• l’année dernière
Avec Alain Morel, Secrétaire général adjoint CFDT Police (Alternative police et SCSI) et Louis Margueritte, député LREM de Saône-et-Loire

Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

##LE_PETIT_DEJ_DE_L'ACTU-2023-07-28##

Category

🗞
News
Transcription
00:00 C'est le Radio 9h05 et on ouvre les débats. Gérald Darmanin a reçu hier les syndicats policiers
00:05 alors que de nombreux fonctionnaires sont toujours en arrêt maladie ou bien en service minimum.
00:09 Alors le ministre de l'Intérieur a-t-il répondu à leurs attentes ? Va-t-il calmer leur colère et sortir victorieux de cette crise ?
00:15 On vous pose la question sur notre compte Twitter Sud Radio et vous êtes une majorité à penser que non.
00:22 Gérald Darmanin ne va pas gagner de points à l'issue de la réunion hier soir avec les syndicats de police.
00:29 Continuez à voter, appelez-nous en direct au 0826 300 300 et on en débat avec nos deux invités.
00:35 Alain Morel, secrétaire général adjoint du syndicat policier SCSI, bonjour.
00:39 Bonjour madame.
00:41 Et Louis Marguerite, député Renaissance de la 5e circonscription de Saône-et-Loire, bonjour.
00:45 Bonjour.
00:47 Bonjour messieurs, merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio pour débattre avec nous, avec nos auditeurs
00:52 qui vont réagir bien sûr au 0826 300 300 pour donner leur avis, vous poser des questions.
00:58 Partager leurs impressions.
01:01 Tout d'abord Alain Morel, je crois que vous étiez dans cette réunion hier soir.
01:06 Quel bilan tirez-vous justement de celle-ci et avez-vous le sentiment tout simplement d'avoir été entendu ?
01:11 Oui, j'étais présent lors de cette réunion.
01:14 Nous on souhaitait cette réunion au plus rapide, au retour de monsieur Darmanin de Nouvelle-Calédonie.
01:21 Il nous a écoutés, entendus et il nous a reçus donc rapidement avec des messages de soutien fort
01:28 et de compréhension de la colère des policiers à la suite de ces violences extrêmes auxquelles ils ont dû faire face
01:36 et dont on ne retient aujourd'hui à l'heure où on devrait féliciter leur engagement
01:41 qu'une partie de ce qui s'est passé et qu'on vilipende sur leur action
01:47 et sur des violences qui sont la plupart du temps extrêmement légitimes
01:53 pour faire face à ces incendiaires, à ces gens qui les menacent, à ces gens qui leur tirent des mortiers dessus.
02:00 Donc le message attendu, le premier, c'était celui-là.
02:04 Un soutien et une compréhension de la colère.
02:07 Le ministre était très clair là-dessus.
02:09 Ensuite, on voulait qu'on travaille sur tout ce qui peut améliorer la protection des policiers dans l'exercice de leur mission.
02:17 Il s'est engagé sur plusieurs frontières dans ce sens, donc oui on est satisfait là-dessus.
02:22 On va revenir justement sur ces projets pour améliorer la protection des policiers.
02:27 Bien sûr, sur le terrain, Louis Marguerite, je rappelle un député Renaissance de Saône-et-Loire.
02:32 Que retenez-vous finalement de cette prise de parole, de ces mots qu'on a entendus hier du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin ?
02:39 Écoutez, alors moi je n'étais pas à la réunion comme monsieur Morel, mais j'ai écouté l'intervention de lui qui a été très claire.
02:49 Je pense qu'effectivement le ministre a eu raison de rappeler que les policiers, effectivement, sont au-dessus des lois,
02:54 mais qu'ils n'ont pas vocation à être en dessous des lois.
02:56 Et c'était très important de le dire.
02:58 Il faut rappeler aussi que comme l'immense majorité des Français, nous soutenons l'action des policiers et des gendarmes.
03:03 Il peut y avoir effectivement des éléments qui sont d'ailleurs traités pour injustices, que nous n'avons pas à commenter.
03:08 C'est le cas effectivement de l'affaire Marcel.
03:11 Et pour autant, il y a dans leur immense majorité, on n'oublie pas les 900 policiers et gendarmes qui ont été blessés au cours des manifestations
03:18 qui ont eu lieu ces dernières semaines, ces derniers mois dans le pays.
03:22 Leur investissement qui est extrêmement fort, extrêmement considérable.
03:25 Moi, je suis allé dans un des deux commissariats de ma circonscription, à Chavon-sur-Saône,
03:30 pour apporter tout simplement mon soutien parce qu'au fond, on ne leur demande jamais leur avis pour décaler leur congé,
03:35 pour faire revenir de congé plus tôt, et ils ne comptent pas leurs heures.
03:39 Et donc, je pense que c'est important.
03:41 On ne choisit pas la police ou la gendarmerie, enfin le service public par hasard.
03:45 On choisit parce qu'on a envie de servir, parce qu'on a envie d'apporter de son temps, de son cœur, son engagement au pays.
03:49 Donc, je pense que c'était très important de le redire.
03:51 Et c'est le rôle du ministre de l'Intérieur et c'est le rôle d'ailleurs des responsables hiérarchiques de la police
03:54 - Sauf qu'il était un peu sur un fil, parce qu'il a quand même soutenu Frédéric Vaud, qui on le rappelle,
03:59 le patron de la police, qui disait qu'en l'occurrence, un policier n'avait rien à faire en prison,
04:04 dans l'attente d'un éventuel procès.
04:06 Donc, là-dessus, indépendance, respect de la justice, on est sur un fil, c'est pas très clair.
04:12 - Si, c'est clair, on peut tout à fait avoir le discours, d'ailleurs qui a été rappelé par le ministre de la Justice
04:18 et la première ministre, de dire qu'il y a d'abord l'indépendance de la justice,
04:21 il y a aussi la prison de son licence et qu'il y a une affaire de justice, qu'il n'est pas question de commenter ici ou là.
04:25 D'ailleurs, je pense que ni vous, ni moi, ni personne, d'ailleurs, ne connaissons, en tout cas,
04:30 les détails de cette affaire qui sera instruite par la justice et les autorités compétentes.
04:35 Maintenant, c'est le rôle du directeur général de la police nationale, de Laurent Nunez, de Gérald Darmanin,
04:40 de soutenir, parce que ce sont les responsables et c'est le ministre, notamment des policiers et des gendarmes,
04:47 de soutenir leur troupe, de leur dire merci, tout simplement.
04:49 Il y a un terme, d'ailleurs, je voudrais revenir sur un point, parce que moi, j'ai parlé avec les policiers de mon département
04:54 et de ma circonscription et ils me disent qu'il y a un terme, d'abord, rappelez aussi qu'il est sous contrôle de tous,
05:00 qu'il y a aussi l'utilisation de la force, elle est assez strictement cadrée, qu'il y a des inspections internes,
05:05 enfin, il y a tout un dispositif et c'est bien normal, mais il y a un terme que les policiers détestent,
05:09 c'est le terme de violence policière.
05:11 Pourquoi associons-nous systématiquement à la police à des violences ?
05:14 Et ça, c'est un terme qui, je pense, envoie un très mauvais signal et qui est un terme, d'ailleurs,
05:20 qui est utilisé depuis des dizaines d'années.
05:22 Donc, je pense qu'on peut tout à fait avoir le discours, à la fois de rappeler l'indépendance de la justice,
05:26 bien évidemment, et ça a été fait par le gouvernement, et de l'autre, de soutenir l'action de nos fonctionnaires de police
05:31 qui font un travail formidable sur le terrain.
05:33 Bien sûr, mais sans oublier aussi, il faut quand même préciser que des baveurs, il peut y en avoir, ça peut exister,
05:38 effectivement, la justice est là pour ça, en l'occurrence, effectivement.
05:42 Revenons à vous, Alain Morel. Vous étiez à la réunion hier avec le ministre de l'Intérieur.
05:48 Vous nous disiez, il a été prêt, il s'est dit prêt à étudier un certain nombre de vos demandes
05:54 pour améliorer, justement, la protection des policiers.
05:58 En quoi consistent, justement, ces demandes sur lesquelles il s'est engagé, le ministre de l'Intérieur ?
06:03 La première des choses, c'est de faciliter la protection fonctionnelle qui existe déjà, mais qui est...
06:09 Expliquez-la un petit peu, justement, pour nos auditeurs, quand on parle de protection fonctionnelle,
06:12 de quoi parle-t-on exactement, Alain Morel ?
06:14 La protection fonctionnelle, c'est de pouvoir bénéficier de l'assistance d'un avocat,
06:21 c'est de pouvoir être défendu sans avoir à avancer de l'argent.
06:27 Et cette protection fonctionnelle, aujourd'hui, elle est souvent longue à mettre en œuvre,
06:32 même s'il y a eu des améliorations, elle est assez virtuelle,
06:36 mais ça manque un petit peu d'humanité et de correspondance.
06:40 Donc il s'est engagé... vous avez la DLPJ d'un côté, des logiciels à remplir de l'autre,
06:46 un avocat que vous essayez de mettre au milieu, et c'est pas si simple, et c'est parfois long.
06:52 Là, il s'est engagé à nommer un référent physique qui aura la charge de fluidifier un petit peu ces relations,
07:01 et c'était quelque chose d'important.
07:03 Mais dans cette protection, alors il y a la protection fonctionnelle proprement dite,
07:07 mais il y a tout un tas de mesures qui doivent viser aussi à la sécurisation des policiers dans l'exercice de leur mission.
07:14 Il a été évoqué l'anonymisation, c'est quelque chose de compliqué parce que...
07:22 Dans les affaires, c'est ça ?
07:24 Oui, dans les affaires, ça existe déjà, ça existe déjà pour certains services comme le RAID, les BRI,
07:30 qui, quand ils actent en procédure, sont anonymisés avec leur numéro RIO.
07:36 On était plutôt favorables à quelque chose qui soit un peu généralisé sur cette anonymisation,
07:41 parce qu'on trouve trop facilement les noms des policiers, de leurs adresses,
07:46 celles de leur famille, de l'école de leurs enfants, un peu partout, sur les murs des cités et ailleurs.
07:55 On n'est pas à l'abri que ça fuite dans les médias, effectivement.
07:58 On n'est pas à l'abri que ça fuit dans les médias, et on a vu récemment que c'est arrivé
08:04 et qu'il a fallu protéger la famille d'un des mis en cause.
08:08 Bon, sur les décisions de détention provisoire, au SCSI...
08:13 Ça, c'est un enjeu important, très clairement.
08:16 Oui, c'est un enjeu. En tout cas, au SCSI, on n'oppose jamais la police et la justice.
08:23 Ça n'empêche pas qu'on peut commenter des décisions de justice.
08:26 En l'occurrence, il y a eu un manque fort de communication des autorités de justice sur ces détentions provisoires.
08:33 Les prétextes avancés, quand il s'agit de ne pas faire de pression sur les victimes
08:40 ou d'éviter la concertation, on ne voit pas quelle est la justification de ces critères qui sont avancés.
08:50 Mais ça pourrait être le cas pour n'importe qui, en l'occurrence.
08:53 Ça pourrait être le cas pour n'importe qui.
08:56 Sauf que malheureusement, évidemment, comparaison n'est pas raison,
09:00 mais vous ne pouvez pas vous empêcher de comparer et de remarquer et d'observer
09:04 qu'il y a bien des affaires très graves avec des gens qui n'ont pas du tout la même moralité qu'un policier
09:11 et qui ne sont pas en détention provisoire malgré la réitération de certains faits, etc.
09:16 Là, si c'est démontré, en l'occurrence, on est sur des faits très graves, quand même, à Marseille.
09:20 Je ne dis pas le contraire, mais encore une fois, on verra ce qu'en dit la justice et on verra ce qu'en dit l'enquête.
09:28 Jusqu'à la preuve du contraire, il y a la présomption d'innocence qui s'applique,
09:34 y compris pour les policiers et les conditions de la détention,
09:37 qui ne doivent pas être plus importantes pour un policier que pour un justiciable lambda.
09:42 Hier soir, avec le ministre de l'Intérieur, on a réfléchi à des possibilités en liaison avec les acteurs de justice
09:54 pour imaginer comment faire pour améliorer ces situations.
10:00 Il a été fait aussi le point sur le nombre de détentions provisoires actuelles des policiers sur la situation réelle
10:08 et cette situation réelle n'est pas très importante.
10:12 Mais quand au lendemain de l'engagement de ces policiers, comme le disait le député de 61,
10:20 - Le Marguerite, là. - Oui, Marguerite, sur ces émeutes,
10:25 quand on voit leur engagement, quand on voit qu'ils reviennent naturellement eux-mêmes de leur congé,
10:29 qu'ils sont fatigués, qu'on va les réengager sur la coupe du monde de rugby,
10:33 qu'on va les réengager sur le rugby olympique, qu'ils sortent des gilets jaunes,
10:36 qu'ils sortent des manifestations multiples et variées,
10:39 à un moment donné, ce qu'ils attendent, ce n'est pas d'être vilipendés sur la place publique,
10:45 c'est une reconnaissance. Et cette reconnaissance n'est pas arrivée.
10:49 On a stigmatisé leur action, on parle de violences policières, et cette colère, elle était légitime.
10:56 Et nous attendions à ce que le ministre de l'Intérieur comprenne cette colère et soutienne les policiers.
11:03 C'est ce qu'il a fait. - C'est ce qu'il a fait, effectivement.
11:05 Je voudrais juste vous faire réagir, Louis Marguerite, sur cette question.
11:08 Je rappelle un député Renaissance de Saône-et-Loire.
11:11 Je voudrais vous faire réagir sur cette question du tout par-delà,
11:14 placement en détention provisoire. Est-ce qu'il y a des pistes de réflexion ?
11:17 Est-ce que vous, vous seriez favorable éventuellement ?
11:19 Est-ce que les policiers aient un statut un peu différent pour éviter justement ce type de décision,
11:24 de placement en détention provisoire dans l'attente d'un procès, en l'occurrence ?
11:29 - Alors, là encore, je pense qu'il faut être assez prudent sur ces questions.
11:32 Le placement en détention provisoire, il est assez...
11:35 D'abord, il est assez encadré. Il est d'ailleurs assez rare, y compris pour des faits assez graves.
11:39 En fait, ça vient d'être expliqué, le placement en détention provisoire,
11:42 il est décidé par une autorité de justice indépendante qui considère soit qu'il y a un trouble,
11:47 un manifeste à ordre public, si le prévenu, en tout cas le mis en cause,
11:51 dans n'importe quelle affaire, peut présenter un trouble à l'ordre public,
11:55 un risque de récidive immédiate, et/ou la concertation, voilà.
11:59 En tout cas, c'est plutôt assez rare, y compris d'ailleurs sur des faits graves.
12:03 Encore une fois, par définition, ni vous ni moi avons tous les éléments du dossier,
12:08 qui ont poussé. C'est vrai que c'est là où sans doute que ça a suscité l'émoi.
12:13 Donc je ne vais pas commenter le fond, encore une fois, du placement en détention provisoire.
12:16 En revanche, c'est vrai que ça arrive à un moment...
12:18 C'est une question qui se pose globalement, on n'est pas sur cet exemple typique sur ce qui se passe à Marseille.
12:23 Ce qui explique sans doute l'émoi que ça a provoqué dans les rangs de nos policiers,
12:29 qui doivent être soutenus, et encore une fois, c'est le rôle des pouvoirs publics d'expliquer
12:32 qu'il y a des fonctionnaires de police, c'est que ça arrive à un moment,
12:35 après une longue série d'engagements très intenses, sans doute de fatigue,
12:38 de fatigue physique, de fatigue morale, c'est normal.
12:40 Donc voilà, c'est sans doute ça. Je ne pense pas que les policiers, encore une fois,
12:44 cherchent d'abord non seulement à remettre en cause l'indépendance de la justice,
12:48 parce que je le rappelle, la chaîne pénale fonctionne bien, et y compris au niveau ministériel.
12:52 Ce n'est pas toujours arrivé dans l'histoire des gouvernements de la Ve République.
12:57 On a deux ministres d'ailleurs qui se complètent assez bien, qui se complètent bien.
13:00 On l'a vu d'ailleurs pendant les émeutes, ils se sont bien répondus l'un à l'autre.
13:04 Il y a eu évidemment une action très forte des policiers et des gendarmes,
13:08 avec une réponse sécuritaire très forte et immédiate,
13:11 qui a permis de calmer les émeutes relativement rapidement.
13:14 D'une part, et effectivement, ensuite, des poursuites et des jugements,
13:18 avec des compensations assez sévères, à juste titre d'ailleurs.
13:20 Donc voilà, encore une fois, je pense qu'il n'y a pas dans les rangs de la police
13:23 la volonté de remettre en cause cela.
13:25 En revanche, effectivement, ce qui a suscité l'émoi, c'est ce moment où on arrive,
13:29 dans un moment de grande fatigue, de grande tension,
13:31 et des généralisations systématiques de ce terme.
13:34 Après, pour répondre à votre question, je pense qu'il faut être concret.
13:37 Voilà, parce que ça je l'entends effectivement.
13:41 C'est important de le préciser effectivement,
13:43 mais j'aimerais vous entendre aussi très concrètement.
13:46 Oui ou non, est-ce que vous êtes pour ou contre éventuellement ?
13:49 Est-ce qu'on ouvre le débat ?
13:51 Ouvert à la discussion, bien sûr, il faut qu'on regarde,
13:55 parce que les policiers doivent être jugés,
13:58 en tout cas évalués comme n'importe quel justiciable.
14:01 En revanche, on ne peut pas leur faire le procès exsanté d'être…
14:04 En tout cas, ce sont des gens qui ont choisi de servir la France,
14:07 de choisir les deux, de choisir les autres.
14:09 Ce sont des fonctionnaires qui ont choisi de donner de leur temps et de leur engagement.
14:12 Est-ce qu'il faut une protection particulière ?
14:14 Sans doute, en tout cas, c'est la chance que le chantier de la protection fonctionnelle
14:18 soit utile, il est utile, et d'ailleurs il existe à départ.
14:20 Et comme ça a été dit, c'est pas systématique,
14:24 c'est un peu plus loin à être mis en place.
14:26 Ça existe d'ailleurs dans d'autres fonds de la fonction publique.
14:29 Donc évidemment, la question de la protection fonctionnelle, sans doute.
14:32 Mais il faut trouver le juste équilibre entre indépendance de la justice
14:35 et effectivement le métier, la spécialité du métier de policier.
14:39 Louis Merguerite, député renaissance de Saône-et-Loire,
14:41 vous restez avec nous, Alain Morel également, secrétaire général adjoint du SCSI,
14:46 syndicat de police.
14:48 On continue les débats dans un instant avec vous, bien sûr, 0826 303,
14:52 si on voulait réagir à ce que viennent de dire nos invités.
14:55 Vous nous appelez, on vous accueille sur Sud Radio, comme toujours.
14:58 Dans 7h10, Benjamin Gleize, Laurie Leclerc.
15:02 Et les grands débats du matin, la suite, Gérald Darmanin,
15:05 qui a reçu les syndicats de police hier soir.
15:07 Suffisant ou pas pour calmer la gronde des policiers ?
15:10 On continue le débat, bien sûr, avec Alain Morel, secrétaire général adjoint du SCSI,
15:15 présent hier à La Réunion.
15:17 Et puis Louis Merguerite, député renaissance de la 5e circonscription de Saône-et-Loire.
15:21 On va, avant de vous réécouter, messieurs,
15:24 on va directement au standard 0800 L6 300 300 avec un auditeur, je crois.
15:27 - Oui, avec François Désiveline. Bonjour.
15:30 - Oui, bonjour à toute l'équipe de Sud Radio.
15:32 - Alors, vous, vous pensez que cette rencontre, c'est un bon début,
15:35 mais maintenant, il faudrait des actes.
15:37 - Oui, bonjour M. Morel, bonjour M. le député.
15:40 Effectivement, déjà, il y a une petite trajectoire quand même que je rappelle,
15:44 c'est que M. Darmanin, il a quand même poussé la réforme de la police judiciaire,
15:48 malgré les avis contraires des policiers.
15:50 Donc, M. Morel saura beaucoup plus en parler que moi,
15:54 mais on peut dire qu'il y a quand même un historique.
15:57 Et je pense qu'il faudrait que M. le ministre donne des objectifs
16:03 et des choses concrètes aussi, je pense, aux policiers.
16:05 Maintenant, on va voir quel est le retour de la base.
16:07 Mais je pense que j'attendrai deux choses quand même concrètes.
16:11 Premièrement, ce que je trouve inégal,
16:14 c'est que les policiers sont astreints à un contrôle par les JPN de leurs actes.
16:18 Et aussi, notamment, on commente librement dans la presse
16:22 ou même sur les réseaux sociaux leurs actions sur le terrain.
16:25 Alors que, si je dois en parler de la justice,
16:28 je ne me souviens pas qu'un juge ait été désavoué par son ministre
16:33 quand une décision, ça c'est même interdit de pouvoir commenter les décisions de justice.
16:37 Donc, on trouve qu'il y a quand même deux poids, deux mesures
16:40 par rapport à deux administrations qui sont censées faire régner l'ordre et la justice en France.
16:44 – En tout cas, sur les réseaux sociaux, la justice, elle est épinglée aussi.
16:48 Voilà à quoi ça...
16:49 – Oui, mais le CFM, il dit lui-même, vous n'avez pas à commenter des décisions de justice.
16:53 Donc, en fait, les Français doivent tellement...
16:54 – Et votre deuxième point, du coup, François ?
16:56 – Le deuxième point, c'est...
16:58 Moi, je m'étonne du fait que le policier ait été mis en détention provisoire.
17:04 J'aimerais bien savoir pourquoi.
17:06 Parce qu'effectivement, on dit tous qu'au niveau judiciaire, il n'y a pas vraiment de raison,
17:10 que ce soit pour le trouble à l'ordre public,
17:12 si ce n'est parce qu'on craignait que ça crée de nouvelles émeutes.
17:15 Donc, je pose directement la question,
17:17 dans quelle mesure est-il réaliste de penser que ce policier a été mis en détention
17:22 pour éviter de nouvelles émeutes ?
17:24 – Alors, François, pour l'instant, on n'a pas accès au dossier de toute façon.
17:27 Ce qui est dit officiellement, ce qu'on sait a priori,
17:31 c'est qu'éviter les pressions sur famille, sur les proches,
17:36 et puis éviter concertation avec les autres policiers,
17:38 en l'occurrence sur ce placement en détention provisoire.
17:41 J'aimerais aussi, par ailleurs, par rapport à ce que vous disiez, François,
17:44 merci en tout cas d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio,
17:46 faire agir tout simplement à la morale après cette réunion.
17:49 Est-ce que vous appelez vos collègues à reprendre le travail ?
17:52 – Écoutez, d'emblée, on a nous-mêmes soutenu des policiers dans cette action
18:00 qui est une passée complètement légitime,
18:02 et de reconnaître cette colère qui était très évidente et très légitime également.
18:08 En même temps, on a aussi appelé à continuer à travailler
18:16 et à garantir la sécurité de tous, de nos citoyens.
18:21 Et il faut qu'effectivement les policiers soient aujourd'hui,
18:26 et maintenant, et encore, en capacité de pouvoir assurer ce service public très particulier.
18:32 Et effectivement, on ne souhaite pas qu'il y ait une gêne à l'activité
18:38 et à la protection des personnes et des biens.
18:41 Et la colère, elle est légitime, elle a été entendue.
18:45 – Mais c'est le cas par endroits, notamment à Marseille,
18:47 où forcément il y a des conséquences.
18:49 Alors, vous, vous dites quoi ?
18:50 Parce que vous avez une parole qui porte aussi, en tant que représentant, justement.
18:55 – On dit quoi ? On dit qu'il y a une colère.
18:58 Cette colère a été entendue.
18:59 Maintenant, il va falloir travailler sur les chantiers de sécurisation du métier de policier.
19:05 Le ministre s'y est engagé.
19:07 On ne peut pas maintenir un mouvement de grogne éternellement.
19:11 Et il nous appartient en responsabilité d'assurer ce service public le mieux possible.
19:17 Ce que les policiers font de manière habituée, très clairement et tout le temps.
19:20 – Merci pour votre clarté à ce sujet, Alain Morel.
19:22 Effectivement, vous êtes très clair sur ce sujet.
19:25 Louis Marguerite, vous avez bon espoir, en tout cas, après cette réunion hier soir,
19:30 que le calme revienne aussi, l'apaisement avec la police, avec les policiers ?
19:35 – D'abord, je salue le message qui vient d'être indiqué à l'instant, effectivement.
19:39 Ça montre d'ailleurs le taux de déconcentration qui est très clair.
19:43 Je vous en remercie parce que, d'abord, je rappelle aussi que les policiers ne s'étaient pas mis en grève.
19:47 Il y avait eu effectivement moindre activité.
19:50 Ils avaient réservé aux affaires les plus graves, les plus urgentes, etc.
19:53 – Et puis déjà la maladie aussi, pour certains.
19:55 – Et c'était en plus pas vrai dans tous les commissariats.
19:57 Moi, ce n'était pas le cas.
19:58 – Tout à fait.
19:59 – On sonnait bien et c'était plutôt là.
20:00 – Tout à fait.
20:01 – Le message, je le salue parce qu'il est extrêmement responsable, effectivement.
20:06 Et il ne savait pas dire d'ailleurs que tout a été réglé.
20:08 Je voudrais simplement rajouter, on n'a pas attendu…
20:11 Quand on dit qu'on ne commande pas les décisions de justice,
20:13 on ne commande pas les décisions de justice d'affaires en cours.
20:15 Encore une fois, c'est difficile de répondre sur l'affaire.
20:18 On aura, d'ailleurs, personnes qui nous écoutent,
20:20 qui nous ont axé au dossier, d'une certaine façon, heureusement.
20:23 C'est important que ce soit ainsi.
20:24 Mais en revanche, sur la politique pénale, on peut toujours se prononcer.
20:28 C'est le rôle des responsables publics, y compris du législateur.
20:32 Et on fera d'ailleurs le bilan de ce qui s'est passé,
20:34 notamment après les émeutes, sur est-ce qu'on a la bonne politique pénale.
20:37 On a évidemment des enjeux d'ailleurs de temps, de réaction de la justice.
20:41 Je pense que c'est important.
20:42 Les policiers nous disent souvent, nous, on fait notre travail d'interpellation,
20:45 on fait notre travail d'enquête, on fait notre travail sur le terrain.
20:48 Maintenant, on aimerait bien effectivement que les choses soient suivies des faits.
20:50 C'est le cas dans un certain nombre d'endroits.
20:51 Ce n'est pas le cas partout, pour plein de raisons.
20:53 Il y a encore du travail là-dessus.
20:54 Oui, absolument.
20:55 Il y a encore des tribunaux, des parquetiers.
20:57 Donc, on a renforcé aussi, d'ailleurs, les moyens.
20:59 Je voudrais simplement mentionner un point.
21:01 On n'a pas attendu cette crise pour renforcer les moyens.
21:05 Il y a eu la loi d'orientation, la LOPMI,
21:07 la loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur,
21:09 qui a renforcé les moyens de la police et de la gendarmerie.
21:11 Je rappelle aussi la création de l'ensemble des bandes de la police.
21:14 Et ça, c'est important, qui a été voté assez au-delà des bandes de la majorité.
21:18 Ça prouve d'ailleurs qu'on a un attachement.
21:20 Je voudrais simplement éclairer, ça ne résout pas tous les sujets.
21:22 Les sujets chantiers qui ont été ouverts, évidemment, il faut qu'on continue.
21:24 Je salue en tout cas ce qui vient d'être annoncé par M. Morel.
21:27 Je vous remercie pour la qualité de ce débat.
21:29 Je remercie également François, notre éditeur, qui était avec nous au 0826 300 300.
21:34 Louis Marguerite, je rappelle que vous êtes député Renaissance de Saône-et-Loire.
21:37 Merci à vous et merci à vous également.
21:38 Alain Morel, secrétaire général adjoint du SCSI, syndicat de police.
21:43 Merci à vous deux et bonne journée.
21:45 Allez, dans un instant, 9h29, sur Sud Radio, votre invitée, Laurie.
21:49 Oui, c'est un mentaliste qui propose également un one-man show, Fabien Olicard.
21:54 Allez, à tout de suite sur Sud Radio.

Recommandations