Dans une interview au Figaro, Emmanuel Macron est revenu sur les émeutes qui ont frappé la France à la suite de la mort de Nahel. Le chef de l'État dit notamment s'être gardé "de réagir à chaud" et ne lie pas ces évènements à "un sujet d'immigration actuelle" mais à "un sujet plus large de difficultés de certaines villes" et de "difficultés socio-économiques".
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00:00 Aujourd'hui, et les chiffres le démontrent, 90% des émeutiers sont français.
00:04 Donc on voit bien que ce n'est pas une question d'immigration, c'est une question d'intégration
00:09 de notre jeunesse dans la société nationale.
00:12 Et donc comment est-ce qu'on refait nation avec cette jeunesse ?
00:15 Vous savez, moi je suis issu de la troisième génération d'immigrés, et pourtant je
00:20 suis élu de la République, je me sens pleinement français.
00:23 Pourquoi est-ce que des enfants issus de la troisième voire la quatrième génération
00:30 ne se sentent pas français ? Pourquoi est-ce qu'on est fier du drapeau français et qu'on
00:35 chante la Marseillaise seulement pendant les matchs de foot ?
00:38 Tout ça, ce sont des éléments qui ont besoin d'être posés sur la table.
00:42 Je pense qu'il faut se réattribuer les valeurs aussi de la République, qu'en prise
00:46 Katevno porte la question du service national universel pour redonner aussi cette envie
00:54 d'engagement de la jeunesse.
00:56 Tout ça, ce sont des éléments qui nous permettent de mieux intégrer la jeunesse
01:00 dans la société nationale.
01:02 Mais ces émeutes, c'était juste une histoire de délinquance, de pillage ? Ou c'était
01:06 véritable ? C'est-à-dire on venait servir dans les magasins ? Ou est-ce que c'était
01:09 vraiment un défi vis-à-vis de la République selon vous là maintenant, puisque nous sommes
01:13 un mois après ?
01:14 Je ne saurais pas vous dire.
01:17 Je pense qu'il y avait un peu des deux.
01:18 Je pense qu'il y avait une forme d'opportunisme pour un certain nombre de jeunes, une espèce
01:23 d'effet de meute.
01:24 Et d'ailleurs, le président de la République l'a rappelé, cet effet de meute par les
01:28 réseaux sociaux a envenimé la situation.
01:32 Qu'est-ce qu'une contestation sociale ? Il faut pouvoir y prêter attention, il faut
01:40 pouvoir y répondre et je pense sincèrement que le gouvernement et le président de la
01:44 République sont attentifs à cela.
01:46 Et il y aura des annonces prochainement justement pour répondre à ce malaise social que certains
01:53 quartiers peuvent ressentir.
01:56 Et la question d'ailleurs qui a été posée par le président de la République sur la
01:59 question du peuplement, c'est-à-dire quand on met les mêmes communautés, les mêmes
02:04 familles, les mêmes problèmes sociaux parfois dans des quartiers.
02:06 Et ça c'est 40 ans de politique de la ville qu'il faut peut-être revoir et ça ne se
02:11 fait pas en claquant des doigts.
02:12 C'est une question aussi sur le long terme.