Pensez-vous, comme Emmanuel Macron, qu’il faille baisser significativement l’immigration ?

  • l’année dernière
Les Vraies Voix avec Rodrigo Arenas, Nadir Kahia, Philippe Bouriachi et Alexis Izard, député Renaissance de l’Essonne.
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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2023##
Transcript
00:00 Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:03 La question qu'on vous pose ce matin est la suivante.
00:06 Ce matin, plutôt ce soir, disais-je,
00:08 pensez-vous, comme Emmanuel Macron, qu'il faille réduire significativement l'immigration ?
00:14 C'est un des propos qui a fait beaucoup réagir dans son interview au magazine Le Point,
00:18 le président de la République qui va plus loin.
00:21 Est-ce que nous sommes submergés par l'immigration, se demande-t-il ?
00:24 Non, c'est faux de dire cela, c'est ce qu'il répond.
00:27 Nous devons en revanche réduire significativement l'immigration,
00:30 à commencer par l'immigration illégale.
00:33 À commencer par, ça veut dire pas exclusivement,
00:35 c'est-à-dire qu'il faut réduire l'immigration, y compris la légale,
00:38 même si ce n'est pas la priorité du président.
00:40 On va en parler avec notre invité, qu'on accueille avec plaisir.
00:43 Alexis Isard, bonsoir à vous.
00:45 Bonsoir.
00:46 Soyez le bienvenu sur Sud Radio.
00:48 Vous êtes député Renaissance de l'Essonne.
00:51 Le président de la République, il prend position sur l'immigration.
00:54 Il faut la réduire significativement.
00:56 Est-ce que vous avez été surpris par cette prise de position ?
00:59 Non, pas du tout.
01:00 Moi, j'étais très content que le président soit clair sur ce sujet-là.
01:04 Force est de constater qu'on a un problème d'immigration en France.
01:06 On n'est pas capable d'intégrer l'immigration dont on aurait besoin en France.
01:11 Et on n'est pas capable non plus d'exclure une immigration à problème.
01:14 Donc, c'est bien que le président soit ferme sur ces sujets-là.
01:16 Et il le rappelle aussi dans la suite de cette tribune
01:19 qu'il y a un sujet européen.
01:21 Il rappelle aussi qu'on est assez minoritairement le pays d'entrée.
01:25 Et donc, qu'il faut avoir une politique européenne.
01:27 Effectivement, c'est vrai que souvent, des immigrants illégaux,
01:30 notamment clandestins qui sont en France, sont passés par l'Italie
01:33 ou alors par d'autres pays d'Europe.
01:35 C'est important de le rappeler.
01:36 Quand vous dites "nous ne sommes pas capables d'expulser une immigration à problème",
01:40 de laquelle parlez-vous ?
01:42 Moi, je parle de toute cette immigration qu'on peut voir dans les différents faits divers
01:46 où on voit s'accumuler des occupants qui ne vont pas jusqu'au bout.
01:50 C'est ça qui est problématique pour les Français.
01:52 C'est là-dessus qu'il faut agir.
01:54 Les obligations de quitter le territoire français,
01:56 effectivement, qui sont parfois bloquées par l'absence de laissé-passer consulaire
01:59 des pays d'origine.
02:01 Autre aspect abordé par Emmanuel Macron, c'est celui du droit d'asile dévoyé,
02:05 dit-il dans cette interview, par les réseaux de passeurs, c'est-à-dire ?
02:11 On a un vrai problème là-dessus.
02:13 Et là, c'est quand ils pointent l'immigration illégale.
02:15 On a des filières qui s'organisent et qui font payer des pauvres migrants
02:21 qui souhaitent juste aller dans un pays où ils vivront mieux.
02:23 Ils payent des fortunes et ils se retrouvent totalement esselés
02:26 dans un pays qui n'a pas la capacité de les intégrer.
02:28 Ça, c'est un fait d'ailleurs qu'on peut constater, effectivement,
02:32 notamment des gens qui ont payé la moitié de leur vie pour essayer de passer.
02:36 En revanche, quel est le rapport avec le droit d'asile qui serait dévoyé ?
02:40 Est-ce que ça veut dire qu'il y a trop de demandeurs d'asile
02:42 ou qu'on demande trop facilement l'asile pour ne plus être expulsable en France ?
02:47 C'est-à-dire qu'il y a de nombreux recours qui sont utilisés,
02:49 de nombreuses voies d'entrée qui sont totalement dévoyées,
02:52 qui sont mal utilisées et du coup la réponse est très mauvaise, très mal faite.
02:56 En tout cas, le président de la République annonce que la loi immigration
03:00 qui doit arriver travaillera notamment sur ce sujet.
03:02 Je vous propose, Alexis Isard, de débattre avec nos vrais voix qui sont avec nous.
03:07 Nous sommes avec Philippe Bourgiaki pour l'écologie au centre.
03:09 Nous sommes avec Nadir Kaya pour Banlieue + Nos Quartiers
03:12 et avec Rodrigo Arenas depuis ses universités d'été de la France Insoumise dans la Drôme.
03:17 Rodrigo Arenas.
03:20 Oui, écoutez, moi j'ai lu attentivement l'ensemble de l'interview du président de la République
03:25 dans le journal Le Point, qui comme tout chacun sait est un journal de gauche.
03:29 Et je considère qu'aujourd'hui, lui-même s'est mis en dehors de l'arc républicain qu'il a défini
03:34 puisqu'il vient de mettre clairement Marine Le Pen au chômage technique
03:37 puisqu'elle reprend une grande partie de son programme
03:40 dans la relation de l'immigration maintenant.
03:42 Pour être pragmatique, l'Europe a déjà une intervention par rapport à l'immigration
03:47 puisqu'elle vient de donner des millions d'euros, notamment aux pays de l'autre côté de la Méditerranée
03:51 pour gérer les gardes frontières de la France et de l'Europe
03:53 dans les conditions dramatiques qu'on est connu.
03:56 Alors on est en train de vous perdre
03:58 parce que manifestement la température continue à monter dans la Drôme
04:00 là où vous êtes Rodrigo Arenas, mais premier on va vous retrouver.
04:03 Et les premières réponses peut-être, Alexis Isard ?
04:06 Oui, c'est assez symptomatique ce que j'entends de mon collègue là,
04:10 c'est parler immigration, c'est être d'extrême droite
04:12 et je pense que c'est tout à fait le contraire
04:14 parce qu'il faut être un élu de terrain, aller sur le terrain
04:16 et se rendre compte qu'on a des problématiques suvidères.
04:18 Rien que dans sa préfecture, de voir que les demandes d'intégration de personnes
04:23 qui sont présentes sur notre territoire parce qu'ils font leurs études ici,
04:26 parce qu'ils ont un travail, est extrêmement compliqué.
04:28 Et s'attaquer au sujet d'immigration, c'est s'attaquer à l'intégration des personnes
04:32 qui ont toute leur légitimité à arriver sur le territoire français
04:35 et c'est de l'autre côté, s'attaquer à cette immigration-là
04:37 qui ne respecte pas la loi en France et qui doit retourner dans son pays
04:40 parce qu'il cause du couple pour tous les Français
04:42 et y compris pour les personnes en situation irrégulière
04:45 qui ont toute vocation et toute envie à s'intégrer dans notre pays.
04:48 0 826 300 300, nous sommes...
04:50 C'est bien ce que je disais.
04:51 C'est bien ce que vous disiez Rodrigo Arenas, c'est pas mal de te dire.
04:53 C'est-à-dire que moi j'entends exactement le discours
04:57 tout le monde parle, représentant du rassemblement à chêne de notre pays.
04:59 Et quant à me faire la leçon sur la réalité de terrain,
05:02 m'expliquer ma propre histoire personnelle, je dis que c'est assez cocasse,
05:05 en l'occurrence je parle de ce que je sais.
05:06 Et comme je le disais tout à l'heure, avant que la chaleur prenne possession de mon téléphone,
05:10 eh bien l'Europe aujourd'hui paye des fortunes aux autres pays de côté de la Méditerranée
05:15 pour faire les gardes-pontières, et au lieu de mourir pour la Méditerranée,
05:18 il meurt dans les...
05:20 - Il meurt dans les... dites-vous ?
05:23 Alors Rodrigo Arenas, on va essayer de trouver,
05:24 on va prendre le temps de vous retrouver depuis un endroit d'où vous capterez,
05:27 on va trouver une solution, c'est promis.
05:29 J'aimerais qu'on donne la parole à Laurence, depuis les rots, 0 826 300 300.
05:33 Emmanuel Macron qui dit qu'il faut réduire l'immigration,
05:35 à commencer par l'immigration illégale, ce qui vous inspire, Laurence ?
05:40 Laurence est avec nous.
05:42 Alors décidément les ravages de la canicule sur le réseau téléphonique sont assez clairs.
05:46 Mais on vous a retrouvée Laurence.
05:48 - Ça y est ? Oui, je voulais savoir si on parlait bien du même Emmanuel Macron
05:51 qui a nommé Papendia et le barde du racisme systémique à l'éducation.
05:56 On parle bien du même.
05:58 - Alors effectivement vous parlez de l'ancien ministre de l'Éducation nationale
06:01 qui a été remanié récemment.
06:03 - Voilà, donc moi ce que dit Emmanuel Macron ne m'intéresse pas,
06:08 c'est un communicant qui sort les bons mots, les éléments de langage
06:12 qui viennent d'un cabinet qui a étudié le vent de l'opinion.
06:15 Ce n'est pas quelqu'un qui agit réellement.
06:18 Emmanuel Macron c'est quelqu'un qui a été mis là par les grands patrons du CAC 40
06:22 qui savent très bien qu'un afflux de main d'oeuvre pas cher
06:26 fait baisser le coût de la main d'oeuvre.
06:28 Donc je ne vois pas pourquoi il renoncerait à cette possibilité là.
06:31 Ensuite la deuxième remarque que je voudrais faire,
06:33 faire le lien entre immigration et délinquance comme on en voit,
06:37 c'est un cours parce que beaucoup des jeunes gens
06:40 qui ont participé aux émeutes sont français.
06:43 - C'est ce qu'il dit aussi Emmanuel Macron dans l'interview d'ailleurs.
06:45 - Voilà. - 90%
06:46 - La majorité, ce n'est pas beaucoup, c'est la majorité.
06:48 - C'est la majorité, voilà. Vu qu'on ne fait pas de statistiques,
06:51 je ne sais pas si c'est la majorité.
06:53 - Dans l'interview vous faites bien de le souligner d'ailleurs
06:55 parce qu'on a déjà parlé.
06:56 - La majorité, voilà.
06:57 - Des émeutiers étaient français.
06:58 - Non ce n'est pas la majorité, pardon, c'est 90%,
07:01 c'est-à-dire la quasi-totalité, on peut le dire.
07:03 - C'est la très grande majorité.
07:04 - On est d'accord là-dessus, ils sont français.
07:05 On va continuer en débat justement, Laurence, avec Nadir Kaya.
07:09 - Oui, ils sont français, mais beaucoup, à rappeler que
07:12 certains ne le sont pas vraiment parce qu'ils sont issus de,
07:14 voilà, c'est l'éternel débat qui existe en France et malheureusement
07:17 qui contribue aussi à ne pas avoir un débat intelligent sur l'immigration.
07:21 Aujourd'hui on doit avoir des débats surtout sans tabou,
07:23 sans être qualifiés de gauche ou de droite.
07:24 - C'est ce qu'on essaie de faire ici.
07:25 - Oui, c'est pour ça que c'est intéressant.
07:26 Après, à savoir, est-ce qu'il y a un problème avec l'immigration ?
07:28 Bon, moi je ne suis pas un spécialiste,
07:29 mais quand j'entends des économistes qui vous disent,
07:31 en prenant l'exemple de l'Allemagne,
07:32 qui a une population de plus en plus vieillissante
07:35 où il faut absolument de l'immigration pour régénérer un petit peu ce manque,
07:39 et aussi en termes d'économie,
07:40 c'est une logique économique assez basique mais évidente.
07:44 En France aussi, il y a des économistes qui vous rappellent que la France,
07:46 malgré peut-être une immigration importante,
07:48 et je parle d'une immigration légale qui vient travailler,
07:50 qui apporte beaucoup à la France,
07:52 qui construit, qui reconstruit,
07:53 qui apporte aussi en termes d'intelligence,
07:55 en termes d'innovation à tous les niveaux.
07:58 On a beaucoup d'entrepreneurs qui sont aussi de l'immigration
08:00 et qui sont mis en avant en France.
08:01 Donc ça, il faut le rappeler,
08:02 il y a aussi des spécialistes qui vous rappellent
08:04 que l'immigration rapporte plus qu'elle ne coûte.
08:06 Ça aussi, c'est des aimants.
08:07 Certains ne veulent pas le croire,
08:08 mais il y a des faits et des chiffres qui le prouvent.
08:10 Donc à un moment donné, aujourd'hui,
08:12 il faut avoir un débat certes apaisé,
08:14 avec cette volonté de rééquilibrer ce qui ne va pas,
08:16 sans se qualifier d'extrême droite ou d'extrême gauche.
08:18 Alors, qu'est-ce qui ne va pas ?
08:19 Aujourd'hui, il y a beaucoup de choses qui ne vont pas en France.
08:22 Mais à un moment donné, si on fait un débat sur l'immigration,
08:25 et en se basant simplement sur l'immigration,
08:27 qu'elle soit illégale ou pas,
08:29 donc en fin de compte, on est sur les conséquences,
08:31 mais pas sur les causes.
08:32 Qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui,
08:33 même si on sait que beaucoup de personnes
08:35 qui viennent irrégulièrement en France,
08:37 je parle de ceux qui vont là,
08:38 vont notamment tous ceux qui sont encore à Calais,
08:40 parce qu'on oublie Calais,
08:41 mais il y a encore des personnes qui essayent de passer.
08:43 Et pour faire des maraudes le dimanche
08:44 et discuter avec ces gens qui sont issus d'une immigration parfois illégale,
08:47 ces gens-là n'aspirent pas à vivre en France.
08:49 Je l'ai déjà dit ici face à des gens du RN
08:51 qui donnent des fausses informations aux Français
08:53 en faisant croire que ces gens-là veulent remplacer les Français
08:55 à tous les niveaux.
08:56 C'est totalement faux.
08:57 La plupart des gens qui viennent ici illégalement,
08:59 passent en France et veulent aller en Angleterre.
09:01 Donc qu'est-ce qu'il faut faire ?
09:02 Il faut aller aux causes.
09:03 Pourquoi ces gens-là passent par la France ?
09:05 Pourquoi certains d'entre eux veulent vivre en France ?
09:07 Tout simplement parce que ces pays, à l'origine,
09:09 notamment en Afrique,
09:10 moi je parle des pays qu'on connaît
09:11 par rapport à l'histoire de la France,
09:13 tous ces pays-là veulent aller parce que
09:15 ces pays-là sont déstabilisés économiquement, politiquement,
09:17 et la France aussi a sa part de responsabilité.
09:19 On le voit avec la situation du Niger,
09:20 mais avec le Mali on peut en parler,
09:22 avec l'Algérie, les pays du Maghreb.
09:23 Donc à un moment donné, il faut que la France
09:25 échange sa façon de traiter ces pays-là.
09:27 Il faut un vrai rapport d'égal à égal
09:29 avec ces pays-là qui ont des ressources,
09:31 mais une population pauvre.
09:33 La France en profite et on le sait très bien.
09:34 Donc à un moment donné, il faut se dire les choses.
09:36 Oui, il faut travailler avec ces pays qui ont des ressources,
09:37 mais de façon égalitaire, avec dignité.
09:39 - Donc plutôt que de payer les pays proches
09:41 pour qu'ils fassent les gardes-frontières,
09:42 mieux vaut en tout cas travailler avec les pays d'origine.
09:44 - Il faut arrêter de les déstabiliser, tout simplement.
09:46 - La réponse déjà de notre invité Alexis Lizard,
09:48 député Renaissance de l'Essonne.
09:50 - Oui, merci. Je vais répondre à cette intervention
09:52 et à celle de la dame juste avant.
09:54 En même temps, si les migrants passent par la France
09:58 et veulent aller en Angleterre,
09:59 c'est pour une raison assez précise,
10:01 c'est qu'en Angleterre, ils vont trouver plus facilement du travail.
10:03 Et ça, c'est la suite de la tribune du président
10:05 où il explique qu'il faut mieux intégrer cette personne-là.
10:08 Après avoir fait la distinction, en disant bien
10:10 qu'on ne pouvait pas faire un lien entre les violences
10:13 qu'il y a eu lors des émeutes et l'immigration,
10:15 il a dit qu'il fallait mieux intégrer,
10:16 mieux intégrer par l'école et mieux intégrer par le travail.
10:18 Il dit quelque chose de très précis dans sa tribune,
10:20 c'est de dire qu'il est très difficile d'intégrer par le travail
10:23 lorsqu'il est, de fait, difficile de trouver du travail
10:25 comme c'était le cas pendant de nombreuses années avant.
10:27 Et c'est pour ça, madame, que vous avez tort en disant
10:29 que les migrants viennent en France pour occuper des emplois.
10:32 On est parti d'une situation où il est très difficile
10:35 de trouver du travail à une situation où chaque entreprise
10:37 rêve de trouver des salariés.
10:39 Donc aujourd'hui, il est beaucoup plus simple
10:41 de trouver du travail et c'est par cette voie-là
10:43 qu'il faut intégrer les populations qui arrivent
10:46 sur notre territoire et qui sont en capacité de le faire
10:48 et également massivement par l'école et la formation.
10:51 - Philippe Bourgiaki ?
10:53 - Il met les pieds dans le plat et à un moment donné,
10:55 il faut qu'on ait ce débat de façon apaisée,
10:57 vraiment apaisée.
10:58 - Ecoutez, je crois que c'est ce qu'on est en train d'avoir ici.
11:00 - Non, ici, en tout cas, c'est ce qu'on fait.
11:02 En dehors, c'est très hystérisé.
11:05 Et puis surtout, une frange qui aimerait
11:08 qu'on s'enstructure entre nous,
11:11 jette de l'huile sur le feu en essayant de stigmatiser.
11:13 Tout à l'heure, j'ai entendu une immigration
11:15 qui pose des problèmes.
11:17 Non, ce n'est pas une immigration qui pose des problèmes,
11:19 c'est des individus qui posent des problèmes.
11:21 Et il y a aussi des individus français qui posent des problèmes.
11:23 Donc, ils sont tous, moi, ces gens-là,
11:25 ces délinquants, ces voyous, ils sont tous dans le même panier
11:27 et je ne fais pas de différence.
11:29 Par contre, on a une immigration importante
11:31 qu'on a été chercher.
11:32 Aujourd'hui, si dans les urgences, on est reçu,
11:34 on est content d'avoir ces médecins
11:36 qui viennent du Maghreb, qui viennent d'Afrique,
11:38 parce que s'ils n'étaient pas là, ça serait carrément...
11:41 - Dans le BTP, dans le Télavis, dans beaucoup de secteurs où on fait face à cette immigration.
11:46 - Rappelez-vous, au moment de la Covid,
11:48 ces hommes qu'on voyait derrière ces belles
11:51 en train de courir et de décharger de nos poubelles,
11:53 les premiers de Corvée,
11:54 on était très content de les avoir.
11:56 Par contre, effectivement, à un moment donné
11:58 où on est sous tension,
12:00 je rappellerai le taux de chômage qui est quand même très important,
12:03 il faut aussi se poser les bonnes questions.
12:05 Est-ce que...
12:06 Nicolas Sarkozy l'avait proposé sur des quotas,
12:09 comme ça se fait dans plein de pays, au Canada, en Australie, aux Etats-Unis,
12:13 il y a des normes de quotas sur des métiers sous tension, etc.
12:16 Est-ce que ce n'est pas une piste qu'il faudrait réfléchir
12:19 et s'asseoir de manière calme...
12:20 - Des quotas par métier ?
12:21 - Par secteur.
12:22 - Par secteur d'activité, comme au Canada.
12:24 - On priorise l'intelligence.
12:26 - Tout à fait.
12:27 - Ça n'empêchera pas l'immigration illégale de venir,
12:29 celle qui ne correspondra pas à ces critères,
12:31 et que, manifestement, on n'arrive pas à réguler.
12:34 Est-ce que si vous acceptez, par exemple, je dis au hasard des médecins,
12:36 et que vous ne dites pas de charpentier,
12:38 prenons un exemple, Arpelschürde,
12:39 ça n'empêchera pas des charpentiers de venir ?
12:41 - Bien sûr, mais ils viennent comment ?
12:42 Ils viennent par des filières.
12:43 Il faut s'attaquer aux filières.
12:44 Si vous n'attaquez pas les filières,
12:46 et que vous attaquez les pauvres personnes qui fuient la misère,
12:49 de toute façon, c'est dans nos gènes, la migration.
12:51 On a toujours migré pour aller chercher pittance là où elle se trouve.
12:54 Donc, si on n'attaque pas ces filières,
12:55 et de manière concrète, avec les pays concernés
12:58 où ces filières s'organisent,
12:59 ça ne pourra pas fonctionner.
13:00 - Alexis Isard, puis Rodrigo Arenas.
13:02 - Je suis totalement d'accord avec ce qu'il vient de dire.
13:04 Sur les quotas, c'est quelque chose qui est prévu d'être proposé,
13:07 en tout cas dans le projet de loi immigration du gouvernement.
13:10 Quelque chose qui veut équilibrer
13:12 avec pas de donner automatiquement la nationalité
13:16 à quelqu'un qui vient en France pour effectuer un emploi dont on a besoin.
13:20 C'est de donner un titre de séjour provisoire d'un an renouvelable
13:23 si cette personne qui arrive effectue toujours cet emploi-là
13:26 et à prouver qu'elle fait partie du pacte républicain français.
13:30 - Philippe Boisrac.
13:31 - Justement, j'ai été interpellé par des administrés,
13:34 et M. le député, je pense que ça doit être la même pour vous.
13:37 C'est déjà le cas, les titres de séjour renouvelable.
13:41 Ça pose de grosses problématiques,
13:43 parce que je vous assure que quand vous allez en préfecture
13:45 ou sur leur portail pour essayer de prendre un rendez-vous,
13:47 vous ne pouvez pas.
13:48 Et surtout, ce que je ne savais pas,
13:50 surtout ce que je ne savais pas et que je viens d'apprendre,
13:51 par contre, ça, je trouve ça scandaleux,
13:53 c'est que ça coûte 200 euros à ces pauvres personnes
13:56 qui essayent de pouvoir vivre dignement.
13:59 Donc ça, un an, ce n'est juste pas possible.
14:01 Trois ans, ça me semble un code-part intéressant.
14:05 Et revoir sur les prix, parce que là, on se fait du fric
14:07 sur des gens qui sont dans une situation de détresse totale.
14:10 - Alex Isard, puis Rodrigo.
14:12 - Oui, non, ce que je veux dire, pourquoi pas débattre
14:14 sur la durée de ce titre.
14:16 C'est ce qu'on va faire à l'Assemblée nationale,
14:17 mais sur le tarif, je veux dire, vous faites n'importe quelle procédure,
14:19 vous allez payer un timbre fiscal, vous allez s'intermonter.
14:22 C'est normal qu'on paie les coûts d'administration.
14:25 - 200 euros, monsieur le député, pour des gens qui sont en situation de fragilité.
14:29 - On fera, mais on ne peut pas.
14:30 - Mais vous savez, la population migrante n'est pas forcément une situation...
14:33 Ils ne sont pas tous en situation précaire.
14:35 Vous parlez de médecins, il peut y avoir des médecins,
14:37 il peut y avoir des professions qui seront tout à fait bien rémunérées.
14:40 - Je rappelle que les médecins demandent souvent sur Sud Radio
14:42 l'augmentation de leur propre consultation,
14:43 mais c'est un autre débat sur lequel on reviendra.
14:45 Rodrigo Arenas.
14:46 - Oui, moi, j'entends le débat qui est posé sur la table
14:49 sur l'immigration choisie ou l'immigration subie.
14:51 C'est une vieille antenne qu'on voit sur des affiches
14:53 qui, d'ailleurs, n'étaient pas normalement celles qui étaient portées
14:55 par les députés d'Emmanuel Macron.
14:57 Mais je l'entends qu'il y a une évolution de ce côté-là.
14:59 Je pense que les députés ou les ministres qui, avant, venaient du Parti socialiste,
15:02 doivent être très inquiets sur leur passage de l'autre côté du Rubicon.
15:05 Mais après tout, ça leur appartient.
15:07 En revanche, mon propos viendra plutôt sur l'idée que,
15:10 partout dans les pays où cette immigration choisie a été mise en oeuvre,
15:12 vous parlez du Canada, mais on peut aussi parler des Etats-Unis
15:15 où la green card n'est pas accessible aussi facilement qu'on le pense.
15:18 Et bien, ça n'empêche ni les... Elle ne l'est plus,
15:20 et ça n'a jamais été une situation d'open bar dans les frontières états-uniennes.
15:24 Et bien, il semblerait que ça n'empêche ni l'immigration clandestine
15:28 et ni non plus l'exploitation sur le territoire fédéral.
15:30 Donc je pense qu'à un moment donné,
15:32 dans la situation dans laquelle se trouve la planète,
15:34 il faut élargir un peu son esprit,
15:36 c'est-à-dire les questions climatiques.
15:38 On parle de la chaleur ici, mais elle existe aussi ailleurs,
15:40 et pas seulement de l'autre côté de la Méditerranée.
15:42 Je pense que c'est une question qui se pose à l'échelle de la planète.
15:44 Moi, je viens d'Amérique du Sud, je suis issue de cela.
15:46 Donc il faut aussi ouvrir son esprit là-dessus.
15:48 Et bien, les propos qui sont tenus et les solutions qui sont proposées
15:51 ne sont de nature ni à répondre à la problématique
15:54 et qui vont davantage précariser ces personnes qui sont déjà en situation de détresse.
15:58 Maintenant, là où le dernier point que je voudrais aborder avec vous,
16:00 tous les démographes à l'échelle internationale,
16:02 mais notamment les démographes français,
16:04 sont unanimes sur cette question-là.
16:06 Plus vous avez un pays qui se développe,
16:08 et bien plus vous immigrez loin.
16:10 Ce qui veut dire que l'essentiel des migrations aujourd'hui à l'échelle de la planète
16:12 se situe dans la région autour du lieu où on habite.
16:15 Donc c'est faux de penser qu'on va être envahi par des hordes pauvres, sauvages,
16:19 ou qu'on imagine d'une façon très tribale,
16:22 venir en France parce que ceux qui arrivent sont précisément
16:24 soit ceux qui ont les moyens de s'endetter pour le faire,
16:27 ceux qui ont les moyens de le faire.
16:28 Et en l'occurrence, cette immigration que vous devenez,
16:30 M. le député, cher collègue, de mettre en avant,
16:32 c'est-à-dire ces médecins qui émigrent,
16:34 il me semble que nos systèmes de santé en ont certainement besoin
16:36 et que ce n'est pas seulement ça l'immigration,
16:38 ce sont aussi ceux qui travaillent de façon légale
16:40 et parfois de façon candestine,
16:42 mais ils travaillent parce qu'ils ont des fiches de paye
16:43 dans les restaurants que nous fréquentons,
16:45 nous-mêmes en tant que députés, parfois par ignorance.
16:47 Donc il y a un échec manifeste des politiques de migration
16:49 depuis des années entre pays,
16:51 et je pense que nous ne nous honorons pas
16:53 d'avoir ce débat sous cet angle-là,
16:54 parce que ce n'est pas ça l'histoire de la France,
16:56 en tout cas ce n'est pas la France de la République que j'ai adoptée
16:59 et qui m'a formée dans les écoles de la République
17:01 et qui me fait être une France généreuse,
17:03 y compris avec vos intervenants autour de la table
17:05 qui portent cette question-là depuis de très nombreuses années
17:07 et qui sont en toute contre les stigmatisations qu'on entend en ce moment.
17:09 Alexis Isard.
17:11 Oui, mais ce que vous venez de dire, il y a beaucoup de choses vraies dedans.
17:13 Et c'est pour cette raison que je vous disais au tout début
17:15 que faire un projet de loi immigration,
17:17 ce n'est pas forcément être d'extrême droite,
17:19 c'est aussi de donner un cadre plus simple
17:22 pour les personnes qui veulent venir en France,
17:24 une personne à la condition...
17:26 Alexis Isard.
17:28 Ce qu'on disait tout à l'heure, c'est qu'il est très difficile
17:30 d'aller renouveler un titre en préfecture,
17:32 il est très difficile d'obtenir des papiers
17:34 lorsqu'on est totalement en règle,
17:36 et au QT, on en reçoit énormément,
17:38 des personnes qui viennent dans notre permanence pour obtenir de l'aide
17:40 alors qu'ils sont tout à fait en situation irrégulière.
17:42 C'est aussi ça de faire un projet de loi immigration.
17:44 Et vous ne pouvez pas nous dire que
17:46 nous ne devons pas être plus ferme pour des personnes
17:48 qui sont en situation irrégulière sur notre territoire
17:50 et qui commettent des crimes et des délits.
17:52 Alexis Isard.
17:54 Effectivement, alors ça c'est peut-être un aspect qu'on pourrait aborder aussi
17:56 parce qu'on en a très peu parlé malgré tout.
17:58 Ce fameux terme au QT,
18:00 à fait l'en parler tout à l'heure,
18:02 l'obligation de quitter le territoire français.
18:04 Est-ce que quand la France prend une décision,
18:06 à savoir vous avez l'obligation de ne pas rester là,
18:08 cette décision soit appliquée ?
18:10 C'est toujours pareil.
18:12 Il faut aussi que les pays
18:14 d'où les personnes sont originaires
18:16 acceptent de les reprendre, et en général ce n'est pas le cas.
18:18 Pourquoi ? Parce que comme je le disais tout à l'heure,
18:20 il faut revoir tout le dossier
18:22 de A à Z, c'est-à-dire la relation
18:24 qu'on a avec ces pays.
18:26 Moi je prends l'exemple de l'Algérie, parce que je suis aussi algérien.
18:28 À un moment donné, c'est comme pour l'histoire
18:30 de la colonisation, à un moment donné, si on veut parler,
18:32 là aussi il faut avoir un débat apaisé, il faut surtout avoir
18:34 la volonté de régler le problème. Et je ne suis pas sûr que
18:36 d'un côté comme de l'autre, du côté algérien comme de
18:38 français, il n'y a pas réellement cette volonté,
18:40 parce qu'il y a aussi des éléments politiques
18:42 assez particuliers, des enjeux aussi internationaux.
18:44 - Question qui vous concerne aussi,
18:46 Philippe Bourrièterie. - Vous êtes en EQTF,
18:48 vous ne pouvez plus circuler sur le territoire français.
18:50 - En théorie, oui. - En théorie.
18:52 Mais ça veut dire que, dès maintenant,
18:54 il faut qu'il y ait des endroits où ces gens-là soient
18:56 de manière digne et humaine, parce que nous sommes
18:58 le pays des droits de l'homme. - Donc il n'y a pas les moyens aujourd'hui.
19:00 - Ils ne peuvent plus circuler librement sur le territoire
19:02 et ils ne sont pas dans des comptes de rétention.
19:04 - On ne va pas les enfermer. - Non, dans des centres
19:06 de rétention, mais ils ne peuvent pas là aussi.
19:08 - Jusqu'à ce que l'Algérie accorde un laissé-passer consulaire
19:10 s'il n'a pas envie de le faire. - Mais écoutez, si on a...
19:12 - Mais c'est aussi la capacité, ce n'est pas aussi simplement la partie diplomatique.
19:14 C'est aussi la capacité héroïque. - Si on a une personne
19:16 qui ne se conforme pas aux lois de la République
19:18 et qui pose un problème de sécurité
19:20 ou de sécurité totale
19:22 pour nos concitoyens ou pour nos biens,
19:24 il ne peut pas se balader librement
19:26 dans notre pays. - Oui, on peut en faire,
19:28 mais là aussi, tu ne peux pas le mettre en prison parce qu'on n'a pas aussi les moyens.
19:30 - Eh bien, justement... - On ne se dégage pas pour les Français
19:32 qui ont de l'argent. - La carnature du cercle.
19:34 - La carnature du cercle, vous l'aurez compris, c'est la raison
19:36 pour laquelle ce débat n'est pas terminé.
19:38 - On a les carrières, on peut les mettre en zone d'attente,
19:40 en transit, en carrière. - Sur Sud Radio, en tout cas,
19:42 ce débat est terminé. On en reparlera avec vous aussi.
19:44 Alexis Isard, merci d'avoir pris la parole
19:46 sur Sud Radio. Député Renaissance,
19:48 je le rappelle, du département
19:50 de l'Essonne. On vous redonnera la parole
19:52 sur ce sujet, puisque de toute façon, le projet
19:54 de loi immigration sera bientôt porté à l'Assemblée nationale.
19:56 Merci à Laurence, restez avec nous. Je suis désolé,
19:58 vous avez très peu parlé, mais restez avec nous
20:00 depuis les rôles 0826-300-300.
20:02 On vous retrouve dans un instant. On va essayer de se détendre
20:04 un petit peu avant de reprendre l'actualité
20:06 qui est toujours dramatique en France.
20:08 - Je pense.

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