Avec Akim Mazouz, président de l’association Les Outsiders (lutte contre le harcèlement)
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##LA_VIE_EN_VRAI-2023-08-29##
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00:00 Grand Matin Sud Radio, la vie en vrai.
00:03 6h39, la vie en vrai, des questions pour bien démarrer la journée.
00:06 La reprise et la rentrée scolaire, on parle de nouveau de prévention contre le harcèlement scolaire.
00:13 Un peu partout il y a des décisions qui sont prises, il y a des protocoles qui sont mis en place.
00:18 L'Académie de Toulouse par exemple affirme que le harcèlement sera l'une des priorités cette année
00:24 et ça passe par le travail d'association.
00:26 Par exemple comme les outsiders qui sont sur place et nous sommes avec le président de cette association, Akim Mazouz.
00:33 Bonjour.
00:34 - Bonjour.
00:35 - Bonjour. Parce qu'il y a toujours cette question du harcèlement à l'école.
00:42 Est-ce qu'il y en a plus aujourd'hui ou alors c'est parce qu'on en parle davantage, Akim Mazouz ?
00:48 - Moi je pense que c'est parce qu'on en parle davantage justement.
00:52 - Oui.
00:53 - Donc on donne la capacité aux enfants et aux nombreuses victimes avant qui restaient dans le silence
00:58 de pouvoir déjà se rendre compte qu'ils subissent du harcèlement et ensuite d'aller en parler.
01:03 - Alors comment vous allez faire en cette rentrée pour essayer de prévenir et d'anticiper ce harcèlement scolaire ?
01:12 - Alors le travail est sur deux points.
01:16 Il y a un axe où ce sont les établissements scolaires qui développent leurs propres méthodes
01:20 et qui mettent en place différentes méthodes éducatives comme la méthode de la préoccupation partagée
01:25 qui met les moyens humains et financiers, qui constituent une équipe de professionnels
01:30 dans l'établissement, qui sont formés pour accompagner et soutenir les victimes
01:34 et faire stopper justement les violences qui viennent de la part des intimidateurs.
01:38 Et puis ensuite, nous il y a l'association, qu'on est sur la région de Toulousaine et les départements Livitrof.
01:44 Et là nous on propose, en lien avec les familles, de faire du tutorat,
01:48 c'est-à-dire un accompagnement gratuit, où les familles, soit des harceleurs, soit des victimes,
01:53 nous contactent pour accompagner leur enfant pendant un an, de manière gratuite.
01:58 - L'un des problèmes tout de même, Akemazu, c'est la détection aussi,
02:03 chez les gens qui sont victimes de harcèlement.
02:06 Certains en ont conscience et puis il y a des élèves qui ne comprennent pas précisément.
02:12 Le but, vous, c'est de leur faire prendre conscience, de leur dire
02:16 "attendez, si vous ne vous sentez pas bien et que vous sentez que certains élèves vous harcèlent,
02:21 il faut venir et nous parler, quoi, bien sûr."
02:24 - Justement, oui. À partir du moment où il y a un enfant qui se sent mal, justement,
02:30 dans l'établissement parce qu'il a été moqué, parce qu'il se sent moqué,
02:34 il se sent victime de quelque chose, il faut qu'il en parle.
02:37 Et il y a des numéros de signalement, des plateformes d'écoute,
02:40 il y a le 3018 quand on subit du cyber-harcèlement...
02:42 - Oui mais attendez, attendez, Akim Mazzouz, le 3018 en fait c'est très bien,
02:46 mais un gamin de 13 ans, s'il est harcelé, est-ce que vous pensez qu'il va faire cette démarche ?
02:51 Déjà il faut qu'il en parle à ses parents ou qu'il en parle aux professeurs.
02:54 Et bien souvent, ils ont du mal à en parler, bien sûr, non ?
02:58 - Oui, justement. Alors le 3018, ça existe sous forme d'application,
03:02 c'est adapté à des jeunes et puis après il y a bien sûr la voie la plus simple,
03:06 c'est d'aller en parler dans l'établissement si la victime,
03:09 elle a la confiance pour le faire et qu'elle se sent de le faire.
03:13 - Oui, c'est ça, mais il faut les mettre en confiance pour qu'ils parlent.
03:17 - Oui, mais justement il y a un travail qui a été considérablement développé
03:21 par l'Éducation nationale pour former des professionnels au sein de chaque établissement
03:26 et leur permettre aux jeunes d'aller en parler.
03:29 - Qui sont ces professionnels ?
03:31 - Alors, n'importe quel adulte d'un établissement scolaire...
03:35 - Mais c'est-à-dire un professeur ? C'est qui ?
03:37 - Oui, un professeur.
03:39 - Un professeur, qui peut être un référent, c'est ça ?
03:42 - Exactement, c'est ça. Ça peut être un professeur, un surveillant,
03:45 n'importe quel adulte de l'établissement peut être formé pour accompagner et soutenir la victime.
03:50 - Oui. Un dernier mot à Kim Mazouz, parce que, évidemment,
03:53 vous faites un travail remarquable dans ces associations,
03:56 il faut chercher aussi et déceler, bien sûr les harcelers, mais les harceleurs également.
04:01 Est-ce qu'il y a un profil type des harceleurs ?
04:03 - Non, il n'y a pas de profil type de harceleur.
04:06 C'est-à-dire que c'est la notion de groupe qui fait qu'il y a du harcèlement.
04:10 C'est-à-dire que bien souvent, il y a une cible qui ne répond pas forcément à une première brimade,
04:16 et puis on a, après, la notion de groupe avec une personne qui a fait une blague,
04:21 le reste du groupe rigole, et puis à partir de là, on rentre dans une situation qui va se répéter,
04:25 c'est du harcèlement. Il n'y a pas de profil type, justement, de harceleur.
04:29 - Oui. Bon, c'est ça. Donc, vous le dites, et là, en dehors de votre association,
04:34 spécifiquement à Toulouse, vous donnez, si vous aviez un conseil à donner aux parents
04:39 qui vous écoutent ce matin sur le harcèlement, que faire ?
04:42 - C'est de faire confiance en chaque professionnel de l'établissement et à son enfant,
04:48 et c'est de ne pas hésiter d'aller en parler, et de faire en sorte qu'aucune situation ne soit laissée sans traitement.
04:54 - Oui, c'est ça. Merci à Kim Mazouz, présidente de l'association "Les Outsiders",
04:59 la lutte contre le harcèlement, association à Toulouse, et c'est vrai un peu partout sur tout le territoire.
05:05 Il est 6h44, bon réveil à vous sur Sud Radio.