Le Neveu d'Amérique - 1973 - Episode 11

  • il y a 8 mois
DB - 13-02-2024

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Transcription
00:00 (Musique)
00:23 Franck Péry travaille au centre équestre des Brouillères appartenant au sœur Fourcault.
00:27 Il a perdu tout espoir de conquérir le cœur de Béatrice.
00:30 La jeune fille est amoureuse de Walter Picard, son instructeur d'équitation,
00:34 lui-même très lié avec sa sœur Christine.
00:37 (Musique)
00:56 Il va être beau ce coup-là.
00:57 Ah oui, je suis bien heureuse pour Sultana.
01:00 Ici.
01:02 Viens.
01:05 (Musique)
01:21 Vous l'aimez votre jumeau.
01:22 Ah oui.
01:25 Je suis allée avec elle jusqu'à Saint-Jacques-de-Compostelle.
01:28 Saint-Jacques-de-Compostelle ?
01:29 Hum.
01:30 Où est-ce ?
01:31 Ah, en Espagne.
01:33 Ah, terrible comme voyage.
01:35 1500 kilomètres.
01:36 Et la traversée des Pyrénées, hein.
01:38 Ah, sans elle j'y serais jamais arrivée.
01:41 Tous les soirs à l'étape, elle venait m'encourager.
01:44 Je l'adore.
01:46 Elle avait l'air de me dire, t'en fais pas, va, on y arrivera quand même.
01:50 C'est exactement ce que me dit Cyrus.
01:54 (Musique)
02:09 Mais c'est impossible.
02:11 Regardez.
02:14 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
02:16 C'est incroyable.
02:20 J'ai cru que vous étiez d'accord.
02:22 Sinon, jamais je n'aurais rédigé ce projet.
02:24 Mais non, non, non.
02:26 J'ignorais tout.
02:28 Mais comptez sur moi, je vais m'en expliquer avec Walter.
02:31 Mademoiselle !
02:34 Vite, il y a un malheur.
02:35 Qu'est-ce qu'il y a encore ?
02:36 C'est ce futain-là.
02:37 S'il vous plaît.
02:38 Excusez-moi, nous reparlerons de tout ça jeudi.
02:40 Elle s'est enfoncée accrochée dans le crâne.
02:49 On ne sait pas comment.
02:50 Ça a dû se passer cette nuit.
02:52 Oh mon Dieu, c'est horrible.
02:54 Walter, regarde.
02:56 Oh là.
02:57 Bon, il faut prévenir Michaud tout de suite.
03:00 Oh, Michaud, il a tellement de travail.
03:02 Je vais le chercher.
03:03 Où est ma belle ?
03:16 Où est ma belle ?
03:17 T'as mal, hein ?
03:18 Pas mal.
03:19 Alors ?
03:38 Elle s'est bien arrangée.
03:39 L'os s'est effondré, l'encéphale est atteinte.
03:41 Elle est perdue ?
03:42 Vous avez vu la longueur de la mèche que je lui ai enfoncée dans le crâne ?
03:46 Je sais que vous y tenez, mademoiselle, mais...
03:48 Je suis désolé, il n'y a rien à faire. Il faudra l'abattre.
03:51 Jamais.
03:53 Soignez-la, docteur, je vous en prie.
03:55 Combien de chances a-t-elle de s'en tirer ?
03:57 Une sur cent.
03:58 Soyez là.
04:00 Nous allons la faire souffrir inutilement, je vous assure.
04:02 Soyez là.
04:03 Je vais rester près d'elle.
04:05 Je coucherai là s'il le faut.
04:07 Mais je veux la sauver.
04:09 T'en fais pas, monsieur Turner, t'en fais pas.
04:13 Ta maîtresse t'abandonne pas.
04:15 On s'en sortira, va ma belle.
04:17 On s'en sortira.
04:19 Écoutez, je veux bien tenter un traitement, mais...
04:26 Je crains que ça n'apporte pas grand-chose.
04:29 Allons, viens.
04:31 Allons.
04:33 Allons, viens.
04:34 Bon, eh bien, j'en reviendrai ce soir.
04:40 S'il arrivait quelque chose à Sultana, je ne m'en consolerai pas.
04:44 Je ne m'en consolerai pas.
04:45 Non !
05:03 Non !
05:13 Il le fallait, Chris.
05:14 Mais il ne reste pas ici. Allons, viens.
05:16 Oui, je sais ce que tu ressens, ma chérie, mais...
05:17 C'eût été bien pire demain, quand elle avait commencé à souffrir.
05:20 Non !
05:21 Non, je voulais la sauver !
05:22 Non, Michon n'a pas osé te le dire, mais il n'y avait aucune chance.
05:25 Je t'en supplie, sois courageuse.
05:27 Tu peux tellement avoir de courage quand tu le veux.
05:30 Allons.
05:36 Viens.
05:40 Je vais te laisser.
05:41 Accompagnez votre soeur, restez avec elle.
05:43 Elle a très mal.
05:44 J'ai très mal aussi pour elle.
05:46 Allons, je suis bien chez le guérisseur ?
06:04 Passez-moi Noblet, s'il vous plaît.
06:06 Allons, Noblet ?
06:09 Oui, c'est Walter Picard.
06:10 Oui, bonjour.
06:12 Dites-moi, j'ai un cheval à faire enlever.
06:14 Non, non, non, non, pas de maladie, non.
06:17 Un accident.
06:18 Oui, j'ai dû l'abattre.
06:19 Oui.
06:21 Vous ne pourriez pas venir un peu plus tard ?
06:23 Oui, j'aimerais que ça se fasse le plus discrètement possible.
06:28 Oui, c'était le cheval personnel de Mlle Fourcault.
06:31 Je ne voudrais pas qu'elle assiste à ça.
06:34 Oui.
06:36 [Bruit de pas]
06:37 [Bruit de pas]
06:39 [Bruit de pas]
06:41 [Bruit de pas]
06:43 [Bruit de pas]
06:44 [Bruit de pas]
06:46 [Bruit de pas]
06:49 [Bruit de pas]
06:52 [Bruit de pas]
06:55 [Bruit de pas]
06:59 [Bruit de pas]
07:02 [Bruit de pas]
07:08 [Bruit de pas]
07:11 [Bruit de pas]
07:12 [Bruit de pas]
07:25 [Bruit de pas]
07:37 [Bruit de pas]
07:38 [Bruit de pas]
07:43 [Bruit de pas]
07:49 [Bruit de pas]
07:55 [Bruit de pas]
08:04 [Bruit de pas]
08:05 [Bruit de pas]
08:11 [Sanglots]
08:33 [Rires]
08:34 [Musique]
08:42 [Bruit de moteur]
08:43 Bravo.
09:05 Le travail.
09:06 Voilà comment il faut réagir.
09:08 Qu'est-ce que c'est que ça ?
09:11 Ah oui, j'avais oublié de t'en parler.
09:13 J'ai demandé à Maître Gaillon de rédiger un projet pour l'achat des foncines.
09:16 Encore les foncines ?
09:17 Ben quoi ? C'est une mauvaise affaire ?
09:20 Le père Mathias a baissé ses prix.
09:22 C'est pas ce que tu souhaitais ?
09:23 La question n'est pas là.
09:24 J'aimerais que tu n'entreprennes aucune démarche sans me prévenir.
09:28 Tu es bien formaliste.
09:29 De quoi je l'aime au lieu de Maître Gaillon ?
09:31 Bon, enfin nous étions avant-hier devant chez lui,
09:33 Béatrice, en ce qui la concerne semblait la cause.
09:35 Ça s'est fait comme ça.
09:36 Écoute Walter,
09:39 je ne suis pas une bonne personne.
09:41 Il y a un malaise.
09:46 Tu as toujours essayé de m'imposer tes façons de voir.
09:49 Et quand tu n'y parviens pas,
09:50 froidement tu cherches à contrer mes décisions en sous-main.
09:53 Il n'y a donc pas de changement ?
09:54 Si, il y a un changement.
09:56 Maintenant tu ne te donnes même plus la peine de me consulter.
09:58 Tu agis comme si je n'existais pas.
10:00 Tu m'effaces.
10:02 Je t'efface.
10:05 Ma pauvre Christine,
10:09 si je ne t'effacais pas, tu t'effacerais de toi-même.
10:11 C'est ton rêve à toi de t'effacer.
10:13 Tu te donnes beaucoup de mal pour être une femme d'affaire,
10:16 alors que tu n'es qu'une femme.
10:18 Et qu'au plus profond de toi,
10:20 tu ne désires pas être autre chose.
10:22 Je n'ai jamais beaucoup aimé ton insolence, Walter.
10:25 Mais ton mépris, je ne le supporte pas du tout.
10:27 Prends bien garde que je ne m'en fatigue.
10:29 Ne monte pas sur tes grands chevaux,
10:30 dont tu redescendras aussitôt que je t'aurai menacé de partir.
10:33 Outre que cette scène est ridicule, elle est usée.
10:37 Et moi aussi.
10:38 Il y a des choses qui me fatiguent.
10:40 J'ai peut-être certaines faiblesses.
10:46 Ne t'en excuses pas, c'est ce que tu as de meilleure.
10:48 Pour toi.
10:49 Mais ne compte pas trop sur elle.
10:52 C'est moi qui devrais être le maître de ce domaine.
11:01 Nous sommes nés ici tous les deux.
11:06 Mais toi, tu es la fille du propriétaire.
11:08 Tu n'as aucun titre pour le diriger.
11:10 Moi, je suis le fils de ces arbres, de ces prés, de cette maison.
11:14 C'est eux qui m'ont formé peu à peu, jour après jour.
11:18 Ta sœur et toi, vous avez été en pension pendant des années.
11:22 Moi, j'étais là.
11:23 Jamais je ne suis parti.
11:25 Pas une minute.
11:27 Ces arbres, ces pierres, n'ont cessé de me parler, de me faire.
11:30 J'ai pour ce domaine un amour immense.
11:36 Et j'en comprends l'âme mieux que personne.
11:39 Qu'est-ce qui m'échappe donc de l'âme des bruyères ?
11:43 Christine.
11:44 Quand je te vois discuter avec les comités d'entreprise,
11:47 pour amener ici des plein quarts d'ouvriers, j'ai honte.
11:51 Pour une terre aristocratique telle que celle-ci,
11:57 la vulgarité, c'est la foudre.
12:00 Ce domaine est plein de choses sacrées.
12:04 Rares, précieuses.
12:06 Il déborde d'histoires, de souvenirs.
12:08 C'est une terre de seigneurs.
12:11 Et il me semble quelquefois,
12:15 que c'est moi qui en ai recueilli toute la race.
12:18 Il y a un moyen pour tout arranger.
12:22 Tu le connais, nous en avons parlé assez souvent.
12:25 Si tu te sens le maître prédestiné des bruyères,
12:28 eh bien, marions-nous.
12:30 À ce moment-là, je m'effacerai volontiers, ce sera plus normal.
12:34 Non.
12:35 Pourquoi ?
12:37 Tu sais mon invincible répulsion pour le mariage.
12:41 Je l'appelais "té indien".
12:46 Elle galopait dans le matin.
12:52 Comme un soleil qui se perd en hiver.
12:58 Elle me donnait un peu de sa lumière.
13:05 Couleur de nuit, en ombre des matins.
13:11 Je l'appelais "té indien".
13:17 Je l'appelais "té indien".
13:23 Puis aux saisons, je n'en sais rien.
13:30 Elle faisait de l'été un voyage.
13:36 D'un champ de neige, elle faisait une plage.
13:42 Qu'une hierre blonde tombant sur ses reins.
13:48 Je l'appelais "té indien".
13:55 *Rugissement*