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DB - 11-08-2023

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Transcription
00:00:00 -Avant que la Cour se retire pour délibérer, je vais donner lecture à mesdames et messieurs
00:00:08 les jurés de l'article 353 du Code de procédure pénale, tout au moins de l'instruction qu'il
00:00:14 contient.
00:00:15 La loi ne demande pas compte au juge des moyens par lesquels il se sont convaincus.
00:00:22 Elle ne leur prescrit pas de règles desquelles il doit faire particulièrement dépendre
00:00:28 la plénitude et la suffisance d'une preuve.
00:00:31 Elle leur prescrit de s'interroger eux-mêmes dans le silence et le recueillement et de
00:00:39 chercher dans la sincérité de leur conscience quelles impressions ont fait sur leurs raisons
00:00:45 les preuves rapportées contre l'accusé et les moyens de sa défense.
00:00:49 La loi ne leur fait que cette seule question qui renferme toute la mesure de leur devoir
00:00:56 -Avez-vous une intime conviction?
00:01:00 Voilà.
00:01:01 L'audience est suspendue.
00:01:04 -Une intime conviction?
00:01:07 Est-ce que j'ai réussi à leur faire partager la mienne?
00:01:11 Le premier juré, oui, apparemment.
00:01:14 Enfin, il me semble.
00:01:16 Le second, le représentant, lui, j'en suis à peu près sûr.
00:01:19 Pendant la pédoirie, j'ai senti qu'il était avec moi.
00:01:21 Par contre, il n'en dirait pas autant de la sage-femme.
00:01:25 J'aurais dû la recuser, malheureusement, j'en avais déjà recusé cinq.
00:01:29 Quant aux autres, il n'y a plus qu'à l'attendre.
00:01:49 -Attendre... une demi-heure, une heure...
00:01:56 Des heures, peut-être, avant que la cour rapporte son verdict.
00:01:58 Alors, je devrais essayer de penser à autre chose, puisqu'à présent, les jeux sont
00:02:01 faits.
00:02:02 Je ne peux pas, c'est chaque fois pareil.
00:02:03 Je ne peux pas m'empêcher de revivre l'affaire depuis son début, depuis le premier jour,
00:02:09 dans ses moindres détails.
00:02:10 Je ne peux pas m'empêcher de revivre l'affaire depuis son début, depuis le premier jour,
00:02:38 depuis le premier jour.
00:02:55 -Bonjour, madame Claret.
00:03:10 Maître Galliard est là?
00:03:15 -Ah non, monsieur Rondeau, il est sorti.
00:03:16 -Ah!
00:03:17 Et à quelle heure doit-il rentrer?
00:03:18 -Oh, pas avant la fin de l'après-midi.
00:03:19 Il avait un rendez-vous, ensuite, il va au palais.
00:03:20 -Il faut absolument que je le voie.
00:03:21 Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:03:22 -C'est un peu compliqué.
00:03:23 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:03:24 -C'est un peu compliqué.
00:03:25 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:03:26 -C'est vraiment très urgent?
00:03:27 -Oui, très.
00:03:28 Je vous en prie.
00:03:29 -Je vais essayer de le joindre, mais je ne vous promets rien.
00:03:30 Je vous en prie.
00:03:31 -Je vous remercie.
00:03:32 -Allô?
00:03:33 Allô?
00:03:34 C'est le Jean-Claude, j'écoute.
00:03:35 Oui, ne quittez pas, je vous le passe.
00:03:36 Maître Galliard, s'il vous plaît.
00:03:37 -C'est un peu compliqué.
00:03:38 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:03:39 -Je vous en prie.
00:03:40 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:03:41 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:03:42 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:03:43 -Allô?
00:03:44 Allô?
00:03:45 C'est le Jean-Claude, j'écoute.
00:03:46 Oui, ne quittez pas, je vous le passe.
00:03:47 Maître Galliard, s'il vous plaît.
00:03:48 -Oui?
00:03:49 -Allô?
00:03:50 -Oui.
00:03:51 -Qui ça?
00:03:52 -Comment?
00:03:53 Vous ne lui avez pas dit que...
00:03:54 -Ah bon?
00:03:55 D'accord.
00:03:56 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:03:57 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:03:58 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:03:59 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:04:00 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:04:01 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:04:02 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:04:03 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:04:30 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:04:37 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:04:38 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:04:39 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:04:40 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:04:41 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:04:42 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:04:43 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:04:44 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:04:45 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:04:46 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:04:47 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:04:48 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:04:49 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:04:50 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:04:51 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:04:58 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:04:59 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:05:00 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:05:01 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:05:02 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:05:03 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:05:04 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:05:05 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:05:06 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:05:07 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:05:08 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:05:09 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:05:10 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:05:11 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:05:12 -Vous ne pouvez pas le joindre quelque part.
00:05:31 -On ne pouvait vraiment pas le ramener à la maison?
00:05:54 -Oui, alas, Madame, c'est la police qui a pris la décision de l'amener ici.
00:05:57 -C'est oeuf.
00:05:58 -C'est oeuf.
00:06:01 -C'est oeuf.
00:06:02 -C'est oeuf.
00:06:03 -C'est oeuf.
00:06:04 -C'est oeuf.
00:06:05 -C'est oeuf.
00:06:06 -C'est oeuf.
00:06:07 -C'est oeuf.
00:06:08 -C'est oeuf.
00:06:09 -C'est oeuf.
00:06:10 -C'est oeuf.
00:06:11 -C'est oeuf.
00:06:12 -C'est oeuf.
00:06:13 -C'est oeuf.
00:06:14 -C'est oeuf.
00:06:15 -C'est oeuf.
00:06:16 -C'est oeuf.
00:06:17 -C'est oeuf.
00:06:18 -C'est oeuf.
00:06:19 -C'est oeuf.
00:06:20 -C'est oeuf.
00:06:21 -C'est oeuf.
00:06:22 -C'est un peu plus loin, là, la maison blanche à droite.
00:06:27 -Oui, oui, oui.
00:06:28 -Je voulais vous demander, madame, est-ce que vous savez pourquoi votre mari venait me
00:06:41 voir?
00:06:42 -Non.
00:06:43 -Il t'en avait parlé, Daniel?
00:06:44 -Non, rien du tout.
00:06:45 -Bon, enfin, quoi qu'il en soit, je tiens à vous dire que vous pouvez compter sur moi.
00:06:50 -Merci.
00:06:51 -Au revoir.
00:06:52 -Au revoir.
00:06:53 -Dépêche-toi, on va être en retard.
00:06:54 -Une minute, j'ai presque fini.
00:06:55 -Une minute, une minute, le cimetière, c'est pas la porte à côté.
00:06:56 -Mais j'ai plus que mon manteau à enfiler.
00:06:57 -Monsieur, dame.
00:06:58 -Oh, madame Trancherie, vous arrivez mal, on ferme.
00:06:59 -A cette heure-ci?
00:07:00 -On va à l'enterrement.
00:07:01 -Mais vous avez perdu quelqu'un.
00:07:02 -Non, c'est le propriétaire qui est mort.
00:07:03 -Ah bon?
00:07:04 Mais je croyais que vous étiez chez vous, ici.
00:07:05 -Non, non, nous ne sommes que gérants.
00:07:06 On fait tout ce qu'il faut.
00:07:07 -Tout au même propriétaire?
00:07:28 -Oui.
00:07:29 -Bah, dites-donc, ça représente des sous.
00:07:30 -C'est un homme qui avait fait sa plotte aux colonies.
00:07:31 -Ah, on m'en dirait tant.
00:07:32 -Une façon comme une autre de placer son argent quand il est revenu, après l'indépendance.
00:07:33 -Eh bien, voyez, ça ne l'a pas empêché de mourir tout de même, hein.
00:07:34 -Eh bien, c'est pas la peine de dire ça.
00:07:35 -C'est pas la peine de dire ça.
00:07:36 -C'est pas la peine de mourir tout de même, hein.
00:07:37 -Eh non.
00:07:38 -Et de quoi qu'il est mort, ce monsieur?
00:07:39 -Lequel?
00:07:40 -Oh, à notre époque, on n'entend parler que de ça.
00:07:41 -Bon, allez, dépêchons-nous.
00:07:42 -Oui.
00:07:43 -Mais plus que l'homme énergique et entreprenant, c'est l'homme tout court que je veux saluer
00:07:52 ici, en mon nom personnel et au nom du comité directeur de notre œuvre d'aide à l'enfance
00:07:59 déshéritée.
00:08:00 Je ne veux pas rappeler tout ce qu'il a fait depuis cinq ans qu'il siégeait parmi nous.
00:08:03 Il me soit simplement permis de souligner que sans lui, sans sa générosité, jamais
00:08:09 nous n'aurions pu créer, faute des subventions auxquelles nous pouvions prétendre, ce centre
00:08:16 aéré de Blonville où nos petits pensionnaires s'ébattent joyeusement l'été venu.
00:08:22 Aussi, est-ce à l'unanimité qu'hier soir, notre comité a décidé qu'il porterait désormais
00:08:30 le nom de Centre Pierre Andelot?
00:08:33 En un temps où l'égoïsme est monnaie courante et où trop souvent chacun ne se préoccupe
00:08:39 que de son propre intérêt, nous entendons par là témoigner de notre reconnaissance
00:08:45 et de l'altruisme de celui que nous pleurons aujourd'hui.
00:08:49 Je me tourne vers vous, madame qui avait été sa compagne dévouée, vers vous, mademoiselle
00:08:57 qui, suivant son exemple, consacrait votre jeunesse à l'éducation des enfants que
00:09:04 nous accueillons dans les foyers de notre œuvre.
00:09:07 Je m'incline devant votre douleur et je vous prie de nous permettre de la partager avec
00:09:14 vous.
00:09:15 Bonsoir.
00:09:27 Oui.
00:09:35 Je vais peut-être quitter Paris.
00:09:44 Quoi?
00:09:45 Oui.
00:09:46 Mais quitter Paris, comment pourrez-vous?
00:09:48 Tu sais que mon parrain est bâtonnier à Poitiers, je t'en ai parlé.
00:09:52 Oui.
00:09:53 Il me propose de venir travailler avec lui pendant un an.
00:09:57 Deux secondes et.
00:09:59 Il a peut-être 70 ans, il envisage de se retirer.
00:10:03 Après quoi, il me laisserait son cabinet.
00:10:05 Qu'est-ce que tu en penses?
00:10:09 Oh, ben rien.
00:10:12 T'as accepté?
00:10:14 Non, pas encore.
00:10:17 Je voulais savoir ce que tu en pensais.
00:10:22 Qu'est-ce que tu ferais à ma place?
00:10:24 Ben, tu sais, je suis pas à ta place.
00:10:27 Moi, j'ai pas de parrain bâtonnier.
00:10:29 Cela dit, je comprends très bien que tu sois tentée par cette proposition.
00:10:33 Elle présente des avantages à tous les points de vue.
00:10:37 Et puis, je te vois très bien tenir salon à Poitiers.
00:10:39 T'auras beaucoup de succès.
00:10:42 Je parle sérieusement, François.
00:10:45 J'ai pas six ans et c'est une décision qui peut changer toute ma vie.
00:10:49 Oui.
00:10:51 Il s'agit de toi, c'est à toi de décider.
00:10:53 Je veux pas t'influencer.
00:10:56 De toute façon, si je te donne un conseil et que tu le suis,
00:10:59 comme je te connais, un jour, tu viendras me le reprocher.
00:11:02 Non, non, ça je prendrai pas parti.
00:11:07 Je me demande simplement si...
00:11:10 si tu es faite pour vivre en province.
00:11:14 Est-ce que toi, tu ne l'envisagerais pas?
00:11:16 Quoi?
00:11:17 De vivre en province.
00:11:21 On ne puisse jamais poser la question.
00:11:48 Madame, c'est ici.
00:11:50 Oui, monsieur, c'est ici.
00:11:51 Police.
00:11:54 Entrez, monsieur.
00:11:56 Merci.
00:11:58 Pardon.
00:12:16 Monsieur.
00:12:18 Bonjour, madame.
00:12:19 Officier de police Montluel.
00:12:21 Bonjour, monsieur.
00:12:22 Je suis chargé d'une enquête par le procureur de la République.
00:12:25 Votre mari s'appelait bien...
00:12:28 Andelon Pierre.
00:12:30 Né le 2 février 1920 à Lonsaunier.
00:12:33 Oui.
00:12:34 Et vous avez déclaré son décès le 12 courant.
00:12:38 Oui.
00:12:40 Bien.
00:12:43 Il y a un petit ennui.
00:12:46 C'est que d'après l'état civil de Lonsaunier...
00:12:49 il était déjà mort.
00:12:52 Quoi?
00:12:54 Oui.
00:12:55 Mort depuis 2 ans.
00:12:57 Andelon?
00:12:58 Oui, Pierre Andelon.
00:13:01 C'est extrêmement simple.
00:13:03 Au reçu de son avis de décès...
00:13:05 l'officier d'état civil de Lonsaunier...
00:13:07 a voulu reporter la mention sur l'orgistre.
00:13:09 Et à sa grande surprise...
00:13:11 du moins, j'imagine...
00:13:12 il a constaté que Andelon...
00:13:15 Pierre-Emile-Marie né le 2 février 1920...
00:13:18 était porté décédé depuis 2 ans.
00:13:20 Très exactement à...
00:13:22 Saint-Julien-en-Velay dans la Haute-Loire.
00:13:24 Comme il se doit, la mairie en a informé le procureur de la République...
00:13:27 et mon collègue de Lonsaunier...
00:13:29 m'a envoyé l'affaire...
00:13:32 pour enquête.
00:13:33 Voilà toute l'histoire.
00:13:35 Vous ne pensez pas, M. le procureur...
00:13:36 qu'il puisse s'agir d'une erreur de transcription?
00:13:38 Sûrement pas.
00:13:39 Vous pouvez être certain que la mairie a soigneusement vérifié...
00:13:41 avant d'alerter le parquet.
00:13:43 Je ne voudrais pas vous faire un cours sur l'état civil...
00:13:46 mon cher maître...
00:13:47 mais vous devez savoir qu'en France...
00:13:48 il est remarquablement tenu.
00:13:50 Ah, ça n'a l'air de rien...
00:13:51 mais c'est une chose très importante, état civil.
00:13:53 Je le dis souvent...
00:13:55 on peut mesurer le degré de civilisation d'un pays...
00:13:58 à la rigueur et à la bonne organisation de son état civil.
00:14:01 Mais je ne plaisante pas.
00:14:03 Allez donc chercher une donne de naissance...
00:14:04 chez les pygmées de la forêt vierge...
00:14:06 ou chez les aborigènes d'Australie.
00:14:08 Bref, pour en revenir à notre histoire...
00:14:10 nous nous trouvons en présence de deux andelots.
00:14:13 Lequel est le bon?
00:14:14 C'est ce que l'enquête, je l'espère, révélera.
00:14:16 Difficile d'imaginer que mon client...
00:14:17 ait pu emprunter l'identité d'un autre...
00:14:19 c'était un homme...
00:14:21 parfaitement honorable...
00:14:22 et enfin...
00:14:23 honorablement connu.
00:14:25 Oui, oui, je sais.
00:14:26 Je sais.
00:14:27 Dans ce cas, pourquoi avoir commencé l'enquête...
00:14:29 sur Madame Andelot?
00:14:30 C'est l'habitude.
00:14:31 On commence toujours par celui...
00:14:32 qui a provoqué l'ouverture de l'affaire...
00:14:34 c'est-à-dire le dernier décédé.
00:14:36 Je comprends bien, monsieur le procureur...
00:14:37 mais comprenez aussi que ma cliente...
00:14:38 déjà très éprouvée par la mort de son mari...
00:14:40 mérite quelques égards.
00:14:41 Je vous assure que la visite de votre inspecteur...
00:14:43 va bouleverser.
00:14:44 Pourtant, mon Luell est un garçon plein de tact.
00:14:47 Quoi qu'il en soit, ne pourrait-on éviter...
00:14:49 Madame Andelot d'Etraca...
00:14:51 somme toute inutile...
00:14:52 puisque selon toute vraisemblance...
00:14:53 s'il y a eu urpation en identité...
00:14:54 c'est l'autre, celui qui est mort dans la haute-loire...
00:14:56 qui s'en est rendu coupable.
00:14:57 Ah, ça, maître, c'est vous qui le dites.
00:15:00 Mais ça reste à prouver.
00:15:03 [Vrombissement du moteur]
00:15:06 [Musique]
00:15:21 [Vrombissement du moteur]
00:15:24 [Bruits de pas]
00:15:37 Andelot?
00:15:42 Oui.
00:15:43 Il serait mort il y a deux ans.
00:15:45 Ah, ça!
00:15:48 Là, alors, je regrette, mais je peux pas vous renseigner.
00:15:50 C'est pas mauvaise volonté de ma part, croyez-le bien...
00:15:52 mais je suis ici que depuis trois semaines.
00:15:54 Alors, forcément, par la force des choses...
00:15:56 je connais pas toute la population...
00:15:58 surtout ceux qui sont morts.
00:16:00 Ça aurait été avec Perse, là où j'étais avant...
00:16:02 sans me vanter, je connaissais tout le monde.
00:16:04 Les hommes, les femmes, les jeunes, les vieux...
00:16:06 On m'aurait dit, vous connaissez un tel...
00:16:08 je vous le cite aussitôt.
00:16:10 Remarquez, ici, dans six mois, ce sera pareil.
00:16:12 Six mois, un an, pas plus.
00:16:14 Seulement, je comprends bien que ça fait pas votre affaire.
00:16:17 Je vous dirais bien de demander à mes hommes...
00:16:21 mais...
00:16:23 Non, il faut que vous voyez M. Gouteron.
00:16:25 C'est le maire.
00:16:27 Je vais vous emmener jusque chez lui...
00:16:33 parce qu'à cette heure-ci, ça m'étonnerait qu'il soit à la mairie.
00:16:36 Je connais, il y a le brigadier qui est en bas.
00:16:45 - Qu'est-ce qu'il veut encore? - Il est avec un inspecteur de Paris.
00:16:48 Un inspecteur de Paris?
00:16:50 C'est à propos du fisson de l'eau.
00:16:52 Ça fait deux ans qu'il est mort, le fisson de l'eau.
00:16:54 Bon.
00:16:56 Allez, prends ma place.
00:16:59 [Bruits de la machine à l'eau]
00:17:02 Oh, merci.
00:17:17 Ce que je peux vous dire, c'est que les pires handes d'eau qui a descendu ici...
00:17:21 ça faisait plus de 30 ans qu'il habitait la commune.
00:17:23 - Merci, M. le maire. - Un brave garçon.
00:17:25 Il a pas eu de chance.
00:17:27 D'ailleurs, ça lui avait un peu aiguilé le caractère.
00:17:30 Faut dire que, après tout ce qui lui était arrivé, il y avait vraiment le courage.
00:17:34 À la vôtre.
00:17:36 Qu'est-ce qui lui était arrivé?
00:17:39 Eh ben, il a été pris sous le bombardement de Saint-Etienne.
00:17:43 En... voyons, c'était en 44.
00:17:46 Le 26 mai. Il y a eu 1 000 morts.
00:17:49 Faut dire que, quand on l'a retrouvé, il avait guère mieux.
00:17:52 Fractures du crâne, une jambe arrachée.
00:17:55 Enfin, c'est bien ça. Il est resté un infirme toute sa vie.
00:17:58 Heureusement qu'il a eu ses parents pour s'occuper de lui.
00:18:01 Ils étaient d'ici?
00:18:03 Pas d'origine, non. Ils étaient receveurs à la Poste, mais...
00:18:06 ils ont pris leur retraite ici.
00:18:08 D'ailleurs, Mme Androvis encore.
00:18:10 Elle reste là, tout près, là-bas, derrière.
00:18:13 Bonjour, madame.
00:18:15 J'aurais besoin de quelques renseignements.
00:18:17 - Oui? - Vous êtes arrivée à Saint-Julien en quelle année?
00:18:20 On a été nommée en 38.
00:18:22 Votre fils a quel âge?
00:18:25 Il venait d'avoir 18 ans. L'année d'après, ça a été la guerre.
00:18:28 Il s'est engagé... jusqu'à la défaite, quoi, en 40.
00:18:32 Puis après, il est rentré à la maison.
00:18:34 C'est à ce moment-là qu'il est allé travailler à Saint-Etienne?
00:18:36 Ah non, ça, c'était en 43, au moment du STO, le travail obligatoire.
00:18:40 Alors, pour pas qu'il aille travailler en Allemagne,
00:18:43 son père et moi, nous avons voulu qu'il s'envole dans les mines.
00:18:46 Si on avait su combien de fois on s'est dit, on a fait son malheur,
00:18:49 il aurait mieux fallu qu'il y aille en Allemagne.
00:18:52 Il s'en serait peut-être mieux tiré.
00:18:54 Ah, n'en doutes pas, ça, Mme Andelot.
00:18:56 C'est pourtant vrai.
00:18:58 Mais là-bas, les Américains y bombardaient aussi.
00:19:00 Alors, excusez-moi, mais avant 1938, vous étiez où?
00:19:04 Ah bien, vous savez, dans les postes, on va un peu à droite et à gauche.
00:19:07 Alors, avant de venir ici, nous étions à Champagnac, dans le Cantal.
00:19:11 Et avant encore, on était à Saint-Rambert, Saint-Rambert-sur-Loire.
00:19:14 Et quand votre fils est né?
00:19:17 Ah, là, on était à L'Ansenier.
00:19:19 Vous avez votre livret de famille?
00:19:21 Oui, bien sûr, j'en avais pas l'air.
00:19:24 Voyez ce que c'est que la destinée, hein?
00:19:26 Ce matin-là, il n'était pas très bien.
00:19:28 Je lui ai dit, tu devrais aller voir le médecin.
00:19:30 Il n'a pas voulu m'écouter.
00:19:32 Eh bien, s'il m'avait écouté, il n'aurait pas été sous le bombardement.
00:19:35 Et savez-vous comment on le retrouvait?
00:19:37 Et Dieu sait pourtant que son père l'avait attrapé
00:19:39 quand il était revenu de l'armée avec ça.
00:19:41 Il s'était fait tatouer son numéro de matricule sur le bras.
00:19:45 C'est comme ça qu'on l'a retrouvé.
00:19:47 C'est pas ça?
00:19:49 Si, si, merci.
00:19:59 Vous voyez? C'est le seul enfant qu'on a eu.
00:20:02 Oui, je comprends, oui.
00:20:04 Bonjour, merci.
00:20:07 C'est ça. Au revoir, M. le procureur.
00:20:13 Vous avez été là, c'est une confirmation.
00:20:15 Mais enfin, c'est impossible.
00:20:17 Il faut se rendre à l'évidence, Pierre Andelot est mort à Saint-Julien-en-Velay.
00:20:20 Et votre mari avait pris son identité.
00:20:22 Mais comment aurait-il pu? Et pourquoi?
00:20:25 Pourquoi, je l'ignore. Comment cela peut s'expliquer?
00:20:27 Puisque d'après l'enquête, les papiers de véritable Andelot
00:20:29 ont disparu au cours du bombardement de Saint-Étienne.
00:20:32 Vous voulez dire que...
00:20:34 Que votre mari a pu les prendre sur ce blessé qu'on avait laissé pour mort.
00:20:37 Mais c'est absurde. Il n'a jamais été à Saint-Étienne.
00:20:42 M. Andelot, vous savez, moi, je ne fais que vous rapporter le point de vue du procureur.
00:20:46 Oh, mon Dieu.
00:20:50 Où avez-vous connu votre mari?
00:20:54 En Afrique.
00:20:57 En Côte d'Ivoire, en 1946.
00:21:00 Mes parents avaient une plantation de café à Djula.
00:21:03 Nous étions seuls, ma mère et moi.
00:21:06 Mon père avait rejoint la France libre et il a été tué à Monte Cassino.
00:21:10 Après la guerre, il nous a fallu trouver quelqu'un pour nous aider.
00:21:13 Pierre s'est présenté.
00:21:15 C'est comme ça que je l'ai connu. Nous nous sommes mariés deux ans après.
00:21:19 Vous parliez-t-il quelquefois de sa famille, de son enfance?
00:21:23 Ses parents sont morts quand il était tout jeune encore.
00:21:26 Il a été élevé par un oncle qui est mort aussi avant la guerre.
00:21:30 Vous ne savez rien d'autre?
00:21:32 De ses études, de ses amis? Je ne sais pas, moi.
00:21:35 Quoi bon, puisque tout ça...
00:21:39 Qu'est-ce qui va se passer maintenant?
00:21:41 Le parquet va poursuivre l'enquête. Il est normal qu'on essaie de savoir qui était votre mari.
00:21:45 Peut-être...
00:21:49 Ne le saurons-t-on jamais.
00:21:52 Je ne sais pas.
00:21:54 Je ne sais pas.
00:22:22 Mme Daniel, pouvez-vous venir une minute, s'il vous plaît?
00:22:25 Mme Dalbin va surveiller les enfants.
00:22:27 Merci.
00:22:29 Asseyez-vous, les enfants.
00:22:31 Mais oui, mais tout de même, vous auriez pu me prévenir.
00:22:34 Je me suis trouvé dans une situation extrêmement désagréable.
00:22:37 Outre que je n'ai pu fournir à cet inspecteur aucun renseignement concernant votre père,
00:22:41 puisque je ne le connaissais que depuis cinq ans.
00:22:43 À prendre tout d'un coup que... Non, ça, je vous assure, vous auriez dû me prévenir.
00:22:47 Pour moi, ça ne change rien. Mon père, c'est celui qui m'a élevé, que j'admire,
00:22:50 à qui je veux ressembler, peu m'importe son nom.
00:22:53 Je comprends vos sentiments, mademoiselle, et je les respecte.
00:22:56 Mais vous comprendrez qu'étant donné ma position et mes responsabilités dans cette maison,
00:23:00 je dois, moi, me montrer plus circonspect.
00:23:02 Je ne sais pas si vous vous rendez compte, mais nous risquons le scandale.
00:23:06 S'il s'avère que le bienfaiteur de notre oeuvre était...
00:23:09 Je ne sais pas, moi, on peut s'attendre à tout.
00:23:11 Écoutez, dame, tout de même, quand un homme change de nom, c'est qu'il a quelque chose à cacher, non?
00:23:15 Mais enfin, monsieur, vous connaissiez mon père.
00:23:17 Je le connaissais, je le connaissais, je... je croyais le connaître.
00:23:20 En tout cas, il n'est évidemment plus question de donner son nom à notre centre aéré.
00:23:24 Et puis d'avoir quel nom?
00:23:25 La vérité, c'est que vous l'avez toujours détesté.
00:23:27 Vous lui faisiez bonne figure parce que vous aviez besoin de lui,
00:23:30 et maintenant, vous êtes prêts à croire n'importe quoi parce que ça vous arrange.
00:23:33 Ce que vous ne lui pardonnez pas, c'est qu'il valait mieux que vous.
00:23:36 Mais enfin, mademoiselle...
00:23:38 (sonnerie de téléphone)
00:23:40 Allô, oui?
00:23:45 Oui.
00:23:46 Mais qui êtes-vous, monsieur?
00:23:52 Qui je suis? Je pense que ça n'a pas grande importance pour vous.
00:23:56 Par contre, qui était votre mari?
00:23:59 Ça peut peut-être vous intéresser.
00:24:02 Allô?
00:24:05 Allô?
00:24:07 (sonnerie de téléphone)
00:24:09 Pourquoi vous avez raccroché?
00:24:35 Vous savez, moi, personnellement, je n'ai aucun intérêt dans cette affaire.
00:24:39 Il se trouve que je sais qui était votre mari, alors...
00:24:42 j'ai pensé qu'étant donné les circonstances, ça pouvait vous rendre service.
00:24:48 Maintenant, si ça vous intéresse pas, moi, j'aurais fait ce que j'avais à faire.
00:24:52 Le reste, ça vous regarde.
00:24:55 Ah, mais vous n'êtes pas obligé de me croire.
00:24:58 Mais il ne vous a pas dit son nom?
00:24:59 Il m'a dit seulement qu'il m'attendrait aujourd'hui à 3 heures.
00:25:02 Chez lui?
00:25:03 Non, à la station supérieure du funiculaire de Montmartre.
00:25:06 À la station... c'est pas sérieux, ça.
00:25:08 Mais d'abord, comment le reconnaîtrez-vous?
00:25:10 Il prétend qu'il me connaît.
00:25:12 À votre avis, qu'est-ce que je dois faire?
00:25:14 Personnellement, je trouve ce comportement assez suspect.
00:25:17 Le mystère dont il s'entoure, ce côté "un ami qui vous veut du bien"...
00:25:21 Cet homme a peut-être tout simplement appris la situation dans laquelle vous vous trouvez.
00:25:25 Par quel moyen? Je l'ignore, mais enfin, ça n'est plus un secret.
00:25:28 Et, vous savez...
00:25:31 Les maniaques ne manquent pas.
00:25:33 Il y en a toujours qui sont prêts à se manifester quand ils voient des gens dans le désarroi.
00:25:36 Regardez dans les affaires de rapte.
00:25:38 C'est par dizaines que les malheureux parents reçoivent des lettres ou des coups de téléphone de déséquilibrés...
00:25:42 qui prétendent savoir où se trouve leur enfant.
00:25:44 Non, vraiment, tout ça ne me paraît pas très sérieux.
00:25:48 Vous me déconseillez d'aller à ce rendez-vous?
00:25:50 À votre question, je répondrai par une autre. Avez-vous l'intention de le rencontrer, oui ou non?
00:25:54 Je sais pas.
00:25:56 Oui, vous avez sans doute raison.
00:25:58 Je vous remercie, Maître.
00:26:01 Je vous en prie.
00:26:03 Pourtant, si j'y allais, accepteriez-vous de m'accompagner?
00:26:09 Oui, je vous en prie.
00:26:11 [Bruits de pas]
00:26:33 [Bruits de pas]
00:26:42 Plus d'une demi-heure, il ne viendra pas.
00:26:44 C'est une mauvaise plaisanterie.
00:26:46 Attendons encore un peu.
00:26:49 Bon, comme vous voulez.
00:26:52 [Bruits de pas]
00:26:59 On laisse la cliffonner, s'il vous plaît.
00:27:02 Merci.
00:27:04 Allô, oui?
00:27:08 Madame Andelot?
00:27:10 Vous savez, ce que j'ai à vous dire est confidentiel. Vous auriez pas dû amener quelqu'un?
00:27:15 Enfin, je vais bien vous donner encore une chance.
00:27:18 Demain, deux heures au bowling du Bois.
00:27:22 Mais soyez seule.
00:27:26 [Bruit de porte]
00:27:28 Qui c'était?
00:27:34 Il y a eu juste une erreur.
00:27:36 [Bruits de pas]
00:27:54 [Bruits de pas]
00:28:24 Bonjour, Madame Andelot.
00:28:26 Enfin, Madame ex-Andelot.
00:28:30 Vous m'excuserez de vous avoir demandé de venir ici, mais que voulez-vous?
00:28:36 J'ai des habitudes.
00:28:38 Je vous écoute.
00:28:40 Ah, ça a dû vous faire un coup d'apprendre que vous aviez vécu tant d'années auprès d'un homme,
00:28:44 qu'en fait, vous connaissiez pas.
00:28:47 Je vous en prie, dites-moi ce que vous avez à me dire et finissons-en.
00:28:50 Ah, mais Madame, ne le prenez pas comme ça. C'est un service que je vous rends.
00:28:53 Je vous demande pas de me remercier, mais enfin, tout de même, je veux pas me faire engueuler.
00:28:57 Excusez-moi.
00:28:59 Je vous en veux pas. Allez, je comprends que vous soyez un peu nerveuse.
00:29:02 Vous croyez pas qu'on serait mieux dehors pour parler?
00:29:11 Pourquoi?
00:29:12 Venez, on sera plus tranquilles.
00:29:15 Allez, on y va.
00:29:18 Vous croyez qu'il va nous suivre?
00:29:35 Votre petit ami qui fait semblant de jouer à l'hélicoptère.
00:29:39 Il est bien.
00:29:42 Bon, maintenant, la plaisanterie a ses durées.
00:29:47 Vous allez nous lire ce que vous savez.
00:29:48 Bon, bon, bon. Moi, c'était par discrétion, mais si Madame n'y voit pas d'inconvénients,
00:29:52 moi, j'ai rien à cacher.
00:29:53 Eh bien, alors, parlez.
00:29:55 Eh bien, votre mari s'appelait Larneau Ruffet.
00:30:01 Daniel Larneau Ruffet.
00:30:06 Il était médecin.
00:30:09 Même chirurgien.
00:30:11 Ça, c'est le bon côté des choses, seulement...
00:30:13 Y a pas que ça.
00:30:15 Je comprends que vous sauriez la vérité.
00:30:17 Vous regretterez peut-être de l'avoir connu.
00:30:19 Ça veut dire quoi?
00:30:22 Quelqu'un qui pourrait vous renseigner savamment
00:30:26 au 17 de la rue Charras à 73.
00:30:30 C'est mon père.
00:30:33 C'est mon père.
00:30:37 C'est mon père.
00:30:40 C'est mon père.
00:30:43 C'est mon père.
00:30:47 À l'hôpital.
00:30:50 À l'hôpital.
00:30:53 À l'hôpital.
00:30:56 À l'hôpital.
00:31:25 Vous connaissez votre fils?
00:31:27 Oui, enfin, je le connais.
00:31:29 Ça va bien?
00:31:31 Oui, oui.
00:31:32 Je pense que je vois qu'il donne de ses nouvelles.
00:31:34 Il y a des années qu'il n'est pas venu à Saint-Étienne.
00:31:36 Je sais pas si je peux vous renseigner.
00:31:38 C'est à propos de quoi?
00:31:40 Est-ce que vous avez connu...
00:31:42 Oui, d'ailleurs, il y a un certain temps déjà.
00:31:45 Quelqu'un du nom de Larneau Ruffet.
00:31:47 Vous voulez parler...
00:31:48 Du docteur Larneau Ruffet, oui.
00:31:51 Non?
00:31:53 J'aime pas parler du temps d'occupation.
00:31:55 Parce que c'est des souvenirs qu'il vaut mieux oublier.
00:31:57 Mais vous l'avez connu.
00:31:58 C'est pas de sa faute si je suis encore en vie.
00:32:01 C'est lui qui est venu m'arrêter en 1943, la veille de Noël.
00:32:04 C'était un des chefs de la milice d'ici.
00:32:07 Trop d'époque.
00:32:09 J'ai pas connu ça, vous, vous étiez trop jeune.
00:32:11 Détrompez-vous, mon père a été déporté.
00:32:14 Lui aussi?
00:32:15 Il était dans la résistance?
00:32:17 Oui, résistance fer.
00:32:18 Ils ont fait du bon travail, les cheminots.
00:32:22 Eh bien nous, la veille de Noël, comme je vous le disais,
00:32:24 la moitié du réseau a été embarquée.
00:32:26 On avait été vendus.
00:32:28 Et...
00:32:31 Et la libération, qu'est-ce qu'elle est devenue?
00:32:33 Larneau Ruffet?
00:32:34 Oui.
00:32:35 Il était déjà mort.
00:32:36 Ah bon?
00:32:37 Il a disparu dans le bombardement de Saint-Etienne en mai 44.
00:32:40 J'ai appris ça à mon retour, il y avait eu des articles,
00:32:43 sur les loges funèbres, quoi, dans les journaux Colabou.
00:32:45 Mon fils me les avait gardés.
00:32:47 Je les ai même pas lus.
00:32:51 Quand on était sortis, je voulais plus penser à tout ça.
00:32:53 Larneau Ruffet?
00:33:08 Il a disparu dans le bombardement de Saint-Etienne en mai 44.
00:33:11 Ah bien sûr, ça ne prouve pas que Larneau Ruffet et mon client
00:33:14 soient une seule et même personne.
00:33:16 Mais c'est malgré tout une curieuse coïncidence
00:33:18 qu'il ait justement disparu dans ce bombardement de Saint-Etienne
00:33:20 où le véritable Andelot a été retrouvé sans ses papiers.
00:33:22 Bonsoir.
00:33:23 Oh, bonjour papa, ça va?
00:33:25 Tu es déjà rentré?
00:33:26 Ah oui, on se retrouve à la maison ou j'y vais?
00:33:27 Allez, monte avec moi, je rentre au dépôt.
00:33:29 Mais c'est interdit.
00:33:30 Ah bon?
00:33:31 Dis donc, papa.
00:33:38 Oui?
00:33:39 Si, demain dans la rue, enfin, comme ça, par hasard,
00:33:45 tu rencontrais le type qui t'a dénoncé aux Allemands, qu'est-ce que tu ferais?
00:33:47 Moi? Oh, ben, je commencerais par lui casser la gueule,
00:33:49 ça serait pour long.
00:33:51 Après, ben, après, on verrait, mais...
00:33:54 je lui aurais cassé la gueule.
00:33:56 Oh, mais ça fait pourtant bientôt 30 ans, t'as pas oublié.
00:33:59 Jamais j'oublierai.
00:34:01 Et maintenant, suppose que ce soit moi qui le rencontre.
00:34:06 Toi?
00:34:07 Tu le connais pas.
00:34:10 Non, mais c'est une supposition comme ça.
00:34:12 Qu'est-ce que tu attendrais de moi?
00:34:14 Ben, je te dirais, mon petit gars, un homme aigle sait quand lui-même.
00:34:18 C'est pas ton affaire, t'en occupes pas.
00:34:20 Pourquoi tu me demandes ça?
00:34:23 Bon, posez la question.
00:34:26 Remarque que je dis ça, mais...
00:34:33 J'en ai jamais parlé à personne, même pas à ta mère, mais...
00:34:40 ça m'est arrivé.
00:34:43 Tu l'as retrouvé?
00:34:44 Ouais.
00:34:46 Il y a cinq ou six ans, à Léon.
00:34:49 Lui aussi, il m'a reconnu.
00:34:52 On s'est regardés bien en face.
00:34:55 Et alors?
00:34:58 J'ai pensé mon chemin.
00:35:00 Quelqu'un qui part sous la torture, on peut pas le juger.
00:35:06 Qu'est-ce que j'aurais fait à sa place, moi?
00:35:09 Je me suis souvent posé la question.
00:35:11 Et ma foi, j'en sais rien.
00:35:15 Moi, j'en sais rien.
00:35:17 Et toi, où tu en es?
00:35:30 Où?
00:35:31 Ben, pour Poitiers. T'as pris une décision?
00:35:33 Non, pas encore. J'hésite.
00:35:36 Tu peux toujours faire un essai. Tu vas travailler, je sais pas, moi...
00:35:43 six mois chez ton parrain.
00:35:45 Et puis, si tu ne t'y plais pas, il serait toujours temps de revenir.
00:35:48 Quand bon, on te reprendra certainement.
00:35:50 Oui, bien sûr.
00:35:51 Non, ce qui m'inquiète, c'est l'importance du cabinet.
00:35:54 Tant qu'il s'agira de seconder mon parrain, ça ira, mais après...
00:35:57 tu sais, il y a vraiment du travail pour deux.
00:35:59 Ben, tu peux toujours t'associer avec une consoeur.
00:36:02 Ou avec un confrère. Pourquoi pas?
00:36:05 Tu me conseilles de partir.
00:36:07 Ah, je te l'ai déjà dit, je te donnerai pas de conseils.
00:36:10 Oui, mais ça te ferait égal que je parte.
00:36:13 J'ai pas dit ça.
00:36:15 Bonsoir, Clairette.
00:36:25 Bonsoir, mademoiselle.
00:36:26 Ben, vous êtes encore là?
00:36:27 Je vous attendais, il y a quelqu'un.
00:36:28 Ah bon?
00:36:29 Madame Andelot.
00:36:30 Bon, viens, prends ça.
00:36:32 Mais, il est ici?
00:36:34 Oui.
00:36:35 Vous voulez que je vous aide?
00:36:36 Oh non, non, je connais la maison.
00:36:38 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:36:40 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:36:42 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:36:44 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:36:46 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:36:48 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:36:50 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:36:52 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:36:54 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:36:56 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:36:58 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:37:00 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:37:02 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:37:04 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:37:06 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:37:08 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:37:10 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:37:12 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:37:14 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:37:16 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:37:18 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:37:20 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:37:22 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:37:24 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:37:26 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:37:28 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:37:30 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:37:32 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:37:34 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:37:36 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:37:38 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:37:40 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:37:42 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:37:44 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:37:46 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:37:48 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:37:50 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:37:52 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:37:54 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:37:56 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:37:58 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:38:00 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:38:02 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:38:04 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:38:06 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:38:08 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:38:10 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:38:12 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:38:14 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:38:16 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
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00:38:20 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:38:22 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:38:24 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
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00:38:30 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:38:32 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
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00:38:38 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:38:40 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
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00:38:46 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:38:48 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
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00:39:48 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:39:50 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:39:52 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:39:54 Je vous ai dit que je vous ai aidée.
00:39:56 J'ai joué le 8 gagnant.
00:39:58 Vous voulez pas tenter votre chance ?
00:40:00 C'est pas un tuyau, c'est...
00:40:03 une impression.
00:40:06 Non ?
00:40:08 Non, merci.
00:40:10 Moi, je joue toujours à l'impression.
00:40:12 Pour un de l'eau, c'était comme ça.
00:40:14 Il y a deux mois, à Deauville,
00:40:17 j'étais assis sur les gradins, je me dalle tous les fesses.
00:40:20 J'attendais la suivante pour me refaire.
00:40:22 Tiens, je vais jeter un coup d'œil au canard.
00:40:25 Je me lève.
00:40:27 C'était, je me souviens, Paris-Normandie.
00:40:29 Je regarde des photos pour passer le temps.
00:40:32 Et sur l'une,
00:40:35 l'inauguration d'une colonie de vacances
00:40:38 ou quelque chose comme ça,
00:40:40 je vois un type.
00:40:43 Une impression.
00:40:47 L'impression de l'avoir déjà rencontré.
00:40:50 C'est seulement dans le train que ça m'est revenu.
00:40:52 Avec 25 ans de plus, je me voyais à la tête du salaud de militien
00:40:56 qui avait arrêté mon père.
00:40:58 Eh bien, bien, lui, tout avait eu peur de pas le jouer.
00:41:00 D'abord, je me suis dit, c'est pas possible.
00:41:03 L'arnaud Ruffet, il est mort, et puis celui-là, il s'appelle Andelot.
00:41:06 Et puis, toute réflexion faite, rentre à Paris,
00:41:09 j'ai eu téléphone à ce monsieur Andelot.
00:41:11 Premier coup, il me raccroche au nez.
00:41:14 Je le rappelle, et on me prend rendez-vous.
00:41:18 Eh bien, je m'étais pas trompé.
00:41:20 J'avais joué le bon cheval.
00:41:22 Et il a payé. Et pourtant, j'avais pas de preuve.
00:41:25 Que vous ayez voulu vous venger de lui
00:41:27 et lui faire payer le mal qu'il avait fait à votre père,
00:41:29 à la rigueur, je veux bien l'admettre.
00:41:30 Mais sa femme, sa femme n'y est pour rien.
00:41:33 Alors, pourquoi vous en prendrez-elle?
00:41:35 Je crois que vous et moi, on n'est pas branchés sur la même longueur d'onde.
00:41:39 Il s'agit pas de vengeance.
00:41:42 Je suis pas mon De Cristo.
00:41:44 D'abord, mon père,
00:41:47 ce qui lui est arrivé,
00:41:49 il l'avait bien mérité.
00:41:51 Il avait qu'à rester tranquille,
00:41:53 et de pouvoir jouer aux petits soldats.
00:41:55 Qu'est-ce que ça lui a rapporté, hein?
00:41:57 Des médailles.
00:41:58 Alors qu'il avait qu'à rester peinard,
00:42:00 peinard, à fabriquer ses vélos.
00:42:02 Et le vélo, à ce moment-là, ça sonnait drôlement bien en marché noir.
00:42:04 Et moi, j'en aurais profité.
00:42:06 Au lieu de ça, quand il a été embarqué,
00:42:10 ma mère était obligée de bazarder l'atelier avec les 15 ouvriers.
00:42:12 Et quand il est rentré dans le même, on s'est retrouvés sans un.
00:42:14 Alors, eh oh, la vengeance.
00:42:17 L'argent de l'Arnaud Rouffet,
00:42:20 c'est mon héritage.
00:42:23 Permettez, je vais toucher mon gagnant.
00:42:26 Alors, il n'a aucune preuve.
00:42:39 Alors, voilà ce que je vous conseille.
00:42:40 Vous y allez, vous lui dites que vous n'avez pas eu le temps de vous procurer l'argent,
00:42:43 vous prenez rendez-vous pour demain,
00:42:45 vous prenez la police.
00:42:46 On l'arrête et il ira réfléchir à l'ordre.
00:42:48 Vous pensez que...
00:42:49 Si vous commencez à payer, madame,
00:42:51 il ne s'arrêtera pas là. Un chantage ne finit jamais.
00:42:53 Mais un jour, il s'en tirera de prison.
00:42:55 Comprenez que s'il ne s'agissait que de moi, mais...
00:42:58 Mais il y a Daniel.
00:43:00 Elle a une telle admiration pour son père.
00:43:02 Non, non, je ne veux pas. Il ne faut pas qu'elle le prenne.
00:43:06 Non, écoutez, je vous en prie, madame, réfléchissez.
00:43:08 Croyez-moi, vous avez tort.
00:43:09 Si vous cédez à la menace, même à titre personnel,
00:43:11 je ne pourrai plus rien pour vous.
00:43:14 Tant pis.
00:43:16 Allô?
00:43:38 Qui demandez-vous?
00:43:41 Ah non, ce n'est pas ici.
00:43:43 Il n'y a personne qui s'appelle comme ça.
00:43:46 Qu'est-ce que c'est?
00:43:47 On demande une madame Arnaud. Je n'ai pas compris.
00:43:50 Mais va, va.
00:43:56 Qu'est-ce qui vous prend? Vous êtes fou?
00:44:02 Ah, excusez-moi, mais je m'y perds un peu dans tous vos noms.
00:44:05 Ah, ben voilà, j'ai des ennuis.
00:44:09 Ah, ben des ennuis d'argent, qu'est-ce que vous voulez que ça soit?
00:44:12 Alors, je me suis dit, il va falloir encore que je demande à madame Anglod m'aider.
00:44:17 Mais c'est la troisième fois en deux mois. Vous m'aviez promis...
00:44:19 Vous promets, c'est la dernière.
00:44:21 Vous n'allez pas me refuser ce petit service?
00:44:25 Comme d'habitude, 10 000.
00:44:29 Bon, eh ben, je n'insiste pas. Peut-être que votre fille sera plus raisonnable.
00:44:38 Allô? Allô?
00:44:40 Tu attends quelqu'un?
00:45:03 Ah, oui, oui.
00:45:06 François, tu as bien réfléchi.
00:45:09 Non, écoute, Annie, on ne va pas recommencer, non?
00:45:13 Tout dépend de toi maintenant. Dis-moi de rester, je reste.
00:45:16 Je te répète que je ne veux pas que tu gâches ta vie à cause de moi.
00:45:19 Parce que tu crois que je ne vais pas la gâcher en allant à Montéré à Poitiers?
00:45:22 Non, écoute, je ne t'en prie pas ici.
00:45:25 Ah, excuse-moi.
00:45:31 Bonjour, mon maître.
00:45:32 L'enquête pour retrouver l'identité de mon père.
00:45:48 Vous savez s'il y a du nouveau?
00:45:50 Oh, non, je ne pense pas, non.
00:45:52 Non, comme je l'ai dit à votre mère, ce sont des recherches qui sont souvent très longues...
00:45:56 et qui peuvent très bien ne jamais aboutir. Pourquoi?
00:45:58 Quelqu'un m'a téléphoné, je ne sais pas qui.
00:46:03 Il prétend connaître le nom de mon père.
00:46:06 Vous comptez aller à ce rendez-vous?
00:46:10 Que me conseillez-vous?
00:46:12 D'un côté, j'ai envie de savoir, bien sûr.
00:46:16 Mais d'un autre, j'ai tellement peur d'apprendre que...
00:46:20 Je dois y aller, n'est-ce pas?
00:46:26 Enfin...
00:46:27 Parlez-en d'abord à votre mère.
00:46:30 Ah non, ça je ne peux pas.
00:46:31 Mais pourquoi?
00:46:32 Elle a déjà trop tendance à tout voir en noir.
00:46:35 Depuis la mort de mon père, elle n'était plus la même.
00:46:38 Mais ces derniers temps...
00:46:39 Elle m'inquiète vraiment.
00:46:42 C'est aussi pour ça que j'hésite.
00:46:46 J'ai peur que si je venais à apprendre quelque chose qui...
00:46:53 Est-ce que je serais capable de lui cacher la vérité?
00:46:55 Chère mademoiselle, je vous ai attendu à notre rendez-vous.
00:47:00 Vous n'êtes pas venue, mais je ne vous en veux pas.
00:47:02 Et pour bien vous le montrer, ce que j'avais à vous dire...
00:47:05 Je vous l'écris.
00:47:07 Voilà, vous en savez maintenant autant que madame votre mère sur le soi-disant monsieur Hondo.
00:47:12 Je voulais garder ça pour moi, mais elle préfère que ce soit étalé au grand jour.
00:47:15 Qu'en pensez-vous?
00:47:17 Je ne sais pas.
00:47:18 T'as dit faux, oui maman?
00:47:30 Elle est sortie.
00:47:31 Mais où elle est allée?
00:47:33 Elle ne m'a pas dit.
00:47:35 C'est un acte de décembre.
00:47:38 C'est un acte de décembre.
00:47:41 C'est un acte de décembre.
00:47:43 [Bruit de voiture]
00:48:11 [Bruit de voiture]
00:48:21 [Bruit de voiture]
00:48:48 [Bruit de voiture]
00:48:54 Entrez.
00:48:55 Bonjour madame.
00:49:03 Bonjour maître.
00:49:04 Bonjour monsieur le juge.
00:49:05 Asseyez-vous.
00:49:06 Alors madame, avez-vous réfléchi depuis la dernière fois?
00:49:15 Vous décidez à me dire pourquoi vous avez tué Robert Maciac?
00:49:18 Vous ne me facilitez pas la tâche, ni celle de votre avocat d'ailleurs.
00:49:25 Ma cliente a choisi le silence et son droit monsieur le juge.
00:49:28 Le droit n'est pas toujours raison.
00:49:30 Bon, et bien je vais en être réduit une fois de plus au monologue.
00:49:35 Le 18 octobre, vous vous rendez à l'hippodrome d'Auteuil,
00:49:39 pensant trouver Maciac pour avoir, prétendez-vous, une explication avec lui.
00:49:43 C'est le sujet mystère.
00:49:45 En fait d'ailleurs, cette explication n'a pas lieu.
00:49:48 Maciac quitte la réunion après la cinquième course, vous le rejoignez au parking,
00:49:52 et là vous l'abattez de quatre balles avec le pistolet de votre mari.
00:49:56 Après quoi vous allez vous constituer prisonnière au commissariat de Neuilly-Lattre.
00:49:59 Nous sommes d'accord.
00:50:00 Oui.
00:50:01 Moi voyez-vous madame, entre autres choses, il y en a une que je n'arrive pas à m'expliquer.
00:50:09 Quel rapport, quelle relation pouvait-il y avoir entre une femme comme vous,
00:50:13 et un individu comme Maciac ?
00:50:16 Nous avons sur lui d'assez mauvais renseignements.
00:50:19 Aucun moyen d'existence avoué, habitué des champs de course, vide expédient.
00:50:23 Je note cependant que depuis quelques mois,
00:50:25 sa situation financière semblait s'être améliorée assez considérablement.
00:50:30 D'où venait l'argent ?
00:50:32 Les courses, le jeu, il serait bien le premier.
00:50:36 Les femmes ?
00:50:39 Ou une femme.
00:50:41 Oh, je vous en prie.
00:50:43 Vous ne m'aidez pas, je cherche.
00:50:45 A moins que cette affaire ait un rapport direct avec l'usurpation d'identité
00:50:50 dont s'était rendu coupable votre mari.
00:50:53 Non ?
00:50:55 Alors madame, quelle était la nature de vos relations avec Maciac ?
00:51:00 Je ne dirai rien.
00:51:03 Je l'ai tué, faites ce que vous voudrez.
00:51:05 Je vous en prie.
00:51:07 - Bonjour madame. - Comment va Daniel ?
00:51:12 Bien, bien, bien, je l'ai vu ce matin avant de venir.
00:51:14 Le juge d'instruction n'a toujours pas autorisé à mon revisit.
00:51:16 Ah non.
00:51:17 Mais pourquoi est-ce qu'on m'empêche de voir ma fille ? On n'a pas le droit.
00:51:19 Mais madame, le juge est seul maître de l'enquête.
00:51:21 Tant qu'il n'y verra pas plus clair, il est normal qu'il se montre prudent.
00:51:24 On vous empêche de communiquer avec elle.
00:51:26 Je ne cesse de vous le répéter, c'est votre intérêt de dire la vérité.
00:51:28 Quand on saura de quel chantage vous étiez victime,
00:51:30 on pourra comprendre votre geste, on pourra l'excuser.
00:51:33 Je suis sûr que si c'était à vous de dire, je dois vous prévenir,
00:51:35 dans ces conditions, il me sera impossible d'assurer votre défense.
00:51:38 Mais enfin, voyons, qu'est-ce qui vous arrête ?
00:51:40 Vous avez tué Maciac par peur qu'il ne révèle à Daniel le passé d'un père
00:51:43 qu'elle admirait par-dessus tout.
00:51:44 Or ce passé, elle le connaît maintenant, vous le savez.
00:51:46 On n'a plus rien à lui cacher. Alors ?
00:51:48 À Daniel, non.
00:51:50 Mais si je parle au procès, tout le monde le saura.
00:51:53 C'est la mémoire de mon mari que je défends.
00:51:56 Sa mémoire.
00:52:01 Ecoutez, voyons les choses en face.
00:52:03 Vous n'allez pas passer 10 ou 20 ans en prison
00:52:05 pour défendre la mémoire d'un homme qui vous a menti pendant des années,
00:52:08 qui vous a toujours caché qui il était, ce qu'il avait fait.
00:52:10 Je le savais.
00:52:12 Oui.
00:52:15 Vous l'avez toujours su ?
00:52:19 Non.
00:52:21 C'était quelques temps après la naissance de Daniel,
00:52:24 là-bas en Afrique, pendant la saison des pluies.
00:52:28 Un ouvrier de la plantation avait eu la jambe écrasée.
00:52:31 Il fallait l'amputer d'urgence.
00:52:34 Nous étions bloqués dans la brousse.
00:52:37 C'est Pierre qui a fait l'opération.
00:52:39 Il l'a sauvé.
00:52:41 Après...
00:52:43 Après, il a bien fallu qu'il m'avoue.
00:52:46 Vous pouvez pas savoir ce que ça a été pour moi.
00:52:51 Pendant des semaines.
00:52:54 Il avait bourronni ce passé, tout en essayant de le justifier, d'ailleurs.
00:52:58 M'expliquant comment il avait été marqué par une famille
00:53:02 où on avait un peu trop le sens de l'ordre social.
00:53:05 Comment il en était arrivé à militer dans une organisation d'étudiants fascistes.
00:53:09 Je pouvais pas, je voulais pas l'entendre.
00:53:12 J'étais révolté.
00:53:14 Et puis un jour, j'ai compris.
00:53:19 J'ai compris...
00:53:21 que sans cette opération, je n'aurais sans doute jamais rien su.
00:53:24 Qu'il aurait pu continuer à se taire.
00:53:28 Mais qu'il avait préféré sauver la vie de cet homme.
00:53:31 C'est de ce jour que commence pour moi la vraie vie de mon mari.
00:53:37 Et tout ce qu'il a fait depuis, je ne peux qu'en être fier.
00:53:41 Comme Daniel doit pouvoir continuer à être fier de lui.
00:53:46 C'est pour ça que je ne dirai rien.
00:53:48 Pour que personne jamais ne puisse le reprocher son père.
00:53:52 Ou il vous préférait que ce soit sa mère qu'on lui reproche.
00:53:55 Enfin, madame, vous ne semblez pas vous rendre compte de la situation dans laquelle vous vous trouvez.
00:54:04 Vous avez tué un homme. On ne se contentera pas de vos aveux.
00:54:07 On voudra savoir pourquoi.
00:54:08 C'est la porte ouverte à toutes les suppositions, à toutes les calomnies.
00:54:11 Que ne va-t-on pas imaginer sur vos rapports avec Maciac ?
00:54:15 A commencer par le juge, vous l'avez entendu.
00:54:18 Il envisage l'hypothèse d'une liaison. C'est ça que vous voulez ?
00:54:21 Quand je vous le demande, dites la vérité.
00:54:26 Mais pas seulement pour vous, mais pour que votre fille n'ait pas à rougir devant.
00:54:31 Je suis persuadé que si elle était là, elle vous le demanderait aussi.
00:54:35 En êtes-vous sûr ?
00:54:37 Oui.
00:54:38 Quand le juge nous a confrontés, elle a dit qu'elle ne savait rien.
00:54:41 Elle n'a pas parlé du chantage.
00:54:44 C'est qu'elle ne veut pas qu'on en parle.
00:54:46 Parce que vous n'en parlez pas vous-même.
00:54:48 Croyez en vous et d'elle, quelque que son attitude sur la vôtre.
00:54:51 Mais je suis sûr qu'elle n'attend qu'une chose, c'est que vous le fassiez.
00:54:54 Pour apporter au juge la preuve du chantage, la lettre de Maciac.
00:54:58 Non.
00:54:59 Je ne dirai rien, c'est à elle de décider.
00:55:03 Je ne veux pas qu'il puisse me le reprocher un jour.
00:55:08 Je ne veux pas qu'il me le reproche.
00:55:10 On ne peut pas me demander de choisir entre mon père et ma mère.
00:55:27 Ce n'est pas à moi de les juger, de condamner l'un pour sauver l'autre.
00:55:31 Je ne choisirai pas.
00:55:33 Mais enfin, comprenez, mademoiselle, qu'il n'y a pas de commune mesure.
00:55:35 Ce sont des années de prison que vous infligez à votre mère.
00:55:38 C'est quelque chose de réel, ça.
00:55:39 C'est elle qui a choisi de se taire.
00:55:41 Qu'elle parle, je ne l'en voudrais pas.
00:55:44 Mais je ne le ferai pas à sa place.
00:55:46 Je me heurtais à un mur.
00:55:48 Depuis des semaines, ni l'une ni l'autre ne voulait être la première à trahir le secret de cet homme.
00:55:51 C'était à la fois grotesque et tragique.
00:55:55 - Bonsoir. - Bonjour.
00:55:58 - Bonsoir. - Bonjour.
00:56:00 - Bonsoir. - Bonjour.
00:56:27 - Un compliment pour ton café.
00:56:29 - Écoute, canard, tu pourras au moins acheter du bon quand ton fils vient me manger.
00:56:32 - Qu'est-ce que tu racontes? Il est très bon, ce café.
00:56:34 - Tiens, voilà ta gamelle. Dépêche-toi plutôt, tu vas être en retard.
00:56:37 - Aïe, aïe, aïe. Le garde-jus de chaussettes, toujours commandé.
00:56:39 35 ans que ça dure.
00:56:41 Ces quatre matins, je le demande et le divorce.
00:56:43 Bon, ça ne coule pas, au moins, non?
00:56:44 - Non, c'est de la choucroute.
00:56:45 - Ah, avec du jarret?
00:56:46 - Oui, ça défend le fort.
00:56:48 - Évidemment, je préfère les Strasbourg.
00:56:49 Il en sait l'heure, ça?
00:56:50 - Je te dis de te dépêcher.
00:56:51 - Ah bon, ben, à demain.
00:56:52 - Personne, j'ai pas le temps.
00:56:54 - Ah, il s'en va jamais, ton père.
00:56:59 - Non, non.
00:57:00 Oh, puis, il est très bien comme ça.
00:57:04 Bon, allez, je vais y aller moi aussi, parce que...
00:57:08 - Attends.
00:57:09 Je voulais te dire quelque chose.
00:57:11 - Oui, quoi?
00:57:12 - Mademoiselle Annie a dû me voir.
00:57:14 - Tu viens pour quoi?
00:57:16 - Pour parler, comme ça.
00:57:19 Elle m'a dit...
00:57:20 qu'elle allait partir s'installer à Poitiers.
00:57:23 - Ah.
00:57:24 Oui, oui, je sais, oui.
00:57:26 - C'est dommage.
00:57:29 Elle est tellement gentille, et puis...
00:57:32 distinguée, intelligente.
00:57:34 Tu sais, je l'ai bien vue, et...
00:57:36 elle n'y va pas de guêtée de cœur.
00:57:39 - Bon, allez, au revoir, maman.
00:57:42 - François.
00:57:44 - Quoi?
00:57:45 - Tu crois pas que tu regretteras?
00:57:47 - Que je regretterais quoi?
00:57:48 - Je sais pas, moi.
00:57:51 - Allez, maman.
00:57:55 Je veux pas me remarier.
00:57:57 C'est tout.
00:57:59 - N'oublie pas ton âge, il est dans le sac.
00:58:05 - Ouais.
00:58:06 - Allô?
00:58:09 Oui.
00:58:10 Ne quittez pas le Saint-Nalais, justement.
00:58:13 François, c'est Mme Clairé.
00:58:15 - Ah.
00:58:16 Allô, oui?
00:58:17 - Allô, monsieur?
00:58:18 Je vous passe en Noisellande, l'eau.
00:58:20 - Allô, bonjour, maître.
00:58:23 Vous allez voir ma mère cet après-midi.
00:58:25 Alors, dites-lui que...
00:58:27 Enfin, je viens de chez le juge d'instruction.
00:58:31 Je lui ai remis la lettre de Maciac.
00:58:33 Maintenant, il sait tout.
00:58:35 - J'ai plaidé.
00:58:42 Le jury délibère.
00:58:45 J'attends.
00:58:46 Nous attendons.
00:58:48 - Prêt!
00:59:09 Lève!
00:59:10 - Audience, service.
00:59:21 Asseyez-vous.
00:59:23 Garde, faites entrer l'accusé.
00:59:25 Courage.
00:59:38 - Voici les réponses aux questions posées
00:59:40 et l'arrêt délibéré en commun.
00:59:42 - Trois ans avec sursis.
00:59:50 Elle est libre.
00:59:52 Qu'est-ce qu'elles vont devenir toutes les deux, maintenant,
00:59:55 avec leurs souvenirs?
00:59:56 Ça, c'est une autre histoire.
00:59:59 - Allô, cabinet Gaillard, j'écoute.
01:00:03 Ah, bonjour, mademoiselle. Comment allez-vous?
01:00:07 - Je suis bien.
01:00:08 - Attendez, ne me quittez pas, je crois que je l'entends.
01:00:12 Vous ne voulez pas lui parler?
01:00:13 Ah, bon.
01:00:15 Bon.
01:00:16 Je lui ferai la commission.
01:00:18 - C'est pour moi?
01:00:21 - Mademoiselle Delanose.
01:00:22 - Annie?
01:00:23 - Elle m'a chargé de vous annoncer son départ pour Poitiers.
01:00:25 - Enfin, fallait me le passer.
01:00:26 - Elle n'a pas voulu. Elle téléphonait de la gare.
01:00:29 - Bonne chance.
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