Alors que Bercy fait les fonds de tiroir à la recherche d’économie, le gouvernement insiste plus que jamais sur le « sérieux budgétaire »... à l’heure où Emmanuel Macron veut accélérer sur la transition écologique et les services publics...
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"Le goût de la vérité n'empêche pas de prendre parti". Albert Camus
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00:00 Pour Emmanuel Macron, rentrée = austérité ?
00:08 On va le savoir dans les semaines qui viennent, puisque en cette phase de rentrée gouvernementale,
00:14 un petit peu comme tous les ans, le ministère des Finances fait les fonds de tiroir pour
00:19 trouver des économies en vue de la présentation du budget 2024, la présentation qui sera
00:25 fin septembre.
00:26 Donc les technocrates de Bercy cherchent des pistes et certaines ont été éventées
00:32 par la presse dernièrement.
00:34 Ce qui est envisagé par exemple c'est la fin du dispositif Pinel sur l'investissement
00:38 locatif, c'est le resserrement du prêt à taux zéro pour l'immobilier, c'est
00:41 un meilleur contrôle des indemnités pour arrêt maladie ou encore une baisse des subventions
00:46 à certains opérateurs de l'État, par exemple le CNRS ou Pôle emploi.
00:51 Alors est-ce qu'on peut parler d'une cure de rigueur ?
00:53 Et bien c'est le ministre de l'Industrie Roland Lescure qui le disait avec ces mots
00:57 à lui en début de semaine.
00:59 Il y a un certain nombre de mesures de sérieux budgétaires à mettre en œuvre.
01:02 Chaque euro compte, on est sorti du quoi qu'il en coûte, on entre dans une période
01:06 où effectivement la solidité des comptes de la nation fait partie des axes de force
01:11 de la France.
01:12 Mais il y a deux contradictions entre ce discours rigoureux, voire austéritaire, et ce que
01:19 dit Emmanuel Macron depuis qu'il est au pouvoir.
01:21 La première, c'est la promesse de ne pas augmenter les impôts et même de les baisser.
01:26 Ça c'est une constante d'Emmanuel Macron depuis 2017, c'est une ligne qui ravit évidemment
01:31 le patronat.
01:32 Et pourtant, et pourtant, des hausses d'impôts sont envisagées pour le prochain budget de
01:38 l'État et ça peut concerner très largement les Français.
01:42 Le malus automobile par exemple devrait être étendu, ce qui pénaliserait un nombre croissant
01:48 d'automobilistes.
01:49 Il est aussi envisagé une hausse de la taxe sur les billets d'avion ou encore une taxe
01:54 sur les sociétés d'autoroutes.
01:55 Sociétés qui, il est vrai, ont fait des bénéfices très importants grâce à des
02:01 concessions généreusement octroyées par l'État ces dernières années, comme l'a
02:05 abondamment documenté Marianne.
02:07 D'un autre côté, Emmanuel Macron avait promis une baisse d'impôts de 2 milliards
02:11 d'euros pour les classes moyennes, c'est ce qu'il avait dit en mai.
02:13 Et bon, on n'a plus trop de nouvelles finalement, ça ne sera pas pour tout de suite, voire
02:18 reporté à la fin du quinquennat au plus tôt.
02:22 La deuxième contradiction, c'est le mur d'investissement auquel la puissance publique
02:27 fait face.
02:28 Emmanuel Macron s'est plutôt converti à la transition écologique, certes, mais ça
02:33 coûte 34 milliards d'euros de dépenses publiques par an.
02:36 Ça c'est un chiffrage qui a été donné par le rapport de l'économiste Jean Pisani
02:41 Ferry au printemps.
02:43 34 milliards d'euros par an à trouver dans les deniers de l'État.
02:46 Et ce n'est pas tout, dans les autres priorités annoncées à l'Élysée, il y a l'école,
02:51 la santé, l'ordre républicain, comme dit Emmanuel Macron.
02:54 Et quand on songe par exemple aux rémunérations des enseignants ou à l'état de délabrement
02:59 de certains commissariats et tribunaux, on comprend que ce sont des priorités qui nécessitent
03:05 des dépenses importantes, un engagement financier conséquent de la part de l'État.
03:10 C'est pour ça qu'il y a contradiction et quand on relit le rapport qu'avait pondu
03:15 Jean Pisani Ferry sur la transition écologique, on se rappelle qu'il avait soumis deux pistes
03:20 pour trouver des recettes plutôt que de donner des coups de rabot ici et là qui vont rapporter
03:25 des économies peu en rapport avec les besoins d'investissement colossaux.
03:29 Ces deux pistes données par Jean Pisani Ferry, c'était d'un côté une taxation
03:33 du patrimoine des ménages les plus aisés et de l'autre côté un endettement de l'État.
03:38 Pour l'instant, Emmanuel Macron dans les deux cas a dit non.
03:41 Merci.
03:42 [SILENCE]