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Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE

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00:00:00 des populations civiles qui tuent des soldats,
00:00:04 qui tuent des civils,
00:00:06 c'est ce qui a choqué ici la population
00:00:09 et ce qui a créé un sentiment de peur dans le pays.
00:00:14 -Je suis abasourdi et même sonné.
00:00:17 C'est franchement, sincèrement choquant.
00:00:20 Pourtant, on est habitué ici à vivre...
00:00:22 On vit en état de guerre depuis des décennies,
00:00:25 donc on a l'habitude des attentats,
00:00:27 on a l'habitude des petites périodes.
00:00:30 Chaque année, on a une période d'une semaine ou deux
00:00:32 de conflits avec le djihad islamique
00:00:35 ou le Hamas, avec des centaines de roquettes
00:00:37 tirées sur la population civile.
00:00:39 Ce qu'on voudrait nous faire croire,
00:00:41 c'est qu'il y a des chars et des pierres,
00:00:44 mais c'est pas du tout ce qui se passe.
00:00:46 On a d'un côté une armée israélienne
00:00:48 et des civils israéliens,
00:00:50 et d'un côté un groupe terroriste,
00:00:52 des groupes terroristes,
00:00:54 qui tirent à l'aveugle sur les populations
00:00:57 et qui, là, ont franchi un pas supplémentaire
00:00:59 en venant carrément rentrer sur les terres,
00:01:02 kidnapper des gens dans leur maison.
00:01:05 Franchement, j'en ai pas les mots.
00:01:09 C'est une situation improbable.
00:01:12 -On n'est pas habitués à voir des bâtiments
00:01:14 à moitié détruits.
00:01:15 Avec la dernière roquette, ça a touché Florentine.
00:01:18 Je sais pas si on a vu ça sur vos images,
00:01:21 mais mes amis sur nos groupes WhatsApp
00:01:23 envoient des vidéos de chez eux où tout prend feu.
00:01:26 C'est totalement déconcertant.
00:01:27 C'est vrai qu'on a l'habitude de ces sirènes régulièrement,
00:01:31 on va dire, de...
00:01:32 De...
00:01:33 Et de se cacher.
00:01:34 Mais après, on se sent toujours protégés par le dôme de fer,
00:01:38 mais là, c'est surtout le fait qu'ils soient sur notre territoire
00:01:41 qui m'angoisse. On a toujours l'habitude d'avoir ces sirènes,
00:01:45 mais pas autant.
00:01:46 Et c'est surtout le fait qu'ils aient pris un otage des gens,
00:01:49 qu'ils aient tués...
00:01:50 Toutes ces vidéos qui sont sur Télégram,
00:01:53 qui font peur à voir,
00:01:54 et en fait, on est en boucle.
00:01:56 -Bonsoir à tous. Bienvenue dans "Soixinfo".
00:01:59 Nous sommes ensemble jusqu'à minuit.
00:02:01 Émission, vous vous en doutez, essentiellement consacrée
00:02:04 aux événements en Israël.
00:02:06 Israël et la bande de Gaza, de nouveau en guerre,
00:02:09 après une offensive surprise des terroristes du Hamas.
00:02:12 Une offensive incomparable avec les précédentes
00:02:15 au lendemain du 50e anniversaire de la guerre de Kipour.
00:02:18 Plus de 200 roquettes, de façon incessante,
00:02:21 ont été lancées depuis Gaza sur Israël.
00:02:23 Dans le même temps, des dizaines de terroristes
00:02:26 ont infiltré le territoire palestinien.
00:02:28 Pour l'heure, on dénombre au moins 70 morts,
00:02:31 même si les sources sur place parlent désormais
00:02:34 de plus d'une centaine de morts,
00:02:35 des centaines de blessés également.
00:02:38 Des civils israéliens ont été pris en otage.
00:02:40 "Nous sommes en guerre et nous allons gagner",
00:02:43 affirme le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.
00:02:46 Les troupes israéliennes qui restent engagées
00:02:49 dans des combats en 22 endroits,
00:02:51 sont en défermement par la communauté internationale.
00:02:54 On y reviendra largement ce soir.
00:02:56 On développera toutes les interrogations
00:02:59 qui se posent également avec, autour de ce plateau,
00:03:02 Valérie Pérez-Enouchi, journaliste.
00:03:04 Bonsoir. -Bonsoir.
00:03:06 -Vous êtes journaliste.
00:03:07 Vous vivez entre Tel Aviv et Paris.
00:03:09 A vos côtés, Gideon Kouts. Bonjour.
00:03:12 Vous êtes correspondant Radio Diffusion Israël.
00:03:14 Gérard Vespière, merci d'être resté ce soir géopolitologue
00:03:18 pour nous éclairer sur les enjeux
00:03:20 qui se jouent désormais.
00:03:22 Raphaël Stainville, rédacteur en chef.
00:03:24 GDD est également avec nous.
00:03:26 Et Denis Deschamps,
00:03:27 analyste conférencier, géopolitologue également.
00:03:30 Merci d'être avec nous ce soir
00:03:32 pour nous éclairer, pour décrypter
00:03:34 cette actualité, donc, ce matin.
00:03:36 Des terroristes, je vous le disais,
00:03:39 se sont infiltrés sur le territoire israélien.
00:03:41 Dans le même temps, des centaines de requêtes
00:03:44 étaient tirées de manière incessante depuis Gaza.
00:03:47 Une violence aveugle,
00:03:49 officiellement 70 morts,
00:03:50 même si on parle d'un nombre beaucoup plus élevé
00:03:53 à 7 heures sur place.
00:03:54 Une attaque, je vous le disais,
00:03:56 revendiquée par le groupe terroriste du Hamas.
00:03:59 Des soldats sont pris en otage.
00:04:01 L'état d'urgence civil a été déclaré dans tout le pays.
00:04:04 On fait un retour sur les faits avec Célia Gruyère.
00:04:07 On retrouvera, comme tout au long de la soirée,
00:04:09 des témoins sur place qui nous raconteront
00:04:12 ce qu'ils vivent en ce moment même.
00:04:14 On voit ce sujet de Célia Gruyère.
00:04:17 ...
00:04:19 -Des requêtes tirées ce samedi matin
00:04:21 depuis la bande de Gaza vers Israël.
00:04:23 La branche armée du Hamas a annoncé avoir déclenché
00:04:26 l'opération "déluge d'Al-Aqsa" et tiré 5000 requêtes
00:04:29 sur plusieurs villes du pays, dont Jérusalem.
00:04:32 Pour le Premier ministre israélien, le Hamas a déclaré la guerre.
00:04:36 -Citoyens d'Israël, nous sommes en guerre,
00:04:38 non pas dans le cadre d'une opération ou d'une ronde,
00:04:41 mais en guerre.
00:04:42 L'ennemi payera un prix sans précédent.
00:04:45 En attendant, j'appelle les citoyens d'Israël
00:04:47 à se conformer strictement aux directives de l'armée
00:04:50 et au commandement du front intérieur.
00:04:52 Nous sommes en guerre et nous la gagnerons.
00:04:55 -Le chef du Kogad s'est également exprimé.
00:04:59 -On retient cela également ce soir, en tout cas,
00:05:02 une nuit qui va s'annoncer très compliquée.
00:05:05 -Oui, on le pense,
00:05:08 parce que l'armée a commencé de salle,
00:05:11 a commencé à frapper de manière chirurgique
00:05:14 dans certains points dans la bande de Gaza.
00:05:16 Et évidemment, il y a eu des roquettes.
00:05:19 On est tous tendus, là.
00:05:21 Vous savez, j'essaie de vous transmettre un peu
00:05:24 ce que l'on ressent, mais à chaque instant,
00:05:26 il peut y avoir une alerte, et à chaque instant,
00:05:29 vous savez, on a cette impression qu'il va falloir aller
00:05:31 dans nos abris.
00:05:32 Donc, en fait, ce qui arrive, c'est qu'on s'attend à une nuit
00:05:35 qui va être tendue, et pas qu'une nuit, je le dis sincèrement,
00:05:38 parce qu'on va avoir besoin d'une opération de fond
00:05:41 pour nettoyer la bande de Gaza.
00:05:44 Je n'ai pas d'autres mots.
00:05:45 Et pour mettre fin à tous ces actes terroristes
00:05:48 qui, je dirais, depuis plusieurs décennies,
00:05:51 empêchent une vie normale en Israël.
00:05:53 Donc, on espère vraiment que cela va se concrétiser,
00:05:57 mais le prix va être lourd, malheureusement.
00:05:59 -Avant de vous libérer, professeur,
00:06:01 vous nous l'expliquez.
00:06:02 Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que les alertes
00:06:04 sont incessantes depuis ce matin ?
00:06:06 -Plus ou moins. Ça dépend où vous habitez.
00:06:10 Si vous habitez vraiment proche de la bande de Gaza,
00:06:12 c'est vraiment incessant.
00:06:13 Dans la région centre, on a eu énormément d'alertes ce matin.
00:06:16 Après, il y avait une accalmie cet après-midi,
00:06:19 et cette soirée, c'est reparti.
00:06:21 On parle de milliers de roquettes qui sont tirées sur Israël.
00:06:24 2 000, 3 000, 4 000 roquettes, on ne les compte plus.
00:06:28 Et donc, tout ça, ça veut dire que vraiment,
00:06:30 on est vraiment en danger, entre guillemets,
00:06:34 bien qu'on a le dôme de fer,
00:06:36 mais il y a eu ce soir des blessés, des blessés graves
00:06:39 qui ont été touchés par ces roquettes.
00:06:41 -Un grand merci, professeur Cohen.
00:06:45 Autour de ce plateau, nous vous disons tout notre courage
00:06:48 pour cette nuit qui vient, et un grand merci d'avoir témoigné,
00:06:50 de nous faire partager ce que vous vivez en ce moment même,
00:06:54 donc, à Tel Aviv.
00:06:55 Merci, professeur Cyril Cohen, d'avoir été avec nous.
00:06:57 Valérie Pérez-Enouchi, premier constat, peut-être, ce soir.
00:07:00 Plusieurs éléments donnent à cette attaque un caractère inédit,
00:07:03 au fond, en tout cas, incomparable
00:07:06 avec les dernières confrontations entre le Hamas et Israël.
00:07:10 -Oui, alors, c'est vrai qu'on est habitués à vivre comme ça.
00:07:12 Quand on habite en Israël, on sait qu'il va y avoir des attaques,
00:07:16 qu'il va y avoir des roquettes qui vont tomber,
00:07:19 même maintenant, même si on habite à Tel Aviv,
00:07:22 ce qui était rare avant, puisque c'était plus sur les localités
00:07:25 qui étaient vraiment frontalières à Gaza,
00:07:27 où on était finalement beaucoup plus exposés
00:07:32 à ce genre de problème.
00:07:33 Maintenant, même à Tel Aviv, dans le centre du pays,
00:07:35 on reçoit des roquettes, on sait comment aller dans les abris,
00:07:38 les enfants sont habitués, en cas d'alerte,
00:07:40 même dans les écoles, à aller dans les abris.
00:07:43 J'ai envie de dire que c'est triste, mais c'est comme ça qu'on vit.
00:07:46 Mais aujourd'hui, c'est différent.
00:07:48 Ce qui se passe, c'est complètement différent.
00:07:50 Parce que si vous voulez, quand on sait qu'il y a des femmes
00:07:53 et des enfants qui sont à l'intérieur de l'enclave de Gaza
00:07:56 et qui sont détenus par le Hamas,
00:07:58 la vraie question, c'est de se dire comment on va les récupérer.
00:08:01 Vous savez, c'est tous nos enfants.
00:08:03 Ça aurait pu arriver aux miens en allant à l'école,
00:08:06 ça aurait pu arriver aux miens en allant jouer au football
00:08:11 au parc d'à côté.
00:08:13 Et on se dit que ça, c'est vraiment l'interrogation.
00:08:15 Comment ils vont faire ?
00:08:16 Potentiellement, on sait que pour récupérer des otages,
00:08:19 il faut donner des prisonniers.
00:08:22 On sait qu'il y a environ 10 000 prisonniers palestiniens
00:08:25 en Israël, et je sais qu'Israël fera tout
00:08:27 pour récupérer ces otages.
00:08:29 Mais en attendant, il y a vraiment un problème à Gaza.
00:08:32 Parce que ce problème-là, on ne l'a pas vu venir.
00:08:35 -Oui, effectivement. Est-ce qu'un tel scénario,
00:08:38 comme celui que nous vivons aujourd'hui,
00:08:40 finalement, il était dans votre tête ?
00:08:42 Est-ce que c'était quelque chose qui pouvait arriver, selon vous,
00:08:45 ou ça a été vraiment la surprise la plus totale ?
00:08:48 -Je ne vois pas comment ça peut être une surprise la plus totale.
00:08:51 On a des infiltrés, on a des drones,
00:08:54 on a des corridors, on sait exactement comment ça se passe.
00:08:57 Il y a un fait qui m'a un peu surprise cette semaine,
00:09:00 et on n'en a pas trop parlé, au Liban,
00:09:02 il y a différentes milices qui se sont rencontrées cette semaine,
00:09:06 donc ils préparaient quelque chose.
00:09:08 Alors peut-être que ce qui s'est passé avec l'armée,
00:09:11 c'est qu'ils n'ont peut-être pas mesuré potentiellement
00:09:14 quand l'attaque allait être possible.
00:09:17 En tout cas, elle est arrivée minuceusement préparée,
00:09:21 puisqu'on est effectivement environ 50 ans,
00:09:23 quasiment à la même date que la guerre de Kipour.
00:09:26 C'est une attaque surprise, exactement pareille
00:09:29 que la guerre de Kipour.
00:09:30 -Cette fois-ci, une fête joyeuse.
00:09:32 -Une fête joyeuse, parce qu'on est à Shabbat de Simchat Torah,
00:09:36 mais c'était quand même une fête religieuse importante,
00:09:39 et c'est vrai que ça nous rappelle cette période,
00:09:41 et on se dit qu'on est 50 ans plus tard,
00:09:44 et les problèmes ne sont pas réglés,
00:09:46 et ça nous interroge, en fait.
00:09:48 Comment faut-il régler ce problème ?
00:09:51 Quelles sont les possibilités
00:09:55 pour arriver à une stabilité dans cette région ?
00:09:58 -C'est vrai qu'il y a cette 1re interrogation,
00:10:00 Gérard Verspierre, cette surprise de l'attaque,
00:10:03 un service de renseignement qui n'a rien vu.
00:10:05 Comment peut-on le comprendre ?
00:10:07 Il y aura une enquête qui va être menée, bien évidemment,
00:10:10 mais est-ce qu'on peut avoir quelques éléments
00:10:13 de compréhension, ce soir ? Il est encore trop tôt.
00:10:15 -Alors, est-ce qu'il y a une différence
00:10:18 entre ne rien voir et ne pas savoir interpréter ce qu'on voit ?
00:10:25 Vous voyez le parallèle avec l'Ukraine.
00:10:28 On a vu et on n'a pas voulu interpréter,
00:10:31 sauf Washington.
00:10:33 Donc on voit des signaux,
00:10:34 mais on nie la réalité
00:10:38 ou la probabilité
00:10:40 que, effectivement, ça va aboutir à un conflit.
00:10:42 Donc est-ce que les services, effectivement,
00:10:45 de sécurité extérieure et intérieure
00:10:48 ont été défaillants dans la perception
00:10:50 ou dans l'interprétation de ce qu'ils ont reçu ?
00:10:53 -Ça, il y a une étude...
00:10:55 -Quelle est votre analyse, justement,
00:10:58 par rapport à cette interprétation ou non
00:11:00 de ce qui pouvait arriver ?
00:11:02 -Oui, écoutez, ce qui est arrivé,
00:11:05 apparemment, c'est que...
00:11:07 Il ne s'agit pas de services de sécurité extérieure
00:11:10 qui ne s'occupent pas de Gaza,
00:11:12 mais plutôt intérieure,
00:11:14 qui s'occupent de la banque de Gaza,
00:11:16 et les services de renseignement de l'armée
00:11:19 qui ont été défaillants cette fois.
00:11:22 Et il paraît, là, de mon source,
00:11:25 qu'ils disent que l'interprétation
00:11:29 de l'armée qui a été soumise au gouvernement,
00:11:32 c'est ce qu'on dit au gouvernement,
00:11:34 était erronée, comme quoi le vrai danger
00:11:37 se trouve sur le territoire dite occupé,
00:11:43 là-bas, le JdL Samarit, etc.,
00:11:45 enfin, au centre, là où l'autorité palestinienne
00:11:48 dirige les affaires avec les Israéliens,
00:11:51 et pas, cette fois, du côté des Gazas.
00:11:55 Et les résultats en étaient probablement désastreux
00:12:00 parce qu'il y avait un redéploiement
00:12:03 des unités de l'armée israélienne,
00:12:05 qui sont normalement censées être dans le sud,
00:12:09 vers le JdL Samarit, vers le territoire.
00:12:14 Occupé ou libéré, ça dépend de l'interprétation.
00:12:18 Et là, ce qui s'est passé, c'est que ce matin,
00:12:24 il n'y avait pas assez de soldats
00:12:27 pour répondre à cette attaque dans cette région-là.
00:12:32 Donc là, il s'agit quand même,
00:12:34 50 ans après la guerre d'Iqibour,
00:12:36 d'un drame qui peut être imputé.
00:12:43 Donc, on ne sait pas encore à qui,
00:12:47 mais probablement, il y aura, comme on a dit,
00:12:49 une commission d'enquête, etc.
00:12:51 Mais pour l'instant, il faut dire que l'état d'esprit
00:12:56 est à l'unité, à l'union.
00:12:59 On ne sait pas encore s'il y aura un gouvernement
00:13:02 d'union nationale dans le style de la guerre de 1967,
00:13:06 parce que chacun voit ça de notre côté.
00:13:11 Et bien sûr, il y a le problème des ministres
00:13:14 qui ne sont pas voulus par l'opposition.
00:13:17 M. Smotric et Ben-Gvir,
00:13:20 qui représentent, en l'essence israélien,
00:13:24 l'extrême droite ou les intégristes,
00:13:27 de ce point de vue, ce n'est pas sûr ce qui va se passer.
00:13:31 Ce qui est sûr, c'est que l'opposition
00:13:35 va joindre le gouvernement dans les prochains jours
00:13:38 ou les prochaines semaines,
00:13:39 quand il y aura la suite terrestre de ce qui se passe aujourd'hui,
00:13:43 ce qui est presque évident que ça aura lieu.
00:13:46 Et... Dès l'extérieur ou de l'intérieur.
00:13:48 -Et on verra, à priori,
00:13:51 une chose est sûre, c'est que ça va durer,
00:13:53 et cette faillite ou pas du service de renseignement,
00:13:56 on aura l'occasion d'y revenir tout au long de cette soirée.
00:13:59 Avant qu'on n'entende le chargé d'affaires d'Israël en France,
00:14:03 Raphaël Morab, il s'exprimait sur nos trentaines cet après-midi.
00:14:06 Écoutez-le.
00:14:07 -Les Palestiniens, ni même les Gazaouites,
00:14:13 ne sont pas nos ennemis.
00:14:14 Le problème, c'est le terrorisme.
00:14:15 C'est les organisations qui vont dans cette direction
00:14:20 de détruire Israël,
00:14:22 car leur seul but, c'est d'anéantir l'existence même d'Israël.
00:14:26 Donc c'est ça, la source du problème,
00:14:29 et qu'il va falloir traiter plus tard,
00:14:32 après que les combats sur place seront terminés.
00:14:35 -Valérie Pérez-Enouch, ce qui est intéressant,
00:14:37 c'est que l'ennemi est clairement désigné,
00:14:40 le groupe terroriste Hamas, ce soir.
00:14:42 Les Palestiniens et les Gazaouites ne sont pas nos ennemis.
00:14:45 Vous disiez sur notre antenne le chargé d'affaires d'Israël,
00:14:48 Raphaël Moura.
00:14:49 Il y a une vie, aujourd'hui, possible,
00:14:51 dans la vraie vie, dans la société,
00:14:54 avec les Gazaouites, les Palestiniens ?
00:14:56 -Évidemment.
00:14:58 Évidemment. Il ne faut pas confondre les Palestiniens et le Hamas.
00:15:02 Les Palestiniens souffrent, justement,
00:15:04 de ce pouvoir du Hamas au sein de l'enclave de Gaza.
00:15:07 Et aujourd'hui, je crois que même si ça a duré longtemps,
00:15:12 il est temps, maintenant, d'éradiquer ce problème.
00:15:16 Ce sont des terroristes
00:15:17 qui prennent des humains comme des bombes humaines.
00:15:20 Et aujourd'hui, oui,
00:15:22 il s'agit de remettre l'autorité palestinienne à Gaza
00:15:25 et de faire en sorte que la vie se passe mieux.
00:15:28 Mais évidemment que la vie est possible
00:15:30 entre Israéliens et Palestiniens.
00:15:32 Je tourne énormément en Israël, dans les territoires.
00:15:35 J'étais encore la semaine dernière à Jéricho.
00:15:38 J'ai déjeuné avec eux.
00:15:40 Je suis rentrée avec une plaque d'immatriculation israélienne,
00:15:43 avec ma voiture, et ça s'est extrêmement bien passé.
00:15:46 Quand vous travaillez à Yafo, où il y a une forte communauté arabe,
00:15:49 juifs, arabes et chrétiens vivent ensemble.
00:15:52 C'est la vérité du terrain.
00:15:54 On a des amis qui sont Palestiniens.
00:15:57 Il ne s'agit pas des Palestiniens et des Israéliens.
00:16:00 Il s'agit d'un groupe terroriste, le Hamas.
00:16:03 C'est ça, l'ennemi.
00:16:04 Il faut faire attention.
00:16:06 Quand les Israéliens, cette nuit, vont frapper Gaza,
00:16:09 il ne faut pas le reprocher de l'avoir fait.
00:16:12 Ils se défendent. C'est à cause du Hamas.
00:16:14 - Derrière, ils vont dire...
00:16:16 Comme dans toute guerre, malheureusement,
00:16:18 ça fait partie de la guerre, il y a des dommages collatéraux,
00:16:22 des vies humaines qui sont injustement frappées.
00:16:25 Mais on peut dire que ce sera la faute du Hamas, très clairement.
00:16:28 Et eux le cherchent aussi.
00:16:30 - De côté, il y a le Hamas, il y a aussi le djihad,
00:16:33 il y a le Hezbollah dans le Nord, etc.
00:16:36 Cela dit, on ne peut pas, à mon avis,
00:16:39 désigner un groupe en disant que si on les éradique,
00:16:42 tout ira bien.
00:16:43 - On n'a pas dit ça.
00:16:45 On a dit qu'aujourd'hui, sur ce conflit-là, c'est eux.
00:16:48 - Et peut-être se poser la question,
00:16:50 qui y a derrière, également.
00:16:52 On va se la poser. On parlait du Hamas,
00:16:54 organisation islamiste palestinienne
00:16:57 bien connue dans le monde entier.
00:16:59 Qui sont-ils exactement, pour vous qui nous regardez ?
00:17:02 Un petit rappel avec Célia Gruyère.
00:17:04 - Il est considéré par l'Union européenne
00:17:07 et les Etats-Unis comme une organisation terroriste.
00:17:10 Le Hamas, qui découle de l'organisation
00:17:13 des Frères musulmans, est un mouvement islamiste palestinien.
00:17:16 Il est soutenu financièrement et militairement par l'Iran.
00:17:20 Il entretient des relations avec le Qatar et la Turquie,
00:17:23 des pays qui investissent en masse
00:17:25 dans la reconstruction et l'aide humanitaire pour Gaza.
00:17:28 L'organisation a été créée en 1987,
00:17:30 juste après le début de la première intifada,
00:17:33 un soulèvement contre l'occupation par Israël
00:17:36 et le ISIS jordanien et de la bande de Gaza.
00:17:38 Il s'appuie sur une charte,
00:17:40 dictant son fonctionnement et ses principes.
00:17:43 Elle y appelait au djihad contre les juifs,
00:17:45 à la disparition d'Israël
00:17:47 et à l'instauration d'un Etat islamique palestinien.
00:17:50 Une charte qui a évolué.
00:17:51 Le Hamas accepte désormais les frontières de 1967,
00:17:54 mais uniquement à titre provisoire.
00:17:56 Il tente également d'effacer les références antisémites,
00:18:00 mais continue à parler d'antisionisme.
00:18:02 C'est en 2017 qu'il prend le contrôle total
00:18:05 de la bande de Gaza par la force.
00:18:07 Depuis, Israël et l'Egypte ont mis en place un blocus,
00:18:10 toujours en vigueur.
00:18:11 -On l'apprend à l'instant, l'armée israélienne,
00:18:14 qui parle désormais de 200 morts après cette attaque terroriste.
00:18:18 Gérard Vespier, petit rappel sur ce qu'était le Hamas,
00:18:22 ce groupe terroriste.
00:18:23 Est-ce qu'on peut, au fond, quand on voit l'organisation,
00:18:26 quand on voit la technique, même militaire,
00:18:29 qui a été employée,
00:18:30 est-ce qu'on peut comparer le Hamas à une armée ou pas ?
00:18:34 -Alors, les bricades Al-Qassam,
00:18:37 qui sont le bras armé du Hamas,
00:18:42 effectivement, ont un profil militaire,
00:18:45 mais ils ne sont pas seuls.
00:18:47 -C'est ça.
00:18:49 Alors, qu'y a-t-il derrière ?
00:18:50 -Il y a derrière un État.
00:18:52 Il y a derrière un État qui s'appelle...
00:18:56 Téhéran ? -L'Iran.
00:18:58 -L'Iran.
00:18:59 Et quand on a évoqué depuis toute la journée
00:19:02 cette stratégie de prise d'otages,
00:19:05 ça ne vous rappelle rien ?
00:19:07 Des otages suédois, des otages belges,
00:19:10 des otages allemands, des otages américains,
00:19:13 des otages français ?
00:19:15 Ou, à Téhéran, l'État voyou, n'est-ce pas ?
00:19:20 Vous vous souvenez de cette expression-là,
00:19:22 qui a été jugée, quand elle a été lancée,
00:19:25 comme étant quand même extrême ?
00:19:26 Non, Rock State, État voyou,
00:19:29 parce qu'effectivement, c'est une stratégie d'État voyou
00:19:33 que de détenir des civils
00:19:36 qui ne sont absolument pour rien dans ces conflits
00:19:40 et de les échanger contre de l'argent
00:19:45 des vies iraniennes,
00:19:47 qui sont des coupables désignés par les tribunaux
00:19:50 du monde entier, aux États-Unis, en Belgique, en France.
00:19:54 -C'est une tradition du terrorisme palestinien aussi,
00:19:57 depuis des années.
00:19:58 -Oui, mais ça, c'est vraiment un fait nouveau
00:20:01 qui s'intègre à un dispositif international
00:20:06 piloté par Téhéran.
00:20:08 -Denis Deschamps, ça veut dire, donc, si j'ai bien compris,
00:20:11 que derrière cette attaque qui a été préparée,
00:20:15 qui a été coordonnée,
00:20:16 attaque du groupe terroriste du Hamas,
00:20:18 il y a aussi le Hezbollah, il y a aussi Téhéran,
00:20:22 ça serait ça, le plus probable ?
00:20:26 -D'abord, en préambule, je voudrais rappeler deux choses
00:20:29 qui m'interpellent.
00:20:31 C'est que ça fait encore une nouvelle guerre
00:20:34 dans ce monde.
00:20:35 Après l'Ukraine, après l'Azerbaïdjan et l'Arménie,
00:20:39 sans parler des zones de conflits,
00:20:41 on a tous en tête le Yémen, le Soudan.
00:20:44 Il y a beaucoup de zones de conflits.
00:20:46 Là, on a une nouvelle guerre,
00:20:47 puisque c'est le Premier ministre qui a dit que c'est une guerre.
00:20:51 C'est une guerre avec un volet terroriste à côté,
00:20:54 donc c'est une guerre un peu spéciale.
00:20:56 Deuxième élément, il faut s'interroger sur le temps long,
00:21:00 où, en réalité, on a, vous et moi,
00:21:03 que connu la paix dans ce monde, notamment en Europe,
00:21:06 pendant 75 ans.
00:21:07 Quand on regarde le temps long, c'était une anomalie,
00:21:10 cette paix en Europe et dans le monde.
00:21:14 Là, on revient sur des théâtres de conflits.
00:21:16 Ensuite, je voudrais aborder un autre point
00:21:19 par rapport aux signaux faibles.
00:21:21 En fait, ils ne sont pas vraiment faibles, ces signaux.
00:21:24 Gérard a évoqué l'Ukraine.
00:21:25 Ils n'étaient pas faibles du tout.
00:21:27 Les Occidentaux n'imaginaient pas une nouvelle guerre.
00:21:30 Exactement.
00:21:31 C'est-à-dire qu'on se voile les yeux.
00:21:34 Ensuite, je voudrais réagir par rapport à ce que disait Gédéon.
00:21:37 En fait, Israël est reconnu pour la puissance de son armée
00:21:43 et pour la puissance de son renseignement.
00:21:46 Est-ce qu'ils sont en défaut ou pas ?
00:21:48 Il est arrivé, dans des temps pas si lointains,
00:21:51 que le renseignement savait qu'il allait y avoir
00:21:54 des incidents, voire des accidents très graves,
00:21:57 mais ils n'ont pas voulu intervenir pour ne pas être l'agresseur
00:22:01 par rapport à la communauté internationale.
00:22:03 Je ne peux pas croire qu'ils n'étaient pas au courant.
00:22:06 Par rapport au déploiement des troupes sur le territoire israélien,
00:22:10 ça peut être un sujet,
00:22:11 mais quand vous avez 5 000 requêtes,
00:22:13 ce n'est pas une question de savoir s'il y a assez de troupes
00:22:17 ou pas, et mal dispersées,
00:22:18 les requêtes vont là où elles doivent aller.
00:22:21 Quand on voit les points d'impact,
00:22:23 parce que dans le passé, c'était proche des territoires de Gaza,
00:22:27 là, on voit bien que c'est plutôt vers le centre, jusqu'à Tel Aviv.
00:22:30 - Cette fois, l'infiltration, le mandatage,
00:22:34 c'est plutôt, je pense, le centre de ce qui se passe maintenant,
00:22:37 moins que les requêtes.
00:22:39 Les requêtes, le don de fer va arranger ça.
00:22:41 - Là, ils n'ont pas été arrêtés.
00:22:43 - Ce n'est pas inépuisable.
00:22:45 - Mais la nouveauté, c'est effectivement ces prises d'otages.
00:22:48 - Exactement.
00:22:50 Avec une incursion sur le territoire de plusieurs centaines.
00:22:53 On le saura après, mais là, c'est vraiment une conquête.
00:22:56 - C'est le recanglesque, selon ce qu'on...
00:22:59 - Alors, la question...
00:23:00 - Valéry Pérez-Enouchi doit nous quitter dans deux minutes.
00:23:04 Peut-être un dernier mot.
00:23:06 L'armée qui dénonce un massacre de civils,
00:23:09 200 morts, annonce l'armée israélienne.
00:23:11 - Il y en aura plus, selon M. M.
00:23:13 - Malheureusement.
00:23:15 - Quoi peut-on s'attendre dans les heures qui viennent ?
00:23:18 - Faire le compte des morts, honnêtement,
00:23:20 c'est assez difficile pour moi de le faire.
00:23:23 Je voudrais rebondir sur ce que vous avez dit.
00:23:26 Vous avez raison.
00:23:27 Il y a eu tellement de requêtes que Dom de Fer n'a pas toutes.
00:23:30 On a vu des buildings en feu, des scènes atroces.
00:23:33 On n'est absolument pas habitués à ça.
00:23:35 Vous avez raison de dire que Téhéran est derrière.
00:23:38 C'est vrai que la stabilité au Moyen-Orient
00:23:42 est extrêmement sensible à cause de l'Iran,
00:23:46 qui dirige, assis derrière son fauteuil,
00:23:49 les différentes tensions qu'il y a dans cette région-là,
00:23:53 précisément entre Israéliens et Palestiniens.
00:23:57 Je voudrais rajouter aussi, avant de partir,
00:23:59 et parler du problème de l'Arabie saoudite,
00:24:02 que ça déstabilise énormément de choses.
00:24:05 On est en pleine normalisation.
00:24:07 C'est juste historique, ce qui se passe.
00:24:10 Et le fait, justement, de se faire remarquer avec cette guerre,
00:24:14 eh bien oui, ça affaiblit potentiellement la possibilité
00:24:18 d'une guerre qui va peut-être ternir,
00:24:22 une paix possible, définitivement,
00:24:24 entre Arabes et Israéliens.
00:24:27 - Et qui profite le crime, l'Iran ?
00:24:29 - Bien sûr. - Absolument.
00:24:31 - Si je peux reprendre sur ce point,
00:24:33 parce que là, je rentre d'un voyage,
00:24:36 d'une visite à l'Arabie saoudite,
00:24:38 c'était la première journaliste israélienne
00:24:41 accréditée en tant qu'Israélien,
00:24:43 parce que j'y étais déjà...
00:24:45 - Mais la première fois, là, accréditée
00:24:47 en tant qu'Israélien professionnel.
00:24:49 - Voilà, de mon média, qui était marqué par...
00:24:52 C'était à l'occasion de la fameuse conférence de l'UNESCO,
00:24:55 et puis c'est resté là aussi.
00:24:57 Et bien sûr que ce qui se passe maintenant,
00:25:00 ça met en doute la stratégie du Premier ministre Netanyahou.
00:25:04 Pour qui une paix ? Il appelle ça une paix.
00:25:06 Il n'y avait jamais de guerre avec l'Arabie saoudite.
00:25:09 Pour qui un règlement régional
00:25:12 sans les Palestiniens, c'est la priorité ?
00:25:17 Cela dit, mettons les problèmes palestiniens de côté.
00:25:20 - De côté, oui. - De côté.
00:25:22 Et il y a les accords d'Abraham, etc., etc.
00:25:27 Il n'y a aucun doute qu'Iran, bien sûr,
00:25:31 qui est impliqué dans cela et dans d'autres affaires,
00:25:34 qui pourraient porter aussi un coup avec le Hamas,
00:25:37 à ce projet qui, maintenant, risque d'être un peu arrêté.
00:25:42 - On va y revenir largement, Gideon Kouts.
00:25:44 On va remercier Valérie Pérez-Inouji d'avoir été avec nous.
00:25:47 Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.
00:25:51 Il est 22h30 sur CNews.
00:25:53 Je vous propose de faire un point sur les réactions internationales.
00:25:57 Elles se sont multipliées tout au long de la journée.
00:25:59 Adrien Spiteri nous a rejoint.
00:26:01 Qu'est-ce que l'on peut retenir à cette heure sur ces réactions ?
00:26:04 - D'abord, Olivier, qu'elles sont quasiment toutes unanimes
00:26:07 pour dénoncer les violences perpétrées par le Hamas en Israël.
00:26:11 On va commencer d'abord avec celle de l'Union européenne.
00:26:14 "Je condamne sans équivoque l'attaque menée
00:26:17 "par les terroristes du Hamas contre Israël."
00:26:19 Ce sont les mots d'Ursula von der Leyen,
00:26:22 selon la présidente de la Commission européenne.
00:26:24 "Israël a le droit de se défendre."
00:26:27 Elle réclame également la libération de civils
00:26:30 pris en otage, je cite, "en violation du droit international."
00:26:34 L'Organisation des Nations unies a réagi.
00:26:37 L'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient,
00:26:39 Thor Wenestland, condamne des "attaques abominables
00:26:42 "du Hamas contre Israël"
00:26:44 et appelle à leur arrêt immédiat dans un communiqué.
00:26:47 "Ces événements ont provoqué d'horribles scènes de violence."
00:26:51 Il assure également être en contact proche
00:26:53 avec toutes les parties pour leur demander de protéger les civils.
00:26:58 Autre réaction, celle de l'OTAN,
00:27:00 qui condamne encore fermement
00:27:02 les attaques terroristes du Hamas contre Israël.
00:27:05 Déclaration d'un porte-parole de l'alliance d'Ilan White
00:27:08 sur le réseau social X.
00:27:09 "Nos pensées vont aux victimes et à toutes les personnes touchées",
00:27:13 a-t-il déclaré.
00:27:14 Selon lui, Israël a le droit de se défendre.
00:27:17 Autre réaction, celle de la Maison Blanche.
00:27:19 Elle indique que le président américain Joe Biden
00:27:22 suit attentivement la situation.
00:27:24 D'ailleurs, le président américain lui-même s'est exprimé.
00:27:28 "Nous sommes solidaires du gouvernement et du peuple d'Israël",
00:27:31 ce sont les mots du secrétaire d'Etat américain,
00:27:34 Anthony Blinken, qui présente au nom du peuple américain
00:27:37 ses condoléances pour les Israéliens
00:27:39 qui ont perdu la vie dans ces attentats.
00:27:42 Et puis, la France, par l'intermédiaire
00:27:44 d'Emmanuel Macron, a condamné ces attaques du Hamas.
00:27:47 Le président a exprimé sa solidarité envers les victimes.
00:27:51 Le chef de l'Etat a noté qu'il s'est entretenu
00:27:54 avec le président israélien Isaac Herzog
00:27:57 et le chef du gouvernement Benyamin Netanyahou.
00:28:02 Le ministère des Affaires étrangères
00:28:04 recommande aux Français sur place de renforcer leur vigilance.
00:28:08 Voilà, Olivier, pour les principales réactions de cette journée.
00:28:12 -Merci beaucoup, Adrien, pour toutes ces précisions.
00:28:15 C'était très clair, très complet.
00:28:17 Vous parliez de la condamnation d'Emmanuel Macron
00:28:20 et des consignes qui ont été faites aujourd'hui en France.
00:28:23 Je vous propose de faire un petit décalage.
00:28:25 Je voudrais s'intéresser aux conséquences potentielles
00:28:28 en France, justement, puisque Gérald Darmanin, pardonnez-moi,
00:28:32 a donné des consignes au préfet,
00:28:34 des consignes de protection des lieux communautaires juifs
00:28:38 en France, même s'il a précisé que la France, actuellement,
00:28:41 ne faisait pas l'objet de menaces. On l'écoute.
00:28:44 -Sur ce qui se passe en ce moment en Israël,
00:28:47 on est tous choqués.
00:28:48 On a vu les déclarations du président de la République.
00:28:51 Je veux juste dire qu'à sa demande, il m'a appelé ce matin.
00:28:55 Nous avons déjà donné comme ordre au préfet
00:28:57 de protéger les lieux communautaires,
00:28:59 bien évidemment, et dès ma rentrée à Paris,
00:29:02 je présiderai une réunion de sécurité
00:29:04 pour connaître les difficultés que nous pourrions avoir
00:29:07 sur le sol national. Nous n'avons aucune menace,
00:29:10 à l'heure où je vous parle, mais le président de la République
00:29:13 m'a demandé d'être attentif à la protection des lieux
00:29:16 où la communauté juive se rend, bien sûr, les synagogues,
00:29:19 mais également les écoles, par exemple.
00:29:22 -Raphaël Stainvilleau, ce n'est pas étonnant,
00:29:24 ces précautions prises par le ministre de l'Intérieur,
00:29:27 puisqu'on sait que cette exportation
00:29:29 du conflit israélo-palestinien en France
00:29:32 ne date pas d'aujourd'hui.
00:29:34 -Oui, ça ne date pas d'aujourd'hui,
00:29:36 et on le voit très particulièrement
00:29:38 à l'occasion d'un certain nombre de manifestations
00:29:41 conduites sous la houlette de la NUPES,
00:29:45 où de tous les mouvements contre les violences policières,
00:29:48 systématiquement, ce mot d'ordre,
00:29:50 cette cause palestinienne figure sur les pancartes.
00:29:54 Vous parliez de l'exportation de ce conflit.
00:29:56 Oui, il y a des conflits importés en France,
00:29:59 et la question palestinienne est brûlante,
00:30:03 et on le voit, qu'elle cristallise,
00:30:05 qu'elle focalise l'attention et des services de police,
00:30:09 et on le comprend, mais surtout les banlieues
00:30:12 qui sont promptes à s'embraser dès lors que ce sujet
00:30:15 revient sur le devant de la scène médiatique.
00:30:20 Vous parliez, Raphaël, de la France insoumise, LFI.
00:30:23 On le rappelle depuis le début de cette émission,
00:30:26 le Hamas est une entité terroriste,
00:30:28 c'est donc une attaque terroriste qui touche actuellement Israël.
00:30:32 Eh bien, il y a eu des réactions du côté de la France insoumise,
00:30:36 notamment de Jean-Luc Mélenchon, très ambiguë, honteuse même.
00:30:39 On va aller voir à l'antenne la France insoumise,
00:30:42 qui refuse de parler de groupe terroriste,
00:30:45 mais qui parle de force palestinienne, notamment.
00:30:48 Ce type de réaction, aujourd'hui,
00:30:52 c'est honteux, voire même dangereux,
00:30:56 dans ce contexte d'exportation du conflit israélo-palestinien.
00:30:59 Il y a une responsabilité derrière des politiques ?
00:31:02 -Vous avez raison, il y a une immense responsabilité.
00:31:05 Ce qui est fascinant, c'est que si certains,
00:31:08 au sein de la France insoumise, et je pense à François Ruffin,
00:31:12 qui a condamné sans nuance
00:31:16 l'agression terroriste du Hamas,
00:31:20 il en est beaucoup, malheureusement, au sein de la NUPES,
00:31:23 à commencer par Jean-Luc Mélenchon,
00:31:25 qui, finalement, renvoie dos à dos
00:31:28 Israël et le Hamas,
00:31:32 quasiment faisant d'Israël
00:31:37 le grand responsable de cette situation.
00:31:40 C'est totalement sidérant.
00:31:42 Il y a encore quelques minutes,
00:31:45 vous entendez l'économisation unanime
00:31:48 de tous les chefs d'Etat.
00:31:51 Et puis, il se trouve qu'en France,
00:31:54 il est quelque irréductible pour trouver des qualités
00:31:58 à ce mouvement qu'il ne qualifie pas de terroriste.
00:32:01 Honnêtement, c'est sidérant, c'est révoltant, c'est glaçant.
00:32:05 Et ça dit aussi, beaucoup, je pense,
00:32:08 des visées de la stratégie politique de la NUPES,
00:32:12 avec l'électorat qu'il ménage.
00:32:14 Et ça, honnêtement, c'est proprement glaçant.
00:32:18 -Alors que, Denis Deschamps, c'est vrai,
00:32:20 tous les autres partis politiques en France
00:32:23 ont condamné unanimement cette attaque terroriste.
00:32:26 -Bien entendu.
00:32:28 Mais encore une fois,
00:32:29 et ce n'est pas la 1re fois qu'on en discute sur ces plateaux,
00:32:33 le LFI, malheureusement, j'ai l'impression
00:32:35 que M. Mélenchon termine très mal sa carrière.
00:32:38 Il devrait faire valoir ses droits à la retraite.
00:32:41 Il était jeune sénateur avec ses chaussettes blanches
00:32:44 sur le perron de l'Elysée.
00:32:46 Il y a le début et la fin.
00:32:48 Ce qui est assez...
00:32:49 La sidération, c'est tout à fait ça, en réalité.
00:32:52 A chaque fois, il se saisit de n'importe quel sujet
00:32:55 pour en faire une tribune.
00:32:57 Souvenez-vous du 1er tour, puis 2e, puis 3e tour
00:33:00 d'élection présidentielle, où il ne reconnaissait pas le vote,
00:33:03 alors qu'on est en démocratie.
00:33:05 Il abîme la démocratie en faisant ça,
00:33:07 en ne reconnaissant pas le président de la République élue
00:33:11 au poste de Premier ministre.
00:33:13 Quel message on envoie aux jeunes ?
00:33:15 Et là, vous avez tout à fait raison.
00:33:17 C'est totalement scandaleux,
00:33:19 parce qu'il y a une activité terroriste,
00:33:21 puisque des civils sont morts,
00:33:23 et il y en aura probablement d'autres,
00:33:26 par une organisation reconnue comme terroriste.
00:33:28 Il n'y a pas de sujet, pas de débat.
00:33:31 On ne peut pas comparer un Etat qui a une légitimité,
00:33:34 avec tout un combat derrière, depuis 1945,
00:33:37 avec toute une histoire, avec l'attachement à la terre,
00:33:40 à la culture, à la religion,
00:33:42 à la... Comment dire ?
00:33:44 A tout un ensemble de choses, et il conteste ça.
00:33:49 On ne peut pas comparer le Hamas avec un pays,
00:33:51 avec une langue, une histoire,
00:33:53 en les mettant sur le même pied.
00:33:55 Ce n'est pas possible.
00:33:57 Vous voyez, plus c'est scandaleux, plus ça passe.
00:34:00 -Ce qui est inquiétant, Raphaël Stainville,
00:34:03 c'est qu'il y a des oreilles pour l'entendre.
00:34:06 Il y a des gens qui partagent.
00:34:08 Il y a une raison. Vous parliez de l'électorat.
00:34:10 Est-ce pas inquiétant, ça aussi ?
00:34:12 -Moi, j'ai peur qu'ils ne jouent les incendiaires.
00:34:17 On a connu, il y a peu de temps encore,
00:34:19 des émeutes dans toute la France.
00:34:22 Avec ce genre de discours, d'ambiguïté,
00:34:25 savamment entretenu par la NUPES et Jean-Luc Mélenchon,
00:34:29 je crains qu'à leur tour,
00:34:32 les banlieues ne s'embrasent pour pas grand-chose.
00:34:36 On voit à quel point la France est fragile.
00:34:38 C'est pour ça, encore une fois,
00:34:40 que Gérald Darmanin, le principe de précaution,
00:34:43 a raison de protéger les lieux de culte,
00:34:47 les synagogues, les écoles de confession juive,
00:34:52 parce que le danger, dans notre société,
00:34:54 est bien réel.
00:34:55 -On le sait, on le rappelle souvent,
00:34:58 beaucoup de la communauté juive
00:35:00 ont dû quitter certains quartiers.
00:35:03 C'est un phénomène de société.
00:35:05 On aura l'occasion d'en débattre autour de ce plateau.
00:35:08 Je vous propose de reprendre à Tel Aviv.
00:35:11 On va retrouver notre correspondante sur place,
00:35:14 Nathalie Sosanne Offi.
00:35:16 Bonsoir, Nathalie.
00:35:17 On l'a appris, plus de 200 morts, c'est officiel.
00:35:22 Ce sont les chiffres de l'armée israélienne.
00:35:25 -Le chiffre officiel, à l'heure où je vous parle,
00:35:28 est d'au moins 250 Israéliens tués,
00:35:31 1 500 blessés, dont près de 300 dans un état grave, voire critique.
00:35:36 Un bilan qui sera sans doute appelé à être revu à la hausse.
00:35:40 Les tirs de roquettes se poursuivent actuellement,
00:35:44 avec cependant moins d'intensité.
00:35:46 Et Sahal n'a toujours pas repris entièrement le contrôle
00:35:49 de toutes les localités investies ce matin
00:35:52 par les terroristes qui ont réussi,
00:35:54 on le sait, à s'infiltrer en Israël depuis Gaza,
00:35:57 par les airs, la terre et la mer.
00:35:59 On parle de 1 000 terroristes qui ont semé et sèment encore
00:36:03 la terreur en passant de maison en maison,
00:36:06 tuant des habitants à bout portant.
00:36:09 En ce moment, des dizaines d'Israéliens
00:36:11 sont toujours retenus en otage, notamment dans deux kiboutz,
00:36:15 proche de la clôture de sécurité.
00:36:17 Plusieurs terroristes sont retranchés,
00:36:19 comme Asderod, dans le commissariat de la ville,
00:36:22 où se déroule en ce moment un échange de tirs
00:36:25 avec les forces de sécurité sur les réseaux sociaux
00:36:28 et la télévision.
00:36:29 Des familles lancent des appels pour retrouver leurs proches,
00:36:33 avec lesquels le contact a été perdu,
00:36:35 notamment des jeunes qui participaient
00:36:37 depuis hier soir à une rave-party,
00:36:39 non loin de la clôture de sécurité entre Israël et Gaza.
00:36:43 Et Sahal a également confirmé que des Israéliens,
00:36:46 voire des travailleurs étrangers, ont été kidnappés
00:36:49 par les terroristes et emmenés à Gaza,
00:36:51 dans le but, bien sûr, de servir de monnaie d'échange
00:36:55 dans le cadre d'éventuels pourparlers
00:36:57 d'une trêve sous médiation étrangère.
00:37:00 Bien sûr, la défense ne s'attendait pas
00:37:02 à une telle offensive.
00:37:04 On députe des tensions, ces derniers jours,
00:37:06 à la clôture de sécurité.
00:37:08 La question qui revient en boucle,
00:37:10 c'est de savoir comment autant de terroristes
00:37:13 ont réussi à s'infiltrer sur le territoire israélien,
00:37:16 alors que les services de renseignement israéliens
00:37:19 sont parmi les plus efficaces au monde.
00:37:21 Déjà, dans les médias, on compare
00:37:23 cette offensive palestinienne à l'offensive arabe
00:37:26 en Tchérnobyl, en Tchérnobyl-Brest,
00:37:28 en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest,
00:37:31 en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest,
00:37:33 en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest,
00:37:36 en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest,
00:37:38 en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest,
00:37:41 en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest,
00:37:43 en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest,
00:37:46 en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest,
00:37:48 en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest,
00:37:51 en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest,
00:37:55 en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest,
00:37:58 en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest,
00:38:02 en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest,
00:38:06 en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest,
00:38:10 en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest,
00:38:13 en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest,
00:38:17 en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest,
00:38:22 en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest,
00:38:27 en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest,
00:38:32 en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest,
00:38:37 en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest,
00:38:42 en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest,
00:38:47 en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest, en Tchernobyl-Brest.
00:38:51 -E. Macron, on a parlé de la crise de la pandémie.
00:38:54 On a parlé de la crise de la pandémie.
00:38:57 On a parlé de la crise de la pandémie.
00:38:59 On a parlé de la crise de la pandémie.
00:39:02 Il y a eu une crise de la pandémie, la crise de la pandémie.
00:39:05 Il y a eu une crise de la pandémie, la crise de la pandémie.
00:39:09 Il y a eu une crise de la pandémie, la crise de la pandémie.
00:39:12 Il y a eu une crise de la pandémie, la crise de la pandémie.
00:39:16 Il y a eu une crise de la pandémie, la crise de la pandémie.
00:39:19 Il y a eu une crise de la pandémie, la crise de la pandémie.
00:39:23 Il y a eu une crise de la pandémie, la crise de la pandémie.
00:39:26 Il y a eu une crise de la pandémie, la crise de la pandémie.
00:39:30 Il y a eu une crise de la pandémie, la crise de la pandémie.
00:39:33 Il y a eu une crise de la pandémie, la crise de la pandémie.
00:39:36 Il y a eu une crise de la pandémie, la crise de la pandémie.
00:39:40 Il y a eu une crise de la pandémie, la crise de la pandémie.
00:39:43 Pour répondre à cela, on voit très bien qu'il y a quand même des difficultés.
00:39:49 Si ça dure jusqu'à ce soir,
00:39:51 donc, M. Genest, peut-être dans la nuit, ça sera résolu, sinon plus tard.
00:39:55 Sinon, il y aura peut-être un problème
00:39:58 des otages qui seront utilisés sur place,
00:40:04 sur le terrain israélien.
00:40:05 Il y avait déjà de tels cas
00:40:07 quand des otages ont été pris sur le terrain israélien.
00:40:12 La libération a parfois marché, parfois non,
00:40:16 mais la règle était toujours de ne pas négocier avec les terroristes.
00:40:20 Il faut craindre que ce soit aussi le cas aujourd'hui.
00:40:24 Deuxième phase, c'est cette grande attaque
00:40:27 que M. Netanyahou a annoncée.
00:40:30 On ne peut pas voir comment on pourra éviter
00:40:32 une grande incursion terrestre.
00:40:34 Il y a le bombardement qui a commencé déjà aujourd'hui,
00:40:36 mais si on veut venir à bout du Hama, si c'est possible,
00:40:40 donc cette incursion aura lieu dans les tous prochains jours,
00:40:45 sinon dans les toutes prochaines heures.
00:40:47 Là aussi, beaucoup de victimes à prévoir.
00:40:51 -On va vous entendre dans un instant, Gérard Verspierre.
00:40:54 On va écouter justement Benyamin Netanyahou,
00:40:56 qui a promis d'écraser le Hamas. Écoutez-le.
00:40:59 -L'armée israélienne s'apprête à utiliser toute sa puissance
00:41:03 pour détruire les capacités du Hamas.
00:41:07 Nous les frapperons jusqu'au bout
00:41:09 et nous vengerons par la force cette journée noire
00:41:11 qu'ils ont infligée à Israël et à son peuple.
00:41:13 -Gérard Verspierre, frapper jusqu'au bout le Hamas,
00:41:19 ça implique quoi, militairement, diplomatiquement ?
00:41:24 -Militairement, d'abord Gaza, 360 km2.
00:41:29 C'est-à-dire que c'est un rectangle de 30 km par 12.
00:41:34 Alors, la première image, le premier choc qui nous vient,
00:41:38 c'est ce qui s'est passé ce matin,
00:41:40 c'est comment expliquer que l'armée israélienne
00:41:44 ne puisse pas sécuriser,
00:41:46 non pas les 850 km du front ukrainien,
00:41:50 mais les 50 km de frontière avec Gaza ?
00:41:56 Deuxièmement, au bout de 12 heures,
00:41:59 comment une contre-attaque massive
00:42:03 pour bloquer ces braches et ces pénétrations qui continuent
00:42:07 n'a pas été entreprise ?
00:42:08 Là, c'est vraiment l'étonnement de l'ensemble
00:42:12 des pays occidentaux, comment est-ce possible ?
00:42:16 Comment, militairement, peut-on expliquer cette situation ?
00:42:20 Alors, si on continue l'approche chiffrée,
00:42:24 Gaza, c'est 5 000 habitants au kilomètre carré.
00:42:29 -Hm.
00:42:30 -Alors, voyez-vous, comme l'évoquait notre ami Généon,
00:42:35 une opération terrestre,
00:42:37 ou comme l'évoquait aussi le Premier ministre israélien,
00:42:41 une opération terrestre dans ces circonstances-là,
00:42:45 c'est quelque chose d'effroyable.
00:42:48 Donc, on peut l'annoncer, elle peut être périphérique,
00:42:52 mais il est impossible d'aller au cœur.
00:42:56 Donc, qu'est-ce qui risque de se passer ?
00:42:58 C'est qu'effectivement, les otages qui ont été kidnappés
00:43:03 doivent se trouver au cœur du réacteur de Gaza.
00:43:06 Et donc, là, c'est vraiment pratiquement impossible
00:43:09 d'aller les déloger, ou d'aller les chercher plus exactement,
00:43:12 de déloger leurs gardiens.
00:43:15 Donc, c'est une véritable difficulté,
00:43:18 et ce conflit qui déséquilibre militairement Israël,
00:43:24 le déséquilibre aussi politiquement, sociétalement,
00:43:27 parce que ce poids des otages va peser dans le temps.
00:43:33 - Pour que les téléspectateurs, c'est vrai, Raphaël Stainville,
00:43:36 se rendent bien compte de la situation sur place,
00:43:38 nous, on a connu le 13 novembre.
00:43:40 Ça nous a marqué, on entend les Israéliens parler de l'or,
00:43:43 le 11 septembre.
00:43:44 Le 13 novembre, c'était une petite dizaine de terroristes.
00:43:47 - Absolument.
00:43:47 - Là, ce sont 1 000 terroristes, Raphaël Stainville,
00:43:50 qui arrivent sur le territoire.
00:43:52 - Militarisés.
00:43:53 - Militarisés, on s'imagine.
00:43:55 - Des pieds-de-pied-up, de l'armement lourd.
00:43:57 Oui, effectivement, c'est une opération très impressionnante
00:44:02 d'un point de vue strictement militaire,
00:44:04 qui laisse entendre, qui laisse supposer
00:44:08 qu'elle a été préparée minutieusement,
00:44:10 et pas seulement une semaine à l'avance,
00:44:11 mais des mois et peut-être bien davantage.
00:44:13 C'est ça qui est très troublant, justement,
00:44:16 pour en revenir à la discussion et au débat qu'on pouvait avoir
00:44:19 sur les ratés du système de renseignement israélien.
00:44:23 Il y a peut-être un élément
00:44:25 qui n'a peut-être pas suffisamment été pris en compte
00:44:28 ces derniers mois,
00:44:29 c'est que, jusqu'à présent,
00:44:32 Israël a toujours été appuyé par les États-Unis,
00:44:37 mais les services de renseignement américains,
00:44:39 et c'était souligné notamment par Régis Saumier
00:44:42 sur vos plateaux de CNews aujourd'hui,
00:44:45 soulignaient qu'ils sont presque exclusivement,
00:44:49 obsessionnellement occupés par le conflit ukrainien,
00:44:53 au point que peut-être on peut imaginer...
00:44:55 Non, mais c'est une hypothèse,
00:44:57 c'est-à-dire que la responsabilité, elle est multiple.
00:45:00 Les réseaux américains sont mondiaux,
00:45:02 ils sont spatiaux, ils sont terrestres,
00:45:04 ils sont mondiaux, ils s'occupent de Taïwan,
00:45:07 ils s'occupent de l'Ukraine, ils s'occupent du Moyen-Orient,
00:45:09 s'occupent de l'Iran en particulier, c'est mondial.
00:45:12 On ne peut pas dire qu'ils regardent dans une direction et pas ailleurs.
00:45:15 Non, mais peut-être que de manière privilégiée
00:45:17 et lorsqu'il y a un conflit de haute intensité
00:45:19 comme celui que connaît l'Ukraine,
00:45:23 peut-être que ces circonstances font que
00:45:25 l'appareil sécuritaire et de renseignement américain
00:45:29 privilégie certains terrestres d'opération plutôt que d'autres.
00:45:32 Ou bien la collaboration entre les services américains
00:45:36 et les services israéliens n'était pas à l'auteur.
00:45:38 Peut-être, oui.
00:45:40 En tout cas, vous mettez le doigt sur la question qu'on se pose aussi,
00:45:43 qu'est-ce qui a poussé le mouvement islamiste palestinien
00:45:46 à attaquer maintenant, et aussi frontalement Israël ?
00:45:50 Comment l'armée israélienne a pu être prise à défaut ?
00:45:53 On va regarder les explications de Maxime Le Gues et on en parle ensuite.
00:45:57 -Dans les rues d'Israël, des images insoutenables
00:46:00 et une question sur toutes les lèvres.
00:46:02 Comment a-t-on pu en arriver là ?
00:46:04 -Les ténants de la ligne dure l'ont emportée
00:46:08 et ils ont décidé de renverser la table,
00:46:11 de déclencher les chaos,
00:46:13 en espérant pouvoir,
00:46:16 dans les désordres qui vont s'en suivre,
00:46:19 des occasions d'avancer leur pion.
00:46:23 -Des pions que le Hamas cherche à avancer
00:46:25 depuis sa création en 1987.
00:46:27 En mai dernier, déjà, une guerre éclair de cinq jours
00:46:30 initiée par le mouvement terroriste avait fait des dizaines de morts.
00:46:33 Depuis, un cessez-le-feu était globalement respecté
00:46:36 par les deux parties,
00:46:37 avant d'être rompu avec Frakas ce samedi matin.
00:46:40 (Explosion)
00:46:41 Mais pour la première fois,
00:46:42 le mouvement islamiste palestinien a investi physiquement
00:46:45 le territoire israélien.
00:46:47 Une offensive savamment orchestrée qui a pris de court l'armée israélienne.
00:46:51 -Malgré tous les réseaux de renseignements
00:46:54 dont ils disposent dans les territoires occupés
00:46:57 et dans les territoires palestiniens,
00:47:00 notamment à Gaza,
00:47:01 eh bien, personne n'a réussi à prévoir cette opération.
00:47:05 C'est un énorme échec.
00:47:07 -Une attaque qui intervient 50 ans après la guerre du Kippour,
00:47:11 quasiment jour pour jour,
00:47:13 comme un triste symbole.
00:47:14 (Explosion)
00:47:16 -J.Lemoukoud, la question se pose,
00:47:18 il y a des interrogations, on se demande pourquoi.
00:47:21 Il y avait un terreau favorable.
00:47:22 Raphaël Stainville rappelait à juste titre
00:47:25 que le monde est en train de bouger,
00:47:27 la géopolitique mondiale est en tension
00:47:29 ces dernières années, ces derniers mois.
00:47:32 Est-ce qu'effectivement, ça a pu favoriser le Hamas
00:47:35 pour attaquer ?
00:47:36 Est-ce qu'il y avait un terreau favorable pour attaquer maintenant ?
00:47:40 Pourquoi maintenant ?
00:47:41 -Le moment était probablement de choisir et décider à terrain.
00:47:46 Comme on a dit ici, c'est fort probable.
00:47:49 Et bien sûr qu'il y a donc cette approche
00:47:54 du gouvernement israélien
00:47:56 d'un règlement régional,
00:48:02 d'un grand règlement régional,
00:48:04 mais maintenant aussi trans-régional,
00:48:06 avec ce train qui arrivera de l'Arabie saoudite jusqu'à l'Inde,
00:48:12 en oubliant un peu, en mettant à côté
00:48:14 les problèmes palestiniens.
00:48:16 Là, il est probable
00:48:22 que c'est le bon moment qui a été trouvé.
00:48:26 D'ailleurs, il est intéressant,
00:48:27 parce qu'il y avait ces dernières semaines
00:48:31 plusieurs sommets qu'on peut appeler des sommets terroristes.
00:48:34 Il y avait les dirigeants de tous les mouvements terroristes
00:48:37 qui se sont rencontrés à Téhéran.
00:48:40 Il y avait des rencontres à Beyrouth.
00:48:43 C'est assez étonnant, d'ailleurs,
00:48:46 que les services israéliens n'aient pas subi et expliqué tout cela.
00:48:50 - Il y avait, effectivement, Denis Deschamps...
00:48:52 - Qu'est-ce que veut faire le Hezbollah et quand ?
00:48:55 - Le Hezbollah, on va effectivement parler tout à l'heure
00:49:00 de l'éventuelle possibilité de voir le Hezbollah
00:49:03 rentrer dans cette guerre, en tout cas militairement.
00:49:06 Est-ce que c'est possible ?
00:49:07 Mais avant, Denis Deschamps,
00:49:09 est-ce qu'il n'y avait pas des signaux, même faibles,
00:49:12 pour envisager ce scénario ?
00:49:14 - Je suis convaincu qu'il y avait des signaux.
00:49:17 Je rappelle, le Hezbollah, c'est 50 000 "militaires",
00:49:21 50 000 hommes armés.
00:49:23 Non, je suis persuadé qu'il y avait des signaux.
00:49:26 C'est une évidence, alors probablement beaucoup moins criant
00:49:29 qu'en Ukraine, mais il y avait des signaux.
00:49:31 Mais encore une fois, il y a plusieurs questions
00:49:33 qu'il faut se poser.
00:49:35 D'abord, quel est le but de guerre de ce mouvement ?
00:49:38 Moi, je vous rejoins,
00:49:40 je pense que c'était pour mettre à mal
00:49:42 toute cette recomposition Moyenne-Orientale
00:49:46 sans les Américains,
00:49:47 pas d'Européens non plus, d'ailleurs.
00:49:50 Vous connaissez l'histoire des accords avec Clinton,
00:49:53 qui avaient été d'abord négociés en Europe,
00:49:55 et avec la France, d'ailleurs.
00:49:57 Sans les Européens, sans les Américains,
00:49:59 l'Égypte était à la manœuvre diplomatiquement,
00:50:01 et on a vu les Émirats arabes unis
00:50:04 qui avaient signé leur rapprochement avec Israël en 2020,
00:50:08 et que l'Arabie saoudite se pose la question depuis un certain temps.
00:50:10 Mais tout ça, c'est un petit peu long.
00:50:12 L'autre point que je souligne,
00:50:15 donc je pense qu'effectivement,
00:50:17 Téhéran, Gérard avait raison, est à la manœuvre.
00:50:20 Je rappelle quand même qu'il se dit
00:50:22 que l'Iran finance à plus de 1 milliard de dollars par an
00:50:26 ces mouvements terroristes, quand même.
00:50:29 Ils n'ont pas eu les roquettes tout seuls,
00:50:31 ils n'ont pas eu les drones tout seuls,
00:50:32 ils n'ont pas eu aussi même les pinces coupantes pour couper,
00:50:35 on a vu les images où ils sont passés à travers les criages.
00:50:40 - Les équipements de communication. - Exactement.
00:50:43 - Même des ULM. - Voilà.
00:50:45 On a vu un ULM, je ne sais pas s'il y en avait beaucoup.
00:50:47 - C'est quand même assez rudimentaire. - Tout à fait.
00:50:50 Mais c'est le problème des guerres asymétriques.
00:50:52 C'est le problème des guerres asymétriques,
00:50:53 et notamment quand il y a aussi des prises d'otages,
00:50:56 et effectivement, s'ils sont au milieu de Gaza,
00:50:57 malheureusement, vu la densité de la population,
00:50:59 il y aura des conséquences graves.
00:51:02 Et alors malheureusement, je crains que ça desserve très fortement,
00:51:06 encore une fois, la cause palestinienne et les Palestiniens eux-mêmes.
00:51:10 Encore une fois, tout à l'heure, je parlais d'Israël,
00:51:12 mais maintenant, on peut parler des Palestiniens,
00:51:13 c'est exactement la même chose, ça va desservir la cause du peuple.
00:51:17 Et ça, c'est dramatique.
00:51:18 Donc effectivement, il y a des gens qui sont à la manœuvre.
00:51:21 Alors on sait que le Hamas a des soutiens.
00:51:24 On parlait du Qatar où il finance l'administration.
00:51:27 Je n'ai pas dit qu'il finançait le terrorisme.
00:51:29 Il finance officiellement l'administration.
00:51:32 En tout cas, ils aident le peuple palestinien de cette manière-là.
00:51:35 Mais qu'est-ce que c'est finalement l'administration ?
00:51:37 Une bonne partie...
00:51:38 Oui, mais il faut bien commencer quelque part.
00:51:39 C'est un jeune État aussi, il faut le reconnaître.
00:51:41 Un premier diplôme.
00:51:42 Et ce n'est pas si facile que ça de vivre avec une telle densité,
00:51:47 une telle pauvreté, et à chaque fois, effectivement, il y a des combats.
00:51:50 Donc en fait, les immeubles sont détruits.
00:51:52 Et là, on parlait de Zahal, forcément, il y aura beaucoup de dégâts.
00:51:55 Donc heureusement qu'il y a d'autres États qui aident les Palestiniens.
00:51:58 Raphaël Stimbile, on a cette attaque d'aujourd'hui.
00:52:01 Est-ce qu'au fond, on peut avoir en tête l'idée
00:52:03 que d'autres attaques sont préparées et que ce n'est que le début ?
00:52:07 D'autres attaques, peut-être, avec derrière le Hezbollah, par exemple,
00:52:10 et derrière l'Iran. Est-ce que c'est... ?
00:52:12 En tout cas, c'est une éventualité, c'est beaucoup le craigne.
00:52:16 Mais si je peux permettre juste de rebondir sur ce qui est dit
00:52:19 depuis le début de l'émission,
00:52:21 on a tendance à distinguer extrêmement,
00:52:23 peut-être même un peu trop facilement,
00:52:25 le Hamas de la population de Gaza.
00:52:27 Ce n'est pas pour faire de tous les Gazaouis des terroristes,
00:52:30 mais à voir ce qui se passe dans la bande de Gaza,
00:52:36 à voir la liesse dans les rues
00:52:40 lorsque cette opération a été déclenchée,
00:52:43 à voir aussi, là pour le coup, en Cisjordanie,
00:52:47 les répercussions et finalement le soutien presque inattendu,
00:52:52 puisque ce sont des territoires qui ne sont pas sous le contrôle du Hamas,
00:52:55 mais d'autres organisations,
00:52:57 de voir le soutien des Palestiniens à ce mouvement,
00:53:01 on est quand même quelque chose d'un soutien assez massif
00:53:05 des populations palestiniennes aujourd'hui dans cette opération.
00:53:10 Et c'est ça qui est, je pense, très préoccupant,
00:53:14 très préoccupant dans la résolution d'un éventuel conflit
00:53:19 et qui laisse craindre, justement,
00:53:21 que ce conflit n'engendre d'autres terroristes,
00:53:26 d'autres vocations aux martyrs.
00:53:29 Gideon Kouts, effectivement, le Hamas soutenu,
00:53:32 on l'a vu, Raphaël Stainville le disait sur des vidéos,
00:53:36 on voit des Palestiniens se réjouir de cette attaque terroriste aussi.
00:53:40 Oui, il y avait une grande joie chez les Palestiniens,
00:53:43 d'ailleurs à Tehran aussi.
00:53:44 Il y avait une grande fête à Tehran ce soir.
00:53:47 Au Parlement, il y avait un drame.
00:53:50 Oui, il y avait un drapeau palestinien qui était dressé là
00:53:53 et puis il y avait presque des danses.
00:53:55 À Tehran, j'ai eu l'occasion d'être là aussi,
00:53:58 c'est toujours des troupes amenées par le pouvoir
00:54:03 pour faire ces manifestations anti-israéliens, anti-palestiniens.
00:54:06 Ce n'est pas quelque chose de spontané.
00:54:08 Ce n'est jamais spontané.
00:54:10 Et maintenant, chez les Palestiniens,
00:54:13 c'est aussi une tradition ancienne.
00:54:15 Cela dit, il y a toujours ceux qui sont contents
00:54:21 que quelque chose qui sauve l'honneur palestinien arrive.
00:54:26 Il y avait des Palestiniens qui ont dansé sur les toits
00:54:31 quand les missiles du Hamas,
00:54:36 surtout des djihad islamiques,
00:54:38 ont été envoyés vers Jérusalem.
00:54:41 Cela ne dit pas qu'ils représentent l'autorité palestinienne,
00:54:47 mais il faut quand même se rendre compte
00:54:50 que sur le territoire palestinien,
00:54:53 l'autorité palestinienne, les Fatah,
00:54:55 ne sont pas les maîtres absolus.
00:54:58 Il y a de plus en plus de groupes et de personnes
00:55:02 qui appuient les organisations extrémistes et terroristes.
00:55:08 Il est 23 heures.
00:55:10 Malheureusement, c'est le problème du traitement de l'information
00:55:13 et des canaux d'information.
00:55:14 Il y a aussi des manipulations de masse.
00:55:17 Il est 23 heures.
00:55:19 Bienvenue sur CNews.
00:55:22 Vous le savez, Israël et la bande de Gaza
00:55:24 en guerre après une offensive terroriste surprise du Hamas.
00:55:28 Une offensive incomparable avec les précédentes
00:55:31 au lendemain du 50e anniversaire de la guerre de Kipour.
00:55:33 Plus de centaines de roquettes de façon incessante
00:55:36 lancées depuis Gaza sur Israël.
00:55:38 Dans le même temps, des dizaines de terroristes
00:55:41 ont infiltré le territoire palestinien.
00:55:44 On parle même de 1 000 terroristes à cette heure.
00:55:47 Pour l'heure, on dénombre au moins 200 morts
00:55:50 selon l'armée israélienne.
00:55:52 Des centaines de blessés, des civils israéliens.
00:55:55 C'est là aussi la nouveauté qui ont été pris en otage.
00:55:59 On regarde ces précisions et on en parle ensuite.
00:56:02 (Bruits de fusil)
00:56:03 -Après avoir tiré 5 000 roquettes ce matin sur Israël...
00:56:07 (Bruits de fusil)
00:56:09 ...le Hamas s'est infiltré de manière aérienne
00:56:11 et pédesque sur son territoire.
00:56:13 Une information confirmée par l'armée israélienne,
00:56:17 le Hamas a bien kidnappé au moins 5 soldats israéliens,
00:56:20 mais aussi des hommes, femmes et enfants.
00:56:23 -Ils sont rentrés carrément dans des maisons,
00:56:26 kidnappés des gens.
00:56:27 Ils ont réussi à kidnapper un certain nombre
00:56:30 de citoyens israéliens et les ont ramenés à Gaza.
00:56:35 On a vu des vidéos de prises d'otages.
00:56:37 Ils ont enlevé une mamie de 80 ans.
00:56:40 C'est pour dire à quel point ils ne reculent devant rien.
00:56:44 -Des actes dénoncés par le vice-président
00:56:46 de la Commission européenne.
00:56:48 -Les nouvelles de civils pris en otage chez eux ou à Gaza
00:56:51 sont effroyables.
00:56:53 Cela va à l'encontre du droit international.
00:56:55 Les otages doivent être libérés.
00:56:57 -Selon les médias israéliens, le Hamas compte au moins
00:57:00 une trentaine de prisonniers de guerre,
00:57:03 encore retenus en otage.
00:57:05 -Bravo !
00:57:06 -C'est les otages-cibles privilégiés du Hamas.
00:57:09 Avant, je vous propose de faire un détour par Tel Aviv.
00:57:13 On va retrouver Arie Bensemoun,
00:57:15 français vivant à Tel Aviv.
00:57:17 Arie, merci d'être avec nous ce soir
00:57:20 pour témoigner de la situation,
00:57:22 de ce que vous vivez en ce moment.
00:57:24 On imagine qu'elle feutrait chez vous,
00:57:26 comme la population.
00:57:28 Quelles sont les dernières informations
00:57:30 dont vous disposez ?
00:57:32 L'atmosphère, est-ce que vous pouvez nous en dire
00:57:34 dans un premier temps ?
00:57:36 -Ecoutez, depuis ce matin,
00:57:38 l'atmosphère, comme vous pouvez l'imaginer,
00:57:40 est extrêmement pesante.
00:57:42 Nous avons été réveillés par les sirènes,
00:57:44 les bruits des contre-missiles de Iron Dome
00:57:47 et également des missiles
00:57:49 qui tombaient sur le territoire israélien.
00:57:51 Tout au long de la journée, il y a eu des alertes
00:57:54 et des attaques plus précises sur Tel Aviv
00:57:57 en début de soirée,
00:57:58 notamment à proximité de chez nous.
00:58:01 Nous vivons à côté de Yafo,
00:58:04 et donc nous avons eu beaucoup d'attaques sur nos têtes.
00:58:08 Israël est incontestablement soumis
00:58:11 à une très forte pression.
00:58:13 C'est une situation de guerre
00:58:15 que, malheureusement, nous connaissons
00:58:17 depuis de nombreuses années,
00:58:19 puisque les missiles du Hamas n'étaient pas très nouveaux.
00:58:22 Mais il semble bien que nous soyons
00:58:24 face à quelque chose de vraiment différent,
00:58:27 totalement inattendu,
00:58:28 et d'une certaine manière sans précédent
00:58:31 dans l'histoire d'Israël,
00:58:33 qui doit se confronter avec les organisations terroristes,
00:58:36 et le Hamas en particulier.
00:58:38 -Il y a un sentiment de terreur recherché par le Hamas,
00:58:42 notamment avec ces civils qui sont pris en otage.
00:58:45 Là encore, un tournant,
00:58:47 on le voyait il y a un instant dans ce reportage.
00:58:50 -Oui, c'est un tournant dans la guerre contre le terrorisme,
00:58:54 et c'est un tournant aussi pour la situation au Moyen-Orient,
00:58:58 parce qu'on peut imaginer que la riposte des Israéliens
00:59:01 sera à la mesure de l'attaque que nous venons de subir.
00:59:05 De nombreux morts,
00:59:06 des terroristes qui se sont infiltrés
00:59:08 dans le territoire israélien,
00:59:10 et dont nous ne savons pas, pour un certain nombre d'entre eux,
00:59:14 ce qu'ils sont devenus.
00:59:15 Ils sont toujours en train de courir, certainement,
00:59:18 avec la possibilité de commettre d'autres attentats.
00:59:21 Beaucoup de personnes qui ont été massacrées
00:59:24 dans des conditions qui ressemblent plus à un pogrom
00:59:27 qu'à un attentat auquel nous sommes malheureusement habitués.
00:59:30 Des crimes absolument inhumains, des actes de barbarie
00:59:33 qui ont été commis par les terroristes palestiniens infiltrés,
00:59:37 et puis beaucoup d'Israéliens qui ont été pris en otage
00:59:40 et qui ont été amenés pour une part d'entre eux
00:59:43 dans la bande de Gaza.
00:59:44 On ne sait pas ce que sera leur avenir et leur devenir.
00:59:48 On se souvient du cas d'Ila Tchalit,
00:59:50 qui était resté emprisonné dans un cul-de-basse-fosse
00:59:53 pendant plus de cinq ans.
00:59:56 Donc oui, l'angoisse est au maximum.
00:59:59 Le pays se prépare à une guerre de longue haleine
01:00:04 et une guerre qui va durer
01:00:06 et qui devra apporter des solutions plus définitives
01:00:11 aux problèmes que pose le Hamas dans la bande de Gaza.
01:00:15 Mais de manière générale,
01:00:16 la communauté internationale doit comprendre
01:00:19 que rien ne sera possible au Moyen-Orient
01:00:21 tant qu'on n'en finira pas avec les organisations terroristes
01:00:24 qui sont pour une grande partie pilotées par l'Iran,
01:00:28 qui leur fournissent des moyens logistiques,
01:00:30 qui les aident à monter des opérations
01:00:32 de plus en plus "audacieuses et ambitieuses",
01:00:35 comme on l'a vu ce matin en Israël.
01:00:37 Donc oui, c'est une question qui se pose à Israël,
01:00:40 mais aussi à l'ensemble de la communauté internationale.
01:00:43 Il faut arrêter de tergiverter avec les terroristes,
01:00:46 que ce soit en Israël ou dans le reste du monde,
01:00:49 ceux qui s'en prennent aux populations civiles,
01:00:52 ceux qui choisissent le moyen de la terreur
01:00:54 pour faire avancer un agenda politique
01:00:57 qu'ils n'arrivent pas à lire,
01:00:58 parce que quels sont les objectifs du Hamas ?
01:01:01 Le Hamas gouverne un territoire
01:01:03 dans lequel il est en totale autonomie.
01:01:05 Donc voilà, nous sommes face à toutes ces questions,
01:01:09 dans une situation totalement instable.
01:01:13 Les Israéliens ont été très largement mobilisés.
01:01:17 J'ai entendu que quatre classes d'âge
01:01:20 de réservistes ont été appelées.
01:01:23 Ça veut dire qu'Israël se prépare à une offensive de longue haleine
01:01:29 sur le front sud avec la bande de Gaza et le Hamas,
01:01:32 mais il n'est pas exclu que la situation puisse se dégénérer,
01:01:37 se détériorer aussi dans le nord du pays,
01:01:41 avec le Hezbollah.
01:01:42 Il y a derrière, et il faut le rappeler, l'Iran.
01:01:45 C'est l'Iran qui manipule tout ça,
01:01:47 c'est l'Iran qui joue sa carte stratégique dans la région.
01:01:52 Malheureusement, le monde fait semblant de ne pas toujours comprendre.
01:01:56 Les Américains viennent de donner 6 milliards de dollars
01:02:00 aux d'Iraniens en échange de quelques prisonniers
01:02:04 qui ont été libérés.
01:02:05 Ces 6 milliards de dollars ont été immédiatement injectés
01:02:09 pour déstabiliser un peu plus la région,
01:02:11 pour nourrir les proxys, le Hezbollah, le djihad islamique,
01:02:15 le Hamas, bien sûr.
01:02:17 Et tout ça ne présage malheureusement
01:02:21 que de plus grandes tensions encore,
01:02:23 et probablement une guerre qui aura des conséquences
01:02:26 au-delà de la région, peut-être même pour le monde entier.
01:02:29 Nous sommes déjà en guerre avec les Russes qui ont attaqué l'Ukraine.
01:02:34 Les Iraniens veulent porter le conflit
01:02:37 plus largement en Moyen-Orient.
01:02:38 Nous sommes dans une situation qui devrait préoccuper un peu plus
01:02:41 les dirigeants de la planète,
01:02:43 et moins on sera complaisant avec les ennemis d'Israël,
01:02:47 moins on sera complaisant avec les terroristes,
01:02:48 et plus nous serons forts pour défendre nos démocraties
01:02:51 et assurer la paix en Europe, au Moyen-Orient et dans le monde.
01:02:56 Mais j'espère que ce message, à un moment ou à un autre,
01:02:59 sera entendu. En tout cas, depuis Tel Aviv,
01:03:01 je peux vous dire que la situation est extrêmement grave,
01:03:03 très tendue, très angoissante.
01:03:05 Nos enfants sont dans les abris,
01:03:07 nos jeunes sont mobilisés pour partir au combat,
01:03:10 et nous-mêmes, nous ne savons pas trop
01:03:13 ce que seront les jours qui viennent.
01:03:16 Est-ce qu'on peut dire que ce soir, la vie, en quelque sorte,
01:03:18 s'est arrêtée et c'est tout un pays qui fait bloc,
01:03:21 qui fait unité pour partir au combat,
01:03:24 avec des réservistes dans chaque famille qui se préparent ?
01:03:28 Oui, on a beaucoup dit qu'Israël était très divisée
01:03:32 ces derniers mois à cause de la réforme judiciaire.
01:03:34 Le pays est plus uni que jamais.
01:03:36 Nous étions aujourd'hui journée du Shabbat.
01:03:39 Ça nous rappelle évidemment les attaques commises
01:03:41 pendant la guerre de Kippour, il y a 50 ans tout juste.
01:03:44 Shabbat, la fête de Soukhot, la fête des enfants,
01:03:47 la fête de la joie, la fête où on distribue des bonbons
01:03:51 et où malheureusement, aujourd'hui, on a aussi reçu des missiles.
01:03:54 Oui, le pays est uni, le pays est déterminé à se défendre
01:03:58 parce que, vous savez, il n'y a pas un deuxième Israël dans le monde.
01:04:01 L'histoire du peuple juif, c'est l'histoire de siècles et de siècles
01:04:03 de persécutions, d'humiliations, de pogroms et de massacres.
01:04:09 La terre d'Israël, c'est le lieu où nous sommes nés
01:04:12 il y a plus de 3 000 ans, c'est le lieu où un grand nombre
01:04:16 de Juifs veulent vivre, ou pas tous, mais un grand nombre,
01:04:19 en tout cas veulent vivre, et même pour ceux qui ne vivent pas ici,
01:04:22 cette terre et ce pays a une importance considérable.
01:04:26 Nous aimerions qu'il ait cette même importance
01:04:29 pour l'ensemble de l'humanité, pour l'ensemble des croyants,
01:04:33 pour les Européens.
01:04:35 Les Européens connaissent bien le peuple juif.
01:04:39 Nous avons une histoire commune qui est très ancienne.
01:04:42 -Vous vous sentez abandonné, vous, ce soir, ou pas ?
01:04:44 Vous vous sentez quelque part abandonné ?
01:04:48 -Immédiatement, non, parce que lorsque l'on regarde
01:04:51 les communiqués, les déclarations vont toutes en même temps.
01:04:54 Israël est attaqué, Israël a le droit de se défendre,
01:04:57 mais vous savez, nous avons une longue expérience,
01:05:00 nous savons que cette unanimité ne durera pas.
01:05:02 Nous savons aussi que même sur les plateaux
01:05:05 des journaux télévisés,
01:05:07 il y aura d'autres informations,
01:05:11 et puis on va commencer à mettre en balance
01:05:13 le nombre de victimes côté palestinien
01:05:15 et le nombre de victimes côté israélien,
01:05:18 et on va envoyer dos à dos israéliens et palestiniens
01:05:21 en parlant d'escalade, en parlant de violence
01:05:24 qui ne serait pas la solution.
01:05:26 Enfin, la solution politique,
01:05:28 tout le monde la cherche depuis 75 ans maintenant,
01:05:31 on ne la trouve pas tout simplement avec ceux
01:05:33 qui ne veulent pas de solution.
01:05:35 Regardez ce qui se passe autour de nous.
01:05:37 Les accords d'Abraham montrent bien
01:05:39 qu'avec les pays arabes qui veulent aller vers la paix,
01:05:42 il y a une possibilité de s'entendre,
01:05:44 de trouver des compromis et d'avancer.
01:05:47 Avec la direction palestinienne que nous avons
01:05:49 depuis Yasser Arafat et avec Mahmoud Abbas,
01:05:52 c'est la même chose.
01:05:53 Nous n'avons aucune perspective,
01:05:55 tout simplement parce que cette autorité palestinienne,
01:05:58 ces dirigeants palestiniens poussent leur peuple au pire,
01:06:01 n'ont jamais voulu la paix.
01:06:03 Donc oui, on se sent seul,
01:06:04 parce qu'on sait que dans quelques jours,
01:06:07 nous serons seuls et que nous devrons à nouveau nous battre,
01:06:10 même si nous savons que partout en Europe,
01:06:12 Israël a beaucoup d'amis,
01:06:14 les juifs sont aussi respectés par beaucoup.
01:06:16 Mais les calculs politiciens vont s'inviter dans la partie
01:06:19 et ça sera peut-être un peu plus compliqué.
01:06:22 Donc aujourd'hui, tout le monde est autour d'Israël,
01:06:25 demain, Israël va riposter,
01:06:26 parce qu'il a le droit de se défendre,
01:06:29 espérons que les esprits ne vont pas se tourner
01:06:32 et que la complaisance que nous dénonçons systématiquement
01:06:36 lorsqu'il s'agit du terrorisme palestinien va cesser.
01:06:39 C'est aussi dans l'intérêt des Palestiniens,
01:06:42 parce que ce que l'on dit relativement peu,
01:06:44 c'est qu'à Gaza, s'il y a une souffrance,
01:06:46 c'est d'abord le fait du Hamas,
01:06:48 d'abord le fait des dirigeants palestiniens,
01:06:51 et même si Jordanie ou le Jura,
01:06:53 s'il y a là aussi des difficultés,
01:06:56 ce n'est pas...
01:06:57 Nous ne serions pas manichéens,
01:06:59 probablement que les Israéliens ont leur part de responsabilité,
01:07:03 mais disons que lorsque l'on veut être totalement objectif
01:07:06 et que l'on constate l'état de délabrement
01:07:08 de l'autorité palestinienne
01:07:10 qui a la charge de 99 % de la population
01:07:13 qui vit dans ces territoires,
01:07:15 le niveau de la corruption, l'éducation à la haine,
01:07:18 le financement du terrorisme,
01:07:19 tout ça est monstrueux,
01:07:21 ce ne sont pas des informations nouvelles.
01:07:23 Vous avez ces informations à votre disposition,
01:07:26 les gouvernements les connaissent par cœur,
01:07:28 des rapports ont été émis sur ces sujets-là,
01:07:31 malheureusement, personne ne fait rien,
01:07:33 et on laisse les Palestiniens s'enfoncer dans la misère,
01:07:36 on laisse les populations instrumentalisées
01:07:38 par des dirigeants qui sont absolument odieux
01:07:41 dans la corruption et dans des modes de fonctionnement
01:07:44 qui ne devraient pas exister,
01:07:46 et c'est au détriment de tout le monde.
01:07:48 Voilà la situation.
01:07:49 Vous savez, le choc est tellement brutal
01:07:52 dans ce que nous vivons aujourd'hui.
01:07:54 Nous ne nous attendions pas à une situation comme celle-là.
01:07:57 Aussi, l'occasion de dire à ceux qui nous écoutent
01:08:00 que personne n'est à l'abri.
01:08:01 Si Israël a pu être surpris,
01:08:03 n'importe quel pays du monde pourra être surpris.
01:08:06 On se souvient, on a parlé du Bataclan,
01:08:08 on a parlé du 11 septembre,
01:08:10 on peut parler d'autres agressions,
01:08:12 mais ceux qui pensent qu'ils sont libérés
01:08:16 de la menace terroriste doivent se raviser.
01:08:18 Personne n'est en sécurité, personne n'est invulnérable,
01:08:22 et ce qui est arrivé aujourd'hui en Israël
01:08:25 peut arriver à n'importe quel autre pays,
01:08:27 car derrière les terroristes,
01:08:29 il y a des puissances extrêmement déterminées
01:08:31 qui constituent une sorte, je vais le dire comme ça,
01:08:34 d'axe du mal qui passe par l'Iran,
01:08:37 par la Syrie, par la Russie,
01:08:39 peut-être aussi par la Chine.
01:08:41 De nouvelles alliances sont en train de se former
01:08:44 entre certaines grandes puissances et puissances moyennes.
01:08:47 Nous sommes dans une situation très instable.
01:08:50 Chacun doit savoir où sont ses alliés, qui sont ses amis,
01:08:53 et quels sont les moyens et les mesures
01:08:55 qu'on doit mettre en œuvre pour protéger nos populations
01:08:57 et l'avenir de nos sociétés.
01:08:59 Merci beaucoup, Arie Bensemoun,
01:09:01 d'avoir témoigné ce soir sur notre antenne
01:09:04 depuis Tel Aviv.
01:09:05 On vous souhaite, bien évidemment,
01:09:08 on vous donne tout notre courage.
01:09:12 C'est vrai que nous, on est ici, à Paris, c'est un peu plus simple,
01:09:16 mais nous sommes de tout cœur avec vous, bien évidemment.
01:09:19 Les Américains ont démenti ce soir
01:09:21 que les 6 milliards dont Arie a parlé
01:09:25 sont arrivés en même temps des Iraniens.
01:09:27 En même temps, l'Iran n'a pas besoin de 6 milliards,
01:09:30 de réconcessions de 6 milliards pour...
01:09:32 On n'est pas obligés de prendre pour argent comptant
01:09:34 aussi le démenti des États-Unis.
01:09:36 Mais ce n'est pas de l'argent américain,
01:09:37 c'est de l'argent qui appartient à la Corée du Sud
01:09:40 pour payer son pétrole iranien
01:09:42 et qui a été bloqué par Washington
01:09:45 pour des raisons stratégiques et juridiques.
01:09:48 Donc c'était un paiement qui n'appartenait pas du tout aux États-Unis.
01:09:51 Mais Arie a soulevé quelque chose d'intéressant,
01:09:54 c'était comment ce monde multipolaire
01:09:57 est en train de se recomposer.
01:09:59 Il évoquait finalement les BRICS
01:10:00 et on voit qu'à l'épreuve de cette première guerre,
01:10:04 les BRICS, donc la Chine, l'Inde, la Russie, le Brésil...
01:10:09 - Et l'Iran, maintenant. - Et l'Iran.
01:10:12 Et l'Arabie saoudite sont en train, pour partie,
01:10:15 de se diviser cruellement
01:10:18 entre la neutralité affichée de la Russie,
01:10:20 l'Arabie saoudite qui, alors même qu'ils étaient engagés
01:10:24 sur la voie d'un accord avec Israël,
01:10:26 qui a condamné et rendant presque responsable d'Israël
01:10:30 de la situation.
01:10:32 C'est vrai qu'à travers cette crise,
01:10:34 c'est même l'équilibre qui était en train de se reconstituer,
01:10:37 ce monde multipolaire qui était en train d'émerger
01:10:40 de manière plus évidente sur la scène diplomatique,
01:10:43 qui a un petit peu ébranlé.
01:10:44 - Nous parlions des États-Unis.
01:10:46 Denis Deschamps, je vous donne la parole.
01:10:48 On va écouter Joe Biden.
01:10:49 Il s'est exprimé en début de soirée.
01:10:52 Écoutez-le.
01:10:53 - Je me suis entretenu avec le Premier ministre Netanyahou
01:10:58 ce matin.
01:11:00 Il lui est dit que les États-Unis soutiennent Israël
01:11:02 face à ses attaques terroristes.
01:11:03 Israël a le droit de se défendre et de défendre son peuple.
01:11:06 Point à la ligne.
01:11:07 Rien ne justifie jamais des attaques terroristes.
01:11:10 Le soutien de mon administration à la sécurité d'Israël
01:11:13 reste ferme et inébranlable.
01:11:15 - Les États-Unis, Denis Deschamps, qui s'était dit prêt
01:11:20 à offrir à Israël tous les moyens de soutien appropriés
01:11:22 face à cette offensive surprise par le Hamas
01:11:25 contre l'Etat hébreu, c'est ce qu'avait déclaré Joe Biden
01:11:29 un peu plus tôt à Benyamin Netanyahou
01:11:31 lors d'un entretien téléphonique.
01:11:33 Quel soutien en parle aujourd'hui ?
01:11:35 - C'était important pour lui de se montrer
01:11:37 parce que vous vous souvenez, depuis 1945,
01:11:39 à l'ONU, où il s'était engagé à porter secours à Israël.
01:11:44 C'était important pour lui de se montrer.
01:11:47 Mais il n'a rien dit d'autre que de le communiquer
01:11:49 dans la journée qu'a sortie la Maison-Blanche.
01:11:51 C'est intéressant.
01:11:52 Je ne suis pas d'accord avec Harrier
01:11:54 quand il met la Chine dans l'affaire.
01:11:56 J'ouvre une petite parenthèse.
01:11:57 La Chine ne s'est jamais prononcée sur ce genre de situation.
01:12:02 Ils proposent depuis maintenant 2-3 ans
01:12:05 leur concours diplomatique pour certains grands sujets.
01:12:08 C'est très nouveau.
01:12:09 Mais jamais ils ne s'immiscent dans ce genre d'ingérence.
01:12:13 Par contre, au niveau des briques, c'est très intéressant.
01:12:15 Vous vous souvenez de l'histoire.
01:12:17 Ça a été inventé par le stratégiste de Goldman Sachs en 1999.
01:12:20 C'était une sorte de montage informel plutôt financier.
01:12:25 C'est devenu avec le temps une institution de moins en moins informelle.
01:12:30 Maintenant, c'est un groupe institutionnel.
01:12:33 Un contrepoids aux G7.
01:12:35 Au départ, c'était économique.
01:12:38 Ça devient de plus en plus politique avec le temps.
01:12:41 Le président chinois a accueilli des nouveaux membres dernièrement.
01:12:44 Il paraît que tout le monde se bouscule à la porte.
01:12:47 Il y a plus de 30 nations, même le Venezuela,
01:12:49 qui veulent adhérer aux briques.
01:12:50 Ça commence à peser lourd.
01:12:52 Dans pas très longtemps, les briques feront plus de PIB dans le monde
01:12:55 que le G7.
01:12:56 C'est assez intéressant,
01:12:58 parce qu'on voit bien la situation de l'Arabie saoudite.
01:13:02 L'Arabie saoudite, on sait qu'ils discutent avec Israël.
01:13:06 On sait que c'est plutôt dans la tendance,
01:13:08 sur du temps moyen-long, de normaliser leurs relations,
01:13:12 justement en prenant une autonomie régionale.
01:13:15 Je voulais juste citer une partie de ce qu'a dit l'Arabie saoudite,
01:13:19 qui condamne l'escalade, les deux parties,
01:13:22 mais dans un deuxième temps, dans leur communiqué,
01:13:25 que l'on a vu sur l'AFP,
01:13:27 ils disent que Riyadh s'est fait l'écho des déclarations
01:13:30 d'autres États de la région,
01:13:31 dont le Koweït, l'Irak, le Qatar et Oman,
01:13:34 ainsi que l'Organisation de la coopération islamique, l'OCI,
01:13:36 selon laquelle l'attaque était, entre guillemets,
01:13:40 le résultat de la poursuite de l'occupation
01:13:42 et de la privation du peuple palestinien de ses droits légitimes.
01:13:46 En réalité, il y a deux points...
01:13:47 Enfin, c'est pas qu'il y a deux points de mesure,
01:13:49 c'est qu'en réalité,
01:13:50 effectivement, ils le condamnent parce que ça ne résoudra rien,
01:13:54 et on le sait depuis, comme vous l'avez dit, depuis 75 ans,
01:13:57 mais par contre, quand même,
01:13:59 ils prennent fait écho pour le peuple palestinien.
01:14:02 Donc on va voir un petit peu comment ça va évoluer
01:14:04 dans les jours qui viennent.
01:14:05 Ça va probablement durer plusieurs jours.
01:14:07 Ça va indiscutablement bouger
01:14:11 et ça va probablement faire des morts, malheureusement,
01:14:13 des deux côtés, mais en même temps,
01:14:15 on va voir un petit peu qui va se dévoiler.
01:14:17 Parce qu'effectivement...
01:14:18 - "Prendre fait écho pour le peuple",
01:14:20 ce n'est pas "prendre fait écho pour la guerre".
01:14:22 - Oui, c'est ça.
01:14:23 - Non, non, mais bien sûr.
01:14:24 - Il faut faire une grande différence,
01:14:25 il faut faire un petit peu plus, je dirais, de subtilité
01:14:28 dans l'analyse des mots et de la diplomatie saoudienne.
01:14:32 Ils sont derrière le peuple,
01:14:34 mais ce n'est pas pour ça qu'ils soutiennent l'agression.
01:14:36 Il faut le lire parce que, eux, leur stratégie à long terme,
01:14:39 c'est le plan 2030,
01:14:41 c'est l'alliance technologique avec Israël,
01:14:44 mais au milieu, comme le signalait tout à l'heure Guillaume,
01:14:48 c'est aussi le dossier palestinien,
01:14:52 car il ne peut pas y avoir de signature
01:14:55 entre l'Arabie saoudite et Israël
01:14:57 s'il n'y a pas de concession de la part d'Israël.
01:15:01 Et là est le nœud gordien que Netanyahou
01:15:05 ou son successeur devront un jour trancher.
01:15:08 - Mais est-ce que cette attaque du jour peut avoir une conséquence
01:15:14 sur ce réchauffement que nous évoquions
01:15:16 entre Israël et l'Arabie saoudite ?
01:15:19 - Bien sûr, ça va allonger le temps nécessaire
01:15:22 pour trouver un accord.
01:15:24 Si on parlait en termes de trimestre,
01:15:26 là, maintenant, il faut peut-être parler en termes d'années.
01:15:29 Donc, voyez-vous, je pense que ça ne remet pas stratégiquement,
01:15:33 sur le long terme, les échéances en question,
01:15:38 ça les repousse.
01:15:39 - On parlait des États-Unis, allez-y, Gideon Cootes.
01:15:42 - Contrairement à ce qu'a dit...
01:15:44 - On parlait des États-Unis, de la prise de parole de Joe Biden.
01:15:47 L'Égypte et la France ont discuté, aujourd'hui,
01:15:50 tout à l'heure, de la coordination des efforts
01:15:52 pour mettre fin à l'escalade.
01:15:54 C'est ce qui ressort d'une discussion
01:15:57 entre le président égyptien et Emmanuel Macron,
01:16:01 Raphaël Stainville, cet après-midi.
01:16:03 Quelle posture, cette fois, pour la France ?
01:16:05 La France qui condamne, bien évidemment,
01:16:07 comme avec toute la communauté internationale,
01:16:09 ces attaques terroristes.
01:16:11 Et après, j'ai envie de dire.
01:16:12 - La question, c'est comment voulez-vous
01:16:14 mettre fin à l'escalade, quand, par ailleurs,
01:16:17 et c'est l'un des communiqués du Hamas qui l'affirme,
01:16:21 il y a 163 otages israéliens.
01:16:25 Israël est condamné à tout faire
01:16:29 pour récupérer ses otages.
01:16:32 - On n'est pas le temps de la diplomatie,
01:16:34 clairement, pour le moment.
01:16:36 - C'est pas le temps, d'autant que Israël,
01:16:38 je pense que tout le monde est d'accord,
01:16:39 a subi une véritable humiliation, aujourd'hui.
01:16:42 Et qu'ils ne peuvent pas rester sans réagir.
01:16:45 C'est l'une des conditions de leur survie,
01:16:50 que de montrer leur force,
01:16:53 sans quoi, dans ce genre de pays,
01:16:56 celui qui montre un signe de faiblesse
01:16:58 est presque condamné.
01:17:00 Donc, ils ne peuvent que réagir,
01:17:02 et réagir fortement.
01:17:04 Et quand, en plus, voilà, 163 otages,
01:17:08 selon le Hamas, sachant qu'il y a des femmes
01:17:10 et des enfants... - Il y en a qui sont déjà
01:17:12 sur le territoire des Gaza,
01:17:13 il y en a qui sont toujours sur le territoire israélien.
01:17:16 Donc, je ne sais pas exactement comment ça s'articule.
01:17:18 - Donc, ni l'Égypte ni la France
01:17:21 n'ont la main sur aucun levier.
01:17:23 Qui a la main ? On les a déjà cités.
01:17:26 Ce sont Téhéran,
01:17:28 ce sont les pays du Golfe qui financent,
01:17:30 en partie, des mouvements où...
01:17:34 Donc, effectivement, le FATA.
01:17:38 Mais autrement,
01:17:40 ce ne sont peut-être que des négociations
01:17:42 ou des discussions politiques.
01:17:44 Mais en aucun cas,
01:17:46 une capacité à intervenir sur les armes,
01:17:49 et en tout cas, pas de capacité à intervenir
01:17:52 sur le cœur du conflit,
01:17:53 parce qu'au cœur du conflit,
01:17:55 il y a la volonté de Téhéran.
01:17:56 N'oublions pas que les gardiens de la révolution islamique
01:18:01 ont été créés en 1979.
01:18:03 Donc, voyez-vous, c'est un chemin stratégique,
01:18:06 et que la force d'intervention internationale
01:18:09 s'appelle la force Quds, Al-Quds,
01:18:12 ça veut dire le lieu...
01:18:14 On ne cite pas le nom de la ville,
01:18:16 mais c'est le lieu Jérusalem.
01:18:19 Donc, depuis 1979...
01:18:20 - D'ailleurs, le dirigeant Ismail Khan
01:18:22 y a fait un grand tour récemment.
01:18:24 - Depuis 1979, le chemin est tracé, n'est-ce pas ?
01:18:26 Donc, on est vraiment là
01:18:28 dans des choix stratégiques très, très lourds.
01:18:30 - Gide, on vous parlait d'une réponse obligatoire d'Israël,
01:18:33 rapide, une réponse ferme,
01:18:35 une réponse solide, et en même temps,
01:18:37 il y a cette nouveauté des otages,
01:18:40 des otages dont on sait où ils sont pour le moment,
01:18:43 mais certainement aux mains du Hamas.
01:18:45 Du coup, est-ce que ce n'est pas un casse-tête aussi,
01:18:48 aujourd'hui, en ce qui concerne la réponse militaire ?
01:18:51 - Oui, tout à fait.
01:18:52 Je pense que je l'ai précisé déjà au début,
01:18:55 mais c'est clair, ça rend la situation dramatique,
01:18:58 le problème est qu'elle sera la réponse d'Israël.
01:19:00 Il est clair qu'il y aura des otages.
01:19:03 Il y a déjà des otages aujourd'hui,
01:19:06 bien sûr, sur les territoires israéliens,
01:19:09 alors là, ça sera une affaire à part,
01:19:13 parce que si on veut venir à bout de ces milliers,
01:19:17 ou de cette partie des milliers qui sont restés
01:19:19 sur les territoires israéliens, des gens du Hamas,
01:19:24 il faudra résoudre ça rapidement,
01:19:26 ou bien en négociant,
01:19:28 mais comme Israël ne négocie pas avec les terroristes
01:19:31 sur leur territoire, alors là, le soupe est très dramatique.
01:19:34 Et il y a les autres qui sont déjà sur les territoires de Gaza,
01:19:39 au moins selon les images qu'on a vues.
01:19:41 - Mais Israël est toujours réagi.
01:19:45 - Et là, si la prochaine étape de la guerre s'ouvre,
01:19:52 il faudra la récupérer d'une façon quelconque.
01:19:56 Et là, je pense que la situation actuelle
01:20:00 pousse plutôt vers le risque de très fatal.
01:20:03 Cela dit, on n'a pas beaucoup de temps pour négocier tout cela.
01:20:06 Et il y aura des accusations, vous savez,
01:20:08 parce qu'on a libéré les soldats franco-israéliens,
01:20:14 Gilad Chalit, et à l'époque, on leur a donné,
01:20:19 comme je dis, ce qui dirige aujourd'hui
01:20:22 cette incursion en Israël.
01:20:23 Donc il y aura une grande opposition
01:20:26 dans une opinion publique israélienne
01:20:30 qui est plutôt favorable à des échanges,
01:20:31 qui a plutôt respect pour la vie humaine
01:20:35 et la vie de chaque juif.
01:20:37 Là, on sera devant un dilemme très, très, très difficile.
01:20:43 - Je voulais vous poser également cette question.
01:20:46 Je voulais vous poser également cette question.
01:20:48 Il y a donc la mobilisation des réservistes ce soir.
01:20:51 Qu'est-ce que ça révèle ?
01:20:52 Puisque l'on imagine, on sait que l'armée israélienne
01:20:55 est l'une des meilleures au monde, que finalement...
01:20:58 - Mais elle est basée sur les réservistes,
01:21:00 à la différence d'autres armées.
01:21:02 - Elle est basée sur des réservistes,
01:21:04 mais là, ils sont tous mobilisés.
01:21:05 Pourquoi vraiment mobiliser autant d'hommes ?
01:21:08 Est-ce qu'il y a une crainte d'autres attaques,
01:21:10 mais qui ne viendraient pas seulement du Hamas ?
01:21:12 - Est-ce que c'est politique ou est-ce que c'est militaire ?
01:21:14 - Est-ce que c'est politique ou militaire ?
01:21:15 - D'un point de vue politique, on a effectivement,
01:21:19 à de nombreuses fois et avec toute façon judicieuse,
01:21:22 évoqué l'unité, l'unité retrouvée
01:21:26 de l'univers politique israélien, de l'univers militaire.
01:21:30 Et donc, effectivement, la mobilisation générale
01:21:33 fait partie, relève de cette unité retrouvée.
01:21:38 Mais sur le plan militaire,
01:21:40 là, nous avons 1 000, 1 500 terroristes
01:21:45 qui viennent de Gaza.
01:21:47 Ce n'est pas une mobilisation générale qui va changer la donne.
01:21:51 - Oui, sur les forces spéciales qui sont en mesure d'intervenir.
01:21:54 On imagine.
01:21:55 - C'est-à-dire que c'est un signal militaire envoyé,
01:21:59 éventuellement, au Hezbollah, en disant, de toute façon,
01:22:02 si vous décidez d'étendre, nous sommes déjà prêts.
01:22:06 - Parce que récemment, justement,
01:22:08 dans le cadre du grand débat en Israël,
01:22:11 il y avait plusieurs réservistes qui ont signalé
01:22:13 qu'ils ne veulent pas se présenter de nouveau,
01:22:15 et se présenter pour effectuer leur service.
01:22:19 Et il y en avait, parmi eux,
01:22:21 il y avait plusieurs pilotes d'avions,
01:22:24 mais il y avait aussi des réservistes
01:22:26 et de certaines unités,
01:22:28 qu'on peut accuser maintenant facilement,
01:22:30 écoutez, vous ne vous êtes pas présenté,
01:22:32 alors on est arrivé à cette situation-là.
01:22:36 Donc, maintenant, déjà,
01:22:38 il y a des représentants de ces réservistes-là
01:22:41 qui ont menacé de ne pas venir rejoindre leur unité,
01:22:47 qui ont dit, dans l'institution actuelle,
01:22:49 on arrête les combats contre la réforme juridique, etc.
01:22:53 On en parla après, tout le monde se présente,
01:22:56 tout le monde est là, donc il y a déjà un autre,
01:22:58 si vous voulez, un effet mobilisateur.
01:23:02 - Il ne faut pas oublier que c'était des fêtes juives,
01:23:06 et que, donc, tout le monde était plutôt à la fête,
01:23:10 et d'autant qu'en plus, il y avait beaucoup de pèlerins
01:23:12 et de touristes.
01:23:14 Donc, ça pèse encore plus, quoi.
01:23:16 Et effectivement, il y avait un combat dans la rue politique
01:23:18 sur cette fameuse loi que vous avez évoquée.
01:23:21 - Raphaël Stingley, vous voulez ajouter ?
01:23:23 - Non, mais c'est-à-dire que si Israël mobilise
01:23:27 toutes les classes d'âge de ces réservistes,
01:23:30 c'est-à-dire que oui, effectivement, ça a été dit,
01:23:31 il y a d'abord le symbole, et ça, on est dans la politique,
01:23:36 mais d'un point de vue militaire, la bande de Gaza,
01:23:39 il ne faut pas, et ça a été évoqué par plusieurs personnes,
01:23:43 il y a l'idée qu'ils vont faire plus qu'une incursion
01:23:47 dans la bande de Gaza, et donc ça suppose,
01:23:49 compte tenu de la densité de la population gazaouite,
01:23:52 d'avoir une armée en nombre, et avec toujours ce risque,
01:23:56 cette menace d'un autre front souverain du côté du Liban.
01:24:03 Donc, c'est ce qui rend, enfin, ce qui contraint,
01:24:07 finalement, le pouvoir et l'armée israélienne
01:24:10 à une mobilisation aussi forte de ces réservistes.
01:24:13 -Il est 23h30 sur CNews, si vous nous rejoignez.
01:24:17 Nous revenons donc sur cette attaque surprise Israël et Gaza
01:24:21 en guerre, donc après cette offensive du Hamas ce matin.
01:24:25 Beaucoup de réactions à l'international.
01:24:28 En tête, Emmanuel Macron, bien évidemment,
01:24:30 qui a condamné fermement cette attaque.
01:24:32 L'exécutif français qui a donné des consignes également
01:24:36 au préfet Gérald Darmanin, qui a demandé la protection
01:24:40 des lieux communautaires juifs en France.
01:24:43 Il a précisé tout de même que, pour le moment,
01:24:46 il n'y a aucune menace.
01:24:47 Est-ce que ça va être le cas ou pas dans les jours qui viennent ?
01:24:50 On s'interroge dans un instant. Gérald Darmanin.
01:24:53 -Sur ce qui se passe en ce moment en Israël,
01:24:56 on est tous extrêmement choqués.
01:24:58 On a vu les déclarations du président de la République.
01:25:01 Je veux juste dire qu'à sa demande, il m'a appelé ce matin.
01:25:04 Nous avons déjà donné comme ordre au préfet
01:25:06 de protéger les lieux communautaires,
01:25:08 bien évidemment, et dès ma rentrée à Paris,
01:25:11 je présiderai une réunion de sécurité
01:25:13 pour connaître les difficultés que nous pourrions avoir
01:25:16 sur le sol national. Nous n'avons aucune menace,
01:25:19 à l'heure où je vous parle, mais le président de la République
01:25:22 m'a demandé d'être attentif à la protection des lieux
01:25:25 où la communauté juive se rend, bien sûr, les synagogues,
01:25:28 mais également les écoles, par exemple.
01:25:30 -Menace, pour le moment, Raphaël Slinville,
01:25:33 précise le ministre de l'Intérieur.
01:25:35 Néanmoins, dans les jours qui viennent,
01:25:37 on voit qu'il y a une attention particulière
01:25:40 et qu'il y a quand même cette crainte.
01:25:42 -Il faut comprendre et décrypter ce que dit Gérald Darmanin
01:25:45 lorsqu'il dit qu'il n'y a aucune menace.
01:25:47 C'est vrai, mais il faut aussi lire et entendre
01:25:50 que le risque est bien réel,
01:25:52 parce qu'il n'échappe pas au ministre de l'Intérieur
01:25:55 que les banlieues, aujourd'hui,
01:25:57 en tout cas un certain nombre de quartiers,
01:26:00 sont très favorables à la cause palestinienne.
01:26:03 Je dis pas que c'est des soutiens du Hamas,
01:26:07 mais en tout cas, il y a cet imaginaire
01:26:10 qui habite les banlieues
01:26:13 et qui fait craindre, je pense,
01:26:15 un certain nombre de responsables politiques,
01:26:18 à commencer par le ministre de l'Intérieur,
01:26:21 que les banlieues ne participent de près ou de loin
01:26:24 à des manifestations, des mouvements
01:26:27 à l'encontre des institutions juives en France.
01:26:30 -Un conflit israélo-palestinien qui s'est exporté en France,
01:26:34 qui s'est importé en France, depuis plusieurs années, maintenant.
01:26:37 -Oui, ça, il suffit de le voir,
01:26:42 de suivre les manifestations
01:26:45 pour s'en rendre compte,
01:26:47 avec l'irruption, depuis plusieurs années,
01:26:50 de ces drapeaux palestiniens,
01:26:52 de ces slogans favorables à la cause palestinienne,
01:26:56 entretenus à loisir, notamment, par des mouvements politiques,
01:27:00 je pense à la France Insoumise et à la NUPES,
01:27:05 au sens plus large,
01:27:06 qui voient dans ce mouvement un terreau
01:27:09 pour rallier les banlieues à leur vote.
01:27:13 -On va s'intéresser à la France Insoumise.
01:27:15 Je vous propose de regarder les réactions politiques en France.
01:27:19 Elles ont été nombreuses.
01:27:20 Condamnation quasi, je dis bien quasi, unanime,
01:27:23 on y reviendra dans un instant, des partis politiques.
01:27:27 On va voir quelques réactions
01:27:29 qui vont s'afficher à l'antenne, justement,
01:27:31 pour illustrer ces réactions.
01:27:33 Catherine Colonna, ministre des Affaires étrangères.
01:27:36 "Israël se réveille sous le feu d'attaques terroristes,
01:27:40 "victimes de solidarité, condamnation absolue,
01:27:42 "attachement à la sécurité d'Israël.
01:27:45 "La violence est une impasse."
01:27:46 Jordan Bardella soutient Israël
01:27:48 et au peuple israélien confronté à une attaque terroriste
01:27:52 et islamiste de grande ampleur, coordonnée par le Hamas.
01:27:55 Espérons, pour l'honneur de la France,
01:27:58 que les Israéliens se tiennent de justifier le pire.
01:28:00 Il ne croyait pas s'il viendrait bien dire.
01:28:03 Marine Le Pen.
01:28:04 "Le terrorisme ne peut être toléré,
01:28:06 "la sécurité du peuple israélien n'est pas négociable.
01:28:10 "Les frappes du groupe terroriste du Hamas
01:28:12 "contre le territoire israélien sont un acte de guerre inacceptable
01:28:16 "qui éloigne chaque jour un peu plus tout espoir de paix.
01:28:20 "Nous sommes plus que jamais aux côtés de la démocratie israélienne."
01:28:24 Et puis, une dernière réaction à droite,
01:28:26 "le Pays républicain soutient Israël,
01:28:29 "lourdement attaqué par le Hamas, 5000 requêtes envoyées depuis Gaza
01:28:33 "et des dizaines de terroristes infiltrés pour semer le chaos.
01:28:36 "Le devoir de la France est d'être plus fortement enquêté
01:28:40 "de l'Etat hébreu, seule démocratie du Proche-Orient."
01:28:43 Voilà, plusieurs réactions à droite qu'on pouvait lire.
01:28:46 Sauf que ces condamnations ne sont pas partagées par tous.
01:28:50 Vous parliez de la France insoumise, tout à l'heure,
01:28:53 Raphaël Stainville.
01:28:54 C'est la France insoumise qui a publié un communiqué
01:28:57 dans lequel le Hamas n'est pas désigné comme étant terroriste,
01:29:01 et donc ses attaques ne sont pas des attaques
01:29:04 désignées comme étant terroristes, mais par des forces israéliennes.
01:29:08 On peut qualifier, finalement, cette réaction donteuse,
01:29:11 ce soir, Raphaël Stainville.
01:29:13 C'est en tout cas ce qui est relayé par beaucoup.
01:29:16 -Un rebours, c'est vraiment fascinant et monstrueux,
01:29:19 c'est qu'un rebours de toute la classe politique,
01:29:22 la France insoumise, à l'exception de François Ruffin,
01:29:27 il faut quand même le souligner,
01:29:29 trouve des nuances,
01:29:32 adopte un discours accommodant,
01:29:35 et surtout ne condamne pas unanimement
01:29:39 cette agression, ces attentats terroristes
01:29:42 contre l'armée d'Israël,
01:29:46 mais aussi des civils, des femmes, des enfants.
01:29:50 C'est cette prudence avec laquelle il communique,
01:29:54 depuis ce matin.
01:29:55 D'abord, c'était le groupe parlementaire
01:29:58 à l'Assemblée nationale
01:30:00 qui a rédigé un communiqué des plus alambiqués,
01:30:04 avant que Jean-Luc Mélenchon
01:30:06 poursuive dans la même veine.
01:30:09 -On va peut-être voir le tweet de Jean-Luc Mélenchon.
01:30:13 Peut-être que Sabrina, qui est avec moi,
01:30:16 va peut-être pouvoir nous trouver.
01:30:19 Je vois le tweet de Jean-Luc Mélenchon.
01:30:21 Continuez.
01:30:22 -Jean-Luc Mélenchon, dans la même veine,
01:30:25 n'a pas condamné cette agression,
01:30:27 renvoyant dos à dos le Hamas et Israël,
01:30:31 et finalement faisant porter la responsabilité
01:30:35 de cette agression quasiment sur Israël,
01:30:39 responsable du sort de ces malheureux Palestiniens.
01:30:44 Honnêtement, dans ce contexte,
01:30:47 ces nuances sont insupportables, honteuses.
01:30:50 -Gilles Déon, comment est-ce que vous observez
01:30:54 cette posture de la France insoumise ?
01:30:57 Comment est-ce que vous l'observez ?
01:30:59 Vous la comprenez ?
01:31:00 Est-ce que ça vous choque, comme beaucoup,
01:31:03 ici, autour de ce plateau ?
01:31:04 -En tant qu'observateur résident en France,
01:31:08 je ne pense pas que l'opinion publique israélienne,
01:31:11 sauf les francophones,
01:31:12 ceux qui sont impliqués dans la vie française,
01:31:15 ont une distinction...
01:31:17 -On voit le tweet de Jean-Luc Mélenchon.
01:31:19 "Merci à Sabrina qui a été très réactive.
01:31:22 "Toute la violence déchaînée contre Israël et Gaza
01:31:24 "ne produit et ne reproduit qu'elle-même.
01:31:27 "Horrifier nos pensées et nos compassions
01:31:29 "vont à toutes les populations désemparées."
01:31:32 "Le cessez-le-feu doit s'imposer.
01:31:34 "La France doit y travailler."
01:31:36 "Les peuples palestiniens et israéliens
01:31:38 "doivent pouvoir vivre côte à côte en paix et en sécurité."
01:31:42 "La solution existe,
01:31:43 "mais c'est la solution de l'ONU."
01:31:45 -Personnellement...
01:31:47 -En tant qu'observateur, allez-y.
01:31:49 -Ca ne me choque pas,
01:31:50 parce que ça correspond à Mélenchon.
01:31:52 Donc, ceux qui sont en France, on les connaît,
01:31:56 surtout maintenant, quand ils hésitent encore
01:31:59 s'ils seraient candidats à la présidence.
01:32:02 On ne veut pas perdre un certain public.
01:32:04 Un certain public, d'ailleurs, qui a permis au Hamas
01:32:07 de crier "mort aux Juifs"
01:32:12 lors d'une manifestation qui était justement organisée
01:32:15 par son mouvement,
01:32:18 aux représentants du Hamas en France,
01:32:20 parce qu'il y en a.
01:32:22 Et donc, là, ça entre dans le cadre de la guerre...
01:32:26 Bon, la guerre politique française interne.
01:32:29 Il y a d'autres...
01:32:30 C'est pas un certain, si vous voulez, internationalisme.
01:32:33 Il y a des définitions
01:32:36 et il y a des formulations qui sont déjà dépassées,
01:32:40 mais qui sont restées chez M. Mélenchon et les autres.
01:32:43 Voilà.
01:32:44 -En tant qu'observateur...
01:32:46 -En appelant à la paix et en glorifiant la guerre.
01:32:50 -C'est une spécialité de Jean-Luc Mélenchon,
01:32:53 la différence et la provocation.
01:32:56 C'est la ligne de conduite.
01:32:58 Si vous reprenez ces écrits de 2007,
01:33:02 la lumière venait du Vélez Véla, n'est-ce pas ?
01:33:05 La lumière, c'était Chavez.
01:33:07 Bon. Incroyable.
01:33:09 Si vous prenez des éléments plus récents,
01:33:12 sa position, il y a quelques temps, sur la Russie et l'Ukraine,
01:33:16 elle était quand même assez favorable à Moscou.
01:33:20 Et maintenant, on a le Hamas.
01:33:22 -Le Hamas, groupe terroriste, quand on voit...
01:33:25 -C'est une ligne de conduite, provocation et différence.
01:33:28 -Il se saisit de tous les sujets, encore plus s'ils sont polémiques,
01:33:32 ou qu'il dresse les gens les uns contre les autres
01:33:37 pour transformer ça en tribune.
01:33:39 On l'a vu de multiples reprises.
01:33:42 Il le fait malheureusement, et c'est ironique,
01:33:44 avec talent, bien entendu.
01:33:47 Il utilise son savoir oratoire pour à chaque fois faire parler de lui.
01:33:52 Il n'est pas élu, mais il a une tribune,
01:33:54 comme s'il était élu,
01:33:56 avec des intentions politiques très claires.
01:33:59 Il regarde l'échiquier politique, toutes les petites cases,
01:34:03 et il essaie d'agiter les uns contre les autres
01:34:06 pour ne pas penser au coup d'après politique.
01:34:09 Il va la pêche aux voies en permanence.
01:34:11 C'est du calcul politicien de base.
01:34:13 -Il est 22h40.
01:34:16 Bienvenue à vous, si vous nous rejoignez sur CNews.
01:34:19 Israël et la bande de Gaza, de nouveau en guerre
01:34:21 après une offensive surprise des terroristes du Hamas.
01:34:24 Une offensive incomparable avec les précédentes.
01:34:27 On en a largement parlé ce soir,
01:34:29 au lendemain du 50e anniversaire de la guerre de Kipour.
01:34:33 On a vu des centaines de requêtes lancées
01:34:35 de façon incessante depuis Gaza.
01:34:37 Dans le même temps, des terroristes se sont infiltrés.
01:34:40 On parle de 1 000 terroristes infiltrés sur le territoire palestinien.
01:34:44 Des combats sont toujours en cours.
01:34:46 22 poches de résistance, encore visiblement, ce soir.
01:34:51 Denis Deschamps ?
01:34:52 -J'ai une question fondamentale par rapport à ça.
01:34:55 J'ai été coupé dans mon élan
01:34:57 sur la présumée subtilité de l'Arabie saoudite.
01:35:01 Ça fait partie ou pas de la diplomatie.
01:35:03 Je voulais finir, tout à l'heure, et c'est une question centrale,
01:35:07 on parlait des guerres et de la guerre en Ukraine.
01:35:09 Ce qui est important, c'est qu'on a beaucoup de diversions
01:35:13 dans le monde. Et puisqu'il y a beaucoup de théâtres de conflits,
01:35:16 pourquoi l'Iran ne se serait pas saisi de toutes ces diversions
01:35:20 pour pouvoir agir, casser le processus d'entente régionale
01:35:23 qui, tout doucement, se construisait ?
01:35:25 On voit que l'Occident ne gagne plus ses guerres.
01:35:29 Tout le matériel et l'aide financière déversée sur l'Ukraine,
01:35:33 et je ne parle pas de la corruption,
01:35:35 où ils ont tout le matériel qu'ils veulent,
01:35:38 on parle des chars Abraham,
01:35:39 on va bientôt avoir des F-15,
01:35:42 et malgré cela, ils n'arrivent...
01:35:44 F-16, pardon.
01:35:45 Ils n'arrivent pas à gagner la guerre.
01:35:48 Et l'Iran, peut-être qu'il, tout doucement,
01:35:50 pose ses pions pour créer des diversions
01:35:53 en se disant que c'est le moment pour agiter
01:35:55 cette partie du monde-là,
01:35:57 pour tout doucement progresser vers notre but de guerre.
01:36:00 Les Russes ne la gagnent pas non plus.
01:36:02 Je suis d'accord avec vous.
01:36:04 Mais il y a une coalition internationale derrière l'Ukraine,
01:36:07 et malgré les moyens...
01:36:09 L'Ukraine aurait été envahie, j'entends bien.
01:36:11 Mais globalement, il y a beaucoup de moyens déversés
01:36:14 sur cette guerre, et il n'y a pas de vainqueur.
01:36:17 -Sur les moyens pour aider Israël,
01:36:19 on l'a un peu abordé, je vous repose la question.
01:36:21 On va écouter Joe Biden, une nouvelle fois,
01:36:24 qui s'exprimait, et voyez ce qu'il a dit.
01:36:27 -Les Etats-Unis se tiennent aux côtés du peuple israélien
01:36:30 face à cette attaque terroriste.
01:36:32 Israël a le droit de défendre son territoire et ses citoyens.
01:36:36 Point final. Il n'y a aucune justification
01:36:38 aux attaques terroristes.
01:36:40 L'aide de mon administration pour la sécurité d'Israël
01:36:43 est solide et inébranlable.
01:36:45 Laissez-moi vous dire ça de la façon la plus claire possible.
01:36:48 Ce n'est pas le moment pour n'importe quel groupe hostile
01:36:52 à Israël de profiter de ces attaques.
01:36:54 Le monde entier observe.
01:36:56 -Voilà, Joe Biden, donc, il parle, j'ai l'air à verse Pierre,
01:37:00 d'une aide solide pour aider Israël.
01:37:02 Il parle de quelle aide ? Est-ce que ça veut dire,
01:37:05 concrètement, qu'il pourrait y avoir du matériel d'apporté,
01:37:08 une aide militaire apportée à Israël,
01:37:11 ou c'est d'un autre ordre ?
01:37:13 -Sommes-nous vraiment dans le militaire ?
01:37:15 -Oui. -Dans le Kippour, oui.
01:37:17 Trois Etats, n'est-ce pas ?
01:37:20 Egypte, Syrie, Jordanie,
01:37:22 attaquent Israël.
01:37:23 On est dans des centaines de milliers d'hommes
01:37:26 qui s'affrontent.
01:37:27 -Et l'aide américaine est arrivée tardivement.
01:37:30 -Oui, mais en quelques jours, il fallait quand même le temps
01:37:34 de le faire. Donc, ils sont là.
01:37:36 Mais la participation de Joe Biden, aujourd'hui,
01:37:39 est une participation politique.
01:37:41 -C'est-à-dire que c'est diplomatique.
01:37:43 Quand il dit "Mon aide est là", attention, c'est vrai.
01:37:46 -Ils sont là. Ils sont les premiers fournisseurs
01:37:49 d'armement d'Israël.
01:37:51 Et ce sont les premiers fournisseurs d'armement
01:37:53 de l'Arabie saoudite.
01:37:55 C'est pour ça qu'ils permettent de faire le pont
01:37:58 entre les deux et d'essayer de rapprocher les deux.
01:38:01 Donc, c'est avant tout une démarche politique
01:38:04 pour dire, de toute façon, il va y avoir peut-être
01:38:07 une parenthèse de difficultés, évidemment,
01:38:09 mais le chemin est tracé pour des négociations
01:38:12 sur le long terme.
01:38:14 -En tout cas, sur le terrain, là-bas, en Israël,
01:38:17 la journée a été très compliquée,
01:38:19 la nuit risque d'être très dure pour les habitants,
01:38:22 puisque les combats continuaient ce soir.
01:38:24 Je le disais, encore 22 poches étaient recensées
01:38:27 en début de soirée.
01:38:29 Une population, en tout cas, totalement paniquée.
01:38:32 Regardez ce sujet.
01:38:33 Bruit de la mer
01:38:35 ...
01:38:36 -C'est avec le bruit assourdissant des sirènes
01:38:39 et des tirs de roquettes que, très tôt ce samedi matin,
01:38:42 les Israéliens se sont réveillés.
01:38:44 Très vite, les habitants sous le choc ont pris conscience
01:38:48 de la gravité de la situation.
01:38:49 -J'ai entendu vers 6h du matin
01:38:52 des...
01:38:53 des bruits canons, mais rares.
01:38:56 Je sais que c'est une région, ici, où il y a beaucoup de camps,
01:39:00 beaucoup d'entraînements, etc.,
01:39:01 mais un samedi, c'était pas possible.
01:39:04 Je me suis dit qu'il y avait quelque chose de grave
01:39:07 qui se passait.
01:39:08 -Il n'y a pas eu autant de tirs de roquettes
01:39:11 tirés envers différentes villes d'Israël
01:39:14 aussi puissantes
01:39:16 et de façon...
01:39:18 constante comme ça.
01:39:20 -Face aux attaques terroristes du Hamas,
01:39:22 l'armée israélienne a invité la population
01:39:25 à rester près des abris.
01:39:26 Beaucoup craignent pour leurs proches.
01:39:29 -Je n'ai pas ma femme et ma petite fille avec moi.
01:39:31 Malheureusement, elle et la petite se trouvent
01:39:34 encore plus proches de Gaza.
01:39:36 Elles, depuis ce matin, à 6h30,
01:39:40 se sont tous mis, une famille toute entière,
01:39:42 dans une pièce qui doit faire 4 m2,
01:39:45 qui est également un bunker,
01:39:46 pour que le bébé soit à l'abeuil des bombes.
01:39:49 -Les ressortissants français sur place
01:39:51 sont appelés à rester vigilants
01:39:53 et à suivre les consignes locales.
01:39:55 La communauté internationale a condamné
01:39:58 avec la plus grande fermeté les attaques terroristes
01:40:01 en cours contre Israël et sa population.
01:40:03 -Je vous propose d'écouter l'historien Georges Bensoussan.
01:40:09 Il était l'invité de Mathieu Bobcoté ce soir.
01:40:12 Et lui, il qualifie cette journée de 11 septembre
01:40:15 pour les Israéliens.
01:40:16 -Ce qui vient de se passer,
01:40:18 la centaine de morts,
01:40:19 des prisonniers amenés à Gaza
01:40:21 dans des conditions abominables qu'on peut imaginer,
01:40:24 ceux qui sont actuellement encore assiégés
01:40:26 dans les différents kiboutzims près de la bande de Gaza,
01:40:29 c'est un traumatisme pour la nation israélienne.
01:40:32 C'est leur 11 septembre.
01:40:34 Ca, ça fait vraiment penser
01:40:35 à l'après-guerre du Kippour, il y a 50 ans,
01:40:38 qui a laissé une nation israélienne
01:40:40 brisée moralement, brisée psychiquement,
01:40:43 mais qui était unie au moins sur un point,
01:40:45 le patriotisme et la défense de l'Etat,
01:40:47 c'est une valeur sacrée pour tous les Israéliens,
01:40:50 qu'ils soient de droite, de gauche,
01:40:52 pour ou contre la réforme, peu importe.
01:40:55 Il y a une unité nationale impressionnante.
01:40:57 Tous les voyageurs qui viennent d'Occident,
01:41:00 de nos pays et qui arrivent en Israël
01:41:02 sont frappés par la force du patriotisme,
01:41:04 une valeur qu'on a perdue relativement ici.
01:41:07 -Effectivement, ce 7 octobre,
01:41:09 ce sera une date historique,
01:41:12 tristement historique, Raphaël Stainville.
01:41:14 C'est comparable à ce qui s'est passé il y a 50 ans.
01:41:17 Aujourd'hui, on va avoir un peuple israélien
01:41:20 qui va être meurtri et à la fois uni.
01:41:22 -C'est ça, le paradoxe.
01:41:24 Le paradoxe, en tout cas, ça s'explique.
01:41:26 C'est à la fois l'unité nationale,
01:41:28 ça vient d'être souligné,
01:41:30 mais c'est d'abord, surtout, l'humiliation
01:41:33 de n'avoir pas su, finalement,
01:41:36 anticiper, protéger.
01:41:40 C'était l'une des promesses du Premier ministre israélien,
01:41:44 Benjamin Netanyahou.
01:41:46 Donc oui, c'est ça,
01:41:49 l'immense paradoxe de la situation israélienne.
01:41:52 Ils n'ont certainement jamais été aussi unis
01:41:55 ces dernières heures qu'ils ne l'avaient été
01:41:58 ces derniers mois,
01:41:59 mais c'est au prix d'abord d'une humiliation, de morts.
01:42:03 En rappelant-le, 250 morts, plus de 1 000 blessés,
01:42:07 d'otages aussi, 163 selon le chiffre donné par le Hamas.
01:42:13 Donc c'est ça qui est vraiment désastreux
01:42:17 et était évoqué ce 11 septembre
01:42:20 pour les Israéliens.
01:42:22 Effectivement, l'ampleur de l'opération,
01:42:24 l'envergure, la préparation, la minutie
01:42:26 qu'ont mis probablement les terroristes du Hamas
01:42:30 à préparer cette opération
01:42:32 depuis des semaines, voire des mois,
01:42:34 sans que les services de renseignement israéliens
01:42:38 parviennent à déceler ou à interpréter ces signes,
01:42:44 parce qu'on évoquait la possibilité
01:42:46 qu'ils aient pu voir quelque chose,
01:42:48 mais qu'ils n'aient pas compris l'ampleur de ce qui se préparait,
01:42:52 fait que c'est désastreux pour l'appareil.
01:42:54 - Est-ce qu'on aura une réponse un jour
01:42:56 à cette faille liée au renseignement israélien ?
01:43:00 - Oui, bien sûr. Il y aura une commission d'enquête,
01:43:02 il y aura des résultats,
01:43:04 il y aura peut-être...
01:43:05 Les services de renseignement vont se ressaisir.
01:43:09 Donc là, il ne faut pas craindre de ce côté-là.
01:43:11 Mais moi, je suis contre cette différente...
01:43:15 Voilà. On ne peut pas comparer
01:43:18 ce qui se passe aujourd'hui ni à la guerre d'Iqibour,
01:43:21 qui était une guerre d'une toute autre envergure...
01:43:24 - C'est encore autre chose.
01:43:26 - Avec des milliers de morts.
01:43:27 L'existence même de l'Etat d'Israël était en danger.
01:43:30 L'existence même de l'Etat d'Israël n'est pas en danger.
01:43:33 - Aujourd'hui, c'est pas le cas.
01:43:35 - Et puis, c'est même pas le 11 septembre,
01:43:38 parce qu'en septembre, on s'est attaqué à des symboles.
01:43:41 Et ça provoquait après une très grande guerre
01:43:44 et même des années de guerre, etc.
01:43:46 - Donc, qu'est-ce qui s'est joué pour vous aujourd'hui
01:43:50 sur le territoire israélien ?
01:43:51 - Ce qui s'est joué, donc, d'abord,
01:43:54 du côté israélien,
01:43:56 c'est un rappel à l'ordre
01:44:00 et même dans des situations
01:44:03 où on peut logiquement,
01:44:06 résolument réfléchir à la paix
01:44:09 en pensant qu'on a contourné des problèmes existants,
01:44:13 on peut se débarrasser comme ça des menaces existantes.
01:44:17 Probablement, il faudra quand même prendre en compte
01:44:21 la situation israélo-palestinienne
01:44:26 ou toute autre composante de cette situation.
01:44:30 Et, deuxièmement, donc, qu'on n'est pas invincible,
01:44:34 mais qu'il y a des attaques terribles
01:44:40 de ce type-là qui peuvent arriver,
01:44:42 dans une société qui est toujours dans la guerre,
01:44:47 mais qui se croit déjà post-guerre.
01:44:53 Ca veut dire que les Israéliens pensent qu'ils peuvent,
01:44:57 et ils l'éprouvent,
01:44:58 réussir dans différentes arènes internationales,
01:45:03 dans des occupations,
01:45:08 être les "start-up nation", etc.
01:45:13 Tant qu'il y a des petits problèmes existentiels
01:45:17 des gens qui arrivent en Yélem et qui les attaquent.
01:45:21 Donc, ça ne correspond pas aux "start-up",
01:45:24 ça ne correspond pas à la sophistication.
01:45:27 - Il y a un paradoxe qui a étonné ces images-là.
01:45:30 C'était peut-être aussi de la propagande du Hamas,
01:45:32 puisqu'on a vu ces images tournées, filmées par le Hamas,
01:45:35 où ces parapentes qui décollaient pour aller attaquer...
01:45:39 - Ce paramoteur, oui. - Ce paramoteur, c'était quand même...
01:45:42 - C'est bien ça. Il y a des problèmes qu'il faudra résoudre,
01:45:45 entre autres, le problème palestinien.
01:45:47 Moi, personnellement, j'appuie la solution des deux Etats,
01:45:50 mais bien sûr pas dans des conditions
01:45:53 sous lesquelles elle n'est même pas imposée aujourd'hui,
01:45:57 parce que l'adversaire d'Israël ne croit pas non plus
01:46:00 à une solution des deux Etats.
01:46:02 Il veut un Etat islamique,
01:46:04 qui n'est pas accepté d'ailleurs par tous les Palestiniens.
01:46:08 - Dans la comparaison avec le 11 septembre,
01:46:10 à part l'effet de surprise des deux côtés,
01:46:13 il y a quand même des différences profondes.
01:46:15 Là, il y a une opération militaire,
01:46:18 ce que le 11 septembre n'était pas.
01:46:20 C'était des civils qui sont arrivés,
01:46:21 les mains dans les poches, repris d'Israël.
01:46:23 - Donc c'était plus une attaque militaire
01:46:24 qu'une attaque terroriste, finalement, les deux,
01:46:26 c'est vrai que pour la qualifier...
01:46:28 - Et la grande surprise du 11 septembre,
01:46:30 c'est qu'on ne comprenait pas la cause.
01:46:32 Là, la cause, on la connaît.
01:46:35 Donc voyez-vous, comparaison n'est pas raison.
01:46:38 Par contre, la comparaison avec le Kippour,
01:46:40 c'est qu'après, il y a eu une réaction israélienne.
01:46:44 Donc là, il y a une réaction israélienne
01:46:48 qui est en train de se formater
01:46:50 pour les heures, les jours et les semaines à venir.
01:46:53 - Mais il y a eu aussi
01:46:55 une très grande crise politique et sociale, après.
01:46:58 Et là, aujourd'hui, elle a commencé avant.
01:47:01 - Avant, la crise...
01:47:03 - Voilà, voyez-vous ce qui s'est passé.
01:47:05 - Moi, j'ai une question pour ceux qui connaissent
01:47:08 véritablement Israël, qui y vivent ou y ont vécu,
01:47:12 c'est qu'Israël, me semble-t-il,
01:47:15 a profondément changé dans sa nature sociologique.
01:47:18 Je crois qu'aujourd'hui, un cinquième de sa population...
01:47:21 Et ce sont des Arabes israéliens.
01:47:25 Comment ces populations,
01:47:29 aujourd'hui, face à ces attaques
01:47:32 qui ont été perpétuées contre Israël,
01:47:35 vivent, réagissent et sont perçues
01:47:38 même par les populations de confession juive ?
01:47:41 - C'est à voir, cela dit.
01:47:44 Cela dit, on n'a pas encore de réaction.
01:47:48 Je n'imagine pas que, chez la plupart des Arabes israéliens,
01:47:51 il y aura des réactions qui appuient ce qui s'est passé.
01:47:54 D'ailleurs, dans ce type d'attaques,
01:47:57 il y avait toujours des victimes arabes aussi.
01:47:59 Des victimes arabes du côté israélien.
01:48:04 Mais c'est clair que ce qui s'est passé
01:48:08 ne rapproche pas la paix israélais aux Arabes.
01:48:11 Et les relations qui se sont instaurées ces dernières années
01:48:16 entre les Arabes israéliens et les Juifs israéliens
01:48:19 ne sont pas très saines.
01:48:21 On a vu quand même qu'il y avait des émettes,
01:48:24 assez honteuses pour les deux côtés,
01:48:26 qui se sont passées il y a quelques années en Israël.
01:48:29 De ce point de vue,
01:48:31 c'est peut-être l'un des buts du Hamas
01:48:37 de détériorer encore plus ces relations.
01:48:40 - Oui, entre Israéliens, Juifs et Arabes.
01:48:44 Espérons qu'ils ne réussiront pas.
01:48:46 - Un mouvement politique arabe a participé.
01:48:48 - Oui, tout à fait.
01:48:50 - On arrive, messieurs, bientôt au terme de cette édition.
01:48:56 L'actualité qui continue toute la nuit sur CNEWS.
01:48:59 Ce sera avec Adrien Spiteri,
01:49:00 l'édition de la nuit qui débutera dans 6 minutes.
01:49:03 Peut-être, tout au long de cette soirée,
01:49:06 on a entendu de nombreux témoignages.
01:49:08 Je vous propose, avant de se quitter,
01:49:10 d'entendre Carla, qui habite à Tel Aviv.
01:49:14 - Des amis qui sont à Ashkelon
01:49:16 qui ne sont pas sortis une seconde des pièces sécurisées,
01:49:20 qui ont eu une coupure d'électricité depuis ce matin.
01:49:23 Ils viennent de réavoir l'électricité
01:49:25 à une petite demi-heure.
01:49:26 Ils sont bloqués.
01:49:29 La situation est beaucoup plus grave dans le sud.
01:49:32 Mais là, pour revenir à Tel Aviv,
01:49:35 nous, on n'est pas habitués à voir des bâtiments
01:49:37 qui sont à moitié détruits.
01:49:38 C'est ce qui vient de se passer avec la dernière roquette.
01:49:41 Mes amis sur nos groupes WhatsApp
01:49:42 envoient des vidéos d'en face de chez eux où tout prend feu.
01:49:45 C'est déconcertant.
01:49:47 C'est surtout le fait qu'ils soient sur notre territoire
01:49:49 qui m'angoisse. On a toujours l'habitude
01:49:52 d'avoir ces sirènes, mais pas autant.
01:49:54 C'est surtout le fait qu'ils aient pris un otage des gens,
01:49:58 qu'ils aient tués.
01:49:59 Toutes ces vidéos qui sont sur Télégram,
01:50:02 qui font peur à voir.
01:50:04 -Et on rappelle plus de 200 morts à cette heure.
01:50:08 Sur place, certaines sources,
01:50:10 de 250 morts, 200 morts israéliens,
01:50:12 plus de 200 morts, 250 même.
01:50:14 Espérons que le bilan ne s'alourdisse pas
01:50:17 pendant cette nuit, mais malheureusement,
01:50:19 c'est un scénario probable.
01:50:21 Plus de 1 000 blessés également.
01:50:23 Un grand merci à tous les 4, en tout cas,
01:50:26 de nous avoir aidés à comprendre, à décrypter cette situation.
01:50:30 Une situation tellement sidérante.
01:50:32 C'est vrai que personne ne l'a vu venir ce soir.
01:50:35 Un grand merci, Raphaël Stainville.
01:50:37 Merci à vous, Denis Deschamps.
01:50:39 Merci beaucoup, Gidon Coutes, d'avoir été avec nous ce soir.
01:50:42 Un grand merci, Gérard Vespière.
01:50:44 Merci à toutes les équipes techniques.
01:50:47 Merci à toutes les équipes qui m'ont aidé
01:50:50 à préparer cette émission.
01:50:51 L'actualité continue sur CNews.
01:50:54 Dans un instant, c'est Adrien Spiliteri
01:50:56 qui fera un point complet sur l'actualité.
01:50:58 Il reviendra sur toutes les questions
01:51:01 qui se sont posées ce soir sur...
01:51:04 Il y a eu le Hamas, notamment.
01:51:06 On a vu cette organisation terroriste
01:51:08 qui a attaqué ce soir le territoire palestinien.
01:51:11 On y reviendra également largement demain
01:51:14 avec Anthony Favali.
01:51:15 La matinale débute dès 6h.
01:51:17 Excellente nuit sur notre antenne.
01:51:19 L'actualité se poursuit avec Adrien Spiliteri.
01:51:22 A très vite.
01:51:23 ...

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