• il y a 10 mois
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00:00:00 Bonsoir à tous, bienvenue dans Soir Info Week-end.
00:00:03 Nous sommes ensemble jusqu'à minuit pour vous livrer l'information, pour la décrypter,
00:00:07 l'analyser avec, pour vous accompagner ce soir autour de ce plateau.
00:00:11 Judith Vintro, bonsoir.
00:00:12 Ma chère Julith, grand reporter de Figaro Magazine.
00:00:15 À vos côtés, Marcel Turbot, bonsoir.
00:00:17 Vous êtes agriculteur, PDG de Turbot Céréales.
00:00:20 Elliot Mamann est également avec nous.
00:00:22 Bonsoir Elliot.
00:00:23 Bonsoir.
00:00:24 Chroniqueur politique.
00:00:25 Denis Deschamps, bonsoir Denis.
00:00:27 Bonsoir.
00:00:28 Politologue, notamment, analyste, conférencier.
00:00:31 Edouard Lavolet est également avec nous, journaliste Valeurs Actuelles.
00:00:34 Et Yoann Usahi, journaliste politique des news.
00:00:37 Bonsoir Olivier.
00:00:38 On ne vous présente plus mon cher Yoann.
00:00:39 Vous le savez, tout au long de la journée, les agriculteurs ont donc progressivement
00:00:44 levé les barrages.
00:00:45 Alors il ne s'agit pas là de la fin du mouvement, mais d'une suspension.
00:00:49 Le temps de voir les actes après les paroles.
00:00:51 Avant de vous entendre autour de la table, on va faire un point de situation justement
00:00:55 sur la levée des blocages et ce, encore en cours avec Mathilde Kouvillers-Fornoy.
00:01:01 Demi-tour pour les agriculteurs.
00:01:03 Ce matin à Chilly-Mazarin, sur la 6, les agriculteurs ont démonté leur campement.
00:01:08 Après 5 jours et 5 nuits passés sur place, il est temps pour eux de rentrer à la maison.
00:01:12 On va regagner nos fermes parce que c'est nos épouses qui prennent leur lait sur le
00:01:19 terrain, qui s'occupent de la logistique et tout.
00:01:21 Nous on est un petit peu fatigués, elles aussi, et puis voilà, on va retrouver nos
00:01:25 animaux aussi, ça va faire du bien.
00:01:26 Leur départ a été encadré par les forces de l'ordre.
00:01:31 Les agriculteurs repartent satisfaits des annonces du gouvernement, mais attendent des
00:01:35 mesures concrètes.
00:01:36 Il va y avoir une grosse phase de travail pour que ça se traduise dans une loi et qu'on
00:01:41 ait un contour de la loi qui soit présenté au salon de l'agriculture.
00:01:45 Et ensuite, nous on s'assurera bien que toutes ces choses qui sont mises là se concrétisent
00:01:50 et se concrétisent dans un laps de temps qui soit assez court.
00:01:53 Donc on va aussi avoir un planning législatif qui va nous donner de la visibilité.
00:01:57 Nous on attend du concret, vous savez, nous les agriculteurs, on est comme Saint-Thomas,
00:02:00 on croit que ce qu'on voit.
00:02:01 D'autres barrages ont progressivement été levés ce matin, comme à Gennevilliers sur
00:02:05 la 15 et à Chenvier-les-Louvres sur la 1.
00:02:08 Quelques blocages persistent encore sur la 43 à Saint-Quentin-Falavier, où la Confédération
00:02:13 paysanne a indiqué vouloir rester sur place, malgré l'appel de la FNSEA et des jeunes
00:02:18 agriculteurs à lever les blocages.
00:02:20 Alors plusieurs enseignements après cette semaine de blocages, on va y revenir bien
00:02:24 évidemment, mais avant Marcel Turbot, alors voilà, ce sont toutes les mesures de Gabriel
00:02:29 Attal, les mesures annoncées hier, elles sont assez nombreuses.
00:02:33 C'est vrai que lorsque nous ne sommes pas du secteur, lorsqu'on lit, c'est assez indigeste.
00:02:37 Au lendemain de ces annonces, qu'est-ce que vous en retenez finalement ce soir ? Est-ce
00:02:41 que vous êtes satisfait ?
00:02:42 Franchement, sincèrement.
00:02:45 Ah sincèrement ? Dites-nous.
00:02:47 Vous soutirez ?
00:02:49 Comment dire ? Ça fait des mois, ça fait des années, des jours qu'on crie la colère
00:02:59 un petit peu, qu'on annonce la détresse des agriculteurs.
00:03:02 Et hier, on a assisté à un match de foot.
00:03:08 On avait une première partie avec un arbitre qui est l'Europe qui joue contre nous.
00:03:14 Une première mi-temps, on peut être assez satisfait de ce qui a été fait le matin
00:03:19 avec Gabriel Attal.
00:03:20 La première mi-temps, vous parlez de ce qui s'est joué en France.
00:03:23 Les annonces de Gabriel Attal.
00:03:24 Les mesures de bon sens, ramener un petit peu le bon sens à l'école.
00:03:29 On vous fait confiance, on vous laisse produire.
00:03:31 Bien.
00:03:32 Mais ensuite, le match il y a deux mi-temps et on a vu les syndicats quitter le match
00:03:37 après la première mi-temps.
00:03:39 Et derrière, le président était tout seul à Bruxelles pour aller négocier ce qu'on
00:03:42 attend tous, ce que les gens réclament, et ce qui est le grand oublié des décisions,
00:03:46 c'est la trésorerie.
00:03:47 C'est-à-dire ?
00:03:48 Alors, on l'a compris, vous n'êtes pas syndiqué.
00:03:50 Et quand vous parlez de trésorerie, c'est-à-dire parce qu'il y a eu énormément d'argent,
00:03:55 400 millions d'argent débloqués par le gouvernement.
00:03:58 Ça fait 1000 euros, me semble-t-il, en moyenne par agriculteur.
00:04:02 Voilà, c'est un peu les calculs qu'on peut faire.
00:04:04 Ce n'est pas pour tous les mêmes.
00:04:05 Pas tous les mêmes.
00:04:06 Voilà.
00:04:07 Les éleveurs.
00:04:08 Donc, ce n'est pas pour tous les mêmes.
00:04:09 Ce n'est pas automatiquement pour le céréal d'ailleurs.
00:04:10 Vous nous parlez de trésorerie.
00:04:11 Alors, qu'est-ce que ça signifie ? Le noeud du problème ?
00:04:12 Aujourd'hui, en moyenne, un agriculteur pour produire 1000 tonnes de blé, il a besoin
00:04:16 de 150 000 euros.
00:04:17 Un agriculteur qui a la trésorerie, il y a 3000 euros.
00:04:22 Celui qui n'a pas de trésorerie, il va gagner entre 300 et 1000 euros.
00:04:26 Donc, le problème, c'est la trésorerie.
00:04:28 Et on attendait des décisions.
00:04:31 Aujourd'hui, il y a 9 milliards de la PAC.
00:04:34 Aujourd'hui, les agriculteurs vont toucher la PAC 2023.
00:04:37 On est en 2024.
00:04:39 On est en train de semer.
00:04:40 On est en train de travailler.
00:04:42 Et on va toucher la PAC en décembre.
00:04:45 Pourquoi ? À Bruxelles, on ne dit pas.
00:04:48 Ok, versons la PAC dès maintenant.
00:04:50 C'est pas parce que c'est à Bruxelles.
00:04:51 Attends, je vous interromps.
00:04:52 Si, c'est Bruxelles qui a la PAC.
00:04:53 Oui, non, mais 2023.
00:04:54 C'est l'informatique.
00:04:55 C'est le gouvernement français qui a l'aide, qui est censé la distribuer aux agriculteurs.
00:05:01 Et il y a eu un problème de logiciel, comme les armées en ont connu.
00:05:05 L'informatique.
00:05:06 Et en plus, 6 mois de retard.
00:05:07 Voilà.
00:05:08 Et pendant ce temps-là, il y a des agriculteurs tous les jours qui…
00:05:09 Pardon, un jour.
00:05:10 Non, mais tout à fait.
00:05:11 Juste pour préciser les responsabilités.
00:05:12 Et tous les jours, il y a deux…
00:05:13 Sur les médias, c'est entre un et deux agriculteurs qui se suicident tous les jours
00:05:18 par la détresse financière.
00:05:19 Donc, on le voit effectivement encore, Yoann Usahi, des mesures complexes.
00:05:25 Des agriculteurs qui ne sont pas tous satisfaits, il faut bien le dire.
00:05:28 Et on l'entendait d'ailleurs dans le reportage.
00:05:30 Il y a un principe de réalité qui s'est invité.
00:05:31 Il faut retourner dans les exploitations.
00:05:33 Il faut s'occuper des bêtes.
00:05:34 Néanmoins, là, le mouvement n'est pas fini.
00:05:37 Est-ce qu'on peut dire tout de même que Gabriel Attal s'en est plutôt bien tiré
00:05:41 dans cette séquence ?
00:05:42 Oui, il a réussi quand même à étouffer un peu la colère, en tout cas provisoirement.
00:05:48 Il a fait en sorte que les agriculteurs ne bloquent plus les autoroutes, n'essaient
00:05:53 pas de rentrer dans Rungis et retournent dans leurs exploitations.
00:05:56 Ça, donc, de ce point de vue-là, oui, il a plutôt bien réussi.
00:06:00 Néanmoins, ce qui est frappant quand même dans cette séquence, selon moi, et ça concerne
00:06:05 aussi bien le président de la République qu'Emmanuel Macron, c'est quand vous entendez
00:06:09 l'ensemble des agriculteurs qui sont allés manifester, vous comprenez immédiatement
00:06:14 que la parole publique et la parole politique est de plus en plus discréditée.
00:06:19 Ils ne croient plus en la parole politique.
00:06:22 Ils ne croient plus les promesses.
00:06:23 Ils ne croient plus le président de la République.
00:06:24 Ils ne croient plus le Premier ministre, qui se sont engagés, qui ont fait des annonces,
00:06:28 qui ont fait des promesses.
00:06:29 Mais comme trop souvent, depuis des décennies, les promesses n'ont pas été tenues ou ont
00:06:35 été tenues à moitié, eh bien aujourd'hui, le résultat, et on le voit encore avec vous,
00:06:39 monsieur, c'est que la parole politique ne veut plus rien dire et ils attendent désormais
00:06:43 des actes.
00:06:44 Des actes avec comme objectif le Salon de l'agriculture.
00:06:47 Denis Deschamps, je vous donne la parole dans un instant, mais on va écouter José Pérez.
00:06:50 José Pérez, que nous avons invité à plusieurs reprises, il est en liaison régulièrement
00:06:54 avec nous.
00:06:55 Il est de la coordination rurale 47.
00:06:57 Et vous voyez dans quel état d'esprit il était cet après-midi ?
00:07:01 Pour l'instant, c'est du blabla.
00:07:05 Il y a des choses qui ont l'air intéressantes, mais il va vraiment, vraiment falloir aller
00:07:12 regarder ce qu'il y a dedans.
00:07:13 Nous, on n'a pas levé les barrages.
00:07:15 On s'est fait virer de Paris comme des malpropres.
00:07:17 Et on se fait virer de tous les départements qu'on traverse, on se fait virer comme des
00:07:21 malpropres.
00:07:22 Encore maintenant, on est à Limoges et on a l'escadron de CRS devant, derrière, au
00:07:26 milieu, partout.
00:07:27 On est viré comme des malpropres partout où on passe.
00:07:31 Donc, nous, on n'a rien levé du tout.
00:07:33 On nous a mis dehors.
00:07:34 Il y a quand même un paradoxe ce soir.
00:07:37 C'est-à-dire qu'on a des syndicats qui, eux, sont satisfaits de toutes ces mesures,
00:07:43 je le disais, très nombreuses, parfois même indigestes pour ceux qui ne connaissent pas
00:07:47 bien le secteur agricole.
00:07:48 Et on a cette colère de la base, on l'a entendu.
00:07:51 Marcel Turbot, ce soir, qui n'est pas syndiqué, n'est pas satisfait de ces mesures, en tout
00:07:54 cas, a encore beaucoup d'attentes.
00:07:56 Idem du côté de José Pérez qu'on vient d'entendre.
00:07:59 Alors, qu'est-ce qu'il faut retenir, là encore, de ce dialogue qui a eu lieu entre
00:08:03 les syndicats, la FNSEA notamment, et le gouvernement ?
00:08:06 Alors, vous avez tout à fait raison.
00:08:07 Il reste un petit peu sur leur fin.
00:08:08 Alors, il faut regarder ça de manière matricielle.
00:08:10 D'abord, au niveau des syndicats.
00:08:11 Il y a des syndicats, le plus gros, c'est FNSEA, plus de 212 000 adhérents.
00:08:15 Les GIA, 50 000 adhérents.
00:08:17 FNSEA satisfait des mesures.
00:08:19 Exactement.
00:08:20 Coordination rurale, 15 000 adhérents.
00:08:22 Et la Confédération Pélisane, 1 100 adhérents.
00:08:24 Donc ça, c'est juste pour dresser le tableau.
00:08:27 L'autre sens de la matrice, c'est qu'en fait, il y a une multitude de métiers dans
00:08:31 l'agriculture.
00:08:32 Une multitude de métiers.
00:08:33 Donc, ils n'ont pas les mêmes difficultés.
00:08:34 Un éleveur dans une région difficile, comme par exemple la Nièvre ou le Massif Central,
00:08:39 ce n'est pas un céréalier de la Beauce.
00:08:41 Vous voyez ce que je veux dire ? Ce n'est pas des vaches laitières.
00:08:43 Ça n'a rien à voir.
00:08:44 Donc, en fait, c'est ça la complexité.
00:08:46 C'est que vous avez un tableau qui est très complexe au départ.
00:08:49 Ensuite, j'ai fait l'effort, comme vous Olivier, d'aller voir les mesures.
00:08:53 Déjà, il faut être très concentré.
00:08:54 C'est très technique.
00:08:56 Et en fait, on voit tout un tas de choses.
00:08:58 Donc, j'aurai deux remarques par rapport à toutes ces mesures.
00:08:59 On voit l'élevage, soutien fiscal et social.
00:09:02 OK, donc ça veut dire que là, il y a des éléments derrière.
00:09:05 Pour le contrôle, effectivement, ils vont lancer des contrôles, notamment aux industriels
00:09:08 qui sont tentés de détourner, notamment Egalim.
00:09:10 Moi, j'ai envie de dire, première remarque, parce que je ne détaille pas toutes les remarques,
00:09:14 bien entendu, mais c'est le bon sens paysan.
00:09:16 C'est une évidence.
00:09:18 Les industriels, quand il y a une problématique, ils la contournent.
00:09:21 Regardez tous les grands groupes du CAC 40, ils optimisent leur fiscalité.
00:09:24 Et c'est un jeu.
00:09:25 Vous voyez ce que je veux dire ?
00:09:26 Et ils le font très bien.
00:09:27 Et d'ailleurs, les autorités le savent.
00:09:28 Donc là, quand on dit "close de sauvegarde", ça, c'est une très bonne nouvelle.
00:09:32 Mais encore faut-il qu'elle soit appliquée.
00:09:34 Notamment, on a beaucoup parlé du poulet ukrainien.
00:09:35 Le bon sens paysan.
00:09:36 Donc pourquoi ils restent sur leur fin ?
00:09:38 Et je les comprends tout à fait, avec plus ou moins de colère, mais je les comprends
00:09:41 tout à fait.
00:09:42 C'est parce que maintenant, il va falloir les mettre en œuvre.
00:09:44 Ce ne sont que des annonces, comme disait Johan, ce sont que des annonces politiques.
00:09:48 Mais derrière, d'ailleurs, ils sont attendus au tournant, M. Attal et M. Macron.
00:09:53 Donc moi, j'ai envie de dire une chose toute simple.
00:09:55 C'est qu'on soulève, et c'est le gros sujet, la souveraineté alimentaire.
00:09:59 Mais c'est une évidence que ça devrait… ça n'aurait jamais dû être abîmé.
00:10:03 Ça n'aurait jamais dû être abîmé depuis les souverainetés de De Gaulle.
00:10:07 Donc moi, j'ai envie de dire, est-ce qu'il y a un problème au ministère de l'Agriculture
00:10:12 ? Puisqu'on a souvent des hauts fonctionnaires qui tournent de ministère en ministère,
00:10:15 qui détiennent le savoir.
00:10:17 Et justement, cette mention souveraineté alimentaire.
00:10:20 Donc il faudra peut-être s'interroger du fonctionnement du ministère.
00:10:23 Et en conséquence, ma deuxième remarque, c'est où est la Team France ? Où est la
00:10:28 Team France ? Moi, je suis conseiller au commerce extérieur.
00:10:31 Je me bats partout dans le monde pour défendre la France, l'image de la France et ses produits.
00:10:35 Ils en sont où au ministère pour défendre les produits français ?
00:10:38 – Alors, ce qui est intéressant, c'est ce mot « souveraineté » que vous avez utilisé,
00:10:42 Julie de Vintraume, un mot qui semblait avoir disparu du champ politique il y a peu, à
00:10:47 tel point que Gabriel Attal a annoncé vouloir inscrire la souveraineté dans la loi.
00:10:51 Est-ce que la colère paysanne, elle a provoqué une prise de conscience finalement assez salutaire ?
00:10:57 – Oui, je le pense.
00:10:58 Alors maintenant, il faudra que les actes suivent les mots.
00:11:02 – C'est l'objectif de souveraineté dans la loi d'ailleurs.
00:11:04 – Voilà.
00:11:05 Et agriculture, intérêt fondamental, ce qui est extrêmement porteur d'espoir pour les
00:11:12 paysans parce que ça veut dire qu'au cas où il faudrait arbitrer, eh bien l'intérêt
00:11:20 de l'agriculture, l'intérêt agricole, l'intérêt de la souveraineté, primera.
00:11:24 Ça c'est quand même un renversement par rapport à l'époque Emmanuel Macron, champion
00:11:30 de toute catégorie de la préservation de l'environnement.
00:11:35 Ce qu'il a fait en mettant en pause le plan éco-phyto, ça, éco-phyto, on ne sait pas
00:11:44 ce que ça va devenir, mais en tout cas c'est un tournant assez radical dans les intentions
00:11:51 par rapport à son discours écologique, plus vertueux que moi, "tu meurs".
00:11:56 D'ailleurs il y a beaucoup de choses qui sont en pause, il y a ce plan éco-phyto,
00:12:00 il y a aussi l'accord Mercosur de libre-échange avec l'Amérique du Sud, il a obtenu que
00:12:06 les négociations qu'il devait poursuivre la semaine prochaine au Brésil s'arrêtent,
00:12:12 ou en tout cas ne soient pas décisives la semaine prochaine, donc position d'attente.
00:12:18 C'est pour ça qu'on a un peu l'impression d'être dans une espèce de faux plat, certains
00:12:23 agriculteurs qui sont rentrés volontairement, d'autres comme celui que vous avez montré
00:12:28 dans votre reportage, qui ont été poussés sur le chemin du retour vers leur ferme, mais
00:12:34 on attend la suite, car suite il y aura.
00:12:37 Un malaise qui perdure effectivement, Eliott Mamann, c'est le sentiment que nous avons
00:12:40 ce soir.
00:12:41 Oui absolument, sur la question du faux plat, je pense qu'il était inévitable dans le
00:12:43 sens où les agriculteurs ont pris cœur à montrer que leur mobilisation n'était en
00:12:47 rien sectorielle, mais qu'au contraire elle mettait en exergue un enjeu existentiel d'autosuffisance
00:12:52 alimentaire, et il lui semblait à cet égard contradictoire finalement de rester dans les
00:12:56 mobilisations à Paris, loin de leurs exploitations, et laisser ces dernières dépérir.
00:13:01 Je pense que de toute façon, la contestation, au vu de ce qu'elle mettait en exergue, portait
00:13:06 en elle sa propre fin.
00:13:07 Sur ce que disait Denis Deschamps par rapport aux arbitrages évidents entre l'industriel
00:13:12 et le bon sens paysan, comme vous disiez, je suis un peu inquiet parce qu'Emmanuel
00:13:16 Macron, alors même que l'on sait que la loi Egalim n'a pas été appliquée malgré
00:13:21 le décret d'application signé il y a plus de 5 ans, a expliqué qu'il nous faudrait
00:13:25 parvenir à rehausser ce genre de tractation entre industriels et paysans à l'échelle
00:13:31 européenne.
00:13:32 Donc déjà qu'on ne parvient pas à le faire appliquer à l'échelle française,
00:13:35 le gouvernement par ailleurs ne cesse de clamer son impuissance sur la question européenne,
00:13:38 si en plus on essaie de coupler les deux, je pense qu'on peut légitimement craindre
00:13:42 le pire.
00:13:43 Et une dernière chose par ailleurs, vous vous rappeliez, vous vous satisfaisiez, je
00:13:47 le comprends, de l'emploi du terme de souveraineté par le gouvernement, mais enfin plus on emploie
00:13:51 un terme, plus il perd de sa substance, on comprend que c'est devenu un concept extrêmement
00:13:55 plastique, la souveraineté, et d'ailleurs inscrire un objectif de souveraineté dans
00:13:58 la loi n'a strictement aucun sens, la loi c'est l'expression de la souveraineté,
00:14:02 du moment qu'on dit dans la loi qu'on doit être souverain, c'est véritablement que
00:14:05 l'on…
00:14:06 Ça n'a aucun sens.
00:14:07 Voilà exactement, ça n'a aucun sens.
00:14:08 C'est la kaléidothérapie finalement, c'est une mesure qu'il y a de kaléidothérapie.
00:14:10 C'est comme ça que vous la vivez Marcel Turbo ?
00:14:12 Oui mais je trouve qu'on parle d'écologie là, juste pour rebondir.
00:14:18 Allez-y.
00:14:19 Le premier parti de France écologique, ce sont les agriculteurs, ce sont les agriculteurs
00:14:23 qui ont les pieds dans la terre, les mains dans la terre, c'est nous qui subissons
00:14:28 les premières conséquences, on parle des produits phytos, mais les produits phytos
00:14:31 c'est nous les premières victimes, les premiers malades.
00:14:33 Donc quand on est obligé d'appliquer un produit phyto c'est pour le soigner, c'est
00:14:37 comme quand on prend un médicament, c'est pas pour en mettre partout, on n'est pas
00:14:40 des pollueurs.
00:14:41 Et le problème c'est que les lois, toutes les mesures, on ne sait pas qui les a prises,
00:14:44 on a des doses, ça va contre le bon sens paysan.
00:14:48 Nous disons qu'Emmanuel Macron a tourné le dos à l'écologisme décroissant, pour
00:14:53 préciser.
00:14:54 Oui mais il faut produire plus, mieux, il faut produire davantage.
00:14:56 Que n'incarne pas les agriculteurs, au contraire.
00:14:58 Mais qu'incarne les véritables écologistes, enfin les prétendus écologistes, Europe
00:15:02 Ecologie, WWF, etc.
00:15:03 Voilà, ils incarnent la décroissance véritablement, il faut le savoir et le comprendre, c'est
00:15:07 important.
00:15:08 Ce qui est intéressant, ce que disait Marcel Turbot, c'est qu'on ne sait pas qui écrit
00:15:11 ces mesures.
00:15:12 Il y a une espèce d'opacité, on a ce sentiment là, et les mesures de Gabriel Attal d'ailleurs,
00:15:16 vous savez, elles ont été faites, on l'imagine, avec vos collègues de la FNSEA, Denis Deschamps.
00:15:21 Écoutez, en tout cas, c'est très très technique.
00:15:24 Je ne sais pas, en tout cas, ils ont beaucoup beaucoup parlé ensemble, ils ne se sont pas
00:15:27 quittés d'ailleurs, même si les médias n'étaient pas vraiment tout le temps derrière
00:15:32 eux, ils ne se sont pas quittés.
00:15:33 Effectivement, c'est quand même très technique.
00:15:35 Moi, sincèrement, je peux comprendre les agriculteurs, voire même certains syndicalistes, avoir beaucoup
00:15:40 de mal à comprendre et à interpréter ça derrière, parce que le travail arrive maintenant
00:15:45 en fait.
00:15:46 Ça, c'est jamais qu'une feuille de route en réalité.
00:15:48 Je ne sais pas ce que ça va donner.
00:15:49 Moi aussi, je suis très suspicieux parce qu'effectivement, je rebondis sur ce que disait Judith tout
00:15:55 à l'heure sur justement le plan éco-phyto qui était au départ de réduire de 50% les
00:16:00 phytos.
00:16:01 Je rappelle, les phytos, c'est les médicaments de la plante, alors que les engrais, ce sont
00:16:04 les vitamines de la plante.
00:16:05 C'est nécessaire contre les maladies, contre les pucerons, des choses comme ça.
00:16:09 Donc, c'est nécessaire.
00:16:10 Comme un être humain, c'est un organisme vivant.
00:16:13 Mais là, en fait, il fallait les réduire de 50% d'ici 2030.
00:16:17 Le seul problème, c'est que nos politiques européennes, parce que là, c'est à l'échelle
00:16:20 européenne, ils n'ont pas fait l'effort d'insuffler une recherche fondamentale pour
00:16:26 justement remplacer ça.
00:16:28 Il faut bien remplacer, sinon autrement on fait du bio, c'est-à-dire qu'on baisse de
00:16:32 50 voire de 60% la production.
00:16:34 Donc, ça ne va pas le faire.
00:16:35 Donc, effectivement, c'est essentiel ce sujet.
00:16:37 Alors, une autre annonce du ministre de l'Agriculture, jusque-là assez peu soulignée, on peut
00:16:42 le dire, Marc Fesneau a annoncé que le secteur agricole sera reconnu comme secteur de métier
00:16:46 en tension.
00:16:47 On vous le rappelle, dans quel contexte ? Eh bien, dans celui de la loi immigration qui
00:16:50 acte la possibilité pour les salariés des métiers en tension en situation régulière
00:16:54 de demander un titre de séjour sans avoir à passer par leur employeur.
00:16:58 Alors, il y a une interrogation.
00:16:59 Donc, sommes-nous face à un nouvel appel d'air ? Est-ce un moyen aussi de justifier l'envoi
00:17:03 de migrants dans les campagnes ? Il y a beaucoup de maires qui le refusent.
00:17:06 Est-ce que finalement, désormais, on leur dira non, mais c'est pour aider les agriculteurs
00:17:09 ? Je vous pose la question dans un instant.
00:17:11 Mais on va écouter justement Marc Fesneau à ce sujet.
00:17:14 Comme nous l'avions indiqué dans le pacte d'orientation, le secteur agricole sera reconnu
00:17:18 comme étant un secteur de métier en tension.
00:17:20 Il y a trop d'agriculteurs, trop d'arboriculteurs, trop de producteurs qui nous expliquent ne
00:17:24 pas pouvoir récolter parce qu'ils ne trouvent pas de travailleurs saisonniers.
00:17:28 C'est un sujet de souveraineté et de compétitivité pour nos producteurs.
00:17:32 Edouard Lavollée, je vous donne la parole tout de suite, mais avant peut-être cette
00:17:35 question, Marcel Turbot, on le sait, il y a un manque de main d'œuvre aujourd'hui
00:17:39 dans l'agriculture.
00:17:40 Est-ce que très clairement, vous avez besoin aujourd'hui d'embaucher des personnes
00:17:44 étrangères, comme le souligne finalement Marc Fesneau ? Il ne le dit pas, mais c'est
00:17:48 ce que ça veut dire.
00:17:49 Ou finalement, eh bien, pas forcément.
00:17:52 Il faut avant tout des personnes qualifiées que l'on peut trouver déjà sur le territoire.
00:17:56 Aujourd'hui, on ne trouve plus personne sur le territoire.
00:17:58 Je ne sais pas où ils sont depuis le Covid, on n'a plus personne.
00:18:00 Et cet après-midi, j'étais avec quelqu'un qui m'expliquait que depuis dix ans quand
00:18:05 même, le Maroc a un accord avec la France et on importe entre guillemets 40 000 Marocains
00:18:12 qui viennent faire pendant deux, trois mois les récoltes et qui repartent au pays après.
00:18:16 Notamment en Corse, c'est ce qui se fait.
00:18:17 Et donc pourquoi pas étendre ce système, mais avec la possibilité de que ces personnes
00:18:26 soient régularisées aujourd'hui.
00:18:27 Ce ne sont pas des clandestins.
00:18:28 Non, mais ça pose une question parce que les métiers en tension, on parle de titre
00:18:32 de séjour pour un an ou deux, renouvelable.
00:18:36 Donc si vous faites venir des étrangers, par exemple, pour les vendanges au mois de
00:18:41 septembre qui vont durer un mois, qu'est-ce qu'ils vont faire durant les 11 autres mois
00:18:46 de l'année ? C'est la question que ça pose parce que Marc Fesneau, là, parle de
00:18:50 titre de séjour pour des métiers qui n'ont pas besoin de manœuvre toute l'année,
00:18:56 si vous voulez.
00:18:57 Et de quel droit leur interdire de faire venir leur famille ?
00:18:59 Qui sont saisonniers.
00:19:00 Donc c'est ça qui interroge.
00:19:02 Dans un restaurant, on travaille toute l'année, le sujet n'est pas le même.
00:19:05 Mais là, pour un travail saisonnier, faire venir quelqu'un sur une année complète,
00:19:10 il va travailler un mois, deux mois, éventuellement trois mois.
00:19:12 Qu'est-ce qu'il va faire le reste du temps ? A la charge de qui ? Etc.
00:19:15 Ça interroge.
00:19:16 Et Edouard Lavollée, on peut aussi voir un moyen de justifier l'envoi aussi, pourquoi
00:19:22 pas de migrants dans les campagnes ? On sait que c'est un sujet là aussi qui cristallise
00:19:25 des tensions.
00:19:26 On a eu Calax, Saint-Brévin, Cuers.
00:19:27 On a beaucoup d'exemples comme ça de villes où Macron a voulu répartir les migrants
00:19:34 pour redonner vie à des villes qui se paupérisaient, qui se dépeuplaient.
00:19:38 Aujourd'hui, on voit que Macron essaye d'accoler son logiciel à une situation qui est chaotique
00:19:43 pour que ça lui soit profitable.
00:19:45 Mais vous l'avez très bien remercié, Monsieur Turbot, agriculteur, c'est un métier compliqué.
00:19:50 Les chiffres diffèrent, mais il y a un ou deux suicides par jour.
00:19:55 Certains agriculteurs gagnent un demi-smic horaire, voire un quart de smic horaire.
00:20:00 Il va falloir aussi motiver ces gens-là, convaincre ces personnes-là à faire des
00:20:04 métiers qui sont loin d'être durs, voire qui font partie des métiers les plus durs
00:20:07 à exercer en France.
00:20:08 Marcel Turbot et Maman Soufiane.
00:20:09 La main d'œuvre que je parlais, marocaine, ce sont des agriculteurs aussi au Maroc qui
00:20:13 ont des récoltes différentes de nous.
00:20:15 Et donc, ils viennent pour deux mois, un mois, deux mois, trois mois, ils repartent à propy
00:20:18 faire leur ferme à eux.
00:20:19 Donc, c'est des gens qualifiés qu'on pourrait avoir plus facilement chez nous et au contraire
00:20:23 créer du lien avec les étrangers.
00:20:25 Ils ne viennent pas pour nous envahir, au contraire, ils viennent pour nous aider.
00:20:28 Et donc, ça, c'est important.
00:20:30 Mais peut-être, Eliott Maman, avec ce risque d'appel d'air, on le sait très bien que
00:20:34 c'est une alerte, notamment des Républicains, du Rassemblement national qui avait dit attention.
00:20:39 Effectivement, avec ces métiers en tension, eh bien, ça peut faire un appel d'air et
00:20:44 certains pourraient venir et profiter de la situation pour rester sur le territoire français.
00:20:49 Oui, absolument.
00:20:50 La réponse de Marc Fesneau est assurément significative parce qu'il y a une différence
00:20:53 entre des contrats courts pour lesquels des personnes étrangères viennent simplement
00:20:58 pour remplir ces contrats-là et ensuite repartir.
00:21:00 C'est tout à fait possible pour un patron de salarié, de faire de quelqu'un, un étranger,
00:21:05 son salarié et de le faire venir en France dans le cadre de ce contrat qui ne peut pas
00:21:09 durer plus de 12 mois, je crois, qui généralement dure environ trois mois, qui peut éventuellement
00:21:13 s'établir à l'échelle d'une saison.
00:21:15 Et la promesse de la régularisation de travailleurs dans ce secteur-là sous prétexte qu'il est
00:21:19 en tension, parce qu'à partir de ce moment-là, s'ils peuvent être régularisés, ça veut
00:21:23 dire qu'ils peuvent prétendre un titre de séjour.
00:21:24 Certes, l'émission de leur titre de séjour dépend du fait qu'au moment où ils en font
00:21:28 la demande, ils sont sous contrat.
00:21:30 En revanche, son existence, sa validité peut s'étendre au-delà de la validité du contrat
00:21:35 en question.
00:21:36 Donc, c'est une annonce en tant que telle.
00:21:37 Ce n'est pas simplement qu'on change légèrement les modalités.
00:21:40 Non, il y a véritablement un appel d'air qui est opéré.
00:21:42 Julie Ventreau, effectivement, vous y voyez un appel d'air.
00:21:45 Ce qui risque de se passer, c'est la substitution d'une main-d'œuvre qualifiée dont vous parliez,
00:21:51 qui venait dans les périodes où elle peut s'abstenter des pays où elle exerce la même
00:21:59 profession, de remplacer cette population-là, qui par ailleurs a besoin de cet apport d'argent,
00:22:06 et pas une autre population de demandeurs d'asile ou d'étrangers en situation irrégulière
00:22:16 qui eux vont profiter de l'occasion pour s'installer.
00:22:19 Donc, on est typiquement dans le risque d'appel d'air.
00:22:22 Je ne sais pas s'il va se produire, mais je ne vois pas qui gagnera ça, ni les saisonniers
00:22:28 qui viennent en France actuellement.
00:22:30 Mais apparemment, avec le Maroc, ça se passe depuis 10 ans, ça se passe très bien.
00:22:34 On n'en parle pas, mais il y a 40 000 personnes qui viennent tous les ans pour...
00:22:37 Si, si, on le sait.
00:22:38 Pas autant, mais on pourrait mettre ça peut-être 10 fois plus et remplacer tous les postes
00:22:41 qui...
00:22:42 Voilà.
00:22:43 Les vendangeurs pour les vendanges.
00:22:44 Donc, eux seront pénalisés, les agriculteurs n'y trouveront pas forcément leur compte.
00:22:48 Ils ne seront pas qualifiés.
00:22:49 Voilà.
00:22:50 Et il y aura appel d'air.
00:22:51 Affaire à suivre.
00:22:52 En tout cas, toujours est-il que peut-être un autre enseignement de cette colère des
00:22:56 agriculteurs, c'est que les Français vont peut-être davantage s'intéresser aux prochaines
00:23:00 élections européennes, puisque très certainement, l'agriculture sera au cœur de ces élections.
00:23:05 Je vous propose d'écouter le député européen, justement, Thierry Mariani.
00:23:09 Il s'exprimait.
00:23:10 Il revenait sur ces blocages, sur cette colère des agriculteurs, dans l'heure des pros.
00:23:15 C'était chez Eliott Deval, tout à l'heure.
00:23:16 Écoutez.
00:23:17 Je crois qu'il va rester un malaise que la population française a bien compris.
00:23:21 Des aides qui ont été annoncées au niveau français, mais on ne sait pas comment elles
00:23:25 arriveront.
00:23:26 Et rien à Bruxelles.
00:23:27 Parce qu'on a dit, il y a le sommet européen, il y a le sommet européen.
00:23:29 Mais je vous rappelle que le sommet européen, même si les agriculteurs, et là aussi à
00:23:33 Bruxelles, rien que cassés, tout propre, etc., occupaient le parvis du Parlement européen,
00:23:39 le sujet du sommet à Bruxelles, ce n'était pas l'agriculture.
00:23:41 C'était l'aide à l'Ukraine.
00:23:43 Et donc, en tant que parlementaire, si je fais le bilan de cette semaine, c'est 50 milliards
00:23:48 pour l'Ukraine.
00:23:49 Je dis entre parenthèses, 8 milliards que payeront les Français.
00:23:52 Et par contre, pour les agriculteurs, des demandes sur les achères qui ont été à
00:23:57 peu près acceptées, et une commission européenne qui a, soyons clairs, dit très clair fait
00:24:02 une fin de non recevoir à M.
00:24:04 Macron.
00:24:05 Qu'est-ce qu'elle a dit ? Le Mercosur, les Etats nous ont donné un mandat.
00:24:08 Sous-entendu, on continue.
00:24:10 50 milliards pour l'Ukraine, finalement beaucoup moins pour les agriculteurs.
00:24:16 La deuxième mi-temps qui doit se jouer, comme disait Marcel Turbot il y a un instant, à
00:24:22 Bruxelles n'a pas encore eu lieu.
00:24:23 Est-ce qu'elle aura lieu ?
00:24:24 J'aime pas trop ce genre de comparaison entre les milliards qu'on donne pour effectivement
00:24:28 empêcher Vladimir Poutine de gagner une guerre, ce qui me semble assez indispensable, et l'argent
00:24:32 qu'on distribue aux agriculteurs.
00:24:34 On n'est pas du tout au même niveau.
00:24:35 Je crois qu'on ne peut vraiment pas comparer les deux choses.
00:24:37 Néanmoins, effectivement, oui, l'agriculture, la PAC, ça se joue effectivement à Bruxelles.
00:24:43 Et la question est de savoir si Emmanuel Macron va véritablement engager un bras de fer.
00:24:47 S'il va dire, écoutez, j'ai une crise politique en France, maintenant ça suffit, on renégocie
00:24:53 tout, on discute sérieusement, ou s'il va plier devant notamment les Allemands.
00:24:57 Olaf Scholz l'a redit encore aujourd'hui, il recevra Gabriel Latal lundi, il lui redira
00:25:02 certainement.
00:25:03 L'Allemagne est très favorable à ce traité tel qu'il est aujourd'hui.
00:25:06 Emmanuel Macron, lui, souhaite qu'il soit renégocié pour qu'on enlève tout ce qui
00:25:11 concerne par exemple la viande bovine gavée d'antibiotiques et qui arriverait dans notre
00:25:15 pays.
00:25:16 Oui, enfin comment, c'est le "closed bureau", c'est-à-dire qu'on demande au pays du Mercosur.
00:25:20 Il faut jouer ça, parce que le Mercosur, il y a des bonnes choses dans ce traité de
00:25:23 libre-échange.
00:25:24 La France et l'Europe ont aussi besoin de ce traité.
00:25:27 Mais il faut effectivement que chacun soit sur un pied d'égalité, ça n'est pas le
00:25:30 cas aujourd'hui.
00:25:31 Il faudra qu'Emmanuel Macron ait le courage de mettre tout son poids politique et d'engager
00:25:36 s'il le faut un véritable bras de fer, y compris avec nos alliés.
00:25:39 C'est une question de courage uniquement aujourd'hui, Denis Deschamps, concernant Emmanuel Macron.
00:25:43 C'est curieux parce qu'on se rend compte maintenant que certains politiques découvrent
00:25:47 les sujets.
00:25:48 On voit maintenant M. Feneau qui découvre que c'est un métier en tension.
00:25:51 Ça fait des années, des années que ce métier est en tension pour les récoltes, le maraîchage,
00:25:56 la viticulture, comme disait Johan, ce n'est pas nouveau.
00:25:58 Donc là, il découvre ça.
00:25:59 Sur le Mercosur, c'est très intéressant de voir le fonctionnement du machin européen.
00:26:05 Vous voyez, pour faire l'image avec l'OTAN et notre général de Gaulle.
00:26:09 Ce qui est assez intéressant, c'est de voir que dans ces cas-là, c'était simplement
00:26:14 un consensus d'intérêt européen avec le Mercosur.
00:26:18 Il faut bien rappeler qu'on a besoin d'accords de libre-échange avec le monde entier.
00:26:22 On n'est pas mondialiste pour autant, mais c'est nécessaire parce qu'on vend notre
00:26:27 vin, par exemple.
00:26:28 On vend plein de choses à l'étranger.
00:26:30 On a besoin d'équilibrer les rapports de force.
00:26:33 Cependant, ce qu'on appelle maintenant, ce que le grand public apprend, donc ces nouvelles
00:26:38 terminologies, l'effet miroir, par exemple, qui est en fait une clause de non-concurrence
00:26:41 ou de non-déloyauté.
00:26:42 En fait, c'est une clause de non-déloyauté.
00:26:44 Ça veut dire que quand c'est interdit en France ou sur le sol européen, on n'accepte
00:26:49 pas les produits qui ne supportent pas les mêmes clauses chez eux.
00:26:52 Donc, par exemple, le poulet aux hormones, le poulet aux antibiotiques ou des choses
00:26:55 comme ça.
00:26:56 Et ça, ce sont des vrais sujets.
00:26:57 Et ça devrait être une évidence de BSP, je le disais tout à l'heure, le bon sens
00:27:01 paysan.
00:27:02 Et en fait, c'est bien parce que qu'est-ce qui s'est passé ? C'est la base des agriculteurs
00:27:07 qui ont mis une piqûre de rappel aux politiciens pour dire maintenant, il faut quand même
00:27:10 raisonner par rapport aux besoins des Français.
00:27:12 Et comme disait Eliot, on entend souveraineté dans tous les mots maintenant, dans toutes
00:27:16 les phrases.
00:27:17 Mais en réalité, il faut revenir sur des fondamentaux, ce qu'on appelle les fondamentaux.
00:27:20 Finalement, Marcel Turbot, l'une du problème, c'est que les règles ne sont pas respectées
00:27:23 partout dans le monde.
00:27:24 Et c'est ça, il faut que les règles soient les mêmes pour tout le monde aujourd'hui.
00:27:27 Mais est-ce que c'est possible ? Est-ce que c'est jouable ? Est-ce que Emmanuel Macron
00:27:30 peut taper du poing sur la table ? Est-ce qu'il sera entendu ? Puisque j'imagine que très
00:27:33 concrètement, c'est quand même compliqué d'aller vérifier si tel ou tel pays joue
00:27:36 ou joue dans ses exportations et ses importations.
00:27:40 Oui, alors je pense que tout à l'heure, je parlais de la match de foot, on est plutôt
00:27:43 en match de rugby, comme la deuxième mi-temps, je pense qu'on l'a perdu.
00:27:45 Et donc là, on est dans le troisième mi-temps.
00:27:48 Mais je pense aussi, surtout, c'est qu'on n'est pas obligé d'acheter les poulets.
00:27:51 On n'est pas obligé d'acheter du poulet argentin si on n'a pas envie.
00:27:54 Pourquoi ? Pour le craigner.
00:27:55 Pour le craigner ? On n'est pas obligé d'acheter.
00:27:56 Parce qu'il est beaucoup moins cher.
00:27:57 Parce qu'il est moins cher.
00:27:58 Alors qui fait moins cher ? Pas forcément.
00:27:59 C'est simplement qu'on les met en tête de gondole.
00:28:00 Non, non, non, ils sont beaucoup moins chers.
00:28:05 C'est le diktat du prix.
00:28:07 Ils sont clairement moins chers.
00:28:08 Tout le monde n'a pas les moyens d'acheter un poulet français, la velle rouge ou un
00:28:11 poulet bio.
00:28:12 On pourrait produire moins cher si on avait la trésorerie.
00:28:14 On revient toujours au même problème.
00:28:15 Avant de clore, pour clore le sujet agriculture, dans le sud de la France, vous savez, des
00:28:20 agriculteurs ont organisé des opérations de filtrage, justement, pour contrôler les
00:28:23 produits venus de l'étranger, les tomates, le vin, les huîtres.
00:28:27 Ils ont eu parfois des mauvaises surprises.
00:28:30 On a pu le constater tout au long de la semaine.
00:28:31 Dans ce contexte, c'était mardi.
00:28:33 Ségolène Royal a provoqué la colère du premier ministre espagnol.
00:28:37 Pourquoi ? Parce qu'elle a affirmé que leurs tomates étaient immangeables.
00:28:40 Des propos d'ailleurs vivement critiqués par les politiques espagnoles.
00:28:43 Les explications, les détails avec Audrey Bertheau.
00:28:46 Je vous poserai la question après.
00:28:47 Est-ce que les tomates espagnoles sont immangeables ? Mais d'abord, on regarde le sujet et on
00:28:51 en parle ensuite.
00:28:52 La guerre de la tomate est relancée.
00:28:55 Des dizaines d'agriculteurs ont organisé une opération de filtrage ce vendredi matin
00:29:00 à Miramas.
00:29:01 L'objectif ? Montrer et dénoncer la qualité des produits importés en France.
00:29:06 A l'ouverture des camions, pas de surprise pour les agriculteurs.
00:29:10 - De la tomate pré-tranchée, il n'y a même pas d'origine.
00:29:14 Même pas d'origine, on ne sait même pas le produit d'où il vient.
00:29:16 Ça, c'est pas normal.
00:29:17 Et c'est transporté avec des huîtres.
00:29:19 Donc la tomate, il faut savoir qu'elle se conserve à 14 degrés et les huîtres à
00:29:24 1 degré.
00:29:25 Après, on nous dit les tomates sont dégueulasses.
00:29:27 Regardez, il y a de l'eau.
00:29:29 Ça, c'est les frigos.
00:29:31 1 degré, ça dénature tout le produit.
00:29:33 Voilà ce qu'on met dans les rayons aujourd'hui.
00:29:36 Des tomates déjà critiquées en début de semaine par l'ancienne candidate à la présidentielle,
00:29:41 Ségolène Royal.
00:29:42 - Vous avez goûté les tomates soi-disant bio-espagnoles ? C'est immangeable.
00:29:46 Des propos qui ne passent pas de l'autre côté des Pyrénées.
00:29:48 Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, s'est défendu.
00:29:51 - Je pense que Mme Royal n'a pas eu la chance de goûter nos tomates.
00:29:55 Je l'invite à venir en Espagne pour goûter n'importe laquelle des variétés de tomates
00:29:59 espagnoles et elle verra que nos tomates sont imbattables.
00:30:03 - Amiramas, près de 1000 à 1500 camions, chargent et déchargent leurs produits chaque
00:30:10 jour.
00:30:11 - La guerre de la tomate, Marcel Turbot.
00:30:14 En tout cas, ça révèle la concurrence déloyale par les agriculteurs espagnols.
00:30:22 - Je pense que c'est une erreur de diviser les agriculteurs européens.
00:30:29 En Espagne, on mange de très bonnes tomates.
00:30:32 Le problème, c'est que comme en France, on accepte des tomates pas bonnes, qu'ils nous
00:30:36 envoient les tomates pas bonnes, eux, ils gardent les tomates bonnes et nous envoient
00:30:38 les pas bonnes.
00:30:39 C'est ça le problème.
00:30:40 - On arrive au terme de cette première partie.
00:30:44 On va vous remercier Marcel Turbot, agriculteur PDG de Turbot Céréales.
00:30:47 On va se revoir.
00:30:48 On va prendre des nouvelles régulièrement, bien évidemment, avant le salon de l'agriculture.
00:30:52 Prochain objectif, le dernier mot, Yoann Usahi, sur le sujet des agricultures, vous vouliez
00:30:57 conclure.
00:30:58 - Oui, parce que je suis admiratif de ces agriculteurs qui sont venus manifester, qui l'ont dit tout
00:31:04 de suite pacifiquement, qui n'ont absolument rien cassé, qui n'ont rien dégradé, qui
00:31:09 n'ont pas eu aucun affrontement avec les forces de l'ordre, qui sont un peu à l'image de
00:31:15 nos compatriotes juifs qui ont manifesté, qui ont applaudi la police, qui, eux, quand
00:31:20 ils ont manifesté également, n'ont rien cassé.
00:31:22 Tout s'est extrêmement bien passé.
00:31:24 Eh bien, cette France-là, c'est la France qu'on aime.
00:31:27 C'est la France qui manifeste paisiblement, la France silencieuse, qui souffre, mais qui
00:31:33 reste digne et qui est dans le respect.
00:31:35 Et c'est cette France qui s'oppose à la France des émeutes de juin dernier, à la France
00:31:39 de ceux qui manifestent au cri de la police tue et qui, dans ces mêmes manifestations,
00:31:44 agresse et tente de tuer précisément des policiers.
00:31:47 Et ces deux France-là, je trouve qu'aujourd'hui, elles nous sautent au visage et elles symbolisent
00:31:51 le fait qu'elles ne peuvent plus réellement cohabiter et qu'elles sont finalement désormais
00:31:56 face à face.
00:31:57 Et c'est effectivement l'un des enseignements importants de cette semaine de blocage des
00:32:02 agriculteurs.
00:32:03 Je trouve qu'on peut saluer l'attitude tout à fait exemplaire des uns et des autres.
00:32:07 Et on a même vu ces agriculteurs apporter notamment des croissants.
00:32:12 Il y a eu des séquences assez fortes, des croissants aux forces de l'ordre.
00:32:15 Il est 23h passé de une minute, si vous nous rejoignez sur CNews.
00:32:19 On va faire un point sur les toutes dernières informations avec Elisa Lukawski.
00:32:23 Et restez avec nous puisqu'on va s'intéresser à une autre crise.
00:32:26 Dans un instant, la crise de l'hôpital, cette fois, et des drames.
00:32:31 Vous allez entendre le témoignage de la mère de Lucas, Lucas, 25 ans, qui est décédé
00:32:37 dans les couloirs de l'hôpital de hier.
00:32:39 Le couloir des urgences.
00:32:40 Sa mère veut des réponses.
00:32:42 Elle sera avec nous dans un instant.
00:32:44 Mais avant, le journal.
00:32:46 C'est avec vous Elisa Lukawski.
00:32:48 Et on remercie Marcel Turbot.
00:32:49 Merci.
00:32:50 Vous en avez largement parlé, Olivier.
00:32:55 La colère agricole en France est la levée progressive des barrages.
00:32:58 Mobilisés en masse depuis lundi, les agriculteurs lèvent peu à peu le camp sur les portions
00:33:02 d'autoroutes, notamment aux abords de Paris.
00:33:04 Et ce, à l'appel des deux principaux syndicats du secteur qui ont évoqué des avancées.
00:33:08 La décision prise au lendemain des mesures annoncées à Paris et Bruxelles.
00:33:12 Mais tous les agriculteurs ne sont pas convaincus.
00:33:15 Écoutez José Pérez, coprésident de la coordination rurale du Lot-et-Garonne.
00:33:19 Pour l'instant, c'est du blabla.
00:33:23 Il y a des choses qui ont l'air intéressantes, mais il va vraiment, vraiment falloir aller
00:33:30 regarder ce qu'il y a dedans.
00:33:32 La quantité de mesures qui ont été annoncées, en plus nous on est sur la route, on les a
00:33:37 étudiées un peu, mais bon il faut vraiment que les travailles en direct chez nous et
00:33:43 qu'elles représentent vraiment notre région, notre département.
00:33:46 Un nouveau coup dur pour Amélie Oudéa Castera, la ministre de l'éducation nationale et des
00:33:51 sports, le recteur de l'Académie de Paris.
00:33:53 L'un des plus hauts cadres de l'éducation nationale démissionnée, Christophe Quérérot
00:33:58 a pris cette décision rarissime après le choix du ministère d'un moratoire sur une
00:34:02 partie de sa réforme des classes préparatoires destinées à introduire davantage de mixité
00:34:08 sociale.
00:34:09 Et puis, l'octroi de nouveaux crédits immobiliers a atteint en 2023 son niveau le plus bas.
00:34:14 Depuis 8 ans, à 129,5 milliards d'euros, il faut remonter à 2015, année où les taux
00:34:18 d'intérêt étaient plus faibles pour obtenir un montant de crédit à l'habitat plus faible.
00:34:22 Les Français sont en moyenne endettés pour 23 ans lorsqu'ils achètent leur résidence
00:34:27 principale.
00:34:28 Voilà pour l'essentiel de l'actualité.
00:34:30 Je vous redonne la main, Olivier.
00:34:32 Merci beaucoup Elisa.
00:34:33 On vous retrouve à 23h30.
00:34:34 On peut noter aussi cette autre information, la défaite du 15 de France ce soir contre
00:34:38 l'Irlande au stade Vélodrome.
00:34:39 Je vous propose de passer à autre chose pour ce premier match.
00:34:43 On en parlera peut-être à 23h30.
00:34:46 A la une, bien sûr, de l'actualité, la levée des blocages des agriculteurs.
00:34:49 Nous en avons largement parlé pendant cette première partie.
00:34:53 Nous suivons la situation de très près.
00:34:54 Mais une autre crise touche notre pays et avec des conséquences dramatiques.
00:34:59 La crise de l'hôpital, cela fait des mois, des années.
00:35:01 On le sait que les professionnels du secteur alertent.
00:35:03 Et malgré les millions déversés, rien ne semble bouger.
00:35:09 Pire, des patients décèdent aujourd'hui dans les couloirs des urgences.
00:35:12 C'est ce qui est arrivé à Lucas.
00:35:14 Lucas, il a 25 ans et dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre, il est décédé
00:35:19 d'une septicémie à l'hôpital de hier.
00:35:21 Le jeune homme avait été transporté aux urgences pour de violentes douleurs à l'abdomen.
00:35:25 Après plus de 8 heures passées sur un brancard, il est finalement mort d'un choc sceptique
00:35:31 à 2 heures du matin.
00:35:32 Sa mère, Corinne Gautrefroy, se bat depuis pour que la vérité soit faite autour du
00:35:37 décès de Lucas.
00:35:39 Corinne Gautrefroy, qui est avec nous en direct.
00:35:43 Merci Madame d'avoir accepté notre invitation.
00:35:47 Vous êtes intervenue sur notre antenne cet après-midi.
00:35:50 Vous revenez ce soir.
00:35:51 Votre témoignage est important.
00:35:53 Votre témoignage est fort.
00:35:54 Et nous vous redisons notre soutien dans votre douleur.
00:35:59 Peut-être pour les téléspectateurs qui nous rejoignent, est-ce que vous pouvez nous
00:36:03 raconter ce qui est arrivé à Lucas ?
00:36:06 C'est-à-dire, avant son arrivée aux urgences, il souffrait de plusieurs symptômes, des
00:36:11 symptômes inquiétants.
00:36:12 Et il est ensuite arrivé à l'hôpital.
00:36:14 Et là, rien ne s'est passé visiblement, comme cela aurait dû être le cas.
00:36:18 Oui, alors c'était des symptômes inquiétants.
00:36:22 C'était aussi des symptômes typiques.
00:36:25 C'est-à-dire que le fait d'avoir la tension basse, le cœur qui bat très vite, des difficultés
00:36:30 à respirer, des lèvres bleues, tout ça, c'est déjà symptomatique d'une septicémie.
00:36:36 Donc, quand il est arrivé aux urgences de hier, après avoir appelé le 15, c'est le
00:36:43 médecin régulateur qui, après l'avoir longuement questionné et qui, après avoir
00:36:49 cerné tous ses symptômes, a décidé de l'envoyer directement aux urgences le plus
00:36:53 vite possible et le plus près possible.
00:36:55 C'est pour ça qu'il s'est retrouvé aux urgences de hier.
00:36:57 Et une fois arrivé aux urgences, finalement, il n'est pas pris en compte.
00:37:02 Il voit une infirmière malgré tout, mais après, il est livré à lui-même dans les
00:37:07 couloirs des urgences.
00:37:08 C'est ce qui s'est passé.
00:37:09 Oui, alors je pense effectivement que le premier souci, c'est que quand vous arrivez
00:37:15 aux urgences, vous ne voyez pas de médecin.
00:37:17 C'est-à-dire que vous êtes reçu par une infirmière.
00:37:19 Et une infirmière, ce n'est pas un médecin.
00:37:21 Elle n'ausculte pas le patient.
00:37:25 Elle retranscrit les données qui sont inscrites sur le papier des pompiers, puisque Lucas
00:37:32 a été amené par les pompiers.
00:37:34 Il y a quelques données qui sont dessus.
00:37:37 Il y a quelques indications.
00:37:39 Et cette infirmière, d'après ce papier, décide si le patient est un cas grave ou
00:37:49 un cas léger.
00:37:50 Et Lucas a été considéré comme un cas léger.
00:37:53 C'est-à-dire qu'elle n'est pas médecin.
00:37:56 Ce n'est pas le médecin régulateur du 15.
00:37:58 Elle n'a pas pris en considération toutes les choses.
00:38:00 Mais je pense que c'est pas son… Elle est infirmière, ce n'est pas un médecin.
00:38:04 Donc je pense que le premier problème aux urgences, c'est que vous ne voyez pas de
00:38:07 médecin.
00:38:08 Et pourtant, vous communiquez pendant ce temps-là par téléphone, par SMS avec Lucas.
00:38:15 Et vous sentez que ça ne va pas.
00:38:17 Et il vous dit "je souffre".
00:38:19 Voilà, la situation est très inquiétante.
00:38:21 Et c'est très clair à ce moment-là.
00:38:24 Oui, Lucas, au fur et à mesure, dit, enfin dans ses textos, parce qu'il a du mal à
00:38:30 parler au téléphone, il dit qu'il a du mal à respirer.
00:38:33 Il dit que ses lèvres sont glacées.
00:38:37 Il dit qu'il ne sait plus quoi faire, qu'il souffre terriblement, qu'il a mal à la
00:38:43 cage thoracique.
00:38:44 Il se plaint à tout le monde qu'il n'arrive pas à respirer, que personne ne fait rien.
00:38:49 Tout ça, il me l'écrit par texto.
00:38:51 Et c'est plus qu'hyper inquiétant.
00:38:55 On se dit "mais il souffre, un martyr, et personne ne fait rien".
00:38:59 Et l'hôpital vous appelle à quel moment, du coup ?
00:39:01 Alors, l'hôpital était censé nous appeler d'après l'agent d'accueil, dès qu'un
00:39:09 médecin l'aurait pris en charge.
00:39:10 Ça n'a pas été le cas, puisque un médecin l'aura survolé vers 20h.
00:39:14 Et on n'a absolument pas été appelé.
00:39:17 La première fois où on a été appelé, c'était à peu près vers minuit.
00:39:21 C'est la première fois où un médecin nous contactera, et c'est pour nous dire que
00:39:26 Lucas est dans le coma, est intubé, et qu'on pourra le voir cinq minutes avant son transfert
00:39:32 en réanimation ailleurs.
00:39:34 Chose qui n'arrivera jamais, Lucas ne sera jamais transféré ailleurs.
00:39:38 On le verra rapidement, mais on n'aura jamais vu notre fils vivant, puisque une fois qu'on
00:39:44 est dans cet état, dans le coma, intubé, Lucas est déjà parti.
00:39:49 On ne peut rien faire, on ne peut pas discuter avec lui, on ne peut pas le réchauffer.
00:39:54 C'est fini, on le verra.
00:39:56 Un médecin et Lucas, qu'à partir de minuit, alors qu'il est arrivé à 15h50, et que nous
00:40:01 on est sur place depuis à peu près 17h.
00:40:03 Mais pourquoi il est arrivé à 15h50, vous le voyez à partir de minuit ?
00:40:07 Est-ce que vous avez des éléments ?
00:40:09 Est-ce que les urgences étaient à ce moment-là engorgées, il n'y avait pas de personnel ?
00:40:13 Est-ce que vous avez des éléments de réponse sur la situation entre 15h et minuit ?
00:40:18 Le fait qu'on ne puisse pas le voir, c'est simplement décisionnel.
00:40:26 C'est-à-dire, c'est comme ça, c'est la règle, on ne peut pas le voir.
00:40:29 Donc de ce côté-là, on n'a pas plus d'éléments.
00:40:34 Après le fait qu'il n'ait pas été pris en charge, on nous a donné des explications
00:40:38 si on peut dire, lors de la commission des usagers, en disant que l'hôpital était
00:40:44 surchargé, qu'ils étaient en surtention, qu'il manquait de médecins, qu'ils ont reconnu
00:40:53 des difficultés dans la prise en charge de Lucas.
00:40:55 Enfin, je pense que c'est quand même le moins qu'on puisse dire, qu'ils ne l'ont pas pris en charge.
00:40:59 Alors nous, nous avons de notre côté essayé de contacter l'hôpital d'hier.
00:41:04 Pour le moment, nous n'avons pas de réponse.
00:41:06 Vous avez déposé plainte.
00:41:08 Il y a une enquête d'un côté, une enquête administrative, de l'autre une enquête judiciaire
00:41:13 également qui est ouverte.
00:41:14 Est-ce que depuis, vous avez été contacté ?
00:41:17 Vous avez témoigné, je le disais tout à l'heure, sur notre antenne.
00:41:20 Est-ce que vous avez le sentiment que les choses bougent ou pas ces dernières heures,
00:41:24 ces derniers jours ?
00:41:26 Pour vous donner des réponses, les réponses que vous attendez.
00:41:30 Je pense que ça ne va être pas aussi rapide que ça.
00:41:34 Je pense que quand même, on peut déjà se féliciter que nos actions aient déjà conduit
00:41:41 le procureur de Toulon à démarrer une enquête avec le commissariat d'hier.
00:41:45 Je pense que ça a été très rapide par rapport à d'autres cas.
00:41:50 Il faut dire que le cas de Lucas est quand même particulier et je pense qu'il est quand même assez clair.
00:41:54 L'ARS a envoyé un courrier aujourd'hui pour nous dire qu'il y avait une enquête aussi qui est en cours.
00:42:00 Donc les choses avancent.
00:42:02 Il ne nous manque plus aujourd'hui qu'un juste d'instruction peut-être pour aller un petit peu plus loin dans les investigations
00:42:08 et puis peut-être pour avoir affaire à des enquêteurs spécialisés ou peut-être avoir accès à un médecin
00:42:17 qui pourrait étudier le dossier médical et le cas de Lucas, un expert en fait.
00:42:22 Je pense que les choses vont avancer à leur rythme au niveau de la justice.
00:42:27 Après, je pense aussi qu'on a réussi à faire connaître l'état des urgences en France avec la mort de Lucas.
00:42:36 Je pense que les citoyens ont pris conscience de ce qui se passe aujourd'hui en France.
00:42:40 Ce qu'on attend aujourd'hui quand même, puisque la justice est en route,
00:42:44 c'est que les politiques prennent en compte ce problème qui est un énorme problème pour tous les Français.
00:42:51 C'est-à-dire que tout le monde n'a pas besoin d'aller aux urgences régulièrement,
00:42:55 mais on se rend compte que le problème des urgences de l'hôpital en France,
00:42:59 de l'accueil des malades est un énorme problème politique.
00:43:02 Est-ce que justement vous parliez des politiques ?
00:43:05 Est-ce que vous avez été contacté par le ministère de la Santé peut-être ou par d'autres autorités de hier ?
00:43:12 Ou pour le moment c'est le silence ?
00:43:16 Alors pour le moment, j'ai envie de dire quand même au niveau des politiques, c'est le silence complet.
00:43:20 On attend quand même une réaction parce que vous au niveau journalistique, au niveau média,
00:43:27 tout le monde a réagi à ce problème.
00:43:31 Je trouve qu'il y a un gros silence politique quand même qui…
00:43:36 Pour l'instant, j'ai vu le discours de la ministre de la Santé qui dit qu'on a encore un des meilleurs systèmes de santé au monde.
00:43:48 C'est comme l'école.
00:43:49 J'en doute. J'en doute.
00:43:51 Vu ce qu'on apprend aujourd'hui, je ne pense pas qu'on puisse avoir quand même cette autosatisfaction au niveau du ministère de la Santé.
00:44:02 Merci beaucoup Corinne Godefroy d'avoir accepté de témoigner sur notre antenne.
00:44:08 Nous partageons bien évidemment votre douleur.
00:44:09 Nous suivons votre situation de près.
00:44:13 Johan Usai, c'est vrai qu'on se souvient de Gabriel Attal qui avait affiché le secteur de la santé comme une priorité.
00:44:18 C'était le 13 janvier d'ailleurs au CHU de Dijon.
00:44:21 Peut-être votre réaction à ce terrible drame finalement révélateur d'un hôpital malade, épouvantablement malade même,
00:44:30 puisqu'on y meurt aujourd'hui dans les clois de Dijon.
00:44:32 Malade depuis des années.
00:44:33 Et ce genre de cas arrive malheureusement régulièrement.
00:44:37 On en parle régulièrement.
00:44:39 C'est absolument insupportable.
00:44:41 La France est la septième puissance économique mondiale.
00:44:45 Ça arrive dans la septième puissance économique mondiale.
00:44:48 Et au-delà de ça, ça arrive dans l'un des pays qui est le plus taxé au monde,
00:44:53 où les prélèvements obligatoires sont les plus importants parmi les pays de l'OCDE.
00:44:58 Nous sommes le pays où nous payons le plus d'impôts et de taxes.
00:45:01 À quoi sert cet argent ?
00:45:03 Alors manifestement, il ne sert pas à améliorer les conditions dans les urgences, puisque les conditions sont déplorables.
00:45:08 Je fais bien la différence entre l'urgence, les urgences et l'hôpital,
00:45:11 puisque c'est vrai que l'hôpital français reste quand même une sorte de modèle où on est plutôt bien soigné.
00:45:16 Mais les urgences, vraiment, c'est une situation déplorable.
00:45:19 Est-ce que l'école, ça fonctionne bien ?
00:45:21 L'école, c'est pareil. Il y a une situation catastrophique.
00:45:24 Est-ce que les Français payent beaucoup d'impôts pour se sentir en sécurité dans leur pays ?
00:45:28 Mais pas du tout.
00:45:29 Les chiffres de l'insécurité, de la délinquance, de la criminalité qui viennent de tomber encore sont en augmentation.
00:45:35 Les Français payent de plus en plus d'impôts et de taxes et ont l'impression de ne pas en avoir pour leur argent.
00:45:41 Et évidemment, quand on voit cela, ils ont bien raison de vouloir se plaindre.
00:45:45 Alors le drame de l'ICA n'est pas esselé.
00:45:47 C'est ça qui est profondément inquiétant, Edouard Lavollé.
00:45:50 Il y a eu ce témoignage de Thérèse dans les colonnes du Parisien.
00:45:53 Elle n'a pas pu sauver, elle, c'était sa sœur, là encore, aux urgences durant 36 heures.
00:45:57 Elle a tenté de convaincre les soignants de nos hôpitaux d'administrer des antibiotiques à sa sœur France.
00:46:02 Pauvre France, elle me disait qu'elle avait des maux de tête terribles, une soif épouvantable,
00:46:05 mais qu'elle n'arrivait pas à attirer l'attention des infirmières à côté d'elle,
00:46:08 qui rigolaient et se racontaient leur week-end.
00:46:11 Voilà ce que nous raconte Thérèse dans les colonnes du Parisien.
00:46:13 S'il vous plaît, chaque heure, compte, donnez-lui des antibiotiques.
00:46:17 L'interne m'a leur répondu, je suis le médecin, pas vous.
00:46:19 Jamais je ne l'oublierai.
00:46:21 Finalement, une situation identique à celle de l'UCA,
00:46:24 en tout cas avec les premiers éléments dont nous disposons.
00:46:27 Le témoignage fait froidement écho à celui de la mère de Lucas.
00:46:30 En fait, on a l'impression que Lucas est un des nombreux martyrs de l'impéritie de nos dirigeants français.
00:46:38 J'ai lu l'article du Parisien, le témoignage de Frances,
00:46:43 et en fait, ça vient d'une banale morsure de chien dans un jardin.
00:46:48 On laisse la situation s'enliser, on a un peu de mépris, de condescendance des infirmières.
00:46:53 On se retrouve dans un orgonnage infernal.
00:46:56 Finalement, on arrive à une mort qui n'aurait jamais dû survenir.
00:47:01 Aujourd'hui, on a des satisfaits-cit' de nos dirigeants qui disent qu'on a toujours un des meilleurs systèmes de santé,
00:47:07 mais le Covid est venu nous rappeler que non.
00:47:09 On a vu le lourd tribut qu'on a payé pendant le Covid.
00:47:11 Aujourd'hui, on ne peut pas s'en orgueillir d'avoir un système de santé tierrement disé,
00:47:15 alors qu'on est la septième puissance économique mondiale.
00:47:18 Tous ces éléments-là montrent que nous vivons dans une France tierrement disée,
00:47:24 et tous les témoignages en témoignent.
00:47:26 Et des millions d'injectés pour la santé, Julie Vintroub, depuis des années,
00:47:31 puisque Johan le rappelait, ce n'est pas, ce n'est pas d'hier le problème de l'hôpital.
00:47:35 Oui, on dépense autant que les autres, mais l'argent est réparti différemment.
00:47:38 Et chez nous, c'est la bureaucratie, l'administration qui en prend une part absolument démesurée.
00:47:46 Que ce soit à l'hôpital, il y a une étude OCDE qui parle de 34% des sommes consacrées à l'administratif.
00:47:55 34% des gens, des salariés de l'hôpital, qui ne voient jamais un malade,
00:47:59 qui font du travail d'administration, de bureau.
00:48:03 Donc ça, c'est un des problèmes.
00:48:05 L'autre problème, c'est évidemment la crise de la médecine de ville qui engorge les urgences,
00:48:13 la pénurie de personnel, parce que dans les deux histoires,
00:48:17 deux drames dont on parle ce soir, à chaque fois, il y a aussi quand même des responsabilités personnelles
00:48:26 qui sont mises en cause.
00:48:27 Alors, on parle de crise et objectivement, il y en a.
00:48:32 Il y a aussi des gens qui ont mal fait ou pas fait leur travail.
00:48:37 Ce sera aux enquêtes de le dire.
00:48:40 Mais comme il y a pénurie, ça, quand on est obligé de fréquenter les hôpitaux,
00:48:45 on l'entend dire souvent, il y a des gens absolument formidables qui vous expliquent
00:48:50 qu'on ne peut pas ni sanctionner, ni a fortiori virer les incompétents parce qu'on est à l'os.
00:48:56 Parce qu'il manque du personnel, c'est bien ça le problème des élus des champs.
00:48:59 C'est exactement le même ratio dans l'éducation nationale.
00:49:03 Merci, Judith, d'avoir parlé de cette statistique de l'OCDE.
00:49:06 Donc ça, c'est factuel.
00:49:08 Il n'y a pas de débat passionnel là dedans.
00:49:09 C'est factuel.
00:49:10 L'éducation nationale, on a à peu près un million deux cent mille personnes.
00:49:13 C'est la plus grosse entreprise de France.
00:49:14 Vous avez un gros tiers d'administratifs.
00:49:18 Donc ça, c'est pas normal non plus, parce qu'aucune entreprise ou aucune association
00:49:22 ne supporterait plus de 8% d'administratifs.
00:49:24 C'est à peu près le ratio.
00:49:26 Vous voyez un petit peu la déperdition d'argent.
00:49:28 Et puis, il y a un autre problème, c'est la discipline.
00:49:31 C'est l'encadrement et la discipline.
00:49:32 On le voit bien dans l'éducation nationale où le proviseur n'a pas de rôle de sanction
00:49:38 pour ceux qui sont des tirouflants et qui ne travaillent pas ou qui ne viennent même pas travailler.
00:49:42 Et c'est les collègues qui rattrapent le travail.
00:49:46 C'est insensé.
00:49:47 L'hôpital, alors on ne cesse sur ces plateaux de dénoncer ce sujet.
00:49:52 L'hôpital, l'école, la justice, la police, c'est fondamental.
00:49:57 Et le problème, c'est qu'à force de raboter par des gestionnaires tous les ans les budgets,
00:50:03 on est, un, incapable de gérer les pics, alors qu'en fait, une nation sait gérer les pics.
00:50:08 Et deux, on est incapable de réorganiser et de coordonner les actifs que l'on a,
00:50:16 donc les personnels et les moyens.
00:50:18 Donc, en fait, on ferme les hôpitaux, mais on est incapable de pallier aux urgences.
00:50:21 Et vous voyez bien, ça crée des drames.
00:50:24 Mais l'éducation nationale, ça crée des drames aussi.
00:50:26 Sauf que, regardez, à l'arrivée en sixième,
00:50:28 il y a quand même énormément de gamins qui ne sont pas capables de lire 90 mots la minute.
00:50:32 Ce n'est pas normal.
00:50:33 Et en tout cas, on suivra de près les suites de l'enquête concernant le décès de Lucas.
00:50:38 Et on remercie une nouvelle fois sa mère d'avoir accepté de témoigner sur Notre-Anse.
00:50:41 Et l'actualité également marquée aujourd'hui par la hausse en 2023
00:50:46 du nombre de blessés dans les rangs des forces de l'ordre.
00:50:48 On va en parler tout de suite avec notre invité Axel Ronde,
00:50:51 porte-parole du syndicat CFTC Police.
00:50:53 15 150 blessés dans les rangs des forces de l'ordre en 2023.
00:50:57 Une hausse d'un peu plus de 4% par rapport à l'année 2022.
00:51:01 On va vous entendre, cher Axel Ronde, dans un instant.
00:51:03 Mais avant, retour sur ces chiffres inquiétants avec Marie-Liès Chevalier.
00:51:08 Cette année encore, le nombre de policiers blessés a augmenté.
00:51:12 Ils sont 15 150 en 2023, selon une source policière.
00:51:15 Première cause des blessures, l'agression qui représente plus d'un tiers des blessés.
00:51:19 Le nombre de policiers blessés en 2024 est donc en hausse de 4,1%
00:51:24 par rapport à l'année précédente.
00:51:26 Cette augmentation s'explique en partie par les manifestations
00:51:29 contre les réformes des retraites ainsi que les émeutes de juin dernier.
00:51:33 Si l'on dénombrait moins de policiers blessés en 2020, 2021 et 2022,
00:51:37 cela était dû à la crise du Covid.
00:51:39 Le chiffre de 2023 reste cependant inférieur à celui des années 2018-2019,
00:51:44 marqué par la crise des Gilets jaunes.
00:51:48 Axel Ronde, porte-parole du syndicat CFTC Police, est en liaison avec nous.
00:51:52 Axel Ronde, bonsoir. Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:51:56 Alors, on l'entendait par rapport à cette hausse d'agression envers les forces de l'ordre.
00:52:00 Il y a eu le Covid, il y a eu ensuite les manifestations contre les retraites.
00:52:04 On se souvient également des émeutes.
00:52:06 Est-ce que ces contextes expliquent à eux seuls cette hausse des chiffres ?
00:52:11 Tout d'abord, si vous me permettez, je pense aux familles des neuf collègues
00:52:16 qui sont morts en service.
00:52:18 On se souvient du terrible accident par un chauffard qui était alcoolisé à Roubaix,
00:52:24 qui a tué Paul, Manon et Steven.
00:52:26 Et c'est vrai qu'on a été pas mal endeuillés.
00:52:30 Oui, on voit bien que les policiers sont en première ligne,
00:52:34 font face à beaucoup de contestations dans notre pays
00:52:37 et on le paye encore une fois dans nos chaires.
00:52:39 On est 42 policiers à peu près chaque jour qui sont blessés en service.
00:52:47 Ce n'est pas possible, on ne peut plus continuer comme cela.
00:52:51 On est sur tous les fronts, sur tous les ponts,
00:52:54 on est blessés et on nous demande toujours plus, toujours, toujours.
00:52:58 Je vous rappelle que cet été, on n'aura pas de vacances
00:53:02 parce qu'il va falloir sécuriser tous les événements.
00:53:05 Mais à travers cela, c'est des hommes et des femmes qui sont épuisés,
00:53:09 qui sont au bout du rouleau et en plus, qui sont gravement blessés.
00:53:14 C'est toute la République quand on attaque un policier.
00:53:18 Mais malheureusement, on voit bien aussi qu'il n'y a pas que les policiers
00:53:20 qui sont aussi attaqués.
00:53:22 On attaque des professeurs, on attaque des pompiers.
00:53:26 C'est tout le service public qui est visé.
00:53:28 Donc, ce que vous nous dites, vous nous rappeliez,
00:53:30 42 policiers blessés par jour, finalement, c'est une hausse des agressions quotidiennes.
00:53:35 Ces agressions envers les forces de l'ordre,
00:53:37 elles ne sont pas simplement liées aux manifestations, aux émeutes,
00:53:41 aux manifestations de la réforme des retraites,
00:53:44 aux débordements qui avaient eu lieu.
00:53:46 Ce sont vraiment une augmentation d'agressions quotidiennes envers vos collègues.
00:53:51 C'est quotidien, comme vous le dites, c'est l'irrespect total.
00:53:56 Finalement, on n'est plus respecté, plus personne.
00:53:59 L'autorité est bafouée dans ce pays.
00:54:02 Il va falloir vraiment apporter une réponse pénale,
00:54:06 parce que même si je sais que la justice fait ce qu'elle peut,
00:54:11 on a pu le voir par rapport à cette séquence des émeutes,
00:54:14 où il y a eu une réponse ferme,
00:54:16 mais malheureusement, elle est un petit peu, elle-même, sinistrée.
00:54:22 Elle a du mal aussi.
00:54:24 On voit bien que c'est la fonction publique,
00:54:25 comme vous parliez de l'hôpital tout à l'heure,
00:54:27 c'est toute la fonction publique qui est finalement en crise.
00:54:31 On est vraiment aux abois.
00:54:33 Oui, on est blessé de plus en plus.
00:54:37 Ça fait 20 ans que les chiffres n'arrêtent pas d'augmenter, d'exploser.
00:54:43 Alors oui, des fois, il y a des séquences,
00:54:44 parce qu'il y a des manifestations, il y a les gilets jaunes, il y a ceci, il y a cela.
00:54:48 Mais il n'y a pas que ça, c'est tous les jours.
00:54:49 Je vous dis, dans certaines zones, on est pris à partie.
00:54:53 C'est des agressions envers les policiers.
00:54:56 Il y a 35% de ces blessés qui sont dus à des agressions.
00:54:59 C'est quand même inadmissible qu'on attaque physiquement des policiers.
00:55:03 Après, on accuse la police d'être violente,
00:55:07 qu'on met un coup de matraque.
00:55:09 Et finalement, on s'aperçoit que c'est les policiers qui sont agressés,
00:55:12 c'est les policiers qui sont victimes de cette société hyper violente.
00:55:16 On essaye de faire au maximum pour finalement calmer les choses.
00:55:21 Mais on a beaucoup de mal par rapport à cela et on le voit bien chaque jour.
00:55:25 C'est vrai qu'on n'a pas vu de policiers violents avec les agriculteurs
00:55:28 et pourtant il y a eu des manifestations.
00:55:31 - Vous êtes très gentil.
00:55:32 - Voilà.
00:55:34 En tout cas, avant de vous libérer, comment est-ce que...
00:55:36 - Si les personnes sont coopératives, si les personnes vont vers nous,
00:55:41 si les personnes discutent avec nous,
00:55:43 il n'y a aucune raison qu'on emploie la violence,
00:55:45 ou la violence légitime, qu'on emploie la force.
00:55:48 Si les personnes sont là pour un but bien précis, manifester,
00:55:52 on l'a vu, ce sont les syndicats qui sont derrière cela et ça fonctionne.
00:55:55 Ça a fonctionné même pour la réforme des retraites,
00:55:57 quand il y a eu l'intersyndicale avec l'ensemble des syndicats.
00:56:00 Finalement, certains perturbateurs ont tenté de rentrer dans le dispositif,
00:56:04 mais les syndicats ont fait front et on a pu les expulser.
00:56:08 Et voilà, ça se passe bien quand il n'y a pas les perturbateurs.
00:56:11 - Avant de vous libérer, Axel Ronde, comment se fait-il aujourd'hui
00:56:13 que les voyous, les délinquants, ils n'ont plus peur de s'attaquer
00:56:18 aux personnes qui portent un uniforme, aux policiers, aux gendarmes ?
00:56:22 - Vous savez, la justice, c'est une balance.
00:56:24 Et pour l'instant, la balance, elle est en faveur finalement des délinquants.
00:56:29 Elle est en faveur finalement des gens qui peuvent nous agresser
00:56:33 et qui ne risquent presque rien.
00:56:34 Alors, ils ne risquent presque rien parce qu'eux-mêmes, je vous dis,
00:56:36 la justice est sinistrée, manque de moyens, manque de place en prison.
00:56:40 Alors, on va voir, il y a eu des annonces avec le Premier ministre Gabriel Attal
00:56:44 par rapport aux sanctions des jeunes qui vont réparer ce qu'ils ont commis.
00:56:50 On espère que ça va fonctionner.
00:56:53 On espère aussi être associés à ce dispositif pour leur dire réellement
00:56:57 comment sont ces jeunes, comment ils se comportent
00:56:59 et comment il va falloir faire pour les obliger à aller peut-être
00:57:03 dans des internats, pourquoi pas,
00:57:06 puisque on dit que les mamans ne peuvent pas s'en occuper.
00:57:10 Donc, il va falloir effectivement que l'éducation puisse s'en occuper convenablement.
00:57:16 - Un grand merci, Axel Ronde, d'avoir accepté notre invitation.
00:57:20 Je le rappelle, vous êtes porte-parole du syndicat SCFTC Police.
00:57:24 Eliott Mahmann, 15 150 forces de l'ordre, donc, agressées en 2023.
00:57:29 Une augmentation de plus de 4 % par rapport à 2022.
00:57:32 Et en entendant Axel Ronde, on a bien compris que le contexte des manifestations,
00:57:37 le contexte des émeutes n'expliquait pas tout, finalement.
00:57:41 - Non, absolument. Ce qui est effroyable, c'est qu'il y a d'une part,
00:57:43 l'inertie de la réponse judiciaire française, qui bien souvent peine
00:57:48 à condamner et à retrouver les personnes qui commettent des violences volontaires
00:57:52 contre les policiers.
00:57:53 J'emploie volontairement cette terminologie parce que c'est celle que l'IGPN emploie
00:57:58 lorsqu'il s'agit de rendre compte de ce que l'on appelle,
00:58:01 de ce que l'on qualifie de violences policières,
00:58:03 parce qu'il y a, en plus de cette inertie juridique,
00:58:07 un autre problème pour les policiers, qui est qu'ils se font face
00:58:10 à un univers médiatique qui n'aurait pas tout à fait acquis.
00:58:13 Et précisément, on veut régulièrement voir un caractère systémique
00:58:16 dans ces violences policières, alors que ce qui relève en réalité
00:58:19 bel et bien du système, c'est précisément la détestation des policiers
00:58:22 et les forces de l'ordre prises à partie parce qu'elles sont forces de l'ordre
00:58:25 dans certains quartiers où l'ordre peine à être établi.
00:58:30 Et simplement, il y a encore une chose, je crois véritablement que la question
00:58:35 du discours qui entoure la manière de laquelle on traite ces questions-là
00:58:39 est absolument fondamentale.
00:58:41 Et ce qui m'effraie, c'est véritablement de voir que malgré ces chiffres
00:58:45 de policiers blessés qui atteignent un record, et d'ailleurs chaque année,
00:58:48 on est conduit à commenter ces records, dans une large partie
00:58:53 de la population française ou du moins dans certains environnements sociologiques,
00:58:59 la conviction selon laquelle ce qui relève du système reste toujours
00:59:02 l'emploi illégitime de la force par les policiers envers des manifestants
00:59:07 esselés et livrés à eux-mêmes reste absolument prégnante.
00:59:10 Alors qu'on voit bien que c'est systématiquement le contraire qui se produit.
00:59:13 Mais cette théorie, Edouard l'a volée, cette théorie des violences policières portées,
00:59:18 notamment on le sait bien par LFI, par l'extrême gauche, elle vole en éclats
00:59:21 après ce que l'on a pu voir lors des dernières manifestations,
00:59:24 ces dernières heures, ces derniers jours avec les agriculteurs.
00:59:27 Oui, Gilles Kepel parlait de djihadisme d'atmosphère,
00:59:29 là on a l'impression de vivre une haine anti-flic d'atmosphère
00:59:32 entretenue par LFI, par la gauche en général qui n'hésite pas à employer
00:59:37 le terme de violences policières, et aussi par des figures médiatiques reconnues,
00:59:40 on pense de Camilla Jordana qui parlait de massacre dans les banlieues
00:59:44 il y a quelques années, elle était revenue un peu sur ses propos récemment
00:59:46 en disant qu'elle avait fait une tentative de mea culpa.
00:59:49 Mais aujourd'hui, les policiers sont vus un peu comme les représentants de l'ordre,
00:59:53 donc de la sévérité, mais on voit aussi, il l'a très bien dit,
00:59:56 que les pompiers sont attaqués, on a des professeurs attaqués,
01:00:00 tout ce qui représente l'ordre de manière générale est défié
01:00:03 par des franges de la population qui veulent créer un rapport de force.
01:00:08 Et tout ça, pour régler ce problème, tout passe par l'éducation,
01:00:13 il faut refaire des Français, reformer des Français,
01:00:15 pour que ces personnes-là soient fières d'représenter la nation
01:00:19 et n'attaquent plus les policiers quotidiennement
01:00:21 avec ces chiffres qui sont éloquents et vertigineux.
01:00:24 - Yoann Usail, effectivement, on l'a vu, cette hausse inquiétante
01:00:31 d'agression envers les policiers, on voit Gérald Darmanin
01:00:35 effectivement qui soutient particulièrement ces forces de l'ordre,
01:00:38 est-ce qu'il travaille suffisamment main dans la main
01:00:41 avec le ministre de la Justice ?
01:00:43 On entendait Axel Ronde dire, voilà, le problème c'est aussi
01:00:47 le laxisme aujourd'hui de la Justice, une Justice qui peut-être aussi
01:00:50 n'a pas les moyens de punir suffisamment les délinquants.
01:00:54 - La Justice a les moyens de punir les délinquants,
01:00:55 puisque les textes des lois, ils sont là, donc si les textes étaient appliqués
01:00:59 et que le quantum de peine était proportionnel effectivement
01:01:05 à l'agression et aux agressions que subissent les policiers,
01:01:08 peut-être ces délinquants et ces criminels parfois
01:01:11 auraient-ils davantage peur de s'en prendre à tous ceux qui portent un uniforme ?
01:01:15 La droite propose des peines planchées, je trouve que c'est une bonne idée,
01:01:18 ça nécessite de réformer la Constitution, certes,
01:01:20 mais c'est vrai que des mesures symboliques comme celle-ci
01:01:23 permettraient peut-être d'y voir un peu plus clair
01:01:26 et de faire réfléchir à deux fois certains délinquants.
01:01:29 Néanmoins, vous disiez, il faut refaire des Français,
01:01:31 il faut rééduquer en quelque sorte la jeunesse, etc.
01:01:37 L'école a un travail à faire, les familles ont un travail à faire,
01:01:40 mais quand elles ne sont pas capables de le faire, et ça arrive,
01:01:42 et là souvent, l'école doit prendre le relais,
01:01:46 c'est possible pour les très jeunes, mais il y a toute une génération
01:01:49 qui n'est plus concernée par cela.
01:01:52 Et que va-t-on faire de ces jeunes qui ont aujourd'hui
01:01:54 entre 12, 15 et 20 ans, qui s'attaquent aux forces de l'ordre,
01:01:58 à tous qui portent un uniforme et qui ont vocation à vivre
01:02:02 dans le pays encore pendant des décennies ?
01:02:05 Que va-t-on faire de ces gens-là qui, par définition,
01:02:09 ne vont plus à l'école, ne peuvent pas réapprendre
01:02:11 à s'intégrer dans la société ?
01:02:12 Est-ce que ces gens-là sont définitivement perdus ?
01:02:16 Que doit-on en faire ? C'est une véritable question.
01:02:18 Une véritable interrogation.
01:02:19 On aura l'occasion de débattre autour de ce plateau
01:02:21 dans un instant, un sujet plus léger.
01:02:24 Mais vous allez le voir tout aussi agaçant,
01:02:26 en tout cas pour certains, puisque les Parisiens
01:02:28 sont appelés à voter sur une proposition de la mairie
01:02:30 visant à accorter les véhicules, les grands SUV.
01:02:33 Vous savez, c'est véhicules utilitaires sport,
01:02:37 c'est ce qu'on dit en français.
01:02:39 Annie Dalgo, la mairie de Paris,
01:02:41 elle ne veut plus les voir sur les emplacements parisiens.
01:02:46 On va en parler avec Philippe Nausière,
01:02:47 président de 40 millions d'automobilistes.
01:02:49 Il sera en liaison, il est en liaison avec nous,
01:02:51 il est déjà là.
01:02:52 On vous retrouve dans un instant, Philippe Nausière.
01:02:54 Mais avant, il est 23h30 passé de une minute,
01:02:58 bientôt deux.
01:02:58 Je suis en retard.
01:02:59 Pardonnez-moi Elisa Lukavski, c'est le journal.
01:03:02 L'affaire agricole en France est à la levée progressive.
01:03:09 Des barrages et des blocages mobilisés en masse depuis lundi.
01:03:13 Les agriculteurs lèvent peu à peu le camp
01:03:16 sur les portions d'autoroutes, notamment aux abords de Paris
01:03:19 et ce à l'appel des deux principaux syndicats du secteur
01:03:22 qui ont évoqué des avancées.
01:03:23 Décision prise au lendemain des mesures annoncées à Paris
01:03:27 et à Bruxelles.
01:03:29 Marc Fesneau, lui, était à la rencontre des viticulteurs
01:03:32 cet après-midi.
01:03:33 Le ministre de l'Agriculture qui était dans les Rots
01:03:36 à Cournonsec, près de Montpellier,
01:03:37 pour préciser des aides pour soulager les trésoreries
01:03:41 de nombreux vignerons.
01:03:42 Marc Fesneau qui a promis que le gouvernement
01:03:44 mettrait sur la table 80 millions d'euros supplémentaires
01:03:47 pour soutenir les régions viticoles en crise.
01:03:50 On l'écoute.
01:03:52 - On se réunit provisoirement et après on restructure,
01:03:55 on part avec des nouveaux cépages où on réfléchit
01:03:57 ce que peut être le vigneron, puis il y a des régions
01:03:59 ou des endroits où on peut faire la diversification.
01:04:01 L'objectif c'est qu'on garde une activité agricole,
01:04:03 pour dire les choses très directement avec vous.
01:04:05 Donc 150 de l'Etat, 250 de crédits européens
01:04:09 qui seront mobilisés sur deux ans.
01:04:12 400 millions d'euros sur deux ans pour restructurer.
01:04:15 Là on est sur du structurel.
01:04:16 Moi je veux que, dans le moment qu'on traverse,
01:04:18 c'est ce qu'on préparait depuis le mois de décembre,
01:04:20 on ait des mesures conjoncturelles,
01:04:21 parce qu'il y a beaucoup de désespoir et beaucoup de colère.
01:04:24 Les contrôleurs SNCF menacent de faire grève.
01:04:26 Dans leur viseur, le week-end des 16, 17 et 18 février,
01:04:30 soit un week-end de vacances scolaires sur une bonne partie du pays.
01:04:34 Leurs revendications, toujours les mêmes, des hausses de salaire,
01:04:36 une revalorisation de leurs primes de travail
01:04:38 et une meilleure prise en compte de leur fin de carrière.
01:04:41 Une menace de grève de la part de contrôleurs mobilisés
01:04:43 via un groupe Facebook baptisé Collectif National ASCT.
01:04:49 Et puis le tournoi Destination qui débute mal pour le 15 de France.
01:04:53 15 de France un peu brouillon et qui a pris le bouillon.
01:04:57 Défaite 38 à 17 face à l'Irlande,
01:04:58 finaliste de la dernière Coupe du Monde.
01:05:01 Cinq essais ont été inscrits par le 15 du trèfle.
01:05:03 Deux côtés français, les bleus réduits à 14.
01:05:06 Dès la demi-heure de jeu après l'expulsion de Will MC,
01:05:09 le 15 de France qui encaisse sa plus grosse défaite à domicile face aux Irlandais.
01:05:16 - Elisa Lukavski pour ce point complet sur l'actualité.
01:05:19 Je voyais Edouard Lavollet dépité après cette défaite.
01:05:22 - On va rebondir, vous n'êtes qu'une étape.
01:05:26 - Bon, je suis confiant.
01:05:27 - On ne prend pas le grand chelem, malheureusement.
01:05:29 - Allez, bon, on attend les prochains matchs.
01:05:31 On ne va pas débattre de cette défaite.
01:05:33 On va plutôt parler d'un sujet qui peut agacer certains d'entre vous.
01:05:37 Si vous habitez à Paris, bien évidemment.
01:05:39 Les Parisiens qui sont appelés dimanche à voter sur une proposition de la mairie.
01:05:43 Alors la proposition est la suivante.
01:05:45 Écarter des rues les grands SUV en relevant fortement les tarifs de stationnement
01:05:50 pour ce genre de véhicules.
01:05:52 Alors une initiative qui pose la question de la place de la voiture en ville.
01:05:57 Pour être plus précis, SUV, ça veut dire véhicule utilitaire sport en français.
01:06:02 Il s'agit de ces véhicules surélevés de type 4x4, plus haut que les voitures classiques.
01:06:08 Alors c'est sur le modèle de la votation qui avait abouti l'an dernier
01:06:12 à l'interdiction des trottinettes en libre service
01:06:15 que les Parisiens pourront répondre à la question suivante dimanche
01:06:20 pour ou contre la création d'un tarif spécifique
01:06:22 pour le stationnement des voitures individuelles lourdes, encombrantes, polluantes.
01:06:26 Alors on voit à titre de comparaison cette votation sur la fin des trottinettes en libre service.
01:06:32 103 084 Parisiens avaient pris part au scrutin.
01:06:36 C'est 10% des inscrits sur les listes électorales parisiennes.
01:06:39 Près de 90% avaient voté la fin des trottinettes en libre service.
01:06:43 On verra ce que ça donne pour les SUV.
01:06:45 Il y a Philippe Nausière qui est avec nous.
01:06:48 Présidente de 40 millions d'automobilistes.
01:06:50 Philippe Nausière, bonsoir.
01:06:51 Merci d'avoir accepté notre invitation.
01:06:53 Pour commencer, pour recontextualiser peut-être au nom de quoi la mairie de Paris
01:06:57 veut pénaliser ces fameux véhicules et les conducteurs de ces fameux véhicules.
01:07:04 L'amérique de Paris ne veut plus voir de véhicules en stationnement
01:07:11 qui dépassent 1,6 tonnes pour des véhicules thermiques et hybrides d'ailleurs
01:07:20 et 2 tonnes pour des véhicules électriques.
01:07:25 Cette votation, les jeux sont faits.
01:07:31 C'est une vaste blague.
01:07:35 On sait très bien qu'elle est demandée aux Parisiens
01:07:40 s'ils veulent tripler le prix des places de stationnement pour les voitures des autres.
01:07:46 Ils ne vont pas vous dire non.
01:07:48 Oui, donc vous parlez d'une mascarade, d'un coup de com'
01:07:52 d'un simulacre de démocratie.
01:07:54 Tout est déjà tranché.
01:07:55 Anne Hidalgo ne veut pas voir de SUV dans les rues de Paris.
01:08:01 C'est ambigu tout ça parce qu'on parle de SUV
01:08:06 mais quand on parle de SUV, on parle d'une palette d'automobiles
01:08:11 qui est quand même très étendue.
01:08:13 SUV c'est quoi ?
01:08:16 C'est jamais qu'une voiture qui est un petit peu plus haute qu'une berline classique.
01:08:24 Mais en termes de largeur, en termes de longueur, en termes de poids,
01:08:32 il y a tous les poids dans les SUV.
01:08:34 Il y a tous les poids et tous les prix, c'est-à-dire qu'on ne s'attaque pas forcément
01:08:37 à ces gros 4x4 hors de prix.
01:08:40 Il y a aussi des SUV qui sont tout à fait accessibles
01:08:44 et que beaucoup de Français conduisent d'ailleurs.
01:08:47 Oui, vous allez vous attaquer notamment, reprenons un exemple très simple.
01:08:51 La 3008 de chez Peugeot, on ne peut pas dire quand même qu'il s'agit d'une très grosse voiture.
01:08:58 Et pourtant, la 3008 de chez Peugeot, dans ses versions diesel et essence,
01:09:05 elle sera pénalisée.
01:09:07 Elle devra effectivement payer trois fois plus cher qu'un autre véhicule.
01:09:13 Interrogation intéressante de Denis Deschamps, à l'instant qui est autour de ce plateau,
01:09:18 qui se demandait si les parkings sont concernés, les parkings privés dans Paris.
01:09:24 Non, les parkings ne sont pas concernés.
01:09:27 Bon, voilà déjà une bonne chose pour les conducteurs de SUV.
01:09:33 Pourquoi Nidalgo finalement, elle en veut autant aux automobilistes ?
01:09:37 Julie Devintro va une petite idée, je vous passe la parole.
01:09:40 Oui, en fait, je crois que...
01:09:43 Bon, elle en veut aux automobilistes, bien sûr, puisqu'elle est plus verte que verte.
01:09:47 Mais c'est surtout qu'en s'assurant un succès qui ne fait aucun doute,
01:09:53 elle veut redorer son image et oublier un peu son impopularité, puisqu'elle aura gagné.
01:10:01 Mais sa méthode est désastreuse parce que, comme d'habitude, elle alimente la haine,
01:10:07 elle suscite la haine, voire elle la crée, entre les différentes catégories d'usagers du bitume parisien.
01:10:16 Grâce à elle, des piétons, pas tous, détestent des vélos qui eux-mêmes haïssent les voitures.
01:10:24 Elle a réussi à diviser, à fracturer les gens et à les faire se battre.
01:10:31 Et quiconque prend les transports en commun à Paris et marche dans la rue à Paris peut y assister.
01:10:38 Et maintenant, elle crée, elle allume une nouvelle fois les hostilités,
01:10:43 cette fois entre ceux qui se déplacent en SUV et les autres.
01:10:47 Elle sème la zizanie absolument partout.
01:10:50 Eliott Mamann et Yoann Usaï veulent réagir.
01:10:53 Voilà, il y a une votation qui se fait réagir en tout cas, Eliott.
01:10:56 Oui, précisément sur la question de la votation, il y a un vrai sujet de démocratie locale.
01:10:59 Alors, sur les grandes villes, l'exécutif en est conscient, puisqu'il pousse d'ailleurs son projet de loi PLM
01:11:04 pour modifier les modes de scrutin à Paris, Lyon et Marseille.
01:11:07 Et ce qui est intéressant, en l'occurrence, c'est que la question de la démocratie directe
01:11:11 n'est pas posée exactement de la même manière au sein même des arrondissements parisiens.
01:11:14 Par exemple, certains arrondissements dont la sociologie est assurément plus à gauche
01:11:19 vont ce dimanche, en plus de la question précisément sur les SUV,
01:11:22 être invités à s'exprimer sur d'autres objets de vote.
01:11:25 Donc, ça veut dire que la tentation d'aller voter est dans ces arrondissements,
01:11:28 par exemple le 20e, où je crois qu'il y a deux autres questions qui sont posées,
01:11:30 en plus de la question des SUV, et beaucoup plus forte que dans d'autres arrondissements plus bourgeois,
01:11:34 où il n'y a que la question des SUV et où d'ailleurs, il n'y a qu'un bureau de vote ouvert contre quatre dans le seul 20e.
01:11:41 Donc, on voit bien que d'un point de vue sociologique, l'organisation du scrutin pousse de fait à une victoire
01:11:46 qui est plus ou moins orientée.
01:11:47 Alors, de toute façon, on sait bien que la participation est extrêmement en retrait dans ces scrutins locaux,
01:11:52 en témoigne les chiffres que vous avez rappelés sur la question des trottinettes.
01:11:55 Quoi qu'il en soit, en l'occurrence, le jeu est fait d'avance,
01:11:58 puisque les bureaux de vote ne sont pas dispositionnés de manière égale selon les arrangements.
01:12:02 Un simulacre de démocratie, donc, Noam Housseini, c'est très clair.
01:12:05 Ah oui, c'est un sketch.
01:12:07 C'est vraiment lamentable, cette manière de faire de la politique ou de la fausse politique en réalité.
01:12:13 Alors vraiment, si Ali Dalgo était une véritable femme politique,
01:12:17 une femme politique qui a du courage, vous voyez, qui vraiment a des convictions,
01:12:21 elle les assume, mais qu'elle interdise la voiture dans Paris ou en tout cas dans l'hypercentre de Paris,
01:12:25 qu'elle fasse voter cela au conseil de Paris.
01:12:27 Oui, il faut apprendre à dire les choses.
01:12:28 Malheureusement, vos vœux vont devenir réalité.
01:12:30 Non, mais si elle avait du courage, elle dit voilà, je suis maire de Paris,
01:12:34 je ne veux plus de voiture dans l'hypercentre, mais là, elle utilise des méthodes qui sont vraiment des méthodes.
01:12:39 Encore une fois, je reprends ce terme un peu lamentable, qui n'ont en tout cas rien de démocratique,
01:12:43 qui sont même antidémocratiques, puisqu'on sait très bien que ne vont voter que les personnes
01:12:47 qui sont pour surtaxer les SUV.
01:12:50 Donc, ça n'a absolument rien de démocratique.
01:12:52 C'est vrai qu'Ali Dalgo, je me dis que de plus en plus de Parisiens doivent attendre 2026 avec impatience,
01:12:59 mais je ne m'explique toujours pas comment est-ce qu'elle a pu être réélue.
01:13:01 Ça demeure pour moi toujours, depuis de nombreuses années maintenant, depuis les dernières élections,
01:13:06 une interrogation qui vraiment, vraiment, vraiment m'interroge beaucoup.
01:13:11 Voyez-vous ?
01:13:12 Philippe Nausière, qui est encore avec nous, président de 40 Millions d'Automobilistes.
01:13:16 Cela porterait la facture, si la votation passe en faveur de cette proposition de la municipalité de Paris,
01:13:24 ce serait une facture de 18 euros.
01:13:26 C'est bien cela.
01:13:27 Ça irait de 12 à 18 euros.
01:13:30 C'est bien cela.
01:13:31 Dans les arrondissements du centre de Paris, on serait plutôt autour de 18 euros.
01:13:37 Et certains arrondissements, effectivement, qui sont aujourd'hui à 4 euros de l'heure, passeraient à 12 euros de l'heure.
01:13:43 Aujourd'hui, on a une idée de nombre de SUV qui circulent en France ou à Paris.
01:13:49 C'est finalement beaucoup de conducteurs aujourd'hui possèdent un SUV.
01:13:53 En tout cas, ils se vendent beaucoup, non ?
01:13:55 Énormément de SUV, parce qu'en fait, le SUV a plus ou moins remplacé, d'une part, les berlines classiques.
01:14:08 On voit de moins en moins de berlines classiques et de plus en plus de SUV.
01:14:12 Et puis, les véhicules type espace Renault qu'on avait il y a quelques années,
01:14:20 qui étaient d'ailleurs beaucoup plus hauts, beaucoup plus encombrants, ont été remplacés effectivement par les SUV.
01:14:26 On vous remercie beaucoup, Philippe Nauzière, président de 40 Millions d'Automobilistes.
01:14:31 On a compris, cette votation ne vous enchante pas comme beaucoup d'entre vous autour de nous.
01:14:36 Ça pose une question, parce que 18 euros de l'heure, est-ce que c'est légal même ?
01:14:39 Parce que ça pose le principe quand même d'inégalité.
01:14:44 Ça crée vraiment une rupture d'inégalité entre ceux qui ont une voiture classique et ceux qui ont un SUV.
01:14:50 Parce que de tels tarifs absolument prohibitifs, je me demande si c'est de l'ordre du possible.
01:14:58 Sachant que le SUV, c'est vrai que dans l'imaginaire collectif,
01:15:02 ce sont ceux qui ont beaucoup de moyens, qui achètent un SUV, ce qui n'est pas le cas.
01:15:07 Elle a déjà imposé des règles différentes pour les voitures selon leur âge.
01:15:13 Mais il n'y avait pas une telle différence de prix.
01:15:16 Parce que là, la différence est quand même, il y a une rupture d'égalité qui est gigantesque, me semble-t-il.
01:15:21 Voilà, je soulève simplement cette question, pardonnez-moi.
01:15:22 Moi, je vais me faire la vocabulaire, parce qu'on reproche souvent le manque de démocratie participative en France,
01:15:28 venant de nos dirigeants, et là, on donne l'occasion aux Parisiens de donner leur avis.
01:15:31 Alors oui, certes, le scrutin est peut-être un peu biaisé, parce qu'il y a eu très peu de communication autour du vote.
01:15:36 Mais en tout cas, on ne peut pas reprocher à Anne Hidalgo de ne pas donner sa voix aux Parisiens.
01:15:42 Il faut aussi rappeler que le vrai problème, c'est que l'ASUV, c'est 20% plus polluant que les véhicules normaux.
01:15:47 Donc, bon, dans une France qui doit faire sa transition écologique, on peut penser que ce n'est pas absurde de les taxer.
01:15:53 Et c'est aussi, je crois, que le prix moyen d'un ASUV, c'est 20 000 euros.
01:15:55 Donc, on part quand même d'un prix assez élevé.
01:15:58 Donc, on va taxer les plus riches.
01:15:59 Et dans une notion de justice fiscale, ça ne me semble pas...
01:16:02 - Mais on va surtout pénaliser les bordelieusards qui viennent travailler dans l'ASUV.
01:16:08 - On arrive au terme de cette émission.
01:16:11 Un grand merci. Il est encore avec nous, Philippe Nauzière.
01:16:13 Merci d'avoir accepté notre invitation.
01:16:17 Juste avant de clore cette émission, la revue de presse.
01:16:20 Qu'est-ce que vous allez découvrir demain dans la presse nationale, mais également régionale ?
01:16:24 On va commencer par le Figaro et l'agriculture.
01:16:27 Macron tourne le dos à l'écologie punitive en une du Figaro demain,
01:16:32 en assumant de mettre en pause un plan sur la réduction des pesticides pour soulager les exploitants en crise.
01:16:37 Le Parisien est pas le silence environnemental.
01:16:43 - Vous pouvez passer le silence.
01:16:45 - Pardonnez-moi, mais la photocopie n'était pas bonne.
01:16:50 Et puis, West France.
01:16:51 Alors, West France, climat encore.
01:16:53 Ces efforts que les Français sont prêts à faire, à découvrir demain dans West France.
01:16:58 Presse quotidienne régionale toujours avec le Maine libre après les blocages, l'heure du dialogue.
01:17:04 On voit toujours la colère des agriculteurs en une de la presse locale.
01:17:09 Et puis, on va finir avec Sud-Ouest.
01:17:11 Eh bien oui, méconnaissable rugby.
01:17:13 La défaite de l'équipe de France ce soir contre l'Irlande.
01:17:18 Premier match du tournoi des signations.
01:17:20 Un grand merci à tous les cinq.
01:17:21 Merci d'avoir éclairé, d'avoir débattu ce soir.
01:17:26 Merci à Martin Mazur de m'avoir aidé à préparer cette émission.
01:17:29 Un grand merci à Juli également.
01:17:31 Merci à toutes les équipes techniques.
01:17:33 L'actualité continue sur notre antenne.
01:17:35 Dans un instant, l'édition de la nuit qui sera présentée par Félicité Kindocky.
01:17:42 Ce soir, à minuit.
01:17:43 Excellente nuit sur notre antenne.
01:17:45 ...

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