La Commission européenne, présidée par Ursula von der Leyen, a choisi de nommer en qualité de chief economist de la direction générale de la concurrence l'américaine Fiona Scott Morton. Une nomination très idéologique...
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NewsTranscription
00:00 [Générique]
00:03 C'est une petite nouvelle qui vient d'être nommée « Chief Economist »
00:06 à la Direction Générale de la Concurrence de l'Union Européenne.
00:11 Alors on dit « Chief Economist » en anglais,
00:14 parce que ça fait quand même un petit peu plus sérieux,
00:16 c'est devenu la langue officielle de l'Union Européenne,
00:19 même si nos amis britanniques nous ont légèrement abandonnés.
00:24 Mais en fait, ça n'est pas aux Britanniques
00:27 que nous devons utiliser l'anglais absolument partout dans les instances de l'Union,
00:32 c'est aux Américains.
00:34 Et d'ailleurs, cette nouvelle « Chief Economist » donc,
00:38 est américaine, Fiona Scott Morton.
00:41 Alors ça fait quand même grincer quelques dents pour une fois.
00:44 Oui, parce que c'est quand même un poste extrêmement important,
00:47 la Direction Générale de la Concurrence, un poste stratégique.
00:51 Et Ursula von der Leyen et Margrethe Vestager,
00:55 donc commissaire à la concurrence,
00:58 n'ont rien trouvé de mieux que de confier ce poste clé donc à une Américaine.
01:02 Et pas n'importe laquelle,
01:03 parce qu'elle n'est pas seulement professeure à Yale, Fiona Scott Morton.
01:08 Elle est surtout, en gros, lobbyiste.
01:12 En tout cas, elle a conseillé aussi bien Apple qu'Amazon.
01:17 Elle a également fait du travail de conseil pour Microsoft,
01:21 bref, pour à peu près tous les gars-femmes.
01:23 Alors bien sûr, elle est critique sur les monopoles.
01:26 Elle a fustigé les monopoles de Google, de Meta, c'est-à-dire Facebook.
01:32 Donc ça, c'est quand même une sorte de diplôme de vertu.
01:38 Oui, enfin, le problème là-dedans n'est pas seulement
01:42 que Fiona Scott Morton ait été « Chief Economist » déjà
01:48 pour la division antitrust du Department of Justice
01:52 sous Barack Obama, c'est-à-dire qu'elle a exercé le même métier pour les États-Unis.
01:58 Mais ce n'est pas seulement ça, et ce n'est pas seulement ses contrats pour les gars-femmes.
02:03 Le problème est d'aller confier un poste d'une telle importance
02:07 à quelqu'un qui, en fait, ne va pas agir pour les intérêts européens,
02:15 mais au nom d'une idéologie qui est la vision anti-monopolistique
02:21 qu'on doit mettre en place à ce genre de poste.
02:25 Or, on pensait que l'Union européenne avait enfin compris
02:29 que son obsession de la non-concurrence ne devait pas empêcher l'Europe
02:35 de se constituer des géants qui puissent rivaliser
02:39 avec les grandes entreprises des autres empires du monde.
02:44 Et là, justement, on va nous mettre quelqu'un à ce poste-clé
02:50 qui n'aura d'autre obsession que d'empêcher à tout prix
02:54 l'émergence de géants européens.
02:56 Parce que des grosses entreprises qui puissent jouer sur la scène internationale, c'est mal.
03:03 C'est-à-dire qu'on en revient à la logique qui a été celle de l'Union européenne
03:08 à partir de l'acte unique de 1986, c'est-à-dire faire de l'Union européenne
03:14 le lieu le plus ouvert à toute la concurrence mondiale
03:19 et surtout ne penser l'Union européenne que comme un marché dérégulé
03:25 avec une administration pléthorique dont le seul rôle est surtout de garantir cette dérégulation.
03:34 L'arrivée de Fiona Scott-Morton à ce poste, c'est la preuve que l'Union européenne
03:39 n'a toujours pas l'intention d'assurer sa souveraineté
03:44 et de défendre les intérêts des citoyens européens.
03:49 Ce n'est pas une personne qui est en cause là, mais c'est la mentalité qui est à l'œuvre,
03:55 l'idéologie qui est à l'œuvre dans les instances de l'Union européenne,
03:59 chez tous les représentants de ce système qui le tiennent actuellement
04:04 malgré tous les beaux discours que peut faire Emmanuel Macron
04:07 sur cette fameuse souveraineté européenne qu'il essaye de nous vendre.
04:11 [SILENCE]