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Gangsters Les Diables De L Amérique S01E08 Anthony Shea Et le gang des sans nom

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00:00 Anthony Shay est entré dans la banque, armé, prêt à tuer et à voler tout l'argent qu'il pouvait.
00:06 Des coups de feu ont éclaté alors qu'il se battait avec un garde.
00:11 Et il a remis ça.
00:13 Conduire un fourgon blindé à Boston, c'était comme nager parmi les requins avec une plaie à la jambe.
00:20 Sa propre mère l'encouragait. "Anthony, tu n'as pas d'argent, va cambrioler quelqu'un."
00:27 Il voulait être le genre de criminel dont tout le monde parle. Après tout, il dévalisait des banques. Où est-elle mal ?
00:32 Le corps des deux gardes serait dans le fourgon blindé.
00:36 Ils ont été assassinés de façon très professionnelle.
00:40 C'est le braquage qui a mal tourné. Ça n'a pu faire rire personne.
00:45 À Charleston, il existait une loi du silence. Les témoins étaient intimidés, leurs familles menacées.
00:55 Ils pensaient tous s'en tirer à bon compte.
00:57 Ces types avaient conclu un pacte. Ils s'étaient jurés de ne pas craquer.
01:03 Il a témoigné contre son frère, du jamais vu.
01:06 Quand j'ai regardé du côté des accusés, il a fait ce geste de la main.
01:10 En fin de compte, Anthony Shea passera le restant de ses jours en prison.
01:16 Le jour où les deux gardes se sont retrouvés.
01:18 Aujourd'hui, dans Les Diables de l'Amérique, Anthony Shea et le gang des sans-nom.
01:42 Le 12 août 1994, au stade de baseball de Fenway Park.
01:46 Les Red Sox de Boston sont quatrièmes au classement de la Ligue Américaine Est.
01:51 Ils viennent d'être battus 17 à 7 par les Twins du Minnesota.
01:56 Le baseball perd son statut de passe-temps préféré des Américains
02:01 et se transforme en secteur économique à part entière.
02:04 Deux des clubs de millionnaires les plus fermés du monde étaient dans l'impasse pour des raisons d'argent.
02:10 Leurs propriétaires avaient accepté de partager la fortune de la Ligue pour être sur un pied d'égalité,
02:20 mais à une condition, que le salaire des joueurs soit plafonné.
02:23 Mais les sportifs ont refusé en bloc les termes du contrat.
02:27 Tout ça, ce ne sont que des jéramiates de millionnaires.
02:32 Moi, je m'en contrefiche.
02:34 Ils gagnent assez d'argent comme ça, pourquoi il leur en faut plus ?
02:39 Douze jours après la fin de saison des Red Sox,
02:42 cinq hommes vivant dans les environs du stade ont enfilé leurs tenues de travail et se sont mis à l'œuvre.
02:48 Un fourgon blindé venait de quitter la banque NFS Dudson dans le New Hampshire.
02:55 Des hommes cagoulés, vêtus de survêtements, l'ont braqué, l'arme au point.
03:00 Ils ont tiré sur un des gardes qui était sorti du fourgon après avoir ouvert la porte.
03:08 Ils sont montés dedans, ont abattu son collègue et se sont enfuis au volant du véhicule.
03:12 L'incident s'est produit à Hudson, dans l'état du New Hampshire, à 70 km de Boston.
03:18 Population, 7300 habitants.
03:21 C'était choquant de voir une scène de violence pareille,
03:28 digne des grandes villes dans une aussi petite bourgade.
03:32 Les auteurs du braquage sont de toute évidence armés et dangereux.
03:37 Il faut être extrêmement prudent.
03:39 Si c'était arrivé à Boston, ça aurait déjà été grave.
03:45 Mais comme ça s'est produit à Hudson, c'était encore plus terrifiant.
03:49 Je ne comprends pas pourquoi ils ont abattu ces deux innocents.
03:54 C'est triste.
03:56 Ces hommes étaient des professionnels.
03:59 Ce braqueur de fourgon blindé prenait leur travail très au sérieux.
04:06 Ils savaient comment les enquêtes étaient menées.
04:08 Ils portaient des cagoules et plusieurs couches de vêtements.
04:12 Ils savaient comment se débarrasser des preuves.
04:15 Ils volaient des voitures pour s'enfuir.
04:19 Et ensuite, ils les brûlaient.
04:22 C'était leur métier, leur gain de pain.
04:26 Sans vouloir minimiser, pour eux, c'était la routine.
04:29 Mais ce qui s'est produit à Hudson était tout sauf la routine.
04:35 Ce n'était pas un braquage comme les autres.
04:37 Il impliquait non seulement le vol de plusieurs centaines de milliers de dollars,
04:42 mais surtout le meurtre de sang-froid de deux innocents.
04:45 Un des convoyeurs a été abattu sur place.
04:52 Les deux corps ont été placés dans le véhicule de fuite.
04:55 Lawrence Johnson, 57 ans, et Ronald Normando, 53 ans,
05:00 ont été retrouvés morts dans une forêt à 2 kilomètres de la banque.
05:05 C'est arrivé le mauvais jour, dans la mauvaise ville.
05:10 Ces meurtres étaient une erreur, mais pas la seule.
05:15 Une des voitures volées a été retrouvée en flamme à Revere.
05:21 Dans le coffre, les enquêteurs ont retrouvé des survêtements,
05:25 un millier de dollars, et des sacs provenant de la réserve fédérale.
05:31 Ils ont laissé les cagoules et les combinaisons dans la voiture pour les brûler.
05:35 Dans le coffre, la police a retrouvé un T-shirt des Boston Bandits.
05:40 Les Boston Bandits étaient l'équipe de Softball d'une prison du Massachusetts.
05:45 Les enquêteurs en ont déduit que les tueurs avaient déjà été incarcérés,
05:49 et qu'ils venaient sûrement de Boston.
05:51 La réponse leur est venue comme une évidence.
05:54 On a compris qu'ils venaient de Charleston.
05:58 Le quartier de Charleston fait un peu moins de 3 km².
06:02 Et ces 3 km² ont produit plus de braqueurs de fourgons blindés au kilomètre carré
06:08 que n'importe quel autre endroit.
06:11 Je n'irai pas jusqu'à parler d'une culture du braquage à Charleston.
06:16 Tout ce que je peux dire, c'est que la majorité des braquages de bancs
06:20 ont pris place dans des quartiers de la ville.
06:24 Tout ce que je peux dire, c'est que la majorité des braquages de banques
06:27 ou de fourgons blindés sur lesquels j'ai enquêté se sont déroulés là-bas.
06:31 Au début des années 90, un gangster originaire de Charlestown
06:35 a commis une impression de série de braquages réussis.
06:38 Anthony Shea était le chef du gang des Sans Noms.
06:43 Avant de se faire arrêter, ils avaient dérobé plus d'un million cinq cents mille dollars.
06:51 Ils ont été condamnés pour vol, raquettes, complot, vol de voiture, agression et meurtre.
06:57 Anthony Shea était un braqueur en série.
07:02 Il a dévalisé plusieurs dizaines de banques et autant de fourgons blindés.
07:06 Non content d'être un braqueur très actif,
07:11 il était également toxicomane, raciste et misogyne.
07:15 Il n'avait absolument aucun sens moral.
07:21 Anthony Shea était un criminel accompli,
07:23 mais il a poussé le bouchon trop loin.
07:26 Finalement, l'appât du gain et l'arrogance l'ont mené à sa perte.
07:30 Il s'est mis à faire des erreurs.
07:34 Après avoir dévalisé des banques et des fourgons pendant quatre ans,
07:38 Shea a commis sa première grosse erreur à Hudson.
07:41 Mais ce n'était pas la dernière.
07:43 Un an plus tard, il a remis ça à l'entreprise.
07:48 Un an plus tard, il a remis ça à Londonderry, dans le New Hampshire.
07:51 Les policiers ont trouvé des traces de sang qui appartiendraient aux suspects.
07:57 C'était la première fois qu'il nous laissait un indice.
08:02 Il s'était blessé en cassant une fenêtre.
08:06 Wakefield, Massachusetts, une semaine plus tard.
08:11 Après la tentative ratée de Londonderry,
08:16 on a eu la chance de le trouver au volant d'une voiture volée.
08:19 Anthony Shea a fait plusieurs erreurs graves
08:23 qu'un vrai professionnel n'aurait jamais commises.
08:26 Le braqueur a choisi le mauvais moment pour bâcler le travail.
08:30 En 1994, le jour même où Anthony Shea et son gang
08:45 ont brutalement exécuté les deux gardes d'Hudson,
08:47 le Sénat américain a adopté la loi qui scellera son destin.
08:51 Si c'est votre troisième délit et que vous êtes condamné,
08:56 vous êtes considéré comme un criminel aguerri.
08:59 C'est la prison à vie sans liberté conditionnelle.
09:02 Avec la loi des trois coups, empruntée au monde du baseball,
09:06 Bill Clinton visait à mettre hors d'état de nuire les criminels récidivistes endurcis.
09:11 Ceux qui commettent des crimes doivent être punis.
09:14 Quand vous commettez un troisième crime violent,
09:17 vous serez éliminés et éliminés pour le bien.
09:20 Trois coups et vous êtes sortis.
09:23 Avant d'arrêter Anthony Shea et les membres de son gang,
09:29 les enquêteurs se sont heurtés à la loi du silence
09:32 qui, tel un nuage menaçant, planait sur Boston depuis des générations.
09:38 Ce sont des tueurs sans pitié pour qui la vie humaine ne vaut rien.
09:44 Il était impératif que ces individus soient enfermés dans un établissement pénitentiaire
09:50 et n'en sortent plus jamais.
09:52 En 1992, Anthony Shea a 28 ans.
10:00 C'est l'un des gangsters les plus accomplis de la côte Est.
10:07 Pour moi, Anthony Shea est un vieux de la vieille.
10:09 Les criminels d'aujourd'hui piratent les réseaux sociaux,
10:15 récupèrent 6 millions de mots de passe et les diffusent sur des sites russes.
10:19 Tout à coup, les voilà avec 400 000 cartes bleues à leur disposition
10:23 et ils dérobent des centaines de millions de dollars.
10:25 Ce sont les nouveaux voleurs d'aujourd'hui.
10:27 Anthony Shea, lui, est de la vieille école.
10:32 Il a regardé autour de lui et s'est dit "Bon, il est où le fric ?
10:36 Ah oui, à la banque."
10:37 Les fonds sont régulièrement transférés d'une banque à l'autre dans des fourgons blindés.
10:42 Il a procédé à l'ancienne.
10:45 Il est entré dans la banque, armé et prêt à tuer,
10:49 et il a volé tout l'argent qu'il pouvait.
10:51 Il était très compétent.
10:55 Il avait sûrement consacré beaucoup d'énergie à parfaire sa technique.
10:58 Dans la région, il reste probablement l'un des meilleurs braqueurs de ces 20 dernières années.
11:04 Anthony Shea vit à Charlestown, dans le Massachusetts, une enclave irlandaise au nord de Boston.
11:14 C'est une très jolie communauté.
11:19 De superbes maisons anciennes en grès brun entourent le monument de Bunker Hill.
11:24 Au nord du quartier, on trouve plusieurs logements sociaux,
11:27 notamment celui d'Alton et celui de Meshawar.
11:32 Shea vivait à deux pas du HLM de Medford Street.
11:34 La communauté de Charlestown a toujours été très dense et très soudée.
11:42 Ça a contribué à la hausse des activités criminelles, parce que c'est une gigantesque fourmilière.
11:49 Il y a des ruelles partout, des passages secrets, des raccourcis.
11:55 Tout le monde les connaît, sauf la police.
11:58 C'est l'endroit idéal pour se cacher.
12:04 En plus, vos 17 cousins sont là pour vous aider si vous êtes dans le pétrin.
12:09 Charlestown a été le théâtre de la bataille de Bunker Hill pendant la guerre d'indépendance américaine.
12:18 Dans les années 1860, la ville est devenue un port important.
12:25 Les immigrants d'Europe avaient tendance à s'installer le plus près possible du port où ils avaient accosté.
12:30 C'est à partir de là que la population de Charlestown est devenue principalement irlandaise.
12:35 C'est resté comme ça pendant un siècle environ.
12:39 En 1960, c'est ici qu'officiait le gang irlandais le plus violent outre-Atlantique, la mafia de Charlestown.
12:52 À Charleston, il existait une loi du silence.
12:55 Comme son nom l'indique, elle impliquait de ne parler de rien et de tout garder pour soi.
13:01 Si on était vu avec la mauvaise personne, on pouvait se faire tuer.
13:09 Si on marchait dans la même direction qu'elle, on pouvait se faire accuser d'être une balance, un mouchard.
13:19 Et là aussi, on risquait de se faire tuer.
13:22 Les habitants du quartier ne dénonçaient jamais personne par peur des représailles contre leur famille ou eux-mêmes.
13:28 Sur une période de 17 ans, entre 1975 et 1992, il y a eu 49 meurtres, dont 33 non-illicités.
13:37 Personne ne voulait parler à la police.
13:40 Les témoins étaient intimidés, leurs familles menacées.
13:45 Ils n'ont pas peur de se présenter au tribunal et de témoigner en justice. Ils tenaient leur langue.
13:50 Par exemple, un membre de la mafia irlandaise s'est fait abattre devant une pizzeria dans le centre de Charleston.
13:57 Il y avait plusieurs témoins.
14:02 En ce temps, quand la police est arrivée, ils n'avaient rien à déclarer.
14:05 Ils n'avaient rien vu, rien entendu, ils ne savaient rien.
14:08 C'était ça, Charleston.
14:12 En 1990, Charleston s'est forgé une sinistre réputation dans les forces de l'ordre.
14:16 L'affaire familiale qui se transmettait de père en fils, c'était le braquage de banques et de fourgons blindés.
14:28 Au fil des ans, nous avons constaté que les plus grands braqueurs de banques et de camions blindés du pays
14:34 étaient souvent originaires de Charleston. Ils apprennent les uns des autres.
14:41 Ils étaient incroyablement spécialisés. Il y avait des familles de conducteurs.
14:45 D'autres se concentraient uniquement sur les itinéraires des fourgons.
14:51 Ceux d'entre nous qui ont un travail dit normal partent du principe qu'un enfant voudra exercer un métier légitime,
14:59 que ce soit chanteur, sportif, médecin ou dentiste.
15:03 Mais pour ceux qui grandissent entourés de gangsters, qui n'ont connu que ça toute leur vie,
15:09 les seuls modèles justement, ce sont les gangsters.
15:12 Sa propre mère l'encouragait à voler.
15:21 "Anthony, tu n'as pas d'argent, va cambrioler quelqu'un, fais quelque chose, allez !"
15:25 Il avait été condamné deux fois avant l'âge de 25 ans pour vol et agression.
15:34 À 16 ans, il avait dévalisé un chauffeur de taxi de Charleston et avait failli le tuer.
15:39 Ses frères, eux aussi, avaient été condamnés pour braquage de banque.
15:45 Lors d'une interview avec un journaliste, il a dit "J'ai toujours baigné dans ce milieu.
15:54 Si j'avais grandi entouré de dentistes, j'aurais sûrement arraché des dents."
16:01 À Charleston, le métier de gangster s'apprenait jeune.
16:04 Les adolescents devaient faire leur preuve.
16:08 Anthony Shaye a suivi un apprentissage, ça ne fait aucun doute.
16:12 Hold-up, vol de voiture, et ainsi de suite.
16:16 Quand il était ado, dans les années 70, il traînait tout le temps dans le quartier.
16:21 Des types venaient le voir et lui disaient "J'ai besoin de toi pour un boulot."
16:26 Ils l'emmenaient, lui confiaient une mission, le redéposaient au même endroit et voilà.
16:30 Il ne les revoyait jamais.
16:32 Là-bas, on ne se forgeait pas une bonne réputation en dealant,
16:36 mais en braquant un fourgon blindé ou une banque.
16:39 C'était sa vocation.
16:42 Et comme beaucoup de voyous du quartier, il voulait être le meilleur.
16:46 Pendant plusieurs années, il a peaufiné sa technique.
16:50 Puis il a constitué une équipe de gangsters comme lui.
16:53 [Musique]
16:57 Ce gang comptait 5 individus.
17:00 À Charlestown, les suspects ressemblaient à Monsieur Tout-le-Monde.
17:04 Anthony Shaye, Matthew McDonald, Michael Halloran, Steven Burke et Patrick McGonagall.
17:15 Si vous aviez croisé Steven Burke ou Michael Halloran dans la rue,
17:21 il vous aurait frappé comme étant bien éduqué, respectable et propre sur eux.
17:28 Les cheveux courts, habillés avec soin, en forme.
17:32 Ces hommes étaient des braqueurs de haut niveau qui prenaient leur travail très au sérieux.
17:38 Leur but dans la vie, c'était de voler autant d'argent que possible.
17:43 Ils étaient prêts à tuer si cela pouvait les aider à remplir leur objectif.
17:51 En 1992, le nombre de hold-up aux États-Unis atteint un record historique.
17:57 À Boston, on compte au moins une attaque de fourgon blindée par mois.
18:02 Anthony Shaye et son équipe ont multiplié les braquages de ce genre.
18:10 Dans le milieu, ils étaient particulièrement réputés pour le nombre d'attaques perpétrées,
18:17 ainsi que pour le choix des cibles.
18:20 Le FBI les avait dans le collimateur.
18:23 Il y avait une unité dédiée aux braquages de banques basées à Boston.
18:28 Ils surveillaient les voleurs de Charleston depuis des années.
18:32 Les banques et l'argent transporté dans les fourgons sont assurés au niveau fédéral.
18:38 Par conséquent, un braquage de banque est un crime fédéral.
18:43 C'est comme ça depuis que J. Edgar Hoover était à la tête du FBI.
18:47 On a commencé à travailler étroitement avec le FBI.
18:53 Ils avaient un dossier complet sur tous les gros bonnets de Charleston.
18:58 Les suspects habituels.
19:02 Un nom revenait sans cesse, celui d'Anthony Shaye.
19:09 Ce n'était pas quelqu'un qui commettait des crimes parce qu'il n'avait rien de mieux à faire.
19:13 Il voulait être le genre de criminel dont tout le monde parle.
19:18 Pendant la première moitié des années 90, en Nouvelle-Angleterre,
19:28 Anthony Shaye réalise la plus longue série de braquages sans arrestation.
19:32 600 000 dollars ont été dérobés suite à l'attaque d'un fourgon à Linn, dans le Massachusetts.
19:39 Les voleurs du fourgon de Seabrook, dans le New Hampshire, sont repartis avec un butin de 300 000 dollars.
19:44 En tout, Anthony Shaye aurait participé à l'organisation et à l'exécution de plus de 100 braquages,
19:51 dérobant plusieurs millions de dollars sans laisser de traces.
19:54 Shaye avait l'habitude de toujours travailler avec les mêmes complices.
20:01 On les appelait le gang des sans-nom.
20:07 Ils n'avaient pas de nom. Ils étaient au nombre de cinq et faisaient partie de la mafia irlandaise.
20:11 Anthony Shaye, Matthew MacDonald, Michael Allen, Steven Burke et Patrick McDonagall.
20:18 Ils venaient tous de Charles Town.
20:21 Ils avaient mis en place une sorte de mode opératoire pour attaquer les fourgons blindés.
20:27 Ils se concentraient sur une banque ou une chaîne de banques, étudiaient les horaires de passage des fourgons
20:35 et mettaient au point leur itinéraire de fuite.
20:38 Il y avait une règle à laquelle Anthony Shaye ne dérogeait jamais.
20:44 La veille d'un braquage, toute l'équipe devait passer la soirée ensemble.
20:49 Pas de sortie, pas d'alcool, pas de drogue, rien.
20:53 Le lendemain matin, ils se levaient, se douchaient et se rasaient.
20:59 Puis ils enfilaient un caleçon long et un survêtement par-dessus.
21:05 Ils mettaient du chatterton au niveau des poignets et des chevilles
21:10 pour éviter de laisser des indices de type cheveux ou fibres.
21:15 La première étape consistait à voler plusieurs voitures.
21:20 A l'aide d'un tournevis, ils débloquaient le volant et faisaient démarrer la voiture.
21:25 Puis ils plantaient le tournevis dans le siège passager.
21:31 Ils avaient l'habitude de voler un certain type de monospace pour s'enfuir.
21:35 Non seulement il était rapide, mais grâce aux vitres teintées,
21:39 les braqueurs pouvaient rester cachés jusqu'à ce qu'ils ouvrent la porte latérale pour sortir.
21:44 Ils enfilaient une cagoule, ensuite ils essuyaient leurs armes,
21:52 sans oublier les balles qu'ils s'apprêtaient à mettre dans le chargeur
21:56 pour supprimer les empreintes digitales.
21:59 Puis Shea et son gang se mettaient à l'œuvre.
22:01 Braquer un fourgon blindé, c'est un peu comme un ballet.
22:15 Tout est une question de timing.
22:18 C'est une véritable chorégraphie.
22:22 Quand les convoyeurs sortent de la banque et entrent dans le véhicule, il faut faire vite.
22:27 Il faut prendre l'argent et s'enfuir le plus rapidement possible.
22:29 Au fil des années, le gang des sans-noms est devenu une machine bien huilée.
22:35 Au bout d'un moment, on se sent invulnérable, intouchable.
22:43 Quand on a déjà commis 9 vols à main armée, un de plus ou un de moins, ça ne change pas grand-chose.
22:53 Pendant quelques temps, au début des années 90, les gens n'ont pas pris ça très au sérieux.
22:58 C'était le bon vieux jeu du chat et de la souris.
23:01 C'était grave, bien sûr, mais pour les journaux télé, c'était du pain béni.
23:06 Les gardes chargeaient 38 sacs remplis de billets dans le fourgon.
23:10 Ils en ont pris 34 et se sont enfuis.
23:13 Les sommes d'argent dérobées amusaient le public.
23:17 Plus elles étaient importantes et plus c'était impressionnant.
23:20 Ils n'étaient pas les seuls braqueurs de Charlestown.
23:22 Une fois, ils étaient planqués dans une voiture volée en attendant l'arrivée du fourgon.
23:34 Un informateur nous a dit qu'ils avaient regardé par la fenêtre et avaient aperçu un de leurs amis,
23:42 un autre braqueur de Charlestown, qui faisait du repérage dans le quartier pour attaquer la même banque.
23:49 À l'époque, conduire un fourgon blindé à Boston, c'était comme nager parmi les requins avec une plaie à la jambe.
23:55 Anthony Shea a créé et fait prospérer le gang des sans-noms en période de crise économique.
24:01 En 1991, le taux de chômage à Boston était de 9,1%.
24:07 Il n'avait pas été aussi élevé depuis 1976, lorsque la mafia de Charlestown faisait la loi dans la rue.
24:16 Quand on vit dans les HLM de Charlestown, on ne ressent aucune compassion pour une banque du centre-ville de Boston ou de New York.
24:24 À l'époque, ça ne semblait pas si grave que ça.
24:28 Après tout, ils dévalisaient des banques et non pas la cagnotte d'une vieille dame. Où était le mal ?
24:33 Jusqu'au jour où leur chance a tourné.
24:37 Le braquage de Hudson a dégénéré. C'était inévitable.
24:44 L'attaque la plus célèbre du gang des sans-noms s'est mal passée, car la machine était grippée.
24:49 Grisé par le succès, Anthony Shea était devenu toxicomane.
24:54 Shea et Matthew MacDonald étaient dépendants à la drogue, à l'héroïne pour être exact.
25:01 Stevie Burke et Michael O'Halloran ne touchaient pas à la drogue, contrairement à Anthony Shea et Matthew MacDonald.
25:08 Et Burke et O'Halloran voyaient ça d'un très mauvais œil.
25:14 Ça rendait leurs acolytes moins réactifs, moins efficaces et moins motivés.
25:19 La loi de Murphy finit toujours par se vérifier, et la situation s'est mise à leur échapper.
25:25 Lorsque le gang des sans-noms est arrivé sur le parking de la banque NFS, le mercredi 25 août 1994, au matin,
25:33 Shea et MacDonald étaient sous l'emprise de l'héroïne.
25:40 Ce sont eux qui ont ouvert le feu. Il y a eu une décharge accidentelle et un des gardes a été blessé au ventre.
25:47 Ils l'ont ramassé et l'ont mis dans le fourgon.
25:51 Tandis que le garde, Ron Normando, se vidait de son sang à l'arrière du fourgon et les suppliait de l'épargner,
25:59 le conducteur, Larry Johnson, a décidé de contre-attaquer.
26:04 Leur destin a été scellé à partir du moment où le conducteur s'est battu avec Steven Burke et a arraché sa cagoule.
26:10 Ils n'avaient plus aucune chance de s'en sortir vivants,
26:15 puisqu'ils auraient été en mesure de fournir une description de leurs attaquants.
26:20 Ils ont été assassinés de façon très professionnelle.
26:27 Les corps sans vie de deux gardes ont été retrouvés respectivement dans le fourgon blindé et une voiture volée.
26:34 Ils seront examinés pour aider la police dans son enquête.
26:37 À partir de là, ça n'a plus fait rire personne. Ce n'était ni drôle, ni malin, ni romanesque.
26:44 C'était un assassinat.
26:48 Ils les avaient tués de sang-froid. Jusqu'aux plus hauts échelons de la police, en Nouvelle-Angleterre et à Washington,
26:56 tout le monde savait qu'il fallait frapper fort. C'était allé trop loin.
27:02 Comme vous le voyez, la police scientifique vient d'arriver sur les lieux. Ils vont pouvoir commencer leur enquête.
27:07 Il fallait agir vite. Tout le monde avait peur.
27:12 Le 24 août 1994, Anthony Shea et son gang de braqueurs attaquent un camion blindé à Hudson dans le New Hampshire.
27:24 Ils s'enfuient avec un butin de 500 000 dollars, après avoir abattu les deux convoyeurs de fond.
27:31 Les hôtels du braquage sont armés et dangereux.
27:34 C'est là que les choses ont changé, au cours de l'enquête sur les meurtres des deux gardes.
27:40 C'était un meurtre de sang-froid dans une petite ville tranquille. Le genre de crime inexplicable qui ne s'oublie jamais.
27:48 En mai 1995, le FBI est enfin sur une piste, à plus de 2000 kilomètres au sud de Boston.
28:00 Les clients et les employés de la banque étaient bouleversés et effrayés. Certains pouvaient à peine décrire ce qui s'était passé.
28:07 D'après la police, deux, voire trois hommes armés ont tenté de dévaliser ce fourgon garé sur le parking.
28:13 Les agresseurs ont surgi d'un monospace bleu.
28:17 Par un heureux concours de circonstances, les braqueurs sont repartis les mains vides.
28:25 À quelques mètres de là, deux agents du FBI faisaient un dépôt à la banque.
28:29 On croyait qu'ils avaient visé la banque, on n'était pas au courant pour le fourgon. On croyait que c'était un hold-up, c'est pour ça qu'on les a traqués.
28:38 Un des fuyeurs s'est débarrassé de ce fusil d'assaut avant de monter dans un 4x4 blanc.
28:43 Tout portait à croire que c'était l'œuvre d'Anthony Shea.
28:48 Il changeait toujours de voiture en cours de route.
28:54 D'après les témoins, ils sont sortis du 4x4 et sont passés par un trou dans la clôture.
28:58 Une deuxième voiture volait et les attendait derrière.
29:01 Ils avaient fait une ouverture dans la barrière et garé une voiture de l'autre côté.
29:06 Comme ça, s'ils étaient pris en chasse, les policiers ne seraient plus en mesure de les suivre.
29:11 L'incident s'est produit à West Palm Beach, en Floride.
29:14 Un simple contrôle de carte bleue révèle qu'Anthony Shea se trouvait bien à West Palm Beach ce jour-là.
29:22 Trois mois plus tard, il est de retour dans le New Hampshire, non loin du lieu où le braquage avait mal tourné.
29:28 Presque un an jour pour jour après l'attaque d'Hudson, une autre banque du New Hampshire est visée.
29:36 Celle de Londonderry, en août 1995.
29:40 Cette banque n'a pas été choisie au hasard.
29:43 Ils ont sûrement passé des jours, si ce n'est des semaines, à étudier leurs habitudes.
29:49 Le braquage de Londonderry était un peu plus audacieux, voire hasardeux.
29:53 Ils voulaient frapper après la fermeture, quand les clients seraient partis.
29:59 Leur but ? Attaquer avant que la salle des coffres ne soit verrouillée.
30:05 Ils ont jeté une pierre contre une des fenêtres et sont entrés par là.
30:10 Malheureusement pour eux, la chambre forte avait été fermée quelques minutes plus tôt.
30:15 Le directeur leur a expliqué qu'ils n'étaient pas en mesure de déverrouiller la porte avant le lendemain matin.
30:25 Par bonheur, les deux cambrioleurs l'ont cru et ne l'ont pas tué.
30:29 Les employés de cette banque ont eu beaucoup de chance de s'en sortir.
30:34 Pour la première fois en cinq ans, Anthony Shea a laissé une trace de son passage.
30:44 Ils sont ressortis par la même fenêtre et l'un d'eux, apparemment Anthony Shea, s'est coupé.
30:48 Il a laissé quelques gouttes de sang.
30:51 On a prélevé les échantillons de sang et on les a conservés dans la salle des preuves.
30:57 Puis on les a transmis au FBI pour qu'ils les analysent.
31:01 On avait enfin une preuve tangible, et non pas indirecte.
31:05 De nos jours, on peut acheter un kit de prélèvement d'ADN dans n'importe quelle pharmacie.
31:14 On le met dans la bouche, on l'envoie au labo et voilà le travail.
31:17 Au début des années 90, c'était une autre histoire.
31:21 On n'a pas eu les résultats tout de suite, mais le mode opératoire collait avec celui de Shea.
31:27 En attendant le verdict, ils suivent Anthony Shea à la trace.
31:38 Le FBI a l'avantage de pouvoir mobiliser des dizaines d'agents, d'enquêteurs et d'experts en criminalistique.
31:45 L'enquête a fait un bond en avant lorsqu'on a réussi à mettre la main sur Anthony et sur son équipe, et à les coffrer.
31:54 La semaine du 7 août 1995, les policiers opèrent un grand coup de filet dans Charleston pour attraper le gangster.
32:06 Après Londonberry, on s'était remis à surveiller le moindre de ses mouvements, et on a découvert qu'il avait des vues sur une ou deux banques.
32:15 Ils le surprennent au volant d'un 4x4 et le suivent jusqu'à un hôtel de Peabody, dans la banlieue nord de Boston.
32:23 C'était une voiture volée.
32:26 On a repéré où Anthony Shea l'avait planqué, et on a placé un micro à l'intérieur.
32:35 La nuit du 10 août, tandis que les Red Sox occupent la première place du classement avec une série de 11 victoires,
32:40 Shea se trouve à l'hôtel avec ses deux nouveaux coéquipiers, John Sherco et Nicolas DiMartino.
32:46 Le lendemain matin, ils sont sur écoute lorsqu'ils passent à l'action.
32:54 Le FBI les arrête sur le parking d'une banque de Wakefield, dans le Massachusetts.
33:03 Shea et Sherco étaient tous les deux très surpris.
33:05 Ils n'en revenaient pas.
33:07 Sherco avait sur les genoux une mitraillette MAC-10 avec deux chargeurs scotchés ensemble.
33:12 On les a emmenés à la division du FBI de Boston pour procéder à leur arrestation.
33:20 Et on leur a communiqué les résultats de notre enquête.
33:24 Shea a gardé la tête haute et a simplement dit "je n'ai rien à déclarer à qui que ce soit".
33:32 Ce soir-là, je l'ai transféré au centre de détention.
33:35 Sur la route entre Boston et Brookline, il a commencé à être en manque.
33:39 Malgré un sevrage particulièrement brutal, Anthony Shea respecte la loi du silence de Charlestown.
33:46 Mais son nouveau complice préfère passer à table.
33:50 Sherco en avait assez de cette vie de malfrat et a décidé de coopérer.
33:55 Un jeune voleur de voiture qui travaillait pour le gang a également accepté de collaborer avec la police.
34:02 Les suspects habituels ont été arrêtés.
34:04 Le gang d'origine, Burke, Connolly, Walloran et McGonagall avaient conclu un pacte.
34:20 Ils s'étaient jurés de ne jamais craquer.
34:28 Je me suis entretenu avec Michael Walloran le jour de son arrestation.
34:32 Quand je lui ai exposé la situation, il m'a regardé et m'a dit d'aller me faire voir.
34:39 Mot pour mot.
34:41 Ils pensaient tous s'en tirer à bon compte.
34:44 D'ailleurs, aucun des membres du gang n'a brisé la loi du silence pour collaborer avec le gouvernement.
34:54 Aucun.
34:57 Ils n'avaient pas besoin de parler.
34:59 Même derrière les barreaux, Anthony Shea multiplie les erreurs.
35:02 Il était incarcéré dans une prison du Massachusetts.
35:09 Il y a retrouvé un autre gangster de Charleston, un dénommé James Ferguson.
35:16 Il était soulagé d'avoir un ami sur place, quelqu'un de confiance à qui il pouvait parler.
35:22 Mais Ferguson est devenu un informateur.
35:26 Il porte un micro.
35:28 Tout ce qu'Anthony Shea racontait à James Ferguson était directement transmis au FBI.
35:36 Vous aurez beau faire de votre mieux pour cacher la vérité et garder le silence,
35:43 il suffit parfois d'une petite brèche dans la muraille pour que tout s'effondre.
35:49 Ça fait peur d'entrer dans la tête d'un criminel.
35:54 Il y a toujours quelqu'un pour briser la loi du silence.
35:57 Ça a été un tournant dans l'histoire de la mafia irlandaise.
36:00 Anthony Shea avait enchaîné les braquages pendant 5 ans, sans jamais se faire prendre.
36:07 Mais le 11 août 1995, sa chance a tourné.
36:11 Emprisonné pour une tentative de vol à Wakefield, dans le Massachusetts,
36:18 il a involontairement fait un coup de feu sur un des deux côtés de la police.
36:22 Il a involontairement parlé à un informateur du FBI d'un meurtre de sang-froid,
36:26 commis un an plus tôt dans le New Hampshire.
36:28 Il a admis qu'un des braqueurs avait mis une arme dans la bouche de la victime
36:34 et lui avait explosé la cervelle.
36:37 Le FBI n'avait pas divulgué cette information aux médias.
36:45 Quand on a appris que Shea avait dit ça, on a su qu'il était impliqué.
36:50 Qui d'autre aurait pu connaître ce détail ?
36:53 Ses avocats ont dit "vous ne pouvez pas vous servir de cette conversation"
36:59 parce qu'il avait déjà demandé un avocat.
37:02 Vous n'aviez pas le droit d'envoyer quelqu'un pour lui arracher une confession,
37:06 à moins de l'avoir prévenu que cette personne travaillait pour le gouvernement fédéral,
37:09 en tant qu'informateur, et qu'il avait donc le droit de garder le silence.
37:13 En fait, il s'est fait coincer à cause d'un détail technique.
37:19 Shea avait été arrêté pour la tentative de braquage de Wakefield,
37:22 pas pour les meurtres Dudson évoqués en prison.
37:25 Il n'avait pas encore été condamné pour ce crime-là.
37:30 La procédure était en cours.
37:32 Lorsqu'il a admis son implication dans le double meurtre,
37:35 le juge a dit "ah, puisque vous n'étiez pas encore inculpé pour le double meurtre,
37:39 vous n'aviez pas le droit à un avocat, vous venez de tout avouer."
37:42 Et il a plongé.
37:46 La confession enregistrée en prison n'est qu'un début.
37:49 Le gang des sans-nom est inculpé pour complot, vol de voiture, vol et meurtre.
37:56 Le procès débute le 16 septembre 1997.
38:01 Dans une affaire comme celle-ci, où règne la loi du silence,
38:08 il est très difficile de produire des témoins fiables.
38:12 Pour gagner le procès, il faut s'appuyer sur des preuves concrètes.
38:16 Le procureur montre au jury des photos de traces de pneus des différents monospaces
38:21 et de tournevis plantées dans le siège passager.
38:24 Seabrook, dans le New Hampshire.
38:28 Lynn, dans le Massachusetts.
38:30 Hudson, dans le New Hampshire.
38:32 West Palm Beach, en Floride.
38:34 Quand les membres du jury ont vu ça, ils ont compris que tous ces braquages étaient liés.
38:40 Puis il y a le sang.
38:42 Il y avait une nouvelle méthode scientifique pour extraire des données à partir du sang ou de l'ADN.
38:48 La réaction en chaîne par polymérase.
38:51 On ne l'avait encore jamais utilisée dans un tribunal de Nouvelle-Angleterre.
38:56 C'était fascinant de voir des preuves aussi microscopiques que des fibres de moquette
39:03 ou de la salive sur une cagoule,
39:05 pointer du doigt cinq gangsters de Charleston, Massachusetts,
39:09 dans un pays qui compte 300 millions d'habitants.
39:13 Pendant tout le procès, le gang reste imperturbable.
39:18 Je m'apprêtais à témoigner à la barre.
39:21 Quand j'ai regardé du côté des accusés, Steven Burke a fait ce geste de la main.
39:26 En plein tribunal.
39:28 Ça montre bien l'arrogance de ces individus.
39:35 Il ne change d'attitude que lorsque la loi du silence de Charleston est brisée.
39:39 Le procureur appelle à la barre John Burke, le frère de l'accusé Steven Burke.
39:44 Il était en prison à l'époque.
39:48 Son frère et lui avaient effectué plusieurs braquages en Arizona au début des années 80.
39:53 Il allait passer le reste de sa vie en prison.
40:02 Son frère aîné, John, est venu à la barre et a balancé tout le monde.
40:06 Les cinq hommes qui se trouvaient sur le banc des accusés
40:09 lui ont lancé un regard assassin d'un air de dire
40:11 « Si à l'avenir notre chemin croise le tien ou celui de ta famille,
40:15 on prendra notre temps pour vous tuer. »
40:19 Le fait que John accepte de témoigner,
40:26 c'était déjà un sacrilège à Charlestown.
40:29 Mais qu'il témoigne contre son propre frère, c'était du jamais vu.
40:33 Le témoignage de Burke est accablant.
40:36 Ses mots résonnent dans tout le quartier.
40:39 À un moment donné, pendant le procès,
40:43 son frère Steven s'est levé, a montré du doigt sa famille, leur famille,
40:48 et lui a dit « Regarde-les, tu es fier de toi ? »
40:56 John Burke a ouvert la brèche et ensuite tout s'est effondré à Charlestown.
41:01 Ceux qui étaient impliqués dans le monde du crime
41:04 ont compris qu'une ligne avait été franchie
41:07 et que rien ne serait plus jamais comme avant.
41:11 Le 22 décembre 1997,
41:15 le Père Noël arrive avec un peu d'avance dans la petite ville d'Hudson.
41:19 Anthony Shea et ses complices sont tous reconnus coupables.
41:25 Ils n'ont pas eu la moindre réaction.
41:27 Jusqu'au bout, ils ont été froids et sans pitié.
41:32 Ils savaient que c'était une issue possible.
41:36 Pour une fois, ce sont les gentils qui ont gagné.
41:40 En 1998, une semaine après le début de la saison de baseball,
41:51 Anthony Shea est condamné à perpétuité sans libération conditionnelle.
41:55 Trois délits et c'est fini.
42:12 Cette loi a eu un gros impact, tout a commencé avec Shea.
42:20 L'âge d'or du grand banditisme était révolu.
42:23 Il a mené la grande vie pendant des années,
42:27 il a semé la terreur sur la côte Est,
42:29 mais en fin de compte, il passera le restant de ses jours en prison.
42:34 Sous-titrage Société Radio-Canada

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