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Aujourd’hui dans « Les 4 V », Télématin revient sur les questions qui font l’actualité avec Frédéric Valletoux, député Horizons de Seine-et-Marne.

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Transcription
00:00Bienvenue dans les KTV, Frédéric Valtout. Le nouveau Premier ministre s'appelle donc François Bayrou. Est-ce que c'était le meilleur choix ?
00:09Écoutez, le Président a pris le temps, ça on l'a vu, pour choisir celui sans doute dont il estimait qu'il avait les meilleures qualités pour, d'ailleurs, reprendre le mot qu'a employé François Bayrou hier,
00:19réconcilier, apaiser et stabiliser le fonctionnement des institutions, apaiser le débat politique, stabiliser le fonctionnement des institutions pour donner la légitimité
00:27à ce qui va se faire au niveau du gouvernement et permettre effectivement un travail législatif pour répondre aux urgences de la France et aussi stabiliser les politiques publiques.
00:37Ces premiers mots vous ont convaincus ?
00:39C'est les premiers mots, vous savez, on ne juge pas un Premier ministre sur ses premiers mots sur le perron, c'est surtout les premiers actes et la manière dont il va vouloir, avec méthode,
00:46en tout cas on le souhaite, construire cette feuille de route législative et son équipe gouvernementale qui vont donner la tonalité de ce que sont les prochains mois.
00:55C'était des premiers mots de Premier ministre. Il a rappelé Henri IV, alors quand on a été maire comme moi d'une ville historique, Fontainebleau, on est sensible aussi aux liens avec l'histoire.
01:04Qu'est-ce que vous attendez, vous, chérison, le parti d'Edouard Philippe ? Vous allez faire partie des forces politiques qui vont être consultées par le Premier ministre dans les jours à venir.
01:12Quelles sont, alors ce ne sont peut-être pas des lignes rouges, mais quelles sont vos exigences politiques ?
01:16Les exigences, je ne sais pas parce que depuis le début, nous, on ne met pas d'exigence justement pour appeler tout le monde à se réunir autour d'une table et puis discuter.
01:24Je pense que l'exigence première, ce serait une exigence de méthode, c'est-à-dire effectivement qu'on ne se précipite pas dans la composition de choix d'une équipe gouvernementale,
01:34mais qu'on fasse précéder ça par un vrai travail sur finalement quelle sera la feuille de route, quels sont les sujets que dans les prochains mois, François Bayrou avec son équipe gouvernementale
01:43va vouloir prendre à bras-le-corps la manière dont il veut répondre aux urgences de la France. On parle de la crise agricole, on parle de l'accès aux soins.
01:50Il y a plusieurs sujets sur lesquels...
01:52Il faut définir un pacte de gouvernement avant de définir une équipe.
01:54Oui, mais on ne l'a pas fait en 2022. Le horizon, Edouard Philippe l'avait plaidé dès la fin des législatives en juin 2022 en disant à Elisabeth Borne,
02:03on n'y arrivera pas à faire des majorités au cas par cas et texte par texte. Et on a bien vu que cette méthode-là ne nous emmenait pas très loin.
02:11On ne l'a pas fait avec Gabriel Attal, on ne l'a pas fait avec Michel Barnier et donc il serait temps que cette fois-ci on prenne le temps de définir une feuille de route
02:18et puis ensuite chacun se positionne. Le parti socialiste se positionnera, les républicains se positionneront,
02:24l'ensemble des forces politiques qui veulent participer ou soutenir se positionneront, mais en tous les cas sur une feuille de route claire.
02:30Ce sera même plus clair pour les Français.
02:32Il y aura des ministres au horizon dans ce gouvernement ?
02:34Écoutez, si jamais effectivement la feuille de route convient, pourquoi pas, oui.
02:37Pourquoi François Bayrou serait davantage en mesure de trouver une coalition plus stable que Michel Barnier ? Pourquoi il serait...
02:43Peut-être d'abord parce qu'il faut regarder ce qui s'est passé depuis 2022 et tirer les leçons de quelques erreurs et de méthodes qui ont pu être faites
02:51et notamment cette attention portée à construire cette feuille de route et puis ensuite parce que peut-être il porte ça aussi en lui depuis toujours.
02:59François Bayrou, on le connaît et depuis toujours et bien avant même l'arrivée d'Emmanuel Macron,
03:04il théorisait cette idée que les deux rives à l'époque, il appelait ça comme ça, la rive droite et la rive gauche du champ politique,
03:12pouvaient peut-être mieux travailler ensemble et que ce que Emmanuel Macron a ensuite appelé le dépassement,
03:18lui appelait à ce que les hommes et les femmes de bonne volonté qui ont un spectre républicain,
03:23qui partagent les mêmes valeurs républicaines puissent travailler mieux ensemble.
03:27La nomination de François Bayrou ne change rien au fait que le premier groupe politique en tant que parti,
03:32ça reste le Rassemblement National qui va vouloir rester en position d'arbitre.
03:36Comment François Bayrou peut-il faire pour ne pas se retrouver dans la même situation que Michel Barnier
03:40où le jour où Marine Le Pen décidera de baisser le pouce, il sera censuré ?
03:44Le jour où Marine Le Pen a décidé de mêler ses voix avec le nouveau Front populaire et notamment LFI
03:49sur un texte qui effectivement stigmatisait les positions du Rassemblement National.
03:53Donc le jour où Marine Le Pen a décidé de s'asseoir sur ses convictions et sur...
03:56Elle avait déjà voté des motions...
03:57Oui, qui étaient les siennes.
03:59Y compris des motions de gauche.
04:00Oui, qui étaient des motions de gauche mais qui étaient surtout des motions qui ne venaient pas l'insulter.
04:03Mais enfin bon bref, c'est surtout ça.
04:05Donc c'était un coup tactique de Marine Le Pen.
04:07Je crois que la force que devra devoir essayer de trouver François Bayrou,
04:12c'est la capacité à solidifier cet arc central et peut-être à travailler avec les socialistes
04:18pour que les socialistes passent non pas d'une opposition qui les conduit à voter la censure,
04:22mais un pacte soit de non-censure, soit de soutien sans participation.
04:25Enfin, il y a dans l'accompagnement du travail gouvernemental et législatif des prochains mois
04:30différentes nuances dans lesquelles les socialistes peuvent effectivement s'insérer.
04:34Il faut que les socialistes participent au gouvernement.
04:36Pour vous c'est souhaitable ?
04:37Mais ça dépendra de la feuille de route.
04:38Ça dépendra des discussions qui vont avoir lieu à partir d'aujourd'hui
04:41et de la manière dont effectivement François Bayrou envisage les choses.
04:44Mais sincèrement, et c'est pour ça que je reviens à ce que je disais tout à l'heure
04:47que chez Horizon on n'arrive pas avec des lignes rouges et des sacs de sable
04:50que l'on commence à poser dans les discussions pour se protéger.
04:53Mais on vient en disant qu'il faut que ça fonctionne.
04:55Il faut répondre aux urgences de la France et il faut surtout faire fonctionner l'État.
05:00Et c'est ça qui est important et stabiliser nos institutions, le travail législatif.
05:04Est-ce que François Bayrou, ça parle aux Français ?
05:06Ça fait très longtemps qu'il est engagé dans la vie politique.
05:08Emmanuel Macron, il avait promis d'incarner le renouveau.
05:11On verra ce que disait le premier sondage.
05:12Ce n'est pas forcément le cas avec ce nouveau Premier ministre.
05:14Écoutez, il faut aussi tenir compte de la situation politique.
05:17François Bayrou, c'est un homme expérimenté.
05:21Il est élu local depuis longtemps, maire depuis dix ans.
05:24Il faut faire confiance aux capacités des maires pour fédérer et trouver des majorités.
05:30C'est ça dont on a besoin aujourd'hui.
05:32Donc il a sur le papier les qualités.
05:34Après, entre l'aspiration au renouveau de 2017 et la gestion de la situation politique de 2024,
05:40il s'est passé des choses, il faut en tenir compte.
05:42On voit que visiblement, en tout cas c'est le récit qui nous en a été fait
05:44par les proches des deux hommes.
05:46François Bayrou a presque tordu le bras au président de la République
05:49pour obtenir cette nomination à Matignon.
05:51Il y a eu des hésitations.
05:53Ça n'augure pas d'une relation idyllique quand même entre Matignon et l'Elysée ?
05:57Je ne sais pas.
05:58Ça montre peut-être une qualité, mais qui sera peut-être utile de François Bayrou.
06:01C'est un homme tenace.
06:02Et quand il a une idée en tête, il ne l'a pas ailleurs.
06:04Il se bat jusqu'au bout pour essayer de faire valoir ses arguments et ses positions.
06:08Je constate ça, je retiens ça de la journée d'hier.
06:11Et la ténacité en ce moment, c'est peut-être une vertu dont on a besoin
06:17pour le gouvernement de la France.
06:18Ça montre une faiblesse en revanche du président de la République,
06:20ou en tout cas d'un président qui est politiquement affaibli aujourd'hui ?
06:22Non, je ne dirais pas ça.
06:24Je pense que le président de la République, sincèrement, avait différentes options
06:27et que jusqu'au bout, il a, j'imagine, cherché quel était celui qui serait le plus à même
06:31à réunir un large spectre et donner de la stabilité à l'Assemblée nationale.
06:37Il faut arriver à ça.
06:38C'est vraiment le seul enjeu.
06:39Et on a bien vu, dans ces derniers mois, que ni le bloc de gauche autour de lui,
06:43ni le Rassemblement national ne sont en capacité d'agréger autour d'eux
06:49de quoi faire une majorité.
06:51Il n'y a que le bloc central qui peut le faire.
06:53Et maintenant, la mission est dans les mains de François Bayrou.
06:55Quelle place pour Édouard Philippe ?
06:57Vous appartenez au Parti horizon, il s'est déclaré candidat à la prochaine élection présidentielle.
07:01Il y a de bonnes relations avec François Bayrou ?
07:03Oui, il y a de bonnes relations.
07:04Ou François Bayrou peut devenir un concurrent pour la prochaine élection présidentielle ?
07:07Il y a de bonnes relations.
07:09Et Édouard Philippe, il continue à tracer sa route, sa route qu'il a expliquée aux Français.
07:14Cette candidature en 2027 qu'il prépare, c'était sa volonté.
07:19Lorsqu'il a créé Horizon il y a maintenant un peu plus de deux ans,
07:22il continue à sillonner la France pour se nourrir aussi des aspirations des Français.
07:28Et cette détermination-là, nul ne l'arrêtera là-dessus, sur ce chemin.
07:33Et tant mieux.
07:34Et nous, autour de lui, on construit ça.
07:36C'est vrai que le grand rendez-vous politique pour tous les Français et pour toutes les forces politiques,
07:40ça va rester maintenant en 2027.
07:42Et d'ici là, il faut que les institutions tournent.
07:44C'est la mission de François Bayrou.
07:45Et puis en 2027, il va falloir proposer des projets qui soient clairs.
07:48Et c'est le travail auquel procède Édouard Philippe.
07:51Politiquement, qu'est-ce qui différencie Édouard Philippe de François Bayrou ?
07:54C'est la même chose ?
07:55Peut-être déjà une affaire de génération, de manière de voir la politique,
08:00un engagement qui est différent.
08:03François Bayrou a toujours été à rechercher, à tisser les ponts entre la gauche et la droite.
08:08Édouard Philippe est un homme qui vient clairement de la droite,
08:11même s'il voit bien qu'aujourd'hui, il faut rassembler largement.
08:16Mais sur le fond, ils ont les mêmes valeurs républicaines,
08:19ils sont attachés aux mêmes volontés de faire fonctionner la démocratie de manière beaucoup plus ouverte,
08:24de renouveler aussi certaines pratiques.
08:26Donc de ce point de vue-là, c'est des hommes qui sont un peu bâtis dans du même bois.
08:29Merci beaucoup Frédéric Walthous, c'est à vous Maya et Damien.
08:32Merci Guillaume.
08:33Merci à tous les deux.
08:34Frédéric Walthous qui attend une feuille de route avant une équipe.