SMART TECH - Emission du mardi 4 juillet

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Mardi 4 juillet 2023, SMART TECH reçoit Thomas Tassin (Directeur général, Mira) , Stéphan Français (Président, Thomson Computing) , Guillaume Moreau (Directeur délégué recherche & innovation, IMT Atlantique) et Flavio Restelli (consultant Blockchain Partners, KPMG)
Transcript
00:00 ...
00:07 -Bonjour à toutes et à tous.
00:09 Je suis ravie de vous retrouver dans "Smartech",
00:11 le rendez-vous des nouvelles technologies de Bsmart.
00:15 Au sommaire de cette émission, le comeback historique de Thomson.
00:19 Les prémices de l'informatique en France, c'est lui.
00:22 Et puis, surprise, dans les années 90,
00:24 l'entreprise arrête sa production de matériel
00:26 pendant plusieurs années pour revenir sur le marché
00:29 concurrentiel du matériel informatique en 2013.
00:32 A l'origine de cette renaissance, Stéphane Français.
00:34 On en parle avec lui dans une petite minute.
00:37 Également dans cette émission, le métavers, à quoi ça sert ?
00:41 Alors que Meta semblait ouvrir la voie
00:43 en investissant des sommes astronomiques dans le métavers,
00:46 la société, on s'en rappelle, a finalement fini par le mettre de côté.
00:50 Nous prendrons le temps dans cette émission de redéfinir
00:53 ces univers virtuels immersifs, leur intérêt pour les entreprises.
00:56 Par exemple, les cas d'usage sont nombreux.
00:59 Industrie, formation, culture, mais nous sommes encore loin
01:02 d'une adoption globale par le grand public.
01:05 Et puis aujourd'hui, c'est le rendez-vous crypto.
01:06 Flavio Restelli, consultant blockchain et cryptoactif chez KPMG,
01:10 nous fera sa revue de presse des actualités du secteur.
01:13 Au programme, l'intérêt grandissant des acteurs traditionnels de la finance
01:17 pour le marché des cryptoactifs.
01:26 L'interview aujourd'hui est consacrée à un précurseur de l'informatique.
01:30 Cette marque, vous la connaissez tous, Thomson.
01:32 Après quelques années d'errance, ce fleuron de l'industrie française
01:35 fait son retour en 2013 et part à la conquête du marché.
01:38 Un marché clairement dominé par les Américains et les Chinois.
01:41 Mais le petit français n'a pas dit son dernier mot.
01:44 On en parle aujourd'hui avec celui à l'origine de cette renaissance.
01:47 Stéphane Francais nous accompagne, le fondateur et directeur général
01:50 de Metavisio Thomson Computing, puisque c'est son nom maintenant.
01:54 Bonjour Stéphane Francais.
01:55 Bonjour.
01:56 Merci beaucoup de nous accompagner aujourd'hui dans Smartech.
01:58 Ma première question est assez simple.
01:59 Comment vous vous êtes retrouvé sur ce projet un peu fou de reprendre Thomson ?
02:04 Vous savez, d'abord c'est une affaire familiale
02:06 parce que mon père avait fait 30 ans chez Thomson.
02:10 Il était ingénieur maison et évidemment, j'étais un petit peu élevé au biberon à Thomson.
02:15 Et donc, évidemment, moi, j'ai travaillé en fait dans le groupe PPR chez Surcouf.
02:20 J'étais directeur achat, donc j'ai quand même un parcours très informatique
02:24 et j'ai eu envie de relancer une marque française qui est aujourd'hui internationale
02:29 et qui est la seule marque européenne internationale.
02:32 Évidemment, le son Thomson est venu à mon oreille.
02:36 Et effectivement, sur la partie informatique, c'est nous, avec mon équipe en 2013,
02:40 qui avons repris la marque et qui l'avons développée maintenant dans 37 pays cette année.
02:46 Un beau pari.
02:47 Donc, comment vous expliquez, je le disais, que cette entreprise soit restée dormante pendant quoi ?
02:51 Près de 20 ans ?
02:52 Vous vous rappelez sûrement qu'à un moment donné,
02:55 notre premier ministre Juppé avait parlé de Thomson qui valait 1 euro, 1 franc, pardon, excusez-moi.
03:00 Et globalement, effectivement, il y a eu des tentatives aux États-Unis
03:06 de pénétrer le marché avec l'informatique.
03:08 Le marché s'est durci.
03:09 Il y a 6 géants de l'informatique qui possèdent 80% du marché mondial.
03:14 Il y a énormément d'opportunités en ce moment,
03:17 puisqu'effectivement, les 3 Chinois taiwanais sont un petit peu, par exemple, par rapport à l'Inde.
03:24 Le marché indien a interdit les Chinois de marché public.
03:29 Et donc, il y a une opportunité pour une marque européenne, Thomson,
03:32 connue, qui date du 19e siècle, qui a plus de 130 ans,
03:36 et qui, globalement, fascine les Français.
03:39 On va parler de comment vous l'a développée, cette entreprise, depuis 2013.
03:42 Donc, comment, par quels moyens, c'est une question que je me suis posée, évidemment,
03:45 on ressuscite une société qui a quand même cette notoriété.
03:48 Voilà, le nom Thomson nous dit quelque chose.
03:51 Par quels moyens, comment on fait ?
03:53 Alors, moi, j'avais une boîte de distribution.
03:56 Je connaissais vraiment le milieu français-européen.
03:59 Et évidemment, on a lancé des gammes produits qui étaient moins chères,
04:04 avec plus de technologies, parce qu'on a une stratégie de changement de technologies tous les 6 mois,
04:10 là où les géants de l'informatique mettent plutôt 2 ans pour essayer de prendre un maximum d'argent.
04:14 On a des marges qui sont petites, et on a des différences de prix
04:17 qui sont assez impressionnantes par rapport à nos concurrents,
04:20 qui a fait que, dès le départ, en fait, on a réussi à prendre des parts de marché dans le retail.
04:25 Donc, quand on parle retail, on parle de marques essentielles en France,
04:30 françaises comme Leclerc, par exemple,
04:32 où, en fait, en informatique, on a fait vraiment des percées impressionnantes,
04:37 comme Conforama, en fait, Lafnac.
04:40 Et vous savez, aujourd'hui, on a l'ensemble des acteurs français, en fait, qui jouent avec nous.
04:45 Et ça, c'est la première année. On est en 2023.
04:49 On a repris la marque en 2013.
04:51 On aura mis donc 10 ans, c'est notre anniversaire depuis quelques jours,
04:54 à pénétrer, en fait, le marché français dans son intégralité.
04:58 Mais on vend aussi des pesos américains. On est très fiers.
05:01 On vend des pesos canadiens, on vend des pesos en Afrique.
05:04 On a des projets, en fait, avec l'Inde.
05:06 On a le Moyen-Orient avec le Middle East, qui, évidemment, à Dubaï, avait commencé il y a quelques années.
05:12 Et finalement, en fait, on est en train de placer Thomson un peu partout.
05:15 Alors, je ne dis pas que c'est facile.
05:17 Je dis juste que d'abord, on a une stratégie extrêmement sympathique,
05:22 puisque globalement, on est moins cher.
05:25 Voilà, c'est ce que vous disiez. Le positionnement, donc, c'était de faire un peu moins cher.
05:28 Voilà, c'était ça.
05:30 On a des charges de structure qui sont moins chères que les charges de l'informatique.
05:33 Et globalement, en fait, comme les médias français sont extrêmement sympathiques avec nous,
05:38 et qu'on va dire que ça ne me dérange pas trop de passer à la télé, au contraire,
05:43 et en particulier chez Bismarck, on est invité.
05:46 Ça nous coûte évidemment moins cher que dépenser des centaines de millions,
05:50 voire des dizaines de milliards.
05:53 Et globalement, on ne les met pas dans les prix.
05:55 Et nous, ce qu'on fait, c'est que dès qu'il y a une technologie nouvelle en informatique,
05:59 on l'intègre à nos gammes.
06:00 Par exemple, on a des PC maintenant de moins de 900 grammes.
06:03 On a des PC à très haute technologie.
06:05 Ils sont tous HD maintenant.
06:07 Et puis globalement, en fait, on avait misé sur des mémoires slim.
06:12 Donc, on a des PC extrêmement fins.
06:14 Oui, alors dites-nous, vous êtes spécialisé, on l'a compris,
06:18 dans la construction de matériel informatique.
06:19 De quel type alors ? Quel produit ?
06:21 Alors, nous, on était au départ, pratiquement pendant neuf ans,
06:24 on n'a fait vraiment que du B2B2C, ça veut dire le grand public.
06:30 Et comme la marque était extrêmement connue,
06:33 on a eu évidemment une performance extrêmement forte.
06:36 Et puis, on a décidé, à partir de l'année dernière,
06:39 de se lancer également dans le marché du B2G, ça veut dire l'État,
06:44 en se disant que ce serait bien quand même que l'État français
06:46 fasse quelques commandes et une marque française.
06:49 On a du mal quand même.
06:50 On ne cache pas que, bizarrement, l'État français...
06:54 Ils n'étaient pas prompt à vous soutenir ?
06:56 On va dire qu'ils sont peut-être un peu plus longs que le retail français.
07:00 Moins agiles.
07:01 Voilà, et puis aussi, il faut être honnête,
07:03 on avait des gammes qui étaient plutôt structurées pour le grand public.
07:08 Et puis, de l'autre côté, on est en train d'ouvrir des marchés.
07:11 Donc, on a postulé pour l'Inde, par exemple,
07:13 et on devrait avoir les premières commandes la semaine prochaine
07:16 avec sur des marchés, vous imaginez, 1,4 milliard,
07:19 où les Indiens ont annoncé que dans les marchés publics,
07:23 il n'y aurait plus de produits chinois.
07:24 Et ça, c'est depuis le 1er janvier 2023.
07:28 Qu'est-ce qui vous différencie aujourd'hui des Américains et des Chinois ?
07:32 En fait, encore une fois, notre stratégie,
07:34 c'est d'intégrer la technologie quand elle sort et pas d'attendre.
07:38 Et l'idée, évidemment, c'est de se démarquer en cela,
07:42 avec plus de techno, des produits extrêmement qualitatifs,
07:46 et en vérité aussi des produits qui sont saillants,
07:50 jolis et qu'on a envie de montrer à tout le monde.
07:52 On parle d'un petit français, donc, et quand on parle Made in France,
07:55 c'est vrai qu'on se pose la question, conception, assemblage.
07:57 Aujourd'hui, quel parti est véritablement fait en France ?
08:01 Déjà, je ne suis pas si petit que ça, je suis 1,80 m.
08:05 Mais non, on a évidemment, toute la conception, elle est faite en France.
08:09 On a, grâce d'ailleurs à l'Île-de-France et au programme de soutien,
08:13 on a monté, nous, en fait, un atelier technologique
08:16 où ça nous a permis de doubler l'effectif en face de notre siège société.
08:20 Et puis, on progresse petit à petit en ne mettant pas la charrue avant les bœufs.
08:25 Notre idée, en fait, c'est, avec nos techniciens,
08:27 de sortir les produits avec les dernières technologies, les tester.
08:31 Une fois qu'ils sont fiabilisés,
08:33 évidemment, on les fait produire là où, en fait, on a les composants les moins chers.
08:37 C'est-à-dire, aujourd'hui, on a une grosse partie de la production en Chine,
08:40 mais on est en train de développer un centre, par exemple, d'assemblage au Maroc
08:44 pour pouvoir, en fait, livrer à l'ensemble des pays africains.
08:47 Ça, c'est le Covid qui a fait aussi qu'on a pu changer aussi un moment de stratégie ?
08:52 Oui, alors vous avez entièrement raison.
08:54 On a eu effectivement du soutien de l'Île-de-France pendant le Covid.
08:57 On a monté un atelier où on met plutôt les moyennes gammes et les hautes gammes, en fait,
09:01 qui sont montées en France.
09:03 Donc, on a quand même de la conception, plus du montage en France.
09:06 Évidemment, on peut livrer plus vite grâce à cela.
09:09 Et puis, on a le soutien de Microsoft, on a le soutien d'Intel,
09:12 on a le soutien même de Qualcomm, qui sont les processeurs, vous savez,
09:16 plutôt monopolistiques en téléphone.
09:19 Mais on a aussi une gamme qui nous permet d'avoir deux fois plus d'autonomie de batterie
09:23 avec des processeurs Qualcomm.
09:25 Je crois qu'on est les seuls au monde à avoir une gamme entière Qualcomm à Thomson.
09:28 Les marchés sur lesquels vous vous développez, vous parliez de l'Inde notamment,
09:32 vous vous adressez à eux.
09:33 Comment, quels produits les intéressent ?
09:36 Ah ben, vous savez, quand vous êtes Indien et que vous êtes au gouvernement
09:40 et que vous venez, en fait, quasiment dire non aux trois marques
09:43 qui pèsent plus de 50% du marché mondial,
09:46 vous tournez vers, en fait, des sociétés qui ont et du prestige et en même temps la technologie.
09:52 Donc, Thomson est peut-être, pas dire l'unique,
09:55 mais certainement la plus connue des marques informatiques en Europe.
10:00 Et aujourd'hui, les Européens ne sont pas très dangereux.
10:02 On n'est pas associé aux Russes par rapport, contrairement aux Chinois.
10:06 On n'est pas des Américains impérialistes.
10:08 Donc, voilà, on va dire que l'image des Français est plutôt très technologique.
10:12 Et aujourd'hui, une très belle image.
10:13 On n'est pas par hasard le pays le plus visité au monde.
10:16 Le Covid, est-ce qu'il a changé aussi, je ne sais pas, la manière de consommer ?
10:21 Est-ce que peut-être on peut parler du marché européen ou des Français ?
10:24 Je ne sais pas, la manière de consommer le matériel informatique ?
10:26 Alors, oui, on a, comme vous le savez sûrement, on a associé, par exemple,
10:32 Teddy Riner, avec qui on a le droit à l'image sur toute l'informatique,
10:36 qui est évidemment, en fait, quelqu'un qui nous aide dans la perception, en fait, de la marque Thomson.
10:41 Et c'est une façon de nous aider, en fait, sur le retail pour la consommation.
10:46 Parce que quand vous associez Thomson à nos rapports qualité-prix associés à l'image de victoire de Teddy Riner,
10:53 on a une façon de présenter les produits, c'est un petit peu différenciante.
10:56 Et encore une fois, on est Français, je veux dire, je n'ai pas choisi mon nom par hasard.
11:01 Je ne l'ai pas choisi, évidemment.
11:03 Merci de cette transmission.
11:04 Et franchement, on a un avenir qui est certain.
11:09 On s'est mis en bourse aussi pour soutenir le développement de la société.
11:12 Et c'est vrai que je promets à tous ceux qui ont pris des actions un avenir florissant,
11:18 parce que derrière, c'est devant nous.
11:21 Là, on a une sacrée opportunité parce qu'effectivement, les marques chinoises, taïwanaises,
11:27 les Chinois sont quand même très, très proches des Russes.
11:30 Et effectivement, de l'autre côté, les Américains sont un peu trop impérialistes en ce moment.
11:34 Ça nous laisse des opportunités incroyables.
11:37 Et puis, c'est vrai aussi, il faut reconnaître qu'avec le Covid, nous, on a, comme tout le monde,
11:41 une très, très forte croissance en 2020 et 2021, surtout les six derniers mois de 2020, évidemment.
11:47 Et tout le monde s'est équipé.
11:48 En 2022, c'était beaucoup plus dur.
11:49 Le marché mondial a fait entre -35 et -40 %, mais en fait, les grandes marques ont beaucoup soutenu
11:57 la vente des produits en baissant les prix au maximum parce qu'ils étaient trop chers.
12:01 Aujourd'hui, ils ont perdu beaucoup d'argent et les nouvelles gammes sont beaucoup plus chères que les nôtres.
12:05 – Dernière question, est-ce que l'État français vous soutient d'une manière ou d'une autre ?
12:10 – Encore une fois, on a eu l'Île-de-France qui nous a soutenus
12:13 quand on a créé le pôle technologique.
12:15 Là, aujourd'hui, on a effectivement, on est une des rares sociétés françaises à avoir obtenu le PPR,
12:21 qui a été de 4 millions et qui nous a permis, effectivement,
12:25 d'avancer en fait, en termes d'équipe commerciale.
12:29 Moi, j'ai honnêtement, j'ai bien sûr qu'on a le soutien de l'État.
12:33 On voudrait beaucoup plus de soutien d'État.
12:35 J'en appelle en fait à notre président et il faudrait qu'il y ait un peu plus de commandes Thompson,
12:41 en fait, dans les administrations françaises.
12:44 Ça va venir, j'en doute pas.
12:45 Simplement, en fait, rappelez-vous qu'on existe et s'il vous plaît, dépêchez-vous,
12:50 parce qu'évidemment, on a envie de réussir sur le marché B2B et B2G,
12:55 comme on réussit sur le grand public.
12:57 Et ce n'est pas normal que ce soutien ne soit qu'au niveau de la population.
13:01 Voilà, on a, encore une fois, on est en plus moins cher.
13:03 Donc là, on a tout dit, quoi.
13:05 - Le message est passé, Stéphane Français.
13:07 Merci beaucoup d'avoir répondu à nos questions.
13:08 Vous restez avec nous pour le reste de cette émission.
13:11 Je rappelle, vous êtes le fondateur et directeur général,
13:13 mais on l'avait compris, de MetaVision Thompson Computing.
13:15 Merci. - Je suis même président, excusez-moi.
13:17 - Et président, ben voilà.
13:19 Fondateur, directeur, président.
13:22 - Président de Thompson Computing.
13:24 - Président. Merci beaucoup.
13:26 Vous restez avec nous.
13:27 Tout de suite, on passe au talk.
13:33 Le métavers, le métavers où en est-on du métavers ?
13:36 Alors qu'il semblait, il y a quelques mois, sur toutes les bouches,
13:38 aujourd'hui, ce qu'on lit et ce qu'on entend ressemble plutôt à ça.
13:41 La fin du métavers, le flop du métavers, la désillusion du métavers.
13:45 L'occasion de revenir aujourd'hui avec nos invités aux origines,
13:48 à l'ambition initiale de ces nouveaux univers virtuels et immersifs.
13:52 Pour faire le point, ils sont deux sur notre plateau.
13:55 Un en Skype qui nous rejoint, Guillaume Moreau.
13:57 Il est directeur délégué Recherche et Innovation au IMT Atlantique.
14:02 Il travaille également pour le laboratoire LabStick.
14:05 Vous êtes avec nous en visio.
14:06 Bonjour, Guillaume Moreau.
14:08 - Bonjour.
14:09 - Merci beaucoup de nous accompagner à distance.
14:11 Thomas Tassin, lui, est avec nous, directeur général de Mira,
14:14 un métavers français qui se veut éthique et respectueux.
14:17 Thomas Tassin, bonjour.
14:18 - Bonjour.
14:18 - Bienvenue sur notre plateau.
14:20 Thomas Tassin, où en est-on vraiment de l'intégration du métavers
14:24 aujourd'hui par les entreprises, de son usage des particuliers ?
14:27 Est-ce qu'on a des chiffres là-dessus ?
14:29 - Des chiffres ? Non.
14:31 Je pense que ce n'est pas le sujet aujourd'hui.
14:33 C'est une transformation qui est assez profonde
14:37 et qui a été introduite comme arrivant de manière très forte par Méta,
14:44 avec presque un coup d'état, de dire le métavers, c'est nous et c'est maintenant.
14:49 Les médias s'en sont saisis et il y a eu, ce que vous dites,
14:52 une espèce de hype, mais en fait, il n'y a même pas eu d'adhésion du public.
14:55 Ça a été trop rapide.
14:57 Et puis, en bout de trois mois, il y a eu c'est maintenant et c'est plus jamais.
15:01 On est passé comme ça. C'est assez particulier.
15:03 Je pense que ça peut même...
15:04 - De la même manière qu'on a survendu son utilisation,
15:06 on a trop vite annoncé son déclin.
15:09 - Je pense que c'est un vrai cas d'école pour l'innovation.
15:11 C'est-à-dire qu'on a un processus de fond qui est très fort,
15:16 avec des acteurs qui ne sont pas Méta et qui sont beaucoup plus légitimes.
15:19 On peut penser à Nvidia, Unreal, Qualcomm, vous l'avez cité,
15:24 Unity aussi, qui développent des choses qui font que de toute façon,
15:29 on arrive à ce qu'est la modélisation 3D, à l'informatique spatiale,
15:35 et qui va être un nouveau médium qu'on va utiliser.
15:39 Donc ça, on peut en discuter, mais ça arrive.
15:41 Ça arrive, c'est assez passionnant.
15:43 On rentre dans des univers, on peut toucher des objets,
15:46 on peut s'envoyer des choses 3D, on peut se retrouver ensemble,
15:48 on peut presque se téléporter dans des lieux, etc.
15:52 Donc, on est sur quelque chose de complètement nouveau.
15:54 Et les cas d'usage, il y en a des tonnes.
15:57 - On va en parler, évidemment.
15:58 - Il y en a des tonnes, ils ne sont pas forcément là.
16:00 Aujourd'hui, ils arrivent.
16:02 Donc, on est le nez dans le guidon, les chiffres, Méta dit "c'est maintenant",
16:08 tout le monde est complètement bloqué, puis il se passe deux semaines,
16:11 on dit "enfin, c'est pas maintenant, on arrête".
16:13 Eh bien non, et tout l'écosystème continue.
16:15 Et le danger, c'est de se dire "c'est fini",
16:18 et après de se faire surprendre par la vague qui revient.
16:21 - Guillaume Moreau, est-ce que vous faites le même constat,
16:23 c'est-à-dire de cet emballement médiatique d'un côté et de l'autre,
16:26 mais que finalement, derrière tout ça, il y a une véritable innovation technologie
16:30 qu'on va tous utiliser ces prochaines années ?
16:34 - C'est difficile à dire.
16:35 Comme disent les Danois, c'est difficile de faire des prédictions,
16:41 surtout quand ça concerne l'avenir.
16:43 Plus sérieusement, on a aujourd'hui une offre technologique
16:47 qui a été dotée par l'arrivée des smartphones, l'arrivée des cartes graphiques,
16:52 une offre logicielle qui est conséquente.
16:55 Mais finalement, tout ça existe quelque part depuis une vingtaine d'années.
16:59 C'est ce qu'on fait dans les laboratoires de recherche,
17:01 c'est ce qu'on fait avec les entreprises.
17:04 La grosse différence, c'est qu'aujourd'hui,
17:05 toute cette technologie devient accessible au grand public
17:09 à des prix beaucoup plus modiques.
17:11 Pour relativiser la notion de modicité,
17:13 on parle d'un petit millier d'euros aujourd'hui,
17:16 pour prendre un désordre de vendeur.
17:18 Là où il y a encore 15-20 ans,
17:20 quand on faisait de la réalité virtuelle avec un constructeur automobile,
17:23 les budgets étaient de l'ordre de quelques centaines de milliers d'euros,
17:26 pour ne pas dire plus.
17:28 Donc aujourd'hui, il y a un point d'inflexion qui est lié au coût du matériel.
17:33 Pour autant, est-ce que les usages se sont développés,
17:36 comme le disait M. Tassin à l'instant ?
17:38 Pas encore, ou peut-être pas.
17:41 C'est-à-dire que ce n'est pas prouvé que ça va marcher,
17:44 mais en même temps, ce n'est pas prouvé que ça ne va pas marcher non plus.
17:47 Est-ce que vous pouvez me donner, moi, Thomas Tassin,
17:49 peut-être que je poserai la même question à Guillaume Moreau,
17:51 votre définition du métavers ?
17:53 Alors, le métavers, c'est un terme qui est à l'origine un nom propre,
17:58 par Niels Stephenson, qui a été défini dans un roman,
18:02 en 1992, qui s'appelle Snow Crash.
18:05 Et donc c'est ça, le métavers.
18:07 Vous prenez, c'est un lieu qui est défini dans un roman, c'est tout.
18:10 Il n'y a pas à chercher plus loin.
18:12 Vous prenez cette définition-là.
18:13 Ensuite, c'est des univers spatials, c'est des univers,
18:15 l'informatique 3D, ce que vous voulez.
18:17 Mais le métavers, c'est ça.
18:19 Et il y en a plusieurs, d'ailleurs, des métavers ?
18:20 Non, il n'y en a qu'un, c'est celui de Niels Stephenson.
18:22 Tout le reste, ça a été repris, c'est devenu un nom commun,
18:25 maintenant je crois qu'il est dans le dictionnaire,
18:26 mais à l'origine, c'est que ça.
18:29 Donc après, ce dont on parle, nous, c'est des univers 3D,
18:33 des univers immersifs, et ça recouvre énormément de choses.
18:36 Énormément de choses.
18:37 D'abord, parce qu'il y en a qui disent que c'est en VR,
18:39 il y en a d'autres qui disent que c'est sur écran,
18:41 il y en a qui disent qu'il faut que ça soit pour les jeunes,
18:45 d'autres, c'est du patrimonial.
18:47 En fait, c'est un ensemble, c'est un nouveau médium
18:50 qui ouvre à d'énormes potentiels éditoriaux.
18:53 Et toutes ces visions-là, elles ont le mérite d'exister ?
18:56 Elles existent, elles sont en train d'être construites,
18:59 et chacun va apporter sa pierre à l'édifice.
19:01 Donc, l'Internet, c'est un ensemble de choses,
19:04 et on fait beaucoup de choses sur Internet.
19:06 L'écriture, c'est un ensemble de choses,
19:07 on fait beaucoup de choses sur Internet.
19:08 Le cinéma, c'est pareil, et là, c'est pareil,
19:10 on parle de l'informatique spatiale.
19:12 Parce que derrière cette question de la définition,
19:14 il y a aussi la question de l'objectif initial de ces univers.
19:18 À quoi ils peuvent nous servir ?
19:20 En fait, on reprend au début, c'est une nouvelle représentation du monde.
19:24 À quoi sert la sculpture ?
19:26 Ça permet de représenter des choses en 3D,
19:28 et ensuite, vous déclinez.
19:29 Et donc là, au lieu d'écrire, au lieu de dessiner,
19:32 on peut faire des choses en 3D et les faire ensemble.
19:35 À quoi ça sert ?
19:37 Ça va servir à faire, par exemple, du patrimonial,
19:40 on peut aller découvrir des choses qui n'existent plus,
19:42 remonter dans le temps.
19:44 Plutôt que de s'appeler, on dit,
19:46 "Tiens, on se retrouve ensemble à tel endroit,
19:48 et on va se parler comme ça, est-ce que c'est intéressant ou pas ?"
19:51 Oui, parce qu'il y a un sentiment de présence très fort,
19:53 et on peut se parler en se promenant dans la rue.
19:55 Ou alors, on peut se parler en allant se montrer quelque chose.
19:58 Ou alors, on peut jouer ensemble.
20:00 Donc, on peut voir, et ça peut être un jeu,
20:02 ça peut être quelque chose de très sérieux.
20:04 Et quelque part, moi, je n'ai pas envie de figer ça.
20:08 Parce que ça va arriver, et chacun va en faire quelque chose,
20:11 et ça va dépendre des âges,
20:13 ça va dépendre des envies, ça va dépendre des moments de la vie aussi.
20:16 Et ça va pouvoir être sur écran.
20:18 Aujourd'hui, on parle de la VR, mais en fait,
20:20 nous, dans Mira, vous entrez dans Mira,
20:22 vous êtes en VR, et vous allez rencontrer des gens
20:24 qui sont sur leur téléphone portable, à l'autre bout du monde,
20:26 et vous allez dire, "Tiens, t'as vu cette sculpture,
20:28 elle fait 5 mètres, c'est dingue."
20:30 Et c'est tout, et ça, c'est déjà énorme.
20:32 À qui s'adresse le métavers Mira ?
20:34 Dites-nous comment vous l'avez pensé, construit.
20:36 Alors, et ça, c'est intéressant ce que vous avez dit, Stéphane,
20:39 par rapport au design.
20:41 Un moment, vous êtes passé sur le design.
20:43 On s'est dit, "Quelle est la spécificité française ?"
20:45 J'ai dit Unreal, Nvidia, tout ça,
20:47 c'est des acteurs très très forts,
20:49 très gros, et c'est un rouleau compresseur.
20:51 Donc c'est pour ça, est-ce que ça arrive ?
20:53 Est-ce que ça n'arrive pas ? Demandez-leur, vous allez voir que ça arrive.
20:55 "Quelle est la spécificité française ?"
20:57 Et c'est comme dans le cinéma,
20:59 on n'est pas Hollywood,
21:01 en revanche, on a quand même un cinéma français qui est très fort.
21:03 On sait faire de l'éditorial.
21:05 On a une vraie pensée qui part du design,
21:07 qui part de l'esthétisme,
21:09 qui part de la pensée, ça nous vient des lumières.
21:11 Et là,
21:13 notre spécificité, dans MIRA,
21:15 c'est de pouvoir faire du beau,
21:17 de travailler autour de tout ce qui est premium,
21:19 et d'avoir une expérience
21:21 qui est très émotionnelle, et de ne pas perdre ça.
21:23 Quand vous prenez
21:25 META, ou des gros acteurs
21:27 qui viennent vraiment de l'informatique,
21:29 des techs, c'est des boîtes où vous avez 10 000 personnes
21:31 qui sont des techs.
21:33 Vous mettez un artiste dedans,
21:35 il ne tient pas 10 minutes.
21:37 C'est compliqué, on lui dit
21:39 "Ah bon, ça ne marche pas."
21:41 Donc nous, on est moitié tech, moitié artiste,
21:43 si on veut faire simple.
21:45 Et ça veut dire qu'on parle sur le design,
21:47 et on se dit "Non, on rentre dans des univers qui sont des univers immersifs,
21:49 il faut qu'on soit bien.
21:51 Si vous nous mettez des murs verts, des murs bleus,
21:53 où il ne se passe rien, où il n'y a pas d'esthétisme,
21:55 je ne vais pas y rester."
21:57 Donc on garde cette émotion, on a des artistes,
21:59 on a des gens qui travaillent sur la lumière,
22:01 et notre produit n'est pas fini tant que la lumière n'est pas passée.
22:03 C'est pareil pour le son, c'est super important.
22:05 C'est un parti pris éditorial,
22:07 et on pense que la France a vraiment
22:09 quelque chose à faire dans cet éditorial-là,
22:11 et qu'on va être très différents là-dessus.
22:13 - Guillaume Moreau, la France...
22:15 Ah Stéphane Français, vous vouliez réagir deux minutes.
22:17 - Oui, je voulais réagir au propos de Thomas,
22:19 parce que moi je suis très impressionné,
22:21 évidemment, par la technologie qu'il développe,
22:23 et c'est que le début.
22:25 Donc vous imaginez, en fait, déjà,
22:27 on parlait effectivement d'esthétisme,
22:29 c'est un peu la perfection du monde réel, en fait.
22:31 Et donc, on n'en est qu'au départ.
22:33 Donc imaginez derrière les scènes d'émotion
22:35 qui vont être créées, alors qu'on n'en est déjà
22:37 qu'au début, qu'on est tous, en fait,
22:39 sous influence de cette technologie.
22:41 Et évidemment, si certains ont pensé
22:43 que ça pouvait s'arrêter, c'est une erreur,
22:45 parce qu'évidemment, l'informatique évolue
22:47 tout le temps, le son comme l'image
22:49 et la perception, tout ça, vont avancer
22:51 avec le métaverse, évidemment.
22:53 - Guillaume Moreau, comment va avancer
22:55 le métaverse, selon vous ?
22:57 Comment il va évoluer ?
22:59 - On a encore pas mal de défis,
23:01 je dirais, notamment matériel.
23:03 Aujourd'hui, on a un certain nombre
23:05 de dispositifs, on a parlé des écrans
23:07 jusqu'au casque.
23:09 Les casques, ils sont loin d'être parfaits.
23:11 C'est aujourd'hui un casque,
23:13 et ça le sera toujours par la loi de la physique,
23:15 un compromis entre, on veut le casque
23:17 le plus petit possible et qui a le plus grand
23:19 champ de vision possible, autrement dit
23:21 qui vous englobe la tête le plus possible.
23:23 On veut une autonomie énergétique
23:25 maximale, et on veut aussi
23:27 une autonomie énergétique
23:29 malgré une certaine légèreté,
23:31 ce qui là encore est une contradiction,
23:33 et évidemment, on veut aussi
23:35 une espèce d'autonomie,
23:37 j'allais dire radio,
23:39 on veut des casques sans fil, donc il faut
23:41 transmettre des informations via des réseaux
23:43 qui existent ou qui n'existent pas encore,
23:45 mais qui là encore peuvent coûter cher en matière
23:47 d'énergie. Donc il y a déjà
23:49 un gros compromis à obtenir sur le matériel
23:51 pour ne pas parler de tous les problèmes visuels
23:53 que ça pose
23:55 de façon générale.
23:57 Ensuite, côté logiciel,
23:59 on commence à avoir aujourd'hui des logiciels
24:01 de création de contenu.
24:03 Pour autant, ces logiciels ne sont pas tous
24:05 accessibles, et je reprends les propos de
24:07 M. Tassin, ils ne sont pas toujours
24:09 accessibles, on va dire, aux
24:11 non-technologues, aux
24:13 non-artistes, aux artistes plutôt,
24:15 ils ne sont pas si faciles que ça à utiliser.
24:17 Et puis, créer un contenu graphique
24:19 c'est bien, être capable de le faire vivre,
24:21 c'est encore une difficulté supplémentaire
24:23 du point de vue logiciel.
24:25 Et puis, il restera à vérifier
24:27 les usages, la déontologie
24:29 et l'éthique qui va autour,
24:31 ainsi qu'éventuellement le cadre juridique.
24:33 Le métavers pose
24:35 de ce point de vue-là des nouvelles questions.
24:37 - Qui pour l'instant n'est pas défini, ce cadre juridique ?
24:39 Je rebondis sur ce que vous dites.
24:41 - Alors, il est
24:43 défini tout en ne l'étant pas, puisqu'il
24:45 est nécessairement questionnable. Si on fait
24:47 un parallèle avec les jeux vidéo, par exemple,
24:49 aujourd'hui, dans un jeu vidéo,
24:51 on va dire de manière simple
24:53 que vous avez non seulement le droit, mais l'objectif
24:55 de tuer votre prochain.
24:57 De ce point de vue-là, la législation classique
24:59 ne s'applique guère.
25:01 À l'inverse, il y a aujourd'hui dans les jeux
25:03 vidéo, et c'est malheureusement bien connu,
25:05 des phénomènes de harcèlement,
25:07 notamment vis-à-vis des jeunes filles,
25:09 qui, eux, sont fort heureusement répréhensibles.
25:11 Donc, le
25:13 statut juridique de ce qui se passe
25:15 aujourd'hui dans un univers de réalité virtuelle,
25:17 ne pas dire métavers,
25:19 ce n'est pas si clair.
25:21 Où commence la loi ? Où s'arrête-t-elle ?
25:23 Quelle est la morale
25:25 qu'on peut mettre derrière ? Je vais citer
25:27 un exemple un petit peu anecdotique,
25:29 mais qui place la difficulté du débat.
25:31 Aujourd'hui, vous pouvez tuer
25:33 votre voisin dans un jeu
25:35 vidéo dans le métavers, aucun souci.
25:37 En revanche, si vous faites du mal à
25:39 un petit chat, là, c'est tout de suite
25:41 beaucoup plus compliqué, moralement parlant.
25:43 Pour autant, le chat
25:45 reste aussi virtuel que votre voisin virtuel.
25:47 Donc voilà, pas mal de questions,
25:49 pas beaucoup de solutions.
25:51 Méta se pose, par exemple, énormément de questions
25:53 sur comment gérer les phénomènes de harcèlement
25:55 dans son métavers.
25:57 Mais il n'y a pas encore de réponse absolue.
26:01 - Donc ça aussi, ça va évoluer.
26:03 Question éthique, je suis obligée de vous la poser
26:05 aussi, puisque c'est comme ça que vous vous définissez
26:07 un métavers éthique et respectueux.
26:09 Qu'est-ce que ça veut dire, un métavers éthique ?
26:11 - Alors, ben,
26:13 c'est-à-dire qu'on se pose toutes ces questions-là
26:15 et on y répond le mieux possible.
26:17 Alors, les questions, elles vont du green,
26:19 évidemment, à la déontologie.
26:21 Qu'est-ce qu'on propose ?
26:23 Je pense que la
26:25 question principale, c'est qu'est-ce qu'on propose ?
26:27 On vient pour quoi ? On part avec quoi ?
26:29 Voilà, c'est cette question-là. Après,
26:31 évidemment, le harcèlement,
26:33 tout ça, ce sont des sujets,
26:35 mais si jamais on vient
26:37 et qu'on vient pour des mauvaises raisons,
26:39 qu'on n'est pas harcelé et qu'on repart avec
26:41 des choses négatives, quelque part, on a raté.
26:43 Donc, nous, quand on dit éthique, c'est-à-dire
26:45 qu'on y va pour être enrichi,
26:47 que ça soit du côté pédagogique,
26:49 éducation, et on sort avec une envie
26:51 qui va nous connecter de manière plus forte
26:53 avec le monde réel. - Je repartis sur ce que vous dites,
26:55 pourquoi on y va, justement. Moi, je me suis posé la question
26:57 est-ce qu'il n'y a pas une forme, de la même manière,
26:59 quand on parle de la transition écologique, de greenwashing
27:01 aujourd'hui, avec des entreprises
27:03 qui se lancent dans le métavers pour dire
27:05 "je me suis lancée dans le métavers"
27:07 sans véritablement se poser la question du pourquoi ?
27:09 - Ah, ça, c'est les entreprises ?
27:11 - Oui. - D'accord.
27:13 C'est pas du greenwashing, c'est à dire
27:15 on est à la mode. On est à la mode et on y va.
27:17 Non, je pense qu'il y a une vraie
27:19 prise de conscience
27:21 que ça va être
27:23 un média important,
27:25 un médium important,
27:27 et que, soit les consommateurs
27:29 de ces entreprises-là,
27:31 alors après, il faut regarder entreprise par entreprise,
27:33 soit les entreprises elles-mêmes,
27:35 parce qu'il y a beaucoup d'entreprises qui vont
27:37 pour l'interne,
27:39 vont, ça va être quelque chose
27:41 où on va pouvoir transmettre
27:43 les valeurs de l'entreprise,
27:45 ça devient un nouveau vecteur
27:47 de ce qu'est l'entreprise et comment elle respire
27:49 et elle vit.
27:51 Je pense que c'est autour de ça
27:53 où il y a eu la communication,
27:55 il y a la communication, les photos,
27:57 les films, la com,
27:59 c'est quand même très important pour l'entreprise, et là c'est un nouvel outil
28:01 beaucoup plus fort,
28:03 beaucoup plus immersif, donc oui c'est logique
28:05 de se poser la question et d'aller voir,
28:07 de commencer le plus tôt possible,
28:09 parce que ça va être un travail,
28:11 c'est une page blanche,
28:13 donc qu'est-ce qu'on en fait, qu'est-ce qui est éthique,
28:15 qu'est-ce qui marche, qu'est-ce qui marche pas, qu'est-ce qui a du sens,
28:17 quel est le sens de ça,
28:19 c'est vraiment un travail, donc ça me paraît très logique
28:21 que les entreprises s'y intéressent, et nous on travaille beaucoup
28:23 avec des marques et des maisons,
28:25 beaucoup dans le luxe, autour de ça.
28:27 Stéphane Français, je voyais réagir tout à l'heure
28:29 sur l'aspect, je sais pas,
28:31 je crois que c'était sur la réalité virtuelle,
28:33 c'est ça, sur tout ce qui est,
28:35 la technologie qui tourne autour du
28:37 métavers aujourd'hui, des outils,
28:39 dont on a besoin ou pas, puisque des fois
28:41 on peut se connecter sur un métavers via un navigateur web,
28:43 mais derrière, il y a quand même
28:45 tous ces casques de réalité virtuelle
28:47 qui existent, peut-être que Thompson
28:49 va se lancer dans la VR.
28:51 En tout cas, en en parlant avec vous
28:53 dans cette émission, ça donne envie,
28:55 effectivement, parce que j'entendais
28:57 tout à l'heure, et c'était
28:59 très justement annoncé, qu'il y avait
29:01 des problèmes aussi de consommation d'énergie,
29:03 et là, pour le coup, en fait,
29:05 on parlait de Qualcomm, nous on a des ordinateurs
29:07 qui ont
29:09 24 heures d'autonomie,
29:11 donc c'est le double, en fait,
29:13 d'une réalité qui peut être donnée
29:15 avec Intel, parce que Intel
29:17 consomme plus, mais voyez,
29:19 par exemple, le métavers, c'est beaucoup plus adapté
29:21 pour un processeur qui va
29:23 en fait avoir des transitions sur l'énergie
29:25 qui lui permettra en fait de durer plus longtemps.
29:27 Avec la même batterie, vous doublez
29:29 votre temps, en fait, d'usage,
29:31 et effectivement, le métavers
29:33 normalement développe des technologies
29:35 qui sont consommatrices,
29:37 parce que, évidemment, si vous avez un meilleur son,
29:39 si vous avez une
29:41 meilleure image, et un développement
29:43 plus important qui surprend et qui
29:45 impressionne, forcément qu'il y a une consommation
29:47 d'énergie. Donc ça, c'est un point très
29:49 important, et effectivement, j'étais en train
29:51 de réfléchir au fait qu'on puisse tourner
29:53 des gammes plutôt moyenne gamme ou haute gamme
29:55 vers le métavers,
29:57 et pourquoi pas les développer ensemble,
29:59 parce que moi, j'aime beaucoup les sociétés
30:01 françaises, et je suis prêt à aider,
30:03 évidemment, et à mettre ça avec les produits
30:05 Thomson pour
30:07 qu'on puisse se développer ensemble,
30:09 en France, en Europe, et dans le monde.
30:11 Parce que l'adoption du grand public
30:13 passera forcément par une
30:15 technologie accessible.
30:17 Oui, mais c'est vraiment déjà
30:19 accessible aujourd'hui.
30:21 D'abord, c'est déjà accessible sur les casques,
30:23 qui sont à des prix
30:25 oui, c'est cher, mais
30:27 450 euros pour un casque,
30:29 quelque part, on y est déjà, et je ne sais pas
30:31 combien vaut votre téléphone, mais on ne doit pas être très loin,
30:33 donc on voit qu'on rentre dans
30:35 cette gamme-là, et puis ensuite,
30:37 ça fonctionne sur téléphone, ça fonctionne
30:39 sur tablette
30:41 et sur ordinateur,
30:43 et aussi sur console.
30:45 Et les gens qui sont équipés en console, il y en a.
30:47 Et pareil, si vous regardez les prix,
30:49 on est dans les prix des casques.
30:51 Donc c'est déjà accessible,
30:53 tout ça est en train de se mettre en place,
30:55 et je pense que ça va être plus rapide que prévu.
30:57 Voilà, donc on est sur du temps
30:59 qui n'est pas 3 mois, mais qui n'est pas
31:01 30 ans. - Pourquoi plus rapide que prévu ?
31:03 Quand on regarde les chiffres, on voit
31:05 une personne sur 4 passera au moins une heure
31:07 dans le métavers d'ici 2026,
31:09 enfin, on a l'impression que là, on n'y est pas du tout.
31:11 - Ben, on n'est pas en 2026,
31:13 ça vous explique ça ? - Mais on n'est pas loin, quand même.
31:15 - On n'y est pas du tout, mais
31:17 2 ans par rapport à 3 mois, oui,
31:19 ça peut accélérer. - Il peut se passer des choses
31:21 très vite ces prochaines années. - Je ne sais pas, vous prenez
31:23 un zoom avant le Covid et un zoom après le Covid,
31:25 vous allez voir que les chiffres ne sont pas les mêmes.
31:27 Et donc là, il suffit d'un petit déclencheur,
31:29 j'ai entendu parler d'un casque Apple, par exemple,
31:31 qui devrait arriver, ou non ? - Apple, je ne connais pas.
31:33 - Bon, ben voilà. En tout cas, il va y avoir
31:35 différentes choses. Quand vous avez un champion
31:37 qui lance la course, vous avez beaucoup de monde
31:39 qui suit derrière, les prix qui baissent,
31:41 l'accessibilité, les nouvelles façons,
31:43 les nouveaux UX, ce qu'on appelle
31:45 l'expérience utilisateur, l'interface utilisateur
31:47 qui se met en place, et puis ça devient naturel
31:49 et on oublie.
31:51 Vous reprenez le téléphone,
31:53 on ne pouvait pas se connecter,
31:55 ça ne marchait pas,
31:57 c'était cher quand on appelait sur un téléphone,
31:59 et on se disait "ça ne sert à rien",
32:01 puis petit à petit on a mis de l'appareil photo dedans,
32:03 on s'est dit "c'est complètement débile", et aujourd'hui,
32:05 on a des téléphones qui coûtent cher,
32:07 quand même, et qui font tout ça, et plus personne
32:09 se pose la question, et tout le monde a un ou deux téléphones
32:11 et touche toute la journée dessus.
32:13 Ça ne va pas forcément être le cas avec le métaverse,
32:15 ce problème, je dirais, d'addiction
32:17 peut se poser un peu moins,
32:19 parce que quand on est dans un casque,
32:21 le fait que ça soit immersif,
32:23 on est plus proche d'une expérience cinéma
32:25 que d'une expérience télévision ou téléphone,
32:27 donc là, par rapport à l'éthique, nous on est assez
32:29 confortables avec ça, mais le fait que ça soit
32:31 un espace où on va
32:33 assez régulièrement
32:35 pour retrouver des amis, faire des choses,
32:37 et ça je ne vais pas rentrer dans les usages
32:39 parce que sinon c'est terminé,
32:41 mais voilà, oui, ça va se passer.
32:43 - On arrive à la fin, Guillaume Moreau,
32:45 en une minute, vous nous parliez tout à l'heure des freins
32:47 assez logistiques, technologiques, voilà,
32:49 quelles sont les questions qu'on va devoir
32:51 se poser demain ?
32:53 - Alors la première,
32:55 je vais commencer par quelque chose d'extrêmement
32:57 simple. - Très rapidement, Guillaume Moreau.
32:59 - Aujourd'hui, les écrans ne sont pas bons pour le système
33:01 visuel humain. Je dis bien les écrans,
33:03 ce n'est pas spécifique au métaverse,
33:05 c'est vrai aussi pour les téléphones portables
33:07 et tous les écrans, quels qu'ils soient,
33:09 quelle que soit leur qualité.
33:11 Pourquoi ? Parce que simplement, ils nuisent
33:13 au développement du système visuel humain
33:15 qui se développe jusque vers 20 ans,
33:17 ils favorisent une forme
33:19 de myopie, et donc on se retrouve
33:21 aujourd'hui, par exemple,
33:23 en Chine, avec une prévalence
33:25 de la myopie chez les adolescents
33:27 qui est supérieure à 80 %.
33:29 Donc voilà, un obstacle,
33:31 tout simple, tout bête,
33:33 compréhensible par tous.
33:35 Et puis après, les autres, on en a parlé,
33:37 développement technologique,
33:39 usage,
33:41 ça reste, pour reprendre l'exemple
33:43 de Zoom qui vient d'être cité par M. Tassin,
33:45 moi ce que je trouve intéressant
33:47 là-dedans, c'est qu'on a tous vécu pendant
33:49 le confinement ce qui s'appelait les apéros
33:51 WhatsApp, et on est tous d'accord
33:53 pour dire que ce n'est pas la même chose
33:55 qu'un apéro avec les copains.
33:57 On est dans un mode, entre guillemets,
33:59 dégradé, mais qui permet d'obtenir
34:01 quelque chose auquel on n'avait
34:03 pas ou plus accès.
34:05 Bientôt, on n'aura plus accès à la pyramide de Kéops
34:07 parce qu'on n'aura plus d'avion, on n'aura plus de pétrole pour les avions.
34:09 Eh bien, c'est un mode dégradé,
34:11 ce n'est pas aussi bien que Kéops,
34:13 mais ça permet d'accéder à quelque chose qu'on ne connaît plus
34:15 ou qu'on ne connaît pas encore
34:17 si on parle de choses qui ne sont pas encore construites.
34:19 Voilà un bel enjeu d'usage.
34:21 Donner accès à quelque chose qu'on ne connaît pas encore,
34:25 moi je pense qu'on peut terminer sur ces mots.
34:27 Merci beaucoup à tous les deux, tous les trois
34:29 d'avoir débattu avec nous sur ce sujet.
34:31 Guillaume Moreau, je rappelle, vous êtes
34:33 directeur délégué recherche et innovation
34:35 au IMT Atlantique, vous travaillez également
34:37 pour le laboratoire LAPSIC.
34:39 Vous êtes aussi directeur général de Mira
34:41 et Stéphane Français, le président
34:43 de Metavisio, Thompson Computing.
34:45 Merci beaucoup à tous les trois
34:47 d'avoir été avec nous aujourd'hui dans Smartech.
34:49 On marque une courte pause et on se retrouve tout de suite
34:51 pour le rendez-vous crypto.
34:53 C'est parti pour le rendez-vous, nous faisons le tour des actualités
35:01 du monde des cryptos, aujourd'hui avec Flavio Esteli,
35:03 consultant chez KPMG.
35:05 Bonjour.
35:07 Merci beaucoup Flavio de nous accompagner.
35:09 D'abord, une info, c'est le géant BlackRock
35:11 qui dépose une demande pour un ETF
35:13 Bitcoin Spot à la SEC.
35:15 Tout à fait, aux Etats-Unis
35:17 il y a peut-être un peu de contexte.
35:19 Pendant ce marché
35:21 pourtant baissier,
35:23 les institutions financières traditionnelles
35:25 ne sont surtout pas en train de s'arrêter
35:27 en matière de crypto et il y a
35:29 une demande croissante d'exposition
35:31 aux actifs numériques tels que Bitcoin
35:33 de la part d'acteurs qui pourtant
35:35 ne sont pas
35:37 à l'aise forcément avec la détention
35:39 indirecte de ces actifs numériques
35:41 et c'est pourquoi davantage
35:43 d'offres pour une exposition indirecte
35:45 à ce type d'actifs
35:47 sont en train de naître
35:49 et ce qui est intéressant cette fois-ci c'est que
35:51 BlackRock, le gestionnaire d'actifs
35:53 le plus important du monde, est en train de proposer
35:55 un ETF Spot
35:57 pour Bitcoin.
35:59 Concrètement, ça voudrait dire que
36:01 on pourrait acheter des parts
36:03 de cet ETF comme un produit
36:05 financier traditionnel coté ambours
36:07 et que cela impliquerait une exposition
36:09 directe derrière du Bitcoin
36:11 sans pour autant avoir besoin de passer
36:13 par des acteurs crypto et acheter
36:15 de la crypto directement. Après, bien évidemment,
36:17 derrière BlackRock, il y aurait un acteur crypto
36:19 en l'occurrence Coinbase
36:21 qui détiendrait les Bitcoins
36:23 mais ce qui est intéressant de cette actualité
36:25 c'est que ça montre une appétence
36:27 croissante de la part du monde financier
36:29 traditionnel vis-à-vis de ces
36:31 nouveaux actifs. - Et pourquoi vis-à-vis du Bitcoin ?
36:33 - Bah Bitcoin parce que c'est la crypto
36:35 la plus importante, celle qui représente
36:37 la plupart de la capitalisation boursière
36:39 la première. - On se lance
36:41 mais on se lance quand même avec une
36:43 qui est plutôt reconnue.
36:45 - Tout à fait, celle pour laquelle il y a aussi
36:47 le plus de demandes, il ne faut pas se cacher.
36:49 - Des acteurs traditionnels, c'est ce que vous disiez, de la conservation
36:51 là se positionnent, eux aussi, sur des
36:53 actifs numériques. - Tout à fait et cette fois-ci
36:55 d'ailleurs on passe en Europe, on le sait
36:57 le cadre réglementaire est en train
36:59 de progresser, la France a été pionnière
37:01 maintenant l'Union Européenne avance
37:03 avec son règlement MICA, pour le moment
37:05 le marché est encore fergamenté, on attend MICA
37:07 avec son harmonisation, pour le moment les
37:09 acteurs ont besoin de licences au niveau
37:11 national et ce qu'on constate c'est que
37:13 évidemment les premiers à obtenir ces licences ont été
37:15 les acteurs crypto-natifs
37:17 mais aujourd'hui même les banques traditionnelles
37:19 sont en train d'acquérir ces licences
37:21 pour pouvoir offrir des services crypto.
37:23 Je pense à Cassezis, filiale du groupe Crédit Agricole
37:25 en France, je pense à Deutsche Bank
37:27 en Allemagne, c'est intéressant
37:29 parce que ce sont des news qui parfois
37:31 sont un peu négligées, ne font pas forcément
37:33 la une, mais sur le long terme
37:35 c'est ce qui va faire vraiment la différence
37:37 que les banques traditionnelles qui sont déjà implantées
37:39 sur le territoire
37:41 acquérissent à la fois les compétences et les licences
37:43 pour pouvoir offrir des services crypto.
37:45 - En France on n'a pas encore d'exemple de banque ?
37:47 - Si, par exemple Cassezis c'est en France
37:49 et puis évidemment il y a Société Générale, il y a la Banque des Lubacs
37:51 bien sûr.
37:53 - Oui c'est ça, vous nous parliez de Cassezis.
37:55 Enfin la Commission Européenne
37:57 c'est ça, c'est votre dernière info, vient de publier
37:59 un projet de législation visant à encadrer
38:01 sa future monnaie numérique de banque centrale
38:03 et oui c'est vrai que les banques centrales
38:05 elles aussi s'y mettent. - Tout à fait à propos
38:07 du monde institutionnel. Alors là c'est un autre sujet
38:09 encore, dans le sens que si on fait un pas en arrière
38:11 les banques par exemple
38:13 acquérissent des licences pour pouvoir
38:15 émettre des actifs numériques, par exemple
38:17 la version jetonisée
38:19 des actifs financiers traditionnels, ce qu'on appelle
38:21 les security tokens, je prends des actions
38:23 je prends des obligations
38:25 je les tokenise, donc je les présente sur
38:27 blockchain sous forme de jétons et après il va falloir
38:29 les échanger. Evidemment quand on
38:31 échange des actifs numériques tels que des
38:33 titres financiers, il va falloir
38:35 avoir une monnaie pour les acheter et les vendre.
38:37 Et à ce propos, il y a déjà
38:39 des options, par exemple les stable coins
38:41 donc la représentation de l'euro
38:43 ou du dollar sur blockchain public
38:45 mais ces stable coins aujourd'hui sont
38:47 émis par des entités privées
38:49 donc les banques centrales réfléchissent elles
38:51 à mettre à disposition une monnaie
38:53 numérique, en l'occurrence l'euro numérique.
38:55 Ce qui est encore
38:57 compliqué et on ne sait pas exactement
38:59 quelle sera la fin de cette histoire
39:01 c'est que le projet d'euro
39:03 numérique de la banque centrale européenne
39:05 est certes intéressant mais ne circule pas sur
39:07 blockchain. Donc souvent on a
39:09 tendance à mélanger un peu les deux sujets
39:11 forcément il y a effectivement un lien
39:13 entre ces problématiques là
39:15 mais est-ce que cet euro numérique pourra être
39:17 utilisé sur blockchain ou pas
39:19 et sinon, quelle sera
39:21 l'utilité et quel sera le modèle de cet
39:23 euro numérique qui pourtant est censé
39:25 rester tout de même
39:27 transparent, est censé
39:29 ne pas mettre dans les mains de la banque centrale européenne
39:31 un instrument
39:33 de supervision qui
39:35 nuit à la confidentialité
39:37 des données. On ne sait pas
39:39 encore tout mais on sait que la banque centrale européenne
39:41 avance à ce sujet. - Mais comment les acteurs de la crypto
39:43 ils regardent justement ces banques centrales
39:45 aujourd'hui qui veulent créer leur monnaie numérique ?
39:47 - Moi je peux vous donner mon opinion
39:49 je pense que le marché est partagé là-dessus. D'un côté
39:51 c'est intéressant évidemment
39:53 de voir que les banques centrales
39:55 avancent dans cette direction là
39:57 de l'autre côté moi par exemple à titre
39:59 personnel j'espère que bientôt on pourra commencer
40:01 à débattre de la possibilité de mettre
40:03 l'euro numérique sur une blockchain publique
40:05 parce qu'in fine
40:07 c'est là où on voit une demande
40:09 c'est là où on voit un besoin alors que
40:11 si on représente et on crée l'euro numérique
40:13 sur une infrastructure centralisée
40:15 est-ce qu'il y aura
40:17 vraiment une valeur ajoutée par rapport
40:19 à l'utilisation de la carte aujourd'hui, à d'autres services
40:21 financiers parce que notre monnaie est déjà numérisée
40:23 qui sont centralisés ?
40:25 Certes ça sera une monnaie de banque centrale
40:27 donc comme le cash inscrit au bilan
40:29 de la banque centrale européenne
40:31 est-ce que pour l'utilisateur final cela fera
40:33 vraiment une différence ? Donc il y a
40:35 un certain nombre de questions que l'on se pose
40:37 et puis évidemment dans le secteur crypto
40:39 on est particulièrement frileux lorsqu'il s'agit de privacité
40:41 et d'ailleurs pas que dans le secteur
40:43 crypto parce que quand la banque centrale
40:45 européenne a fait un sondage pour voir
40:47 du côté des utilisateurs quelles étaient
40:49 les attentes, la préoccupation
40:51 vis-à-vis des sujets de confidentialité
40:53 existait, c'est peut-être pas pour rien
40:55 qu'une des premières monnaies numériques
40:57 de banque centrale qui a été lancée
40:59 a été lancée en Chine. Je ne veux pas faire
41:01 de la provoque, je pense que le projet de l'euro numérique
41:03 pourrait être très intéressant, nous on le regarde
41:05 de près mais c'est vrai qu'il faut se pencher
41:07 sur la technologie derrière pour comprendre
41:09 quels sont les avantages et quels sont les inconvénients.
41:11 On en est où là de l'euro numérique ?
41:13 On en est au stade d'expérimentation,
41:15 de travail, de recherche mais
41:17 en réalité on n'est pas non plus encore très proche
41:19 du lancement qui est plutôt estimé
41:21 en 2025, 2026, ce n'est pas encore très clair.
41:23 Merci beaucoup Flavio d'avoir
41:25 été avec nous aujourd'hui, Falvor Esteli, je rappelle
41:27 vous êtes consultant chez KPMG, merci beaucoup
41:29 d'avoir fait le tour
41:31 des actualités du secteur de la crypto
41:33 avec nous aujourd'hui dans Smartech
41:35 on vous retrouve très vite
41:37 dans cette émission, merci beaucoup d'avoir été avec nous
41:39 merci évidemment à vous
41:41 de nous avoir suivis, c'est déjà la fin de cette émission
41:43 demain vous retrouverez Delphine Sabatier
41:45 à la présentation
41:47 de ce rendez-vous, je vais y arriver
41:49 merci à Lilie Zalkine qui m'a aidée à préparer
41:51 cette émission, très bonne journée à tous sur Bsmart
41:53 et à très vite, ciao !
41:55 [Musique]

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