SMART BOURSE - Planète marché(s) du jeudi 13 juillet 2023

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Jeudi 13 juillet 2023, SMART BOURSE reçoit Jeanne Asseraf-Bitton (Directeur de la Recherche et Stratégie, BFT-IM) , Mabrouk Chetouane (Head of Global Market Strategy, Solutions, International, Natixis IM) et Gilles Guibout (Responsable des actions européennes, AXA IM)
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00:00 [Musique]
00:10 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:13 Jeanne Asraf Bitton est avec nous, directeur de la recherche et de la stratégie de BFT-IM.
00:17 Bonsoir Jeanne.
00:18 Bonsoir Grégoire.
00:19 Merci d'être là. Merci à Mabrouk Chetouan d'être avec nous également.
00:21 Bonsoir Mabrouk.
00:22 Bonsoir.
00:23 Vous êtes responsable de la stratégie marché global de Natic6-IM.
00:26 Et à nos côtés enfin, Gilles Guibou. Bonsoir Gilles.
00:28 Bonsoir Grégoire.
00:29 Je suis ravi de vous retrouver. Vous êtes responsable de la gestion action européenne d'AXA-IM.
00:34 Revenons quand même 24 heures après sur ce rapport mensuel sur l'inflation aux Etats-Unis.
00:39 Jeanne, l'inflation globale mesurée sur un an a été divisée par trois entre juin 2022 et juin 2023,
00:47 passant de 9 à 3% d'une année sur l'autre.
00:51 Comment est-ce qu'on passe de trois à deux ?
00:53 C'est un peu la question.
00:54 Est-ce qu'on a les ingrédients dans le rapport et les détails de ce rapport sur l'inflation aux Etats-Unis pour le mois de juin
01:00 qui permettent d'être confortables dans l'idée que la cible des 2% est atteignable ?
01:06 Et si oui, avec quelle dose supplémentaire ou non de resserrement monétaire ?
01:12 Alors, on a une composante qui reste relativement visqueuse.
01:15 C'est les services hors énergie.
01:18 Mais dans cette partie services hors énergie, il y en a déjà qui commencent à ralentir très nettement.
01:24 On a vu la santé, dont les prix baissent.
01:26 On voit donc que ça bouge aussi.
01:28 Le transport également.
01:30 Celle qui reste relativement élevée, c'est la composante logement, la fameuse composante logement.
01:37 On est encore à 7,9.
01:41 Donc, apparemment, cette inflation, cette composante a réussi à faire un pic.
01:49 Donc, on est sur la voie de la décélération.
01:51 Si on se fie à des indicateurs avancés qu'on peut voir notamment dans les prix de l'immobilier,
01:56 alors ils sont avancés en gros d'entre un an et un an et demi,
02:00 on voit a priori une décélération marquée sur l'année à venir.
02:05 On réalise, on garde à l'esprit quand même que cette composante logement, c'est 40% de l'inflation de cœur totale.
02:12 Pas des services, totale.
02:14 Donc, ça c'est une composante qui va effectivement jouer énormément.
02:21 Et souvent, d'ailleurs ces derniers temps, c'est intéressant,
02:24 la Fed a l'air de dire on regarde ce qui se passe hors logement.
02:28 Ce qui est assez paradoxal.
02:30 Mais voilà. Donc, oui, il y a a priori les moyens.
02:35 Surtout qu'il y a des éléments quand même qui tentent à dire que l'inflation salariale se modère.
02:41 Alors, on a vu le livre beige de la Fed.
02:44 Il nous donne des signaux là-dessus.
02:46 Il y a les enquêtes.
02:48 Et on a, bon, aux États-Unis, on a plus de chiffres.
02:51 Mais on a eu les chiffres de mai et de juin qui montrent.
02:56 Alors, ce n'est pas très violent, mais c'est quand même assez notable.
03:00 Et quand vous regardez, c'est des éléments, des enquêtes importantes en termes d'impact salarial.
03:05 Si vous regardez auprès des petites entreprises,
03:07 elles vous disent là aussi que les tensions sur le marché du travail sont en train de se résorber.
03:12 Voilà. Donc, il y a des éléments suffisants.
03:15 Alors, on ne peut pas dire que ça va revenir à 2% dans ce temps-là.
03:20 Non, moyen terme.
03:21 Moyen terme et…
03:22 D'accord.
03:23 Voilà. Alors, effectivement…
03:24 Et ça, sans que la Fed ait besoin d'en faire plus à ce stade que 500 points de base ou 525,
03:30 si on intègre la hausse de juillet qui semble…
03:32 Alors, il y a pas mal de façons de le voir.
03:35 La Fed a sorti des indicateurs récemment intéressants.
03:38 Il y en a un dans lequel elle essaye d'évaluer les conditions financières,
03:43 donc la nature du resserrement, mais elle chiffre en impact sur la croissance à venir.
03:49 C'est rare.
03:50 Habituellement, les conditions financières sont mesurées autrement.
03:53 Et elle dit qu'au stade où on en est, ça devrait réduire la croissance d'un demi-point.
03:58 D'accord.
03:59 Ça n'a pas l'air énorme.
04:00 Mais de l'autre côté, il y a la Fed de San Francisco, très intéressant,
04:03 qui nous dit que si on essaie de caractériser les conditions financières
04:08 comme étant uniquement une hausse de taux et pas…
04:14 Oui, oui, je comprends.
04:15 La guidance, le financement…
04:16 Qu'est-ce que ça équivaut en termes de hausse de taux ?
04:18 On est presque à 7% au mois de juin.
04:20 De taux de directeur ?
04:21 Oui, en équivalent taux de directeur.
04:23 Donc c'est 200 points de base de plus que les taux de directeur effectifs de la Fed aujourd'hui.
04:27 Voilà, c'est 6,86.
04:28 D'accord.
04:29 Donc, en fait, le resserrement est quand même très fort.
04:32 Substantiel.
04:33 Substantiel.
04:34 D'accord.
04:35 Il se peut que la Fed attende un bon moment, une fois passé le mois de juin…
04:38 Le mois de juillet ?
04:39 Le mois de juillet, oui, bien sûr.
04:41 Oui, oui, d'accord.
04:42 Donc le plateau commence pour vous au mois de juillet, là ?
04:44 A priori.
04:45 Plus grosse probabilité que ça commence au mois de juillet.
04:48 Ça ne veut pas dire qu'il ne peut pas y avoir ensuite des surprises plus tard, mais pour nous, oui.
04:53 Comment on passe de 3 à 2, Mabrouk ?
04:56 Et est-ce qu'on peut, sachant qu'on est passé de 9 à 3 avec un taux de chômage qui est resté comprimé entre 3,5 et 3,7,
05:03 je crois que c'est 3,6 la dernière marque du taux de chômage,
05:06 c'est quand même important dans l'équation,
05:08 est-ce qu'on peut imaginer de passer de 3 à 2 en essayant de maintenir ce qui a paraît une forme de Goldilocks ?
05:15 Tout dépend de ce qu'on regarde, en fait.
05:17 Donc si on regarde l'inflation totale, alors oui, elle pourrait effectivement encore descendre,
05:21 modulo ce qui va se passer sur la partie énergétique,
05:24 donc toujours les effets de base négatifs qui sont de plus en plus négatifs,
05:28 donc du coup ça peut continuer à peser sur l'inflation totale.
05:31 Et donc là, pour le deuxième mois consécutif, on a une inflation énergétique qui contribue négativement à l'inflation totale.
05:37 L'inflation sous-jacente baisse, -0,3 ou -0,4 points par rapport au mois précédent, en glissement annuel.
05:42 Néanmoins, effectivement, là encore, il y a quand même des résistances assez fortes.
05:45 Et je pense que la Fed va se focaliser sur cette inflation sous-jacente.
05:49 Maintenant, la question qu'il faut se poser, c'est est-ce que la Fed en a fait suffisamment pour permettre à cette inflation sous-jacente d'arriver sur un niveau,
05:55 alors 2% il faut oublier là aussi, mais sur un niveau moyen, entre guillemets, qui graviterait autour de 2%.
06:01 Et à mon sens, oui, à mon sens, effectivement, il n'y a pas de raison d'en faire plus.
06:05 Et s'il faut en faire davantage, ça voudrait dire que la Fed accepte encore une fois le débat,
06:09 c'est-à-dire on tue la demande pour arriver rapidement à notre cible.
06:13 Est-ce que la Fed a besoin de se presser ? Pas vraiment.
06:16 La Fed, aujourd'hui, montre que, globalement, les 500 points de base,
06:20 ou quand on prend un shadow rate, effectivement, on a une politique monétaire qui était un peu plus,
06:24 beaucoup moins accommodante que ce que nous montrent, effectivement, les taux directeurs.
06:27 Et bien, finalement, ça suffit pour arriver, finalement, à cette target, finalement, moyenne, autour de 2%, 2, 3%, mettons.
06:34 Et donc, maintenant, la question qui se pose, c'est même si on en rajoute 25, 50, 75,
06:38 est-ce qu'on va avoir, finalement, l'effet escompté sur l'inflation ?
06:40 En fait, non, puisque sinon, le job est déjà fait et on risque...
06:43 L'efficacité marginale d'un nouvel ajustement est quasi nulle aujourd'hui.
06:46 Sur l'inflation.
06:47 Alors, pourquoi ils vont monter les taux en juillet ?
06:48 Alors, quel va être leur argument pour décider, justifier 25 points de base de plus en juillet ?
06:52 Dans ce cas-là, la question peut la retourner, pourquoi est-ce qu'ils ont fait une pause ?
06:55 On se l'est posé, hein !
06:56 L'erreur de la politique monétaire, finalement, pour moi, elle est derrière nous.
06:59 Mais les 25 points de base ont été annoncés, donc ils vont le faire.
07:01 Et, en fait, ce sera le meilleur moyen, à un moment donné, pour annoncer le plateau, le higher fallonger.
07:05 Donc là, on est parti, effectivement, sur la pause monétaire, la vraie.
07:08 Le faire après une dernière hausse de taux, c'est le bon moment pour annoncer un plateau.
07:11 Oui, parce que là, finalement, personne ne l'attend, cette pause.
07:13 Et donc, du coup, ça pourrait introduire encore de la volatilité sur les marchés obligataires, où il n'y aura pas vraiment besoin.
07:18 C'est déjà assez compliqué.
07:19 On a des marchés qui prennent -20, +20, -20, en fait, d'une semaine à l'autre.
07:25 Bon, ce n'est pas le moment d'en rajouter.
07:27 Et, quand on dit tout ça, finalement, dans la fonction de réaction de la Banque centrale, il y a aussi un autre paramètre dont on parle assez peu,
07:32 mais qui va forcément revenir sur le devant de la scène à un moment donné, d'ici la fin de l'année, c'est la stabilité financière.
07:37 À un moment donné, vers 25 points de base, ou 50 sur l'inflation, aucun impact, enfin, en tout cas, assez peu.
07:42 En revanche, si on commence à rehausser de manière assez substantielle les taux d'intérêt,
07:47 le taux auquel, effectivement, les entreprises vont devoir se refinancer l'an prochain va commencer à devenir problématique.
07:54 Et la Fed, effectivement, de Kansas City a publié une étude très intéressante,
07:58 où elle montre, effectivement, que ce montant, finalement, de dettes arrivant en maturité entre 2023 et 2024 va être multiplié par 3.
08:04 Donc, ça veut dire que le niveau de refinancement, la quantité, en fait, à refinancer de dettes va être, on va dire, assez substantiel.
08:11 Et donc, la question du niveau des taux va être également déterminante.
08:15 Donc, la Fed n'a pas intérêt, entre guillemets, à jouer, entre guillemets, les trous le fait, là-dessus,
08:19 parce que gérer, en fait, une crise de financement sur le marché, effectivement, corporate, donc de la dette d'entreprise,
08:25 peut, effectivement, être plus compliqué, finalement, qu'à gérer avec un problème d'inflation.
08:28 - Question encore un peu macro, mais à vous deux.
08:31 Est-ce que, partant de l'idée, effectivement, qu'il y aura cette persistance "higher for longer" qui va s'installer pendant quelques temps,
08:38 est-ce qu'on peut éviter une forte remontée du taux de chômage, malgré tout ?
08:42 Ou est-ce que c'est encore un sujet ouvert pour demain ?
08:45 On a réussi jusqu'à présent, ils ont réussi jusqu'à présent.
08:48 Est-ce que, partant de la situation actuelle, est-ce que c'est encore possible de maintenir cet équilibre demain ?
08:54 - Si la croissance ralentit, on va dire, de manière assez significative, même pour passer autour de zéro l'an prochain,
09:01 le taux de chômage, effectivement, va monter de manière quasi-mécanique.
09:04 - Mais pas à 10% ou quoi ? - Non, pas à 10%.
09:06 - D'accord, c'est pas un sacrifice ?
09:08 - Non, personne, effectivement, ne voit le taux de chômage monter au-delà de 5-6% à la limite.
09:12 Bon, c'est quand même une croissance assez substantielle, plus 2,5%, c'est quand même beaucoup.
09:15 Mais la question est de savoir, en fait, d'où vient, finalement, ce taux de chômage hyper bas.
09:19 Il y a à la fois des effets liés à la conjoncture, mais des effets de structure également.
09:22 Et ces effets de structure ne vont pas disparaître de si tôt.
09:25 Et donc, in fine, qu'est-ce qui va se passer ?
09:27 Ce taux de chômage ne va pas forcément, effectivement, revenir vers ces niveaux d'équilibre,
09:31 comme le Nérou, enfin 4,5%, il ne part pas tout de suite.
09:33 Et donc, ce qui fait dire que l'inflation, de toutes les façons, elle aussi, ne va pas revenir sur ce fameux 2%.
09:38 On va devoir shifter, en fait, tous les niveaux un peu à la hausse.
09:40 - Est-ce que l'économie américaine peut traverser les prochains mois en maintenant cet équilibre qu'ils ont réussi à obtenir,
09:48 à préserver ces derniers trimestres, Jeanne ?
09:51 - C'est, en fait, beaucoup lié à la fois au taux d'offre d'emploi des entreprises,
09:57 ce qui, ça, est lié au dynamisme, aux marges, etc.
10:00 Mais c'est aussi beaucoup lié au fait que, certes, le taux de participation sur la tranche 25-54,
10:10 lui, il est remonté au plus haut.
10:12 - Oui, le taux d'emploi est à plus de 80%, c'est ça, pour cette tranche d'âge.
10:15 - Oui, je le suis, je le suis pour le taux d'emploi.
10:17 - C'est historique. - Et là, il est remonté au plus haut.
10:19 - Mais les plus de 55 ne sont pas revenus au travail après le Covid.
10:24 Donc, c'est une réalité.
10:27 Et chez les jeunes, c'est plus compliqué à analyser, parce que ça dépend quelle tranche on utilise et qui va à l'université, etc.
10:34 - Oui, il y a des études aussi, pour certains.
10:36 - Mais il y a quand même une notion de, on va dire, de pénurie.
10:44 Et on la retrouve, d'ailleurs, dans d'autres pays.
10:46 C'est-à-dire que le ratio entre les offres et les nombres de chômeurs reste élevé, même s'il se normalise.
10:53 Et on peut penser que ça va prendre du temps encore à se normaliser.
10:56 Donc, ça veut dire que la Fed aurait le trajet rêvé.
11:00 Elle en rêvait, elle l'avait montré sur les courbes de Beveridge.
11:03 Elle rêvait d'une descente...
11:05 - Oui, mais enfin, entre ce qu'on rêve, ce qu'on fantasme et ce qu'on arrive à achever...
11:10 Ah ben non !
11:11 - Tout le monde se moquait de la Fed, mais en fait, elle réussit gentiment.
11:15 - Elle fait le job.
11:17 - Elle fait...
11:18 - Non, on a évité de trop se moquer de cette idée du soft-lending.
11:23 - Et puis bon, on peut suivre, de toute façon, on a des inscriptions hebdomadaires.
11:26 On a vu encore celles d'aujourd'hui.
11:27 - Oui, c'est moins de 250, toujours.
11:29 - C'est grave.
11:30 - Il y a un point, quand même, dernier, qui est assez troublant, hier, avec la publication du chiffre d'inflation.
11:35 C'est quand on regarde la réaction du marché, notamment sur les break-even d'inflation, sur les points morts.
11:39 Fait extrêmement curieux.
11:41 Donc, je me suis dit, à la limite, que le cours baisse et que le long ou le moyen-long terme, effectivement, reste stable,
11:46 puisque globalement, on voit une inflation peut-être un peu plus forte, enfin, légèrement plus forte,
11:50 qu'avant la période du Covid.
11:53 C'est quelque chose de normal.
11:54 Bon, le problème, c'est que tous les segments ont monté, en fait.
11:57 Et là, effectivement, donc, ça explique aussi, on va sans doute y revenir, sur le marché actions, la réaction, on va dire, euphorique.
12:02 L'étau réel, je sais qu'effectivement, c'est une des variables maîtresses, effectivement,
12:06 qui, entre guillemets, donne un peu le "là" sur les marchés, notamment, dans les cas de risque,
12:10 l'étau réel baisse, de nouveau.
12:12 Et ça, est-ce que c'est le moment pour voir, effectivement, l'étau d'intérêt réel baisser,
12:15 alors même qu'on veut maintenir des conditions financières, entre guillemets,
12:19 on va dire, non-accommodantes, pas non plus hyper dures,
12:21 mais en tout cas, pas non plus suffisamment accommodantes, pour revoir, effectivement, le cycle repartir ?
12:25 C'est une vraie question.
12:26 Ça, ça veut dire que le verbe va être important, là, dans cette phase-là, du "higher for longer",
12:30 pour maintenir vraiment ce niveau de taux, sans devoir en faire plus ?
12:34 Ça veut dire que la communication va être...
12:36 C'est exactement la situation de novembre-décembre dernier, en fait,
12:39 où Christine Lagarde avait dû durcir de manière extrêmement forte le ton,
12:42 parce que les taux d'intérêt réel étaient repassés en territoire négatif.
12:44 Gilles Dibou !
12:46 Non, après ce petit exposé d'inflation macro, je voulais absolument qu'on le fasse.
12:50 Vos commentaires, et allons-y, sur le sujet micro,
12:53 parce qu'on va avoir des détails sur les stratégies prix des entreprises, là.
12:56 Moi, je constate, dans les enquêtes, elles sont de moins en moins nombreuses,
12:59 et les entreprises, à nous dire qu'elles vont continuer de monter les prix de sortie pour le consommateur.
13:06 Peut-être, juste pour réagir sur ce dernier point,
13:09 c'est qu'on voit que les réactions de certains membres de la Fed, depuis hier,
13:13 c'est qu'ils ont répété qu'il y aurait plusieurs hausses de taux.
13:17 Ils maintiennent le message de plusieurs hausses.
13:22 Pour maintenir l'illusion, quoi.
13:24 Au moins, pour maintenir l'illusion.
13:25 Alors, maintenant, sur les marchés actions, qu'est-ce que ça signifie ?
13:27 Ça veut dire que si, effectivement, on est déjà à l'anticipation de plateaux et peut-être de baisses,
13:31 ça veut dire que, finalement, on peut peut-être réenclencher une mécanique de stabilité,
13:38 expansion du multiple de valorisation.
13:41 Je dis stabilité, parce qu'en réalité, le multiple de valorisation,
13:45 notamment aux États-Unis, il est déjà avec une prime par rapport à sa moyenne historique.
13:50 Et on n'est jamais passé en dessous.
13:52 Donc, une partie du marché est déjà dans l'anticipation qu'on peut payer un peu plus cher.
13:59 La vraie question, c'est où vont aller les résultats, alors même qu'on voit des signes de ralentissement ?
14:03 Et alors là, les résultats, il y a plusieurs commentaires.
14:08 C'est que l'économie va ralentir, mais pour les sociétés américaines, finalement,
14:13 et en tout cas pour les PepsiCo dont on vient de parler,
14:16 finalement, la baisse du dollar, ça fait de la croissance de chiffre d'affaires en plus.
14:25 Alors, effectivement, ce n'est pas de l'organique,
14:28 mais à la fin, ça a quand même un impact sur les résultats totaux que vous annonciez.
14:33 Les résultats que vous réalisez, les résultats que vous rapatriez, ils valent quand même plus.
14:38 À l'inverse, les sociétés européennes, on va rentrer dans une période un peu plus difficile.
14:43 On a déjà eu DSM Fiermenitsch qui, dans son profit warning,
14:48 C'est quoi, de la chimie ?
14:49 C'est de la chimie.
14:50 Chimie, hein.
14:51 Alors, c'est des ingrédients alimentaires.
14:53 Oui, mais on parle beaucoup de la chimie, parce qu'ils sont quand même dans ces positions intéressantes.
14:56 Dans l'avertissement sur résultats qu'ils ont fait au mois de juin,
15:01 ils ont mentionné un taux de change qui devenait moins porteur.
15:06 Alors, en plus, ils sont en France-Suisse.
15:08 Mais ce matin, Continental, dans son profit warning, mentionne de nouveau le taux de change.
15:11 Alors, je faisais un calcul rapidement.
15:13 Ce qu'on dit généralement, c'est que l'Europe, c'est 50% du chiffre d'affaires qui est fait hors d'Europe.
15:19 Si on s'accorde sur le fait que ces 50% sont faits en dollars, ce qui n'est pas le cas, mais pour la simplicité du calcul.
15:24 On regarde le niveau moyen du dollar sur le deuxième semestre l'an dernier, c'est 1,01.
15:32 Oui.
15:33 À aujourd'hui, on est à 11.
15:34 On est à 11.
15:35 Donc, en gros, il y a 10%.
15:37 10% sur un semestre, ça veut dire que c'est 5% d'impact.
15:43 Donc, sur 50% de journalisme, ça veut dire que les résultats d'entreprise pour l'ensemble du marché vont baisser sur l'affiché de 2,5.
15:51 Et après, ce n'est pas aussi simple sur les résultats nets parce qu'il y a aussi des coûts qui peuvent être en dollars.
15:57 Il peut y avoir de la dette en dollars.
15:58 Mais néanmoins, l'impact n'est pas positif.
16:00 Oui, je comprends.
16:01 Donc, à affiner, mais l'impact n'est pas positif.
16:04 Il n'est pas positif. Et comme en plus, généralement, les marchés financiers aiment payer pour la croissance,
16:11 la réalité, c'est qu'il va y avoir une pression sur la croissance publiée.
16:15 Attention, sur la croissance publiée, pas forcément sur la croissance organique, mais sur la croissance publiée.
16:19 Et on l'oublie, mais l'an dernier, les sociétés avaient fait un deuxième semestre extraordinaire
16:24 parce que sur l'ensemble de l'année, les impacts de change, c'est entre 7 et 8%.
16:28 C'était massif.
16:30 Donc cette année, on va rentrer dans un deuxième semestre qui, pour les actions européennes, va être un peu moins porteur.
16:37 Et ça, ce n'est pas déjà pris en compte par les marchés ?
16:40 Je voyais à nouveau les écarts, la décote de valorisation quand on prend le P/E Forward entre les actions européennes et les actions américaines.
16:47 Ce n'est plus 30, c'est 36%.
16:49 Alors, sans maintenant...
16:51 Quand on regarde la façon dont fonctionnent les analystes, généralement, la plupart du temps, le taux de change,
16:57 il leur est donné par leur stratégiste ou leur économiste, et donc ils n'intégrent pas forcément ces observations de séquentiel,
17:04 de où est-ce qu'on était le semestre précédent, de l'année précédente.
17:07 Et donc, ils ne prennent pas... Alors, ils vont le finir par le prendre en compte.
17:10 Mais pour l'instant, ce n'est pas encore fait.
17:12 Et donc ça, ça peut être l'objet d'une révision à la baisse à mesure que ça vient.
17:17 Petit tour de table, dans vos maisons respectives, à commencer par AXA,
17:21 c'est quoi la vue sur le dollar et l'euro/dollar fin d'année ?
17:24 S'il faut avoir des chiffres en tête ?
17:26 Désolé, mais puisqu'on en parle...
17:28 Oui, je suis désolé, il faut peut-être être à froid...
17:31 Là, effectivement, j'ai pas...
17:33 Non, mais vous savez pas, Gilles n'est pas en charge de la prévision Macron chez AXA.
17:37 Ce que j'ai en tête, c'est qu'effectivement, il s'attendait à quelque chose aux alentours de... entre un 10 et un 15.
17:42 D'accord.
17:44 Donc, si effectivement on est là, si effectivement on doit s'arrêter là,
17:48 de toute façon, ça fait que l'impact séquentiel, il est quand même...
17:51 Il y a déjà un impact. En une semaine, ça allait très vite.
17:53 C'est 400 pips qu'on a pris sur l'euro/dollar en une semaine.
17:56 Mais du coup, ça va le voir.
17:58 Donc après, si en plus de ça, on a effectivement des signes de ralentissement qui se multiplient,
18:02 on n'aura pas de révision à la hausse.
18:04 Donc maintenant, US versus Europe.
18:06 L'Europe, aujourd'hui, quand on regarde la décote, il faut toujours faire attention aux effets de structure.
18:15 L'Europe, aujourd'hui, elle est facialement pas chère,
18:19 parce qu'on a trois secteurs qui vont peser pour, allez, un petit 30%,
18:27 la finance, le pétrole et l'auto,
18:31 qui sont à des niveaux historiquement bas.
18:33 De valorisation.
18:35 Retraités de ces trois secteurs, et pas les immobiliers,
18:38 mais l'immobilier c'est 1 ou 2%, je le mets dans les financières,
18:40 mais retraités de ces trois secteurs, en réalité,
18:44 le marché y traite en ligne avec ses moyens historiques, voire légèrement au-delà.
18:48 Donc la question qu'on doit se poser, c'est de dire aujourd'hui,
18:51 est-ce que les taux vont baisser ?
18:55 Et à ce moment-là, en Europe, c'est sans doute pas le cas,
18:57 et donc il n'y a pas de raison d'avoir une remontée du multiple.
19:01 Donc si effectivement, aujourd'hui, on veut être positif sur l'Europe,
19:04 et qu'on pense qu'il n'y a pas de drame économique,
19:06 en réalité, le secteur qui a le plus eu de révision à la hausse depuis le début de l'année,
19:10 c'est le secteur que tout le monde déteste, mais c'est celui qui aujourd'hui...
19:14 Vaut le moins cher.
19:15 Vaut le moins cher.
19:16 Et qui accueille la performance la plus négative.
19:18 Et pour lequel la croissance est encore sous-estimée,
19:20 parce qu'en réalité, les taux de la Banque Centrale ont été au-delà de ce qu'on...
19:23 Je sors d'un rendez-vous avec une banque italienne qui s'appelle Banca Mediolanum,
19:26 ils me disaient qu'en début d'année, ils avaient prévu des marges d'intérêt
19:29 qui passent pour l'année de 400 millions à 700 millions,
19:31 et qu'en fait, compte tenu de la remontée des taux au-delà des estimations,
19:36 ils auraient dû finir à plus de 800 millions.
19:39 C'est-à-dire que, par rapport à leurs propres estimations, ils sont là.
19:42 Et il n'y a pas un analyste qui est là.
19:43 Alors du coup, ils vont réinvestir pour aller gagner plus de clients.
19:46 Mais néanmoins, le message c'est quoi ?
19:48 C'est qu'en réalité, les banques retail vont, sauf catastrophe dans l'économie,
19:55 vont devoir encore enregistrer des révisions à la hausse.
19:58 Et donc, elles ne sont pas chères.
20:00 Et le fait est, c'est qu'elles ont fait le marché depuis le début de l'année.
20:03 Donc, elles ont monté depuis le début de l'année.
20:05 Et en fait, elles ont fortement perdu en valorisation.
20:10 Parce qu'en fait, c'est le secteur qui a le plus...
20:12 Elles ont fait la même perche que les indices,
20:14 mais elles sont beaucoup moins chères qu'en début de l'année.
20:16 Parce qu'en fait, on a revu à la hausse les résultats de plus de 16%.
20:18 Oui, euro/dollar en un mot ?
20:20 1,15/1,17.
20:21 1,15/1,17 fin d'année ? Jeanne ?
20:23 Oui, on est tous dans la même fouchette.
20:25 Parce que non, c'est pas...
20:27 Je pense qu'il y a un biais, c'est que le dollar porte le risque géopolitique
20:31 de façon très marquée.
20:33 Donc, quand on...
20:34 Et on le voit dans les positions spéculatives,
20:37 qui restent très étendues sur le dollar.
20:39 Alors, on a des petits moments où elle recule un peu.
20:41 Et puis, hop, elle remonte.
20:43 Donc là, on a un petit mouvement qui est une détente.
20:45 C'est peut-être aussi post-la réunion de l'OTAN,
20:48 qui s'est pas si mal passée.
20:50 Il y avait eu des tas de craintes autour.
20:52 Et puis, on a...
20:54 Il y a un peu dans les marchés l'idée que l'ABCE va resserrer plus longtemps que la Fed.
21:00 Ça suppose que l'économie européenne va tenir beaucoup mieux que l'économie américaine.
21:05 C'est pas tout à fait notre conviction.
21:07 C'est très rare que ce soit le cas.
21:09 Donc, effectivement, on est plutôt sur un schéma de range qui est pas...
21:17 Je comprends.
21:18 Voilà. C'est pas forcément un range hyper...
21:20 Large.
21:21 Totalement drive-in.
21:23 Oui, oui, je comprends. D'accord.
21:24 Non, mais c'est vrai que le mouvement sur quelques jours,
21:26 il est assez rapide quand même de passer le recadrage, en fait,
21:28 des anticipations de politique monétaire.
21:30 En gros, personne ne pensait, jusqu'à le rapport de l'ADP, effectivement,
21:33 vous voyez encore...
21:35 L'emploi américain.
21:36 Voilà. Donc, on a eu jeudi, qui a été infirmé, du coup,
21:38 par le rapport sur l'emploi.
21:40 C'est pour ça qu'on a eu une semaine un peu délirante la semaine dernière.
21:43 Donc, tout ceci, effectivement, a apporté beaucoup de volatilité,
21:45 peu de visibilité, finalement, sur la trajectoire de la Fed.
21:48 Là, maintenant, globalement, c'est ce qu'on disait.
21:50 La pause, manifestement, aura lieu.
21:52 L'ABCE est en décalage, puisqu'il y a un retard cyclique.
21:55 Il y a une inflation qui est beaucoup plus...
21:57 La nature de l'inflation européenne est différente.
21:59 C'est-à-dire qu'en gros, elle est beaucoup plus "visqueuse",
22:02 pour reprendre ce terme qui est très à la mode, la "sticky inflation".
22:05 Et donc, du coup, il y a beaucoup plus d'inertie, finalement, à la baisse,
22:08 quand on regarde différentes métriques,
22:10 le "super core inflation", le "core inflation", etc.,
22:12 ou tout ce qui est publié, par ailleurs, par la Banque Centrale Européenne.
22:15 Donc, on a, finalement, cette inertie un peu plus forte,
22:17 qui fait dire que, de façon, là, pour le moment,
22:19 on n'est pas du tout encore, on va dire, à la cible.
22:22 Donc, même si on a beaucoup d'hétérogénéité au sein de la zone euro,
22:25 comme dans le cas de l'Espagne, l'Espagne a 1,9.
22:28 - Moins de 2 %, 1,6. - Effectivement.
22:30 Et, par contre, en revanche, la façon sous-jacente,
22:32 elle, aucun signe de répit. L'Allemagne, c'est pareil, ça continue.
22:35 - Est-ce qu'il faut imaginer une BCE qui ne s'arrêterait pas de monter les taux,
22:38 alors que la situation économique se dégraderait, jusqu'à une récession,
22:41 pour avoir un niveau de dégradation économique qui...
22:44 - Non, on n'est plus sur cette BCE, entre guillemets, dogmatique,
22:47 qu'on pouvait avoir, effectivement, il y a quelques années.
22:49 Non, la BCE est assez pragmatique, même si...
22:51 - Mais la réponse est toujours la même. Monter les taux, quoi.
22:53 - Non, mais, monter les taux, c'est la seule réponse, finalement,
22:56 qu'on puisse apporter contre l'inflation.
22:58 Donc, à un moment donné, il faut bien faire quelque chose.
23:00 Si la BCE ne fait rien, on lui reproche ça de ne pas rien faire.
23:02 Donc, bon, c'est un peu le problème.
23:04 Et donc, in fine, bon, bah oui, le décalage de politique monétaire
23:06 explique, effectivement, pourquoi est-ce qu'on a ce taux de change qui s'envole.
23:10 Cela dit, la partie change, c'est nouveau.
23:12 C'est-à-dire qu'en gros, là, on avait, effectivement, la réappréciation du dollar...
23:14 du 2e euro, pardon, face au dollar.
23:16 Mais je pense qu'effectivement, ce qui explique, par ailleurs,
23:19 les bons résultats, encore, des entreprises, pour le Q2,
23:22 et probablement, peut-être encore, un peu, pour le Q3,
23:25 c'est de la demande et de l'inflation, surtout.
23:27 Et donc, quand on a de l'inflation, l'inflation est, encore une fois,
23:29 le meilleur allié des marchés d'action.
23:31 Le pire ennemi, effectivement, des marchés de taux.
23:33 Mais, encore une fois, cette inflation qui traîne,
23:35 même si elle est sous-jacente ou autre,
23:37 et bien, ça, effectivement, ça aide les marges, ça aide, effectivement,
23:39 les entreprises à publier, effectivement, des résultats en hausse.
23:41 Mon point, je suis tout à fait d'accord.
23:43 Mon point était un tout petit peu différent.
23:45 C'est qu'en réalité, ça, c'est une partie qui n'est pas capturée
23:47 dans les attentes des analystes. Et donc, en réalité, ça va entraîner
23:49 une révision à la baisse, quasiment, mécanique...
23:51 Mais qu'on verra beaucoup plus tard.
23:53 Et que ça, généralement, il y a un certain nombre
23:55 d'investisseurs qui sont sensibles
23:57 au taux de croissance affiché.
23:59 Donc, si le taux de croissance est un peu plus bas,
24:01 ça peut faire un tout petit peu tanguer.
24:03 Mais, effectivement,
24:05 c'est l'intérêt des marchés d'action.
24:07 Parce qu'aujourd'hui, une des questions
24:09 qui nous est souvent posée, c'est pourquoi
24:11 il faut investir dans les actions ? Tout simplement parce que c'est
24:13 une technique réelle. Et que,
24:15 si jamais on se trompe sur... - Les six premiers mois de l'année
24:17 montrent bien que la protection contre
24:19 l'inflation, on l'a trouvé
24:21 beaucoup plus dans les actions qu'ailleurs...
24:23 - Si jamais on se trompe sur les attentes d'inflation et qu'on a acheté
24:25 des taux fixes, en réalité,
24:27 on a perdu. Sur les actions, en réalité,
24:29 on est sur des actifs réels. - Paradoxalement,
24:31 on va aussi acheter des actions s'il y a de la
24:33 désinflation. - Certaines, oui !
24:35 - Ah oui ? C'est ce qui se passe, là !
24:37 - Le Nasdaq, j'ai l'impression que le Nasdaq
24:39 défie un peu, quel que soit le niveau
24:41 des taux réels portés par
24:43 Nvidia et les autres magnifiques.
24:45 - Le Nasdaq est piqué à l'IA,
24:47 c'est n'importe quoi.
24:49 - Ça a toujours été une histoire un peu particulière
24:51 de Nasdaq parce qu'il y a
24:53 de l'avenir, on va dire. Il y a le futur,
24:55 quelque part. - Faut pas insulter palia,
24:57 ma bro qui va tous nous remplacer.
24:59 - Oui !
25:01 - Je crois que le point qui a été soulevé est intéressant
25:03 sur les taux de change.
25:05 Il y avait une chose marquante
25:07 dans les révisions des estimations
25:09 sur les derniers
25:11 3-6 mois, c'est que sur l'Europe,
25:13 les révisions d'estimation
25:15 de résultats étaient plutôt
25:17 en hausse et un peu
25:19 meilleures que celles des Etats-Unis.
25:21 Donc c'est assez intéressant et
25:23 effectivement, on peut penser que le taux de change
25:25 va jouer. En même temps, il faut
25:27 quand même raison garder.
25:29 Quand on passe de
25:31 1,08 à 1,11,
25:33 c'est pas non plus
25:35 une appréciation majeure. - Là, ça se fait en 5 jours.
25:37 C'est pour ça que je le signale.
25:39 Je suis d'accord. - Ce qui est intéressant,
25:41 c'est qu'en séquentiel, on passe de 1,01 à 1,11.
25:43 - C'est-à-dire qu'en fait, sur le S2,
25:45 sur le deuxième semestre,
25:47 et en fait, le premier
25:49 semestre, on a été à peu près
25:51 stables, puisqu'on était 1,07 contre 1,08.
25:53 - Gilles, continuons
25:55 dans ces résultats micro et les
25:57 attentes et les
25:59 réponses qu'on attend dans les résultats
26:01 des entreprises. Est-ce que la déception
26:03 chinoise qui a été flagrante
26:05 au cours du deuxième trimestre, est-ce qu'on va le retrouver
26:07 dans les chiffres de
26:09 certains secteurs, de certaines industries
26:11 et à minima dans les discours
26:13 de certaines entreprises ?
26:15 - On a commencé à le voir, puisqu'il y a certaines
26:17 entreprises qui ont d'ores et déjà
26:19 annoncé que
26:21 la Chine avait redémarré moins
26:23 fort que prévu. Je pense à Siemens,
26:25 notamment sur la partie
26:27 infrastructure digitale.
26:29 À ce
26:31 stade, pour moi, ce n'est pas très clair de savoir
26:33 si c'est la Chine ou si
26:35 c'est Siemens. Parce que
26:37 en réalité, quand on écoute Dassault Systèmes
26:39 lors de son Capital Market Day,
26:41 ils avaient plutôt
26:43 le nouveau dirigeant,
26:47 Pascal Dalloz, avait plutôt
26:49 un discours assez constructif en disant "on pourrait avoir
26:51 une bonne surprise". Alors, il ne voulait pas trop s'engager
26:53 parce que les contrats peuvent être signés
26:55 le 1er juillet, pas le 30, mais globalement
26:57 il disait "si on a de la chance, on pourrait
26:59 peut-être revenir en croissance à deux chiffres".
27:01 Donc,
27:03 il avait un message plutôt positif. Et Schneider avait un message
27:05 également un petit peu plus positif.
27:09 D'une manière générale, ce qu'on a pu voir quand même,
27:11 c'est que tout le monde s'accorde à dire que la
27:13 croissance est, en tout cas
27:15 sur la partie industrielle, moins importante
27:17 que prévu.
27:19 Que pour l'instant,
27:21 la tension était plutôt pour le divertissement
27:23 et les sorties.
27:25 Voilà. Donc ça, effectivement...
27:27 Moi, c'était mon idée que je mets quand même.
27:29 Non, non, sur le luxe, pour l'instant...
27:31 Parce que là, pour le coup, il y a de la valo, c'est riche...
27:33 Pour l'instant, le luxe, ça a plutôt
27:35 bien tenu. Les messages
27:37 étaient plutôt positifs. Là où la
27:39 partie luxe était un peu décevante, c'est
27:41 plutôt sur la partie américaine.
27:43 Un Chanel avait parlé de ça...
27:45 Les très bonnes surprises de l'an dernier, on s'était dit finalement que le marché américain
27:47 est en train de vraiment se convertir
27:49 au luxe. Et là, les...
27:51 Et c'est sans doute vrai... - Au luxe français !
27:53 La nouvelle génération... Il y a des changements
27:55 de comportement.
27:57 Mais c'est vrai que
27:59 les chiffres du premier trimestre, et il semblerait que
28:01 les tendances sur le deuxième trimestre se
28:03 prolongent, on est quand même
28:05 à un tassement...
28:07 - D'accord.
28:09 Les marchés de l'intex, parce que
28:11 ça reste quand même des poids lourds tellement
28:13 importants. On va parler de la concentration
28:15 américaine. - Oui, parce que
28:17 aujourd'hui, ça a été
28:19 assez bien communiqué, assez bien fléché.
28:21 Donc aujourd'hui, ce qui pourrait faire
28:23 baisser les titres fortement, c'est si vraiment on avait
28:25 des chiffres en Chine
28:27 qui soient inférieurs, parce qu'à ce moment-là,
28:29 ça voudrait dire qu'on n'a pas cette prise de relais.
28:31 - Est-ce que la Chine est au bord de la déflation, là,
28:33 aujourd'hui ? - Non, je pense pas.
28:35 Je pense qu'on est dans
28:37 la foulée de ce qu'on a pu voir,
28:39 enfin, dans les conséquences
28:41 du secteur
28:43 de l'immobilier.
28:45 Il y a eu quand même l'éclatement... - C'est bien de le rappeler.
28:47 Parce qu'on en a beaucoup parlé au moment des défaillances
28:49 des promoteurs, il y avait un peu un pic médiatique,
28:51 mais... - On est encore... - Eh oui.
28:53 Une crise immobilière, vu la taille du marché chinois, ça dure.
28:55 - Elle dure, hein. Mais elle a duré...
28:57 Quand on a eu celle
28:59 américaine, elle a duré 10 ans.
29:01 Donc, ça dure.
29:03 Alors, ils sont un peu... Et en fait,
29:05 ce que vous évoquiez à l'instant,
29:07 là, sur le... tout ce qui est
29:09 de l'ordre de l'industrie, etc.,
29:11 le commerce mondial est aujourd'hui
29:13 en croissance zéro.
29:15 Partout dans le monde, on est en stagnation industrielle.
29:17 On le voit surtout, les commandes
29:19 Japon, Allemagne, on va partout.
29:21 Donc, visiblement,
29:23 ça, c'est quelque chose qui impacte
29:25 le modèle,
29:27 on va dire, structurel chinois.
29:29 Et
29:31 la dynamique de la consommation
29:33 est pas la dynamique
29:35 traditionnelle chinoise. Donc, ça met
29:37 du temps. Et les autorités
29:39 sont quand même assez hésitantes.
29:41 On a l'impression qu'il n'y a pas d'unanimité
29:43 au sein des autorités
29:45 quant à une relance.
29:47 Alors, ils font des petites mesures
29:49 de temps en temps. Une fois, c'est une
29:51 mini-baisse de taux.
29:53 Une fois, c'est une petite mesure pour
29:55 les développeurs immobiliers. Mais
29:57 on sent qu'ils sont un peu
29:59 dans la foulée de...
30:01 Vous vous rappelez, il y avait eu
30:03 le Politburo... - Oui, oui, bien sûr.
30:05 - Ils avaient été assez clairs sur le fait
30:07 qu'ils changeaient l'accent
30:09 et que l'accent n'était plus sur la croissance.
30:11 Donc, on a l'impression qu'on est un peu dans la
30:13 foulée de cette...
30:15 Mais, en même temps,
30:17 c'est pas parce qu'on est sur une inflation
30:19 des prix à la consommation à zéro
30:21 qu'il faut parler de...
30:23 - Quel type d'espoir il faut nourrir,
30:25 sur la Chine ? - La Chine, en fait, je crois qu'il faut comprendre
30:27 qu'elle est en transition, en réalité.
30:29 C'est que la transition est
30:31 toujours, en fait, un moment un peu douloureux,
30:33 surtout quand on vient, effectivement, de niveaux de croissance
30:35 qu'on avait observés. Alors, j'excuse, bien sûr,
30:37 le Covid, évidemment. Mais
30:39 cette transition est voulue. Elle est
30:41 complètement, en fait, orchestrée par le gouvernement
30:43 qui, comme Jeanne l'a indiqué,
30:45 il y a une crise immobilière. On sait
30:47 que les crises immobilières sont des crises qui sont extrêmement
30:49 complexes, qui peuvent prendre beaucoup de temps.
30:51 - Ça peut durer un ou deux ans, encore, là ?
30:53 - Un an, oui. - Un an, quoi, avec l'immobilier qui écrase tout en Chine ?
30:55 - Oui. - Un exemple qui peut être le Japon, au milieu des années 80.
30:57 - Ben oui, c'est les références qu'on a. - Donc, effectivement, c'est toutes les références
30:59 qu'on a. Et les autorités
31:01 chinoises les ont également en tête. Donc, globalement,
31:03 la surcapacité qui a été,
31:05 on va dire, déployée en Chine pour pouvoir,
31:07 effectivement, nourrir
31:09 un peu la croissance chinoise
31:11 qui était extrêmement vorace, à un moment donné,
31:13 on paye cette surcapacité. Et on le paye, peut-être,
31:15 effectivement, avec ces chiffres d'inflation.
31:17 Alors, certes, il y a toujours le débat,
31:19 entre amis, qui n'en finira jamais sur la...
31:21 Est-ce qu'on mesure vraiment, en fait, l'inflation,
31:23 correctement, l'inflation en Chine ? Bon, j'ai presque envie de répondre.
31:25 On ne sait pas la mesurer, déjà, dans les pays développés.
31:27 Je ne vois pas pourquoi on ne la mesurait correctement.
31:29 En tout cas, les chiffres qu'on a, aujourd'hui,
31:31 en Chine, montrent que, historiquement,
31:33 on a quand même beaucoup de croissance et très peu
31:35 d'inflation. Bon, ça interpelle.
31:37 Et on voit bien que
31:39 le pire scénario, c'est crise
31:41 bancaire, crise immobilière, crise financière,
31:43 crise économique. La crise immobilière,
31:45 bon, ben, on a eu quelques secousses.
31:47 La crise bancaire, on sait bien que si le marché immobilier
31:49 s'effondre, ben, le secteur bancaire suivra.
31:53 Et ensuite, tout va suivre derrière.
31:55 - Enfin, ce sera une crise à la chinoise, quoi. C'est-à-dire qu'on ne laissera pas...
31:58 - Non, on ne laissera rien sortir. - Oui. - Mais bon, globalement,
32:00 on sait combien de temps ça peut durer. C'est-à-dire qu'en gros,
32:02 si on n'agit pas tout de suite, ben, le Japon,
32:04 ça a pris 30 ans. Donc... Et encore
32:06 30 ans, on n'est même pas certain d'être sorti de la situation.
32:08 Donc, cette transition
32:10 est orchestrée, cette transition est organisée, elle est
32:12 voulue, elle est douloureuse, effectivement, et donc
32:14 c'est pour ça que Xi Jinping a clairement dit
32:16 5%, c'est challenging, faut oublier.
32:18 Le consensus obstine à voir plus.
32:20 Ben, moi, je ne comprends pas. Et donc, du coup,
32:22 évidemment, le retour de la Chine, c'est pas pour tout de suite.
32:24 Et le stimulus budgétaire, s'il interviendra,
32:26 je pense que, tactiquement,
32:28 il ne faudra pas l'attendre avant fin 2023, début 2024,
32:30 là où, effectivement, toutes les économies seront en ralentissement,
32:32 ce sera le moment de stimuler. - On le prend.
32:34 - Je voyais qu'on disait un mot
32:36 des indices,
32:38 de la gestion indicielle, des concentrations
32:40 indicielles. Alors, c'est l'événement, là,
32:42 demain, je crois que c'est un événement
32:44 assez rare, visiblement. Le Nasdaq 100
32:46 va rebalancer le poids
32:48 des 7 magnifiques, quoi,
32:50 des GAFAM et de
32:52 quelques autres, pour les ramener déjà sous les 10%.
32:54 Qu'est-ce que ça envoie comme message ?
32:58 Et puis, déjà, est-ce qu'il y a des enjeux un peu
33:00 techniques autour de ces valeurs-là ?
33:02 Et ça devient un vrai sujet
33:04 permanent, récurrent, pour la
33:06 gestion et pour les marchés. - Ben, alors,
33:08 ça devient un enjeu, parce que,
33:10 en réalité, un certain
33:12 nombre de gérants sont mesurés par rapport à des
33:14 indices et sont pu en mesure
33:16 de les répliquer ou, en tout cas, de s'en approcher
33:18 puisqu'on a des règles de...
33:20 - De gestion des risques ? - De gestion
33:22 des risques et donc d'éviter les concentrations.
33:24 Et qu'aujourd'hui, le fait est, c'est que
33:26 aujourd'hui,
33:28 la concentration de ces indices ne permet plus
33:30 de gérer un portefeuille
33:32 versus ces indices-là.
33:34 Plus généralement, je pense qu'en tant que gérant,
33:36 plutôt
33:38 classé dans la partie active,
33:40 moi, j'ai toujours
33:42 trouvé intéressant d'être capable de
33:44 se mesurer à un marché.
33:46 Maintenant, j'ai toujours pensé que la gestion
33:48 indicielle,
33:50 en réalité, ou en tout cas la gestion
33:52 purement indicielle, c'était un
33:54 outil intéressant dans un
33:56 objectif d'allocation
33:58 à brève échéance, à un horizon
34:00 à un an, si, effectivement, on voulait s'exposer à une
34:02 hausse de marché, ou voilà,
34:04 mais que c'était pas de l'investissement.
34:06 Parce qu'en réalité, quand vous faites ça, vous ne financez pas l'économie.
34:08 C'est pas
34:10 les gestions indicielles qui vont les financer, les
34:12 IPOs, qui vont financer les introductions en bourse.
34:14 Et donc, en réalité,
34:16 c'est des outils intéressants. - C'est de l'investissement au sens où ça fait
34:18 fructifier un patrimoine financier.
34:20 - Ça contribue. Mais si on pense que la bourse,
34:22 de manière très naïve,
34:24 que le rôle de la bourse
34:26 est aussi de financer l'économie,
34:28 aujourd'hui, soit vous faites partie
34:30 des insiders, vous faites dans les indices,
34:32 et vous avez accès au capital, soit vous en faites partie
34:34 et vous n'avez plus accès au capital. Et je pense que là,
34:36 on est en train de perdre un volet important des marchés
34:38 d'action. Et qu'aujourd'hui,
34:40 quand on en entend récemment, il y avait eu
34:42 un certain nombre d'augmentation de capital,
34:44 on parlait de carburant, c'est pas
34:46 les gestions indicielles qui vont aller acheter ça.
34:48 Et donc, aujourd'hui, je pense que
34:50 c'est des gestions qui sont intéressantes
34:52 encore dans une idée d'allocation
34:54 court terme, mais que
34:56 il ne faut pas oublier une chose, c'est que les performances
34:58 sur la longue durée
35:00 ne se cumulent pas, elles se composent.
35:02 Et ce que ça veut dire,
35:04 c'est qu'effectivement, il est très difficile
35:06 pour un gérant actif
35:08 de battre chaque année. - Chaque mois, oui, ou chaque année.
35:10 - De battre chaque année consécutive.
35:12 - Mais sur 10 années cumulées, c'est possible.
35:14 - Mais sur 10 années cumulées.
35:16 - Composées. - Composées.
35:18 Et donc, pour moi, c'est un outil intéressant,
35:20 mais c'est un outil complémentaire
35:22 de la gestion active, et encore une fois,
35:24 c'est à avoir dans une allocation
35:26 d'actifs et des objectifs
35:28 qu'on peut avoir en termes d'objectifs
35:30 de gestion de patrimoine.
35:32 - Sur le plan de la stratégie d'investissement,
35:34 qu'est-ce que ça vous inspire d'avoir ce groupe ?
35:36 Alors maintenant, c'est les 7 magnifiques.
35:38 Ce groupe de valeurs qui pèse
35:40 autant, qui a représenté
35:42 une majeure partie de la performance
35:44 des actions américaines depuis le début de l'année.
35:46 Il ne faut pas s'y tromper. - Oui, quand on parlait
35:48 de valorisation tout à l'heure, en excluant
35:50 certains secteurs en Europe, je pensais
35:52 au fait que si on exclut
35:54 si on les exclut aux Etats-Unis,
35:56 on a une valorisation. - Si on exclut tout, il n'y a plus rien.
35:58 - C'est beaucoup plus raisonnable. - Oui, bien sûr.
36:00 - Et une performance du Nasdaq
36:02 qui est beaucoup moins brillante. - Ah bah bien sûr.
36:04 - Absolument. Alors en général,
36:06 les moments de très forte concentration, c'est
36:08 plutôt des moments de vulnérabilité.
36:10 - De fin de cycle ? - Pas forcément de fin de cycle,
36:12 mais de vulnérabilité, parce que ça veut dire
36:14 que vous êtes vulnérable, vous avez
36:16 moins de diversification. - Ces boîtes
36:18 n'ont pas l'air vulnérables quand même, quand on les regarde
36:20 une par une. - Non, c'est pas les boîtes
36:22 qui ont l'air... Moi je ne les pense pas vulnérables.
36:24 C'est leur valorisation
36:26 et du coup ça veut dire que le marché...
36:28 Non, les boîtes ne sont pas vulnérables.
36:30 Mais ça ne veut pas dire que le marché
36:32 ne s'est pas emballé sur certaines, et que les valorisations
36:34 ne sont pas un peu...
36:36 - Un peu vulnérables. - Un petit peu...
36:38 Voilà. Tant pis. - Et ça traduit quand même
36:40 une...
36:42 une concentration du mode
36:44 de pensée. Et que tout le monde est positif dessus.
36:46 Ça veut dire qu'en réalité, elles sont beaucoup plus
36:48 exposées... - Ouais, ouais, je comprends.
36:50 - ... à un changement. Quand tout le monde
36:52 est positionné sur ces titres-là,
36:54 la question c'est qui va être l'acheteur marginal ?
36:56 - Est-ce que ça s'élargit un peu quand même ? On voit un élargissement ?
36:58 - Un petit peu. Les petites valeurs
37:00 ont commencé à profiter là de...
37:02 - On voit le Russel 2000. - ... la montée des marchés. C'est intéressant.
37:04 Le Russel, même en France. - D'accord.
37:06 - En Europe, je crois. - Ouais, ouais.
37:08 - Les petites valeurs aussi commencent à...
37:10 ça s'élargit un peu. - Oui. Sans quitter totalement
37:12 les 7 magnifiques, on peut regarder d'autres pans du marché...
37:14 - Non, non. On a l'impression... Oui. Ça se diffuse un peu.
37:16 - Mais c'est ça la difficulté, c'est que c'était une espèce de vampirisation
37:18 un peu de tous les flux qui allaient uniquement
37:20 sur ces 7
37:22 méga-cap, effectivement.
37:24 Ils étaient 5, maintenant ils sont 7.
37:26 - Ben, ça s'élargit. - Ça s'élargit.
37:28 Non, non. C'est plutôt... Est-ce qu'il faut voir ça comme
37:30 une bonne nouvelle ? Pas forcément, puisque finalement
37:32 quand on voit vraiment le reste à
37:34 financer, il y a quand même encore beaucoup de boîtes à financer,
37:36 l'allocation du capital
37:38 n'est pas forcément optimale. Et donc,
37:40 ces boîtes-là, par ailleurs, sont vulnérables
37:42 quand même à un point. Elles l'ont été
37:44 en 2022, on l'a bien vu. C'est l'étau réel.
37:46 Donc, il ne faudrait pas qu'il y ait d'accident
37:48 sur l'étau réel, parce que vu effectivement la taille
37:50 et ce que ça représente sur...
37:52 vu ce qu'elle représente effectivement
37:54 dans les indices, ça peut rapidement
37:56 venir. Donc, bon.
37:58 - Après, c'est des boîtes qui peuvent se remettre
38:00 assez vite, assez rapidement d'un petit
38:02 coup de tabac, comme elles ont connu en
38:04 2022. - Bien sûr. Mais surtout, c'est que quand on joue des paris
38:06 de croissance, évidemment, c'est elles qui vont bénéficier
38:08 de ces paris en premier. Mais encore
38:10 une fois, est-ce qu'on a envie, effectivement, de rajouter à ces niveaux-là
38:12 de la volatilité dans les portefeuilles ?
38:14 C'est une question de "risk management". - Et moi, j'ai quand même
38:16 une marotte, c'est que cette puissance
38:18 financière, parce que ça traduit une puissance financière,
38:20 ça traduit aussi, peut-être,
38:22 une vulnérabilité
38:24 vis-à-vis du régulateur. - Mais oui, mais non.
38:26 Avec l'IA... Mais non, regardez !
38:28 Lina Khan, qui était
38:30 la grande pourvoyeuse des GAFAM
38:32 nommée par Biden à la tête de l'AFTC,
38:34 elle vient de se faire retoquer. Alors, elle fait appel
38:36 sur Microsoft Activision Blizzard.
38:38 Avec l'IA, c'est plus possible.
38:40 C'est la guerre ! - Oui.
38:42 - C'était un point que je voulais
38:44 soulever avec vous, justement. C'est moins...
38:46 En tout cas, intuitivement... - C'est un peu tôt
38:48 pour les régulateurs d'intervenir
38:50 sur un... - Alors qu'il y a
38:52 un an ou un an et demi, au début du mandat de Biden,
38:54 c'était la vraie volonté...
38:56 Vous allez voir ce que vous allez voir. - Sur l'IA, c'est trop tôt.
38:58 - L'IA, c'est trop tôt. - Bah oui !
39:00 - Sur l'IA, c'est trop tôt, maintenant. - Oui, mais ça veut dire que ces boîtes-là, on peut pas les toucher.
39:02 - Ce qu'on est en train de voir, c'est qu'en Europe,
39:04 aujourd'hui, Amazon
39:06 est en train de contester le fait
39:08 d'être touché par le DMA,
39:10 parce qu'en fait, ils s'aperçoivent que ça peut leur faire mal, et qu'en réalité,
39:12 on est en train... Le problème, c'est que cette régulation
39:14 ne se met pas en place du jour au lendemain. C'est long à mettre en place.
39:16 Elles vont rentrer... Et que...
39:18 À la fin,
39:20 je veux dire, on retrouve... On a eu déjà,
39:22 dans le passé, des moments où
39:24 le marché américain était très concentré. - Mais c'est pas
39:26 l'Europe qui va casser ses goûts pleins !
39:28 - C'est pas l'Europe, non ! Mais c'est les États-Unis
39:30 qui ont cassé... - Mais tous les présidents américains
39:32 ont essayé, effectivement. Mais Trump, lui-même,
39:34 avait essayé. Ça a pas réussi. Enfin,
39:36 tout le monde essaie. - Ils ont réussi avec la seconde...
39:38 - Ils ont réussi avec... - Ça a pris des années, hein.
39:40 - Oui. - Oui, c'est ça. - Mais là, ils sont
39:42 de plus en plus puissants et de plus en plus nombreux.
39:44 - Mais moi, c'est un peu le point... Je rejoins Jeanne là-dessus.
39:46 Avec l'ouverture de l'IA,
39:48 face à la Chine,
39:50 toujours,
39:52 est-ce que c'est le moment de
39:54 faire du mal à ces entreprises
39:56 qui ont les moyens de mener la guerre de l'IA, quoi ?
39:58 - Exactement. - Et surtout pas dans une
40:00 année électorale en 2024.
40:02 En plus. - Oui, il y a une élection.
40:04 - Et une grande géopolitique... - Complexe.
40:06 - Oui. - Vu cas,
40:08 c'est ça, vulnérable, incertain, complexe.
40:10 On s'arrêtera là pour ce soir.
40:12 Merci à vous trois d'avoir été des invités
40:14 de Planète Marché. Jeanne Asraf, Biton, BFTIM,
40:16 Mabrouk Chetouan, Natixixim et
40:18 Gilles Guibou, AXAIM.

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