Danielle Simonnet : "L’obsession du gouvernement est d'effacer la mort de Nahel"

  • l’année dernière
Avec Danielle Simonnet, députée LFI-Nupes de la 15ème circonscription de Paris

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##L_INVITE_POLITIQUE-2023-07-20##
Transcript
00:00 - Sud Radio 8h12, l'invité ce matin, Daniel Simonnet, député de la France Insoumise,
00:04 NUPES, de la 15e circonscription de Paris.
00:06 - Bonjour Daniel Simonnet.
00:07 - Bonjour.
00:08 - Merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio.
00:10 La fin du suspense avec l'annonce, a priori, aujourd'hui, du remaniement gouvernemental.
00:14 La prise de parole à venir aussi d'Emmanuel Macron, ou encore la reconstruction après
00:18 les émeutes.
00:19 On va évoquer l'ensemble de ces sujets, mais d'abord l'affaire des Uber Files.
00:24 Vous avez rendu les conclusions de la commission d'enquête dont vous avez été le rapporteur.
00:28 Et dedans, vous dénoncez l'existence d'un deal caché entre Emmanuel Macron et la plateforme
00:32 Uber.
00:33 Le président était encore ministre de l'économie à l'époque.
00:36 Considérez-vous aujourd'hui avoir réussi à démontrer l'existence véritable de ce
00:40 deal ?
00:41 - Oui, alors ça a été un travail extrêmement intense.
00:43 Ça a été six mois de travail avec plus de 88 heures d'audition.
00:50 On a auditionné 120 personnes.
00:53 On a épluché énormément de notes aussi d'Uber et des différents ministères.
00:57 Mais en fait, on a travaillé sur deux aspects.
00:59 Premièrement, la question des Uber Files.
01:01 Alors c'est quoi ? C'est de la période 2014 à 2017.
01:03 Vous avez un ancien lobbyiste d'Uber, Marc Magan, qui a joué le rôle de lanceur d'alerte
01:10 et qui a transmis il y a un an exactement à un consortium de journalistes, dont vos
01:13 confrères du Monde et de Radio France, énormément de documents avec plein d'échanges SMS.
01:19 Alors on a tout mis dans le rapport, ces éléments-là, et qui montrent bien que alors que la plateforme
01:26 était dans l'illégalité totale, c'est-à-dire qu'elle était vraiment en infraction à la
01:30 fois des réglementations sur le transport de personnes à titre onéreux, mais aussi
01:34 du code du travail, des impôts, qu'elle avait y compris des méthodes.
01:38 Elle assumait, dérigait l'illégalité en mode de fonctionnement.
01:42 Il y a un schéma, comme ça qu'on a reproduit dans le rapport interne, de la pyramide off-sheet.
01:47 - Oui, la pyramide off-sheet.
01:48 - La pyramide off-sheet où ils montrent toutes les infractions et donc toutes les poursuites
01:51 dont ils vont faire l'objet.
01:52 Mais ce n'est pas grave.
01:53 Ils en rigolent.
01:54 Ils assument.
01:55 Ils sont en contact direct, les dirigeants d'Uber, avec le ministre de l'économie de
01:59 l'époque, Emmanuel Macron.
02:00 - Vous dites en toute illégalité, sauf que les autorités de contrôle qui existent,
02:05 qui sont là justement pour veiller à cela, elles ont subi des pressions ?
02:08 - Alors, en fait, il y a plusieurs choses.
02:10 D'abord, on a une stratégie d'une plateforme qui impose l'état de fait à l'état de droit.
02:15 Et comme vous avez un discours très bienveillant en soutien du ministre de l'économie de
02:20 l'époque, on sent un trouble dans les administrations de contrôle et que les choses ne se font
02:25 pas réellement.
02:26 Le contrôle n'est pas appliqué.
02:27 Et puis, vous avez un ministre qui, donc, organise un deal.
02:30 Il y a une stratégie conjointe coélaborée entre les dirigeants d'Uber et Emmanuel Macron,
02:36 dont on peut attester la véracité à travers l'ensemble des échanges de SMS, soit entre
02:40 Travis Kalanick, le PDG d'Uber, et Emmanuel Macron, soit entre les dirigeants d'Uber
02:45 qui racontent les entrevues avec aussi les membres du cabinet d'Emmanuel Macron de l'époque,
02:50 notamment M.Lacrèce, qu'on ne pourra pas auditionner parce que le président de la
02:54 commission d'enquête macroniste a protégé les siens.
02:57 Et malgré tout, on voit.
02:58 Et ce deal, c'est quoi ? Vous avez une plateforme qui est totalement illégale, UberPop, qui
03:02 a d'ailleurs subi une décision de justice.
03:05 Mais comme Uber fait appel, ils continuent cette application.
03:09 Ils l'utilisent comme un chiffon rouge, comme une modèle échange.
03:12 Et ils obtiennent dans ce deal un rabaissement complètement des exigences de formation.
03:17 Et on passe de 250 heures à seulement 7 heures pour devenir chauffeur VTC, ce qui va permettre
03:24 en fait à Uber de pouvoir recruter énormément de VTC en un temps record, sachant que la
03:31 stratégie des plateformes, vous savez, elles sont déficitaires.
03:33 C'est d'inonder le marché pour essayer de capter un monopole en faisant un dumping
03:37 social de fou, c'est-à-dire en même en proposant des services à perte, ce qui est
03:41 normalement illégal en France.
03:42 – Mais d'une certaine manière, c'est un deal quand même gagnant-gagnant, parce
03:45 qu'au final, il y a eu la suppression d'UberPop.
03:47 – Alors au final, il y a la suppression d'UberPop, mais la plateforme du coup va réussir à
03:52 imposer la banalisation et comme si c'était légal les autres activités qu'elle faisait.
03:57 Or, l'activité même d'Uber, aujourd'hui encore, est illégale au regard des lois Tévenou,
04:03 au regard de la loi Grand Guillaume sur le transport de personnes, mais y compris au
04:07 regard du Code du Travail.
04:08 Et là où c'est intéressant dans le rapport, c'est qu'on va travailler, pas simplement
04:11 sur cette période-là, 2014-2017, mais de la période 2017 à aujourd'hui.
04:15 Et alors là, c'est très intéressant parce qu'on a une note du ministère du Travail
04:19 en 2019 qui montre que l'ubérisation s'est développée dans tous les secteurs.
04:23 Alors on découvre, c'est-à-dire que ce n'est pas simplement les livreurs et les
04:26 chauffeurs, mais c'est aussi, par exemple, ce que vous saviez qu'il y avait de l'ubérisation
04:31 dans l'action des auto-écoles sur Internet, où ils prétendent avoir des agréments préfectoraux,
04:38 ils ne les ont pas.
04:39 Dans le service funéraire, dans le service maritime et de l'aviation, dans la restauration,
04:45 dans plein de domaines, la note montre l'étendue de l'ubérisation et toutes les infractions
04:49 à la loi.
04:50 Alors on se dit "super, s'il y a cette note-là, ça veut dire que les notes d'après, ça
04:54 va être des notes pour dire comment est-ce qu'on va faire respecter l'état de droit ?"
04:56 Et en fait, les notes postérieures du ministère du Travail, des Transports ou de l'économie
05:02 ont une seule obsession, "comment protéger les plateformes du risque de requalification
05:06 aux salariés", c'est-à-dire non pas faire appliquer le droit, la loi, mais comment protéger
05:11 les plateformes du droit et de la loi.
05:13 - Mais l'inspection du travail n'a pas besoin de recevoir des ordres, finalement, de l'hériarchie
05:17 pour aller voir si justement la plateforme est légale ou illégale.
05:20 - Mais elle aurait besoin de moyens et d'impulsion.
05:22 Parce qu'en fait, quand vous êtes inspecteur du travail, et je salue les inspecteurs du
05:26 travail, et c'est grâce aux inspecteurs du travail et à leur initiative propre, et
05:29 pas à leur direction, si par exemple il y a eu toute une procédure vis-à-vis de Deliveroo,
05:35 mais sinon à chaque fois c'est les chauffeurs ou les livreurs qui font leurs démarches,
05:38 qui peuvent être épaulés par les inspecteurs du travail, mais un inspecteur du travail,
05:41 il est sur une petite zone géographique.
05:42 Uber, Deliveroo ou toutes les autres plateformes, c'est la France entière.
05:46 Donc il faudrait des moyens en termes d'effectifs, en termes de dispositifs, et on se rend compte
05:52 qu'il y a un manquement de l'État à faire appliquer l'État de droit, et qu'il n'y
05:56 a aucune impulsion.
05:57 Prenez, soit sur la question fiscale, Uber et plein d'autres plateformes sont des professionnels
06:01 de l'évasion fiscale, il n'y a aucune impulsion faite par les ministères.
06:09 J'ai une note, j'ai par exemple dans le rapport, j'ai mis un extrait, une note qui nous a été
06:14 transmise par la DGFIP, la Direction Générale des Finances Publiques, qui reconnaît qu'il
06:19 n'y a eu aucune consigne des cabinets ministériels pour cibler plus particulièrement Uber sur
06:25 les problématiques d'optimisation fiscale et d'évasion fiscale.
06:28 - Benjamin Haddad, le président Renaissance de la Commission d'Enquête, a sévèrement
06:31 critiqué votre rapport, il parle de complotisme, qu'est-ce que vous lui répondez ?
06:33 - C'est vraiment moche, parce que franchement, d'avoir ça comme unique réponse, c'est considérer
06:39 finalement que dans le complot, il y aurait quand même pas simplement six monnaies.
06:42 Mais la majorité de la Commission d'Enquête qui a adopté le rapport, les journalistes
06:46 du Monde, les journalistes de Radio France, de The Guardian et le lanceur d'alerte Marc
06:52 Magan, donc ça devient finalement, je dirais, complotisme de la part des macronistes de
06:57 croire qu'il y a un complot contre Macron alors qu'il y a tout simplement des faits
07:02 qui répondent aux faits qui sont révélés par la Commission d'Enquête.
07:05 - L'actualité du jour, Daniel Simonet, c'est l'annonce aussi du remaniement qui devrait
07:09 intervenir ce jeudi, enfin on a un suspense d'un faux suspense selon vous.
07:12 - De toute façon, vous savez, ce n'est pas un problème de casting, c'est un problème
07:16 de politique.
07:17 Il n'y a que Emmanuel Macron qui a toujours confiance en Madame Borne et qui est d'accord
07:21 sur sa politique et de toute façon, on a aussi le sentiment que Macron nous a habitués
07:25 depuis le début à être le super président monarque de la Ve République qui endosse
07:30 tous les portefeuilles.
07:31 Il est à la fois Premier ministre, ministre de tout, ministre de l'école, ministre de
07:38 l'intérieur, enfin je veux dire, il répond à la place de tous les ministres.
07:41 - Alors à quoi bon procéder à un remaniement dans ces cas-là ?
07:43 - Quel que soit le casting, ce sera exactement la même politique et vous savez, même sa
07:47 prochaine allocution, comment réagissent les gens ? Ils savent très bien qu'il n'y
07:51 a rien à en attendre mais qu'ils seront quand même déçus.
07:53 On vient quand même d'une année très dure où l'écrasante majorité du peuple était
07:57 contre leur contre-réforme des retraites et ils n'ont rien voulu entendre.
08:01 Ça a été une dérive autoritaire de 49.30 en 49.30 avec tous les autres articles possibles
08:05 de la Constitution.
08:06 On est là sur des records de chaleur, une crise climatique.
08:10 - Ils ont accumulé les articles mais c'était légal en l'occurrence.
08:12 - Mais vous savez, piétiner la démocratie peut être légal au regard de la Constitution
08:18 mais il faudrait au contraire interroger, se dire qu'il était temps de changer de Constitution,
08:21 de passer à la 6ème pour que enfin la souveraineté du peuple soit plus respectée au lieu d'abuser
08:28 de tous les leviers antidémocratiques de la Ve République.
08:32 C'est ça le problème, nous on souhaite passer à une 6ème République.
08:35 - Le ministre de l'Éducation Nationale, Papandia, il serait sur la sellette en l'occurrence
08:38 sur ce remaniement, ce serait une déception pour vous ?
08:40 - Non parce que je pense qu'on a un gros désaccord avec l'ensemble de sa politique, même si
08:45 je salue ses prises de position contre l'Empire Bordelauré, il y aurait urgence à avoir
08:50 un vrai départ sur la séparation des médias et des puissances économiques et financières
08:56 de ce pays.
08:57 - C'était son rôle en tant que ministre de l'Éducation Nationale ?
08:58 - Pour la démocratie, c'est le rôle de tout démocrate de dénoncer cela.
09:01 C'est le rôle de toute personne attachée à la liberté de la presse et à l'indépendance
09:06 de la presse par rapport aux puissances économiques.
09:09 C'était un élément du programme du Conseil National de la Résistance au lendemain de
09:14 la Seconde Guerre Mondiale.
09:15 Mais franchement, il faut une rupture des orientations politiques, libérales, antisociales,
09:21 antiecologiques et antidémocratiques.
09:22 C'est ça ce qu'attendent les gens, pas d'un casting qui changera pas grand-chose sur le fond.
09:27 - Les reconstructions à la suite des émeutes après le Sénat, le projet de loi d'urgence
09:30 arrive aujourd'hui à l'Assemblée.
09:31 Est-ce que vous avez prévu de le voter ce texte ?
09:33 - Alors nous, nous sommes bien évidemment en faveur des reconstructions et nous pensons
09:38 extrêmement important que l'ensemble des équipements publics, qu'il s'agisse des mairies,
09:43 des commissariats, des écoles, qu'il s'agisse des commerces, des locaux associatifs ou des
09:50 biens des particuliers, tout doit être reconstruit.
09:52 Le problème c'est que...
09:53 - Donc vous avez voté ce texte en tout cas ?
09:55 - En fait non, j'ai oublié de l'expliquer.
09:56 Dans ce texte d'abord, il n'y a pas un euro mis sur la table.
10:01 Donc quand même on dénonce le fait qu'il n'y a pas de moyens financiers, c'est-à-dire
10:05 qu'on a l'impression qu'il y a quand même un effet de com'.
10:06 Deuxièmement, ils accentuent la possibilité de déroger aux règles de l'urbanisme et
10:13 donc on a très peur, sur une longue période, plus de 18 mois, que finalement ce soit un
10:17 prétexte pour faire des appels d'offres sans publicité.
10:23 Et là attention...
10:24 - C'est prévu et du coup vous avez une inquiétude là-dessus ?
10:25 - Attention au problème de corruption, voilà, c'est pas comme ça qu'on reconstruit.
10:28 Et surtout, on dit la reconstruction, il y a les biens matériels et puis il y a aussi
10:34 les matériels.
10:35 - On va y revenir là-dessus, mais juste pour être clair, ça veut dire que le texte, vous
10:38 n'allez pas le voter ?
10:39 - Écoutez, on a des amendements, donc on va continuer le débat, on va défendre nos
10:44 amendements, on va voir l'arrivée.
10:46 Mais attention, je veux dire, à chaque fois on dirait que pour les macronistes, tout est
10:52 prétexte à casser les réglementations.
10:55 S'il y a des règles, s'il y a des normes, c'est pour une bonne chose, parce qu'on ne
10:59 veut pas de corruption, parce qu'on veut respecter des exigences d'urbanisme, environnementale
11:05 ou de qualité, c'est pas pour rien.
11:07 Donc tout d'un coup se dire que pour accélérer la construction, il faut absolument déroger
11:13 à tout cela, moi je pense que les collectivités aujourd'hui elles se sont prises à la gorge
11:16 financièrement, donc qu'ils mettent l'argent sur la table.
11:19 - Vous avez dit besoin d'une réflexion sur les causes, en l'occurrence, qui est nécessaire.
11:23 - Exactement, pensons à la question de l'immatériel, n'oublions pas quel a été le point de départ
11:30 de la grande colère qui s'est déchaînée.
11:32 - Ça a été la mort de Nahel abattue par un policier.
11:34 - La mort de Nahel.
11:35 L'obsession du gouvernement c'est de dépasser la mort de Nahel.
11:39 Nous avons un jeune, un mineur, qui a été tué par un policier, donc on assiste à un
11:45 homicide volontaire, c'est grave ici.
11:48 - D'accord, sauf que ce n'est pas la raison de l'ensemble des émeutes qu'on a vues ensuite.
11:53 - Vous pensez que ça n'est pas le déclenchement ?
11:54 - Le déclenchement peut-être, mais est-ce que ça explique par exemple ce qu'on a vu,
11:59 notamment les magasins qui ont été pillés, tout ça ?
12:02 - Je pense que ça explique le déclenchement de la colère, après il peut y avoir plein
12:05 d'éléments complexes qui se mettent en place, on sait aussi que la pression de l'inflation,
12:10 on sait aussi qu'il peut y avoir aussi des gens qui s'immiscent dans ces colères.
12:16 Vous savez, le point de départ c'est la mort de Nahel, et le gouvernement n'a eu ni un
12:21 mot, ni une mesure pour s'y attaquer.
12:24 Il faut comprendre comment est-ce qu'un policier a pu se sentir autorisé, permis de tuer en
12:29 toute impunité, parce qu'il y a la loi de 2017 de Casesneuve avec cet article qui dit
12:35 que dans le cadre d'un refus d'obtempérer, le policier peut tirer.
12:38 Vous savez, on a eu plus de 13 morts en France en 2022, et en Allemagne en 10 ans pour refus
12:46 d'obtempérer, un seul mort.
12:48 Donc on voit bien que d'abord il y a un cadre législatif qu'il faut changer, il y a une
12:53 formation de fond en comble de nos agents de police qu'il faut faire, et moi je souhaite
12:57 qu'il y ait une grande réforme, et nous défendons une grande réforme de la police pour qu'elle
13:01 redevienne la police républicaine des gardiens de la paix.
13:04 Pas des forces de l'ordre qui sont là.
13:07 Aujourd'hui on voit que le pouvoir l'utilise en force de l'ordre pour réprimer toutes
13:12 les manifestations, les mobilisations.
13:14 On sait que depuis des décennies il y a un problème de violence policière dans les quartiers
13:18 populaires que le gouvernement ne veut pas avoir.
13:21 Nombre de rapports et d'études montrent qu'il y a un problème de racisme systémique dans
13:26 la police, sans qu'il n'y ait aucune politique pour y répondre.
13:28 Nous, nous sommes attachés à l'idée d'une police républicaine.
13:31 - C'est dur pour des policiers d'entendre que la police est raciste.
13:33 - C'est dur pour des policiers qui sont racisés d'être victime aussi du racisme de leurs
13:41 confrères.
13:42 J'en ai déjà rencontré.
13:43 Donc quand on dit qu'il y a un problème systémique de racisme dans la police, ça ne veut pas
13:47 dire que tous les policiers sont racistes.
13:48 Ça veut dire que quand on donne comme consigne le contrôle au faciès, quand depuis Nicolas
13:54 Sarkozy vous avez une politique du chiffre qui fait qu'un commissariat va être mieux
13:58 noté s'il a contrôlé beaucoup de jeunes en possession d'un peu de chit ou un commissariat
14:05 qui aurait fait beaucoup d'arrestations de personnes en situation administrative irrégulière,
14:08 ils sont mieux notés que s'ils ont mené des enquêtes pour élucider à un moment donné
14:13 la source d'un trafic ou un gang qui organise des cambriolages.
14:17 On veut une police républicaine des gardiens de la paix, garante de notre sécurité et
14:21 de notre sûreté.
14:22 - Et j'avance, on avance rapidement, deux dernières questions.
14:25 La loi Antisquad d'abord, vous contestez son adoption devant le Conseil constitutionnel,
14:29 les sages doivent statuer sur la validité du texte d'ici la fin du mois, vous pensez
14:32 avoir une chance d'obtenir gain de cause ici ?
14:34 - Alors écoutez, c'est difficile de savoir ce que le Conseil constitutionnel dira, mais
14:39 c'est un sujet qui me tient à cœur, nous sommes allés déposer notre recours en annulation
14:44 au Conseil constitutionnel ce mardi.
14:46 La crise du logement est terrible, vous savez il y a plus de 4,1 millions de mal logés
14:51 et il faut savoir qu'avec l'inflation, avec l'explosion, mais on parlera peut-être
14:54 plus tard l'explosion des charges énergie et l'explosion des loyers, vous avez eu
14:59 une explosion des expulsions locatives.
15:01 Et cette loi en fait, elle va considérer que des locataires qui sont en situation d'un
15:06 payer de loyer, pour tout un tas de raisons, mais je pense que ceux qui nous écoutent
15:09 comprennent à quel point en ce moment, pour certains c'est dur, et bien s'ils souhaitent
15:12 rester dans leur logement parce que vous êtes avec vos enfants et que vous n'avez pas envie
15:16 de vous retrouver sous un pont à la rue, et bien vous allez être criminalisés.
15:20 On réduit les délais pour faciliter votre expulsion, votre criminalisation et les peines
15:24 d'amende et de prison que vous pouvez encourir.
15:26 Donc on demande au Conseil constitutionnel d'analyser cela parce que c'est selon nous,
15:30 contraire au principe finalement à valeur constitutionnelle qui est le droit à la dignité
15:36 humaine, le droit au respect de la vie privée, le droit au logement.
15:40 - Pour terminer, Jean-Luc Mélenchon qui vante "L'action révolutionnaire est subversive
15:44 après avoir rattaché le CRIF à l'extrême droite, est-ce qu'il n'y a pas un problème
15:47 aujourd'hui ?".
15:48 Jean-Luc Mélenchon au sein de la France Insoumise, est-ce qu'il ne vous crée pas plus de problèmes
15:51 que le bien ?
15:52 - Non, non, pas du tout.
15:53 La question n'est pas de rattacher le CRIF à l'extrême droite, la question elle est
15:55 de dire "Attention, ne faites pas le trait égal, ne sombrez pas là-dedans à dire finalement
16:02 l'ANUPS ou la France Insoumise égale l'extrême droite parce que ce faisant, vous contribuez
16:06 à la banalisation de l'extrême droite".
16:08 Attaquez-nous sur le fond de nos idées, ce que nous défendons.
16:11 Mais par contre, je le dis, la situation de la progression de l'extrême droite dans
16:14 ce pays est un problème extrêmement grave et un danger pour notre démocratie.
16:19 Il faut que le CRIF accepte de discuter avec nous pour voir quelle stratégie on mène
16:24 de lutter contre l'extrême droite.
16:25 - Vous vous proposez effectivement de discuter avec le CRIF.
16:27 - Mais bien sûr, il faut lutter contre l'extrême droite, il faut lutter contre toutes les
16:29 formes de racisme et d'antisémitisme.
16:31 Et attention que pour des intérêts politiciens certains, et on voit bien, ça a été tout
16:39 le rôle de la Macronie et de Yael Brown-Pivet, de finalement contribuer à nous diaboliser,
16:45 nous pour mieux dédiaboliser l'extrême droite.
16:47 Attention, vous savez, la République, elle est indissociable de la lutte contre le racisme
16:51 et l'antisémitisme.
16:52 - Et vous demandez donc l'apaisement avec le CRIF et pourquoi pas justement discuter
16:56 avec Daniel Simonnet ?
16:57 - Et sur la révolution, je suis attachée, et nous sommes attachés à la stratégie
17:01 "révolution citoyenne".
17:02 Ça veut dire quoi ?
17:03 - On passe par les urnes.
17:04 - Par les urnes, il faut pouvoir changer l'une d'elles.
17:06 Et l'enjeu écologique qui est devant nous exige une rupture avec le système productiviste
17:11 qui aggrave et accélère et est la cause de cette crise écologique.
17:15 Et l'implication citoyenne est d'autant plus nécessaire et c'est ce qui fera avancer
17:19 l'enjeu écologique.
17:20 - Daniel Simonnet, député LFI NUPES de Paris, merci d'avoir été avec nous ce matin sur
17:24 ce show de radio et très bonne journée à vous.

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