• il y a 2 ans
Avec Philippe Bailly, Directeur et fondateur de Npa conseils et Antoine de Meaux, auteur et écrivain - réalisateur

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##SUD_RADIO_MEDIA-2023-12-19##

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News
Transcription
00:00 Le 10h30 Sud Radio Média, Valérie Exper, Gilles Anzmann.
00:05 Bonjour à toutes et à tous, bonjour Gilles.
00:07 Qu'est-ce que vous êtes bavard, bonjour.
00:09 Pourquoi ?
00:10 Parce que vous parlez beaucoup avec notre invité.
00:13 Bah oui, mais c'est intéressant, la fin de l'année approchant, c'est l'heure des bilans.
00:18 Philippe Bailly, bonjour.
00:19 Bonjour.
00:20 Vous êtes directeur et fondateur de NPA Conseil.
00:22 Avec vous, on va revenir sur cette année écoulée pour les chaînes de télévision, les audiences, les tops, les flops.
00:32 Qu'est-ce qui marche, qu'est-ce qui ne marche pas.
00:34 Les tops, les flops et puis les tendances.
00:36 Aujourd'hui, je disais ce matin, c'est de ça dont nous parlions Gilles, c'était Médiamétrie qui va changer.
00:42 Médiamétrie qui mesure l'audience et qui va changer son mode de mesure.
00:47 On va en reparler avec vous dans un instant.
00:50 Vous la regardez la télé, Philippe Bailly ?
00:52 Oui, je la regarde, sur tous les écrans, mais je la regarde.
00:55 Oui, parce que ce qu'on dit, c'est regarder la télé, ça n'a plus tout à fait le même sens qu'à une époque.
01:00 Et donc tout va être pris en compte par Médiamétrie, c'est plutôt une bonne nouvelle.
01:04 On passe au zapping avec vous Gilles.
01:06 La Défense du Patriarche Depardieu, acte 2 après la tribune dans le JDD.
01:16 C'est Judy Depardieu qui est montée au créneau hier.
01:19 Elle était une invitée de Pascal Praud et évidemment, on a eu le droit à passer Gérard.
01:24 Franchement, c'est une chasse à l'homme inédite d'un type qu'on a adoré il y a encore 5 minutes
01:30 et que pour l'instant, il est radicalement exclu de cette société parce que quoi ?
01:36 Il a la liberté de parler comme il l'entend et que, comme je le disais dans la tribune,
01:44 c'est quelqu'un qui a une grande liberté de parole.
01:46 Moi, en tant qu'enfant, évidemment que des fois j'ai honte, mais est-ce qu'une parole veut dire plus ?
01:53 Est-ce que quand il dit des trucs comme ça, ça veut dire qu'il l'est fait ?
01:56 Souvent non, souvent plus t'en dis, moins tu fais.
01:59 Enfin, c'est des proverbes.
02:01 Mais j'ai vraiment été très surprise de la violence, du rejet de cet homme qu'on a idolâtré toute sa vie.
02:09 Le People, ça marche sur les chaînes d'infos, c'est une bonne idée pour BFM d'aller sur le People ou pas vraiment ?
02:15 En termes d'audio, enfin, je parle pas...
02:17 Alors aujourd'hui, en tout cas, c'est pas une veine ou un filon, si j'ose dire, qui est beaucoup exploité.
02:24 On est plutôt dans une bagarre du hard news sur les chaînes d'infos avec des tonalités différentes.
02:30 Parfois plus d'images, parfois plus de plateaux, parfois plus international, plus national, etc.
02:34 Mais en tout cas, le People, non, à date, c'est pas un sujet majeur.
02:39 Enfin, BFM a été en train de prendre un virage plutôt People en consacrant des heures d'antenne à Koei, au Kakoé...
02:45 De par Dieu, ils ont fait longtemps, même si là...
02:48 Mais c'est vrai que jusqu'à maintenant, c'était pas trop le cas.
02:51 On continue ?
02:52 Oui.
02:53 Ah, et puis complément d'enquête, tout ça, on peut saluer de nouveau le travail de complément d'enquête.
02:58 On avait reçu Tristan Waleck ici pour ce complément d'enquête.
03:02 Alors, à défaut d'avoir la Miss France 2024, Evagile, hier, touche pas à mon poste, a reçu sa première dauphine.
03:08 Et coup de cœur des téléspectateurs votants, la première dauphine, voilà, qui est arrivée première.
03:17 Et hier, à la place, Audrey O'Wine, c'est son nom,
03:23 elle était en face du parrain de la télé, donc elle a soumis un vœu qu'elle a,
03:31 et Cyril Hedna lui a répondu, vous allez voir qu'elle perd pas le Nord, pas le Nord...
03:35 Ça va être quoi maintenant le programme pour la première dauphine ?
03:39 C'est ma délégation, le comité Music Gun qui s'occupe de moi,
03:43 donc j'ai quelques sollicitations, comme avec touche pas à mon poste.
03:46 Bon, je le dis par ici, mais j'aimerais bien faire danser avec Lista.
03:50 C'est pas moi, c'est pas moi.
03:52 Oui, je sais, je sais, mais...
03:54 J'aime beaucoup danser, j'aime beaucoup la scène et tout.
03:57 C'est une bonne idée.
04:00 Tu veux pas faire... parce que moi, je vais pas faire Koh Lanta.
04:04 J'y la danse.
04:05 Tu veux pas faire Les Marseillais ?
04:06 Non, non, non.
04:07 Tu veux pas faire Jordan Deluxe ?
04:08 Tu veux pas faire Jordan Deluxe ?
04:09 Je vais t'avoir, Jordan !
04:11 Jordan Deluxe, c'est la révélation des audiences de cette...
04:14 Non, je rigole.
04:15 Non, un mot juste, non pas sur la première dauphine, mais sur la mise en scène,
04:19 je trouve, s'il fallait encore un exemple de la nuisance que représente aujourd'hui Twitter,
04:24 je crois qu'on en a eu amplement tout le week-end,
04:28 la façon dont elle a été lapidée, c'est vraiment écœurant.
04:34 Oui, c'est vrai.
04:35 Elle s'en amuse, parce qu'il y a eu même toute une campagne hier,
04:38 je sais pas si vous avez suivi, sur les réseaux sociaux,
04:41 comme quoi le logo des Jeux Olympiques avait son physique et sa tête,
04:46 et elle a répondu avec humour en disant qu'elle était très fière.
04:49 Je vous ai même envoyé la vidéo d'elle,
04:51 où elle dit "Je suis très fière de représenter les Jeux Olympiques"
04:55 et au cours de sa manière.
04:56 Écoutez, si elle est suffisamment forte et vertébrée pour arriver encore à s'amuser aujourd'hui,
05:01 c'est un titre supplémentaire pour qu'elle ait été élue.
05:04 Vous avez vu qu'hier, Quotidien a annoncé se retirer de Twitter.
05:08 Ça a été annoncé hier soir, je sais pas s'ils iront jusqu'au bout,
05:13 puisqu'ils ont, je sais pas si vous l'avez vu, diffusé un sujet sur Elon Musk
05:17 qui participe à une émission, un rassemblement d'extrême droite,
05:20 et donc hier, Yann Barthez a annoncé que Quotidien ne diffuserait plus sur Twitter.
05:25 Écoutez, vous avez peut-être fait l'expérience depuis jeudi dernier
05:28 d'ouvrir un compte sur "Treads", le nouveau.
05:30 Alors je sais, par contre, ma difficulté c'est que je ne sais pas comment on prononce,
05:33 mais en tout cas, c'est incroyablement rafraîchissant.
05:36 Tout à coup, on a juste d'ailleurs quelques dizaines de followers, on s'en fiche.
05:39 Alors moi je pense que ça va, moi je suis dessus aussi, et je pense que ça va pas durer.
05:42 Mais on est dans de la pure bienveillance, et ça fait du bien.
05:45 Ça s'écrit comment ?
05:46 T H R E A D, ça veut dire "file" en fait.
05:49 Oui, "file", d'accord.
05:50 Et oui, vous dites que c'est un petit peu super long, c'est normal.
05:53 On retrouve l'essence de ce qu'est et de ce que devrait être un réseau social.
05:58 C'est des gens qui échangent, éventuellement qui plaisantent,
06:01 mais je n'ai pas vu encore un message de méchanceté gratuite,
06:05 je n'ai pas vu une horde fondre sur un Twitter,
06:11 enfin, ou un utilisateur en particulier.
06:14 Enfin bref, encore une fois, c'est extrêmement rafraîchissant.
06:16 Oui, mais à côté de ça, Philippe Bailly, les gens vous rétorqueront,
06:20 et peut-être nos auditeurs, que ça enlève la liberté,
06:23 puisque Instagram coupe les fake news, enlève beaucoup de choses,
06:28 ce que Twitter se refuse à faire désormais.
06:31 Mais tant mieux, retirer les fake news, vraiment c'est quelque chose que je regarde.
06:36 Mais est-ce qu'ils ont les moyens de juger Instagram de ce qu'est une fake news ou pas ?
06:39 Ils ont des équipes, ils ont un contrat avec l'AFP,
06:42 différentes rédactions qui font de la vérification pour eux.
06:46 Et encore une fois, il ne s'agit pas d'interdire le débat,
06:48 il s'agit d'interdire le faux débat fondé sur de fausses informations.
06:53 Et ça, je pense que c'est pour notre bien à tous.
06:55 Et c'est une bonne nouvelle pour META, parce qu'évidemment...
06:58 C'est la maison mère de Facebook et Instagram.
07:01 Et ils se récupèrent toute la publicité des gens de Twitter
07:05 qui ont quitté pour avoir une bonne image.
07:08 C'est le credo des pros, justement, on parlait d'Elon Musk, des pronatalistes.
07:13 Elon Musk, il a 11 enfants.
07:15 Alors, évidemment, les pronatalistes veulent faire beaucoup d'enfants,
07:19 mais il faut les bons critères. Valérien, physique, couleur de cheveux, des yeux.
07:24 Et puis, n'allez pas nous faire un délinquant ou un enfant diabétique.
07:27 Heureusement, il y a la polygénie et les instituts de polygénie aux Etats-Unis.
07:33 Reportage incroyable du 20h de France 2.
07:35 La famille Collins a eu recours à une fécondation in vitro pour leurs deux dernières petites filles.
07:41 Ça, c'est Titan Invictus Collins. Elle n'a pas encore un an.
07:44 Et ma femme est enceinte de notre prochaine fille, qu'on appellera Industrie America.
07:48 Pour multiplier leurs chances d'avoir un enfant en bonne santé,
07:51 le couple a demandé à un laboratoire une analyse des embryons avant la fécondation, un test polygénie.
07:58 Ça nous a donné un score de santé pour chaque embryon.
08:01 Et ça nous a aussi indiqué le pourcentage de risque pour chaque maladie.
08:04 Par exemple, sur les types de diabète 1 et 2, les crises cardiaques ou la schizophrénie.
08:08 Mais Simone Collins, la mère, ne s'est pas contentée de ces résultats.
08:12 Elle a demandé à un second laboratoire d'analyser d'autres risques, mentaux cette fois-ci,
08:17 pour être sûre de sélectionner l'embryon le plus performant.
08:20 Voici les scores sur la santé mentale.
08:22 Il y a les pourcentages sur les risques de dépression, d'anxiété, la difficulté à gérer le stress.
08:26 Et pour elle, tous ces risques étaient très bas.
08:28 Bon, incroyable. Bon, l'avantage, c'est que ça va nous faire disparaître des influenceuses, cette histoire.
08:34 C'est pas sûr.
08:35 C'est pas sûr. Une voix, Claude Villers, qui nous a quitté à l'âge de 69 ans.
08:40 79.
08:41 69, 79 ans.
08:43 Il a commencé comme journaliste au journal Paris Jour et puis il est rentré en 1962 à l'ORTF.
08:50 Évidemment, son œuvre majeure, c'était le tribunal des flaques Grands Dédits sur France Inter.
08:56 Mesdames, Messieurs, la Cour !
08:59 L'avocat de la Défense, Louis Trego !
09:03 Le procureur général de la République, Pierre Desbordes !
09:08 Le président, Claude Villers !
09:11 Nous sommes le tribunal, votre emballage est un drame.
09:15 Qui est jugé, qui condamne ? Les messieurs comme les dames.
09:19 Avec une balle de sang, tout le monde qui est coupable.
09:23 Nous en faisons l'espérant avant que vous ne passiez à la table.
09:27 C'était culte, les flaques Grands Dédits.
09:30 Avec Pierre Desreproges, vous pouvez aller réécouter ça.
09:33 Et France Inter, nos confrères, je leur fais un peu de pub,
09:36 ils ont remis en ligne tous les flaques Grands Dédits à l'occasion de la disparition de Claude Villers.
09:40 Bon, hier, je vous ai senti tellement heureuse, Valérie.
09:43 Je suis content quand vous êtes heureuse.
09:45 Alors, je vous ai remis un petit titre de Robert Charlebois.
09:49 - Ah oui ? - Ah bah oui, vous voulez pas ?
09:51 - Je suis pas en bonne façon. - Bah si, si vous l'aimez.
09:52 Et du coup, j'ai pris ce que vous aviez demandé, on n'a pas eu le temps de passer, Madame Bertrand.
09:57 Pas les mecs d'ordinaire, c'est l'inverse de la polygénie.
10:03 - Oui, c'est vrai. - Je suis un gars pas d'ordinaire.
10:05 Et bon pratiquant, dans mon tourment, je cherche une maman pour mes enfants.
10:14 Claude et Armand, âgés dans les douze ans.
10:19 - Madame Bertrand. - Vous aimez bien ça ?
10:21 - Oui, j'aime bien. - Ah bah je comprends pourquoi vous aimez pas, Jules, ce que je vous propose.
10:24 - Voilà, voilà. - Je suis une petite clé.
10:26 Il y en avait un autre aussi que j'aimais bien que je vous avais demandé, mon pays.
10:28 On a reçu hier, Charlebois.
10:29 On a eu un nombre de retours absolument incroyables de gens qui...
10:33 Je pensais pas qu'il était aussi populaire en France.
10:35 Il sera dix jours à Bobineau, début juin.
10:39 - Et c'est un homme formidable en offre. - Un de nos gros coups de cœur de cette année.
10:45 - Mais on aime bien Philippe Bailly aussi. - Oui, on aime bien.
10:47 Mais il chante pas, il chante pas.
10:49 - Allez, on se retrouve dans un instant avec Philippe Bailly pour parler des audiences de cette année, des tendances.
10:57 TF1 en l'occurrence qui voit France 2 se rapprocher.
11:01 On y revient dans un instant avec vous.
11:03 - Et M6, ça. Qui chute. - Et puis M6 qui chute.
11:05 Sud Radio Média, l'invité du jour.
11:09 L'invité du jour, c'est Philippe Bailly, directeur et fondateur de NPA Conseil.
11:13 Rien à voir avec le parti NPA, on le précise.
11:16 Non, pas du tout, oui. Nous, on est militants de la révolution numérique.
11:20 Vous êtes un spécialiste des audiences, et en particulier des tendances de la télévision.
11:26 Et c'est avec vous qu'on voulait faire le bilan 2023.
11:29 Vous avez rendu public les performances des différentes antennes du PAF jusqu'au 10 décembre 2023.
11:37 Qu'est-ce qui se passe ? Alors, quelle est la tendance ? Qu'est-ce que vous retenez de cette année ?
11:42 - Alors d'abord, sur l'ensemble de l'audience de la télé, il y a quelque chose qui est toujours regardé avec attention.
11:48 Une petite érosion qui continue, 7 ou 8 minutes de moins sur l'année.
11:54 4% de moins, ça ne plonge pas. Et surtout, c'est avant qu'entre en vigueur la nouvelle mesure d'audience
12:02 qui enfin prendra en compte au domicile ce qu'on peut regarder sur notre ordinateur, notre tablette ou notre smartphone.
12:10 Donc en tout cas, en volume d'audience, la télévision se défend moins.
12:14 Bien. A l'intérieur, si on regarde dans le rapport des forces entre les groupes, bonne année pour TF1, clairement.
12:22 Le groupe TF1 dans son ensemble, pour l'ensemble de son œuvre, comme on pourrait dire.
12:26 Bonne défense sur l'ensemble du public et puis encore mieux sur les jeunes adultes et puis sur la cible commerciale.
12:33 Les femmes responsables d'achats de moins de 50 ans. - Et non pas là non plus, la ménagère de moins de 50 ans maintenant.
12:40 - Absolument, elle n'existe plus la ménagère. - Les chères ne regardent que ça en fait.
12:44 - Ça dépend. - En tout cas, TF1, c'est le premier réflexe qu'ils ont, c'est de regarder l'audience ménagère plutôt que l'audience globale.
12:51 - TF1, c'est aussi une entreprise, M6 de la même manière. Et à un moment, ce que les publicitaires regardent eux,
12:58 ce sont les performances sur effectivement cette fameuse FRDA et puis sur le jeune public.
13:04 On aime bien quand même les chaînes qui savent renouveler leur public.
13:08 - En fait, je vous prends au vol, c'est ça qu'il faut dire à nos auditeurs.
13:14 Ce sont les vieux qui regardent la télé et les patrons de chaînes détestent les vieux.
13:18 - Non, ils détestent pas les vieux. Il se trouve que les marques, ils les valorisent moins, on va dire.
13:24 Les marques, elles, les annonceurs, généralement, restent dans un état d'esprit dans lequel ceux qui font des achats sont plutôt des plus jeunes.
13:34 Ça changera forcément puisque la population française vieillit. Donc à un moment, les curseurs vont se déplacer entre nos yeux.
13:41 - C'est ça, ce critère-là, il vient d'où ? Il a été établi comment ?
13:45 Parce que quand on regarde, c'est effectivement, a priori, des gens de plus de 50 ans qui ont plus de pouvoir d'achat ou qui consomment plus.
13:54 - J'ai pas fait de recherche scientifique, mais à mon avis, il nous vient de l'époque du baby-boom, dans laquelle effectivement, la population était jeune.
14:03 Donc le sujet du vieillissement de l'audience de la télévision, il n'existait pas, il ne se posait pas.
14:09 Puis de toute façon, tout le monde regardait la télévision parce que les autres voisins étaient beaucoup plus limités.
14:14 Et donc, parler à l'aménager ou la responsable des achats, selon le mot qu'on préfère, de moins de 50 ans, c'était vraiment parler au pouvoir d'achat des Français.
14:25 - Mais est-ce que ça a changé ? Est-ce que ça a pas changé ? Est-ce qu'aujourd'hui, c'est pas...
14:30 - Est-ce qu'on peut avoir 60 ans et aller à McDo ?
14:32 - Absolument ! Mais à la croix de toute façon, globalement, on est plus âgés.
14:36 - Et effectivement, comme vous le dites, Gilles, on reste aussi en meilleure santé plus longtemps et avec du coup, des manières de dépenser l'argent qui sont plus simplement, à partir de 50 ans, je consomme uniquement de l'assurance obsèque.
14:49 Mais pour l'instant, ça reste quelque chose d'un peu dominant.
14:53 - C'est vrai que quand on voit, pour que nos auditeurs comprennent, quand on regarde les audiences et qu'on voit par exemple qu'Astrid et Raphaël, le vendredi,
15:00 fait plus de 5 millions de téléspectateurs et que la Starac, en face, fait 3 millions et demi, TF1 est content malgré tout de ce score parce que c'est très ciblé sur son public et sur ses annonceurs.
15:13 - Mais d'une certaine manière, si on regarde d'une autre perspective, c'est un peu chacun dans son couloir et c'est pas forcément mal.
15:22 Ce que je veux dire, c'est que la mission du service public, qui est financée à plus de 80% par nos impôts, et par de l'argent public, c'est effectivement de n'oublier personne, du plus jeune au plus âgé.
15:36 Les entreprises privées, TF1, M6, Energies, etc., eux sont obligés de se concentrer sur leurs ressources, de faire venir de la ressource, donc d'être à l'écoute de ce que les marques recherchent.
15:50 Mais encore une fois, si chacun fait bien son boulot, à la fin, le public, quel qu'il soit, en a pour son argent ou pour ses yeux.
15:58 - Comment est pris en compte le replay, les plateformes ? Il y a aussi une nouvelle donne, les médias ont beaucoup changé, évolué.
16:08 - Des trucs à communiquer récemment, d'ailleurs.
16:09 - Comment vous, vous travaillez justement là-dessus, pour établir votre palmarès ?
16:16 - Le socle, c'est la donnée Médiamétrie, qui intègre déjà depuis plusieurs années le replay, ce que vous regardez en différé chez vous, soit parce que vous l'avez enregistré sur votre box, soit parce que vous le regardez sur une plateforme de replay.
16:34 Et puis, Médiamétrie a introduit un peu plus récemment, ce que vous regardez sur les autres écrans, ailleurs que chez vous.
16:40 Ce qui était un peu paradoxal, parce qu'il restait un angle mort, qui était ce que vous regardez chez vous sur d'autres écrans.
16:46 Et donc, ça y est, ça va être comblé. Donc ça, Médiamétrie, le produit des chiffres, on voit par exemple qu'aujourd'hui, sur nos fameuses ménagères ou sur les jeunes adultes,
16:58 ce différé, ce replay, ça pèse déjà 7-8% du volume d'audience total de la télé.
17:05 Donc, on est sur des chiffres qui deviennent importants, et à mon avis, qu'ils seront encore beaucoup plus quand on fera le bilan dans un an, avec cette nouvelle mesure.
17:13 - La différence, c'est que pour l'instant, ça ne rapporte pas d'argent, ou pas forcément l'argent qu'on pourrait imaginer sur les plateformes,
17:20 puisque, évidemment, la pub qu'on voit lors de la diffusion en direct n'est pas la même lorsqu'on regarde la Starac en replay.
17:27 - Oui, mais c'est pas pour autant que c'est pas de la pub. Et la pub, elle n'est pas diffusée gratuitement.
17:31 Disons que les volumes de pub, au final, sont moins importants en replay qu'en direct.
17:37 - Mais mieux qualifiés. - Mieux qualifiés, vendus plus cher.
17:40 Mais c'est sans doute quand même une des évolutions que nous ont apportées les plateformes.
17:45 Et on voit, y compris Netflix, Disney, quand ils introduisent la pub, aujourd'hui, ils sont à 4-5 minutes de pub par heure.
17:53 Là où en télévision classique, la loi, c'est que vous n'allez pas au-delà de 12 minutes.
17:57 Et donc on voit, il y a un écart. Et si on va aux Etats-Unis, la télévision linéaire, les chaînes classiques, là on est à 16, 17, 18 minutes par heure.
18:06 - 18 minutes de pub par heure aux Etats-Unis ? - Oui.
18:09 - Et c'est-à-dire qu'à un moment, vous vous demandez quel est ce truc bizarre qui entre deux spots.
18:14 - Entre les pubs, c'est vrai. Les chaînes d'info, là aussi, il y a des choses à dire, en particulier sur CNews,
18:19 qui maintenant dépassent régulièrement BFM.
18:23 - Globalement, sur l'année 2023, d'ailleurs, c'est pas juste le phénomène de ces dernières semaines.
18:28 Il y a une montée de CNews, une montée de LCI.
18:32 Alors, ce qui, pour moi, est assez réconfortant, je sais pas, mais en tout cas, on a vraiment deux promesses très différentes.
18:39 LCI, qui a énormément fait sur l'international, notamment sur l'Ukraine.
18:44 CNews, sur du débat, qu'on apprécie ou qu'on apprécie pas, mais en tout cas, principalement sur du débat, c'est les deux qui gagnent.
18:53 France Info, qui est quand même un peu à la traîne et qui a un peu de mal dans le traitement de l'actualité chaude,
19:00 qui perd quelques plumes.
19:02 Et puis, effectivement, BFM, qui a été un peu pris en tenaille en 2023.
19:09 Le vrai perdant de l'année, c'est M6, qui a eu beaucoup de formats, qui tente beaucoup de choses,
19:15 mais qui n'a pas eu forcément toutes les réussites, à part ce qu'on connaît comme incroyable talent.
19:23 - La mort est dans le pré. - Et la mort est dans le pré.
19:25 Ils ont quelques formats puissants, et qui tiennent la route au fil du temps.
19:31 Donc, ils restent des piliers.
19:33 Une des difficultés d'M6, mais je pense que Nicolas Tavernault lui-même le dit depuis un moment,
19:39 c'est le fait de ne pas être suffisamment fort en fiction,
19:43 et en tout cas en fiction longue.
19:46 Sur la fiction courte, caméra café, ça a été historiquement une de leurs forces.
19:50 Mais sur du 52 minutes, là c'est plus compliqué.
19:56 Et puis après, il y a un peu des cycles de vie, des formats aussi.
20:02 Donc, à part les quelques inusables, la télévision, vous le savez mieux que moi,
20:08 ou la radio, pareil, on lance des trucs, et c'est comme l'édition.
20:12 Sur 100 programmes qu'on lance, si on a deux vrais succès, c'est...
20:16 Là, il y a un gros pari, il y a le Koh-Lanta façon M6,
20:20 c'est plus un jeu d'aventure sur lequel ils misent beaucoup.
20:24 Il y a le juste prix, il bouge des choses quand même.
20:27 C'est une chaîne qui fait, nous on le voit dans les invités qu'on reçoit,
20:31 c'est vrai qu'M6 est une des chaînes qui tente d'innover le plus
20:34 avec des programmes et des formats originaux en plus.
20:37 Donc, ils prennent des risques.
20:40 Après, la télévision c'est devenu aussi un marché parallèle
20:44 avec des licences, avec tout un tas de choses
20:47 qui font que l'écran en tant que tel, si on parle de rentabilité,
20:50 là on sort des programmes, le modèle économique a changé aussi.
20:54 - Vous pensez par exemple au modèle Stéphane Plata ?
20:57 - Oui, voilà, c'est ça, absolument.
20:59 - Ce qui est sûr en tout cas, c'est qu'effectivement,
21:01 en Plata en l'occurrence ça marche en audience aussi,
21:04 mais qu'en tout cas on peut prolonger économiquement le programme
21:08 en allant, comme vous le dites, développer les franchises ou autres
21:12 et mesurer ce que pèse le poids d'un programme économiquement.
21:16 Effectivement, c'est pas simplement regarder les...
21:19 - L'abondant de plus belle la vie, Erreur de France 3 ?
21:22 - Oui, de France 3, c'est évident.
21:27 - Bah c'était sur France 3 ?
21:29 - Ce qui est sûr, c'est que France 3 a payé en 2023
21:33 le fait de ne plus avoir ce programme qui était son moteur
21:37 sur du public plus jeune et des ménagères,
21:41 donc ça a participé des difficultés de France 3 en 2023.
21:46 On saura, je dirais, le 8 janvier, si c'était une vraie erreur
21:52 en fonction de ce que TF1 et UN aura su réinventer
21:57 et du nouveau lancement.
21:59 Ce qui est sûr, c'est qu'en tout cas, plus belle la vie,
22:01 ça a été arrêté sur France 3,
22:03 à un moment où il n'y avait pas vraiment de solution de remplacement.
22:06 Il n'y avait pas un programme aussi fort...
22:09 - Il y a eu Carol Gessler quand même, ils ont fait fort.
22:13 - Et France 3 est une chaîne, vous disiez, où il y a très peu de jeunes,
22:17 c'est vraiment une chaîne très âgée en termes de public.
22:20 - France 3, c'est historiquement la chaîne la plus âgée
22:23 et effectivement, l'arrêt de plus belle la vie,
22:26 ça a accentué cette tendance.
22:28 - La télé est très vieille d'une manière générale, non ?
22:31 Les programmes, moi j'avais vu les moyennes d'âge sur les accès,
22:35 c'est assez sidérant de voir...
22:38 - Même chez Cyril Hanouna.
22:40 - D'abord, effectivement, il y a quelques idées fausses qu'on traîne tous,
22:44 c'est penser que...
22:46 - Qu'ils ont 17 ans, 18 ans...
22:48 - Non, c'est pas vrai, d'ailleurs Cyril Hanouna lui-même n'a plus 15-34 ans
22:53 et son public le suit.
22:56 - C'est quoi la moyenne d'âge pour nos auditeurs de tous chemins au mon poste ?
23:00 - Je saurais pas vous le dire comme ça, au déboté,
23:03 mais en tout cas, ce qu'on voit, en moyenne, je ne saurais pas vous le dire,
23:07 en part du public, on voit qu'effectivement,
23:11 ceux sur lesquels ils gagnent, c'est plutôt du 35-49,
23:15 voire du plus de 50, que sur du 15-34.
23:18 Mais ce qui est intéressant sur la télévision et son évolution,
23:22 c'est que vous prenez le même programme,
23:25 diffusé en linéaire, et sur les plateformes de replay.
23:29 Il y a une différence d'âge de 10 ans.
23:32 Ceux qui vont voir en replay, et encore une fois, quitte à voir la même chose,
23:36 ils ont 10 ans de moins.
23:38 Donc, de développer des plateformes,
23:40 TF1+ arrive le 8 janvier,
23:42 le groupe M6 a annoncé le week-end dernier un gros investissement sur Sixplay,
23:46 je crois que France Télévisions communique dans les premiers jours de janvier aussi,
23:50 sur l'évolution de sa plateforme Nimex.
23:53 Ces plateformes, en elles-mêmes, rien que le fait d'être sur des plateformes,
23:58 ça vous fait gagner 10 ans de réunissement du public.
24:01 - C'est à dire que c'est ça le futur de la télévision,
24:03 c'est leurs plateformes, c'est MyTF1+, France TV...
24:06 - L'avenir de la télévision, c'est le libre-service.
24:11 C'est de pouvoir choisir en fonction des moments,
24:13 si vous avez envie d'être en linéaire,
24:15 ou si vous voulez être calé sur vos horaires et en replay,
24:19 mais simplement de pouvoir le faire sur la même plateforme,
24:22 dans le même environnement, avec la même ergonomie.
24:25 Et juste un mot d'air sur TF1+,
24:27 il y a un truc que je trouve formidable,
24:29 dont j'attends avec impatience qu'il soit en oeuvre pour voir comment ça marche,
24:33 c'est l'algorithme des coupes conjointes.
24:36 Quand on le dit comme ça, ça fait pas envie.
24:38 Le principe c'est que quand vous regardez Valérie ou vous Gilles,
24:42 quand vous arrivez sur une plateforme,
24:44 parfois vous avez une mosaïque de programmes,
24:46 et on sait pas dans quoi rentrer.
24:48 C'est encore pire si vous êtes à deux.
24:50 Parce que là, chacun en plus...
24:52 Et donc le principe sur TF1+ c'est que vous arrivez sur TF1+,
24:56 vous vous dites, il y a Valérie, Gilles et Philippe qui regardent en ce moment,
25:00 et ça vous fait une proposition qui en principe nous plaît à tous les trois.
25:04 - Oh, quelle horreur !
25:05 - Ah, moi je trouve ça formidable !
25:07 - Ça va nous faire gagner des minutes et des minutes.
25:09 - Ça vous est jamais arrivé d'être devant votre télé et de chercher jusqu'à...
25:13 - Ah si, mais c'est ça qui me plaît moi, d'avoir le choix.
25:15 - Allez, merci beaucoup Philippe Bailly, c'était passionnant.
25:18 Et nous on se retrouve dans un instant pour parler d'un programme assez incroyable,
25:21 l'affaire Jeanne d'Arc ce soir sur France 2.
25:23 Là il y a de l'innovation, il y a de la création,
25:26 c'est assez extraordinaire.
25:28 A tout de suite.
25:29 - Sud Radio, le supplément média.
25:32 - Le supplément média avec aujourd'hui Antoine Demau.
25:36 Bonjour, merci d'être avec nous, vous êtes auteur, écrivain, réalisateur.
25:40 Alors ce soir, il n'y a pas le choix, vous devez regarder France 2,
25:44 c'est l'affaire Jeanne d'Arc, c'est un 21h10.
25:47 Alors je disais, juste en rentrée, je disais, moi je ne suis pas trop fan des docus,
25:51 l'histoire moyen, et je dois vous dire que j'ai été totalement happé par ce docu,
25:57 alors c'est un docu-fiction,
25:59 que vous avez réalisé Antoine Demau avec Sari Long.
26:03 Il y a la voix de Laurence Stocker qui est absolument magique,
26:07 qui est envoûtante, qui nous emmène dès les premières images,
26:10 et en gros, le procès de Jeanne d'Arc, c'est un polar,
26:13 en images, en animation.
26:16 - On a l'impression d'être dans un jeu vidéo.
26:18 - Absolument, c'est assez incroyable.
26:20 Alors racontez-nous un petit peu la genèse du projet.
26:23 - Alors écoutez, cette affaire Jeanne d'Arc,
26:25 c'est vraiment un des cadeaux que le service public France Télévisions
26:29 aime réserver à ses téléspectateurs une fois de temps en temps.
26:34 C'est une grande fête, c'est une sorte de fête télévisuelle
26:37 autour d'une grande passion française qui est l'histoire,
26:39 les Français adorent l'histoire,
26:41 et là on essaie de leur proposer un programme qui les emporte,
26:44 qui est donc à la fois un documentaire le plus rigoureux possible,
26:48 totalement fidèle, si vous voulez, aux travaux des historiens les plus récents,
26:54 aux archives, on puce directement dans l'archive pour faire le film,
26:57 et en même temps on fait appel aux techniques de l'animation,
26:59 avec mon co-réalisateur Sari Long, qui est un animateur extrêmement doué.
27:03 - L'un des meilleurs.
27:04 - Voilà, il vient du studio Circus, qui est un des fleurons du paysage français
27:08 en matière d'animation, et il a proposé une animation absolument éblouissante,
27:12 qui rivalise, si vous voulez, avec ce qu'on peut trouver de mieux
27:15 dans des studios américains où il y a évidemment des budgets
27:17 qui ne sont pas ceux de nos documentaires français.
27:20 Alors l'autre idée de ce film, qui est vraiment un événement,
27:25 qu'on a pensé comme un événement pour le public français,
27:30 c'est de raconter l'histoire de Jeanne d'Arc comme une enquête.
27:33 Pourquoi ? Parce qu'il y a eu deux procès de Jeanne d'Arc.
27:36 Il y a eu son procès que tout le monde connaît, en 1431,
27:39 où elle est condamnée par des juges à Rouen et elle meurt sur le bûcher.
27:43 Mais ce qu'on ne sait pas, c'est que 25 ans après sa mort,
27:46 24 ans après sa mort pour être précis, il y a eu un procès en réhabilitation
27:51 qui a été lancé à la demande de l'Église et du roi de France
27:54 pour essayer de la blanchir de ses accusations d'hérésie,
27:57 qui faisait vraiment désordre parce qu'elle avait permis au roi de France
28:00 de retrouver son trône, de la blanchir de ses accusations d'hérésie.
28:03 Et donc les inquisiteurs dominicains ont mené l'enquête sur ses traces.
28:08 Ils sont allés à Donrémy, ils ont suivi tout son périple à travers la France.
28:13 C'est très français, c'est très ancré dans le terroir l'histoire de Jeanne d'Arc.
28:16 Ça commence à Donrémy, Vaux-Couleurs, ensuite on va passer par toute la Bourgogne,
28:22 on va aller à côté d'Orléans jusqu'à Chinon, on repart,
28:25 on libère Orléans, on libère les cités sur la Loire,
28:28 on va du côté de Paris, Compiègne, il y a tout un périple,
28:31 ensuite on est prisonnière en Or.
28:32 - Ça veut dire qu'à ce moment-là, vous avez reconstitué les villes de l'époque,
28:36 vous avez été consulter des archives pour savoir à quoi ressemblait Orléans à l'époque ?
28:41 - Alors le pari de ce genre de film, c'est d'être le plus documentaire possible.
28:44 Comme on va très très loin dans l'écriture fictionnée,
28:46 on essaie de le côté d'être ultra documentaire.
28:49 - Il y a beaucoup de documents et beaucoup d'historiens.
28:53 - Il faut voir le vrai et le faux, non ?
28:55 - Justement. Pour tout ce qui est vérité des décors,
28:59 les villes, les intérieurs, etc., on a quand même des éléments.
29:03 Il y a des enluminures, il y a des éléments qui viennent aussi de l'archéologie.
29:07 On a une historienne de référence qui s'appelle Valérie Touré,
29:09 qui a écrit une des biographies qui font référence sur Jeanne d'Arc.
29:13 Et donc chaque fois qu'on avait des questions de ce genre,
29:15 on lui posait la question à elle, et on faisait valider,
29:18 si vous voulez, notre projet graphique par une historienne
29:21 qui nous disait "bon ben voilà, les carreaux de céramique sur le sol,
29:24 ils étaient pas exactement comme ça, mais plutôt comme ça,
29:26 ou les armes, elles étaient plutôt comme ça".
29:28 Et donc on s'est appuyés là-dessus.
29:30 Et l'animation nous permet d'aller dans ce luxe de détails
29:35 qu'on n'a pas forcément les moyens ou la possibilité de faire
29:38 quand on fait une fiction avec des vrais comédiens.
29:41 Donc l'animation nous a donné une possibilité absolument incroyable.
29:44 Et vous parliez de l'allure de Jeanne, effectivement.
29:46 - Elle est très moderne. - Jeanne, elle est merveilleuse.
29:50 On a tous une Jeanne dans notre cœur, mais le problème c'est qu'on n'a pas
29:54 d'image historique d'elle, on ne sait pas à quoi elle a ressemblé.
29:57 Donc la seule chose qu'on sait d'elle, c'est la couleur de ses cheveux.
30:01 Parce qu'il y a sur une lettre qui est conservée dans des archives,
30:05 un cheveu de Jeanne qui était pris dans la cire,
30:07 et donc on sait qu'elle était plutôt châtain brune.
30:10 Donc c'est un des éléments qu'on a.
30:12 - Et alors est-ce qu'elle avait vraiment les cheveux courts
30:14 comme notre Miss France ? - Alors oui, ça on est certain,
30:16 parce qu'effectivement c'est dans tous les documents,
30:19 et c'est un des éléments qui l'ont fait condamner.
30:21 Jeanne a été condamnée parce qu'elle a pris l'allure masculine,
30:25 elle s'est habillée en homme, elle s'est coupée les cheveux,
30:27 et les juges de Rouen se sont servis de cet argument pour la faire condamner.
30:32 Ce qui n'était pas très régulier, parce que même à l'époque,
30:34 elle n'aurait pas dû être condamnée pour cette raison,
30:36 surtout qu'elle l'a fait pour des raisons de nécessité.
30:40 C'est-à-dire qu'elle voyageait dans des zones extrêmement dangereuses,
30:42 la France était en guerre civile, la France était envahie par les Anglais,
30:46 et si elle avait été capturée comme femme,
30:48 elle aurait eu un sort absolument terrifiant.
30:50 Donc elle se déguise en homme pour ne passer inaperçue,
30:52 et puis ensuite ça devient un peu sa marque de fabrique,
30:54 elle devient une icône de son vivant.
30:56 - Elle avait 17 ans. - Elle est très très jeune.
30:58 - Très très jeune, c'est un personnage incroyable,
31:00 et ce qui est formidable dans ce docu-fiction,
31:04 c'est qu'on découvre un autre personnage
31:06 que les clichés qu'on peut avoir,
31:08 cette récupération qui a été faite par l'extrême droite à un moment,
31:12 par le Rassemblement National et autres,
31:14 on a une autre vision du personnage de Jeanne d'Arc.
31:18 - Oui, mais Jeanne d'Arc, ce n'est pas une image d'épinal,
31:20 c'est une jeune fille de chair et de sang
31:22 qui a vécu au XVème siècle,
31:24 qui a fait irruption sur la scène de l'histoire à 17 ans,
31:28 et qui a été condamnée et brûlée à 19 ans,
31:32 donc c'est une sorte de météore,
31:34 et c'est vrai qu'il y a quelque chose de très moderne chez Jeanne d'Arc,
31:36 c'est-à-dire que ce n'est pas une figure passive,
31:38 ce n'est pas une figure qu'on récupère, Jeanne,
31:40 c'est quelqu'un qui ne se laisse pas récupérer,
31:42 et d'ailleurs elle va jusqu'au bout de ses convictions,
31:45 elle est prête à mourir pour ses idéaux,
31:48 et en ce sens, si on devait la rapprocher
31:51 de personnages plus proches de nous,
31:54 moi, elle me fait penser aux résistants de la Seconde Guerre Mondiale,
31:57 aux résistantes de la Seconde Guerre Mondiale,
31:59 à ces femmes âgées en liaison, qui avaient le même âge qu'elle,
32:01 et qui risquaient leur vie, qui risquaient Ravensbrück,
32:03 parce qu'elles portaient des messages.
32:06 Sauf que Jeanne d'Arc, c'est aussi quelqu'un
32:09 qui prend la tête des armées, qui réalise elle-même sa prophétie,
32:12 qui est de libérer la cité d'Orléans,
32:14 et de faire sacrer le roi à Reims,
32:16 donc c'est aussi un personnage très à part dans notre histoire.
32:18 - Et là, il y a le côté mystique qui est très important,
32:22 un auditeur nous dit dans le Jeanne d'Arc de Besson,
32:25 on entrevoit la Jeanne avec son côté schizophrène,
32:28 elle est habitée,
32:30 elle est vraiment habitée,
32:33 et il y a un côté très mystique qui ressort,
32:35 très clairement aussi dans votre documentaire.
32:37 - Alors, à l'origine de Jeanne, il y a ces fameuses voix de Dieu,
32:40 qu'elle dit avoir reçues, et qui lui demandent,
32:42 alors on la cuisine beaucoup pendant son procès
32:44 pour savoir qui lui parle,
32:46 elle finit par dire que c'est Sainte Catherine,
32:48 Sainte Marguerite et Saint Michel,
32:50 mais en fait c'est vraiment une expérience intérieure très intime qu'elle vit.
32:53 Donc c'est pour ça que le vocabulaire de la psychiatrie
32:56 ne me paraît pas forcément tout à fait adapté,
32:58 puisque là on est plutôt dans le domaine de la mystique,
33:00 qui est un phénomène humain que nous connaissons,
33:02 qui existe dans toutes les religions,
33:04 et qui est du fort intérieur de Jeanne.
33:06 Donc on n'a ni à le juger,
33:08 et on n'a pas non plus la capacité de savoir ce qui se passe vraiment.
33:10 - Mais elle se sent missionnée.
33:12 - Elle se sent missionnée, ça c'est certain,
33:14 et elle le dit, et elle invoque cette légitimité.
33:16 - C'est son premier moteur.
33:18 - C'est son premier moteur,
33:20 mais nous finalement, quand on raconte cette histoire,
33:22 on est des enquêteurs, on suit les enquêteurs 25 ans après,
33:25 et ces enquêteurs, ils ont beau être des Dominicains du XVe siècle,
33:28 et être imprégnés de religiosité comme étaient les gens du XVe siècle,
33:31 ils ne sont pas plus avancés que nous.
33:33 Et ils ne lui font pas un chèque en blanc.
33:35 Justement, ils interrogent ces fameuses voix,
33:37 comme nous, comme l'historien moderne,
33:39 en disant "bon ben qu'est-ce que c'est ?
33:41 Est-ce que cette fille est un peu dans l'imposture ?
33:43 Ou est-ce qu'au contraire il y a quelque chose, comme vous disiez,
33:45 qui est habité ? "
33:47 Ce qui est sûr, c'est que Jeanne a une très forte intériorité,
33:49 et que cette intériorité,
33:51 elle emporte sur son passage.
33:53 Les gens la suivent. Les soldats,
33:55 des gens qui sont blasés, qui sont déçus de tout,
33:58 qui se sont usés pour cette guerre qui n'en finit pas,
34:01 ils trouvent un peu une sorte d'ouverture derrière elle,
34:04 ils la suivent, et il y a quelque chose qui se passe,
34:06 elle retourne le cours de l'histoire.
34:08 Ensuite, ça prendra quand même 25 ans.
34:10 - En regardant votre doc, j'ai eu une réflexion un peu dingue,
34:12 je me suis dit, en fait, si elle avait été un homme,
34:15 par rapport à sa mission, à ce qu'elle entendait,
34:18 et autres, je me suis dit, en fait, elle n'aurait pas été brûlée.
34:21 - Alors, c'est tout à fait possible,
34:23 parce que le film le montre,
34:25 - C'est son statut de femme qui est remis en cause, en fait.
34:28 - C'est comme ça, c'est-à-dire qu'en fait, elle est très seule,
34:30 elle est dans un monde d'hommes,
34:31 elle se retrouve au milieu des soldats,
34:33 et les soldats vont la soutenir,
34:35 c'est d'ailleurs assez frappant, on a des témoignages
34:37 qui nous parlent un peu de leur rapport au corps de Jeanne,
34:39 c'est une femme, et ils disent, elle était belle,
34:41 elle avait le beau sein, et pourtant, on n'y prouvait pas de désir charnel pour elle.
34:44 Il y avait quelque chose, une sorte de rayonnement,
34:46 qui émanait un peu d'elle, si vous voulez.
34:48 Mais ensuite, les juges de Rouen, qui sont vraiment missionnés par les Anglais,
34:51 ce sont des Français, on les appelait les "Français reniés" à l'époque.
34:54 C'est le nom qu'on utilisait à l'époque pour les collaborateurs.
34:57 Et ces Français, si vous voulez,
34:59 ont absolument besoin qu'elles soient éliminées politiquement.
35:02 Et donc le procès qui lui est intenté, c'est un procès stalinien,
35:05 c'est un procès politique.
35:06 - Sur la technique, qui est assez incroyable,
35:08 la prouesse technologique de réalisation,
35:12 c'est assez inouï, non ?
35:13 C'est assez inédit, ce que vous avez fait, en fait.
35:15 - Écoutez, oui, parce que si vous voulez,
35:17 d'abord ces films d'animation,
35:19 c'est une collection qui s'appelle "L'épreuve des siècles",
35:23 qui a eu déjà plusieurs versions,
35:25 avec "Le dernier Gaulois", "Notre peuple de Paris",
35:28 donc c'est produit par deux producteurs extrêmement entreprenants,
35:31 qui sont Fabrice Coat et Michel Spavone,
35:34 programme 33.
35:36 Et l'idée, c'est d'aller sur le terrain de l'animation,
35:39 qui est le langage d'aujourd'hui, c'est le langage des jeunes.
35:41 - Oui, je vous parlais des jeux vidéo, ça fait penser à un jeu vidéo.
35:44 - Oui, évidemment, les jeux vidéo, ça imprègne notre culture populaire,
35:46 notre culture populaire d'aujourd'hui.
35:48 Donc on essaie de proposer une nouvelle version de jeunes,
35:50 une jeune moderne, une jeune qui soit vraiment d'aujourd'hui.
35:53 Et en même temps, effectivement,
35:56 il faut être très ingénieux quand on propose quelque chose comme ça.
35:59 - C'est très fort, franchement.
36:01 - Ils ont utilisé beaucoup de jeux de lumière,
36:03 ils ont été extrêmement ingénieux.
36:04 Le "making of" qui est sur Internet,
36:05 nous permet de voir les détails du travail qu'ils ont fait,
36:07 mais c'est absolument colossal.
36:08 - Je sais qu'on a pris le temps d'arriver,
36:10 et puis un petit clin d'œil à Laurent Stoker, quand même.
36:12 - Oui, c'est ce que je voulais dire, vraiment,
36:13 de la comédie française, qui est un immense comédien,
36:15 mais la voix, le ton qu'il a pour mener cette enquête,
36:18 c'est un peu l'art que vous regardez.
36:20 C'est une véritable enquête,
36:21 c'est pas un document classique rébarbatif.
36:25 La forme et le fond sont exceptionnels.
36:28 C'est ce soir, sur France 2, 21h10,
36:31 l'affaire Jeanne d'Arc.
36:33 Bravo, Antoine Degault.
36:34 - Vous ne direz plus, il n'y a rien à la télé.
36:36 Là, il y a un truc à la télé.
36:38 - Et vraiment, c'est l'honneur du service public
36:40 que de proposer des émissions et des documents comme celui-là.
36:45 Merci infiniment.
36:46 Et nous, on se retrouve dans un instant pour commenter l'actualité.

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