,
00:27:50 il y a des fumigènes, en tout cas des mortiers,
00:27:55 et immédiatement je crie, je crie "pas la mairie, pas la mairie, pas la mairie,
00:28:02 c'est un symbole républicain, poussez-vous, poussez-vous".
00:28:07 Et là j'en pousse un ou deux, je n'ai pas été violenté dans la mesure où je n'ai pas reçu de coup,
00:28:14 j'aurais pu recevoir un mortier qui a failli m'atteindre,
00:28:17 mais je suis totalement indemne.
00:28:19 Et à un moment donné, il y a un des assaillants qui était dans les 40,
00:28:25 qui était à 15-20 mètres de moi, qui me reconnaît,
00:28:29 et qui dit "c'est le maire, c'est le maire, c'est le maire".
00:28:32 Et là, et puis moi j'étais très stoïque, je ne montrais pas de panique du tout,
00:28:38 j'étais droit comme un i, et là je pense que j'ai été beaucoup plus efficace
00:28:43 que n'importe quel char ou tank, parce qu'il y avait une sorte de bouclier humain,
00:28:48 il faut vous dire que moi je suis un ancien directeur d'école,
00:28:51 que sans doute, parmi les assaillants, il pouvait y avoir les petits frères de mes élèves,
00:28:57 de mes anciens élèves, ou les cousins, en tout cas des gens que je connais,
00:29:01 et le fait que je sois là seul, ça les a impressionnés.
00:29:04 C'est vrai qu'il y a aussi un jeune homme qui est arrivé, qui s'appelle Valentin,
00:29:10 qui m'a aidé un peu, et puis ils sont partis.
00:29:12 Ils sont partis comme une volée de moineaux.
00:29:14 Après, la police nationale municipale sont arrivés, j'en ai vu sortir d'ailleurs de la mairie,
00:29:21 parce que je ne sais pas d'où ils venaient d'ailleurs,
00:29:23 et puis on est restés après sur place pendant trois quarts d'heure.
00:29:27 J'en ai profité pour discuter avec des anciens élèves qui étaient sur le trottoir d'à côté,
00:29:34 qui m'ont dit "nous on est là pour les calmer", je leur ai dit "non, ne me racontez pas d'histoire,
00:29:38 vous n'êtes pas là pour les calmer, vous êtes l'intendance arrière",
00:29:42 et je leur ai dit quand même qu'ils mettaient la France à feu et à sang,
00:29:48 et qu'ils avaient peut-être des raisons, mais que ce n'étaient pas les bonnes.
00:29:51 Bernard Jamais, je le dis au téléspectateur, votre ville, c'est une ville de région parisienne,
00:29:55 du Val d'Oise, ville de 30 000 habitants.
00:29:57 27 000.
00:29:58 27 000, c'est une ville sans histoire, il n'y a pas forcément de délinquance.
00:30:03 Vous êtes maire depuis combien de temps ?
00:30:05 Ça fait 9 ans que je suis maire.
00:30:06 Et en 9 ans, est-ce que vous avez vu votre ville changer ?
00:30:09 Alors, ceux qui me reprochent des choses, la voie a changé,
00:30:12 puisqu'il y a quand même de nouveaux immeubles, je fais partie des maires qui construisent.
00:30:17 Non, sur le plan humain, franchement non.
00:30:20 Et on a revu ces images parce qu'elles circulent sur les réseaux sociaux,
00:30:25 et on comprend là aussi le poids des réseaux sociaux.
00:30:27 Peut-être qu'on peut revoir cette image, parce qu'on vous voit face à un homme qui vous pousse.
00:30:33 Vous n'avez jamais eu peur pour votre vie ?
00:30:35 Non.
00:30:36 Là je vais me faire...
00:30:37 Non, non, il faut que je vous dise une chose, le 31 mars 2014...
00:30:42 Regardez, c'est vous qui êtes au milieu là.
00:30:45 Oui, oui, le soir des élections, je suis dans la cuisine avec mon épouse,
00:30:49 et je lui dis "tu sais, il faut que je te dise quelque chose ma chérie,
00:30:52 je deviens maire dans la période de l'histoire de France du XXIe siècle
00:30:58 qui sera la plus difficile après la Seconde Guerre mondiale".
00:31:01 Je le savais.
00:31:03 Est-ce que vous avez, ces derniers mois, ces dernières semaines, pensé à jeter l'éponge ?
00:31:10 On sait que les maires aujourd'hui n'en peuvent plus, souvent parce qu'ils sont violentés,
00:31:14 souvent parce qu'ils n'ont pas les moyens d'agir, et donc pour la prochaine mandature...
00:31:19 Alors je suis un cas très particulier.
00:31:21 J'adore ce que je fais, mais j'ai décidé il y a à peu près un an
00:31:26 de démissionner de mon poste le 31 octobre 2024.
00:31:30 Ça n'a strictement rien à voir avec les éléments, c'est un choix de vie.
00:31:34 C'est un choix de vie.
00:31:36 Monsieur le maire, une dernière question.
00:31:38 Vous avez instauré le couvre-feu dans votre ville ou pas ?
00:31:41 Non, on y a pensé, mais on est incapable de le maîtriser,
00:31:46 donc autant ne pas le mettre.
00:31:48 Quel message vous souhaiteriez adresser à la jeunesse de votre ville,
00:31:52 et peut-être de région parisienne, où les tensions étaient peut-être moins importantes
00:31:55 qu'il y a 48 heures, et c'était à Marseille que ça a été le plus violent ?
00:31:59 C'est un message dont j'ai la certitude qu'ils ne peuvent pas l'entendre maintenant.
00:32:05 Je sais que ce que je vais leur dire, ils ne peuvent pas l'entendre,
00:32:08 c'est de sortir de leur enfermement.
00:32:11 Ils sont dans un enfermement culturel.
00:32:15 Ce sont des victimes, je pèse mes mots, du système éducatif français
00:32:21 qu'on a mis en place depuis 40 ans.
00:32:25 Ils sont victimes du Collège unique, ces gens-là.
00:32:27 Vous savez, le Collège unique, c'est l'idée la plus folle de la fin du XXe siècle,
00:32:33 qui a enlevé toute compétition à l'école.
00:32:38 Or, ces jeunes aiment la compétition.
00:32:41 D'ailleurs, on le voit aujourd'hui dans les émeutes,
00:32:45 ils sont en compétition de ville à ville, ils se parlent,
00:32:49 et ils se parlent par leurs exactions.
00:32:51 Donc, il faut leur dire, oui, on va vous mettre en compétition.
00:32:56 Il faut qu'on revienne, en fait, à la Déclaration des droits de l'homme et des citoyens,
00:33:01 qui dit ceci, que les seules différences ne valent que par le talent et le mérite.
00:33:08 Le talent et le mérite.
00:33:10 Et à partir du moment où on remettra en place le talent et le mérite dans nos écoles,
00:33:16 eh bien, ils existeront à nouveau par leur talent et par leur mérite.
00:33:20 – Merci pour votre témoignage, M. le maire.
00:33:22 Général Dorécho, vous qui avez été sur le terrain,
00:33:25 vous qui êtes encore sur le terrain, pendant des années,
00:33:27 au contact de ces jeunes, dans des, parfois, quartiers extrêmement violents,
00:33:34 extrêmement insécures, c'est ça ?
00:33:37 – Oui, oui, je rejoins tout à fait M. le maire.
00:33:39 On a des jeunes qui ont envie, qui se challengent les uns les autres,
00:33:45 qui sont, j'allais dire, contraints par l'éducation, par la famille,
00:33:51 par l'environnement, d'être finalement, de ne pas avoir confiance en eux,
00:33:55 ils n'ont pas confiance en eux.
00:33:56 Et je crois que le déclic peut venir justement par le fait qu'il faut leur parler vrai,
00:34:03 il faut leur donner envie, il faut leur donner la possibilité d'aller vers des projets
00:34:09 qui soient des projets emblématiques, qui les stimulent,
00:34:12 et j'allais dire, il faut les faire rêver.
00:34:14 Et aujourd'hui, on ne fait pas rêver notre jeunesse, je suis désolé de le dire,
00:34:17 mais on ne fait pas rêver notre jeunesse.
00:34:19 – Je pense aux téléspectateurs qui nous regardent, qui peut-être se disent,
00:34:22 mais attendez, on plaisante là, on est en train de donner des circonstances atténuantes
00:34:25 à des personnes qui sont en train de mettre le pays à feu et à sac,
00:34:29 dans des régions ou dans des quartiers où des milliards ont été dépensés,
00:34:33 et les Français par exemple, du fin feu de la Creuse, eux, on n'y pense pas.
00:34:38 – Si, si, bien sûr qu'on y pense, je veux dire par là que moi,
00:34:42 j'ai côtoyé des jeunes, j'en ai mis quand même 2000,
00:34:44 j'en ai mis 2000 dans le Girond de la France,
00:34:46 des jeunes qui n'étaient pas faciles, donc j'en suis assez fier,
00:34:49 et on aurait pu continuer, les gens avaient envie, etc.
00:34:54 Et donc ces jeunes aujourd'hui qui se dépensent sans compter pour tout casser,
00:34:58 je pense que c'est la résultante justement de cette incompréhension des adultes
00:35:03 que nous avons vis-à-vis de cette jeune classe.
00:35:05 – On va regarder les chiffres quand même,
00:35:07 parce que ça a touché plusieurs bâtiments publics et privés,
00:35:10 266 bâtiments ont été incendiés ou dégradés de tout ordre,
00:35:14 26 mairies, 24 écoles, 5 établissements privés.
00:35:18 La contagion de la violence, elle dépasse le cadre de la cité
00:35:23 ou des quartiers dans des grandes villes, Persan par exemple,
00:35:27 Persan c'est une commune de 13 000 habitants dans le Val d'Oise,
00:35:30 une nouvelle fois, la mairie a été incendiée.
00:35:33 Revoyez ce reportage, on est sur place avec notre reporter,
00:35:37 ce sont les images qui ont été tournées hier soir,
00:35:41 c'est absolument terrifiant.
00:35:44 – Il ne reste plus que des cendres et des murs complètement noircis par les flammes,
00:35:52 l'intérieur de la mairie de Persan-Beaumont a été complètement détruit,
00:35:56 des barrières ont été érigées par les services techniques pour protéger le bâtiment
00:36:01 et un peu plus loin c'est le poste de police municipale qui a été détruit,
00:36:05 le toit est parti en fumée, juste en face,
00:36:08 trois voitures ont été incendiées dont il ne reste plus que des carcasses.
00:36:13 Les habitants que nous avons croisés sont stupéfaits, écoutez-les.
00:36:17 – Clairement c'est s'attaquer aux forces de l'ordre, c'est de la haine.
00:36:21 Actuellement je pense à mes collègues, ça doit être très dur.
00:36:25 – Là ils vont trop loin, surtout qu'il n'y avait rien eu jusqu'à là à part des poubelles.
00:36:29 L'adrénaline de l'amusement, on aurait dit un jeu quoi,
00:36:34 on n'est pas dans des films, on n'est pas dans des séries,
00:36:37 là franchement c'est n'importe quoi.
00:36:38 – Les habitants nous confiaient que ce commissariat avait été refait à neuf
00:36:42 il y a quelques mois, tous sont très émus et choqués
00:36:45 par les événements qui se sont produits cette nuit.
00:36:47 – Voilà pour ce qui s'est passé à Persan, je le redis,
00:36:50 c'est une toute petite ville commune de 13 000 habitants,
00:36:53 en revanche je suis allé regarder, depuis 2016, les coûts et blessures volontaires
00:36:58 ont progressé de 36% dans cette ville de Persan.
00:37:02 Là aussi on est dans un sort de climat de violence qui augmente
00:37:07 et là je me tourne vers vous Gaille James, pourquoi ?
00:37:09 Parce que vous êtes confrontée à cette violence sur le terrain,
00:37:12 vous qui êtes secrétaire générale Synergie et Officier,
00:37:14 et vous êtes confrontée à cette violence qui grandit avec des jeunes
00:37:17 qui n'ont plus aucune notion ni de l'ordre, ni finalement de respect de l'autorité.
00:37:21 – Oui absolument, alors je vais rebondir sur ce qui a été dit
00:37:24 sur l'éducation de ces jeunes, il faut arrêter avec cette culture de l'excuse.
00:37:29 La plupart de ces émeutiers sont dans des quartiers
00:37:32 qui font partie de zones prioritaires, qu'est-ce que ça veut dire prioritaire ?
00:37:36 C'est-à-dire que prioritairement, ils ont droit à l'éducation nationale,
00:37:39 à plus de professeurs, ce sont des zones où on dédouble des classes,
00:37:42 où il y a plus de policiers, il y a des associations à chaque coin de rue
00:37:46 qui justement essayent de leur apprendre les règles,
00:37:49 de leur apprendre un métier, de leur apprendre de les éduquer.
00:37:52 Et qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ? Rien.
00:37:55 Donc comme rien ne se passe, ni du côté de l'éducation nationale,
00:37:59 de la justice, de la politique de la ville, c'est un échec la politique de la ville,
00:38:04 et bien aujourd'hui effectivement on se retrouve avec des jeunes
00:38:08 qui n'ont plus peur de l'uniforme, c'est ce que je disais précédemment,
00:38:11 et qui pillent des mairies, des commissariats qui les incendient.
00:38:15 Et quand on incendie un commissariat et une mairie, on s'attaque à l'État.
00:38:19 Et je trouve ça scandaleux.
00:38:21 – On est en direct avec Alexandre Langlois,
00:38:23 vous êtes un ancien agent des renseignements,
00:38:25 merci d'être en direct dans Soir Info.
00:38:28 Lorsque vous voyez cette contagion de la violence,
00:38:33 lorsque vous voyez qu'il n'y a pas de ville épargnée en quelque sorte,
00:38:37 c'est-à-dire que ça touche les grandes mais aussi les petites communes,
00:38:40 vous l'ancien agent des renseignements,
00:38:42 est-ce que c'est quelque chose qui était prévisible ?
00:38:44 Est-ce que vous sentiez poindre cette émeute,
00:38:47 et ces nuits d'émeute qui s'enchaînent depuis maintenant quasiment cinq jours ?
00:38:52 – Les services de renseignement, effectivement, avaient pu prévoir cela,
00:38:57 parce qu'il y a une dégradation au fur et à mesure
00:38:59 de comment ça se déroule dans certains quartiers.
00:39:02 Il y a aussi le côté d'acheter la paix sociale régulièrement,
00:39:05 et il y a un jour où à force d'acheter la paix sociale,
00:39:07 à un moment il faut payer l'addition,
00:39:08 on ne peut pas mettre un couvercle sur une cocotte minute en tout temps,
00:39:11 et à un moment se dire "attention, ce sera le prochain qui devra régler les problèmes".
00:39:14 Aujourd'hui on est rendu au moment où les problèmes sont en train de se régler,
00:39:17 mais pas de la bonne façon malheureusement.
00:39:20 Aujourd'hui, on ne sait pas comment ni régler la situation, mais surtout la définir.
00:39:26 C'est-à-dire que j'ai des invités qui me parlent d'émeute,
00:39:29 j'ai d'autres invités qui me parlent de guerre civile,
00:39:32 j'en ai un autre qui pourrait me dire que c'est une guérilla urbaine.
00:39:35 Alexandre Langlois, vous, vous la définissez comment la situation en France ?
00:39:40 – Guerre civile, je pense que le terme est un peu fort,
00:39:42 il y a des pays où il y a eu des guerres civiles et on n'en est heureusement pas là.
00:39:45 La deuxième chose après, effectivement, c'est des émeutes, c'est de la guérilla civile, oui.
00:39:49 Il y a déjà eu ça en France, il y a eu des émeutes par exemple en 2005,
00:39:52 ça peut nous le rappeler.
00:39:54 Après maintenant, est-ce que les policiers et les gendarmes ont le moyen de rétablir l'ordre ?
00:39:58 Encore faut-il leur donner l'ordre et les possibilités d'intervenir,
00:40:00 mais est-ce qu'ils n'interviennent pas trop tard ?
00:40:02 Surtout dans un moment où la police nationale et la gendarmerie ont du mal à recruter.
00:40:05 Je rappelle qu'il y a eu 25 000 départs l'année dernière
00:40:08 et que les compagnies à la fois d'escadron, de gendarmes mobiles et les compagnies de CRS
00:40:12 ont quand même perdu des effectifs sous Nicolas Sarkozy qui avait dit à l'époque
00:40:16 qu'il n'y a plus de manifestation en France, mais aujourd'hui on a besoin de ces effectifs,
00:40:19 on ne forme pas des gens au maintien de l'ordre en cinq minutes.
00:40:22 Donc en fait il y a tout ce contexte qui est compliqué
00:40:24 et aujourd'hui l'État est un petit peu dépassé
00:40:26 et est en train de tenter une fuite en avant pour acheter la paix sociale,
00:40:29 pourquoi pas, mais si jamais on l'achète maintenant,
00:40:31 il faut penser à demain, comment on va faire pour pas que ça se reproduise
00:40:34 ou si ça se reproduit, que l'État soit prêt.
00:40:36 Quand vous parlez d'acheter la paix sociale, ça se concrétise comment ?
00:40:40 Déjà il y a eu la présomption des licences des policiers.
00:40:43 Pour le moment il y a plusieurs versions qui peuvent être véridiques
00:40:45 sur ce qui se passe sur la mort de Nahel à Nanterre,
00:40:48 c'est-à-dire que les policiers ont pu agir en légitime défense,
00:40:50 ils ont pu commettre un homicide volontaire ou involontaire,
00:40:53 donc toutes les versions sont possibles pour le moment au vu des images.
00:40:55 Maintenant c'est à la justice de faire son travail calmement
00:40:58 pour déterminer ce qui s'est réellement passé
00:41:00 et surtout la qualification juridique qui a amené à ce drame de la mort de Nahel.
00:41:03 Maintenant une fois que ça s'est posé,
00:41:05 nous avons eu une récupération politique dans tous les sens,
00:41:08 mais surtout des politiques qui sont au pouvoir en ce moment
00:41:10 qui ont directement condamné les policiers.
00:41:12 Et ça du coup ça n'apaise pas les choses et ça complique la situation.
00:41:15 Donc en fait il faudrait laisser la justice faire son travail calmement,
00:41:17 fermer toutes les portes pour qu'à la fin ce ne soit pas que la vérité de chacun,
00:41:20 une vérité l'emporte sur l'autre,
00:41:22 mais que ce soit la vérité qui l'emporte et qui permettait de dire
00:41:24 c'est la justice et ce qui a été fait est juste.
00:41:27 Et pour le moment c'est chacun s'emporte et participe à cette hystérie générale
00:41:31 et à cet embrasement de la France.
00:41:33 Merci pour votre éclairage Alexandre Langlois.
00:41:35 J'ai une image à vous montrer qui est là aussi saisissante.
00:41:40 Alors il faut prendre beaucoup de précautions parce qu'il y a une enquête qui est en cours
00:41:43 pour essayer de déterminer ce qu'il s'est passé hier.
00:41:47 On est à Pativier.
00:41:48 Là encore on va parler de ville non pas sans histoire mais dites calme,
00:41:52 vous voyez ce que je veux dire.
00:41:54 Ville de 10 000 habitants dans le Loiret.
00:41:56 Un feu a pris cette nuit dernière dans un champ.
00:42:00 Regardez bien les images.
00:42:01 Juste en face du quartier de Saint-Aignan.
00:42:03 Rapidement vous avez donc l'agriculteur qui va essayer de parcourir les flammes
00:42:07 avec son tracteur afin d'éteindre cet incendie.
00:42:10 Pourquoi ? Parce que c'est sa vie professionnelle qui est en jeu sur le terrain.
00:42:14 Et il est prêt à mettre sa vie en danger pour sauver ses récoltes.
00:42:18 Il y a eu très peu de réactions politiques.
00:42:20 Il n'y en a eu qu'une seule si vous me permettez de la lire.
00:42:22 C'est celle de Marion Maréchal.
00:42:24 "La France respectueuse, travailleuse et silencieuse est la principale victime des émeutes."
00:42:28 Un agriculteur du Loiret se retrouve au bumeux il y a de la nuit sur son tracteur
00:42:32 pour éteindre un gigantesque incendie allumé par des émeutiers dans son champ.
00:42:37 Une avenée de travail anéantie.
00:42:39 Là je me tourne vers vous Benjamin Morel parce qu'il y a aussi une France silencieuse
00:42:43 qui souffre depuis des années, qui est plutôt majoritaire mais qui ne dit rien
00:42:48 et qui aujourd'hui subit les conséquences d'une minorité très active, très violente
00:42:53 qui parfois est prête à tout pour se faire entendre.
00:42:57 Souvent cette France on lui dit qu'elle ne voit pas la violence.
00:42:59 Et que lorsque elle s'en plaint, c'est qu'elle la voit de manière indirecte via la télévision.
00:43:04 Là on voit qu'elle y est confrontée directement.
00:43:06 Et donc ce qui est peut-être l'une des nouveautés par rapport à 2005
00:43:09 c'est la grande répartition de ce phénomène sur l'ensemble du territoire.
00:43:12 On n'a aujourd'hui pas de département qui est épargné.
00:43:15 Et on a en effet un effet direct de ces violences sur l'ensemble de la population.
00:43:19 Alors même si en effet ce sont les gens des quartiers qui aujourd'hui
00:43:22 souffrent les premiers de ces événements, c'est tout le pays qui est touché.
00:43:25 Mais pour parler des gens des quartiers, ils ont également à mon avis l'une des clés de la solution.
00:43:30 Parce qu'aujourd'hui ce sont les premiers touchés.
00:43:32 Et c'est eux qui probablement, si aujourd'hui ils voulaient parler, si ils voulaient manifester,
00:43:36 auraient une possibilité de faire pression sur ces émeutiers.
00:43:39 Quelle réponse judiciaire à présent ? Et là je me tourne vers vous Maître Anthony Ben.
00:43:44 Pourquoi je vous dis réponse judiciaire ? Parce qu'on peut avoir des policiers
00:43:47 qui vont sur le terrain, qui interpellent.
00:43:50 Il y a eu 1 311 interpellations hier, c'est un record.
00:43:54 Mais on sait très bien qu'à travers ces interpellations,
00:43:57 beaucoup, beaucoup, ressortiront le lendemain, ou le surlendemain, sans aucune poursuite.
00:44:02 Donc qu'est-ce que c'est aujourd'hui ? Qu'est-ce qu'il faut faire
00:44:05 pour que justice soit rendue lorsqu'il y a ces actes-là ?
00:44:08 La justice de toutes les façons, comme le syndicat de la magistrature vient de le dire,
00:44:15 est défaillante. Le syndicat lui-même le constate dans ses propos.
00:44:19 C'est pas vraiment ce qu'il dit, le syndicat de la magistrature, vous me tendez la perche,
00:44:22 puisque le syndicat de la magistrature a publié, et je le dis aux téléspectateurs,
00:44:26 hier un communiqué, le titre c'est "Mort de Nahel, ce n'est pas à la justice
00:44:31 d'éteindre une révolte". Il accuse dans ce communiqué le gouvernement,
00:44:35 les syndicats de police, le chef de l'État, d'éviter la question systémique
00:44:40 que soulève, et là je les cite, "une fois encore la mort d'un adolescent
00:44:43 d'un quartier populaire sous les balles de la police".
00:44:46 Donc pardonnez-moi, c'est pas véritablement ce que présente le syndicat de la magistrature.
00:44:51 Non, mais plus loin tout de même.
00:44:54 Ah bah peut-être que plus loin on peut dire des choses, mais pardonnez-moi,
00:44:57 il y a beaucoup de choses qui sont dites dans ce communiqué.
00:45:00 Cette phrase peut choquer, mais peut-être qu'elle ne vous choque pas bien sûr.
00:45:02 Bien sûr qu'elle me choque, bien sûr qu'elle me choque, ce n'est pas à la justice,
00:45:05 et on comprend dans le temps judiciaire, de répondre aux problèmes aujourd'hui
00:45:08 des émeutes, car il y a deux dossiers, il y a la question de l'affaire Nahel,
00:45:13 et aujourd'hui il y a la question des émeutes, qui sont complètement distinctes.
00:45:17 La question des émeutes en réalité n'est que l'écho d'un problème
00:45:21 que la France traîne depuis des années, auquel la justice n'a pas su répondre.
00:45:26 Et comme je l'ai dit il y a quelques instants, c'est le sentiment d'impunité
00:45:29 qui fait qu'on n'a pas peur de l'uniforme, qu'on n'a pas peur des répercussions judiciaires
00:45:33 d'une mesure de justice qui n'est pas assez lourde,
00:45:37 et qui quand elle est prononcée n'est pas exécutée.
00:45:40 Rappelez-vous, ce même syndicat au moment de la réforme des retraites,
00:45:44 lorsque Eric Dupond-Moretti demande une fermeté à l'égard des individus
00:45:49 qui s'en prennent aux forces de l'ordre, et la réponse c'est de dire
00:45:52 on ne va pas commencer à réprimer là aussi une situation plus durement qu'on ne le fait déjà.
00:45:59 La justice ne peut pas répondre aux problèmes de société.
00:46:02 Ne peut pas ou ne veut pas.
00:46:04 Mais ce n'est pas son rôle.
00:46:05 Non, la justice est rendue au nom du peuple français, si je ne m'amuse pas.
00:46:08 Oui, mais pour trancher des fautes commises par chacun,
00:46:11 qu'on appelle des infractions, contraventions, délits et crimes.
00:46:15 Ni plus ni moins.
00:46:17 Je ne sais pas si malheureusement aujourd'hui c'est plus ou moins cette véritable situation.
00:46:21 On a souvent parlé d'une justice parfois politisée, Benjamin Morel.
00:46:24 Oui, c'est vrai que le syndicat de la magistrature,
00:46:26 un syndicat qui, il faut le préciser, est quand même un syndicat minoritaire.
00:46:29 Qui représente 20%.
00:46:31 Voilà, et qui a une ligne qui est une ligne très claire.
00:46:34 Après, attention de ne pas non plus faire porter sur la justice tous les malheurs du monde.
00:46:37 C'est-à-dire que, comme ça a été évoqué, le gros problème aujourd'hui
00:46:40 ce n'est pas tant le prononcer des peines, c'est leur exécution.
00:46:43 Quand vous regardez la France par rapport aux pays voisins,
00:46:45 on n'a pas un prononcer des peines qui est inférieur aux pays voisins,
00:46:47 il est même plutôt supérieur.
00:46:49 Le problème c'est qu'on ne les fait pas exécuter parce qu'on n'a pas de place de prison, etc.
00:46:53 Et donc là, la faute n'est pas judiciaire, elle est politique.
00:46:56 La publicité, revenons dans un instant, on va continuer à multiplier les témoignages, les décryptages.
00:47:02 On a énormément de choses à traiter encore ensemble jusqu'à minuit.
00:47:06 On ira à Marseille pour refaire un point.
00:47:09 Ce qui se passe en ce moment, ce qui se passe tous les jours,
00:47:11 là aujourd'hui il y a les caméras.
00:47:13 Les émeutes, pardonnez-moi, ça ne se passe pas tous les jours.
00:47:16 Les actes d'incivilité de gens de quartier ailleurs,
00:47:20 qui viennent dans les hauts de scène ou ailleurs pour piller les gens,
00:47:24 pour leur piller leur montre, etc.
00:47:26 Ce qui fait que plus personne ne met de montre de marque et que tout le monde a peur.
00:47:29 On en est là aujourd'hui.
00:47:31 La publicité, on revient dans un instant.
00:47:33 C'est tous les jours que ça se passe.
00:47:34 La délinquance.
00:47:35 Moi je déclare que je ne suis pas les auteurs.
00:47:36 La délinquance, c'est la délinquance au quotidien, ça c'est vrai.
00:47:38 Vous avez entièrement raison.
00:47:39 Donc elle est là tous les jours.
00:47:41 La publicité.
00:47:43 Heureusement qu'on ne vole pas tous les jours.
00:47:46 22h sur CNews, merci d'être avec nous pour la suite de Soir Info.
00:47:50 On poursuit notre édition spéciale aux 5e nuit de tension.
00:47:55 Du moins une 5e nuit sous haute surveillance.
00:47:58 45 000 policiers et gendarmes sont mobilisés pour éviter une nouvelle soirée de chaos.
00:48:04 On revient sur toutes ces dernières informations avec Isabelle Puyboulot.
00:48:07 Bonsoir Isabelle.
00:48:08 À Marseille, quelques heurts et jets de projectiles ont été constatés.
00:48:15 16 individus ont été interpellés.
00:48:17 Certains ont pris en flagrant délit de vol dans un magasin.
00:48:20 Dans le secteur de la Canbière, une tentative d'intrusion dans la caserne des pompiers a été déjouée.
00:48:25 Les autorités ont renforcé les effectifs des forces de l'ordre.
00:48:29 Trois compagnies de CRS, soit 200 agents, sont déployées dans la cité phocéenne.
00:48:34 Face aux dégradations conséquentes de ces derniers jours, Bruno Le Maire presse les assureurs.
00:48:39 Le ministre de l'Économie leur a demandé de prolonger les délais de déclaration,
00:48:43 de réduire les franchises et d'indemniser rapidement les professionnels victimes des émeutes.
00:48:49 Bruno Le Maire invite les commerçants concernés à déclarer le plus vite possible les sinistres à leur assurance.
00:48:56 Côté transports en commun, les derniers métros parisiens fermeront leurs portes autour d'une heure du matin.
00:49:02 Le trafic se terminera une heure plus tôt que d'habitude.
00:49:05 Pour la sécurité des agents et des voyageurs, afin de limiter la propagation d'éventuelles émeutes.
00:49:11 Pour rappel, hier, Ile-de-France Mobilité avait annoncé la fin des services de bus et tramway à 21h tous les soirs, jusqu'à nouvel ordre.
00:49:22 Merci chère Isabelle pour le point sur l'information.
00:49:25 Général de Richouf est toujours avec nous, Anthony Bem, avocat pénaliste, Gaël James, secrétaire général, synergie officier, Benjamin Morel et Elodie Huchard.
00:49:34 On va parler de Marseille dans quelques instants, mais je veux qu'on s'arrête un instant également sur Lyon.
00:49:39 Pourquoi Lyon ? Parce que ce sont les deux villes, Lyon et Marseille, qui ont été les plus touchées par les scènes de pillages et de violences hier soir.
00:49:48 C'est un cocktail explosif du côté de Lyon, parce qu'il y a l'aspect banlieue entre les violences et les pillages en centre-ville,
00:49:56 alimenté par l'appel sur les réseaux sociaux à manifester contre le racisme, les crimes et les violences policières.
00:50:05 Donc vous aviez la délinquance et l'ultra-violence, et vous aviez également aussi l'ultra-gauche qui se mobilisait.
00:50:13 Voyez le sujet de Sandra Tchiombo.
00:50:16 La troisième ville de France, théâtre de vive tension ce vendredi soir.
00:50:22 Vers une heure du matin, des émeutiers ont jeté un engin explosif sur un bureau de poste de Lyon-Mermoz.
00:50:29 Des groupes de jeunes, certains armés de barres de fer, ont également endommagé et pillé plusieurs commerces du centre-ville.
00:50:35 Ici, des feux ont été allumés. Ces individus effectuent des tirs de mortier.
00:50:44 Sur Twitter, le maire de Lyon appelle au calme.
00:50:47 Les violences survenues cette nuit dans notre ville sont inacceptables. Je les condamne sans réserve.
00:50:52 J'appelle les Lyonnais à la vigilance et à l'apaisement. La République est indivisible. Ne laissons pas gagner ceux qui attisent la haine.
00:50:58 En réaction aux violences dans les rues lyonnaises, le Raid et la BRI ont été engagés.
00:51:03 Et le maire de Lyon, Grégory Doucet, qui a réagi cet après-midi en appelant l'État à avoir très rapidement des renforts de police.
00:51:13 Je demande à ce qu'il y ait des renforts de la police nationale très rapidement, parce qu'on a fait le constat hier soir que
00:51:20 certaines brigades pourraient être en difficulté, parce qu'on a affaire à des émeutiers qui sont extrêmement mobiles.
00:51:31 Donc on a besoin d'avoir des renforts de la police pour pouvoir intervenir plus vite. Je les attends immédiatement.
00:51:39 On a besoin de pouvoir proposer une réponse à la hauteur des phénomènes qu'on a constatés hier soir et qui pourraient se reproduire, bien évidemment.
00:51:51 L'appel du maire, la réponse du ministre de l'Intérieur. Et je vous donne la parole dans un instant.
00:51:56 Il faut aussi que les polices municipales, même si elles n'interviennent pas comme la police nationale, nous aident pour garder les bâtiments.
00:52:02 Moi, je regrette un certain nombre de décisions qui font que certains maires ont souhaité, c'est le cas à Lyon, de retirer les 300 policiers municipaux, par exemple,
00:52:08 qui bien sûr ne doivent pas aller au front du combat contre les délinquants, mais qui peuvent aider à tenir des gardes statiques dans les commissariats,
00:52:14 parce que, évidemment, les policiers doivent être dehors dans la rue et ne pas garder des bâtiments administratifs.
00:52:19 Quand vous écoutez le maire de Lyon, Gaëlle James, qu'est-ce que répond votre syndicat ?
00:52:26 Écoutez, je vais rejoindre un petit peu notre ministre. Moi, ça me fait sourire, mais jaune, malheureusement, quand j'entends que ce maire demande des renforts dans sa commune.
00:52:35 C'est quand même quelqu'un qui est contre la sécurité, qui a supprimé sa police municipale dans sa commune et qui est contre la vidéoprotection.
00:52:42 Alors, je m'interroge aujourd'hui, il appelle au secours et, bien entendu, comme on a une conscience professionnelle, on va être présent et on va y aller.
00:52:50 Mais, encore une fois, ces élus doivent prendre leur responsabilité avec la vidéoprotection, une police municipale et une sécurité un petit peu plus ferme.
00:53:00 Donc, ça me fait sourire.
00:53:01 Une ville qui a été également en proie à de nombreuses émeutes et de tensions, pardonnez-moi, de violences lors des manifestations contre la réforme des retraites.
00:53:10 Benjamin Morel, dans un instant, va parler de Grenoble. C'est le même combat.
00:53:14 C'est-à-dire que vous avez des maires de grandes agglomérations qui pensent plus à l'écologie et qui n'ont pas la sécurité comme priorité.
00:53:24 Oui, bien sûr. Là, ils se réveillent peut-être. La République est indivisible. On ne les entend pas forcément beaucoup le dire.
00:53:30 Europe Écologie des Verts, plus de renforts de police, c'est encore moins le cas.
00:53:33 Donc, là, il y a malgré tout peut-être une prise de conscience. En tout cas, on peut l'espérer parce qu'il faut quand même comprendre qu'au dernier municipal,
00:53:39 on a une très très faible minorité de votants qui se sont déplacés, ce qui explique en grande partie le succès de EELV dans les grandes villes.
00:53:46 Mais si ces habitants se sentent aujourd'hui menacés dans leur espace, l'électorat peut s'inverser.
00:53:53 Donc, pour ces élus-là, pour ces édiles, il va falloir prendre conscience de l'impératif politique.
00:53:57 On demandera confirmation à notre service, mais je crois qu'à Lyon, hier, au moment des tensions,
00:54:03 les policiers municipaux, qui ne sont pas en charge de maintenir l'ordre, mais ils auraient pu sécuriser par exemple les bâtiments,
00:54:09 les policiers municipaux n'ont pas été rappelés en renfort par le maire de la ville.
00:54:13 Et seuls les policiers nationaux étaient sur le terrain pour maintenir l'ordre.
00:54:17 Je me tende vers vous, général, parce que la situation à Lyon, c'est quand même un cas particulier.
00:54:22 Vous aviez des policiers complètement débordés, parce que vous aviez des délinquants venus de banlieue, de l'extérieur.
00:54:30 Donc, vous aviez une ultra-violence mêlée à des groupuscules d'ultra-gauche, un cocktail explosif.
00:54:36 Oui, j'écoute ce qu'a dit ma voisine concernant la sécurité sur Lyon.
00:54:43 Et je ne suis pas surpris outre mesure par les manquements, probablement sécuritaires, qui sont les résultants de politiques.
00:54:54 Voilà, donc il y a des manifestations.
00:54:57 Moi, je suis toujours, comment dirais-je, intrigué par nos concitoyens qui prennent fait et cause pour se défendre.
00:55:05 Et j'ai été surpris, agréablement surpris, et même étonné de voir le courage d'un certain nombre de femmes
00:55:11 qui ont pris leur bâton, le parapluie, qu'on poussait hors de la manifestation des jeunes qui allaient incendier des bâtiments.
00:55:19 J'ai vu des pères de famille qui se sont mis au pied de cages-escaliers de commerce pour repousser les manifestants,
00:55:28 ceux qui tentaient d'incendier les bâtiments.
00:55:31 Et je me dis que peut-être que dans notre France, il y a quand même des gens courageux.
00:55:35 Et que je me disais, vous voyez, c'est peut-être totalement saugronus ce que je vais dire,
00:55:39 mais est-ce qu'il n'y aurait pas lieu là d'avoir des maires qui disent tout d'un coup,
00:55:45 "Allez, on regroupe tous les gens bien intentionnés pour une manifestation pour la France, demain à 17h devant les mairies."
00:55:52 Vous voyez ? Un truc où la France entière serait devant ses mairies pour montrer que la République est là,
00:55:57 qu'on a envie d'exister, qu'on en a assez de la chianlie comme aurait dit De Gaulle,
00:56:03 et puis faire en sorte que les citoyens, nos concitoyens, retrouvent foi en eux-mêmes.
00:56:10 Parce que là, on vit dans une période où tout le monde craint, tout le monde a peur, tout le monde se cache, tout le monde se dissimule.
00:56:16 Je crois qu'à un moment donné, il faut pousser.
00:56:19 Alors c'est peut-être totalement saugronus ce que je dis, mais moi je pense qu'il y aurait lieu là de se bouger un peu.
00:56:24 Oui, sur Lyon, je rejoins ce que vous disiez, le son qu'on a entendu du maire de Lyon est assez incroyable.
00:56:29 C'est-à-dire qu'on ne peut pas être un maire d'une grande ville avec des moyens à sa disposition.
00:56:33 Ce n'est pas un maire d'une petite ville qui n'a pas les moyens de s'équiper,
00:56:36 de ne pas vouloir vider aux surveillances, de dire que les policiers municipaux finalement n'en ont pas besoin.
00:56:40 Et quand ça chauffe dans sa ville, ce qui peut arriver, Lyon est une grande ville, des révolts comme il y en a en ce moment,
00:56:44 ça peut arriver et dire finalement non seulement on veut des renforts, mais on les veut très rapidement.
00:56:48 Et en fait, c'est tellement facile quand on est un maire en plus, une fois de plus d'une grande ville,
00:56:52 je ne fais pas l'amalgame avec les maires des petites villes qui sont débordées.
00:56:55 Quand on voit son bilan en termes de sécurité avec une ville qui a autant de moyens qu'on a la ville de Lyon et Marseille,
00:57:00 DLR c'est la même chose, Grenoble c'est la même chose, dire ensuite,
00:57:02 désolé mais nous on ne s'en sort pas, le ministre de l'Intérieur il faut qu'il se dépêche et qu'il fasse vite,
00:57:06 c'est un peu gonflé et je pense que le petit tacle de Gérald Darmanin est d'assez bonne figure
00:57:12 parce qu'honnêtement on appelait à l'aide de l'État quand on voit à quel point eux-mêmes ne font pas d'efforts sur la sécurité,
00:57:17 c'est quand même franchement gonflé.
00:57:18 Je rappelle que 16 interpellés, c'est pour l'instant le premier bilan à Marseille.
00:57:24 Et on recenserait 31 interpellations également en Ile-de-France à 22h10.
00:57:30 On a parlé de Lyon, on va parler dans un instant de Marseille, je veux qu'on s'arrête un instant sur Grenoble.
00:57:36 Là aussi Grenoble, il y a eu de violents affrontements hier, la liste non exhaustive vous l'avez compris se poursuit,
00:57:45 c'est-à-dire que là on parle une nouvelle fois d'une grande agglomération.
00:57:48 Dans un communiqué de presse, le préfet Laurent Prévost parle de violences, de pillages inadmissibles, d'une cinquantaine de commerces.
00:57:56 61 interpellations, 450 forces de police et gendarmerie immobilisées, vous aviez également plus de 200 pompiers sur le terrain.
00:58:04 Revoyez cette séquence, c'était hier soir.
00:58:08 En fait, on va envoyer...
00:58:10 [Bruits de tirs]
00:58:37 Et donc je le disais tout à l'heure, le maire de Grenoble a voulu rencontrer ce matin les commerçants
00:58:45 qui ont été victimes de ces saccages et de ces pillages.
00:58:48 Et vous avez un commerçant qui, face caméra, vraiment s'il nous regarde,
00:58:52 qui m'envoie un petit message parce que j'aimerais bien l'avoir en direct et avoir son témoignage,
00:58:57 et qui dit "je n'ai pas envie de vous parler monsieur Eric Piolle et merci de nous avoir bien protégés hier soir".
00:59:04 La facture politique, elle se paiera un jour ou l'autre, c'est-à-dire que les habitants de Grenoble
00:59:10 ont cru à un moment qu'ils allaient pouvoir avoir des maires qui allaient les protéger.
00:59:14 La réponse, c'est aussi ça, c'est-à-dire qu'il a d'autres priorités, Benjamin Morel.
00:59:18 Oui, c'est vrai, mais encore une fois, il faut revenir au taux d'abstention aux dernières municipales.
00:59:22 Moi, je veux bien qu'on critique les maires élevés, mais la réalité, c'est qu'ils font la politique de leur électorat
00:59:27 et ils ont été élus, et pour Eric Piolle, ils ont été bien réélus.
00:59:30 Donc si les grenoblois ne sont pas contents d'Eric Piolle...
00:59:33 Il faut aller voter. Il faut aller voter.
00:59:36 Mochrane Kessy est avec nous, merci d'être présent pour Soir Info.
00:59:40 Je rappelle que vous êtes président de France Banlieue.
00:59:43 Vous êtes spécialisé, Mochrane Kessy, dans la région lyonnaise.
00:59:48 Je disais que la situation était particulière hier à Lyon, d'ailleurs il y a des renforts de police aujourd'hui,
00:59:54 parce qu'il y avait d'un côté ces violences autour de Lyon,
00:59:58 il y a eu aussi des violences dans le centre-ville avec de la délinquance, pillage, saccage,
01:00:03 et en même temps s'est agrégé à ces groupes de délinquants des militants politiques de l'ultra-gauche.
01:00:10 Quel regard vous portez sur ce qui s'est passé hier à Lyon, région que vous connaissez très bien ?
01:00:16 On connaît bien le quartier, j'étais dans le quartier des Manguettes,
01:00:20 je n'étais pas du tout dans le centre-ville de Lyon, je ne sais pas ce qui s'est passé,
01:00:24 et s'il y a eu des éléments de l'ultra-gauche, comme vous dites,
01:00:28 qui se sont agrégés à ces violences dans le centre-ville,
01:00:33 mais dans nos quartiers, oui, il y a eu beaucoup de violence,
01:00:38 beaucoup de colère et beaucoup de révolte, parce que ça fait maintenant deux ou trois jours que ça dure.
01:00:43 Alors ce soir, je pense que c'est un peu plus calme dans les quartiers de la région lyonnaise,
01:00:48 on va attendre encore un petit peu parce qu'on a très mauvais temps, donc ça joue un petit peu,
01:00:52 mais sinon la colère elle est là, monsieur, la révolte elle est là.
01:00:57 Je veux dire, le résultat aujourd'hui qu'on constate dans nos rues,
01:01:02 cette violence contre les commerces, les institutions, les mairies et même les écoles,
01:01:07 c'est le résultat de plusieurs années de négligence et de mépris de la part des gouvernements successifs,
01:01:15 et encore pire, de la part de celui-là, qu'on interpelle depuis de nombreuses années,
01:01:20 parce qu'on est aussi sur le terrain et on sait ce qui se passe,
01:01:24 nous avons alerté l'État, nous avons alerté le ministre de l'Intérieur plusieurs fois
01:01:29 sur les stupéfiants, sur le protoxyde d'azote, on est sans arrêt en train de…
01:01:33 on a supplié le ministre de l'Intérieur pour pouvoir participer au Beauvau de la sécurité.
01:01:38 Il ne nous a pas entendu, comme d'habitude, on nous a méprisés, puis pas entendu,
01:01:46 voilà, je ne vais pas aller plus loin dans les mots.
01:01:48 Et aujourd'hui, on assiste à cette violence-là parce qu'elle existe depuis très longtemps,
01:01:52 cette violence, ce n'est pas nouveau, l'élément déclencheur, c'est la mort de Nahel,
01:01:55 il ne faut pas l'oublier, mais il y a eu quand même plusieurs morts
01:01:58 durant ces dernières années dans nos quartiers, des refus d'obtempérer, etc.
01:02:04 – Excusez-moi de vous couper, Mochrane Kessy, mais ce qu'on voit depuis maintenant 5 jours,
01:02:08 et c'est ça qui est d'ailleurs aussi triste que terrifiant,
01:02:12 c'est qu'à travers ces actes d'une grande violence, de délinquance et parfois de criminalité,
01:02:17 puisque quand on tire avec des fusils sur des forces de l'ordre,
01:02:21 on n'est plus un délinquant mais un criminel,
01:02:23 on est bien loin de la colère liée au drame qui a touché Nahel et sa famille.
01:02:30 – Je suis d'accord avec vous, cette violence,
01:02:34 on ne peut pas accepter qu'il y ait une violence,
01:02:36 que des gens tirent sur des policiers, ce n'est pas acceptable.
01:02:39 Mais il y a un moment, il faut aussi qu'on réfléchisse à ce qu'on veut de nos quartiers populaires.
01:02:47 Je crois que tout n'est pas lié aux quartiers populaires.
01:02:51 Hier on a assisté à des gens qui n'étaient peut-être pas des quartiers aussi.
01:02:55 Alors vous dites qu'il n'y a pas de révolte, si il y a une révolte,
01:02:59 il y a une révolte depuis de nombreuses années,
01:03:01 mais oui ce n'est pas acceptable que des gens…
01:03:03 – Pardonnez-moi, ce n'est pas ce que j'ai dit, Mochrane Kessy,
01:03:06 je n'ai pas dit qu'il n'y avait pas de révolte ou non,
01:03:08 j'ai dit qu'aujourd'hui, les individus qui pillent et qui vont voler dans un magasin,
01:03:14 que ce soit de l'électroménager, des motocross,
01:03:17 qui frappent des policiers, qui s'en prennent à des mairies, à des écoles,
01:03:23 ça n'a, pardonnez-moi de le dire comme ça, aucun rapport avec le drame,
01:03:28 et je le répète, qui a touché la famille de Naël.
01:03:31 – Tout à fait, monsieur, mais il y a eu aussi des exactions
01:03:34 pendant les manifestations contre la réforme des retraites,
01:03:37 et à la fin des pillages de magasins, etc.
01:03:40 Donc ce n'est pas lié à ce qui se passe dans nos quartiers,
01:03:44 la violence qu'on voit aujourd'hui, bien sûr que ce n'est pas lié,
01:03:47 il y a des gens qui profitent de la situation, mais ça a toujours été comme ça,
01:03:51 autant des gilets jaunes, pardon, et puis autant de manifestations
01:03:56 contre la réforme des retraites, je veux dire, ce n'est pas lié à nos quartiers,
01:04:00 ces pillages, ils sont puissance 10 parce qu'il y a de la colère,
01:04:05 vraiment de la colère, et il y en a qui sont prêts à en découdre,
01:04:08 hier j'étais dans le quartier des Manguettes, et il y a des jeunes qui me disaient,
01:04:12 "Eh bien écoutez, nous on est en colère Mochrane,
01:04:15 on ne te voit pas sur la télévision, mais en même temps,
01:04:17 on est très énervé parce qu'il faut tout casser",
01:04:20 et puis ces jeunes-là, ils sont aussi tapés par des policiers,
01:04:24 il y a des policiers qui se comportent mal dans nos quartiers, il faut le savoir,
01:04:28 il est là le constat, il y a des policiers qui se comportent
01:04:30 comme des délinquants dans nos quartiers.
01:04:32 – Mochrane Chrissie, pardonnez-moi de vous dire ça,
01:04:35 je suis un peu surpris par votre témoignage, parce qu'en vous écoutant,
01:04:41 et peut-être que ce n'est pas l'objet de votre déclaration,
01:04:45 mais à travers votre témoignage, j'ai l'impression que vous excusez
01:04:50 en quelque sorte les émeutes qui ont pu toucher notre territoire
01:04:54 depuis quelques jours, mais je suis certain que j'ai mal interprété vos propos
01:05:00 et que nous sommes très nombreux à avoir mal interprété vos propos.
01:05:03 – Je suis l'un des militants associatifs en France à plusieurs reprises
01:05:09 à avoir défendu les policiers quand il s'agissait de les attaquer
01:05:12 ou quand ils étaient attaqués par des jeunes de nos quartiers.
01:05:15 Moi je ne mets pas en cause la police, je dis qu'il y a des éléments
01:05:20 dans la police française et de la République qui n'ont plus lieu d'être,
01:05:25 qui doivent être écartés de la police nationale et de la sécurité publique,
01:05:29 parce qu'ils se comportent comme des délinquants.
01:05:31 Et ceux-là doivent être écartés.
01:05:33 Vous avez vu le tweet du syndicat Alliance Police, UNESA ?
01:05:38 – J'ai reçu son secrétaire tout à l'heure en plateau, oui.
01:05:42 – Vous l'avez vu cette violence dans cette déclaration, dans ce communiqué de presse ?
01:05:48 Ils appellent même à faire dissidence avec l'État, ils menacent le gouvernement,
01:05:53 ils disent qu'il faut massacrer le nuisible, etc.
01:05:55 C'est ce que j'ai lu là.
01:05:57 – Vous avez interprété quelque chose qui n'est pas inscrit,
01:06:01 il n'y a pas marqué "massacrer les nuisibles" et il n'y a aucun rapport à la sédition,
01:06:05 mais je ne suis pas là pour être l'avocat d'Alliance,
01:06:08 c'est simplement que je l'ai reçu…
01:06:10 – Non, non, mais je ne suis pas l'avocat d'Alliance, je suis le secrétaire.
01:06:12 – Attendez, laissez-moi terminer, s'il vous plaît, Maukran Kesi, s'il vous plaît,
01:06:14 laissez-moi terminer, c'est simplement que je l'ai reçu tout à l'heure
01:06:17 et que je lui ai posé en première question,
01:06:19 est-ce que vous regrettez les propos que vous avez pu utiliser,
01:06:22 les mots "nuisibles" et "guerre", puisqu'il parle de guerre dans ce communiqué,
01:06:28 et ce qu'il vit sur le terrain est, selon lui,
01:06:34 selon les témoignages des forces de l'ordre qui sont sur le terrain,
01:06:37 semblable à des scènes de guerre urbaine, donc c'est ce qu'il vit sur le terrain.
01:06:42 Le général de Richouf souhaite réagir et vous poser peut-être une question.
01:06:46 – Bonsoir, je réagis sur ce que vous avez dit et qui rejoint un petit peu
01:06:51 la préoccupation que j'ai depuis ces dernières années,
01:06:53 c'est-à-dire vous soulevez le fait que vous avez essayé d'attirer l'attention
01:06:58 des autorités sur un certain nombre de problèmes qui avaient lieu dans les quartiers
01:07:03 et que vous n'avez pas été entendu au moment où il fallait,
01:07:06 et maintenant vous dites "on n'est pas étonné par ce qui se passe",
01:07:10 est-ce que c'est bien ce que j'ai compris ?
01:07:13 – Mais je vous dis juste que c'est le résultat de plusieurs années de laxisme,
01:07:18 d'oubli, de mépris à l'endroit de nos quartiers.
01:07:21 – D'accord, non, je suis d'accord.
01:07:22 – C'est bien ce qui se passe, il est hors de question de dire que c'est bien,
01:07:25 j'ai appelé tout de suite au calme sur d'autres médias,
01:07:28 j'ai appelé à ce que les parents descendent dans la rue pour récupérer leurs enfants,
01:07:32 j'ai appelé au calme et j'ai appelé à la tranquillité,
01:07:34 surtout pendant la période où on a eu la marche blanche etc.
01:07:38 Moi je ne suis pas le monsieur qui poitine la police en permanence,
01:07:41 je suis juste en train de vous dire qu'il faut nettoyer l'institution policière,
01:07:44 mais de l'autre côté, vous croyez que je ne suis pas conscient de ce qui se passe dans nos quartiers ?
01:07:48 – Non.
01:07:49 – Vous croyez que je ne suis pas conscient de la privatisation
01:07:52 de certains endroits publics par les stupéfiants etc. ?
01:07:55 – Mo Kranjkic, autre personne ? Non mais faites tourner s'il vous plaît,
01:07:58 Mo Kranjkic, mais je sais que c'est toujours difficile parce que vous êtes en Skype
01:08:02 et ça aurait été beaucoup plus simple.
01:08:03 – Oui parce que j'ai un retour.
01:08:04 – Je sais, j'imagine bien et c'est pour ça que je l'entends complètement
01:08:08 et je sais qu'il est toujours difficile lorsqu'une personne est en Skype
01:08:11 et a beaucoup de choses à dire, de pouvoir l'interrompre.
01:08:13 Donc je veux vraiment, et puis c'est un échange qui est très intéressant,
01:08:17 les gens peuvent partager ou non votre opinion,
01:08:20 mais Gaël James qui représente un syndicat de police, souhaite peut-être réagir.
01:08:24 Gaël James ?
01:08:25 – Bonsoir Monsieur Kessy, j'écoute attentivement vos propos depuis tout à l'heure.
01:08:30 Je suis assez surprise, je ne savais pas que le fait de piller des magasins d'incendiers,
01:08:37 des mairies, des commissariats, faisait partie d'un processus de deuil et de recueillement.
01:08:44 Et non plus…
01:08:45 – Je n'ai pas dit ça, Madame.
01:08:47 – Pardon ?
01:08:48 – Je n'ai pas dit ça.
01:08:49 – Laissez-moi finir.
01:08:50 Et non plus d'une révolte.
01:08:52 Mais vous vous révoltez contre quoi Monsieur Kessy ?
01:08:55 Qu'est-ce que les jeunes souhaitent de plus ?
01:08:58 Je n'arrive pas à comprendre, vous utilisez le mot révolte, le mot mépris,
01:09:03 mais expliquez-nous exactement ce que vous entendez par là,
01:09:07 parce qu'à part nous dire qu'il faut nettoyer l'institution policière,
01:09:11 à part nous dire que les quartiers ont été délaissés, méprisés, etc.
01:09:17 qu'aujourd'hui la révolte elle est audible par ces jeunes de quartier
01:09:22 ou par ce que vous représentez,
01:09:24 je n'arrive pas bien à comprendre vos propos Monsieur ce soir.
01:09:27 – Vous n'avez pas compris qu'il y a des territoires…
01:09:30 – Je n'ai pas compris pourquoi les jeunes se révoltaient de cette manière
01:09:33 depuis cinq jours Monsieur.
01:09:35 – D'accord, donc toutes les humiliations,
01:09:37 c'est lié quand même à un assassinat d'un jeune de 17 ans,
01:09:42 vous n'êtes pas informé que un jeune de 17 ans a été tué par un policier.
01:09:48 Donc si je ne me mêle pas de ce qu'on appelle l'enquête,
01:09:52 on sait que les enquêtes, pour nous on n'a plus confiance,
01:09:55 aux institutions même judiciaires Madame.
01:09:57 – Monsieur Kessy, un assassinat ?
01:09:59 – On sait que ça va durer des mois et des années,
01:10:02 cette enquête à propos de la mort de Nahel, on le sait très bien.
01:10:08 – Monsieur Kessy ?
01:10:09 – On n'a plus confiance aux institutions, on n'a plus confiance à la police,
01:10:12 encore moins à l'État etc.
01:10:15 Vous ne me dites pas là de quoi on se plaint, ça fait 40 ans, pardon.
01:10:18 – Mme Kessy, pardonnez-moi de vous déranger,
01:10:21 mais en toute transparence, je souhaitais vous avoir ce soir
01:10:27 en pensant que vous alliez nous permettre d'avoir un regard
01:10:32 en quelque sorte de médiateur entre les points de tension dans les quartiers
01:10:38 et finalement la police, les institutions, la mairie,
01:10:42 on vient d'avoir des témoignages de maires qui ont été agressés,
01:10:46 des policiers qui ont été blessés,
01:10:49 des dizaines et des dizaines de commerçants qui ont vu leur devanture vandalisée.
01:10:54 Vous avez commencé vos explications en vous posant en médiateur
01:11:00 et peu à peu, c'est pour ça que je suis un peu troublé,
01:11:04 désormais vous dites "nous n'avons plus confiance en la police,
01:11:07 nous n'avons plus confiance aux institutions, nous n'avons plus confiance en la justice".
01:11:14 Donc Mokran Kessy, pardonnez-moi de vous demander ça de manière peut-être un peu brutale,
01:11:18 mais est-ce qu'aujourd'hui vous êtes parmi les révoltés
01:11:25 ou parmi ceux qui espèrent que la situation se calme ?
01:11:29 Monsieur, je suis un révolté depuis 40 ans.
01:11:32 Vous savez en 1983, c'était au mois de juin,
01:11:35 on a tiré sur un jeune qui s'appelait Toumi
01:11:38 et de là est partie la marche contre le racisme et pour l'égalité, ça fait 40 ans.
01:11:42 Mais ce n'est pas nouveau qu'on nous tire dessus,
01:11:44 enfin quand je dis "nous", on ne m'a jamais tiré dessus à moi.
01:11:46 Mais que la police de France nous maltraite, ce n'est pas nouveau,
01:11:51 c'est une réalité, c'est ce que j'essaie de vous faire comprendre.
01:11:54 Moi je suis dans la médiation, je suis dans l'apaisement,
01:11:57 je ne suis pas pour dire "il faut casser les magasins et continuer les émeutes".
01:12:02 C'est un massacre dans nos quartiers,
01:12:06 je veux dire c'est nos quartiers qui sont impactés le plus,
01:12:09 c'est nos écoles qui sont brûlées, c'est les voitures des voisins qui sont brûlées,
01:12:14 j'en suis parfaitement conscient, mais il y a un moment il faudra une réponse politique.
01:12:18 - Mokran Kessi, pardonnez-moi, pourquoi ne pas commencer par cela
01:12:22 et ne pas rajouter de "mais après" ?
01:12:24 Une fois que vous expliquez que les premières victimes de ce qui se passe,
01:12:29 et malheureusement on partira en publicité juste après,
01:12:33 mais les premières victimes de ce qu'il se passe dans les quartiers,
01:12:35 vous l'avez dit, lorsqu'on brûle une école, lorsqu'on saccage des commerces dans les quartiers,
01:12:43 lorsqu'on brûle des voitures, les premières victimes ce sont ces dizaines de milliers d'habitants
01:12:51 qui aujourd'hui souffrent d'une minorité extrêmement violente et extrêmement bruyante.
01:12:57 - On a trouvé un truc comme ça.
01:12:59 - Pardon ?
01:13:00 - Ça fait longtemps qu'on le dit ça, on est en train de faire de l'auto-destruction,
01:13:04 parce qu'aujourd'hui les jeunes sont en train de faire un massacre dans leur quartier,
01:13:08 le centre-ville, je ne sais pas.
01:13:10 À Lyon bien sûr il y a des choses qui se passent,
01:13:13 mais dans nos quartiers les voitures qui sont brûlées ce matin, je passe dans les rues,
01:13:16 il y a encore des restes, rien n'a été nettoyé, c'est encore là, les voitures elles sont brûlées,
01:13:21 comme si c'était encore une sélection en plus.
01:13:24 Mais c'est nos quartiers qui sont brûlés, les voitures des voisins qui sont brûlées,
01:13:29 les écoles de nos petits frères et de nos petites sœurs qui sont brûlées,
01:13:32 mais ça s'appelle de l'auto-destruction ça.
01:13:35 Mais bien sûr qu'il y a cette ultra-minorité qui va aujourd'hui profiter de la mort de Nahel pour casser.
01:13:41 Moi je n'appelle sûrement pas à ce que ça continue,
01:13:45 moi j'ai appelé des hières au calme, à la solennité, il ne faut pas continuer.
01:13:49 C'est important de l'avoir rappelé en fin d'entretien,
01:13:52 parce que je peux vous assurer, et je vous ai contacté vraiment en toute transparence,
01:13:59 je ne suis pas sûr que… Attendez, laissez-moi juste terminer mon cran de question,
01:14:02 je ne suis pas sûr que lorsqu'on écoute l'intégralité de l'entretien,
01:14:06 c'est la première chose qui en ressort que vous condamniez les actes
01:14:10 et que vous souteniez les personnes qui tentent tant bien que mal de protéger nos institutions.
01:14:16 Un grand merci mon cran de question, et puis un jour peut-être il sera plus simple de venir sur le…
01:14:20 Changeons la poli, et ça ira beaucoup mieux dans nos rues aussi.
01:14:23 C'est dommage de terminer cet entretien par cette phrase.
01:14:27 Merci à vous, la publicité, je vais remercier les personnes qui étaient sur ce plateau
01:14:32 parce qu'il y a un renouvellement à partir de 22h30,
01:14:35 et que nous allons poursuivre cette émission spéciale jusqu'à minuit.
01:14:41 Merci Gaël James, merci Maître Anthony Bem, à tout de suite pour Soir Info.
01:14:46 Un peu plus de 22h30 sur CNews, on poursuit notre édition spéciale
01:14:53 consacrée à cette cinquième nuit sous haute surveillance sur l'ensemble du territoire.
01:14:59 45 000 forces de l'ordre qui sont présentes et qui seront présentes toute la nuit
01:15:03 pour éviter une cinquième nuit des meutes en France.
01:15:07 Le point d'abord sur l'information à 22h34, on a un peu de retard,
01:15:11 et ensuite je vous présente les invités.
01:15:13 La capitale sous haute surveillance, les commerçants ont anticipé barricader leurs vitrines
01:15:21 aux abords des Champs-Elysées.
01:15:23 Des contrôles préventifs ont été effectués par les forces de l'ordre.
01:15:26 37 individus ont été interpellés, notamment pour port d'objet susceptible de servir d'arme.
01:15:32 Pour rappel, sur les 45 000 policiers et gendarmes mobilisés sur tout le territoire,
01:15:37 7 000 agents sont déployés à Paris et dans sa proche banlieue.
01:15:41 En raison du contexte tendu en France, Emmanuel Macron a reporté sa visite d'État en Allemagne.
01:15:46 Il devait y être ce dimanche soir, jusqu'à mardi.
01:15:50 Le chef de l'État a téléphoné à son homologue allemand afin de l'informer de la situation dans l'Hexagone.
01:15:55 Pour l'heure, aucune nouvelle date de visite n'a encore été fixée.
01:15:59 Frank-Walter Steinmeier a indiqué suivre avec une très grande attention la situation en France.
01:16:05 Les obsèques du jeune Naël se sont tenus aujourd'hui dans sa ville d'origine, à Nanterre.
01:16:11 En fin de matinée, la foule s'est pressée au funérarium pour la levée du corps de l'adolescent de 17 ans.
01:16:17 Une cérémonie funèbre a eu lieu en début d'après-midi à la mosquée Ibn Badis.
01:16:22 Naël a ensuite été inhumée au cimetière du Mont-Valérien, dans la plus stricte intimité.
01:16:27 Merci chère Isabelle pour le point sur l'information.
01:16:31 Le général Emmanuel de Richouf est toujours avec nous.
01:16:34 Vous êtes éducateur en banlieue, vous avez travaillé des années sur les quartiers les plus populaires.
01:16:41 C'est vraiment important de vous avoir aujourd'hui.
01:16:44 Driss Etazaboui, merci d'être avec nous.
01:16:47 Vous êtes vice-président, maire de ville et banlieue.
01:16:50 Là aussi, vous travaillez dans les quartiers populaires avec les jeunes qui sont en difficulté,
01:16:55 qui sont parfois confrontés à cette délinquance et on a besoin d'avoir ces réponses.
01:16:59 Pour être très honnête, avant la publicité, on était avec un autre éducateur.
01:17:04 Et c'est vrai que son discours et le dialogue qu'il a pu avoir avec nous étaient un peu perturbants.
01:17:10 On ne sait pas de quel côté il était, du côté de l'ordre et du calme ou de la révolte.
01:17:18 C'est important d'entendre tous les avis sur le plateau.
01:17:22 Leudy Hichard est avec nous, Noémie Schultz, Sandra Buisson du service Police-Justice est avec nous également.
01:17:29 Michael Sadoun, ravi de vous retrouver ce soir.
01:17:31 Les téléspectateurs vous connaissent déjà.
01:17:33 Et Vincent Delamorandière, maître, bonsoir.
01:17:36 Le tour de tablets est fait, les présentations sont faites.
01:17:39 Une image très importante quand je vous disais que la France est sous haute surveillance.
01:17:43 Les Champs-Elysées, la plus belle avenue du monde l'était également.
01:17:47 Avec un premier bilan qui est fait, chère Sandra Buisson, puisque 37 interpellations sont recensées.
01:17:55 Oui, des interpellations en amont de ces rassemblements, ces appels à rassemblements qui avaient été lancés sur les réseaux sociaux.
01:18:02 Un rappel, tout rassemblement ce soir sur les Champs-Elysées est interdit, comme d'autres lieux, la place de la Concorde, l'Assemblée Nationale notamment.
01:18:11 Et vous le voyez, des policiers et des gendarmes en surnombrent clairement une présence massive.
01:18:18 Et des contrôles qui sont menés sur les individus, notamment ceux qui tentent de se regrouper pour détecter ceux qui sont porteurs d'armes ou d'armes par destination.
01:18:28 On a vu notamment les images transmises par la préfecture de police de Paris,
01:18:32 qui a déjà saisi un point américain, des pédales de vélo dans des sacs.
01:18:36 Et aussi des bidons, des bouteilles de liquide inflammable avec des chiffons, tout le matériel pour faire des cocktails Molotov.
01:18:44 Donc effectivement, on a ces individus qui tentent quand même de se rassembler, mais une présence des forces de l'ordre massive.
01:18:50 7000 policiers et gendarmes sur la zone préfecture de police de Paris ce soir, donc Paris et Petite-Couronne.
01:18:57 Nous rejoindrons évidemment nos équipes qui sont sur le terrain.
01:19:01 Alors les Champs-Elysées ultra surveillés ce soir parce qu'il y a eu un appel, si je comprends bien Sandra,
01:19:08 il y a eu un appel notamment sur les réseaux sociaux à se réunir sur les Champs-Elysées en disant en fait,
01:19:14 on fait n'importe quoi parce que là, on est en train de saccager nos quartiers.
01:19:17 Allons sur les champs régler les choses.
01:19:19 Alors, c'est un peu ce que prévoyait les services de renseignement dans les informations qu'on a pu récupérer.
01:19:26 C'est que la mouvance d'ultra gauche tente d'essayer de récupérer une partie du mouvement de colère
01:19:34 qui a vu le jour après cette dramatique mort lors de ce contrôle de police.
01:19:41 Avec, c'est vrai, la mouvance d'ultra gauche qui appelle tous les jours à se rassembler à certains endroits.
01:19:46 Hier, c'était à 20 heures devant les mairies pour essayer de fagociter, de récupérer un peu le mouvement.
01:19:52 On l'a vu à Lyon aussi. C'est ce que nous ont dit des sources sur place où l'ultra gauche a participé à la manifestation interdite
01:20:00 à l'hommage à Nahel devant la mairie. Et puis, ça s'est agrégé avec les jeunes de quartier.
01:20:05 Et ça a été difficile à gérer à Lyon parce qu'il y avait aussi en agglomération lyonnaise d'autres prises à partie des pillages.
01:20:13 Et donc, ça faisait vraiment pas mal d'interventions à gérer.
01:20:17 Une source sécuritaire nous disait que toutefois, les individus d'ultra gauche ne pourraient pas fagociter,
01:20:27 s'introduire dans ce mouvement de colère qui est parti des quartiers de banlieue jusque dans les quartiers de banlieue
01:20:32 parce qu'ils n'y sont pas bienvenus.
01:20:34 Merci pour cet éclairage. Le terrain, dans un instant, rejoindra notre envoyé spécial depuis les Champs-Elysées.
01:20:43 C'est assez perturbant de voir cette image. J'ai l'impression qu'on revit ces grandes périodes de tensions
01:20:48 lors des manifestations des Gilets jaunes, notamment avec des dispositifs de sécurité XXL sur les Champs-Elysées.
01:20:56 Voilà pour Paris. Un peu plus tôt dans la soirée, il y a eu quelques tensions, cette fois-ci à Marseille.
01:21:03 Marseille qui a été l'épicentre des violences hier avec 95 interpellations, 31 blessés du côté des forces de l'ordre.
01:21:10 Alors ce que je vous propose, et je le dis pour la régie, c'est qu'on arrive à voir également les images de Marseille.
01:21:16 Ça, c'est aujourd'hui, ce soir, avec des hélicoptères qui sont sur place et un important dispositif de sécurité.
01:21:24 Plusieurs groupes sont mobilisés du côté des forces de l'ordre et des casseurs qui, aujourd'hui, tentent d'en venir
01:21:32 et d'en découdre avec les forces de l'ordre. On est en direct avec Hassan Hamou. Merci d'être en direct avec nous.
01:21:37 Je rappelle que vous êtes fondateur de l'association "Trop Jeune pour Mourir".
01:21:42 On était en direct tout à l'heure avec Ruggi Mana, vous savez, responsable syndical police à Hassan Hamou.
01:21:48 C'est un Marseillais qui est extrêmement ému quand il a vu les séquences, les images de tensions, de pillages hier
01:21:56 et ces images ce soir qui, malheureusement, se répètent.
01:22:00 Quel regard vous portez sur ce qui se passe à Marseille depuis maintenant 48 heures ?
01:22:04 Comme tout le monde, je pense qu'on déplore et on condamne ces saccages qui, malheureusement, ne doivent pas
01:22:13 venir entacher le vrai sujet profond que concernent les quartiers.
01:22:19 C'est vrai que s'en prendre à des écoles, à des boutiques, à des centres commerciaux, ce n'est pas la meilleure façon de faire
01:22:27 pour revendiquer et en tout cas porter un message qui doit être un message profond du mal-être que
01:22:33 un certain nombre de jeunes vivent dans un certain nombre de quartiers de notre pays.
01:22:38 Je pense que le sujet est profond et sérieux, mais que ces images dessert absolument la cause profonde à servir en réalité.
01:22:45 Hassan Hamou, est-ce que vous aviez déjà vécu un tel niveau de tensions dans le centre-ville de Marseille ?
01:22:55 Non, non, non, un tel niveau de tensions, non. Je pense qu'aussi, à la différence de 2005 et des émeutes de 2005,
01:23:02 le fait qu'effectivement les réseaux sociaux jouent un rôle majeur dans les rassemblements, y compris dans notre ville,
01:23:08 le fait aussi que nos quartiers ne puissent pas être occupés comme les a d'autres en banlieue de France,
01:23:14 parce que justement on a des réseaux de drogue qui sont très présents dans les cités.
01:23:19 Et donc effectivement, dans le centre-ville, viennent se rejoindre un peu toute une partie de la jeunesse marseillaise
01:23:24 pour, dans un premier temps, avec certains observateurs et d'autres casseurs qui viennent pour justement
01:23:30 se rendre des coudres avec les forces de l'ordre ou piller les boutiques.
01:23:32 Et effectivement, cette pagaille qu'on a sur le Vieux-Port et à proximité du Vieux-Port, encore en ce début de soirée,
01:23:38 nous concerne à nous autres, responsables associatifs, qui portons la question des quartiers à bras le corps
01:23:44 et qui voulons un vrai débat sur la question des quartiers et de la relation police-jeune qui s'est abîmée ces dernières années,
01:23:51 avec aussi, on le voit dans le discours des personnes et du personnel politique,
01:23:56 qui trop souvent souffrent sous les braises de la colère.
01:23:58 Et aujourd'hui, on en est arrivé à des scènes qui sont incompréhensibles pour tout le monde,
01:24:02 mais qui aussi traduisent un malaise profond qu'il va falloir régler à un moment ou à un autre.
01:24:07 J'entendais à Sainte-Amou un influenceur assez connu marseillais,
01:24:12 qui sur les réseaux sociaux s'étonnait du dispositif de sécurité qui avait été mis en place aujourd'hui à Marseille,
01:24:19 en disant "mais attendez, à Marseille, malheureusement, c'est à feu et souvent à sang dans les quartiers".
01:24:27 Et on le sait, puisqu'il y a eu des règlements de compte ces derniers temps qui ont amené à des morts tragiques.
01:24:33 Et finalement, il était plutôt choqué en disant "mais vous vous trompez de combat".
01:24:37 Est-ce que vous partagez ce constat, Sainte-Amou ?
01:24:40 Moi, je suis à la tête d'un collectif qui s'appelle "Trop jeune pour mourir"
01:24:45 et qui effectivement lutte et essaye de faire en sorte à ce qu'il y ait moins d'assassinats dans la ville
01:24:50 et essaye de faire prendre conscience aux jeunes que la vie vaut quelque chose et vaut le coup d'être vécu.
01:24:55 Mais ce n'est pas les mêmes choses, on ne parle pas du même sujet.
01:24:58 Le fait que nos cités soient gangrénées par les réseaux de drogue, c'est un vrai sujet.
01:25:02 Le fait que notre jeunesse aussi n'ait plus d'interlocuteurs crédibles et n'ait plus de chemin à suivre
01:25:08 et que la société n'offre plus suffisamment d'alternatives pour leur trajectoire, c'est une vérité.
01:25:13 Mais les forces de l'ordre, aujourd'hui, mobilisées comme elle l'est pour le centre-ville,
01:25:18 je comprends que ce ne soit pas le même dispositif qui soit utilisé pour nos quartiers
01:25:22 parce que la problématique est différente.
01:25:24 Maintenant, ce que je dis, c'est qu'effectivement, il ne faut pas s'intéresser aux jeunes,
01:25:27 il ne faut pas s'intéresser à nos quartiers, que quand il y a de la casse.
01:25:30 Là, aujourd'hui, vous êtes obligés de regarder la situation en face
01:25:34 parce que les images prennent une telle place dans les médias
01:25:38 que vous n'avez pas d'autre solution que de regarder ces images.
01:25:41 Et donc, ils font du bruit, ils font de la casse et c'est ce qui fait qu'aujourd'hui, on parle des cités.
01:25:44 Mais sans ça, on les oublie trop souvent et depuis longtemps,
01:25:48 les responsables associatifs que nous sommes, nous tirons la sonnette d'alarme
01:25:51 et si la vidéo de Naël est insupportable, il y a d'autres scènes dans la relation police-jeune
01:25:57 qui ne sont pas, elles, filmées et qui sont tout aussi déplorables.
01:26:02 Et donc, je pense qu'il faut rétablir maintenant, au-delà du dialogue, un mode opératoire,
01:26:06 une manière de faire dans les quartiers qui soit totalement différente que celle qu'on a connue
01:26:10 et qui nous a conduit à ces nuits de heurts aujourd'hui depuis quelques jours.
01:26:14 Merci beaucoup, Hassan Namo, pour votre témoignage et si les choses évoluent,
01:26:19 on reviendra vers vous pour savoir où on en est du côté de la cité phocéenne.
01:26:25 Je me tourne peut-être vers vous, Michael Sadoun, quel regard vous portez ?
01:26:31 Alors, je le dis aux téléspectateurs, à gauche, vous avez les images de la sécurité qui est mise en place
01:26:36 du côté des Champs-Elysées, Paris sous haute sécurité, il n'y a toujours pas de tension.
01:26:41 En revanche, à droite, c'est ce qui s'est passé en début de soirée avec Marseille
01:26:46 qui était vraiment en proie à certaines tensions et violences.
01:26:49 Michael Sadoun ?
01:26:50 J'écoutais avec beaucoup d'attention ce monsieur qui venait de parler,
01:26:53 qui parlait des perspectives qu'on proposait aux jeunes.
01:26:56 Je suis convaincu que ça fait partie du problème, mais je ne vois pas pourquoi la France serait le seul pays
01:27:02 qui ne proposerait pas de perspective. Pourquoi on n'a pas ce genre d'émeute ailleurs,
01:27:07 dans d'autres pays qui aussi ont eu un déclin des valeurs
01:27:10 ou peut-être n'ont pas porté attention à une immigration récente.
01:27:13 Pour moi, il y a deux exclusivités de la France qui mènent à cette situation de chaos aujourd'hui.
01:27:18 C'est le fait que les banlieues ont produit une classe moyenne,
01:27:22 mais ont été trop longtemps le réceptacle d'une immigration trop nombreuse.
01:27:27 C'est ce que Christophe Guillouis décrit dans tous ses livres, et il dit qu'on a porté attention
01:27:31 à cette politique de la ville, parfois beaucoup plus qu'aux campagnes
01:27:34 qu'on a un petit peu délaissées avec nos politiques publiques.
01:27:37 Et la deuxième chose, c'est qu'il y a eu un délitement de l'autorité en France
01:27:42 qui a fait que dans ces quartiers s'est construit une société parallèle
01:27:46 avec une autre société, une autre communauté et d'autres autorités.
01:27:49 A tel point qu'on entend des commentateurs sur les plateaux télé aujourd'hui
01:27:53 espérer que les caïds ou les barons de la drogue reprennent le contrôle
01:27:56 parce que la police ne le peut plus.
01:27:58 C'est cette impuissance-là qu'on pouvait avoir en se disant
01:28:01 on va demander aux plus grands barons de la drogue de mettre un peu de calme
01:28:04 dans ces banlieues, banlieues que vous connaissez très bien
01:28:07 parce que vous y travaillez depuis longtemps.
01:28:10 Driss Ettaoui, vous êtes vice-président de Merville et banlieues.
01:28:14 Aujourd'hui, lorsque vous avez ces images qui vous parviennent,
01:28:18 depuis quatre jours, maintenant cinq, la crainte c'est de revivre
01:28:21 une cinquième nuit de tension.
01:28:23 Plus de 1300 personnes interpellées hier.
01:28:26 Des bâtiments publics qui sont brûlés, des mairies, des écoles.
01:28:29 Quel regard vous portez sur ce qui s'est passé ?
01:28:32 Juste avant de répondre à votre question, si vous le permettez,
01:28:35 je pense que c'est une erreur cruciale que d'opposer la ruralité à l'urbain.
01:28:40 La campagne au quartier prioritaire.
01:28:43 À un moment où nous avons besoin de concordes nationales,
01:28:46 de cohésion sociale, je crois que dans le discours qui est le nôtre,
01:28:50 le discours raisonnable et responsable, nous devons non pas essayer
01:28:55 d'opposer les uns aux autres, mais de faire en sorte,
01:28:58 j'en appelle aussi à la classe politique, parce que nous ne donnons pas d'exemple aussi,
01:29:01 mais sur un sujet comme celui-ci, qui doit être un sujet transpartisan
01:29:05 et d'intérêt supérieur, nous devrions porter une voix commune et collective.
01:29:09 Je ne propose pas pour créer une rivalité, un juste historique,
01:29:11 il y a eu des plans spécifiques pour la ville depuis Giscard.
01:29:14 Je vais y répondre, si vous le permettez.
01:29:16 Vous avez raison, parce que c'est souvent une question qui revient,
01:29:19 et c'est la petite musique comme ça que nous avons à l'esprit,
01:29:21 avec la politique de la ville, le tonneau des Danaïdes,
01:29:24 nous y injectons des millions, et nous avons le sentiment
01:29:27 qu'au bout du bout, il n'y a aucun résultat qui se produit.
01:29:32 Vous savez, dans ces territoires, où on ne parle pas d'égalité,
01:29:35 mais d'équité, l'équité c'est quoi ?
01:29:37 Se donner plus à ceux qui ont moins d'égalité,
01:29:39 c'est donner la même chose à tout le monde.
01:29:41 Dans ces territoires, le décrochage est tel qu'effectivement,
01:29:45 les pouvoirs publics ont dû et doivent encore réinjecter
01:29:50 pour essayer de résorber les déséquilibres de développement.
01:29:53 Qu'ils soient sociaux, qu'ils soient urbains, ou qu'ils soient économiques,
01:29:57 c'est absolument une nécessité. Je n'ai pas répondu à votre question.
01:29:59 Je sais, mais vous vouliez réagir. Mais pardonnez-moi.
01:30:02 Ce que disaient Michael et Sadoun, et qui est partagé par beaucoup de personnes,
01:30:06 et qui est factuel, et vous serez d'accord avec cela,
01:30:10 c'est qu'on n'a pas mis autant de moyens dans le fafond de la Creuse,
01:30:13 et c'est normal, puisque en zone rurale, il y a peut-être moins d'habitants
01:30:17 qu'en Seine-Saint-Denis, mais que des milliards ont été dépensés
01:30:20 en Seine-Saint-Denis, qu'en 2005, pardonnez-moi,
01:30:24 finalement entre 2005 et 2023, quand vous regardez le classement des villes
01:30:28 où il y a le plus d'insécurité, le plus de délinquance,
01:30:31 malgré les milliards qui ont été dépensés, il n'y a pas eu d'évolution.
01:30:34 On garde le même classement dans les villes les plus délinquantes.
01:30:37 Je vais répondre à cela, parce qu'on a l'habitude de ce type de remarques.
01:30:41 Mais ce n'est pas... Vous voyez ce que je veux dire ?
01:30:43 C'est bien de vous poser la question.
01:30:45 Il n'y a en aucun cas l'idée de stigmatiser telle ou telle région,
01:30:48 tel ou tel quartier. Attention, ce que je veux dire, c'est que
01:30:51 malgré les milliards qui sont dépensés, il n'y a pas forcément...
01:30:54 - Vous ne dites juste qu'on ne met pas d'argent dans les territoires ruraux
01:30:56 et que tout va bien, qu'on met beaucoup d'argent dans les territoires urbains
01:30:59 et en particulier dans les quartiers, et finalement, ça ne va pas.
01:31:01 Grosso modo, c'est ce que nous... - Ah ben non...
01:31:03 - Ce n'est pas ce que vous me dites. Je vous laisse reformuler.
01:31:05 - C'est tout simple. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a dépensé
01:31:08 peut-être énormément d'argent dans ces quartiers-là,
01:31:11 et on n'a pas vu de résultat probant en termes de sécurité.
01:31:14 C'est tout ce que je dis. - Je vous donne juste deux éléments.
01:31:16 - Allez-y. - Mais c'est important. Je trouve intéressant
01:31:18 les questions que vous nous posez, comme ça, ça permet aussi d'alimenter
01:31:20 la réflexion de celles et ceux qui nous regardent.
01:31:22 - Évidemment, c'est le projet, c'est le principe.
01:31:24 - Vous nous donnez la possibilité, nous autres, élus locaux
01:31:26 et élus de banlieue, de le faire. - Bien sûr.
01:31:28 - Vous parliez d'immigration tout à l'heure. - Ah non, vous oubliez de me répondre, par contre.
01:31:32 - Oui, mais je vous réponds en même temps.
01:31:34 Je vous réponds en même temps. On parle d'insécurité dans ces territoires
01:31:36 bien plus qu'ailleurs. Dans ces territoires,
01:31:39 on a 1214 quartiers prioritaires de la ville en France
01:31:42 pour 6 millions d'habitants. D'abord, il faut juste rappeler
01:31:45 que le fait de l'insécurité, c'est une poignée.
01:31:47 Et ce n'est jamais les 6 millions d'habitants qui y sont domicilés.
01:31:49 - Entièrement raison. Entièrement.
01:31:51 - Merci. Non, mais c'est important de le rappeler.
01:31:53 Il faut souvent le rappeler parce que... - Je le disais avec monsieur...
01:31:55 - On a tendance à essentialiser.
01:31:57 Et donc, on a une poignée de voyous.
01:31:59 Vous voyez, je n'ai pas de difficulté... - Vous parlez de l'élitement de l'autorité.
01:32:01 - Je n'ai pas de difficulté pour dire que nous avons
01:32:04 des individus sur ces territoires qui se comportent très mal
01:32:07 et qui jettent le discrédit, l'opprobre, sur l'ensemble de la population.
01:32:10 Quand vous concentrez dans des territoires
01:32:13 la pauvreté, parce que c'est ça le sujet sur ces 1200 quartiers,
01:32:16 pourquoi ils sont prioritaires ? Parce qu'ils sont pauvres.
01:32:18 C'est pour ça qu'ils ont été classés comme étant prioritaires.
01:32:20 Ils sont pauvres, ils sont d'une grande pauvreté.
01:32:22 Vous ajoutez à ça un deuxième indicateur, qui est l'indicateur de densité.
01:32:25 C'est-à-dire qu'il y a une concentration de population
01:32:27 sur ces territoires, qu'en plus, ils sont pauvres.
01:32:29 Mais quand vous concentrez en plus les communautés dans ces territoires-là,
01:32:32 c'est-à-dire des personnes d'origine subsaharienne,
01:32:36 africaine, maghrébine, etc., dont un grand nombre d'ailleurs sont français.
01:32:41 Mais quand vous les concentrez aussi, c'est-à-dire que vous ne faites pas
01:32:44 l'effort de diversifier le peuplement, vous constituez des ghettos,
01:32:48 voire de l'apartheid. C'est ça qui se passe sur ces territoires.
01:32:51 Et notre responsabilité à nous autres élus locaux,
01:32:53 parce que moi je le dis, je n'ai pas de difficulté, on prend notre part aussi,
01:32:56 c'est de travailler à répartir, à diversifier le peuplement sur notre territoire.
01:32:59 - Je retire le mot "apartheid" qui je pense est mal à propos
01:33:03 de ces situations sur notre territoire.
01:33:05 - Manuel Valls, à FNM, vous ne l'avez pas retiré.
01:33:07 - Manuel Valls, regardez...
01:33:09 - Je suis rarement d'accord avec lui, mais pour le coup,
01:33:11 lui il avait dit "ce n'était pas ses crèmes".
01:33:13 - Ce n'était pas ses crèmes.
01:33:14 - Les zones urbaines sensibles sont les quartiers qui ont le plus de mauvaises réactions.
01:33:17 - 22h50 s'il vous plaît. Moi je voudrais qu'on aille sur le terrain rejoindre
01:33:20 nos équipes qui vont pouvoir témoigner de la situation,
01:33:23 notamment sur les Champs-Élysées.
01:33:25 Notre envoyé spécial est sur place et on a vu un groupe
01:33:29 qui a été finalement exfiltré de l'avenue des Champs-Élysées.
01:33:33 C'est bien cela ?
01:33:35 - Oui, c'est actuellement cette situation assez confuse ici sur les Champs-Élysées.
01:33:39 Un groupe de jeunes que l'on ne pourrait non nombrer
01:33:42 puisqu'ils étaient mêlés à des touristes, à des badauds.
01:33:44 Un groupe de jeunes qui s'est retrouvé encerclé par les forces de l'ordre.
01:33:48 Et à l'instant même, tout de suite maintenant, vous le voyez sur ces images,
01:33:52 que la situation se tend un petit peu avec ces forces de gendarmerie
01:33:56 qui repoussent ce groupe qui vient de prendre un petit peu d'élan
01:33:59 et de courir tout en criant.
01:34:00 À ce moment-là, vous voyez, la situation est assez confuse.
01:34:02 Depuis quelques minutes maintenant, ce groupe de jeunes était
01:34:05 complètement encerclé par les forces de l'ordre.
01:34:07 Ces forces de l'ordre qui leur ont indiqué le chemin de la sortie,
01:34:10 puisque vous le savez, la manifestation sur les Champs-Élysées
01:34:12 était totalement interdite.
01:34:14 Et cette situation qui est en train de se résorber à l'instant
01:34:17 avec ce groupe de jeunes que l'on voit s'échapper au loin,
01:34:20 loin des Champs-Élysées, puisqu'il faut savoir que les Champs-Élysées
01:34:23 ce soir sont sous très haute surveillance après de nombreux appels
01:34:26 à se rassembler ce soir sur la plus belle avenue du monde.
01:34:30 Des centaines de forces de l'ordre sont présentes,
01:34:33 la BRAV, la gendarmerie, la police, les militaires du plan Vigipirate également,
01:34:37 les grands magasins, les grands restaurants sont tous protégés évidemment.
01:34:41 Et surtout, les structures nécessaires à la tenue du 14 juillet,
01:34:46 vous savez, ces grandes tribunes, ou notamment la tribune présidentielle
01:34:49 qui ont été installées ces dernières heures, qui sont évidemment très protégées
01:34:53 par les forces de l'ordre. Et donc ce groupe de jeunes que vous voyez sur nos images,
01:34:57 qui prend la direction des rues adjacentes aux Champs-Élysées,
01:35:00 sans savoir où véritablement ils vont se retrouver dès à présent.
01:35:03 Alors l'inquiétude évidemment, c'est que ce groupe se disperse,
01:35:08 forme plusieurs groupes distincts, et qu'on se retrouve dans une situation,
01:35:13 et là je parlerais de jurisprudence réforme des retraites,
01:35:17 avec des manifestations sauvages, et des individus qui pourraient finalement
01:35:21 peut-être casser ou brûler du mobilier urbain.
01:35:24 Quel est le profil des personnes qui sont sur le terrain actuellement ?
01:35:28 Pour tout vous dire, dans ce groupe qui était encerclé par les forces de l'ordre,
01:35:32 j'en ai questionné certains, des touristes notamment,
01:35:35 qui nous ont demandé pourquoi eux-mêmes étaient encerclés.
01:35:38 On a également vu des jeunes qui se promenaient en couple,
01:35:41 et il faut bien reconnaître des personnes habillées tout de noir vêtues,
01:35:44 avec des cachecoux, vous savez ces cols hivernaux,
01:35:47 qui ne sont pas véritablement de saison,
01:35:50 et ces personnes ont indiqué qu'elles n'étaient pas là pour casser,
01:35:53 simplement pour manifester et faire entendre leur mécontentement,
01:35:56 et leur tristesse par rapport au drame qui s'est passé en début de semaine.
01:36:00 Mais les profils de toutes ces personnes étaient très variés,
01:36:03 et il était assez difficile de savoir et de distinguer
01:36:05 quelles étaient les personnes qui étaient là à la fois,
01:36:07 soit pour manifester, soit pour se promener,
01:36:09 ou alors tout simplement les touristes.
01:36:12 Mais là visiblement le groupe que l'on est en train de suivre,
01:36:15 c'est des profils assez jeunes,
01:36:18 là on est sur une classe d'âge de plus de 16 ans,
01:36:21 entre 16 et 25 ans comme ça à vue d'œil,
01:36:24 évidemment ce ne sont pas des statistiques officielles,
01:36:26 ça n'est que mon ressenti,
01:36:28 mais c'est en tous les cas, entre 15 et 25 ans,
01:36:31 c'est en tous les cas le profil qui semble se dessiner,
01:36:33 avec ce groupe qui est là maintenant,
01:36:35 à l'instant où je vous parle, est suivi de très près par ses forces de l'ordre,
01:36:38 et la Bravem, qui accompagne le groupe,
01:36:41 au fur et à mesure qu'il s'avance dans les rues de la capitale.
01:36:43 On reste sur vos images, et si ça évolue,
01:36:46 et évidemment on revient vers vous pour faire un point,
01:36:50 je me tourne, puisqu'il est 22h55, vers vous Général,
01:36:53 vous allez nous quitter dans quelques instants.
01:36:56 70% des Français appellent à ce que l'armée soit mobilisée,
01:37:02 vous qui êtes Général, vous en pensez quoi ?
01:37:05 Est-ce que c'est à l'armée aujourd'hui d'intervenir
01:37:07 si ce cinquième jour ressemble au précédent,
01:37:11 à savoir des émeutes un peu partout sur le territoire,
01:37:14 et des bâtiments privés et publics qui sont brûlés ou pillés ?
01:37:17 Alors vous dites 70% des Français souhaitent que l'armée intervienne,
01:37:21 alors je me demande si c'est les Français qui,
01:37:24 ne sachant plus à qui se raccrocher, disent "on va faire intervenir l'armée",
01:37:27 mais que la police fasse son boulot d'abord, voyez ce que je veux dire ?
01:37:30 Est-ce que vraiment la police aujourd'hui a les capacités,
01:37:34 l'autorisation d'utiliser tous les moyens dont elle dispose pour régler l'affaire ?
01:37:40 Ça c'est le premier point.
01:37:41 Le deuxième point, l'armée, elle viendrait pourquoi ?
01:37:45 Il y a de l'armement dans les banlieues, je le sais,
01:37:50 est-ce que cet armement est servi par des gens compétents ?
01:37:54 J'en suis beaucoup moins sûr, entraîné j'en suis pas sûr du tout.
01:37:58 Donc voilà, je dirais simplement, les armées aujourd'hui,
01:38:01 ce n'est pas l'heure de faire intervenir les armées dans les banlieues, je ne pense pas.
01:38:05 En revanche, pardon.
01:38:07 Pour l'armée, il faut peut-être préciser à quoi elle pourrait servir,
01:38:11 puisque la particularité, contrairement aux forces de l'ordre,
01:38:14 police et gendarmerie, c'est que l'armée,
01:38:16 les militaires n'ont pas d'armes de munition de force intermédiaire,
01:38:20 ils n'ont pas de grenades.
01:38:21 Je vais arrêter, si vous dites l'armée intervient,
01:38:24 l'armée c'est un combattant, une arme et qu'une arme a tué.
01:38:27 Oui, c'est ce que j'ai expliqué.
01:38:29 L'état, le jour où le gouvernement dira,
01:38:34 l'armée va dans les banlieues ou va ailleurs d'ailleurs,
01:38:37 c'est pour établir l'ordre, mais le rétablir complètement.
01:38:41 Oui, c'est ce que j'essayais d'expliquer,
01:38:43 c'est que l'armée n'a pas de moyens de force intermédiaire,
01:38:46 n'a pas de grenades de désencerclement, de lacrymo, etc.
01:38:49 Et effectivement, donc, s'ils interviennent,
01:38:52 c'est avec une arme à feu, directement.
01:38:55 L'autre piste qui est envisagée, selon nos informations,
01:38:58 nous vous donniez l'information hier sur CNews,
01:39:01 c'est de décharger les CRS et les gendarmes mobiles
01:39:04 qui sont actuellement, il y en a une partie en permanence,
01:39:08 qui sont dédiés à la garde, notamment des ambassades
01:39:11 et de certaines institutions.
01:39:13 Et il est en évaluation, à l'étude, de les remplacer
01:39:17 par des militaires de l'opération Sentinelle
01:39:20 pour les laisser, eux, spécialistes du maintien de l'ordre,
01:39:23 ces CRS et ces escadrons de gendarmerie mobile,
01:39:25 aller sur les émeutes.
01:39:26 – Oui, ça je pense que c'est une possibilité qui a déjà été faite,
01:39:29 il me semble, il y a quelques années.
01:39:30 Il y a 10, 15 ans, quand j'étais sous l'uniforme encore,
01:39:33 c'est ce qu'on nous a appelé à faire.
01:39:35 – On les déplace, c'est la tectonique des forces.
01:39:38 – Mais un grand merci, Général.
01:39:40 Et vous reviendrez évidemment nous retrouver.
01:39:45 Je rappelle que vous êtes éducateur en banlieue
01:39:47 et que vous continuez votre travail sur le terrain.
01:39:50 – Mais vous devez, je pense que nos concitoyens et vous-même,
01:39:54 qui êtes influents sur les télévisions,
01:39:58 vous devez pas oublier la chose principale,
01:40:01 c'est la France dont il s'agit.
01:40:03 C'est-à-dire que toute la démarche que nous serons appelés à faire,
01:40:06 demain, quand l'autorité aura été rétablie,
01:40:10 que les jeunes sont rentrés dans leur cantonnement,
01:40:13 c'est de la France dont il s'agit.
01:40:15 C'est-à-dire qu'il ne faut pas recommencer
01:40:17 à faire des petites opérations de briquet de broc, recoller, etc.
01:40:21 C'est véritablement donner un souffle pour que notre pays se relève
01:40:26 avec une jeunesse qui, vous la voyez,
01:40:30 complètement désœuvrée, pas désœuvrée d'ailleurs,
01:40:32 mais une jeunesse qui est véritablement française.
01:40:35 Donc il faut lui donner le goût, je veux dire, le goût de la France.
01:40:38 – Et j'invite les téléspectateurs à lire,
01:40:41 déjà à lire vos ouvrages, mais surtout à lire celui de Michel Auboyn.
01:40:45 C'est un préfet qui a travaillé pendant 40 ans dans les banlieues
01:40:48 et qui a écrit, et qu'on a reçu la semaine dernière,
01:40:50 "Le défi d'être français".
01:40:52 Parce que les délinquants ou criminels qu'on a pu avoir dans les banlieues
01:40:57 sont des français, sont nés en France.
01:41:01 Les mineurs de 13-14 ans qui ont pillé, qui ont saccagé les commerces
01:41:05 sont français, sont nés en France.
01:41:07 Donc là la question, et je me retourne une nouvelle fois vers vous,
01:41:11 Adriss Etazewi, c'est qu'est-ce qu'on peut faire
01:41:14 pour redonner goût à ces enfants délinquants de la France ?
01:41:20 – Merci mon général, je suis content que vous ayez abordé le sujet
01:41:23 parce que ce sujet-là a été très peu abordé finalement sur les autres plateaux.
01:41:26 – Il est capital, il est capital.
01:41:28 – Mais comment on fait France ? Comment on fait nation ?
01:41:30 Comment ensemble on fait corps dans la République ?
01:41:32 Parce qu'aujourd'hui on entend ces gamins qui ont 14, 15, 16, 17 ans
01:41:36 dont la citoyenneté leur échappe, dont l'identité est troublée.
01:41:40 On l'entend, on est choqués.
01:41:44 – Modestement, j'ai conduit un certain nombre d'opérations en banlieue,
01:41:47 j'ai sorti 2000 jeunes que j'ai remis dans le giron de la France
01:41:50 en leur apportant au travers d'un parcours de citoyenneté
01:41:54 véritablement l'envie d'être français.
01:41:56 – Eh bien, un grand merci, on va remercier.
01:41:58 Et Léoduc Charles, juste une dernière chose, puisqu'il est 23h
01:42:01 et c'est l'une des informations de la journée,
01:42:04 signe que la situation est quand même assez tendue en France
01:42:08 et que le Président de la République en est parfaitement conscient.
01:42:13 Son déplacement en Allemagne est annulé, c'est bien ça ?
01:42:15 – Oui, évidemment, d'abord parce que le chef de l'État,
01:42:17 et on l'a vu depuis le début, il assiste à un certain nombre,
01:42:20 bien sûr, de réunions et de cellules interministérielles de crise
01:42:23 qu'il gère les événements.
01:42:24 Et puis, au-delà de l'aspect très pratique, parce qu'évidemment,
01:42:27 le chef de l'État, même à distance, peut continuer de suivre
01:42:30 ce qui se passe dans les rues de Paris ou dans les rues françaises en général.
01:42:33 Il y a aussi un aspect communication.
01:42:35 Si ces nuits de violence venaient à durer,
01:42:38 il ne serait pas vraiment de bon ton que le Président de la République
01:42:41 se trouve à l'étranger à ce moment-là.
01:42:43 Donc il y a un côté vraiment pratique, évidemment, d'efficacité pour lui
01:42:46 et puis surtout, un signal qu'il peut envoyer à ses administrats,
01:42:50 à ses concitoyens.
01:42:51 – Merci Elodie Huchard. Dans un instant, vont prendre place…
01:42:57 Qui va prendre place ?
01:42:58 Parce qu'il y a du monde qui est venu depuis maintenant 23h.
01:43:01 Ce que je vous propose, c'est qu'on rejoigne le terrain
01:43:03 puisque ces groupes sont en train de descendre l'avenue de Friedland
01:43:06 en direction, c'est vrai qu'ils sont à moins d'un kilomètre des Champs-Élysées.
01:43:10 Que se passe-t-il autour de vous ?
01:43:13 – Écoutez, ces jeunes dont on vous parlait il y a quelques instants
01:43:17 sont en train de faire demi-tour, demi-tour sous l'impulsion
01:43:22 bien sûrement de quelques leaders que l'on a vus à l'instant
01:43:26 crier plus fort que les autres pour leur indiquer la direction.
01:43:29 Et la Brave N qui depuis tout à l'heure est en train de les suivre.
01:43:33 C'est véritablement… c'est assez étonnant comme situation.
01:43:37 Ce groupe de jeunes composé de quelques centaines de jeunes
01:43:40 qui a quitté les Champs-Élysées sous l'impulsion des forces de l'ordre
01:43:43 était suivi vraiment à la trace, je dirais même suivi à la culotte par ces Brave N,
01:43:48 cette brigade de répression de l'action violente motorisée.
01:43:52 Donc ils sont à moto, ils les suivent tout au long de leur parcours
01:43:55 et ces jeunes qui là font demi-tour.
01:43:57 Ils vont aller où ? On ne sait pas puisque cette Brave M est descendue de sa moto
01:44:01 et donc tout le monde a pris position pour surveiller ce groupe de jeunes
01:44:06 qui donc fait demi-tour semble-t-il pour remonter parallèlement à la venue des Champs-Élysées.
01:44:12 Tout cela est assez confus visiblement puisque ces jeunes
01:44:15 qui n'ont pas le profil de jeunes casseurs type dans les manifestations,
01:44:19 qui sont des jeunes très organisés dans les manifestations,
01:44:22 là on sent, ça semble être un petit peu de l'amateurisme
01:44:25 et de la confusion générale.
01:44:27 Tout le monde regarde à droite, à gauche, personne ne sait trop où aller.
01:44:30 On sent que le rassemblement prévu ce soir,
01:44:33 relayé massivement sur les réseaux sociaux pour l'heure, pour le moment,
01:44:36 est un échec ici sur les Champs-Élysées.
01:44:39 - Moment de confusion donc aux abords des Champs-Élysées.
01:44:43 Merci pour ces précisions alors qu'à l'antenne et ce sont des images en direct,
01:44:47 vous pouvez découvrir ces brigades de répression de l'action violente
01:44:51 qui sont également mobilisées.
01:44:53 Je rappelle ce chiffre, 45 000 forces de l'ordre
01:44:57 qui sont mobilisées sur l'ensemble du territoire,
01:45:00 37 interpellations à Paris et 16 à Marseille.
01:45:05 Dans un instant, Vincent de la Morondière, je vais vous donner la parole
01:45:08 parce que vous ne l'avez pas eu depuis 22h30
01:45:11 et c'est vrai qu'il y a eu beaucoup d'échanges.
01:45:13 Je rappelle que vous êtes avocat.
01:45:14 Nous rejoins sur le plateau Laurent Jacobelli,
01:45:16 député du Rassemblement National de la Moselle.
01:45:19 Monsieur le député, merci d'être avec nous.
01:45:21 Et Ambroise Méjean, vous êtes président, les jeunes avec Macron.
01:45:25 Merci d'être avec nous, chère Ambroise Méjean.
01:45:28 Restons sur ces images en direct et donnons la parole à présent
01:45:34 à l'un de nos invités, l'un de nos témoins en Skype,
01:45:39 Philippe Cholou qui est expert en maintien de l'ordre.
01:45:41 Et là on a besoin de votre éclairage, Monsieur Cholou.
01:45:43 Pourquoi ? Parce qu'on voit qu'on est en train de revivre un peu
01:45:46 ce qu'on a pu vivre pendant les manifestations
01:45:48 contre la réforme des retraites, avec des mobilisations sauvages
01:45:52 et des forces de l'ordre qui tentent de maîtriser ce flux
01:45:58 mais n'interviennent pas directement pour l'instant.
01:46:01 Oui, oui, tout à fait. Le but c'est d'éviter deux choses.
01:46:06 D'une part que certains groupes viennent sur les Champs-Elysées
01:46:12 pour faire des violences, puisque les Champs-Elysées
01:46:15 sont traditionnellement une avenue qui est dédiée aux manifestations festives
01:46:20 et qu'il n'y a jamais de manifestation ni de trouble à la République
01:46:24 normalement sur les Champs-Elysées. Donc c'est un peu une ligne rouge.
01:46:28 Et puis la deuxième chose c'est d'éviter que ces groupes partent,
01:46:31 comme on l'a justement vu, partent brusquement dans des ruelles
01:46:34 pour tout casser, parce que là c'est la course à l'échalote,
01:46:36 c'est extrêmement difficile à suivre.
01:46:39 Restez bien sûr avec nous. En revanche, Philippe Cholou,
01:46:43 est-ce que vous craignez ce soir une nouvelle nuit d'émeute ?
01:46:47 Et comment vous expliquez cette contagion finalement,
01:46:51 que ça touche les grandes villes mais également les plus petites communes ?
01:46:55 D'une part, oui, je le crains, parce que je crois qu'on est
01:47:02 sur quelque chose d'ascendant pour l'instant.
01:47:05 Et je crains non seulement ce qui se passe, mais toutes les conséquences
01:47:09 à terme, en termes d'images et en termes de cohésion nationale,
01:47:13 qui sont très importantes et qu'on ne mesure pas à l'instant.
01:47:16 Je crois qu'il y a un espèce d'effet interville, vous savez,
01:47:19 ce que moi j'appelle l'effet interville, c'est-à-dire qu'il y a une espèce
01:47:22 d'émulation entre les quartiers, entre les bandes, entre les familles,
01:47:25 à qui fait le mieux, et ça c'est un phénomène extrêmement dangereux.
01:47:29 Voilà, extrêmement dangereux, chacun essayant de faire mieux
01:47:33 que le quartier d'à côté, que la ville d'à côté,
01:47:36 et puis les petites villes qui se disent pourquoi pas faire comme dans les grandes.
01:47:40 Et donc c'est un phénomène connu, qu'on a connu notamment
01:47:45 lors des émeutes en 2009 aux Antilles, cette espèce d'effet de concurrence
01:47:49 entre la Guadeloupe et la Martinique, entre les quartiers difficiles
01:47:52 de la Guadeloupe et de la Martinique.
01:47:54 C'est un phénomène que l'on connaît.
01:47:57 – Et bien un grand merci pour votre témoignage, Philippe Cholot.
01:48:00 Je me tourne vers vous, monsieur le député.
01:48:03 C'est vrai qu'on a du mal à définir ce qui est en train de se passer sur notre sol.
01:48:08 Est-ce que ce sont des émeutes ? Est-ce que c'est une guérilla urbaine ?
01:48:13 Est-ce qu'on est aux prémices d'une guerre civile ?
01:48:16 Comment vous définissez ce qui est en train de se passer en France ?
01:48:18 – Ce qui se passe c'est un phénomène de cocotte minute qui explose.
01:48:21 Ça fait 40 ans qu'il y a des politiques défaillantes,
01:48:24 politiques défaillantes en matière de justice,
01:48:27 politiques défaillantes en matière d'immigration,
01:48:29 et politiques défaillantes en termes d'assimilation.
01:48:33 On a des jeunes générations qui ne veulent pas s'assimiler à une France
01:48:37 dans laquelle leurs parents ou leurs grands-parents se sont assimilés.
01:48:41 Pourquoi ?
01:48:42 Pourquoi ? Parce qu'on leur a expliqué du matin au soir
01:48:44 qu'ils étaient les victimes d'une France qui les trait très mal.
01:48:48 On leur a expliqué, et au plus haut niveau de l'État,
01:48:51 même le président de la République, que la police était raciste.
01:48:54 On leur a expliqué finalement que tout leur était dû
01:48:57 et que rien ne leur était imposé.
01:48:59 Quand un gamin de 14 ans jette un cocktail Molotov sur une voiture de police
01:49:04 et que le lendemain il est libre,
01:49:06 il ne comprend pas la limite entre le bien et le mal.
01:49:09 Quand on explique à longueur de temps que tout est permis dans certains quartiers
01:49:13 dans lesquels on surinvestit,
01:49:15 alors que d'autres quartiers sont abandonnés
01:49:17 ou des zones rurales sont abandonnées,
01:49:19 alors il y a ce sentiment d'impunité qui fait que certains passent à l'action.
01:49:23 Et puis, un problème d'immigration,
01:49:25 aujourd'hui l'assimilation est rendue impossible
01:49:28 par le trop grand nombre de gens qui arrivent ou sont arrivés en France.
01:49:32 Il n'y a plus l'assimilation par le service militaire,
01:49:34 plus l'assimilation par l'école, on le voit bien à Fahy,
01:49:37 plus l'assimilation par le travail.
01:49:39 Voilà ce qui donne un désamour, voire une haine de la France qui s'exprime.
01:49:42 Et si on n'y fait rien, ça ne peut que se propager encore plus.
01:49:45 Je vous donne la parole dans un instant, embrase mes jambes,
01:49:47 mais je me tourne vers vous, Vincent de la Morandière.
01:49:50 Je rappelle que vous êtes avocat pénaliste.
01:49:53 Il y a eu 1311 interpellations,
01:49:56 et hier c'est une soirée, une nuit record en termes d'interpellations.
01:50:00 On a un tiers de ces interpellés qui sont mineurs,
01:50:04 avec parfois des interpellés qui ont à peine 14 ans.
01:50:09 Que doit faire, que peut faire un avocat face à des interpellés,
01:50:14 à des délinquants qui ont à peine 15 ans aujourd'hui ?
01:50:17 Alors, quand on voit ces images, quand on voit ces chiffres,
01:50:20 quand on voit certaines de ces déclarations,
01:50:22 on s'aperçoit que tout ça fonctionne comme un miroir.
01:50:25 C'est-à-dire que chacun va projeter ses craintes et ses présupposés
01:50:28 sur cette situation-là, en disant "regardez ce qui se passe,
01:50:32 et qui est extrêmement fort actuellement,
01:50:35 et la preuve que mes présupposés, mes convictions politiques
01:50:39 sont tout à fait sérieuses".
01:50:41 En fait, quand on casse le miroir,
01:50:43 quand on essaye de regarder un petit peu au-delà des apparences,
01:50:46 on s'aperçoit que des deux côtés des barricades,
01:50:49 en ce moment, vous avez une même passion.
01:50:52 Chez les jeunes dont vous parlez, et comme dans les forces de l'ordre
01:50:55 et les forces de paix, parce qu'il faut les appeler forces de l'ordre
01:50:58 et forces de paix aussi, c'est ce qu'on leur souhaite,
01:51:00 il y a une même passion, il y a une même valeur,
01:51:02 il y a une valeur commune partagée.
01:51:05 Cette valeur, tout le monde l'oublie en ce moment.
01:51:09 - Pardonnez-moi, je me permets de vous couper, Vincent Delamorandière,
01:51:11 parce que l'aspect politique, l'aspect idéologique,
01:51:15 je l'attends d'autres personnes là, je vous demande juste
01:51:17 une question très technique. Vous êtes avocat pénaliste,
01:51:20 je le rappelle, lorsqu'on a un client qui a 13 ans,
01:51:23 un adolescent qui entre dans la délinquance
01:51:26 parce qu'il a pillé, cassé. Que fait un avocat ?
01:51:30 Comment, quand vous êtes confronté à une délinquance
01:51:33 toujours plus jeune et toujours plus violente, qu'est-ce qui se passe ?
01:51:36 - Vous voulez savoir comment on défend ?
01:51:38 On regarde à travers les apparences.
01:51:40 Là, on voit que ces jeunes-là ont espéré autre chose,
01:51:42 je suis désolé, ils ont espéré autre chose que de l'impunité.
01:51:45 Ils veulent, comme les forces de l'ordre, qu'il n'y ait pas d'impunité
01:51:48 pour ce qui s'est passé pour Naël.
01:51:50 Et en fait, c'est comme les forces de l'ordre,
01:51:53 la défense des gens, c'est toujours de voir au-delà des actes
01:51:58 ce qui a motivé les actes, leur histoire et la situation.
01:52:03 - Il y a juste une chose que je vous demande,
01:52:06 et je l'ai dit tout à l'heure, par respect, par décence,
01:52:09 pour la famille de Naël, pas d'instrumentalisation.
01:52:12 - Mais justement... - Excusez-moi, pas d'instrumentalisation
01:52:15 et pas d'utilisation, du moins aujourd'hui, de ce drame.
01:52:19 Ce qui se passe sur le terrain aujourd'hui est complètement différent
01:52:22 de ce qui s'est passé... - On est totalement d'accord.
01:52:24 Tout le monde veut la justice. - Évitons de mettre ce fait-là dedans.
01:52:28 - Je suis obligé de réagir, Eliott, excusez-moi, mais quand j'entends
01:52:32 ce que je viens d'entendre, je suis sidéré.
01:52:35 La justice va se prononcer.
01:52:37 Est-ce que le policier a fait usage de son arme à bonne ou à mauvaise ession ?
01:52:40 La justice le dira, et nous avons la chance d'être dans un pays
01:52:43 où il y a une justice qui se prononce quand il y a un doute sur l'action d'un policier.
01:52:46 Ce qui se passe dans les rues, ce n'est pas du tout une demande de justice.
01:52:50 On a des pillards, on a des gens qui attaquent, on a des gens qui agressent,
01:52:53 on a des gens qui volent, ce n'est pas du tout comme ça qu'on fait respecter la justice.
01:52:57 Mettre les deux en parallèle, c'est honteux.
01:52:59 On a des gens qui détestent la France et qui veulent la briser.
01:53:02 Moi, dans ma circonscription, il y a une mairie, la mairie de Famec,
01:53:05 qui a été complètement anéantie par 300 voyous.
01:53:08 Est-ce que vous croyez une seconde que c'est une demande de justice ? Non.
01:53:11 C'est une attaque en règle de la République et de la Nation.
01:53:13 Ça doit être condamné, condamné fermement. Il n'y a aucune éclatement.
01:53:16 On entendra certains... Excusez-moi, on donne la parole à tout le monde.
01:53:18 On entendra dans un instant le témoignage d'un policier, visage caché,
01:53:22 qui a été d'ailleurs interrogé par Sandra Buisson il y a de cela quelques heures,
01:53:27 et qui nous raconte son quotidien depuis maintenant,
01:53:30 depuis quatre nuits, cinq nuits désormais, avec ses tensions.
01:53:35 Ambroise Méjean, je rappelle que vous êtes responsable des jeunes avec Macron.
01:53:40 Quel regard vous portez sur les quatre derniers jours ?
01:53:43 Comment vous le décrivez ?
01:53:46 Je pense qu'il faut éviter de mélanger tous les sujets.
01:53:48 Effectivement, il y a d'un côté le décès de Nahel,
01:53:51 il y a la façon dont la justice doit agir pour traiter la façon dont le policier est intervenu,
01:53:58 et puis il y a ce qu'on voit depuis quatre jours, ces émeutes qui,
01:54:01 peut-être partaient-elles au départ d'un sentiment d'injustice,
01:54:04 qui aujourd'hui sont absolument inqualifiables et injustifiables.
01:54:07 Et expliquer aujourd'hui ces émeutes par ce qu'il s'est passé,
01:54:11 c'est excuser des choses qui sont inexcusables.
01:54:13 Je crois que le gouvernement et notre majorité sont extrêmement clairs sur le sujet.
01:54:17 Il faut une forme de fermeté, à la fois en soutien des forces de l'ordre,
01:54:20 qui sont mobilisées sur le terrain, et on remercie les 45 000 policiers et gendarmes
01:54:24 qui sont ce soir un peu partout déployés en France,
01:54:27 notamment dans les îles où c'est plus compliqué, à Lyon et à Marseille,
01:54:30 où c'était plus compliqué hier.
01:54:31 Et puis il faut aussi que la justice soit ferme,
01:54:33 notamment pour les mineurs qui sont présents ce soir,
01:54:35 et qu'un message clair soit envoyé, à la fois à ceux qui sont dehors,
01:54:38 mais aussi à leurs parents.
01:54:39 Parce que ceux qui sont dehors ce soir, s'ils pensent,
01:54:41 derrière qu'il y ait un message politique à envoyer, ils se trompent.
01:54:44 Mais je pense que dans l'immense majorité des cas, ce n'est même pas le sujet.
01:54:46 Quand vous regardez le compte-rendu des audiences qui ont eu lieu hier,
01:54:50 des gens qui ont comparu devant les tribunaux hier,
01:54:53 aucun ne fait mention du sujet Nael.
01:54:55 Ça n'est même pas le sujet.
01:54:56 Il y a une volonté simple de détruire et de casser,
01:54:59 et là, la réponse de l'État doit être exemplaire.
01:55:01 C'est déjà le cas.
01:55:02 J'aimerais le signaler, parce qu'on parle, on demande à ce qu'il y ait une forme de justice.
01:55:05 Elle a déjà eu lieu.
01:55:06 Il y a des jeunes qui ont été condamnés à de la prison ferme.
01:55:08 Il y a des jeunes qui ont volé,
01:55:10 qui ont été condamnés à plus d'une centaine d'heures de travail d'intérêt général.
01:55:13 Il y a des jeunes qui ont été condamnés à six mois de prison ferme,
01:55:15 avec mandat de dépôt pour des vols.
01:55:17 Et donc, nous sommes au travail avec le garde des Sceaux,
01:55:20 notamment, qui a fait une circulaire extrêmement dure sur le sujet,
01:55:23 pour que l'action reste impunie.
01:55:24 J'imagine, embrase mes gens, et c'est il y a la politique pénale,
01:55:28 mais bon, le résultat, c'est le juge qui décide à la fin.
01:55:31 Et j'imagine que vous avez vu également le communiqué du syndicat de la magistrature,
01:55:35 qui aujourd'hui, finalement, accuse le gouvernement de contourner la réalité,
01:55:42 c'est-à-dire qu'aujourd'hui, cette circulaire est un contre-feu
01:55:45 pour éviter de répondre à cette violence systémique dans la police.
01:55:50 Je crois que le syndicat de la magistrature n'a pas affaire politique,
01:55:52 et je pense qu'il serait bien avisé de donner des leçons à d'autres personnes
01:55:56 qu'au gouvernement qui a renforcé comme jamais les moyens de la justice.
01:55:59 Depuis 2017, c'est 40% de budget supplémentaire.
01:56:02 Et je note qu'il faut juger notre système judiciaire,
01:56:04 non pas sur les déclarations de certains, mais sur les actes,
01:56:06 et que depuis quelques jours, les résultats sont là,
01:56:09 puisque tous ceux qui ont été interpellés sont déférés quasiment immédiatement,
01:56:13 c'est la consigne qui a été passée par le garde des Sceaux.
01:56:15 Les parents qui sont dans une forme d'irresponsabilité ont été mis devant le fait accompli,
01:56:19 et sont aujourd'hui mis devant la justice,
01:56:22 et donc il y a une fermeté qui se traduit dans les actes.
01:56:25 Donc que ce syndicat ne soit pas content de ce qui est fait, c'est une chose,
01:56:31 mais cette capacité à mélanger les choses, je pense absolument inacceptable,
01:56:37 ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de sujet dans les quartiers,
01:56:39 ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de...
01:56:40 - Ces syndicats dans son communiqué, pardonnez-moi, embrase mes jambes,
01:56:43 mais c'est pour que les téléspectateurs comprennent,
01:56:45 le syndicat de la magistrature a publié hier un communiqué,
01:56:48 "Mort de Nahel et ce n'est pas à la justice d'éteindre une révolte",
01:56:51 il accuse le gouvernement, les syndicats de police, le chef de l'état d'éviter,
01:56:55 et là je les cite, "la question systémique que soulève en, une fois encore,
01:56:59 la mort d'un adolescent d'un quartier populaire sous les balles de la police".
01:57:04 - C'est honteux, c'est honteux, et ça en dit beaucoup,
01:57:06 ça en dit beaucoup de cette logique victimaire,
01:57:08 c'est-à-dire qu'aujourd'hui, on prend les voyous pour les victimes,
01:57:11 victime de la société, victime d'un quartier, victime d'une politique.
01:57:14 Non, un voyou est un voyou, les victimes ce sont ceux qui se font voyous,
01:57:17 ce sont ceux qui se font voler, qui se font attaquer,
01:57:19 ou qui se font lancer des cailloux à la figure.
01:57:22 - Qui habitent ces quartiers-là.
01:57:23 - Aujourd'hui, il y a des juges qui, par principe,
01:57:25 bien sûr, qui habitent aussi ces quartiers, évidemment,
01:57:28 qui sont les premières victimes, mais vous avez tout à fait raison de le dire,
01:57:31 et on parle aussi pour eux.
01:57:32 Aujourd'hui, ces juges, quand demain, ils vont avoir un voyou devant eux,
01:57:37 qu'est-ce qu'ils vont faire ? Ils vont le relâcher.
01:57:39 Bien sûr, certains juges se comporteront autrement,
01:57:42 mais il y a une forme de laxisme généralisé,
01:57:44 et qui ne touche pas que les juges.
01:57:46 Moi, j'aimerais, monsieur Méjean, vous rappeler quand même
01:57:48 que le premier à avoir joué avec la lumette s'appelle Emmanuel Macron.
01:57:53 Après le terrible drame de Nanterre, le président de la République a dit
01:57:57 que ce qui s'était passé de la part du policier était inexcusable,
01:58:01 comme s'il avait déjà le résultat de l'enquête avant qu'il soit béni.
01:58:04 - Vous considérez que c'est excusable ?
01:58:05 - Alors, avant de savoir, il a jugé le policier.
01:58:09 Et donc, forcément, il a envoyé un signal à des jeunes qui étaient,
01:58:12 finalement, révoltez-vous.
01:58:14 Un président de la République qui, en six ans, n'a jamais été capable
01:58:17 de couper les allocations familiales des parents de jeunes voyous,
01:58:21 qui n'a jamais été capable de faire arrêter les trafics de drogue
01:58:24 où des gamins de 15 ans gagnent plus que certaines personnes qui travaillent.
01:58:27 Bref, il a, par cynisme, par lâcheté ou par facilité,
01:58:32 laissé un écosystème se développer.
01:58:34 - Deux secondes. Avançons un tout petit peu.
01:58:36 Et je le disais tout à l'heure, dans un instant,
01:58:39 on va entendre le témoignage d'un policier
01:58:41 qui a subi cette violence sur le terrain
01:58:44 et qui est confronté à cette ultra-violence depuis maintenant cinq jours.
01:58:49 Mais avant cela, le terrain, puisque ce sont des images qui sont en direct
01:58:53 et on assiste à un contrôle de police,
01:58:56 on est loin des Champs-Elysées avec des groupes qui se sont formés
01:59:00 à aller un peu moins d'un kilomètre de l'Elysée, justement.
01:59:04 - Oui, même pas 500 mètres des Champs-Elysées,
01:59:08 dans une rue adjacente à la plus belle avenue du monde,
01:59:10 ce groupe de 100-200 jeunes qui s'est formé sur les Champs-Elysées
01:59:15 a vite été effectivement évacué de cette avenue.
01:59:18 Et là, ils ont été nassés dans cette rue parallèle.
01:59:22 Et à partir de là, effectivement, les forces de l'ordre
01:59:24 prennent un jeune par un jeune, une personne par une personne
01:59:28 et procèdent à la fouille complète des affaires de ces jeunes individus.
01:59:33 Donc là, vous le voyez, on est en train de fouiller les poches des jogging.
01:59:37 On demande aux rares filles qui composent ce groupe
01:59:41 d'ouvrir leur sac, leur sac à dos également.
01:59:44 Et ces personnes, une fois qu'elles ont été fouillées,
01:59:46 que rien n'a été retrouvé sur elles, sont totalement libres d'aller venir
01:59:51 et de repartir où elles veulent pour le moment.
01:59:53 Voilà, cela fait à peu près 10 minutes, un quart d'heure
01:59:56 que nous sommes ici à constater ces fouilles.
01:59:58 Au moment, on n'a pas constaté d'interpellation.
02:00:00 Et je vais quand même demander à mon collègue de vous montrer
02:00:02 ce camion de la police qui s'est positionné juste à côté.
02:00:05 Alors, je ne sais pas quel nom il porte, mais c'est un camion
02:00:08 avec des cellules à l'intérieur qui permet effectivement,
02:00:11 si jamais il trouve des objets contondants sur des individus,
02:00:15 de pouvoir directement les enfermer pour les emmener au poste de police.
02:00:18 Donc les fouilles se poursuivent ici, non loin des Champs-Elysées.
02:00:22 La situation est totalement sous contrôle, sous le contrôle des CRS,
02:00:26 de la gendarmerie et de la BRAVEM, surtout cette BRAVEM motorisée,
02:00:30 donc à moto, qui les a suivies pas à pas, mètre après mètre,
02:00:33 depuis les Champs-Elysées jusqu'à ici.
02:00:36 Et cette situation est totalement sous contrôle.
02:00:39 Regardez, par exemple, on demande à cette personne d'ouvrir sa gourde
02:00:42 pour véritablement se rendre compte de ce qu'il y a à l'intérieur,
02:00:45 vérifier s'il n'y a pas des produits inflammables,
02:00:47 parce qu'évidemment, c'est la crainte des autorités ici
02:00:50 que des produits inflammables circulent,
02:00:52 des produits qui pourraient évidemment déclencher des incendies,
02:00:55 des incendies de voiture comme on a connu ces derniers soirs.
02:00:57 D'ailleurs, un dernier point, des fouilles ont eu lieu,
02:01:00 des fouilles préventives ont eu lieu en amont de cette soirée
02:01:03 ici en plein cœur de la capitale,
02:01:05 et des produits inflammables de l'huile moteur, de l'essence
02:01:08 dans des bouteilles ont été trouvés sur certains individus,
02:01:11 mais également des coups de poing américains
02:01:13 et même des lances-pierres avec des billes en fer
02:01:16 qui ont été trouvées sur certains individus.
02:01:19 Donc voilà, ces fouilles-là pour l'heure ne donnent rien,
02:01:21 mais les forces de l'ordre prennent le soin de fouiller
02:01:24 chacun des individus de ce groupe en Cornacée
02:01:26 à 500 mètres des Champs-Elysées.
02:01:28 Merci beaucoup, et on reviendra vers vous dans une dizaine de minutes
02:01:32 alors qu'on voit actuellement les policiers multiplier les contrôles
02:01:37 et tenter de disperser ce groupe.
02:01:39 Revenons sur les sanctions, parce qu'effectivement,
02:01:42 les premières peines sont tombées, et c'est avec vous, Sandra Buisson,
02:01:45 que nous allons les voir.
02:01:46 Je rappelle ce chiffre d'interpellations.
02:01:48 Record hier soir, 1311 interpellations sur la quatrième nuit des meutes.
02:01:54 Effectivement, et Eric Ducon-Moretti s'est engagé à donner
02:01:57 un bilan au fur et à mesure des sanctions et de l'évolution
02:02:01 de la réponse pénale concernant les personnes arrêtées.
02:02:04 Peut-être qu'on va commencer par un exemple très concret.
02:02:07 Une avocate, qui était en comparution immédiate toute l'après-midi à Bobigny,
02:02:11 a dit que sur une vingtaine de prévenus,
02:02:13 en lien avec les événements récents suite à la mort de Nahel,
02:02:16 il n'y avait que des mandats de dépôt pendant cinq heures.
02:02:20 Quelques prévenus qui passaient entre les mailles du filet,
02:02:22 mais le message général semble clair, indique-t-elle.
02:02:25 Et puis, des journalistes du monde sont allés assister aux comparutions immédiates,
02:02:31 notamment hier à Nanterre, parlant de jeunes, majoritairement avec des casiers vierges,
02:02:36 qui étaient suspectés d'avoir participé aux violences, à des rébellions,
02:02:40 à des dégradations, qui reconnaissaient leur présence sur zone,
02:02:45 mais disaient que c'était un peu le hasard, qu'ils étaient venus par curiosité.
02:02:48 Des peines fermes ont été prononcées, avec mandat de dépôt pour certains,
02:02:53 un homme de 22 ans a pris six mois de prison ferme pour rébellion,
02:02:58 participation à un groupement, violence sur personne dépositaire de l'autorité publique.
02:03:03 Un homme de 22 ans, lui, a été condamné à quatre mois de prison ferme
02:03:09 et révocation d'un sursis de sept mois.
02:03:11 Il a visé un fonctionnaire de police avec des mortiers.
02:03:14 Le procureur a conclu la session de comparution immédiate,
02:03:18 qui vont durer tout le week-end, exceptionnellement,
02:03:20 en disant que les décisions sont aussi prises pour préserver un climat social.
02:03:25 Elles sont là pour punir et dissuader des jeunes d'aller dans les émeutes.
02:03:29 C'était important d'avoir ces précisions et c'est un fait extrêmement rare.
02:03:33 Donc des comparutions immédiates un dimanche.
02:03:36 On avait tout à l'heure Rudi Mana, et je me retourne vers vous une nouvelle fois,
02:03:40 Vincent de la Morandière, je rappelle que vous êtes avocat.
02:03:43 Rudi Mana, responsable syndical police à Marseille, qui disait
02:03:46 "hier il y avait tellement de monde que dans les commissariats,
02:03:50 les pièces de guéquine où sont gardées les cellules de garde à vue,
02:03:56 et bien dans ces cellules, les cellules étaient pleines.
02:03:59 Vous n'aviez jamais, par exemple, plaidé un dimanche pour des comparutions immédiates ?
02:04:04 Alors, effectivement, c'est exceptionnel puisque le dimanche,
02:04:07 on ne peut pas passer en comparution immédiate,
02:04:09 on passe en comparution préalable devant le juge des libertés
02:04:12 pour attendre l'audience de comparution immédiate
02:04:14 le dimanche, le vendredi ou le mardi, généralement.
02:04:16 Mais c'est vrai que les comparutions immédiates, d'une manière générale,
02:04:19 il faut le dire, finissent très tard, il y a beaucoup de monde,
02:04:22 et vous avez, c'est intuitif, ce n'est pas statistique,
02:04:24 mais environ quatre mandats de dépôt sur cinq.
02:04:26 C'est une justice, en fait, très rapide, très expéditive.
02:04:29 On pourrait même penser un petit peu que c'est une justice de classe,
02:04:32 il faut vraiment y aller pour s'en apercevoir,
02:04:34 mais par contre, on ne peut pas dire que ce soit une justice laxiste.
02:04:37 Il y a même des peines qui ont dépassé les 10 ans,
02:04:40 qui ont été prononcées en comparution immédiate.
02:04:42 Ça a marqué tous les avocats de la défense.
02:04:44 - Et des avocats s'étaient émus de ça, effectivement.
02:04:46 - Oui, effectivement.
02:04:48 Donc ce n'est pas du tout une justice qui manque de répression.
02:04:51 - Bon.
02:04:53 On est avec Bruno Bartocetti en direct.
02:04:55 Merci d'être avec nous.
02:04:56 Vous êtes porte-parole Unité SGP Sud.
02:04:59 Alors, nous restons sur ces images en direct à Paris,
02:05:02 mais on le sait, Bruno Bartocetti, il y a eu des tensions à Marseille,
02:05:06 avec 38 interpellations, et désormais,
02:05:09 dont trois en flagrant délit dans un tabac courjulien.
02:05:13 Des groupes tentent de se former principalement dans le centre
02:05:16 et à proximité des centres commerciaux du Grand littéral,
02:05:19 du Merlan et de la Bonnevenne, pour être très précis.
02:05:22 Mais il y a eu également, Bruno Bartocetti,
02:05:24 quelques tensions du côté de Nice, ville épargnée depuis 4 jours.
02:05:28 Est-ce que cette 5e nuit sera une nuit de chaos du côté de Nice ?
02:05:33 Rassurez-nous un peu, Bruno Bartocetti.
02:05:35 - Oui, alors j'ai envie de vous rassurer,
02:05:37 mais en même temps, je ne vais pas vous dire qu'aujourd'hui,
02:05:41 c'est très apaisé, en tout cas ce soir.
02:05:44 Nice, effectivement, je viens d'avoir quelques retours,
02:05:47 nous avons quelques tensions, c'est très tendu.
02:05:50 Marseille, vous avez évoqué le chiffre des interpellations,
02:05:53 il y en a moins qu'hier, moins d'interpellations qu'hier,
02:05:56 mais ça a été tout aussi tendu qu'hier en centre-ville de Marseille.
02:06:00 Donc, on va dire que ça n'a pas, ça ne s'est pas amplifié.
02:06:04 Nous sommes mieux structurés,
02:06:07 non pas que nous étions dans l'amateurisme hier,
02:06:10 mais mieux structurés parce que maintenant,
02:06:12 on arrive à comprendre bien sûr ce qui se passe.
02:06:14 Je reviens sur Marseille, si vous le permettez,
02:06:16 avec des jeunes qui s'en prennent aux magasins pour piller
02:06:20 et nous ne sommes pas dans l'affrontement pur et simple.
02:06:23 On le sait, on a compris que c'était un bon prétexte aussi
02:06:27 pour piller des magasins avec ce qui se passe depuis 3-4 jours à Marseille.
02:06:31 Et là, du coup, on arrive à mieux comprendre,
02:06:35 à mieux appréhender la volonté de ces jeunes
02:06:38 qui restent dans la provocation, l'affrontement certes,
02:06:41 mais aussi de piller des magasins.
02:06:43 Alors, sans rentrer dans la polémique également,
02:06:45 j'aimerais vous dire que si nous avons des interpellations
02:06:47 et s'il y a des comparitions immédiates, nous en sommes fort heureux.
02:06:51 Sachez qu'il y a aussi beaucoup de, on va dire,
02:06:55 d'interpellations qui restent sans issue.
02:06:58 Je ne dis pas que la justice ne fait pas son travail,
02:07:00 mais elle aussi, elle est très débordée.
02:07:02 Et pour beaucoup de jeunes, ils se sentent dans l'impunité,
02:07:05 mais c'est vrai qu'il faut arriver à se montrer beaucoup plus ferme.
02:07:08 Beaucoup plus ferme, ça ne doit pas être seulement des mots,
02:07:10 seulement des propos que l'on entend de l'exécutif
02:07:13 ou du ministre de la Justice.
02:07:15 Il faut aller beaucoup plus loin.
02:07:17 Je vous prends un exemple, si vous le permettez,
02:07:19 et que ça nous serve d'exemple,
02:07:21 parce que j'entends le ministre de la Justice qui dit
02:07:23 qu'on peut sanctionner en remontant sur les IP,
02:07:26 sur les réseaux sociaux justement,
02:07:28 tracer ces...
02:07:30 Comment dirais-je ?
02:07:32 C'est...
02:07:34 Excusez-moi, je suis un peu fatigué,
02:07:36 mais tout ce qui peut être véhiculé à travers ces réseaux sociaux,
02:07:39 qu'on continue le travail, notamment en matière de stup',
02:07:42 parce que nous sommes bien confrontés
02:07:44 à ce genre de difficultés à Marseille.
02:07:46 Donc voilà, j'aimerais vous rassurer,
02:07:48 effectivement, on maîtrise mieux les situations,
02:07:50 mais c'est quand même très compliqué.
02:07:52 Je pense à mes collègues qui sont aussi surchargés de travail,
02:07:55 fatigués, blessés.
02:07:57 C'est très dur pour eux, il faut qu'ils aient
02:07:59 vraiment aujourd'hui un soutien fort de l'État.
02:08:02 Si ça devait continuer, pourquoi pas ?
02:08:04 Sans tabou, parler d'état d'urgence,
02:08:06 mais espérons qu'on n'en arrive pas là.
02:08:08 Mais pour l'instant, c'est assez compliqué, je vous l'accorde.
02:08:10 Je le dis aux téléspectateurs,
02:08:12 et merci pour votre témoignage.
02:08:14 À gauche, vous avez donc des images en direct
02:08:16 de ces policiers qui sont non loin des Champs-Élysées,
02:08:21 qui sécurisent la zone.
02:08:23 À droite, ces images de tensions et d'interpellations d'individus.
02:08:28 Cette fois-ci, c'était en début de soirée à Marseille.
02:08:31 Une quarantaine de personnes ont donc été interpellées.
02:08:34 Il y en avait plus de 90 hier.
02:08:37 Ce que je vous propose à 23h27,
02:08:40 c'est d'entendre ce témoignage.
02:08:42 Témoignage que vous avez recueilli aujourd'hui,
02:08:44 chère Sandra Buisson.
02:08:46 Je rappelle que 328 policiers et gendarmes
02:08:49 ont été blessés ces 48 dernières heures.
02:08:52 Et parmi ces policiers, trois ont été blessés
02:08:56 par des tirs de fusil à grenailles.
02:08:58 Ça, c'est Grenade... Grenailles.
02:09:00 À Vaud-en-Velin, non loin de Lyon.
02:09:03 On va écouter ce témoignage de Marc.
02:09:06 Sa voix a été modifiée, je le dis aux téléspectateurs,
02:09:09 pour des raisons évidentes de sécurité.
02:09:12 Et vous ne verrez pas son visage.
02:09:14 - On a vécu des très intenses,
02:09:18 deux facteurs d'intensité.
02:09:20 C'était d'une part la violence extrême,
02:09:22 et d'autre part, la longueur de l'engagement.
02:09:26 On a dû être déployés pour protéger
02:09:29 les commerces et les institutions
02:09:31 pendant quasiment 14 heures.
02:09:33 Sans nous, sans aucune prétention,
02:09:35 les villes seraient un tas de cendres.
02:09:38 On a maintenu, avec la surnote au front,
02:09:42 l'intégrité de la République
02:09:44 et l'intégrité des commerces.
02:09:47 La masse de gens qui ont essayé de venir était telle
02:09:50 qu'on en interpelle 15, 20, 200, 400 ou 4000,
02:09:54 ça aurait été vivé l'océan à la petite cuillère
02:09:56 de la même manière.
02:09:57 Est-ce qu'on a la volonté politique
02:09:59 d'utiliser l'armement qu'on a ?
02:10:01 C'est une autre question.
02:10:02 Mais en tout cas, on a les moyens de surface,
02:10:04 on a des bons équipements.
02:10:05 On monte et on récupère une rue,
02:10:07 un pâté de boule d'or.
02:10:08 On les sécurise à la sueur de nos fronts.
02:10:10 Et quand c'est sécurisé,
02:10:12 on embarque dans nos camions vers un autre lieu,
02:10:14 qui est occupé par un autre groupe,
02:10:15 et ça recommence.
02:10:16 Franchement, je suis fier de mes collègues.
02:10:18 On a tenu la rue, je vous le dis.
02:10:21 On n'a pas sauvé tous les commerces,
02:10:23 on n'a pas pu faire des miracles,
02:10:25 mais on a géré et on va continuer à gérer,
02:10:28 je vous le dis.
02:10:29 On est en danger parce que, sur le plan moral,
02:10:31 on a un genou à terre.
02:10:32 Après 14 heures d'engagement non-stop,
02:10:35 et je peux vous dire que c'est hard
02:10:37 de trouver les ressources
02:10:38 pour avoir le discernement dans notre action.
02:10:41 Et on n'a pas le choix parce qu'on est seul.
02:10:43 Et on est seul sur le plan judiciaire,
02:10:45 ce qu'on fera lâcher si on se manque.
02:10:47 Et sur le plan administratif,
02:10:48 ce qu'on fera lâcher immédiatement tellement
02:10:50 que l'administration va nous balader dans le revers
02:10:53 et nous foutre en taule.
02:10:54 Alors évidemment, vous l'avez compris,
02:10:56 sa voix a été modifiée,
02:10:58 donc il fallait lire.
02:10:59 Mais un témoignage très fort lorsqu'il dit
02:11:01 "Sans nous, on aurait eu une France en cendre".
02:11:05 Autre témoignage, cette fois-ci,
02:11:06 de nos confrères du Parisien,
02:11:08 que vous avez peut-être lu aujourd'hui,
02:11:10 de Florent, 47 ans, il est brigadier à Orléans.
02:11:13 Il fait partie de ces 45 000 forces de l'ordre mobilisées.
02:11:16 Et voilà ce qu'il dit.
02:11:17 "Les émeutiers se relaient, ils se sont mieux équipés.
02:11:20 Les tirs de mortiers sont plus nombreux en 2005".
02:11:23 Et c'est ça qui est terrifiant.
02:11:24 Les casseurs cherchés à se confronter à nous,
02:11:27 là, ils veulent nous tuer.
02:11:29 Driss Etazoui, je me retourne vers vous,
02:11:31 vice-président, maire et banlieue.
02:11:34 Aujourd'hui, on a non pas des délinquants,
02:11:36 mais parfois des jeunes mineurs
02:11:39 qui sont prêts à casser du policier dans certaines zones.
02:11:43 Quelle réponse on peut apporter à cela ?
02:11:45 - Moi, j'ai d'abord une pensée pour l'ensemble des forces de l'ordre
02:11:49 qui sont déployées sur les territoires
02:11:51 où, effectivement, la tension est vive.
02:11:55 J'ai une nièce également qui est policière.
02:11:57 Je l'ai quasiment tous les jours.
02:11:59 Elle me dit la boule au ventre
02:12:01 quand elle va sur le théâtre des opérations,
02:12:03 la difficulté qui est la leur,
02:12:04 la problématique des effectifs.
02:12:05 On en a parlé aussi.
02:12:06 C'est une réalité.
02:12:07 Quand on l'entend par écran interposé,
02:12:09 on se dit que c'est peut-être un mythe,
02:12:10 mais quand vous avez des personnes qui y sont,
02:12:11 qui vous racontent,
02:12:12 vous dites qu'effectivement, c'est une réalité.
02:12:14 Je voulais leur dire tout le bien
02:12:16 que nous pensons les uns et les autres
02:12:18 puisque nous avons souvent dans nos quartiers,
02:12:20 et c'est là aussi une fracture,
02:12:21 c'est la fracture police-population
02:12:23 avec beaucoup de défiance,
02:12:25 avec beaucoup de malentendu,
02:12:26 avec beaucoup de maladresse,
02:12:27 parfois de la haine, comme on le voit là.
02:12:29 Il y a de la haine, effectivement,
02:12:30 il y a une volonté de blesser,
02:12:31 il y a une volonté de faire mal
02:12:32 de la part de ces émeutiers.
02:12:33 - Là, ils veulent nous tuer.
02:12:34 Voilà ce que dit le policier sur le terrain.
02:12:36 - Leur faire mal, les blesser, c'est ce qu'il dit.
02:12:37 - Mais ce n'est pas leur faire mal, les blesser.
02:12:39 Là, c'est son témoignage,
02:12:41 et peut-être soit qu'il se trompe,
02:12:42 soit qu'il interprète mal
02:12:43 ce qu'il a vécu sur le terrain,
02:12:45 mais lui, il ne dit pas ni blesser, ni faire mal,
02:12:48 il veut nous tuer.
02:12:49 - Moi, je ne suis pas dans la tête de ces jeunes-là.
02:12:51 Je regarde, comme vous, les images aujourd'hui.
02:12:53 - J'entends bien, bien sûr que c'est que vous n'êtes pas
02:12:54 dans la tête de ces jeunes-là, j'imagine bien.
02:12:56 J'espère ne pas avoir un criminel
02:12:59 en puissance sur le plateau.
02:13:01 Ce que je veux dire par là, c'est que
02:13:03 quelles solutions on peut apporter
02:13:05 lorsque, face à la police,
02:13:07 on n'a plus des délinquants, mais des criminels.
02:13:09 C'est bien ça que...
02:13:11 - Non, mais j'entends ce que vous dites.
02:13:13 Je viens de vous répondre et de vous dire
02:13:15 qu'effectivement, nous avons que nos forces de l'ordre,
02:13:18 qui est sans eux.
02:13:20 Quand il n'y a pas d'autres, c'est l'anarchie.
02:13:21 Heureusement qu'ils sont là.
02:13:22 Ils sont en difficulté.
02:13:24 Notre responsabilité, c'est de les soutenir.
02:13:25 Et d'ailleurs, le premier soutien,
02:13:26 ça devrait être celui de la classe politique.
02:13:28 On devrait avoir une unanimité
02:13:30 de la classe politique,
02:13:31 ce que nous n'avons pas, malheureusement,
02:13:33 pour le dire, vis-à-vis de ces policiers.
02:13:35 Ensuite, une fois qu'on a dit ça,
02:13:38 j'aimerais revenir, parce que ça me semble
02:13:40 comme être important aussi, pardon,
02:13:42 j'ai répondu partiellement à votre question,
02:13:43 mais sur les propos du député
02:13:45 du Rassemblement national.
02:13:46 Parce que c'est important que nos téléspectateurs le sachent.
02:13:48 Vous parlez d'assimilation tout à l'heure,
02:13:50 et vous parlez de la caisse d'allocation familiale
02:13:52 pour les parents...
02:13:54 - Donc là, vous faites un bon 20 minutes avant.
02:13:56 C'est un peu difficile pour les téléspectateurs qui...
02:13:58 - Il y a des choses que vous ne pouvez pas laisser passer.
02:14:00 - Non mais c'est un peu difficile pour les téléspectateurs
02:14:01 qui nous rejoignent à 23h30.
02:14:02 - Je pense qu'ils sont avec nous depuis le début,
02:14:03 les téléspectateurs, à mon avis.
02:14:04 - Bah écoutez, vous êtes meilleur expert politique
02:14:07 qu'expert médiatique.
02:14:08 Vous savez que les invités peuvent venir...
02:14:10 - Non, non, ils sont là.
02:14:11 - Ils viennent et s'en vont.
02:14:12 Bon, vous voulez réagir à un propos
02:14:14 qui a été tenu par Laurent Jacobelli
02:14:16 il y a 20 minutes. Allez-y.
02:14:17 - Vous me semblez être un député intelligent.
02:14:18 Vous voyez, vous avez quelqu'un en face de vous,
02:14:20 finalement, qui, comme vous,
02:14:22 alors même que j'ai pas le même patronyme,
02:14:24 n'est pas quelqu'un d'assimilé.
02:14:26 Vous maîtrisez l'oralité, je la maîtrise pas moi.
02:14:28 Vous avez l'amour du drapeau, je l'ai tout autant.
02:14:31 Nous sommes attachés à la République, l'un et l'autre.
02:14:33 Pourtant, je suis pas quelqu'un d'assimilé,
02:14:35 je sais pas ce que veut dire l'assimilation.
02:14:37 Si ça veut dire rompre les racines sur lesquelles
02:14:39 nous sommes assis pour pouvoir finalement
02:14:41 nous séparer d'une culture qui avait été la nôtre
02:14:43 et donc d'une mère patrie qui avait été la nôtre
02:14:45 pour épouser un père et seulement un père,
02:14:47 non, moi je suis riche de mes deux cultures.
02:14:50 Alors, je sais que ça vous pose une difficulté,
02:14:52 mais je me sens tout autant appartenant
02:14:54 à un pays qui m'a vu naître qu'à celui qui m'a vu grandir.
02:14:56 Sur la question de la caisse d'allocation familiale,
02:14:58 de supprimer, c'est une mesure qu'on entend souvent,
02:15:00 c'est aussi le refrain qu'on entend souvent.
02:15:02 Je sais pas si vous avez été élu local,
02:15:04 peut-être l'avez-vous été.
02:15:06 - Je considère que les députés...
02:15:08 - Oui, mais les députés aujourd'hui, avec les séconscriptions
02:15:10 qui sont, je suis pas certain qu'ils arrivent à accorder
02:15:12 suffisamment de temps pour les autonomes.
02:15:14 Et je termine là-dessus. Nous recevons des familles,
02:15:16 nous recevons des familles qui n'en peuvent plus,
02:15:18 des familles monoparentales, parce que dans nos quartiers,
02:15:20 aussi dans le territoire, vous le savez, nous avons
02:15:22 une concentration de familles monoparentales,
02:15:24 donc qui sont en difficulté, qui n'arrivent pas à assurer
02:15:26 l'éducation de leurs enfants, et leur éducation leur échappe.
02:15:28 Ces familles-là, pour un certain nombre,
02:15:30 eh bien, ils viennent nous voir et nous disent
02:15:32 qu'ils sont dépassés et qu'ils n'arrivent plus à assurer
02:15:34 l'éducation de leurs enfants, qu'ils ont même peur de leurs enfants.
02:15:36 Et cela, ce serait la double peine, monsieur le député.
02:15:38 Ca veut dire que si demain, à ces parents
02:15:40 qui n'en peuvent plus, qui sont dans l'incapacité
02:15:42 de faire le nécessaire et de porter l'éducation
02:15:44 de leurs enfants, vous leur dites "Eh bien, en plus,
02:15:46 on va vous supprimer une ressource
02:15:48 parce que vous n'êtes pas en capacité d'eux,
02:15:50 vous leur assurez la double peine. Donc, vous voyez, ces difficultés,
02:15:52 il faut faire preuve de discernement, et j'en ai terminé.
02:15:54 - Allez-y, Laurent Jacobelli. - Je vais vous répondre très vite.
02:15:56 Mon nom de famille, c'est Jacobelli, vous voyez, mes grands-parents sont venus en France,
02:15:58 ils n'étaient pas français, ils étaient italiens, ils se sont assimilés.
02:16:00 Ca veut dire quoi ? Ils se sont dit
02:16:02 "Ce pays m'accueille, je vais travailler, je vais payer mes impôts,
02:16:04 j'aime ce pays, je respecte le drapeau,
02:16:06 j'en parle la langue et j'en respecte les lois,
02:16:08 j'adhère au projet national, qui est le projet français.
02:16:10 Aujourd'hui, je vois des jeunes
02:16:12 qui s'enroulent dans des drapeaux qui ne sont pas le drapeau français,
02:16:14 qui disent "Nique la France"
02:16:16 et qui veulent mettre le feu
02:16:18 à tous les symboles de la République. Ce n'est pas ce que j'appelle
02:16:20 l'assimilation. Et moi, dans ma
02:16:22 circonscription, vous savez, c'est l'ancien bassin
02:16:24 sidérurgique, des familles monoparentales
02:16:26 où les gens ont du mal à joindre
02:16:28 les deux bouts, mais qui ne vivent pas dans certains quartiers,
02:16:30 eux vivent décemment, en respectant
02:16:32 les lois, en respectant les autres. Pour vous, ça n'est pas une excuse.
02:16:34 - Revenons, on aura le temps
02:16:36 de parler de politique
02:16:38 et de ces sujets-là, mais revenons
02:16:40 à ce qu'il se passe sur le terrain, alors qu'on a vu
02:16:42 une première charge de police
02:16:44 sur l'avenue des Champs-Elysées.
02:16:46 Qu'en est-il sur le terrain ?
02:16:48 - Ecoutez, ici, la situation
02:16:52 est tout aussi confusse que tout à l'heure.
02:16:54 Le groupe dont on vous a filmé,
02:16:56 dont on vous a expliqué la situation,
02:16:58 le groupe est maintenant
02:17:00 libre d'aller et venir, et ce groupe,
02:17:02 figurez-vous qu'il est retourné où ? Sur les Champs-Elysées.
02:17:04 Et donc, ce groupe-là, il est en train de redescendre
02:17:06 les Champs-Elysées, avec
02:17:08 les forces de l'ordre qui
02:17:10 les précèdent. On entend quelques
02:17:12 cris, alors ce ne sont pas
02:17:14 des effusions de joie, évidemment, mais peut-être
02:17:16 quelques cris d'excitation de
02:17:18 ces jeunes. Tous ont été fouillés,
02:17:20 visiblement, en tous les cas, c'est ce que l'on a constaté,
02:17:22 rien n'a été trouvé sur eux.
02:17:24 Il faut savoir que les fouilles sur les
02:17:26 garçons, sur les hommes, ont été effectuées, évidemment,
02:17:28 par des forces de l'ordre hommes,
02:17:30 et les femmes, les jeunes filles, également,
02:17:32 qui étaient présentes, ont été fouillées
02:17:34 par des femmes. Alors, tout est
02:17:36 effectivement bien respecté ici, mais ce groupe
02:17:38 de jeunes semble prendre la direction
02:17:40 du bas des Champs-Elysées. Où va-t-il
02:17:42 s'arrêter ? Que va-t-il faire ?
02:17:44 Nous l'ignorons à l'heure actuelle, mais ces jeunes,
02:17:46 effectivement, il y a,
02:17:48 allez, on va dire, 70%
02:17:50 d'hommes et
02:17:52 30% de femmes.
02:17:54 C'est un groupe majoritairement constitué
02:17:56 d'hommes, d'hommes vêtus
02:17:58 de noir, les visages
02:18:00 recouverts. Il n'y a pas de violence,
02:18:02 il n'y a pas de...
02:18:04 Oui, de violence, de tension particulière
02:18:06 ici, mais c'est un petit peu,
02:18:08 voilà, une situation confuse. Tout le monde
02:18:10 se suit, voilà, un petit peu
02:18:12 comme un nuage d'oiseau qui
02:18:14 semble se balader, ou le vent
02:18:16 semble l'émener. C'est en tout cas la situation
02:18:18 qui se passe depuis maintenant à peu près une dizaine de minutes
02:18:20 ici sur les Champs-Elysées. Eh bien, c'est important
02:18:22 d'avoir votre éclairage, parce que
02:18:24 à l'image, on
02:18:26 imaginait des premières tensions.
02:18:28 Parlons plus de confusion
02:18:30 sur ou autour des Champs-Elysées
02:18:32 plutôt que de tensions. Un grand merci,
02:18:34 on reviendra vers vous.
02:18:36 23h37, on a pu
02:18:38 entendre le témoignage de ce policier
02:18:40 qui est présent
02:18:42 comme 45 000 de ses
02:18:44 frères d'armes qui sont sur le terrain pour
02:18:46 protéger les rues de France.
02:18:48 328 ont été
02:18:50 blessés lors de ces 48 dernières
02:18:52 heures. En broise mégeant, vous aviez
02:18:54 ce policier qui disait, là,
02:18:56 ils veulent nous tuer désormais.
02:18:58 Ils ne veulent plus entrer en confrontation, etc.
02:19:00 Comment vous expliquez cette bascule
02:19:02 qui a été faite et qu'est-ce qu'on peut faire
02:19:04 aujourd'hui ? Je ne suis pas certain que ce soit
02:19:06 une bascule. Je pense qu'il y a une réalité qui
02:19:08 dure depuis un certain nombre d'années
02:19:10 qui n'est pas
02:19:12 forcément celle de ce conflit,
02:19:14 qui est celle d'une peu longue
02:19:16 durée qui explique ça. Je pense que
02:19:18 ce qu'on doit faire, c'est s'assurer que l'éducation
02:19:20 soit au niveau. On doit s'assurer aussi
02:19:22 que la justice, parce que dès lors qu'on arrive
02:19:24 à ce genre de
02:19:26 déclaration, c'est plus la justice que l'éducation
02:19:28 soit au rendez-vous et que la sécurité, évidemment,
02:19:30 le soit également. C'est les trois qui marchent ensemble et c'est
02:19:32 uniquement dans ce triptyque-là qu'on peut réussir.
02:19:34 Mais pour revenir sur ce qu'il disait, ce policier,
02:19:36 il était à Vaud-en-Velin, donc dans la région que je connais bien,
02:19:38 la région lyonnaise, il faut aussi
02:19:40 pour que ça se passe bien et pour que
02:19:42 les policiers puissent s'intervenir de manière efficace
02:19:44 que chacun soit dans ses responsabilités
02:19:46 et assume ses responsabilités.
02:19:48 On parlait de responsabilité politique tout à l'heure.
02:19:50 Aujourd'hui, il y a ceux qui jettent de l'huile sur le feu
02:19:52 avec beaucoup de négligence
02:19:54 et avec beaucoup d'indécence. C'est évidemment la France insoumise
02:19:56 qui refuse d'appeler au calme,
02:19:58 de condamner les violences et qui considère
02:20:00 qu'elle va gagner quelques points dans l'électorat
02:20:02 mais qui fait un calcul là
02:20:04 qui est assez dégueulasse. Et puis il y a ceux qui
02:20:06 non pas ne jettent de l'huile sur le feu mais refusent
02:20:08 d'éteindre l'incendie. Et là, je pense à certains élus locaux
02:20:10 et on parlait de la métropole lyonnaise,
02:20:12 le maire de Lyon par exemple, qui refuse
02:20:14 le déploiement de la police municipale
02:20:16 pour venir en aide à la police nationale,
02:20:18 qui refuse de confier à la police nationale
02:20:20 la possibilité d'utiliser les caméras de vidéosurveillance
02:20:22 pour suivre les événements en direct.
02:20:24 Vous voyez, ces gens qui
02:20:26 aujourd'hui ont des responsabilités politiques et qui ne sont pas
02:20:28 capables de soutenir nos forces de l'ordre, ils ont aujourd'hui
02:20:30 une responsabilité qui est bien plus grande
02:20:32 que tout ce qu'on peut dire depuis tout à l'heure.
02:20:34 - Vous parlez de Lyon, c'est la même chose
02:20:36 pour Grenoble. - Oui, bien sûr.
02:20:38 - On a un maire qui a été repris de volée
02:20:40 par les commerçants, vous souriez, mais parce que...
02:20:42 - Non mais parce que, enfin, je veux bien que...
02:20:44 - Il y ait une responsabilité. - Non mais que mon ami Macroniste,
02:20:46 je suis pas loin, je suis au MoDem, je suis centriste aussi,
02:20:48 je suis tout à fait d'accord avec vous et avec vous non plus.
02:20:50 La sécurité est une compétence régalienne.
02:20:52 - Pardonnez-moi, moi je... - Non mais la sécurité...
02:20:54 - Excusez-moi de vous couper,
02:20:56 vous n'avez pas besoin d'être d'accord
02:20:58 ou non avec moi, vous pouvez juste voir
02:21:00 ce qui s'est passé factuellement dans les rues de Grenoble.
02:21:02 Dans les rues de Grenoble, ce matin,
02:21:04 le maire a voulu
02:21:06 voir
02:21:08 les commerçants
02:21:10 qui ont vu leur devanture
02:21:12 et leur magasin pillé ou saccagé
02:21:14 et vous avez un des commerçants
02:21:16 qui a dit "je ne veux pas vous parler, monsieur Piolle,
02:21:18 je ne veux pas vous parler parce que...
02:21:20 et je vous remercie de nous avoir protégés hier".
02:21:22 C'est factuel. Après, vous en faites ce que vous voulez.
02:21:24 - Je vais vous dire, il appartient aux ministres
02:21:26 de l'intérieur de protéger les commerçants, de protéger
02:21:28 les biens et les personnes. Bah ouais, vous pouvez sourire,
02:21:30 mais factuellement, c'est ça.
02:21:32 C'est pas le maire. Alors je veux bien que le maire soit responsable
02:21:34 de tout et qu'il soit innocent de rien.
02:21:36 - Je sais pas ce que vous dites. - Mais c'est ça.
02:21:38 Le maire, vous pouvez lui demander de faire de la médiation,
02:21:40 vous pouvez lui demander de lui faire de la prévention spécialisée,
02:21:42 vous pouvez lui demander de mobiliser sur des scènes d'opération
02:21:44 comme celle-ci, sur des scènes d'opération comme celle-ci,
02:21:46 beaucoup moins. C'est pas le rôle de la police municipale.
02:21:48 Je suis désolé.
02:21:50 Mais la sécurité régalienne,
02:21:52 je suis désolé, monsieur l'animateur de cette table ronde,
02:21:54 c'est la responsabilité de l'Etat.
02:21:56 C'est une compétence régalienne.
02:21:58 On attend de l'Etat qui nous protège. Moi, le maire des Vreux,
02:22:00 aujourd'hui, a demandé, il a écrit au président de la République,
02:22:02 Guy Lefranc, il a dit "écoutez,
02:22:04 nos populations n'en peuvent plus, ils sont terrorisés,
02:22:06 ils sont exaspérés,
02:22:08 ils sont fatigués, il faut que vous envoyez l'armée,
02:22:10 mais l'idée c'est de ramener la tranquillité publique sur le quartier.
02:22:12 Je peux vous répondre précisément sur le sujet,
02:22:14 et j'ai pas dit que le maire était responsable du violence,
02:22:16 j'ai dit qu'il devait assumer ses responsabilités.
02:22:18 Quand vous dites que la police municipale,
02:22:20 et c'est quelque chose de très concret, qui est entendue,
02:22:22 je pense, sur le terrain, ne peut pas aider, c'est faux,
02:22:24 parce que la police municipale, comme ça a été expliqué tout à l'heure
02:22:26 sur les transferts de lieux entre les différents bâtiments,
02:22:28 peut aider à sécuriser... Je parle du maintien de l'ordre.
02:22:30 C'est pas ce que je dis, c'est ce que demande le ministère de l'Intérieur.
02:22:32 Quand le ministère de l'Intérieur demande au maire de Lune
02:22:34 de coopérer, de mettre à disposition la police municipale
02:22:36 et les caméras de vidéosurveillance, et qu'il refuse,
02:22:38 vous comprenez qu'il y a un enjeu problématique sur la capacité...
02:22:42 - C'est bon, on va représenter, toujours avec nous,
02:22:44 ce sera le même. - Et par ailleurs,
02:22:46 on a quand même des compagnies de CRS qui sont mobilisées.
02:22:49 Le maire de Lyon a fait justement cette demande,
02:22:51 comme le maire de Marseille, et les compagnies ont été déployées.
02:22:55 - Dites-moi si je me trompe, Sandra Buisson,
02:22:57 mais je crois qu'à Lyon, hier, au moment où il y a eu d'immenses tensions,
02:23:01 il aurait pu être proposé aux policiers municipaux
02:23:05 de soulager en quelque sorte les policiers nationaux
02:23:09 et de protéger certains bâtiments, ça n'a pas été fait.
02:23:12 Alors ça peut vous déranger, monsieur, mais bon, c'est factuel.
02:23:16 - Alors que ça a été fait... - Non, ce qui est factuel,
02:23:18 c'est que la police municipale, son rôle, c'est pas de maintien de l'ordre.
02:23:20 - Mais vous pouvez être l'avocat d'Eric Piolle ou du maire de Lyon,
02:23:24 il n'y a aucun problème. - Je suis l'avocat de ce qui est juste.
02:23:27 - Alors que ça a été fait à Givor, d'ailleurs,
02:23:30 ça a été... Voilà. Par exemple, à Givor,
02:23:33 ce sont toutes les forces de l'ordre, police, gendarmerie, police municipale,
02:23:36 qui sont restées dans la mairie pendant des heures
02:23:39 pour faire face aux coups de mortier, d'artifice.
02:23:42 Et effectivement, à Lyon, le général Darmanin a fustigé le choix de la mairie
02:23:47 de ne pas engager sa police municipale pour aider à la surveillance
02:23:51 de certains bâtiments pendant que les policiers, eux, seraient déchargés
02:23:53 pour pouvoir aller lutter contre les émeutiers.
02:23:55 - Là encore, c'est factuel. - Excusez-moi, et...
02:23:57 - Je vais vous donner la parole dans un instant, Michael,
02:23:59 comme il y a Bruno Bartossetti qui nous attend et qui écoutait attentivement.
02:24:04 D'ailleurs, Bruno Bartossetti, ce sera ma dernière question.
02:24:07 Je rappelle que vous êtes responsable syndical Sud, SGP Sud,
02:24:11 donc vous travaillez principalement à Nice.
02:24:15 Exalement, vous avez un regard sur ce qui se passe à Marseille.
02:24:17 Mais sur l'association, le travail qui peut y être fait d'un commun accord
02:24:22 entre la police municipale et la police nationale,
02:24:26 est-ce que vous partagez ce constat ?
02:24:28 C'est qu'à situation exceptionnelle, mesure d'urgence,
02:24:31 c'est-à-dire que la police nationale doit maintenir l'ordre,
02:24:34 mais à la police municipale de pouvoir soulager un peu ce travail-là.
02:24:39 - Soulager comment ?
02:24:40 - Oui, alors la police municipale, c'est bien professionnalisé
02:24:44 et d'une manière générale, il y a une coordination très sérieuse
02:24:47 entre la police nationale et la police municipale.
02:24:49 Mais ce qui est important de retenir, c'est que la police municipale
02:24:52 est sous le contrôle d'un maire.
02:24:53 Et là, je viens d'écouter toi sur votre plateau.
02:24:55 Finalement, on déferait le politique.
02:24:57 Et dans la police, que l'on soit flic national ou municipal, on en crève.
02:25:01 Et c'est pour ça qu'on en est là aujourd'hui dans notre société.
02:25:04 Parce que tout le monde veut se donner la bonne parole et avoir le dernier mot.
02:25:07 Et tout le monde a peut-être raison dans l'idéologie.
02:25:10 Mais nous, flics, on porte sur les épaules toute cette difficulté politique,
02:25:14 tout ce qu'on est en train de vivre dans notre société.
02:25:16 Et c'est pour cette raison que notre société en est là aujourd'hui.
02:25:19 On est en train d'en crever.
02:25:21 Et on n'a toujours pas compris, parce que ça fait 40 ans qu'on glisse
02:25:24 sur ces thèmes-là.
02:25:25 Et les politiques, quelles qu'elles soient, je m'adresse à tous,
02:25:28 même à l'exécutif qui a condamné un flic avant même qu'il soit jugé,
02:25:31 eh bien voilà où on en est 40 ans après.
02:25:33 On glisse, on glisse et on va continuer à glisser.
02:25:35 Et là, vous entendez ma colère, parce que c'est la colère de mes collègues
02:25:38 aujourd'hui qui est celle-ci sur le terrain.
02:25:40 Les flics sur le terrain aujourd'hui travaillent avec leurs familles
02:25:44 qui ont peur.
02:25:45 Et les flics sur le terrain sont en train de crever
02:25:47 de cette querelle politique qui n'apporte rien.
02:25:50 Alors je m'adresse, si vous me permettez, avec beaucoup d'humilité.
02:25:53 Alors je ne vois pas l'image sur le plateau, avec beaucoup de respect.
02:25:56 Je sais que c'est très dur d'être député,
02:25:58 j'imagine que c'est très dur d'être député, porte-parole de parti politique,
02:26:03 mais de grâce, faites tous un peu d'humilité,
02:26:05 mettez-vous bien d'accord, on a besoin de vous.
02:26:08 Et là, en ce moment, on n'a rien à foutre de vos querelles sur le plateau
02:26:11 concernant la politique de droite et de gauche.
02:26:13 Voilà où on en est aujourd'hui.
02:26:14 Flics sur le terrain aujourd'hui, c'est supporter tout ce qu'on entend
02:26:17 actuellement régulièrement sur vos plateaux.
02:26:20 Avec tout le respect que je vous dois, bien sûr,
02:26:22 et je vous remercie bien sûr CNews de nous permettre d'en exprimer,
02:26:25 parce que nous, syndicalistes, nous sommes neutres sur ce thème politique
02:26:29 et nous en supportons les conséquences.
02:26:31 Je vous remercie vraiment de m'avoir écouté sur ce thème-là.
02:26:34 – Bien écouté Bruno Partocetti, j'espère, j'espère que vous n'avez pas dit tout haut
02:26:39 ce que beaucoup de téléspectateurs pensent tout bas
02:26:42 en regardant cette séquence télévisuelle.
02:26:45 Pour être plus sérieux, on peut entendre votre colère
02:26:49 et on peut partager aussi cette incompréhension,
02:26:52 parfois même cette exaspération,
02:26:54 quand on a des responsables politiques sur un plateau,
02:26:56 c'est normal d'avoir des avis qui divergent,
02:26:58 mais face à une situation aussi grave,
02:27:00 est-il possible de trouver des points de concorde ?
02:27:03 Vous avez été tensé, monsieur le député, par…
02:27:07 – Non, non, j'ai fait la tournée…
02:27:08 – Mais pas que vous, monsieur Méjean…
02:27:10 – Ah non, il a parlé des députés.
02:27:11 – Non, non, non, il a dit tous les responsables politiques,
02:27:13 tous les responsables, même monsieur l'avocat qui parfois…
02:27:16 – J'ai fait aujourd'hui la tournée pour aller voir nos forces de l'ordre,
02:27:19 les encourager et leur dire qu'on tenait à eux
02:27:21 et je comprends cette exaspération, mais si on en est là aujourd'hui,
02:27:24 c'est essentiellement à cause d'une mauvaise politique
02:27:26 et c'est donc normal ce soir qu'on parle de politique,
02:27:28 une mauvaise politique judiciaire, une mauvaise politique des banlieues,
02:27:32 une mauvaise politique d'immigration,
02:27:34 on a aujourd'hui un président de la République
02:27:35 qui a l'air impuissant face à la situation,
02:27:37 on a une extrême gauche violente dans le verbe
02:27:39 et dans les incitations à la haine, notamment envers les policiers,
02:27:43 malheureusement c'est la politique qui nous a amené à cette situation
02:27:46 et c'est la politique qui nous en sauvera
02:27:48 et croyez-moi, nous avons là-dessus beaucoup de…
02:27:50 – Un dernier chiffre qui est important et qui vient de tomber,
02:27:54 121 interpellations au niveau national à 7 heures,
02:27:58 il y a eu 1311 interpellées la nuit dernière, c'était un record.
02:28:03 Alors ça, le 11311, on l'a eu ce matin…
02:28:06 – Oui, on l'a eu en milieu de matinée.
02:28:08 – Voilà, donc est-ce que c'est beaucoup, 121 interpellations à 23h47,
02:28:12 chers Sombra ?
02:28:13 – On peut dire que par rapport à la soirée d'hier,
02:28:15 effectivement c'est plus calme parce qu'à 7h6,
02:28:18 Marseille était déjà vraiment confrontée à des heures
02:28:22 et des violences particulièrement fortes à 7h
02:28:25 et puis il y avait aussi des violences conséquentes
02:28:28 et des pillages nombreux à Grenoble et à Lyon à la même heure,
02:28:31 alors que pour l'instant, on ne nous reporte pas
02:28:34 de difficultés particulières sur ces points de tension
02:28:38 qui étaient ceux d'hier soir.
02:28:40 – Michael Sadow, on va avancer un tout petit peu,
02:28:43 121 interpellations en France, restons sur ces images en direct
02:28:48 depuis les Champs-Elysées en sachant qu'il y a eu quelques tensions à Marseille,
02:28:52 mais je voulais revenir sur le communiqué d'une SAPOLIS,
02:28:56 parce que ce sont des gens de terrain, et voilà ce qu'il a pu dire,
02:28:59 ça a fait grand bruit hier, ils disent "maintenant ça suffit,
02:29:02 l'heure n'est pas à l'action syndicale mais au combat contre ces nuisibles,
02:29:05 face à ces hordes sauvages, demander le calme ne suffit plus,
02:29:09 il faut l'imposer, aujourd'hui les policiers sont en combat
02:29:13 car nous sommes en guerre".
02:29:15 Et c'est ce terme "guerre" qui a pu aussi perturber beaucoup de téléspectateurs,
02:29:19 beaucoup de Français, des responsables politiques,
02:29:21 qui en ont bien servi bien sûr, est-ce que cette notion de guerre,
02:29:25 alors que c'est en train de bouger sur le terrain, pardonnez-moi,
02:29:29 mais cette intervention et cette charge des forces de l'ordre
02:29:32 sur les Champs-Elysées avec le même objectif à chaque fois,
02:29:35 disperser les groupes qui se forment ou alors intervenir directement
02:29:40 pour éviter un pillage ? Restons sur cette image,
02:29:43 est-ce que nos équipes nous entendent ?
02:29:45 Si oui, est-ce qu'on peut faire un point sur la situation ?
02:29:48 Que se passe-t-il à cette heure-ci ?
02:29:52 - Écoutez, Eliott, il y a quelques instants, tout se passait très bien,
02:29:55 le groupe était redescendu des Champs-Elysées,
02:29:58 les forces de l'ordre l'avaient divisé en deux,
02:30:01 excusez-nous, on vient de courir un petit peu,
02:30:03 tout se passait très bien et d'un coup,
02:30:05 les forces de l'ordre se sont mises à courir très très rapidement,
02:30:08 des cris se sont fait entendre un petit peu plus bas
02:30:12 et à l'instant, les forces de l'ordre qui viennent de s'arrêter,
02:30:15 qui se redéploient à nouveau près de cette rue adjacente
02:30:19 avec un groupe de jeunes qui vient de prendre cette rue
02:30:23 et qui est donc au bout de cette rue, qui a donc quitté les Champs-Elysées.
02:30:28 On n'en sait pas plus pour le moment, les forces de l'ordre
02:30:30 si vous continuez de ratisser pour essayer de retrouver d'autres jeunes
02:30:34 qui auraient peut-être échappé au groupe principal.
02:30:37 - Reprenez votre souffle, bien sûr, et on reviendra vous voir
02:30:41 si ça, le travail des journalistes sur le terrain,
02:30:45 de suivre au plus près les forces de l'ordre,
02:30:49 parfois dans des conditions extrêmes, parfois sous la menace.
02:30:52 D'ailleurs, vous ne voyez pas le nom des journalistes qui sont sur le terrain,
02:30:57 de peur des représailles.
02:30:59 Normalement, les journalistes sont accompagnés de sécurité
02:31:03 parce que sans sécurité, il n'est pas possible de travailler.
02:31:05 C'est aussi ça, les conditions du direct.
02:31:09 Michael Sahin, je reviens vers vous.
02:31:11 Cinquième nuit sous haute sécurité, je ne vais pas parler de cinquième nuit,
02:31:14 des meutes pour l'instant parce que le bilan, on ne peut pas encore le faire
02:31:17 à 23h50, mais quel regard vous portez sur ce qu'il se passe ?
02:31:22 Est-ce qu'on peut parler de guerre comme le syndicat Unsa Police
02:31:27 peut être dans son communiqué ? Il parle de guérilla urbaine.
02:31:31 Je ne suis pas sûr que j'emploierais le terme de guerre,
02:31:35 mais en effet, les syndicats de police et même ceux qu'on a rencontrés
02:31:38 parfois sur ce plateau nous ont parlé de ces scènes de guérilla urbaine.
02:31:42 Et moi, je pense que la première des solutions passe par la répression,
02:31:46 pas par l'armée sur le terrain.
02:31:48 D'ailleurs, l'armée sur le terrain, il y a la gendarmerie
02:31:51 qui suffit de renfort, il y a la BRI, toutes les forces ont été déployées.
02:31:56 Je pense qu'il faut d'abord donner à la police les moyens matériels
02:32:00 de réprimer puisque chaque nuit qu'on laisse passer sans agir
02:32:05 avec une certaine forme de violence, puisqu'il y a de la violence en face,
02:32:08 ce sont des voitures brûlées en plus, ce sont des citoyens en plus
02:32:11 qui sont touchés, ce sont des commerces en plus qui sont pillés
02:32:13 et je pense que c'est du mal qui est produit.
02:32:15 Alors la police doit éviter ça sur notre sol.
02:32:18 Ensuite, je vais essayer d'écouter M. Bruno Bartaccetti
02:32:20 en essayant d'être le moins polémique possible
02:32:23 et en me référant aux sources judiciaires aussi qu'il y a sur ce plateau.
02:32:26 On en parlait tout à l'heure, quelle est la réponse pénale qui suit à ça
02:32:29 puisqu'en France, on sait qu'il y a 60 000 places de prison
02:32:32 pour 72 000 détenus.
02:32:34 Ça fait donc un taux de surpopulation carcérale de 120%.
02:32:38 Il me semble donc que si on veut apporter une réponse carcérale
02:32:42 à ceux qui ont commis les actes les plus graves,
02:32:44 il faudrait créer de nouvelles places de prison.
02:32:46 Est-ce qu'on se trompe en tenant ce genre de propos ?
02:32:48 J'ai l'impression que d'ailleurs la majorité, le président de la République
02:32:51 sont dans cette continuité, même si toutes les promesses n'ont pas été tenues
02:32:54 puisqu'il y avait 15 000 places de prison qui étaient promises en 2017
02:32:59 et qu'il n'en a réalisé que 2 000.
02:33:00 Il a renouvelé cette promesse et je m'en réjouis.
02:33:02 Est-ce qu'il n'y a pas un sujet sur le nombre de places de prison ?
02:33:05 Et je m'en adresse quand même aux autorités qui sont sur le plateau.
02:33:08 J'imagine que c'est pour embraser mes gens, évidemment.
02:33:12 Je pense qu'embraser mes gens, je peux vous répondre là-dessus.
02:33:15 C'est la majorité, mais c'était surtout pour Sandra Buisson
02:33:17 et l'avocat qui était à côté de moi.
02:33:19 Ah pardonnez-moi.
02:33:20 Peut-être avec des informations, est-ce qu'il ne faudrait pas
02:33:22 la prendre de prison supplémentaire pour apporter une réponse carcérale ?
02:33:25 Moi je n'ai pas d'avis sur la politique judiciaire.
02:33:27 Ce qu'il y a, c'est qu'il faut savoir si la réponse pénale ne passe que par la prison.
02:33:32 Ça c'est l'autre question en fait.
02:33:34 D'accord.
02:33:35 Si on veut apporter la réponse.
02:33:38 Apparemment oui.
02:33:39 Ce qu'il y a dans la rue, apparemment oui.
02:33:40 Dire à un jeune qui tabasse un flic et qui va aller effacer des tags
02:33:44 ou élever des chou-fleurs dans un champ, croyez-moi ça ne changera rien.
02:33:48 Il y a un moment où il faut montrer quelle est la limite.
02:33:50 Et la prison aide à montrer quelle est la limite.
02:33:52 Laurent Jacobi, pardonnez-moi.
02:33:54 Juste je vous coupe un instant.
02:33:55 Sandra Buisson a été prise au débrouille.
02:33:58 Elle ne demandait absolument pas de...
02:34:00 C'est pas vrai.
02:34:01 Franchement Laurent Jacobi.
02:34:05 Si vous...
02:34:06 Non mais, Michael, si ça continue, Bruno Bartossetti qui est à Nice maintenant
02:34:11 va venir et va vous dire vraiment les yeux dans les yeux ce qu'il en pense.
02:34:17 Le législateur a quand même prévu deux critères de fonction de la peine.
02:34:20 La peine c'est fait pour peiner.
02:34:22 D'abord c'est une sanction.
02:34:23 La peine c'est fait pour peiner.
02:34:24 Mais il y a aussi la peine sert à réinsérer.
02:34:27 Ça c'est le deuxième qu'il ne faut pas oublier.
02:34:28 Il y a le bracelet qui est quelque chose d'assez contraignant et assez dur
02:34:33 psychologiquement à vivre pour les gens qui le vivent.
02:34:35 Je ne crois pas.
02:34:37 Et là ce n'était pas vraiment sur le fond.
02:34:40 Et ce qu'il faut apporter c'est si on veut apporter une réponse carcérale,
02:34:43 il manque de place de prison en réalité.
02:34:45 Je rappelle ces chiffres pour la nuit dernière, une quatrième nuit de chaos.
02:34:50 1311 interpellations, 79 policiers et gendarmes blessés,
02:34:55 2560 incendies sur la voie publique, 1350 incendies de véhicules.
02:35:03 Mais il y avait également des bâtiments privés et publics qui ont été incendiés.
02:35:08 Vous avez 26 mairies, 24 écoles et 5 établissements privés.
02:35:13 C'est ce qui s'est passé notamment à Persan.
02:35:16 Je ne sais pas si vous avez vu, c'est une commune de 13 000 habitants
02:35:20 où la mairie a été incendiée hier.
02:35:23 Vous avez une population qui est complètement abasourdie.
02:35:25 Espérons vraiment et croisons les doigts pour que ça n'arrive pas.
02:35:29 Vous êtes député de Moselle.
02:35:30 Vous en Moselle, des mairies ont été attaquées, des écoles également ?
02:35:32 Oui, à Famec par exemple, la mairie a été complètement ravagée.
02:35:36 L'idée n'était pas de voler parce qu'il y avait des ordinateurs par terre,
02:35:38 un certain nombre de matériels qui ont été cassés.
02:35:40 La volonté était vraiment de faire mal.
02:35:42 C'était le symbole de la République qui a été attaqué.
02:35:46 Quand on parle de l'école, on parlait tout à l'heure d'assimilation.
02:35:48 C'est l'endroit où l'on apprend notre langue, où on donne une chance.
02:35:52 C'est pour ça que je crois que les Français en ont vraiment ras-le-bol.
02:35:55 Ils en ont vraiment ras-le-bol de la logique de l'excuse.
02:35:57 Ils en ont ras-le-bol de savoir que demain, c'est eux qui vont payer encore sur les impôts
02:36:00 la réfection de ces quartiers.
02:36:02 Ils en ont ras-le-bol qu'on leur dise à longueur de temps qu'ils n'en font pas assez.
02:36:05 Alors que la France est probablement le pays le plus généreux du monde.
02:36:07 Ils en ont ras-le-bol qu'on tape sur leur police.
02:36:09 Ils en ont ras-le-bol qu'il y ait une justice qui ne les protège pas.
02:36:12 Alors qu'elle est la première à leur tomber dessus dès qu'ils ont fait un excès de vitesse.
02:36:15 Et il y a un moment où il va falloir remettre les choses dans l'ordre.
02:36:18 Redire que l'ordre républicain, ce n'est pas une injure.
02:36:21 Que la sanction, ce n'est pas un défaut.
02:36:24 Et que l'autorité n'est pas un vice.
02:36:26 Tant qu'on ne remettra pas ces valeurs cardinales au centre de notre vie politique et publique,
02:36:30 plus rien ne sera possible.
02:36:32 Je tiens aussi à dire qu'un certain nombre d'élus ont toléré l'intolérable.
02:36:35 Ils ont toléré des trafics.
02:36:37 Ils ont toléré un certain nombre de communautarismes,
02:36:40 voire d'islamisation de certains quartiers à des buts électoraux, à des fins électorales.
02:36:44 - On y arrive. Vous me demandez quand est-ce que vous alliez parler d'islam dans ce débat.
02:36:47 - Non, d'islamisme, ce n'est pas la même chose. Je ne dis pas tout dans le même sac.
02:36:50 - Ou d'islamisation, mais bon, de manière de créer un peu d'amalgame entre les citoyens.
02:36:53 - Oui, certains l'ont accepté. Sauf que dans certains quartiers, c'est soit les diners, soit les grands frères.
02:36:58 - Non mais franchement, jusqu'à là, c'était bien. Il a fallu que vous dérapiez.
02:37:00 - Non, ce n'est pas un dérapage. J'assume ce que je dis.
02:37:02 - Non, franchement, ce n'est vraiment pas le sujet.
02:37:05 - Je me suis demandé par quel détour il va nous amener le sujet de l'islam dans le truc.
02:37:12 - Il n'a pas parlé d'islam, mais il s'est mis au point.
02:37:15 - Par certaines circonvolutions.
02:37:17 - Je n'ai pas eu l'air de jeter la confusion dans l'esprit de celles et ceux qui ont confondu.
02:37:20 - Je vais terminer. Vous m'avez coupé la parole fort publiquement. Je vais terminer.
02:37:24 - Pardon, j'étais un peu lourd. Il reste peut-être deux minutes de pari aussi.
02:37:27 - Je n'ai pas parlé d'islam. Je n'ai pas parlé d'islam. J'ai parlé d'islamisme.
02:37:30 - Et si vous ne faites pas la différence, c'est grave, moi je la fais.
02:37:33 - Il y a des français musulmans qui vivent en paix, sans gêner personne, sans rien demander,
02:37:38 - qui vivent leur religion chez eux tranquillement.
02:37:40 - Vous ne vous gênez pas trop, ceux-là ?
02:37:41 - Personne ne me gêne.
02:37:43 - Il y a ceux qui ont la volonté d'imposer un islam radical, c'est-à-dire politique,
02:37:47 - avec des règles de vie, avec des lois qui ne sont pas les nôtres.
02:37:50 - Mais ce n'est pas le sujet, ce soir.
02:37:51 - Mais ce n'est vraiment pas le sujet, ce soir.
02:37:52 - Mais non, parce que ce n'est pas ça, vous avez vu des banquiers en train de défiler ?
02:37:54 - Les quartiers qui sont là sont souvent tenus par des dealers, des socialistes, des céramiques.
02:37:59 - Il y a eu des prêches vendredi.
02:38:00 - Et certains élus ont fermé les yeux, si vous ne le voyez pas, vous êtes dans le dénu.
02:38:04 - Mais à un moment donné, je peux parler ?
02:38:05 - Vous êtes dans le dénu, dans la santé, je peux lui apporter la répartie.
02:38:07 - Deux secondes, non, attendez.
02:38:08 - Pourquoi ?
02:38:09 - Rien ne me gêne, sauf quand une personne s'exprime, on essaie de la couper,
02:38:14 - et qu'ensuite vous sous-entendez des choses qui sont mal saines.
02:38:16 - Ça ne me dérange absolument pas ce que vous voyez là.
02:38:18 - Non, ce qui me gêne, c'est le parti pris.
02:38:19 - Mais auquel parti pris ?
02:38:21 - J'ai le sentiment quand même qu'il y a un parti pris.
02:38:23 - Vous savez, il y avait un ministre de la Justice qui parlait de ce sentiment d'insécurité, on en voit le résultat.
02:38:29 - Ce qui ne serait pas intéressant, c'est qu'on puisse nous aussi prendre le temps de développer les idées qui sont les nôtres.
02:38:33 - Le parti pris de qui, monsieur ?
02:38:35 - Le vôtre, moi j'ai le sentiment qu'à chaque fois que j'essaie de faire une phrase, je suis aussi interrompu.
02:38:39 - Vous avez eu l'impression d'être coupé ce soir ?
02:38:40 - C'est le cas.
02:38:41 - Allez, prenez la parole, moi je vous donne la parole, parce que vous savez, souvent,
02:38:45 - Merci.
02:38:46 - Attendez deux secondes, s'il vous plaît.
02:38:47 - Merci.
02:38:48 - Souvent, vous savez, ça se passe bien pendant plusieurs heures, il y a parfois des nouveaux invités,
02:38:53 - Et puis, quand vient la fin de l'émission, il faut faire sa petite séquence, sa petite scène, pour ensuite la sortir,
02:38:59 - Et montrer ce qui a pu se passer. Je vous laisse la parole.
02:39:01 - Merci.
02:39:02 - Moi, en toute transparence, les gens sont les bienvenus sur le plateau.
02:39:05 - Donc, allez-y, vous souhaitez répondre à Laurent.
02:39:07 - Non seulement ils sont bienvenus, mais ils ont fait la démonstration, puisqu'on est là ce soir.
02:39:09 - Exactement.
02:39:10 - Et je vous en remercie. Vous savez, avant de venir sur votre plateau, on m'a dit "Oh là, c'est nous, tu sais, la ligne éditoriale".
02:39:14 - Et je leur ai dit justement, c'est là où il faut être, pour apporter la répartie.
02:39:18 - Je n'avais pas lancé ce qui allait être fait.
02:39:20 - Je vous le disais, donc, sur la question, Victor Hugo, qui soulignait l'importance de l'éducation, disait
02:39:24 - Vaut mieux créer une école, plutôt que faire ouvrir une prison.
02:39:30 - Et sur le sujet des prisons tout à l'heure, moi, j'insisterai beaucoup plus sur le côté éducatif.
02:39:35 - On l'a dit, restaurer le territoire parental, travailler sur la question de l'éducation,
02:39:39 - Parce qu'aujourd'hui, il y a un vrai déficit en matière d'éducation,
02:39:42 - Mais sur les questions de citoyenneté et d'identité, là-dessus, on peut se rejoindre, moi, j'ai pas de difficultés.
02:39:45 - Comment on fait nation ensemble ? Comment la promesse républicaine, elle s'applique pour toutes et pour tous ?
02:39:50 - Ça, ce sont des vrais sujets. Mais venir nous parler d'islamisation sur un sujet aussi important que celui-ci,
02:39:55 - Je trouve qu'on est complètement à côté, et que c'est vraiment pas le sujet du jour.
02:39:58 - Il nous reste une minute.
02:40:00 - J'en ai fini, oui, c'est tout.
02:40:01 - Mais attendez, et je vous ai coupé, monsieur ?
02:40:03 - Non.
02:40:04 - Vous avez été formidable.
02:40:05 - Et juste un conseil, n'écoutez pas les candiratons, n'écoutez pas les ragots.
02:40:10 - Par exemple, moi, on a pu sous-entendre que vous étiez proche des frères musulmans.
02:40:14 - Oui.
02:40:15 - Je n'y ai absolument pas cru, et vous êtes sur le point.
02:40:16 - Et moi, on m'a dit que vous étiez proche de l'extrême droite.
02:40:17 - Eh ben, vous voyez...
02:40:18 - Je n'y ai pas cru non plus.
02:40:19 - Eh ben, vous voyez, comme quoi, c'est incroyable.
02:40:21 - Comme quoi, nous sommes l'un et l'autre intelligents et suffisamment raisonnables pour pouvoir discuter ensemble.
02:40:24 - Bien sûr, bien sûr. Il nous reste 30 secondes. Je vais vous remercier.
02:40:29 - Je vais remercier toutes les équipes qui travaillent sur le terrain, et qui travaillent depuis maintenant plus de 5 jours,
02:40:34 - Pour offrir la meilleure information possible à nos téléspectateurs.
02:40:38 - Je vais remercier Sandra Buisson, qui a fait un marathon aujourd'hui.
02:40:42 - On poursuit un petit peu.
02:40:44 - Et qui va se poursuivre, parce que...
02:40:46 - On attend de voir comment se passe le début de nuit.
02:40:48 - Évidemment, l'antenne se poursuit jusqu'à 2h du matin, ce soir, sur CNews.
02:40:52 - C'est Olivier de Guéren-Flech qui va reprendre la main.
02:40:55 - Les Champs-Elysées, avec cette confusion, et j'ai l'impression qu'il y a un peu plus de monde à quasiment minuit pile.
02:41:04 - Oui, plus de monde, mais tout autant confus que tout à l'heure.
02:41:09 - C'est un jeu de va-et-vient avec les forces de l'ordre.
02:41:12 - Un coup, le groupe de jeunes qui s'est réuni, qui a répondu à l'appel relayé sur les réseaux sociaux.
02:41:18 - Ce groupe de jeunes remonte sur les Champs-Elysées, redescend, et s'indéende par les forces de l'ordre.
02:41:23 - Une partie de ces jeunes part dans les rues adjacentes, suivie par la BRAVEM.
02:41:26 - La BRAVEM, c'est évidemment la brigade de répression de l'action violente motorisée.
02:41:30 - C'est policiers à moto très mobiles qui, ce soir, ont montré leur efficacité.
02:41:35 - C'était le cas en début de soirée où ce groupe s'est formé sur les Champs-Elysées.
02:41:40 - Ce groupe a été nassé, a été invité à quitter les lieux.
02:41:43 - C'est à ce moment-là que le groupe a commencé à prendre la direction des rues adjacentes à la plus belle avenue du monde.
02:41:49 - C'est la BRAVEM qui les a stoppés, appuyés par la gendarmerie nationale.
02:41:55 - Et à ce moment-là, ce groupe a été nassé, et chacun des membres de ce groupe, une grosse centaine de jeunes,
02:42:01 - ont été fouillés un par un pour vérifier si certains portaient sur eux des objets dangereux, des objets inflammables.
02:42:09 - Les femmes, les hommes ont été obligés d'ouvrir leurs gourdes.
02:42:13 - Les forces de l'ordre ont dû sentir à l'intérieur pour vérifier s'il n'y avait pas de matière inflammable à l'intérieur.
02:42:21 - Devant nous, sous nos yeux, aucune interpellation n'a eu lieu, mais chacun des sacs à dos et des poches de ces groupes ont été fouillés.
02:42:29 - A l'heure actuelle, c'est toujours la confusion ici.

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