• l’année dernière
Emmanuel Macron a décidé de « maintenir la Première ministre », un peu comme la corde maintient le pendu, au terme de l'une de ces longues périodes de flottement dont le président est devenu coutumier.

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Transcription
00:00 Emmanuel Macron garde Elisabeth Borne, mais le quinquennat reste morne.
00:08 Oui, on a envie de dire tout ça pour ça, après avoir appris ce lundi qu'Emmanuel
00:13 Macron avait décidé de, je cite, "maintenir la Première Ministre en fonction".
00:18 Ça, ce sont les mots de l'entourage du président de la République.
00:22 Maintenir la Première Ministre, on a connu formule plus chaleureuse, c'est un peu comme
00:26 la corde maintient le pendu.
00:29 Ces dernières semaines, deux lignes s'affrontaient dans les entourages très cloisonnés du président
00:33 de la République, ceux qui plaidaient pour un mouvement et donc un changement à la
00:38 tête de Matignon.
00:39 Un certain Gérald Darmanin s'était clairement lancé en campagne pour être Premier ministre.
00:44 Il adressait même des signaux à l'aile gauche de la Macronie.
00:48 Par exemple, il n'a pas fait le lien entre les émeutes urbaines et l'immigration, alors
00:53 qu'on lui a connu des discours plus musclés.
00:55 Mais en face, Elisabeth Borne s'est battue et débattue.
00:59 Elle a tenté de valoriser son bilan, le fait que des textes de loi soient adoptés malgré
01:04 la majorité relative, comme sur les armées ou sur la justice.
01:07 Elle explique qu'elle a "délivré", selon le terme un peu étrange qu'elle a employé.
01:13 Elle pouvait aussi compter sur des ministres dans son équipe qui soutenaient son maintien
01:17 à Matignon, certes pas les ministres les plus connus.
01:20 Et même chez ceux qui ne sont pas des grands fans d'Elisabeth Borne, on voit quand même
01:25 une certaine utilité à la garder à Matignon.
01:27 C'est que Mme 49.3 peut encore être utile.
01:31 Quand il faudra passer en force sur les textes budgétaires de l'automne, le 49.3, elle
01:36 sait faire.
01:37 Aussi, sur le fondement de l'article 49, alinéa 3 de la Constitution, j'engage la responsabilité
01:45 de mon gouvernement sur l'ensemble du projet de loi de financement rectificatif de la
01:51 Sécurité Sociale pour 2023.
01:53 Alors, Elisabeth Borne reste quand même un choix par défaut.
01:56 La preuve, c'est qu'Emmanuel Macron a testé d'autres hypothèses pour Matignon.
02:00 Comme Marianne l'avait révélé, des émissaires ont été envoyés approcher Christine Lagarde,
02:06 la présidente de la Banque Centrale Européenne, ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, qui
02:11 d'ailleurs a décliné.
02:13 Mais Emmanuel Macron, son choix de maintenir Elisabeth Borne à Matignon, montre aussi
02:18 qu'en réalité, il n'a pas beaucoup d'options dans son jeu et qu'il reste un spécialiste
02:23 des tergiversations.
02:24 Cette période de 100 jours qu'Emmanuel Macron avait définie, un peu en forme d'ultimatum
02:29 à Elisabeth Borne, il rappelle les 100 jours du début du quinquennat.
02:34 C'est en tout cas la thèse d'un excellent livre que voici, signé de mon confrère Ludovic
02:39 Wigon de l'Opinion.
02:40 Un livre paru en avril, mais toujours d'actualité et qui raconte ces 100 jours SANS au tout
02:48 début du quinquennat, juste après sa réélection.
02:50 Il y a cette période de flottement chez Emmanuel Macron qui, au lieu de se servir de l'impulsion
02:57 de sa réélection pour lancer très fort son quinquennat, laisse mariner les gens et
03:03 s'écouler du temps.
03:04 Il nomme d'abord Catherine Vautrin, une femme de droite, première ministre, en tout
03:09 cas dans le secret, avant de changer d'avis sous la pression d'une partie de son entourage
03:14 et de choisir une femme issue de la gauche, Elisabeth Borne.
03:17 Il peine à gérer les départs de l'Elysée et à renouveler son équipe pour enclencher
03:23 son deuxième quinquennat.
03:24 Il fait le service minimum pendant la campagne des législatives de l'an dernier.
03:28 Le résultat, c'est une sanction électorale.
03:31 Les électeurs, en 2022, ne lui donnent pas la majorité absolue à l'Assemblée nationale.
03:37 Or, un an après, on en est toujours un peu au même point.
03:42 Cette image de président du flottement, certes Emmanuel Macron a réussi à faire passer
03:48 sa réforme des retraites cet hiver, mais à quel prix dans l'opinion ?
03:51 A l'Elysée, on explique que le cap est clair, que les chantiers sont toujours les
03:56 mêmes, ordre républicain, école, santé, relation des Français au travail, tout cela
04:02 serait sur le métier.
04:03 Mais pour l'instant, ce sont d'immenses chantiers qui restent en friche.
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04:08 Merci d'avoir regardé cette vidéo !

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