Rentrée politique sous tension : quelles sont les attentes des Français ?

  • l’année dernière
C’est à la Une avec Frédéric Dabi, directeur général du pôle Opinions de l'IFOP.
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##C_EST_A_LA_UNE-2023-08-23##
Transcript
00:00 Emmanuel Macron et Elisabeth Borne font leur rentrée aujourd'hui.
00:03 Conseil des ministres à 10h avec des dossiers chauds à gérer.
00:06 Lois immigration, budget, inflation, projet de loi de financement de la sécurité sociale.
00:10 Pour en parler, on accueille ce matin Frédéric Dhabi,
00:13 directeur général du pôle opinion de l'IFOP.
00:15 Bonjour Frédéric Dhabi, bienvenue.
00:17 - Merci, bonjour à tous.
00:18 - Bonjour Frédéric Dhabi et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio.
00:22 Emmanuel Macron qui est attendu au tournant, il avait promis pour la fin du mois d'août
00:26 une initiative politique d'ampleur, en quoi peut-elle consister ?
00:30 On y est et est-ce qu'il peut encore se relancer grâce à cela le chef de l'État ?
00:34 - Alors c'est vrai qu'on a un chef de l'État qui est au milieu du guet,
00:37 c'est-à-dire qu'il a retrouvé des couleurs en termes de popularité
00:40 grâce à la remobilisation de son socle.
00:43 C'était pendant la période des 100 jours, mais il reste un président impopulaire
00:46 et puis ça a été dit tout à l'heure par votre politologue Bruno Cotteres,
00:50 il semble naviguer, à vue vers quelle dimension,
00:53 vers quel enjeu veut-il mettre la priorité ?
00:56 On a des Français toujours très inquiets par le couple infernal,
01:00 si je puis dire, pouvoir d'achat/inflation,
01:02 vous en parliez avec l'affaire terrible de Nîmes,
01:04 la question de l'inceste, de l'insécurité, la question de l'ordre républicain
01:08 après les émeutes urbaines se pose pour les Français.
01:11 Beaucoup de Français dans nos enquêtes qualitatives nous disent
01:13 "Mais est-ce que d'autres émeutes pourraient survenir ?
01:17 Est-ce que l'État peut assurer la sécurité des Français ?"
01:20 Et puis, on est sur des enjeux pluriels, on n'est pas comme il y a 20-30 ans
01:24 où il y avait un enjeu qui dominait qui était le chômage,
01:26 le chômage est disparu, les préoccupations des Français,
01:29 il y a le climat, après cet été terrible,
01:31 sécheresse, en fait on s'en dit quand on écoute votre journal,
01:35 on voit, c'est le reflet de beaucoup de priorités des Français,
01:39 et l'initiative politique, si c'est sortir de la logique de majorité relative,
01:44 bon, ça a un intérêt relatif pour les Français.
01:46 - Donc, des enjeux, des priorités multiples avec un gouvernement
01:52 et puis un président de la République qui se doivent de montrer
01:55 qu'ils sont capables d'apporter une réponse aussi,
01:57 c'est tout l'enjeu, finalement, des politiques aujourd'hui,
02:00 de montrer qu'ils sont en capacité d'apporter des réponses très concrètes.
02:03 - Vous avez tout à fait raison.
02:05 Qu'est-ce qui fait le lien des Français vis-à-vis de leurs représentants ?
02:08 Qu'est-ce qui fait l'intérêt pour le politique ?
02:10 Le politique doit transformer le quotidien, doit apporter des résultats.
02:13 C'était sous François Mitterrand le fameux "changer la vie".
02:16 Là, ces dernières années, il y a ce sentiment que le politique n'arrive plus.
02:20 Alors, il arrive parfois à protéger les Français pendant la période Covid,
02:23 il arrive à se faire surmonter des crises,
02:26 mais concrètement, sur des sujets de vie quotidienne,
02:28 pouvoir d'achat, inflation, pression fiscale,
02:32 sur la question des deux sujets qui, je dirais,
02:35 sont les mamelles, si je puis dire, du sentiment de déclin français.
02:41 L'hôpital dans le domaine de la santé, l'école dans le domaine de l'éducation,
02:46 on attend des réponses concrètes et des améliorations.
02:48 C'est très difficile, on sait toujours également qu'à la rentrée,
02:51 il y a un niveau d'exigence très fort.
02:53 On n'est pas dans la pression.
02:55 Il y a un an, sur le pouvoir d'achat qui avait été assez infallible,
02:58 elle reste cependant très forte.
03:00 Avec néanmoins un souci majeur pour la majorité,
03:03 c'est de trouver finalement une majorité solide
03:07 pour faire voter des lois, pour avancer,
03:11 vous l'avez dit, majorité relative.
03:12 Donc, il va falloir composer avec des accords, des alliances de circonstances.
03:17 On l'a vu, les Républicains menacent ce gouvernement de le censurer sur le budget.
03:22 Les Républicains, ça peut être quand même une possibilité d'alliance possible
03:27 ou alors c'est tout simplement impossible aujourd'hui.
03:30 - C'est un peu l'arlésienne depuis le début du quinquennat.
03:33 C'est une majorité relative.
03:35 Il ne s'en a pas empêché la majorité.
03:38 C'était un argument de défense d'un Premier ministre
03:41 quand elle faisait campagne pour être reconduite par Emmanuel Macron.
03:43 Elle a fait voter 35 textes, ce qui n'est pas rien.
03:46 Mais il y a le 49-3 et c'est vrai qu'on n'est pas sur un pacte de gouvernement.
03:51 Peut-être après les sénatoriales, les choses vont bouger,
03:53 mais on n'en est absolument pas là et ne faisons pas de politique fiction.
03:56 Mais on est texte à texte,
03:58 un gouvernement qui va chercher des majorités de circonstances.
04:02 Il y a des dangers, le budget, mais c'est du budget sans doute.
04:05 Comme l'année dernière passera par des 49-3,
04:07 il y avait eu 9 49-3 la dernière de mémoire sur le budget.
04:11 Et c'est cette question de l'immigration, du projet de loi immigration,
04:13 qui est également une arlésienne.
04:15 On l'attend depuis maintenant.
04:16 Il a été repoussé, signé Dié à plusieurs reprises.
04:20 Là, il pourrait y avoir une alliance avec les Républicains
04:22 ou un risque de se fracasser,
04:24 puisque les Républicains trouveront le texte pas assez dur,
04:27 pas assez vers un contrôle et une limite de l'immigration
04:31 quand l'aile gauche de la Macronie refusera des dispositions trop drastiques.
04:36 C'est un élément de piège pour le gouvernement,
04:38 en tout cas un élément, un récif compliqué à gérer.
04:43 - Et alors au-delà de cette question d'alliance de circonstances
04:47 ou pas avec les Républicains,
04:48 va falloir aussi reconsolider peut-être un petit peu cette majorité
04:51 qui s'est pas mal divisée, fracturée sur les sénatoriales.
04:55 On ne s'est pas trop mis d'accord, c'est ça,
04:57 entre Renaissance, Horizons et Modem ?
05:00 - Alors, vous avez raison, il y a eu des tensions,
05:03 comme il y en a eu à gauche quand PS, PC et Les Verts
05:07 ont exclu la France Insoumise,
05:09 qui n'a que très peu d'élus municipaux
05:11 et donc très peu de grands électeurs.
05:12 L'année passée, plus fracturée que la majorité.
05:15 Alors, les sénatoriales, c'est une élection à part
05:17 qui concerne peu les Français,
05:19 c'est sur un corps électoral beaucoup plus réduit.
05:23 Mais c'est clair qu'il y a besoin de mettre de l'huile de coude,
05:25 si je puis dire, entre le Modem, Renaissance, Horizons,
05:28 même si je pense que sur des sujets importants,
05:32 il y aura ni peu de défections,
05:34 on l'a vu sur la réforme des retraites,
05:36 et plutôt une majorité, un bloc central,
05:39 puisqu'on est maintenant dans une guerre des trois blocs,
05:41 le bloc Nupes, le bloc RN et le bloc central,
05:44 un bloc central qui fera unité face notamment à la Nupes.
05:48 - Quant au duo Born-Macron,
05:50 on sait que les relations n'ont pas toujours été simples,
05:54 elle va être scrutée de près, cette relation-là,
05:57 elle est capitale pour la suite du quinquennat ?
05:59 - J'ai envie de dire, Benjamin, qu'elle est capitale,
06:02 mais elle est capitale pour les observateurs,
06:05 pour le monde politico-médiatique.
06:07 Pour les Français, je suis frappé de voir,
06:08 par exemple, dans notre baromètre, Yves-Phobes Vidédet,
06:11 que les Français n'ont pas ou faiblement restitué spontanément
06:15 des éléments de tension entre le président et la première ministre,
06:18 qui ont au contraire l'impression qu'elle est fidèle au président,
06:21 qu'elle applique sa feuille de route.
06:23 C'est d'ailleurs une critique sur le mode,
06:26 et c'est lié au quinquennat, c'est lié à l'hyper-présidence
06:29 de premier ministre en non-pathy de François Sillon à Jean-Marc Ayrault.
06:34 La première ministre est un COD au président,
06:38 elle a peu d'autonomie,
06:39 enfin, le vrai capitaine, c'est Emmanuel Macron,
06:42 d'ailleurs, on l'a vu sur la réforme des retraites,
06:43 toutes les critiques sont plutôt concentrées sur le chef de l'État.
06:46 - Frédéric Dhabi, directeur général du pôle Opinion de l'IFOP,
06:51 un grand merci d'avoir été avec nous ce matin sur Suède Radio.

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