Le maire de l’Houmeau (17) agressé alors qu’il tentait d’interdire l’installation de caravanes

  • l’année dernière
Agressions d'élus : le maire de l’Houmeau (17) agressé alors qu’il tentait d’interdire l’installation de caravanes sur un terrain de football.
Avec Jean-Luc Algay, Maire de L'Houmeau en Charente-Maritime (17).
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##LA_PAROLE_AU_TERRAIN-2023-08-22##
Transcript
00:00 Et c'est un maire de plus qui s'est encore fait agresser.
00:02 Samedi dernier, le maire de Loumaux, en Charente-Maritime, près de la Rochelle,
00:05 s'est fait violemment agresser alors qu'il tentait d'interdire l'installation de caravanes de gens du voyage
00:10 sur un terrain de football.
00:12 Et ce matin, nous sommes avec lui. Bonjour Jean-Luc Allgay, maire de Loumaux.
00:15 Bonjour, bienvenue.
00:16 - Bonjour à tous.
00:18 - Bonjour monsieur le maire, et soyez le bienvenu sur Soudradio.
00:21 Déjà, comment vous allez ce matin, trois jours après cette agression que vous avez subie ?
00:25 - Ça va mieux, mais bon, y'a des hauts départs.
00:29 Voilà, psychologiquement, on revoit la scène au fur et à mesure qu'on en reparle.
00:36 Et voilà, il faut laisser le temps en faire pour évacuer.
00:41 - En tout cas, c'est difficile, on l'entend bien, ça laisse des traces, forcément.
00:44 Revenons sur ce que vous avez vécu, justement, samedi dernier.
00:47 Monsieur le maire, qu'est-ce qui s'est passé précisément ?
00:49 - À 13h, j'étais en repas de famille avec ma fille, mon gendre, ma femme et mon petit-fils.
00:55 Et on m'appelle à 13h, mon adjointe me dit qu'il n'habite pas loin du stade.
00:59 Les gens du voyage sont en train de sectionner des poteaux pour rentrer sur le stade de foot.
01:03 Donc, je suis allé de suite, j'arrive, les poteaux étaient arrachés.
01:09 Donc, je prends des photos, je leur dis "Voilà, vous ne pouvez pas rentrer".
01:13 Il me dit "Si, on va rentrer, et on a 14 caravanes, 13, 14, et 200 caravanes vont arriver".
01:18 Je lui dis "Non, non, non, c'est impossible.
01:20 Vous avez une aire de grand passage qui a été mise à disposition cette année à 2 km, de 4 hectares, vous y allez".
01:27 "Non, on n'y va pas parce que c'est de la prairie, ici c'est une pelouse, c'est plus adapté".
01:32 Il dit "Non, non, non, vous n'allez pas rentrer".
01:34 Donc, j'ai pris des photos, la désolation des véhicules.
01:38 Et bon, comme à chaque fois avec les gens du voyage, il y a de nombreux oiseaux qui s'envolent.
01:43 Et je n'ai pas vu une personne arriver qui était derrière moi.
01:46 Je n'ai pas vu la personne qui s'est jetée sur moi,
01:49 qui m'a enserré au niveau du visage, qui m'a coupé la respiration.
01:53 Je me suis débattu, il est descendu au niveau du torse.
01:56 Et je sentais des coups, des costauds, plus grands que moi.
01:59 Et à force de me débattre, il m'a poussé sur une voiture, une Audi.
02:03 À l'arrière, je suis tombé sur l'estomac et derrière la côte.
02:06 Donc, ça m'a coupé la respiration, je suis tombé.
02:08 Donc, je voulais me relever, me sortir de cette situation.
02:12 Je me suis relevé, mais j'ai fait quelques pas et je suis retombé devant le véhicule
02:16 parce que je n'arrivais plus à respirer.
02:17 Il a marché, j'étais recoeuvillé.
02:20 C'était choquant parce qu'ils étaient au-dessus de moi, en train de filmer, je ne sais pas pourquoi.
02:25 Ils disaient "le maire est à terre", j'avais l'air d'être un trophée pour eux.
02:31 Voilà, c'était choquant.
02:32 Ils me touchaient avec des pieds, c'était vraiment bizarre.
02:36 Et là, beaucoup de choses se passent dans la tête parce que je n'arrivais pas encore à respirer.
02:40 Et voyant qu'ils me filmaient, j'entendais ces paroles,
02:45 je me demandais ce qu'ils voulaient me faire encore.
02:47 Il y a beaucoup de choses qui passent dans la tête.
02:49 Parce qu'en se reposant, prendre le repas, revoir mon petit-fils, c'est tout.
02:54 Et à force, la respiration a repris et je me suis levé.
02:58 J'avais mal sur le côté, je me tenais.
03:01 Et là, ils ont pris peur.
03:03 Ils ont vu sûrement qu'ils ont fait une grosse bêtise.
03:05 Et ils sont vite partis avec leur véhicule et leurs caravanes.
03:08 Et sur ce, la gendarmerie est arrivée, les pompiers m'ont mis dans l'ambulance
03:13 parce que je tremblais de tout mon cœur, parce que j'ai eu la peur de ma vie.
03:16 Ils m'ont calmé et après je suis allé aux urgences,
03:18 passer tous les examens, les radios.
03:21 Et voilà, aujourd'hui je suis devant ce micro pour vous en parler.
03:26 - Vous avez porté plainte.
03:28 Vous savez si vos agresseurs ont été arrêtés ?
03:32 - Je sais que l'enquête avance très vite parce qu'il y avait beaucoup de voisins autour.
03:38 Tout le monde avait peur parce qu'ils n'ont pas pu intervenir,
03:41 parce qu'ils avaient peur que ça dégénère en bagarre générale.
03:43 Ils avaient très peur pour moi par terre parce qu'ils ne me voyaient plus derrière le véhicule.
03:47 Mais il y a eu beaucoup de photos prises,
03:49 et des photos prises en flagrantisant qu'ils étaient en train de m'agresser la personne.
03:52 Donc je pense que la gendarmerie a récupéré toutes les photos
03:55 et ils m'ont dit que l'enquête avançait très rapidement.
03:57 - Ça fait bientôt 10 ans que vous êtes le maire de Lomo.
04:01 C'est la première fois ? Vous croyez que ça vous arrive d'être agressé de la sorte ?
04:05 - Non, je n'ai jamais été agressé.
04:07 Vous savez, ça commence à bien faire.
04:09 Au mois de mars, la commune est littorale et il y a des zones protégées,
04:13 des zones naturelles, et la commune achète des terres en culture intensive
04:18 pour les passer en culture bio et on paye l'agriculteur.
04:21 L'agriculteur, qui représentait l'agriculture nationale au mois de mars,
04:25 m'a menacé par voix de presse que si je continuais, il allait me séquestrer de la mairie.
04:28 Donc voilà le premier choc.
04:31 Là, maintenant, je me fais agresser violemment,
04:33 mais nous, on applique la loi et on essaye de protéger l'environnement et nos citoyens
04:39 et on fait respecter la règle.
04:41 Et là, c'était monté dans le cran que je n'avais jamais vu.
04:44 C'était impressionnant.
04:46 - Vous avez pensé à démissionner ou pas ?
04:48 - Ah, tout l'après-midi que j'étais aux urgences, aux examens,
04:53 les infirmières et médecins étaient très gentils, ils m'ont conforté,
04:55 ils m'ont dit "non, il ne faut pas laisser tomber".
04:57 Après, j'en ai parlé avec ma femme, je suis un ancien chef d'entreprise, je suis un bâtant.
05:00 Et là, après, on reprend les esprits,
05:03 j'ai dit "oui, il ne faut pas leur donner raison,
05:06 il faut continuer, mais il faut qu'on nous aide et qu'on travaille en sécurité.
05:10 On veut y aller, mais on veut continuer, tous les maires,
05:13 mais ce n'est pas de l'argent qu'on réclame, c'est de la sécurité et travailler en sécurité.
05:19 - Donc, quand le gouvernement annonce, il y a quelques semaines,
05:22 un plan de 5 millions d'euros pour renforcer justement votre sécurité, la sécurité des élus,
05:27 vous dites "c'est pas une question d'argent, c'est pas de ça dont on a besoin".
05:30 - Ce n'est pas une question d'argent, c'est que tenez élus, qu'on se présente,
05:33 ce n'est pas une histoire d'argent, qu'on se présente d'abord.
05:35 Alors après, si on peut être rémunéré mieux et qu'on a l'argent adéquat, pourquoi pas,
05:39 mais je me demande d'où va sortir cet argent, est-ce qu'on a des grilles,
05:43 est-ce que ça va être pris sur notre autofinancement,
05:45 alors que l'État nous a diminué les dotations, donc on aura moins d'autofinancement,
05:49 ce n'est pas ça qu'on demande, et en plus, j'ai entendu un plan pour les 3 500 habitants et plus,
05:54 alors les habitants, les communes de moins de 3 500 habitants, c'est des parias,
05:59 et c'est là qu'on a le plus besoin, les petites communes,
06:01 puisque c'est là que les produits sont en lien direct,
06:05 beaucoup plus qu'on avait en moins de policiers, quand on est dans ces communes.
06:09 Donc non, l'argent, c'est de travailler en sécurité, c'est augmenté,
06:14 par exemple, il y a des patrouilles de gendarmerie,
06:18 mais des patrouilles sur tout le département, quand la gendarmerie est fermée,
06:22 peut-être une patrouille dédiée justement aux communes,
06:25 pour qu'une intervention soit très rapide,
06:28 pour qu'elles soient sur les lieux très rapidement,
06:31 mais on demande la sécurité, l'argent, c'est primordial,
06:34 on ne paie pas de l'argent, c'est surtout ça,
06:38 j'ai entendu ce plan pour les communes de plus de 3 500 habitants,
06:42 alors les autres communes, il n'y a aucun problème,
06:45 c'est ça que je n'arrive pas à comprendre.
06:47 - Jean-Luc, un grand merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio,
06:50 je rappelle que vous êtes le maire de Loumaux, en Charente-Maritime,
06:53 pas très loin de La Rochelle, merci pour votre témoignage ce matin sur Sud Radio.
06:57 - Merci beaucoup, et bon courage pour la suite !

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