En Espagne, l’heure est aux consultations pour tenter de former un nouveau gouvernement. Arrivés en tête, ni le PP ni le PSOE ne pourront gouverner seuls. Une large majorité des Espagnols s’opposent à une alliance avec les indépendantistes. Et pourtant...
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"Le goût de la vérité n'empêche pas de prendre parti". Albert Camus
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NewsTranscription
00:00 [Générique]
00:04 Ce fut un court instant de communion.
00:06 Profondément divisé sur le plan politique
00:08 depuis les dernières élections régionales et législatives,
00:11 les Espagnols, y compris les Catalans,
00:13 se sont retrouvés unis pour célébrer la victoire
00:15 de leur équipe de foot féminine à la Coupe du monde.
00:19 Une fois l'euphorie passée, la réalité politique a repris ses droits.
00:22 Le Roi consulte depuis lundi les partis
00:25 pour la formation d'un nouveau gouvernement.
00:27 Sauf les indépendantistes catalans et basques
00:30 qui refusent de reconnaître une quelconque autorité au roi d'Espagne.
00:34 Si le leader du PP prétend toujours être le prochain président du Conseil,
00:38 son parti étant arrivé en tête,
00:40 il n'a apparemment pas de majorité, ni absolue, ni même simple.
00:45 Pedro Sanchez, fort de son succès pour la présidence des Cortes,
00:49 où grâce aux indépendantistes catalans,
00:51 il a pu faire élire Francinar Mangol,
00:53 espère donc bien se succéder à lui-même.
00:56 Il négocie en secret avec les Catalans,
00:59 qui exigent toujours, pour prix de leur soutien,
01:02 une amnistie générale et un référendum.
01:05 Or, un très récent sondage montre que 75% de la population espagnole
01:10 est opposée à un tel accord, dont la moitié de l'électorat socialiste.
01:15 Cet électorat est profondément partagé.
01:18 La moitié étant partisans d'un gouvernement de coalition
01:21 avec l'extrême gauche de Soumart
01:23 et l'appui des indépendantistes de tous bords.
01:25 L'autre moitié préférant une grande coalition entre le PP et le PSOE.
01:30 Ce serait aussi le souhait des deux tiers de l'électorat du PP
01:34 qui préférerait une telle alliance plutôt qu'avec la droite dure de Vox.
01:38 Une telle coalition bénéficierait du soutien du PNV,
01:41 le parti nationaliste basque de centre droit.
01:45 Reste qu'une grande coalition n'a pratiquement aucune chance d'aboutir.
01:50 Sanchez n'en veut pas.
01:52 Et les barons du PSOE, qui auraient pu être un instant tentés,
01:55 sont rentrés dans le rang.
01:57 La stratégie de Sanchez, c'est de jouer l'addition des minorités de tout genre.
02:02 Nous allons donc avoir une Espagne divisée bloc contre bloc.
02:06 Un peu à l'image des États-Unis.
02:08 Si Pedro Sanchez succède à lui-même,
02:11 le chemin de son gouvernement n'en sera pas moins semé d'embûches.
02:15 Et les promesses qu'il aura dû faire aux indépendantistes catalans
02:18 pourraient bien ne pas voir le jour.
02:21 A commencer par celle d'imposer les langues régionales comme langues co-officielles.
02:26 Francine Armengol est une militante avérée des langues régionales.
02:30 Comme présidente de la communauté des baléares,
02:32 elle avait autrefois imposé l'obligation de l'usage du catalan
02:36 pour le recrutement des personnels médicaux.
02:39 Il se trouve que les baléares souffrent d'un grave déficit de personnels médicaux,
02:43 médecins et infirmières.
02:45 Mais si beaucoup de postulants étrangers pratiquaient l'espagnol,
02:48 aucun ne parlait catalan.
02:50 Résultat, la pénurie médicale s'est aggravée.
02:54 La première décision de la nouvelle présidente de droite des baléares,
02:57 qui a battu en mai Armengol aux élections régionales,
03:00 cette première décision a été précisément de renoncer
03:03 à cette obligation linguistique dans les hôpitaux.
03:08 Pour les fonctionnaires des Cortès,
03:09 l'adjonction en plus du castillan de quatre langues,
03:12 le catalan, le basque, le galicien et même le valencien,
03:16 rajouté par Armengol, c'est un véritable casse-tête.
03:19 Car il faut garantir à la fois le droit de s'exprimer,
03:23 mais aussi le droit à tous les parlementaires d'avoir une traduction parfaite.
03:29 Ce qui est actuellement parfaitement impossible.
03:32 Et cela va prendre des mois, pour ne pas dire des années,
03:35 pour que ce double droit puisse être garanti.
03:38 Au Sénat, assemblée territoriale,
03:40 les sénateurs peuvent présenter et débattre les motions et propositions dans leur langue.
03:46 Mais dans les sessions plénières et dans les débats avec le gouvernement,
03:49 seul le castillan est utilisé.
03:52 Alors une mesure similaire pourrait finalement être adaptée aux Cortès.
03:57 Pedro Sánchez devra par ailleurs composer avec ce même Sénat,
04:01 où le PP a la majorité absolue.
04:03 Un Sénat qui a un pouvoir, celui de bloquer le budget,
04:07 s'il estime qu'il n'est pas suffisamment sérieux.
04:10 Enfin, la cohabitation avec les 12 régions autonomes
04:13 qui sont désormais dirigées par la droite s'annonce tendue.
04:17 Le PP craignant que Sánchez n'avantage les quelques rares régions socialistes,
04:22 et notamment la Catalogne, au détriment des autres.
04:26 Le paradoxe de cette séquence politique,
04:28 c'est que les indépendantistes catalans les plus durs,
04:31 à l'image de Junts, qui était en perte de vitesse,
04:34 retrouvent un pouvoir auquel ils ne songeaient même pas il y a encore quelques mois.
04:39 Et pour rester au pouvoir, Pedro Sánchez est prêt à tous les compromis,
04:44 quitte ensuite à ne pas les respecter.
04:46 [SILENCE]