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Entre l'Inde et la Chine, deux visions s'affrontent au sein des Brics (Brésil, Russie, Chine, Inde, Afrique du Sud) réunis cette semaine à Johannesburg, en Afrique du Sud. Le décryptage de notre journaliste Claude Leblanc.

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Transcription
00:00 Les BRICS sont une espèce de briques dans un vaste chantier de refonte des relations internationales.
00:04 Les BRICS, ce sont 5 pays, le Brésil, la Russie, la Chine, l'Inde et l'Afrique du Sud.
00:14 Ils représentent à eux seuls 42% de la population mondiale,
00:21 un quart de la supervisie de la planète.
00:24 Et en termes de PIB, c'est aussi un quart du PIB mondial aujourd'hui.
00:28 Il faut savoir qu'en 2001, au moment où les BRICS ont été officiellement nommés de cette manière,
00:33 ils ne représentaient que 8% du PIB.
00:36 Ce sont des économies émergentes et elles ont vraiment émergé.
00:39 Les ambitions des BRICS à l'origine étaient de favoriser le développement économique
00:45 de ces économies émergentes, de leur donner les moyens de coordonner
00:49 un peu une politique commune par rapport au reste du monde.
00:51 Et d'ailleurs, ça a plutôt bien fonctionné,
00:53 parce que quand on voit le poids du PIB de ces pays au moment de la création de ce groupement en 2001,
00:59 c'était seulement 8%.
01:01 Aujourd'hui, on est à un quart du PIB mondial.
01:03 Puis, dans quelques années, il y a une ambition un peu plus politique,
01:07 c'est-à-dire que notamment à travers la mise en forme et les ambitions de plus en plus affirmées de Pékin
01:12 sur la scène internationale, on voit bien que, notamment Pékin,
01:15 cherche à utiliser les BRICS comme un instrument politique,
01:19 dans une ambition, disons, de vouloir offrir au reste du monde,
01:22 et notamment aux pays les moins avancés ou en développement,
01:25 une alternative à l'ordre mondial qui est celui qui domine aujourd'hui,
01:29 qui est un ordre mondial plutôt occidental.
01:31 Et donc, ils ont autour de ça, effectivement, un discours assez structuré
01:36 qui séduit un certain nombre de pays,
01:38 voient, et notamment avec le sommet actuel, le 15e sommet,
01:41 des ambitions politiques beaucoup plus fortes.
01:43 Les sujets de discorde au sein de l'organisation aujourd'hui
01:48 sont liés, en fait, grosso modo à la rivalité qui existe entre la Chine et les États-Unis.
01:53 Les BRICS n'échappent pas à ça,
01:54 notamment dans la rivalité qui se concrétise aujourd'hui de plus en plus entre la Chine et l'Inde,
01:59 parce que d'un côté, l'Inde se rapproche de plus en plus de l'Occident,
02:03 parce qu'elle peut bénéficier de soutien économique,
02:05 on l'a vu récemment avec le voyage de Narendra Modi à Washington,
02:09 et de l'autre côté, la Chine, elle, veut utiliser les BRICS
02:12 comme un élément, un instrument de sa stratégie anti-occidentale,
02:17 si on peut la résumer ainsi, même si c'est un peu plus complexe que ça,
02:19 mais l'idée, c'est que la Chine veut utiliser les BRICS
02:22 et d'autres organisations, institutions qu'elle a mises en place
02:26 pour créer un environnement de gouvernance internationale
02:29 qui soit alternatif à celui qui est en place aujourd'hui.
02:32 Compte tenu de la rivalité sino-américaine,
02:34 l'Inde a choisi son camp, en quelque sorte, en choisissant le camp de l'Occident,
02:38 parce que d'abord, elle a des intérêts différents, divergents de Pékin,
02:43 qu'il y a un différent territorial assez puissant entre les Chinois et les Indiens,
02:46 et tout ça favorise, effectivement, la poussée de dissension
02:50 entre Indiens et Chinois au sein des BRICS,
02:52 et ça se voit notamment sur la question qui va être abordée pendant ce sommet,
02:57 la question de l'élargissement.
02:58 La question de l'élargissement est un point très important pour les Chinois,
03:02 et pas seulement, les Russes également,
03:04 parce qu'ils voient dans la possibilité d'ouvrir cette organisation à d'autres pays,
03:09 de pouvoir justement créer un contrepoids à des institutions,
03:13 on va dire, plutôt pro-occidentales qui existent aujourd'hui,
03:16 et donc, dans cette perspective-là,
03:18 les Indiens, eux, sont plutôt à essayer de freiner des cas de fer,
03:21 parce que d'une part, ils ne veulent pas, eux,
03:23 rentrer dans cette confrontation chino-américaine,
03:26 en tout cas, directement,
03:27 et puis, par ailleurs, ils ont conscience que si les BRICS s'élargissent,
03:31 ils vont perdre, eux, de l'influence,
03:33 parce que ça veut dire que les pays qui vont y rentrer
03:35 seront surtout des pays qui seront plutôt proches de la Chine ou de la Russie,
03:39 en tout cas, de leur vision des relations internationales,
03:41 et donc, ça veut dire qu'au sein de cette organisation,
03:43 les Indiens perdront un peu de poids.
03:45 [Musique]

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