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Gangsters Les Diables De L Amérique S02E13 Les Cutt Boyz Terrance Benjamin et Derrick Washington

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00:00 La nouvelle Orléans compte plus de homicides par habitant que la plupart des grandes villes dans le monde.
00:07 Octobre 1997, Avril 2000, Charles Howard a été abattu.
00:11 On devient vite cynique dans la police.
00:14 On se dit qu'on n'aura jamais le dessus.
00:17 En 2001, il y a eu 27 tentatives de meurtres.
00:21 À quoi éviter la nuit ?
00:31 Des Cut Boys étaient un gang impitoyable.
00:34 Derrick Washington avait la meilleure héroïne de la ville.
00:38 Terrence Benjamin était l'un des plus violents.
00:41 Sans raison apparente, il a commencé à se faire des meurtres.
00:44 La peur est l'arme de ces lâches.
00:51 Ils vont plonger. Ils plongeront.
00:53 Nous avons relié ces homicides entre eux.
00:56 Nous avons trouvé une douille calibre 45 avec une encoche.
01:00 C'était la signature des Cut Boys.
01:03 Quand on a arrêté T-Man, je lui ai dit "C'est la dernière fois que tu vois le soleil en humblie".
01:08 Femme au secours arrive sur place.
01:11 La ville est sous les eaux.
01:14 8 ans d'enquête pour rien.
01:17 Le labo était sous 3,5 mètres d'eau.
01:20 Si on ne peut présenter ni preuve ni témoin, on n'a pas de dossier.
01:24 Aujourd'hui, dans les Diables de l'Amérique, les Cut Boys.
01:27 Terrence Benjamin et Derek Washington.
01:31 Une inondation est redoutée.
01:34 On annonce un puissant ouragan qui a été attaqué par un rapport de la police.
01:37 Les informations sont enregistrées sur les réseaux sociaux.
01:40 Les informations sont enregistrées sur les réseaux sociaux.
01:43 Les informations sont enregistrées sur les réseaux sociaux.
01:46 Les informations sont enregistrées sur les réseaux sociaux.
01:49 Les informations sont enregistrées sur les réseaux sociaux.
01:52 Les informations sont enregistrées sur les réseaux sociaux.
01:55 Les informations sont enregistrées sur les réseaux sociaux.
01:58 On annonce un puissant ouragan qui a été requalifié en catégorie 5.
02:01 On annonce un puissant ouragan qui a été requalifié en catégorie 5.
02:04 Les gens ne veulent pas l'affronter et préfèrent prendre la fuite.
02:07 29 août 2005. L'ouragan Katrina déferle sur la côte du Golfe du Mexique.
02:14 29 août 2005. L'ouragan Katrina déferle sur la côte du Golfe du Mexique.
02:17 Durant les mois qui suivent, les dégâts causés se révèlent considérables.
02:25 Plus de 1800 personnes ont trouvé la mort.
02:28 Des centaines de milliers sont évacués.
02:30 Les maisons, les entreprises et les institutions sinistrées.
02:33 Les maisons, les entreprises et les institutions sinistrées.
02:36 Or, cette tempête du siècle semble être arrivée à point nommé pour deux gangsters.
02:41 Or, cette tempête du siècle semble être arrivée à point nommé pour deux gangsters.
02:52 À la fin des missions de sauvetage, d'évacuation et de rétablissement de l'ordre,
02:57 on se dit "reprenons, où en étions-nous ? Ah oui, sur cette affaire."
03:02 Le palais de justice est inondé.
03:08 Tous les dossiers sont trempés.
03:11 Ils sont irrécupérables.
03:14 Il en va de même pour de nombreuses scènes de crimes.
03:21 Après la tempête, quand les digues ont lâché,
03:23 j'ai vu la cité à la télé, aux informations nationales, sur Fox News et CNN.
03:28 Et je me suis dit "c'est pas vrai".
03:30 La cité est sous deux mètres d'eau et tout le monde est parti.
03:33 La cité Calliope est fermée depuis Katrina, excepté quelques bâtiments.
03:42 Mais tout est dévasté.
03:48 Durant plusieurs mois, la rumeur courait que les poursuites judiciaires ne reprendraient pas de si tôt.
03:54 Car les avocats étaient partis et les agents avaient pu être transférés.
04:00 Où sont les témoins ?
04:07 Déjà qu'ils n'avaient pas été faciles à trouver,
04:10 tous nos témoins avaient disparu sans laisser de traces.
04:15 Le périmètre de recherche est passé de 25 à quasiment 25 000 km².
04:20 Les malfrats se disaient "je vais peut-être totalement échapper aux poursuites".
04:28 Avant l'ouragan, le ministère public détenait suffisamment d'éléments
04:32 contre Derrick Washington et Terence Benjamin pour les inculper.
04:41 Les deux hommes ont été identifiés par la police comme étant les meneurs d'un gang appelé "Les Cut Boys".
04:46 Ils sont, en vertu des lois fédérales, inculpés avec neuf de leurs complices
04:53 d'associations de malfaiteurs dans le cadre d'un trafic de stupéfiants
04:56 qui a mené à cinq assassinats et à une vague de violence.
05:00 Ils étaient impitoyables.
05:07 Quand on se lance dans le trafic de stupéfiants, on n'a pas vraiment le choix.
05:11 On ne survit pas dans ce milieu sans avoir recours à la violence.
05:17 Selon la police, ces deux jeunes gens ont semé la terreur pendant dix longues années.
05:22 Terence Benjamin était respecté dans le milieu car il était très violent.
05:35 Il se faisait appeler "T-Man" ou "Black".
05:38 C'était un homme réputé violent.
05:40 Et il a fini par avouer avoir commis des meurtres.
05:44 La peur est l'arme de ces lâches qui ont accablé notre communauté.
05:50 L'un des chefs de file de cette organisation a été Washington.
05:58 Il se chargeait de l'approvisionnement en héroïne.
06:00 On le surnommait "Eyes".
06:03 C'est pertinent quand on voit sa photo.
06:05 "Eyes" était probablement le plus gros fournisseur d'héroïne dans la cité.
06:13 Les Cut Boys ont mis toute une cité en état de siège.
06:18 Plus précisément la cité B.W. Cooper, aussi appelée Calliope.
06:25 On y vendait de la drogue depuis longtemps.
06:31 Les Cut Boys ont eu tout le loisir en grandissant d'observer et d'apprendre les ficelles du métier.
06:36 Ils ne se sont pas contentés de prendre le relais.
06:40 Ils se sont imposés par la force.
06:42 Une fusillade a été filmée par une caméra dans une station de lavage automobile.
06:58 Ils avaient des fusils d'assaut.
07:01 Tout a été filmé.
07:03 Plus jamais vu.
07:09 Ils se sont trompés de cible.
07:11 C'était inconcevable, même à la Nouvelle-Orléans.
07:23 La Nouvelle-Orléans n'est pas seulement connue pour son carnaval et le Vieux Carré, son quartier français.
07:28 Elle a aussi longtemps été qualifiée de capitale du meurtre.
07:32 Mère Edith Acosta a eu l'occasion de voir le carnage perpétré par des Cut Boys.
07:41 J'ai commencé dans la police en tant que technicienne de scènes de crime.
07:50 J'examinais des scènes de crime.
07:53 Un jour, j'ai examiné un jeune de 16 ans qui avait reçu une balle à Caliop.
08:01 C'était à Halloween.
08:04 Je m'en souviens très bien.
08:06 Ils n'ont pas attendu l'arrivée des secours.
08:12 Son ami l'a conduit du lieu de la fusillade à l'hôpital Charity.
08:16 Il a raté la rame des urgences et a emprunté l'accès piéton devant l'hôpital.
08:20 Je l'ai trouvé plié en deux sur le siège passager, déjà mort.
08:24 J'avais du mal à y croire.
08:27 Comme tant d'autres, la fusillade a eu lieu en plein jour, au cœur d'une cité animée et très peuplée.
08:35 Et pourtant, il n'y a aucun témoin.
08:41 Les gens voulaient parler, mais ils n'en avaient pas le courage et ils craignaient des représailles s'ils témoignaient.
08:47 Dans une affaire de meurtre, par exemple, il se peut que quelqu'un donne un tuyau ou remette quelque chose à l'officier de police pour le renseigner.
08:57 Mais il ne bénéficie d'aucune protection.
09:00 Du coup, s'il témoigne contre le meurtrier, quand il retournera à la cité, il devra affronter le reste de la bande.
09:10 Ça ne fera pas long feu.
09:12 À la Nouvelle-Orléans, les Code Boys étaient les maîtres de la cité Calliope.
09:18 Je n'ai pas tardé à comprendre que mon badge doré ne représente pas grand-chose pour un témoin qui a tout à perdre et rien à gagner en me parlant.
09:29 La Nouvelle-Orléans a une longue et riche histoire.
09:38 Célèbre pour ses musiciens, son carnaval, ses casinos flottants et ses restaurants du quartier français, la cité du croissant comme elle est surnommée, a toujours été un haut lieu du gangstérisme.
09:48 Les Code Boys ont écrit un chapitre de l'histoire de leur ville.
09:53 Les Code Boys étaient une des grandes factions de la ville, tant pour la vente de drogue que pour le kidnapping.
10:01 Ils exécutaient des contrats pour d'autres.
10:06 Ces individus contrôlaient totalement la vente de drogue dans cette cité, qui est une zone bien délimitée.
10:13 C'était un marché de la drogue à ciel ouvert.
10:17 Il y avait des fusillades tous les deux jours. Les meurtres et les violences étaient monnaie courante.
10:23 Derrick Washington et Terence Benjamin étaient des enfants de la cité Calliope, leur seul foyer.
10:33 Monsieur Washington a arrêté le lycée en seconde. Il a été accro au crack pendant quelque temps.
10:39 Terence Benjamin a grandi dans un foyer monoparental.
10:44 Sa mère était tout pour lui avant qu'elle ne sorte de sa vie.
10:49 Il a ensuite été élevé par des proches, des amis, des relations.
10:53 Il a grandi dans une cité sans instructions ni figure paternelle.
11:01 Ses modèles de réussite étaient les dealers de drogue.
11:03 Ils sont imprégnés de cet environnement.
11:08 La cité Calliope où opéraient les Cut Boys se trouvait dans le quartier de Back of Town, littéralement au bout de la ville, qui est délimitée par la rue Galvez.
11:19 Back of Town fait partie de la deuxième circonscription de la Nouvelle-Orléans, où se trouve la cité B.W. Cooper composée de 24 blocs d'habitation.
11:29 Le Superdome nous sert de point de repère dans la ville.
11:32 Et il se trouve à deux pas du boulevard Herhart, qui longe une cité déjà ancienne, avec des résidents de longue date.
11:40 La cité Calliope se démarquait des grands complexes d'habitation de la Nouvelle-Orléans.
11:47 Beaucoup de violence, beaucoup de drogue.
11:53 Les cités avaient toutes mauvaises réputations. Calliope, Lafitte, Iberville. Elles étaient connues pour la drogue, les meurtres, etc.
12:03 Elles avaient donc mauvaise réputation, surtout Calliope.
12:07 C'est au cœur de cette cité que les Cut Boys s'imposent et se font un nom.
12:18 C'était des bâtiments de béton disposés en rectangle. Deux bâtiments face à face, séparés par une rue et deux à angle droit, avec un petit passage appelé le Cut.
12:30 Ils appelaient le Cut le secteur d'où ils opéraient principalement.
12:35 À force de traîner dans le Cut, les gens ont commencé à les appeler les Cut Boys.
12:43 Voilà d'où vient leur nom. Ils opéraient dans le Cut. À quoi éviter la nuit ?
12:48 Ce secteur n'était pas visible de la rue, ni de l'antenne de police située à 200 mètres de là.
12:54 Le Cut était à l'abri des regards indiscrets et les Cut Boys aussi.
12:58 La Nouvelle-Orléans est sûrement l'une des villes les plus violentes des États-Unis.
13:07 Elle compte plus d'homicides par habitant que la plupart des villes dans le monde.
13:11 Derek Washington et Terence Benjamin ont une enfance difficile.
13:16 En 1981, la cité Calyop est rebaptisée Cité B.W. Cooper, en hommage à un homme qui a dédié 33 ans de sa vie au service municipal du logement.
13:30 Mais le nom de la ville n'est pas la seule.
13:35 Mais le nom de Calyop reste, surtout quand il est question de drogue.
13:39 Il y avait une boîte sur le court Talia appelée Rose Taverne, où on vendait de l'héroïne depuis des décennies.
13:52 Les junkies s'y pointaient à 6 heures du matin pour acheter leur dose.
14:00 Il y avait même un personnage peint sur la façade surnommé Calyop Slim, de son vrai nom Randall Watts.
14:08 Randall Watts dirigeait un violent gang qui contrôlait Calyop au début des années 90, quand la Nouvelle-Orléans a connu un pic de violence.
14:17 En 1994, la ville recensait en moyenne plus d'un meurtre par jour.
14:27 Watts était un de ces revendeurs de drogue au grand cœur, qui achetait de la nourriture et des habits pour les enfants,
14:33 mais qui aussi, selon la police, aurait tué beaucoup de gens.
14:38 Il a été abattu à quelques mètres de la peinture murale en 1997.
14:45 Le jour de son enterrement, son cercueil a été porté bien haut dans la Rose Taverne.
14:56 C'était presque un hommage à ce fameux chef de gang qui aurait tué plusieurs personnes.
15:02 Ils ont grandi dans un climat de violence et de règlement de compte.
15:08 Ils ont grandi en admirant les dealers.
15:11 Les Cut Boys trouvent chacun leur voie.
15:14 Monsieur Washington a comblé un vide.
15:18 Quand plusieurs gangsters ont été arrêtés, il a su comment s'y prendre pour les remplacer.
15:25 L'ancien accroc, Crack, se lance dans le trafic d'héroïnes.
15:29 Il a commencé par vendre de l'héroïne au détail,
15:34 puis il a gravi les échelons, pour ainsi dire,
15:38 et a réussi à trouver un fournisseur de grosses quantités d'héroïnes provenant directement du Guatemala.
15:44 Terence Benjamin se spécialise lui aussi,
15:51 après un incident qui a failli lui coûter la vie.
15:54 Ils l'ont tiré dans le cou. Il a eu de la chance d'en réchapper.
15:58 Un de ses amis proches a été abattu d'une balle durant l'incident.
16:02 C'est arrivé dans la cité de Manuel Yarmouth.
16:05 Ils ont 17 ans quand ils croisent un gang rival dans le mauvais quartier.
16:10 En apprenant que Terence Benjamin a survécu, le gang revient à la charge.
16:19 Ils ont à nouveau essayé d'abattre Terence Benjamin.
16:22 C'est un manque de respect qui ne peut rester impuni,
16:27 à moins de quitter le milieu.
16:30 Si vous ne ripostez pas immédiatement, ça arrivera à nouveau jusqu'à ce que vous soyez mort.
16:38 T-Man décide de contre-attaquer,
16:42 en tuant quiconque s'opposerait à lui dans la cité Calliope et au-delà.
16:46 L'histoire de T-Man
16:49 Les Cut Boys de la cité Calliope ne sont que des ados quand ils se lancent dans le trafic de drogue et les règlements de comptes.
17:02 A la fin des années 90, la Nouvelle Orléans connaît une recrudescence de violences entre gangs locaux.
17:14 Certains voulaient se faire respecter pour ci ou pour ça.
17:17 Et certains étaient prêts à tout pour gagner ce respect.
17:21 Terence Benjamin était l'un des plus violents.
17:28 C'est lui qui a tué le plus de gens.
17:31 Pour lui, le respect se gagne en étant violent, en ayant cette réputation.
17:38 C'est une question de respect.
17:40 Sans ça, vous êtes mort.
17:44 Terence Benjamin a été une victime avant de devenir un tueur.
17:47 Son ami et lui ont été surpris hors de leur secteur par un gang rival dans la cité Magnolia.
17:53 Son ami a été tué, et lui a reçu une balle dans l'épaule et une autre dans la nuque.
18:00 Il a eu de la chance d'en réchapper.
18:04 Peu de temps après, il a commencé à faire régner la terreur.
18:12 Halloween 1997.
18:14 À peine remis de ses blessures, T-Man commence à s'imposer.
18:19 T-Man et Adam Scobins ont croisé German Rodriguez devant une épicerie appelée Max Food Store.
18:28 Et même si ce Rodriguez n'avait rien à voir avec sa tentative d'assassinat, T-Man n'a pas hésité.
18:34 German Rodriguez venait de la cité Magnolia.
18:40 Ils sont allés en vélo jusqu'aux limites de la cité, qui était à bonne distance du cut.
18:46 German était dans l'épicerie et jouait à un jeu vidéo avec son petit cousin.
18:55 Sans raison apparente, dès qu'il l'a vu, il a ouvert le feu.
19:01 Il l'a tué devant le magasin le soir d'Halloween, à la sortie de la cité.
19:09 German Rodriguez n'était pas connu des services de police.
19:12 Il vivait seulement dans la mauvaise cité.
19:15 Terrence Benjamin n'avait que faire qu'il y ait des témoins.
19:23 Il comptait sur sa réputation et la peur qu'elle inspirait pour les dissuader de se manifester, de témoigner et de coopérer avec la police.
19:32 Autrement, il risquait de se faire envoyer en prison.
19:37 Autrement, il risquait eux aussi d'être abattus dans la rue.
19:40 C'est un vrai problème à Caliop. Le gang contrôle la cité et sait que personne ne les dénoncera.
19:47 Deux facteurs entrent en jeu.
19:51 Premièrement, les trafiquants de drogue de la Nouvelle Orléans sont souvent des proches.
19:57 Les gens sont moins enclins à vouloir témoigner devant une cour fédérale.
20:04 Quand il s'agit de leur grand frère, de leur cousin ou même d'un copain d'enfance.
20:09 Deuxièmement, la sanction infligée à une balance dans le milieu de la Nouvelle Orléans est bien plus radicale que celle fixée par un tribunal.
20:33 Ceux qui ont osé parler ont été abattus avant même d'avoir pu témoigner.
20:37 Et croyez-moi, ce genre de nouvelles fait rapidement le tour du quartier.
20:42 Un autre bruit qui court tout aussi vite concerne la drogue.
20:46 Nous avons très rapidement découvert qu'ils vendaient ce que les toxicomanes appelaient le feu.
20:57 La meilleure héroïne de la ville.
21:00 Derek Washington, alias "Eyes", était sans doute le plus gros fournisseur d'héroïne dans la cité.
21:05 Le produit arrivait à l'état pur et n'était pas forcément coupé.
21:11 Derek Washington a déclaré "Je vais récupérer tous les junkies de la cité et des autres quartiers parce que j'ai la meilleure carte".
21:25 Les Cut Boys vendent de l'héroïne à la grande époque du crack.
21:28 Les clients influaient de tous les quartiers de la Nouvelle Orléans.
21:35 Des gens de tous les horizons, de toutes races, des deux sexes.
21:39 Les junkies peuvent vous acheter de l'héroïne pendant des années, voire des décennies.
21:49 Avec le crack, c'est plus aléatoire.
21:55 A l'instar de Derek Washington et de Terence Benjamin, les autres membres des Cut Boys sont tous attachés à leur secteur.
22:02 Winston Gilmour, Boo, Corey Washington, Cut Boy Corey, Louis Gilmour, Pee Wee, Adam Cobbins, Kedric Hall, KK.
22:16 Ils avaient marqué leur territoire avec des graffitis pour faire savoir à ceux qui l'ignoraient qu'ils contrôlaient ce secteur.
22:23 Ils ne permettaient pas aux dealers qui n'avaient pas de ghetto pass de vendre de la drogue.
22:32 Le gang se révèle redoutable.
22:41 Il vend le feu et n'hésite pas à tuer pour préserver sa place.
22:46 En 2001, il y a eu quelque 27 tentatives de meurtre ou meurtres dans cette cité, la cité B.W. Cooper, de la superficie de deux stades de football.
22:59 Et ça n'avait rien de fortuit.
23:02 Il se passait quelque chose.
23:06 Les Cut Boys diversifient même leurs activités en devenant des tueurs à gage.
23:11 En 2000, ils sont contactés pour exécuter un contrat.
23:15 Terrence Benjamin, Corey Washington et Adam Cobbins ont décidé de l'accepter.
23:23 La cible est un résident de Caliop, Charles Howard.
23:30 Surnommé Pig, Charles Howard était accomplice de Terrence Benjamin.
23:36 Mais l'argent est l'argent.
23:38 Terrence Benjamin a accepté le contrat, moyennant 10 000 dollars.
23:42 Terrence Benjamin prépare un cambriolage en mettant Charles Howard dans la combine.
23:48 Ils étaient censés cambrioler une maison pour y voler de la drogue et de l'argent.
23:53 Mais c'était totalement bidon.
23:59 Ils l'ont amené à s'introduire par la fenêtre pour récupérer leur butin.
24:04 Pendant qu'il grimpait jusqu'à la fenêtre, ils ont tiré et l'ont tué.
24:09 On a retrouvé Charles Howard mort devant un bâtiment de la cité avec 15 balles dans le corps, provenant de deux pistolets automatiques.
24:17 La réputation de T-Man devient si sulfureuse qu'elle commence à nuire aux affaires.
24:28 Souvent les consommateurs préféraient s'approvisionner auprès d'un autre dealer que Terrence Benjamin, car ils redoutaient son penchant pour la violence.
24:38 Un petit dealer nommé Chester Smith se met à tirer parti de la peur que le gang inspire.
24:54 Chester Smith vendait de la drogue dans le secteur de T-Man.
24:58 Le cut.
25:00 Il n'a pas mis en garde M. Smith en lui disant "arrête ton trafic".
25:04 Un soir, Terrence Benjamin est allé avec un client pour simuler une transaction frappée à la porte du dealer armé d'un fusil.
25:15 Il s'est précipité à l'intérieur et a ouvert le feu dans l'appartement.
25:22 Il a tiré environ 23 fois dans l'appartement et a tué un homme appelé Ray Manor qui dormait sur un canapé.
25:29 Chester a pris une balle dans le coude et s'est enfui par la porte de derrière.
25:37 Alors qu'il courait sur la route, Terrence Benjamin a continué à lui tirer dessus.
25:47 Chester n'est jamais revenu. Cette fois, la police débarque en force.
25:52 Nous pensions savoir ce qu'il nous restait à faire, frapper aux portes pour interroger d'éventuels témoins.
25:59 Mais personne n'a rien vu.
26:02 La première chose qu'on nous disait, c'était "s'ils me voient vous parler, ils me tueront".
26:11 Par la force des choses et pour avancer l'enquête, nous avons improvisé une technique.
26:17 Nous avons décidé d'investir la cité, ce n'est plus votre cité, c'est la nôtre.
26:23 La police s'installe dans la cité Calliope.
26:28 Au bout de deux heures, la police arrive à la maison de Chester.
26:38 Au tournant du siècle, la cité Calliope de la Nouvelle Orléans est une zone de non-droit,
26:44 contrôlée par le gang des Cut Boys, qui règne en maître sur 24 blocs d'habitation.
26:50 La cité est connue dans toute la ville, et plus particulièrement par les junkies et la police.
27:04 Il y a eu 27 meurtres ou tentatives de meurtre en 2001.
27:08 Ça a marqué le début de l'enquête.
27:11 En 2001, le gouvernement lance le projet "Quartier sûr",
27:20 une initiative du département de la justice pour réduire l'utilisation des armes à feu dans tout le pays.
27:29 Le projet prévoit de faire collaborer les policiers et les procureurs avec des agents fédéraux.
27:34 Ray Connor, alors policier à la Nouvelle Orléans, fait équipe avec Mike Eberhardt,
27:40 de l'agence de contrôle des alcools, du tabac, des armes à feu et des explosifs.
27:46 Mike Eberhardt et Ray Connor ont commencé à mettre la pression.
27:53 Notre mission était de gagner leur confiance à long terme.
27:58 On a fait une descente dans le quartier pour obtenir des informations,
28:03 savoir qui a tué qui devant l'immeuble.
28:07 J'ai été surpris à l'époque, sans être naïf, par le fait que personne ne coopérait.
28:14 Ray m'a dit, le plus poliment possible, "Vous vous rendez compte de ce que vous faites ?"
28:22 J'ai dû admettre que non.
28:26 On les prenait en photo, alors ils ont commencé à se disperser et à couvrir leur visage.
28:30 Ça donnait le ton.
28:32 La tactique était la suivante, on ne bougera pas d'ici tant qu'on ne nous croisera pas.
28:37 Les policiers surveillent la cité du matin au soir pendant des mois.
28:42 Rapidement, ils parlent à tous les suspects individuellement.
28:46 On est allé dire aux plus dangereux, "On vous observe."
28:54 "Ne demandez pas de drogue, donc ne nous provoquez pas."
28:56 "Ne tuez personne."
28:58 J'ai parlé avec Terrence Benjamin dans la rue plusieurs fois.
29:02 Une fois, j'ai conversé avec lui pendant trois quarts d'heure, voire une heure.
29:07 On n'a pas parlé de gang ni de police, mais de la vie.
29:11 Toutes les semaines, sans exception, quelqu'un se faisait descendre au Rose Taverne.
29:17 La première fois que je suis entré dans cette boîte, j'étais accompagné de Mikey Berhart, qui est blanc.
29:23 C'était un habitué, comme norme dans Cheers.
29:26 Comme par hasard, le taux d'homicide chute dans la cité Calliope.
29:34 Passant de 21 en 2001 à seulement 3 en 2002.
29:40 Ces chiffres étaient excellents. C'était le fruit du travail de Mike et de Ray.
29:50 Il y a eu une fusillade. J'ai foncé sur les lieux après l'avoir entendu aux infos.
29:54 J'ai débarqué dans la cité et j'ai parlé à Terrence qui m'a dit qu'il n'y était pour rien.
30:00 Terrence me l'a assuré et il s'est avéré qu'il disait vrai.
30:03 Mais les crimes que T-Man a déjà commis reviennent le hanter.
30:14 En 2002, la technicienne de scène de crime Meredith Acosta est promue experte en balistique.
30:20 Les agents Berhart et Ray sont venus me voir. On collaborait constamment.
30:31 On est sur deux affaires, peux-tu les comparer ?
30:35 Raymond Connors et Michael Eberhart cherchent à faire des recoupements entre les crimes commis dans la cité Calliope.
30:43 Grâce à Nibin, notre réseau national d'identification balistique, nous avons relié ces homicides entre eux.
30:49 Quand nous identifions une arme comme étant à l'origine de deux crimes perpétrés la même semaine,
30:55 nous en déduisons qu'un seul individu ou plusieurs membres d'un gang sont impliqués.
31:00 Ce n'est pas toujours le cas, mais c'est au moins une piste.
31:05 Nous déterminions combien d'armes étaient impliquées,
31:10 leur type, s'il s'agissait d'une arme en particulier,
31:14 puis nous en trions ces données dans le système Nibin.
31:19 Prenons une douille de calibre 45.
31:24 Le système recherche toutes les autres douilles du même type sur le serveur,
31:28 puis affiche toutes les occurrences.
31:36 L'une des premières affaires que les coéquipiers soumettent à Meredith Acosta
31:40 est le meurtre du jeune Gérald Babineau le soir d'Halloween en 2000.
31:44 Une voiture s'arrête devant le perron de l'hôpital Charity.
31:50 Le conducteur est blessé par balle. Son passager, Gérald Babineau, est mort.
31:54 J'avais du mal à y croire.
31:57 J'ai examiné cette scène de crime et revoilà le dossier.
32:01 J'avais participé à la récolte de preuves et là j'allais les analyser.
32:06 J'ai ainsi pu suivre l'affaire jusqu'au bout.
32:09 L'analyse des éléments par le système d'identification balistique porte ses fruits.
32:14 Nous avons établi des liens probants entre les affaires, les fusillades et les meurtres.
32:21 Ça nous a permis d'y voir plus clair car on avait affaire aux mêmes personnes.
32:30 Armés de ces preuves balistiques, les deux équipiers parviennent à faire parler certains membres du gang.
32:36 Quand on dit à quelqu'un "on t'a arrêté avec cette arme"
32:42 or il s'avère qu'elle est impliquée dans tel meurtre, tel fusillade.
32:45 Dans ce cas, la personne n'est plus à même de dire "c'était pas moi, en fait c'était un tel".
32:56 Je me suis rendu compte que je m'étais faux revoyé quand on nous a claqué la porte au nez au début
33:00 et qu'on a pensé que les gens s'en fichaient.
33:03 C'est faux.
33:04 95% des habitants de la cité ne voulaient pas de cet environnement.
33:10 Il leur fallait un peu d'aide pour changer la donne.
33:13 Le 19 août 2003,
33:19 le procureur fédéral annonce l'ouverture de poursuites pénales contre 11 membres des Cut Boys.
33:24 Sur plusieurs chefs d'accusation,
33:26 en vertu de la loi RICO élaborée pour lutter contre le racket et le crime organisé.
33:31 La peur est l'arme de ces lâches.
33:35 Ils vont plonger. Ils plongeront.
33:38 Quand on entend le mot racket, on ne pense pas aux Cut Boys.
33:44 On pense plutôt à New York, aux FBI qui surveillent la mafia d'une camionnette
33:49 et écoutent les conversations des caïds.
33:52 Or, les Cut Boys se livraient en bande organisée à un trafic de stupéfiants et à des règlements de compte.
33:58 Selon une disposition de la loi RICO,
34:03 chaque membre est responsable des agissements de son gang.
34:06 On a pu les inculper de 5 homicides et 4 tentatives de morte.
34:13 Sur les 11 inculpés, 9 ont été arrêtés.
34:17 Quand on a arrêté T-Man, je lui ai dit
34:21 "C'est la dernière fois que tu vois le soleil en homme libre."
34:24 Il a pris peur.
34:26 Ce qui les a achevés, c'est d'avoir été inculpés de trafic de drogue en vertu des lois fédérales.
34:33 S'ils avaient été jugés selon les lois de l'État, ils auraient pris 6 mois avec sursis.
34:38 Là, ils en courraient 20 ans, voire perpétuité, pour la même activité.
34:44 Le premier à collaborer est le baron de l'héroïne,
34:47 Derrick Washington, alias "Eyes".
34:50 Il a compris que s'il passait en jugement, il prendrait probablement perpétuité
34:57 à cause des preuves accablantes qui seraient présentées contre lui.
35:01 Il n'avait jamais encore eu une telle peine.
35:05 Il a signé un accord et a accepté de coopérer avec les autorités.
35:11 En 2005, Eyes est condamné à 20 ans de prison.
35:15 Puis c'est au tour de ses complices d'être inquiétés, dont un membre des Cut Boys en particulier, T-Man.
35:23 Les secours arrivent sur place.
35:28 La ville est sous les eaux.
35:30 8 ans d'enquête, interrompue par l'ouragan Katrina.
35:34 Le labo était sous 3,5 mètres d'eau. On a tout perdu.
35:40 Tout le monde a été dispersé pendant 2 ans.
35:43 Le 29 août 2005.
35:52 Près de 2 ans après la mise en accusation des Cut Boys,
35:56 l'ouragan Katrina déferle sur la Nouvelle-Orléans.
36:00 La tempête et les eaux balayent le seul refuge qu'aient connu les membres du gang.
36:08 Qui, à cette heure, se trouve déjà derrière les barreaux.
36:11 Cette catastrophe naturelle leur redonne espoir.
36:15 A tous, sauf à un.
36:17 Après l'ouragan, des gens de tous les horizons ont été déplacés, y compris les avocats.
36:27 Tous nos témoins avaient quitté leur cité sans laisser de traces.
36:34 La donne change totalement quand il arrive une catastrophe d'une telle ampleur.
36:39 Parce qu'on n'a rien vu venir.
36:42 Si on ne peut présenter ni preuve ni témoin, on n'a pas de dossier.
36:47 6 mois avant la tempête, Derrick Washington, le fournisseur d'héroïne du gang,
36:55 a appelé des coupables d'une inculpation de raquette contre une peine de seulement 20 ans.
37:03 Pour les autres, on a dû tout reprendre.
37:06 Tout recommencer à zéro.
37:08 La reconstruction de la ville redonne espoir à nos citoyens.
37:12 Je suis sûr qu'en leur fort intérieur, ils pensaient que la situation allait tourner à leur avantage.
37:19 Mais c'était hors de question.
37:22 Les policiers s'investissent avec la même ténacité dont ils ont fait preuve lors de leur enquête à Calliope.
37:30 J'étais déterminé à retrouver chaque témoin.
37:33 On s'est rendu dans une quinzaine d'états.
37:37 Alors qu'avant, tout le monde se trouvait à 2 minutes du Superdôme et 5 minutes du Palais de Justice.
37:43 Mike a fait au moins 200 000 kilomètres en voiture pour essayer de retrouver les témoins qui avaient été déplacés.
37:52 Des habitations, on ne voit plus que les toits.
37:56 Les rues autrefois bondées de touristes sont envahies d'eau stagnante.
38:00 Nous avons perdu toutes nos preuves et notre système d'identification balistique.
38:05 Nous en pâtissons encore.
38:08 Il n'est pas toujours facile d'expliquer devant une cour que les preuves ont disparu.
38:12 Au bout de quelques semaines, la chance sourit à l'équipe chargée d'enquêter sur les Cut Boys.
38:23 Une partie des preuves se trouvait au laboratoire de l'avenue Tulane, dans les anciens locaux de la police scientifique de la Nouvelle-Orléans.
38:29 Il avait été inondé.
38:31 Les preuves sont généralement conservées dans le sous-sol du commissariat.
38:35 Celles qui nous intéressaient ont été préservées, car elles avaient été transférées à l'agence.
38:39 L'agence de contrôle des alcools, du tabac, des armes à feu et des explosifs se situait dans une zone surélevée.
38:49 Je crois qu'un des T-shirts troués par des balles était rangé sur le haut d'une étagère dans mon bureau.
38:54 Il n'a pas été mouillé, car il était à plus de 3,50 m du sol.
38:59 On a réussi à réunir les preuves nécessaires.
39:02 On avait tellement travaillé, il y avait tellement de vie en jeu.
39:08 On s'était engagé vis-à-vis de la communauté.
39:11 On ne pouvait pas laisser tomber ces gens.
39:18 Six mois après le passage de Katrina, le ministère public fait comparaître les autres membres des Cut Boys devant une cour fédérale.
39:24 La majorité d'entre eux mesurent la gravité de la situation, comme Derek Washington avant eux.
39:30 Quand la sélection des jurés a débuté, on avait conclu des accords avec tous les accusés, hormis deux.
39:37 Les deux récalcitrants sont Eldridge Simpson, alias "Woozie", le suspect principal du meurtre de Gérald Babineau,
39:46 ainsi que Terence Benjamin, alias "T-Man".
39:49 Terence Benjamin encourait la peine de mort. On a sélectionné un jury habilité à prononcer une telle peine.
39:58 Il est accusé de cinq homicides perpétrés pour le compte du trafic des Cut Boys.
40:06 Bien entendu, M. Benjamin connaissait parfaitement les charges retenues contre lui.
40:15 Les preuves, l'identité des témoins.
40:17 Pendant la sélection des jurés, ses avocats ont commencé à parler d'un accord éventuel.
40:24 Pour Terence Benjamin, ça signifiait plaider coupable de trois homicides, sachant qu'il prendrait perpétuité pour ces crimes.
40:32 Alors que la sélection des jurés prenait fin, à la veille du procès, il a décidé de plaider coupable.
40:44 Il échappe ainsi à la peine capitale. Il passera le reste de sa vie derrière les barreaux, sans remise de peine possible.
40:50 Son co-accusé, Woozie, est le seul membre des Cut Boys à passer en jugement.
41:02 Ce sera bref.
41:08 Il savait que ses anciens complices étaient prêts à témoigner contre lui.
41:13 Les témoignages étaient accablants, ainsi que l'accusation de détention d'une arme à feu.
41:21 Il avait frappé sa petite amie avec la creuse d'un pistolet semi-automatique, et elle avait pris la balle dans le crâne.
41:29 Elle a survécu, mais Woozie a été condamné à la perpétuité.
41:35 Les jurés ont délibéré pendant plusieurs heures, et l'ont déclaré coupable de tous les chefs d'accusation.
41:40 On devient vite cynique dans la police.
41:44 On se dit qu'on n'aura jamais le dessus.
41:48 Mais cette affaire m'a marqué, bien plus que les autres.
41:54 Certains quartiers de la Nouvelle-Orléans sont toujours en reconstruction après le passage de Katrina.
42:01 Les habitants tentent de rebâtir leur vie, mais la cité Calliope ne sera jamais plus la même.
42:06 Près des trois quarts de la cité Calliope ont été démolis.
42:12 J'espère que les vieux démons ont été enterrés avec la démolition de la cité.
42:20 Qui sait, avec de nouveaux bâtiments et la mauvaise graine en prison,
42:28 le quartier pourrait connaître une nouvelle ère.
42:32 Le quartier pourrait connaître une nouvelle ère.
42:35 ♪ ♪ ♪

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