Émeutes : faut-il couper les allocations aux parents ou les expulser des logements sociaux ?

  • l’année dernière
Parlons Vrai chez Bourdin avec Arnaud Robinet, maire Horizons de Reims et Razzy Hammadi, ex-député socialiste.

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##LA_CONFRONTATION-2023-07-05##
Transcript
00:00 -SUD RADIO PARLONS VRAI CHEZ BOURDIN, 10H30, MIDI 30. Jean-Jacques Bourdin.
00:06 -De nombreux invités ce matin, je vous le disais, nous continuons 11h midi, vous savez c'est un espace de débat,
00:12 tous les jours sur cette antenne, sur l'antenne de Sud Radio, tous les jours nous débattons avec des invités de venus de tous bords politiques
00:19 ou d'autres horizons quand nous abordons d'autres sujets, mais ce matin évidemment, nous continuons à parler de ces émeutes
00:29 qui ont étonné la France, disons-le, nihilisme autodestructeur, dit Daniel Kohn-Bendit, je trouve l'expression assez bonne,
00:43 du nihilisme autodestructeur, mais il y a plus que ça aussi derrière ces émeutes.
00:48 Alors aujourd'hui, tout le monde a constaté les dégâts, il va y avoir réparation, mais au-delà des réparations,
00:56 maintenant il va falloir trouver des solutions pour que ça ne se renouvelle pas, ce qui n'est pas évident.
01:00 Et d'ailleurs, qui peut dire tout de suite, du jour au lendemain, j'ai la solution, on va tout arranger, tout va bien se passer.
01:06 Bon, c'est beaucoup plus difficile que cela.
01:08 Parmi toutes les solutions mises en débat, il y a les sanctions. Enfin, solution, la sanction n'est pas une solution,
01:17 mais dans tous les cas, la sanction semble nécessaire pour beaucoup.
01:22 Alors, quelles sanctions pour les familles de délinquants condamnés ? Faut-il sanctionner les familles ?
01:26 Faut-il des sanctions financières, des expulsions de logements sociaux ?
01:31 Par exemple, inviter Arnaud Robinet, maire d'Orins, bonjour Arnaud Robinet, merci.
01:36 Razia Mahdi, qui est ancien député socialiste de Seine, Saint-Denis, Montreuil et Bagnolet, bonjour Razia Mahdi.
01:42 Et puis Robert Ménard, qui continue avec nous jusqu'à 11h30.
01:47 Tout à l'heure à midi, j'aurai un autre invité, Stéphane Troussel, le président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis.
01:53 Bien, alors, d'abord, d'abord, qui a la solution ? Vous étiez vous aussi hier à l'Elysée ?
02:00 - Non, je n'étais pas allé. - Vous n'étiez pas invité.
02:03 - Si, si, j'étais invité, mais je me suis excusé. - Bon, d'accord.
02:07 Robert Ménard y était, c'était une conversation à bâton rompu avec le président de la République,
02:14 et entre maires, parce qu'il faut, moi je le dis, toujours ici, ici, s'il y a des élus qu'il faut écouter, ce sont bien les maires.
02:23 Ils savent mieux que personne ce qui se passe sur le terrain. Ils connaissent les problèmes,
02:29 ils savent les insuffisances, les défaillances, ils savent les engagements qui ont été pris, souvent pas tenus,
02:37 notamment les départs des services publics, pas partout dans les banlieues.
02:42 Parce que Robert Ménard me disait tout à l'heure, mais non, moi dans mes quartiers, les services publics sont là.
02:46 Vous aussi, vous dites la même chose, Arnaud Abiné ?
02:48 - Mais bien évidemment, avec l'impulsion de l'État, l'impulsion des collectivités,
02:52 vous savez, je fais toujours la comparaison, il y a une jeunesse que l'on n'entend pas,
02:55 et qui elle, n'a pas accès aux mobilités, n'a pas accès aux services publics, c'est la jeunesse dans le milieu rural.
03:00 Mais aujourd'hui, dans nos quartiers, les services publics sont là, les équipements sportifs sont là,
03:04 les équipements culturels sont là, les maisons de quartier sont là, donc non, les quartiers ne sont pas abandonnés.
03:11 - Oui, les quartiers ne sont pas abandonnés, parce qu'on entend ça.
03:14 Les quartiers ont été abandonnés.
03:16 - Non, il y a l'idée sous-jacente, vous savez, en plus une autre, d'abord ça c'est pas vrai, vous avez raison de le dire,
03:22 c'est la pauvreté. Enfin, attendez, la pauvreté elle n'existe pas dans les campagnes françaises,
03:27 dans les villages français, ils cassent pour autant ? Bien sûr que non.
03:31 Il y a des problèmes qui ne se réduisent pas au soi-disant abandon de l'État ou des collectivités,
03:37 et à la pauvreté, bien sûr que les gens sont... on a tous les chiffres sur la pauvreté dans ce quartier,
03:42 mais ça n'explique pas tout. Je ne crois pas que si on nous disait "la politique de la ville, on double l'argent",
03:49 on aurait réglé les problèmes. Pas du tout. Je suis persuadé que ça renvoie à des choses plus graves,
03:54 plus profondes et plus difficiles à régler que l'histoire d'argent.
03:57 - Vous êtes d'accord ?
03:58 - Je suis d'accord avec ce point, d'autant que, en termes d'exécution, si vous doublez les budgets alloués
04:06 à la politique de la ville, encore faudrait-il que tout ce qui a été voté pour être dépensé l'année dernière,
04:10 le soit. On n'a pas dépassé les 20% pour le moment sur le crédit de l'année dernière, juste pour l'anecdote.
04:15 - D'ailleurs, que l'argent que l'on verserait dans les quartiers ne réglerait pas tout ?
04:21 - Non, bien sûr que non.
04:23 - Consensus ?
04:25 - Oui, on est tout à fait d'accord. Après, est-ce qu'il y a des choses qui peuvent être faites autrement ?
04:32 Sûrement, sur la mixité à l'école, par exemple, que les populations se mélangent,
04:35 mais là aussi on est face à certaines hypocrisies. Je sais, vous allez recevoir le président du Conseil Général de Sainte-Saint-Denis tout à l'heure,
04:41 mais on est quand même, par exemple, dans des situations qui sont quand même un petit peu particulières et bizarres en Ile-de-France.
04:46 Vous avez l'Académie de Créteil et l'Académie de Paris. L'Académie de Paris se plaint d'avoir moins d'enseignants
04:50 parce qu'il y a moins d'élèves, et vous avez d'autres académies où ça augmente, où on a des classes surchargées,
04:54 avec de l'homogénéisation sociale, c'est-à-dire les gens se ressemblent, les plus pauvres sont ensemble, etc.
04:59 Il y en a qui ont proposé de fusionner les deux académies. Vous avez deux personnes de gauche, vous en avez une de gauche,
05:03 notamment la maire de Paris, qui dit "non, moi je suis contre".
05:05 Donc, ce que je veux dire par là, c'est qu'à un moment donné, si on veut défendre un certain nombre de principes,
05:10 on peut les défendre, mais il faut qu'on soit tous d'accord. Alors, sur la pauvreté, oui, il y a de la pauvreté.
05:15 Le phénomène qui est nouveau, c'est qu'on a, justement, parce que l'ascenseur social fonctionne,
05:22 ceux qui arrivent à son sortire, qui se barrent. Donc, vous avez 25% de la population des quartiers qui, chaque année, part.
05:28 C'est-à-dire ceux qui arrivent à attraper des diplômes, ceux qui tiennent les reines un petit peu,
05:33 de leur destinée avec l'aide de l'État républicain, etc., ils partent.
05:37 Donc, vous avez, soulignons qu'il y a des réussites dans ces quartiers.
05:41 - J'ai mis en avant, moi, des familles, des familles qui venaient d'Algérie, à côté de chez moi, d'ailleurs, en Algérie, où je suis né.
05:49 Pour dire ça, il n'y a pas que des échecs. Le problème, moi, je vais rebondir sur ce que vous dites,
05:53 c'est quand même qu'il y a des villes ou des petits villages qui sont... Alors, la politique pour les logements sociaux,
05:59 les obligations, c'est à 3 500, au-dessus de 3 500, mais qui sont d'un égoïsme total.
06:05 C'est-à-dire qu'ils ne veulent pas recevoir un certain nombre de familles.
06:08 Moi, je reçois les plus pauvres de plus pauvres, et eux, ils préfèrent payer des amendes
06:14 parce qu'ils n'ont pas les 20% ou les 25% de logements sociaux, plutôt que d'accepter un certain nombre de familles.
06:20 C'est ça, la réalité. Vous savez, quand on attribue... Je vais vous raconter un truc.
06:24 - Un truc que Razia m'a dit. Chacun va, oui, aller du bout.
06:28 - Quand on attribue des logements, moi, il y a des comités, des commissions d'écale, ça s'appelle, où on attribue des logements.
06:34 Vous savez que je ne peux pas... - Vous ne pouvez pas.
06:36 - Je ne peux pas dire que je préfère, par exemple, des familles qui travaillent et des familles qui ne travaillent pas.
06:41 Je n'ai pas le droit de le dire. Je n'ai pas le droit de le dire.
06:44 - Alors, Razia m'a dit. - C'est de la folie, ce que dit M. Mélenchon.
06:48 - Et encore, lui, il a un petit peu la main, si je peux me permettre, parce qu'il préside sa communauté d'agglomération.
06:53 Et donc, vous avez la commission intercommunale d'attribution.
06:56 Mais sur 100 logements sociaux, le président d'une communauté d'agglomération ou un maire, il a la main sur 7, 10%.
07:03 Puisque, ensuite, vous avez ce que l'on appelle les contingents préfectoraux.
07:06 Donc, quand je vous disais tout à l'heure que vous avez les 20-25% qui, tous les 3-4 ans, s'en sortent et se barrent,
07:12 ils sont remplacés par des gens qui sont considérés comme prioritaires par le Dallau, par la préfecture.
07:19 Et en général, c'est des gens qui parlent à peine français.
07:22 Vous avez des mineurs qui étaient en guerre, qui faisaient la guerre.
07:27 C'est-à-dire, c'est des enfants soldats que vous balancez dans des quartiers en difficulté, en Seine-Saint-Denis,
07:32 que vous retrouvez, qui vivent dans le même quartier que des jeunes qui sont déjà en difficulté.
07:39 Donc, il y a des choses encore que l'on peut faire.
07:42 Mais, en effet, ça n'excuse pas. Il y a des situations difficiles.
07:46 Mais il y a une crise morale, et la crise morale, ce n'est pas une question financière.
07:48 - Je suis très heureux qu'on aborde ce sujet de ce qu'on appelle la politique de peuplement de nos quartiers.
07:53 Je prends l'exemple de la ville de Reims. 45% de logements sociaux.
07:57 Et quand je parle de logements sociaux, on est sur du P.A.
07:59 - 45% de logements sociaux à Reims ?
08:01 - Oui, nous sommes sur du P.A.I.
08:03 - P.A.I. c'est les plus pauvres des plus pauvres ?
08:05 - Les plus pauvres des plus pauvres.
08:06 La rénovation urbaine, grâce à l'ANRU, c'est, depuis 2008, 1 milliard d'euros investis dans nos 7 quartiers prioritaires de la ville.
08:14 Mais qu'est-ce qu'il se passe aujourd'hui ?
08:16 C'est-à-dire qu'à Reims, pour avoir un logement social, la durée moyenne était de 8 à 9 mois.
08:22 Nous sommes proches de la région parisienne.
08:25 Et de ce fait, nous avons eu un certain nombre d'habitants de la Seine-Saint-Denis, sans stigmatiser qui que ce soit,
08:32 mais qui ont fait des demandes de logements à Reims.
08:35 Ne voulant plus de vacances, les bailleurs sociaux, bien évidemment, acceptent.
08:38 Ils vont rajouter à cela la loi d'allô avec le préfet ou l'État qui nous impose à reloger ou accepter certaines personnes.
08:46 Et ce qui fait qu'on a ajouté de la misère à la misère, de l'insécurité à l'insécurité, de la pauvreté à la pauvreté.
08:52 Et donc ces quartiers explosent.
08:54 Et je ne parle pas non plus des confrontations entre communautés.
08:57 Parce qu'on a eu l'arrivée des communautés guyanaises, tchétchènes et autres.
09:02 Et donc derrière, en termes d'appropriation de territoire, ça explose.
09:06 Et donc, nous ce que nous faisons aujourd'hui, avec Catherine Vautrin, présidente de la communauté urbaine du Grand Reims,
09:11 et présidente de l'ANRU, mais vraiment en tant qu'élu local, et c'est mon adjointe au logement.
09:15 Nous regardons tous, aujourd'hui, tous les dossiers de demande qui passent dans les cales.
09:21 Et nous refusons toute personne venant de l'extérieur du territoire rémois,
09:26 qui demande un logement, mais qui n'a pas de projet professionnel, ou qui est sans emploi, etc.
09:31 Donc là, il y a véritablement...
09:32 – Donc, si je viens de Paris, de la région parisienne,
09:36 si je n'ai pas d'emploi, je ne peux pas trouver un logement social à Reims.
09:40 Je ne peux pas prétendre à un logement social.
09:42 – En tout cas, je vais vous dire une chose, c'est que le dossier, il est mis en bas de la pile.
09:45 Parce qu'on ne peut pas...
09:47 – Il y a des priorités.
09:49 – Il faut avoir... Et moi, je reconnais que notre sous-préfet à Reims et le préfet de la Marne nous accompagnent.
09:54 – Parce que vous travaillez tous en commun.
09:56 – On travaille tous en commun.
09:57 – On va en parler.
09:58 – Pardon, juste, je le trouve formidable.
09:59 Vous avez compris, on n'a pas les mêmes idées politiques.
10:01 – Mais bien sûr.
10:02 – Et finalement, dès qu'on parle des choses concrètes et toutes, on se retrouve immédiatement.
10:06 – Pourquoi croyez-vous que vous êtes là, tous les trois ?
10:08 C'est bien parce que vous n'avez pas les mêmes opinions politiques.
10:11 – Est-ce que je trouve bien ?
10:12 – Vous ne seriez pas là.
10:13 – Je trouve qu'au milieu du bordel actuel, c'est positif qu'on se dise...
10:17 On peut ensemble peut-être construire une réponse sans démagogie, sans slogans, sans je ne sais pas quoi.
10:23 – Pourquoi je suis là, collègue ?
10:24 Parce qu'en fait, en tant qu'élu local, quel est notre objectif ?
10:27 C'est que les gens aient une qualité de vie et une qualité de ville dans l'ensemble de la ville et dans nos quartiers.
10:33 Et que nous souhaitons que les 95% des personnes qui vivent dans nos quartiers puissent vivre...
10:38 – Vous êtes là, pardonnez-moi de vous dire, vous êtes là au service de la population,
10:42 des citoyens pour essayer d'améliorer leur vie.
10:44 – Bien sûr, pour essayer d'améliorer les choses.
10:46 – Attendez, on va faire une pub, Razia Madier, socialiste.
10:52 – Vous êtes de la droite, droite.
10:55 – Vous êtes droite, droite, mais non encartée.
10:58 – Absolument, dans son cas.
10:59 – Et Arnaud Robinet est horizon, proche d'Edouard Philippe.
11:02 Il est 11h16, à tout de suite.
11:04 – Jean-Jacques Bourdin.
11:06 – 11h19, un petit tour de table.
11:09 Quand on est maire, on éprouve d'énormes difficultés à engager, je ne sais pas moi, une rénovation, une construction, pourquoi ?
11:22 La lourdeur administrative toujours et encore, plus encore qu'avant ?
11:26 – C'est trop compliqué.
11:27 – C'est vraiment trop compliqué.
11:28 – Et là, honnêtement, il l'a même compris Emmanuel Macron,
11:30 puisque une des choses les plus concrètes qu'il a proposées,
11:34 c'est de dire que quand on va par exemple reconstruire un certain nombre de bâtiments qui ont été brûlés,
11:38 on ne va pas recommencer toute la procédure avec les permis de construire, tout est trop compliqué.
11:45 Moi, honnêtement, je me retrouve dans des réunions où le charabia employé,
11:51 c'est pas mon métier ce charabia, je comprends pas, c'est une espèce de sabir,
11:55 où chacun s'abrite derrière des cigues, des mots, je ne comprends pas de compagne.
12:00 Il y a trop de réunions.
12:01 Moi, maintenant, je passe ma vie en réunion.
12:04 Je suis le président de l'agglomération, le SCOT, personne ne sait ce que c'est,
12:09 je vous rassure tout de suite, et on oublie.
12:11 Le SCOT, c'est un truc qui regroupe plusieurs...
12:15 Non mais, vous rigolez ?
12:17 – Jean-Jacques, c'est pas rigolo, parce que le temps qu'on passe dans ces réunions,
12:25 ça ne vous le fait pas ?
12:26 – J'en ai toujours un exemple.
12:28 Je le disais hier, on est en train de regarder comment on va...
12:31 – Arnaud Robinet, maire de Reims, combien d'habitants à Reims, rappelons ?
12:33 – A peu près 190 000.
12:35 – 190 000 ?
12:36 – Et la comité urbaine, c'est à peu près plus de 300 000 habitants.
12:40 J'en ai toujours un exemple.
12:41 Quand on décide de construire une école, ou même un équipement public,
12:45 vous voyez, j'ai pris l'intention de mettre un équipement public,
12:47 la grande patinoire de Reims, dans un QPV.
12:50 – Un quoi ?
12:51 – Un quartier privé de la ville.
12:52 – Ah d'accord.
12:53 – Mais bon, prenez des titres, vous aussi.
12:56 – Si je décide aujourd'hui, au moment où on se parle,
12:59 que je prends la décision de construire une école dans tel ou tel secteur de la ville,
13:03 je sais qu'il va me falloir 5 à 6 ans avant d'y mettre le premier élève.
13:07 – Non !
13:08 – Mais oui, mais oui !
13:09 – Mais c'est ça la réalité.
13:10 – C'est ça la réalité des choses.
13:11 – Razi a une anecdote.
13:13 – Je vous raconte une anecdote dans le cadre de mes activités professionnelles
13:17 et sur un aménagement en Croatie.
13:19 Le maire me dit "bon, Razi, j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle".
13:21 Je lui dis "c'est quoi la mauvaise nouvelle ?"
13:23 "La bonne nouvelle, en termes de hauteur, vous pouvez faire 17 mètres".
13:27 Il me dit "c'est quoi la mauvaise nouvelle ?"
13:29 "On peut commencer les travaux que dans un an".
13:31 [Rires]
13:32 Moi je viens de France, n'importe quel projet d'aménagement, c'est 5, 6, 7 ans.
13:37 – Mais ça a des conséquences sur la façon dont tout le monde fait de la politique.
13:42 Parce que du coup, quand tu sais que ça va mettre autant d'années,
13:46 – Plus que le mandat.
13:47 – Plus que le mandat, ça veut dire que tu vas essayer de trouver par ailleurs
13:52 des trucs dont je ne suis pas sûr que ça serve à grand chose,
13:55 parce qu'il faut bien que tu montres à ta population
13:58 que tu fais un certain nombre de choses.
14:00 Et encore, là c'est compliqué, mais même, il y a des choses plus compliquées.
14:04 Aujourd'hui tu te dis "je vais changer mon centre vide, je vais refaire des rues piéton".
14:08 Tu peux le faire, mais sur le reste, sur ce qui compte,
14:12 sur comment tu intègres mieux les gens,
14:15 comment tu fais que les écoles marchent mieux,
14:18 mais pourquoi tu ne te jettes pas là-dessus ?
14:21 Parce que ça c'est 10 ans, 15 ans.
14:23 – Pardon, entre temps, tu as une, deux élections, et les gens y veulent bien.
14:26 – J'ai deux, trois questions à vous poser sur ces émeutes.
14:30 D'abord, l'exemple de l'arbre, ça m'intéressait, ça me revient à ce que vous disiez pendant la période.
14:35 – Non mais c'est là où, quand on parle de centralisation et de responsabilisation,
14:40 notamment des maires, aujourd'hui, lorsque vous avez besoin de couper des arbres,
14:46 alors c'est des alignements d'arbres, je précise,
14:48 pour un projet d'aménagement, refaire une voirie,
14:51 aujourd'hui on demande des pistes cyclables, on est obligé parfois d'élargir les voiries,
14:54 et donc de couper un certain nombre d'arbres pour faire les pistes cyclables et autres.
14:57 Maintenant, vous ne pourrez plus prendre la décision en tant que maire,
15:00 il va falloir que tout soit validé par le préfet de département.
15:03 Voilà où on en est aujourd'hui.
15:05 – Et hier, le chef de l'État, puisque vous êtes proche de sa majorité,
15:09 c'est amusant, je suis d'accord avec tout ce que vous dites, vous avez compris,
15:12 il a expliqué qu'il fallait nous redonner du pouvoir,
15:15 qu'il fallait décentraliser, qu'on décide d'un peu plus de choses.
15:18 – Je veux dire, nous verrons, nous verrons, nous verrons,
15:21 nous verrons, moi, le concret.
15:23 – C'est un peu contradictoire là encore, parce que c'est de mettre en cohérence
15:26 un petit peu ce qu'il faudrait faire et ce qu'on dit, deux exemples très concrets.
15:29 – Il faut surtout faire ce qu'on dit, c'est ça.
15:31 – Par exemple, on dit qu'il faut au moins artificialiser les sols, etc.,
15:34 ce qui est un objectif, et la sobriété frontière, qui est louable en soi.
15:37 Et on dit que ça va être au niveau des régions, que le schéma régional d'aménagement
15:41 qui contraint comment on aménage au niveau d'une collectivité, se fait.
15:45 Donc c'est nouveau, c'est-à-dire qu'au niveau de la région,
15:48 on va un petit peu encadrer la politique urbaine du maire.
15:50 Donc à la fois, on dit, dans la même semaine, il faut donner plus de pouvoir au maire,
15:53 et au même moment, on dit, la contrainte urbaine, c'est la région qui va la décider.
15:57 Donc ce que je veux dire par là, c'est qu'on est dans un pays où on dit,
16:00 oui, les gens demandent tout à l'État.
16:02 Oui, mais parce qu'ils ne peuvent pas demander grand-chose à leur élu local,
16:05 c'est-à-dire, à part qu'il soit à portée de baffe, l'élu local, il peut faire deux-trois trucs.
16:09 - Les concitoyens ne savent pas. - Non, ils ne savent pas.
16:11 - Ils ne savent pas tout ça. Ils ne savent pas qui a les compétences.
16:14 - Ils ne comprennent rien du tout. - Et on les comprend ailleurs.
16:17 - Et du coup, à quoi ça sert une agglomération ?
16:19 - Mais non, mais personne ne sait. Il n'y a que les élus qui savent.
16:22 - C'est vrai. - Les élus font la confusion.
16:25 - Sauf que quand les poubelles, elles ne sont pas ramassées...
16:27 - C'est le maire qu'on vient de voir. - C'est le maire qu'on vient de voir.
16:29 - Le mec, si tu lui dis... Alors moi, c'est le maire.
16:31 - Oui, c'est ça. - Mais quand c'est...
16:33 - Non, mais le mec, il croit que tu te défonces, tu sais.
16:36 - Bien sûr. - Tu lui dis ça.
16:37 - Les transports en commun, il vient te dire
16:39 "Mais pourquoi les bus, ils sont passés par là, ils sont en retard et tout ?"
16:42 Tu lui réponds "C'est la gauche". D'abord, il ne sait pas ce que c'est la gauche.
16:45 Et il s'en contrefous. Le seul mec à qui, avec qui il peut s'engueuler, c'est vous.
16:50 - Une des réponses à ce que nous vivons,
16:53 parce que le monde est devenu plus compliqué,
16:56 parce que les défis nécessitent d'être plus réactifs,
16:59 c'est la décentralisation.
17:00 Or, moi, depuis le début des années, j'ai entendu personne parler de ça.
17:03 - C'est vrai. - À part rappeler des propositions
17:05 qui sont les mêmes propositions que ce qu'on entend par le PME.
17:07 - C'est pour ça qu'on en parle ce matin, ça me fait plaisir,
17:09 parce que moi, je suis un fervent défenseur de la décentralisation.
17:12 - Ce que disait M. Ménard tout à l'heure sur...
17:14 - Il va nous quitter, Robert. - Oui, mais c'est très important.
17:16 Ce qu'il disait sur le logement. - Oui.
17:18 - Aujourd'hui, il y a des dotations globales de fonctionnement,
17:20 c'est-à-dire qu'on donne de l'argent à des collectivités qui l'aurait dû.
17:23 Pourquoi on donne de l'argent de la solidarité nationale,
17:27 des impôts à des collectivités qui disent
17:29 « Moi, je ne veux pas les ennuyer.
17:31 Moi, je ne veux pas construire de logements sociaux,
17:33 je ne veux pas construire d'écoles, j'ai ce qu'il me faut.
17:35 J'ai des retraités, compte des sous, ils sont très bien. »
17:38 Dans ce cas-là, on lui enlève de sa dotation.
17:40 Et les collectivités qui construisent, qui font des écoles,
17:43 qui font des équipements, on leur donne l'argent.
17:45 Et on passe des contrats locaux.
17:47 - Moi, je vais m'aller plus loin. - Ça va être moins consensuel
17:49 quand vous allez dire ça au maire.
17:51 - Mais je vais aller plus loin. - Ah oui.
17:53 - Je ne vois pas pourquoi les collectivités...
17:55 - Vous voulez continuer. - Non, mais Arnaud, on continue.
17:57 - ... qui n'acceptent pas ou qui ne sont pas en règle
18:00 vis-à-vis du pourcentage de logements sociaux dans leurs communes
18:03 et qui préfèrent payer des amendes que d'avoir ces fameux seuils de 25%,
18:06 pourquoi ces villes bénéficient, je dirais, de la rénovation urbaine
18:10 et de l'argent de l'État et notamment de l'ANRU
18:12 dans le cadre de la rénovation... - D'autant qu'on a assoupli la loi SRU.
18:15 - Voilà. Donc, il faut que ça aie du donnant-donnant.
18:17 - Bon. On va poursuivre ce débat.
18:19 Nous restons tous les deux, mais avec des auditeurs qui sont là.
18:22 Nous restons tous les trois, pardon.
18:24 Des auditeurs qui sont là, Mohamed et Richard notamment,
18:27 qui ont envie d'intervenir. 0826-300-300.
18:30 J'aime bien ce débat parce qu'il est constructif,
18:33 parce qu'on essaie de réfléchir, on essaie d'avancer des solutions,
18:37 on souligne ce qui ne va pas, on n'est pas là à s'invectiver.
18:41 Pour s'invectiver, on est là pour essayer de faire avancer les choses.
18:44 Mohamed, Richard, dans un instant, Sud Radio, 11h27.
18:47 - Je vous réponds. - Il est 11h30.
18:50 C'était lundi soir, Emmanuel Macron...
18:53 a visité, visite surprise, un commissariat.
18:57 Il a rencontré des policiers de la BAC, il échangeait avec des policiers de la BAC.
19:00 C'est le Parisien qui raconte, qu'a dit le président de la République ?
19:04 "Il faudrait qu'à la première infraction, on arrive à sanctionner
19:07 financièrement et facilement les familles."
19:10 Propos donc rapporté par le Parisien.
19:13 "Sanctionner financièrement et facilement les familles."
19:18 C'est un propos, c'est facile de dire ça, non ?
19:21 - Oui, c'est facile de dire ça. Je connais le contexte.
19:24 Mais bon, vous savez, je ne me rappelle plus l'auteur de la citation qui disait
19:29 "L'important, ce n'est pas tant la dureté de la peine que sa certitude."
19:34 Donc l'important, c'est qu'il y ait une peine.
19:37 Après, que ce soit une sanction financière, que ce soit des travaux d'intérêt généraux, etc.
19:42 - L'important, c'est la peine pour montrer une autorité.
19:46 - Tout à fait. La sanction financière, pour montrer une autorité,
19:49 c'est qu'elle serve d'exemple, y compris pour ceux qui regardent le sanctionner.
19:53 Le problème que l'on a, c'est qu'il n'y a pas de certitude de la peine, justement.
19:58 Pas tant sa dureté ou pas. C'est qu'on se dit "elle ne sera pas appliquée".
20:02 Donc plutôt que d'avoir un concours lépine à chaque émeute de la mesure
20:08 qui fera qu'on montrera qu'on est le plus dur, etc.
20:11 Regardons ce qui existe. Ce qui existe, c'est que par exemple, l'expulsion, etc. ça existe.
20:15 Ce qui existe aussi, c'est les sanctions financières.
20:18 On peut aller jusqu'à 30 000 euros en termes de responsabilité parentale.
20:21 C'est dans la loi. 30 000 euros, ça fait quand même des années,
20:24 quelques dizaines d'années d'allocations familiales.
20:27 Les allocations familiales, ça dépend des cas.
20:29 Quand vous avez une famille monoparentale, que la maman travaille à temps partiel,
20:32 qu'elle a trois gamins, qu'il y en a un qui fait n'importe quoi,
20:35 on sanctionne peut-être l'ensemble de la famille.
20:37 Et vous avez des gens qui se battent.
20:39 Vous avez une grande majorité de parents qui sont démissionnaires.
20:42 Mais vous avez aussi des femmes seules, monoparentales, 25% de femmes,
20:45 qui se battent, qui sont face à des dragons, des gremlins, comme on dit.
20:49 Vous avez des sauvageons, comme disait un ancien ministre de l'Intérieur.
20:52 Même les parents n'en peuvent plus.
20:54 Ils vous parlent de leurs enfants avec les larmes aux yeux.
20:56 Il y en a qui font le maximum, il y en a qui ne peuvent pas.
20:59 Et donc, vous avez par exemple une mesure très intéressante.
21:01 Vous avez parlé tout à l'heure des mères.
21:03 C'est l'ancien maire de Rieux-la-Pape qui avait mis en place quelque chose qui est très bien.
21:07 Très, très, très bien. Il avait dit quoi ?
21:09 Il avait dit "on va conditionner les aides sociales qui dépendent de la collectivité,
21:13 c'est sérieux, etc. au fait que lorsqu'un gamin fait des conneries,
21:17 les parents acceptent d'être accompagnés.
21:19 S'ils n'acceptent pas d'être accompagnés, nous on coupe les aides au niveau local.
21:23 On pourrait peut-être faire ça aussi avec les allocations familiales.
21:26 - Généralisé.
21:27 - Parce que vous avez...
21:28 - Pardon Robinet, vous allez nous raconter ce que vous avez engagé à Reims.
21:30 - Oui, c'est ce qui existe. Par exemple, on met en place l'accompagnement autour de la parentalité.
21:34 Et les personnes viennent parce qu'elles savent que si elles ne vont pas...
21:39 - C'est quoi l'accompagnement autour de la parentalité ?
21:41 - C'est comment ? C'est très simple.
21:43 - Concrètement.
21:44 - Respecter... Enfin voilà, votre enfant doit aller à l'école,
21:46 lutter contre l'absentéisme scolaire, accompagnement d'une assistante sociale pour des difficultés.
21:50 - C'est-à-dire qu'un parent qui se sent en difficulté,
21:53 parce que son enfant ne se comporte pas correctement,
21:57 peut consulter, enfin être aidé, être accompagné.
22:00 - Être accompagné par... Et on a ouvert jeudi soir à quelques heures des émeutes
22:04 dans un quartier de notre ville, un centre de parentalité avec des associations, etc.
22:09 Et de nombreuses familles étaient là, étaient heureuses d'avoir à disposition cet outil qui pourra les accompagner.
22:14 - Ça permet de détecter.
22:15 - Ça permet surtout de détecter.
22:17 Mais derrière le sujet, bien sûr qu'on peut tout imaginer,
22:22 la suppression des allocations familiales et les conséquences que ça peut avoir pour la fratrie et pour la famille en son entièreté,
22:28 la question de la suspension des allocations versées par les CCAS,
22:33 sur ce quoi nous travaillons à Reims pour responsabiliser bien évidemment les familles,
22:38 mais il y a le sujet également de l'absentéisme scolaire qui est un indice.
22:43 - Moi je fais des rappels à l'ordre à Reims.
22:45 J'invite les enfants, j'invite, je convoque les enfants et les familles dans la salle du conseil municipal,
22:50 je suis entouré d'un policier municipal, d'un représentant de la justice,
22:54 et nous les convoquons.
22:56 Je suis effaré, c'est une convocation officielle,
23:00 c'est une famille sur deux qui se déplace.
23:03 - Souvent les mères et pas les pères.
23:05 - Souvent les mères et pas les pères.
23:07 Et derrière au bout de deux convocations non acceptées, c'est directement chez le procureur.
23:14 Donc il y a des choses qui existent, mais il faut encore aller beaucoup plus loin.
23:17 - Là il y a un vrai chantier, c'est-à-dire l'obligation à l'accompagnement parental,
23:21 c'est une mesure de salubrité publique.
23:24 - Ça c'est intéressant, obligation à l'accompagnement parental.
23:26 - Attendez, on parle du réel, le réel c'est quoi ?
23:29 Vous allez avoir une maman qui a eu son premier gamin à 16, 17, 18 ans,
23:34 le papa qui est parti, il n'y a personne, elle-même elle n'a pas fini son éducation,
23:39 le premier gamin, le deuxième gamin avec un autre papa.
23:43 Je ne fais pas de jugement moral, mais c'est de ces gamins-là dont on parle.
23:46 Donc vous allez sanctionner, vous allez mettre la prison, vous allez faire quoi ?
23:50 Vous n'allez pas régler le problème ?
23:52 - Non mais j'ai eu cette discussion hier.
23:54 Pourquoi hier je n'étais pas à l'Elysée ?
23:57 Pourquoi ? Parce que je déjeunais dans une école.
24:00 Chaque mois je déjeune dans une école de la ville.
24:02 - Non, non, ça dépend.
24:04 - Non, non, mais c'est intéressant.
24:05 Avec les représentants des parents d'élèves, avec directeur, directrice,
24:09 et l'ensemble des services, etc.
24:11 Et quand on parle de responsabilité parentale,
24:14 hier dans l'école où j'étais, 30% des enfants étaient absents.
24:19 L'école est obligatoire.
24:21 - Encore obligatoire.
24:22 - Encore obligatoire.
24:23 - Même début juillet.
24:24 - Nous sommes au 1er juillet, les parents ne mettent plus leurs enfants à l'école,
24:28 et on ne sait pas où sont les enfants.
24:29 Ils ne sont pas tous partis en vacances, et on ne sait pas où sont les enfants.
24:32 - Surtout dans ces quartiers.
24:33 - Et donc c'est ce que j'ai dit au directeur et à la directrice de l'école,
24:35 enfin maternelle et élémentaire, j'ai dit "mais derrière, c'est à vous aussi
24:38 de jouer à voir votre rôle, de détecter, d'informer les services de l'éducation nationale,
24:44 mais également nous-mêmes, pour qu'on puisse aller chercher les parents,
24:46 parce que là c'est inacceptable que les enfants ne soient pas à l'école une semaine avant la fin du mois".
24:50 - Bien, alors, nos auditeurs, séquence auditeur,
24:53 Mohamed est à Perpignan.
24:55 Bonjour Mohamed.
24:56 - Bonjour M. Bourdin, bonjour à vos invités et aux auditeurs.
25:00 - Qu'est-ce que vous voulez dire ? Couper les allocations vers l'Arien,
25:03 vous avez peut-être d'autres solutions ?
25:05 - Peut-être que les sanctions financières, je pense que ça peut porter préjudice à toute une famille,
25:14 peut-être que je pense que les délinquances, ça vaut le coup de les faire payer par les travaux obligatoires,
25:20 moi je pense à autre chose, M. Ménard a parlé du quartier de la Deveze,
25:26 le quartier de la Deveze, mes souvenirs des années 70, où il y avait la grande équipe de Deveziers,
25:32 les gens nous disaient "attention, la Deveze c'est un quartier très dangereux, ça remonte à très loin".
25:40 Mais je pense que ce qui est intéressant de voir, c'est au niveau de villes au-dessus de 100, 150 000 habitants,
25:47 l'interdiction des permis de construire, permettre la rénovation...
25:52 - Je comprends pas très bien Mohamed, travailler sur les villes, mais c'est ce qui se passe !
25:59 - Plus le permis de construire sur les grandes villes, pour éviter d'avoir des quartiers...
26:07 - Oui, je compris, pour éviter d'avoir des concentrations de population.
26:12 - Mohamed a entièrement raison, je prends l'exemple de la ville de Reims,
26:17 je vous ai dit 45% de logements sociaux, dans le cadre de la rénovation urbaine,
26:20 normalement c'est un logement détruit, un logement reconstruit.
26:24 Nous avons une dérogation comme Saint-Denis d'ailleurs,
26:27 c'est-à-dire qu'à Reims, je détruis 1800 logements sociaux, et je ne les reconstruis pas.
26:32 - Par rant ? - Parce que l'objectif, dans le cadre de la rénovation urbaine...
26:35 - Vous ne les reconstruisez pas ? - Non, l'objectif c'est de dédensifier.
26:39 Et pendant des années, on a densifié nos quartiers, construction sur construction,
26:43 donc on a rajouté les problèmes aux problèmes, et donc on dédensifie.
26:46 Mais encore une fois, le maire ne peut pas prendre la décision seul.
26:49 Si j'avais pu la dérogation des services de l'État de l'Anru, je n'aurais pas pu le faire.
26:53 - Le maire ne peut pas décider seul ? - Mais non, dans le cadre de la rénovation urbaine,
26:55 il y a une règle, c'est un logement détruit.
26:58 - Quand j'étais parlementaire, et même la loi n'est pas appliquée,
27:00 puisque moi quand j'étais parlementaire, j'étais rapporteur général de la loi Egalité et Citoyenneté,
27:04 et j'avais porté un dispositif qui avait valu que mes copains de gauche à l'époque,
27:07 qui avaient été assez critiques à mon égard, j'avais dit
27:10 "il faut qu'on interdise de rajouter le dernier décile, c'est-à-dire les 10% les plus pauvres,
27:15 dans les quartiers où il y a déjà 25% de plus pauvres".
27:18 C'est-à-dire qu'on ne pouvait pas appauvrir des quartiers déjà très pauvres.
27:21 Et en fait, ça a été voté, mais on n'arrive pas à l'appliquer.
27:24 - Richard, État Toulouse, bonjour Richard. - Oui, bonjour à vous.
27:28 - Bonjour Richard, qu'est-ce que vous vouliez dire de votre côté ? Allez.
27:31 - Ah ben, j'avais écouté Robert Ménard, il est parti là.
27:34 Et en fait, Robert Ménard nous avait précisé lors d'une émission
27:37 qu'il aurait bien donné une gifle à un gamin qui l'avait reçue,
27:40 parce qu'en fait, il pensait que c'était la meilleure des solutions.
27:44 Et ma question, elle est simple.
27:46 Voici d'abord pour la partie des allocations,
27:49 moi je pense que c'est une petite mesure malgré tout par rapport au dommage que peuvent faire certains jeunes.
27:54 Je ne suis pas sûr que ce soit la bonne solution.
27:56 Moi je pense qu'il faut surtout responsabiliser les gens qui peuvent avoir une emprise encore sur ces jeunes,
28:00 si c'est possible, c'est les pères.
28:02 Et les pères biologiques, ils doivent rester responsables envers et contre tout,
28:05 et aujourd'hui on a une forme de laxisme à ce niveau-là.
28:07 - C'est ce qu'on parlait de l'obligation parentale.
28:11 - Tout à fait, ouais.
28:12 Mais par contre, moi je constate aujourd'hui une chose,
28:15 je pense que les personnes qui sont autour de vous ont fait des mariages, beaucoup,
28:18 et on rappelle lors des mariages que les punitions corporelles sont interdites.
28:22 Et je trouve que c'est une grande idiotie, parce que les petites punitions évitent les grandes punitions.
28:28 Moi je pense que très tôt, recevoir un petit coup de gol, ça remet dans le droit chemin,
28:34 et on sait dire non avant de savoir parler.
28:36 - Oui mais Richard...
28:37 - Je crois qu'aujourd'hui on est dans l'erreur.
28:39 - Oui mais Richard, bien souvent malheureusement ça dresse à des familles décomposées.
28:44 - Occupons-nous des prochaines, celles-ci elles sont perdues.
28:48 Je pense qu'il faut admettre ça.
28:51 Il faut s'occuper des prochaines et aller à Singapour,
28:54 vous pouvez vous promener dans la rue sans aucun problème,
28:57 il y a une raison à ça, c'est l'application de la loi,
29:01 qui s'applique aux adultes, je ne demande pas ça,
29:03 mais pour les enfants vous avez des petites gols qui permettent aux parents de corriger leurs enfants
29:07 et de les mettre dans le droit chemin.
29:09 Un gamin, il n'a peur que de son père.
29:12 - Oui Richard a raison, en fait c'est nouveau dans les articles du Code civil,
29:17 que droit et devoir des futurs époux,
29:19 depuis un an, un an et demi, il y a cette phrase d'autorité parentale,
29:22 c'est-à-dire sans violence physique ou psychologique.
29:25 C'est vrai que c'est un niqué,
29:27 mais la solution n'est pas de dire aux parents
29:29 "vous avez carte blanche pour t'aider à vos enfants".
29:32 - Attendez, attendez, quand même,
29:34 à Onneset-sous-Bois, vous connaissez bien Onneset-sous-Bois,
29:37 Araziama dit, les femmes des 3000,
29:40 les femmes des 3000, les 3000 c'est grande cité,
29:43 les femmes des 3000 ont plusieurs associations.
29:46 Et c'est très amusant, parce que je vais vous dire ce que raconte,
29:50 j'ai lu ça, je ne sais plus dans quel journal, je crois que c'est dans Le Point,
29:53 Bineta, c'est son prénom,
29:56 habite les 3000 et a créé une association
30:00 qui s'appelle, alors attendez, je vais trouver ça,
30:04 Bineta, ça s'appelle La Calbasse son association.
30:08 Elle a travaillé toute sa vie auprès d'enfants en souffrance,
30:11 vous connaissez cette association La Calbasse.
30:13 Elle se bat contre des jugements définitifs,
30:16 beaucoup de femmes se lèvent à 4h du matin, je vous dis ce qu'elle dit,
30:19 pour aller travailler sur la plateforme de Roissy au Surparis.
30:21 Après la coupure, elles reprennent à 16h.
30:23 Qui va éduquer les enfants si ce n'est pas la rue ?
30:25 Si elles ne travaillent pas, qui va payer le loyer ?
30:28 Bon, alors qu'est-ce qu'elle dit ?
30:30 Le souci, c'est le papa, ils s'en foutent ou ils sont au travail.
30:34 Ils s'en foutent ou ils sont au travail.
30:36 Ils n'ont pas pris part à toutes nos manifestations
30:40 pour essayer de ramener le calme dans le quartier.
30:42 Ils nous filmaient simplement.
30:44 Simplement, ils nous filmaient.
30:46 Dans la culture africaine, l'éducation est l'affaire des mamans.
30:49 Et quand l'enfant est délinquant, c'est toujours leur faute.
30:52 Ça veut dire qu'aussi, dans certains quartiers,
30:54 la population africaine a pris le pas sur la population mabriguée.
30:57 - Et en même temps, vous avez un dicton africain
31:02 qui dit qu'il faut tout un village pour élever un enfant.
31:05 - Alors, attendez, attendez, attendez.
31:10 Aïssa Tou, elle a aussi une autre association.
31:15 Elle a 4 enfants, 7-13 ans.
31:18 Ils foutent un suivi de leur fréquentation, de la scolarité,
31:21 surtout quand ils rentrent au collège.
31:22 C'est là que tout se complique.
31:24 Et elle a employé la méthode à l'africaine.
31:26 Juste une fessée pour les cadrer.
31:28 Oui, mais Binetta, qui est-ce ?
31:30 Il y a la fessée éducative et la fessée maltraitante.
31:34 Éduquer, ce n'est pas frapper.
31:36 Ce qui manque dans notre milieu, c'est la communication avec eux.
31:39 Ces châtiments, évidemment, font débat entre elles.
31:42 Quand un enfant reçoit une gifle,
31:45 dit une autre élue de ces associations,
31:47 on parle de maltraitance.
31:48 Les parents sont convoqués, des signalements sont faits,
31:50 ne comprennent pas le message, ils abandonnent la partie.
31:53 - Non mais...
31:54 - Oui, mais...
31:55 - Elle a très bien défini...
31:57 - Elle a tout dit, elle a tout dit.
32:00 - Elle a tout dit et...
32:01 - Je pense que les parlementaires ont d'autres choses à faire...
32:05 - Que de s'occuper de la fessée.
32:06 - Oui, que de s'occuper de savoir si un parent va donner une fessée
32:08 tous les 2 ans ou 3 ans ou sur un acte grave.
32:10 - Oui, je suis d'accord.
32:11 - Évidemment, il ne faut pas...
32:12 Enfin, on a quand même beaucoup d'autres sujets à régler et à gérer.
32:16 - Vous êtes d'accord, Richard ?
32:18 - Ma grand-mère, qui est comédienne, elle vendait des martinets.
32:20 - Je suis d'accord.
32:21 - Et alors, j'ai reçu un peu de martinets, ça ne m'a pas...
32:23 - Moi aussi, j'en ai reçu.
32:24 - J'en ai reçu des coups de martinet.
32:25 - Bah oui.
32:27 - Je suis tout à fait d'accord pour dire
32:30 qu'on doit enlever cette loi, c'est les rates,
32:33 et permettre aux parents de corriger leurs enfants sans les frapper.
32:36 - Alors attention, il faut des limites, évidemment.
32:38 - Il y a des limites.
32:39 - Mais des limites...
32:40 - Vous n'êtes pas non plus à l'état d'autoriser les parents
32:41 à dire aux parents "vous êtes obligés de frapper votre enfant".
32:44 - Mais par contre, c'est une illusion, moi j'ai grandi comme ça,
32:47 on faisait des bêtises, on savait que la seule crâne qu'on avait,
32:50 c'était le jugement du père et l'application de la peine.
32:53 - Après, vous avez, si je peux me permettre,
32:56 la majorité des grands gangsters et grands voyous
32:58 qui ont été des enfants battus.
33:00 - Oui, oui.
33:01 - Non mais entre enfants battus et recevoir...
33:04 - Rien à voir.
33:05 - Bon, Richard, merci, vous avez réussi.
33:07 Richard est un génie, il a réussi.
33:09 - C'est sa vie, bon, oui.
33:11 - Non mais ce que je veux dire, ça me fait penser à la polémique
33:13 suite au propos du préfet entre une vie avec une claque et au lit.
33:17 - Préfet de l'héros.
33:18 - Mais quand j'ai vu les réactions de certains politiques,
33:22 on se dit "mais dans quel pays on vit ?"
33:24 - C'était pathétique de faire un signalement à la fin du 40,
33:26 il n'y a pas d'autres affaires.
33:27 - Il y a un moment où on vit dans quelle vie ?
33:29 - Vu la situation.
33:30 C'est-à-dire que les gens dans la rue, ils disent "mais oui,
33:31 ils ne sont pas sérieux".
33:32 - Qu'est-ce que vous avez engagé sur les expulsions ?
33:35 - Alors, racontez-nous, parce que c'est intéressant,
33:38 vous travaillez, vous avez mis en place une cellule
33:42 de veille tranquillité résidentielle.
33:44 - Avec la ville de Reims et la présidente de la commune de Grand Reims,
33:49 Catherine Vautrin, donc nous travaillons main dans la main,
33:51 et nous avons mis en place, il y a maintenant à peu près deux ans,
33:54 une cellule de tranquillité résidentielle.
33:56 Chaque mois, nous réunissons autour de la table
33:58 les bailleurs sociaux, le procureur, le sous-préfet,
34:01 le DDSP, le directeur de la sécurité départementale,
34:04 donc le commissaire, le directeur de la police municipale,
34:08 et nous faisons le relevé de toutes les incivilités
34:11 ou les remontées de terrain que nous avons des habitants.
34:14 Et nous faisons un travail chirurgical, adresse par adresse,
34:17 et nous amenons des solutions que nous amène la BDM.
34:20 - Dans un haut d'immeuble, par exemple, il y a dégradation,
34:23 ou installation d'un trafic, paf !
34:25 - Excellent.
34:26 - On intervient.
34:27 Mais ça ne suffit pas.
34:29 Et donc nous avons voulu aller plus loin.
34:32 Parce que moi je ne peux plus entendre chaque semaine,
34:35 soit sur mes visites de terrain ou dans mon bureau à l'hôtel de ville,
34:38 des gens qui viennent et qui me disent "Monsieur le maire,
34:40 aidez-nous à déménager, on n'en peut plus parce que telle famille
34:43 nous pourrit la vie ou les enfants, trafic d'envie, etc."
34:46 Et donc nous appliquons une loi de 1989, votée par la gauche, je le précise,
34:53 qui peut nous permettre de pouvoir expulser,
34:58 au moins de mettre en place des ruptures de beaux.
35:01 - Pour les facilités.
35:02 - Voilà, pour les facilités.
35:03 Quand une famille dégrade la vie dans un secteur ou dans un quartier.
35:10 Donc nous avons voté au Conseil municipal la semaine dernière
35:13 et au Conseil communautaire également jeudi dernier,
35:15 cette convention que nous signons demain.
35:18 Alors je dirais qu'on a été rattrapé par la réalité,
35:20 parce que nous avions un peu anticipé et travaillé sur le sujet bien avant.
35:23 Et donc demain je signe avec Catherine Vautrin, le procureur de la République,
35:27 le DDSP et le sous-préfet cette convention.
35:32 Et on va assermenter également des références sécurité pour chaque bailleur,
35:37 ce qui permettra d'être plus réactif, notamment dans la prise en compte
35:40 de toutes ces dégradations, et à partir de là de faciliter les ruptures de beaux
35:45 pour les familles qui...
35:46 - Dans ce que vient de dire Arnaud Robinet, on a là le sillon qui peut dessiner
35:52 un début de solution nouvelle et qui ne soit pas une redite de la scène d'estrade,
35:57 le jeu d'estrade qu'on a périodiquement.
35:59 C'est décentralisation de l'autorité, cadre clair, simple,
36:06 avec pas de droit sans devoir au niveau national,
36:10 et la gradation dans l'accompagnement de la responsabilité.
36:13 Vous venez ici, bon, ça ne va pas le gamin,
36:16 est-ce que vous êtes prêt à être accompagné pendant un an ?
36:18 Donc ça veut dire tout le dispositif d'accompagnement,
36:19 il ne faut pas que ça soit que les fonctionnaires,
36:21 il faut voir les associations, l'éducation...
36:23 Ok, on accompagne.
36:24 Deux, on voit qu'il y a des problèmes psychiatriques,
36:26 peut-être que les parents...
36:27 Donc l'accompagnement médical.
36:29 Trois, on sort le gamin de la famille.
36:31 On sort le gamin de la famille, ça existe.
36:33 On le sort, on l'isole, on essaie de le sauver.
36:35 - Et le sortir du quartier, malheureusement, parfois, ce n'est pas toujours respecté.
36:38 - Alors, on va poursuivre, 11h48, à tout de suite.
36:41 - Jean-Jacques Bourdin.
36:42 - Il est 11h51, allez, 11h51, quelques minutes encore,
36:46 vous esquissez quelques solutions pour essayer de...
36:50 Alors, je vais revenir sur évidemment ces émeutes,
36:54 j'ai des questions à vous poser.
36:56 Est-ce, parce que vous êtes observateur de terrain,
37:00 donc vous connaissez bien le terrain,
37:03 était-ce de la délinquance avant tout ?
37:05 Y avait-il des revendications communautaires ?
37:08 Ou était-ce simplement une défiance à l'autorité de l'État ?
37:12 - Il n'y avait pas de revendications particulières ?
37:15 - Non, ni communautaires, ni autres.
37:18 Aucune revendication, c'est ce qui m'a marqué.
37:21 - Et le prétexte de la mort de Nahel,
37:26 je veux dire, on ne peut pas le comprendre, il n'y avait aucun lien.
37:29 C'était vraiment une défiance vis-à-vis de l'autorité,
37:31 et dégradée pour dégradée.
37:33 Et moi, ce qui m'a le plus choqué, je vais vous dire,
37:35 malheureusement, l'année dernière, le 8 juillet vendredi,
37:37 les forces de l'ordre ont été dépassées, parce qu'on ne s'attendait pas ça à Reims.
37:40 Et donc, je visualisais, grâce à la vidéoprotection,
37:42 qui a d'ailleurs montré toute son utilité,
37:44 ce qui passait sur le secteur, et l'intervention des forces de l'ordre.
37:47 Mais quand je voyais des mamans, à 2h du matin,
37:51 rentrer tranquillement chez elles,
37:53 avec les sacs ou les caddies du commerce qui devaient être saccagés,
37:58 je me dis, il y a quand même un sujet.
38:00 C'est-à-dire qu'on avait les enfants qui dégradaient et qui saccageaient,
38:04 et les mamans derrière qui venaient piller et qui rentraient.
38:06 Donc là, on a quand même...
38:08 J'ai l'impression de vivre dans un autre monde, franchement, dans un autre monde.
38:12 Et donc là, ce qui est intéressant, sociologiquement,
38:15 mais par rapport aux solutions que nous devons apporter,
38:18 c'est que, bon, moyenne d'âge, 17 ans.
38:20 Donc ça va de 12 ans à...
38:22 Mais c'est le fait également que 60-70% des interpellés
38:27 sont inconnus du service de police.
38:29 Et je me suis dit, tous ces jeunes qui participent
38:32 à ces pillages, à ces dégradations,
38:34 ce sont des jeunes que moi je rencontre lorsque je vais à l'école,
38:38 quand je vais dans les collèges,
38:39 pour présenter ce que l'institution de l'hôtel de vie de la mairie,
38:42 lorsque je fais les distributions de dictionnaires, etc.
38:44 Donc ce sont des jeunes avec qui on est en contact,
38:46 et qui là sont partis dans un pétain de violence.
38:48 - L'expression, bien qu'elle soit un petit peu en décalage
38:53 avec la dureté et le drame de la situation de Grimlins,
38:57 c'est-à-dire "c'est tout mignon la journée et des monstres la nuit",
39:00 et ça, c'est très important.
39:03 Parce qu'il y a aussi une dimension psychiatrique,
39:07 quasi de l'ordre de l'anthropologie,
39:11 par rapport au fait qu'aujourd'hui,
39:13 politique, police, etc.,
39:15 citoyens, on a l'impression qu'il y a un monde parallèle.
39:18 Ce monde parallèle, nourri de situations sociales particulières,
39:21 d'une désagrégation de la notion morale, de responsabilité,
39:24 dans la famille et vis-à-vis de la société,
39:27 il faut l'analyser, savoir d'où elle vient.
39:28 L'instruction suivie, qu'elle n'existe plus.
39:30 Et dans un deuxième temps, vous avez aussi quelque chose
39:33 qui est quand même important.
39:35 Moi je ne dirais pas que c'est la faute des jeux vidéo,
39:36 parce que les jeux vidéo, sur la planète entière,
39:38 les gens jouent aux jeux vidéo.
39:39 Et on n'a pas des émeutes sur la planète entière.
39:41 Par contre, on a des gamins qui passent 4-5 heures
39:46 dans un monde parallèle,
39:48 qui est numérique, à travers un écran.
39:51 Et ça, je crois que c'est aussi un petit peu un sujet,
39:54 je ne dis pas que c'est le sujet,
39:56 mais que l'école, on ne s'en occupe pas,
39:58 que du point de vue sanitaire-social, on ne s'en occupe pas.
40:00 Est-ce que vous, en tant que parent,
40:02 vous diriez qu'il n'y a pas un dispositif à mettre en place
40:05 lorsque votre gamin passe 4-5 heures dans un endroit ?
40:07 Bon, 4-5 heures, vous avez des gamins
40:09 qui passent 4-5 heures aujourd'hui.
40:11 Je vous rappelle quand même que c'est une prise de conscience nécessaire,
40:13 parce qu'il y a moins de 10 ans,
40:15 les pouvoirs publics distribuaient des écrans gratuitement dans les écoles.
40:17 - Oui, c'est vrai.
40:19 - Il ne faut pas non plus jouer au plus malin, mais quand même.
40:21 - Vous savez, ça fait des années
40:23 qu'on se dit comment aller choper cette génération,
40:26 cette tranche d'âge, les 15-17.
40:28 Dans les quartiers, dans toute la ville,
40:31 si je prends l'exemple de Reims,
40:33 on a des activités, si je prends cet été,
40:35 140 activités gratuites, pendant tout l'été,
40:37 pour tous les jeunes de la ville.
40:39 Nous avons également, pendant la période scolaire,
40:43 après le péri-scolaire,
40:45 et à partir de 17h jusqu'à 19h,
40:47 des activités, des prises en charge dans les maisons de quartier,
40:49 des associations de coeur.
40:51 - Ce n'est pas une obligation.
40:53 - Mais nous le faisons. Mais on a cette tranche d'âge,
40:55 15-17, qu'on n'arrive pas véritablement à...
40:57 - Oui, à capter.
40:59 - À capter.
41:01 - Et à attirer. Et là, il y a une vraie question.
41:03 Donc, ça fait des années, moi, depuis que je suis maire,
41:05 depuis 2014, avec les animateurs,
41:07 avec les maisons de quartier, avec les associations,
41:09 on est en train d'essayer d'imaginer des choses
41:11 pour capter ces jeunes.
41:13 - J'ai vu une proposition à l'époque,
41:15 qui était la dotation d'entrepreneuriat,
41:17 c'est-à-dire considérer que pour chaque gamin,
41:19 on avait un moyen
41:21 financier, c'est-à-dire une allocation de départ,
41:23 et accompagné par des structures
41:25 à la fois publiques et associatives,
41:27 vous devez monter un projet.
41:29 Vous pouvez mettre votre dotation ensemble,
41:31 vous pouvez mettre à 7-8, vous mettez ensemble,
41:33 et vous montez soit une structure, soit un projet
41:35 d'éducation, mais quelque chose qui est
41:37 entreprenant, engageant...
41:39 - Ça fonctionne, et c'est ça, pour dire que
41:41 là, on parle de jeunes, mais c'est pas toute la jeunesse,
41:43 parce que nous avons aussi des jeunes de 15-17 ans
41:45 qui entreprennent, qui créent,
41:47 qui innovent, qui participent
41:49 à des dispositifs où, justement,
41:51 ils s'impliquent dans la vie de la cité, et
41:53 ils récoltent de l'argent pour ensuite faire un déplacement
41:55 partout, dans le jeu, etc.
41:57 - Je rappelle qu'essayer de trouver des solutions,
41:59 c'est garantir la sécurité pour tous,
42:01 je voudrais quand même le rappeler,
42:03 et notamment la sécurité pour les commerçants.
42:05 - Première déliberté. - Première déliberté, c'est la sécurité.
42:07 - Bien, merci messieurs.
42:09 - Merci à vous, merci. - C'est passionnant.
42:11 11h56, vous êtes sur Sud Radio,
42:13 nouvel invité,
42:15 dans un instant, juste après les infos de midi,
42:17 Stéphane Troussel, président du conseil départemental
42:19 de Seine-Saint-Denis. Merci.

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