Les annonces sur la santé d'Elisabeth Borne, 5000 produits au prix bloqué, la pré-rentrée des professeurs... Les informés de franceinfo du jeudi 31 août 2023

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Autour de Jean-François Achilli et de Bérengère Bonte, les informés débattent de l'actualité du jeudi 31 août 2023.

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00:00 Bonsoir à tous, on est ravis de vous retrouver. On est ensemble jusqu'à 21h dans Les Informés avec Jean-François Aquilli.
00:06 Bonsoir Jean-François. Bonsoir Bérangère.
00:08 En radio évidemment et en télé sur le canal 27 avec une actualité riche.
00:12 Ce soir, Elisabeth Borne chevait des personnels soignants.
00:16 Elle annonce donc un milliard d'euros de revalorisation des gardes à l'hôpital mais aussi de nouvelles compétences élargies pour les pharmaciens.
00:24 Ceci pour soulager les médecins. On en parlera avec l'un des patrons des pharmaciens de France, Fabrice Camaglioni.
00:32 Bruno Le Maire annonce 5000 prix bloqués ou en baisse dans les grandes surfaces dès janvier.
00:38 Une négociation avancée entre grandes distributions et industrielles de l'agroalimentaire.
00:44 Le gouvernement est-il en train de hausser le temps pour contrer l'inflation ?
00:49 Éclairage tout à l'heure avec Olivier Dauvert, journaliste spécialiste de la grande distribution, auteur du blog "Le Web, grande conso".
00:56 Et puis combien de profs signeront-ils le pacte que leur propose Gabriel Attal pour gagner plus en travaillant plus du soutien scolaire ?
01:05 Notamment on en parle avec Sophie Vénétité, secrétaire générale du SNES-FSU.
01:10 Et évidemment avec nos informés ce soir, Sébastien Schneegans, journaliste au service Politique du Point,
01:17 Claire Planchard, rédactrice en chef Information Générale du groupe Ebra.
01:21 Et Bruno Cotteres, chercheur CNRS au Cevipof et prof à Sciences Po. Bonsoir à tous.
01:26 Les pharmaciens vont donc pouvoir prescrire des antibiotiques pour certaines pathologies.
01:33 Ça fait partie des annonces d'Elisabeth Borne il y a quelques minutes en déplacement à Rouen.
01:38 Elle a aussi annoncé des revalorisations, on en parlera, mais donc cette nouveauté pour les pharmacies.
01:45 On est convaincus avec les ministres qu'une partie de la réponse c'est aussi de renforcer les coopérations,
01:52 les relations de confiance entre les différents professionnels de santé.
01:57 Depuis un an on a permis à la délégation de 20 actes, par exemple la possibilité pour les pharmaciens, les infirmiers, les sages-femmes de vacciner.
02:08 Et on va donc élargir ces délégations à deux maladies du quotidien, à la fois les angines et les cystites.
02:17 Donc désormais si vous pensez être malade, vous pourrez aller directement chez votre pharmacien qui pourra réaliser un test,
02:27 poser des bonnes questions et le cas échéant vous délivrer un antibiotique.
02:32 Voilà, donc si on élargit les compétences des pharmaciens, Jean-François Aquilis, c'est pour soulager les médecins.
02:38 Mais oui, prenez l'exemple récent des vaccins, démarche initiée lors de la vague du Covid.
02:44 Vous n'avez plus besoin depuis le début du mois d'août d'aller d'abord chez votre généraliste pour se faire vacciner.
02:49 Ce qui est nouveau c'est que votre pharmacien non seulement peut prescrire, mais dans la foulée administrer.
02:54 L'objectif est double, améliorer la couverture vaccinale, désengorger les cabinets médicaux.
02:59 Tout le monde n'en a pas un à proximité. Les cabinets en question sont souvent saturés face aux déserts médicaux qui s'accroissent.
03:06 Ce sont des déserts dans les campagnes reculées, mais aussi dans les villes.
03:10 En Ile-de-France, les pouvoirs publics cherchent la parade d'honneur aux pharmaciens.
03:14 Ce que ne peuvent plus faire les médecins submergés ou absents, la prise en charge des angines et des cystites
03:20 et la délivrance d'antibiotiques s'ajoutent à cette liste de compétences de pharmacie qui certes vendent le médicament,
03:28 mais se transforment peu à peu en maison de santé pour des actes simples.
03:33 Une riposte en attendant que les effets de l'augmentation du numerus clausus se fassent sentir.
03:38 Il y en a encore pour quelques années.
03:40 Alors, bonsoir, F. Camaglioni.
03:43 Est-ce que vous nous entendez ?
03:46 Vous êtes vice-président de la Fédération des pharmaciens de France et pharmacien vous-même à Revins, dans les Ardennes je crois.
03:52 Plusieurs questions très précises.
03:54 D'abord, une sorte de molde d'emploi, vous allez donc prescrire des antibiotiques pour, on l'a dit, la cystite, l'angine.
04:02 Ça veut dire aussi faire un test, vous-même j'imagine, pour identifier, si on prend le cas de l'angine par exemple.
04:10 Comment ça se passe ce test ?
04:12 Je ne l'ai pas très bien entendu.
04:14 Vous ferez un test pour savoir l'origine de cette angine, bactérie ou virus, en clair, comment ça va se passer ?
04:22 Écoutez, en clair, comment ça va se passer ?
04:24 Aujourd'hui, les pharmaciens peuvent déjà faire un test, un trône, un test rapide d'orientation diagnostique, pour les angines.
04:32 En fait, jusqu'à présent, le patient peut, à la pharmacie, se plaindre de maux de gorge et on peut effectivement suspecter une angine d'origine bactérienne.
04:43 L'intérêt de ce test, c'est de pouvoir éliminer la cause bactérienne et de ne pas forcément prescrire derrière un antibiotique.
04:51 Jusqu'à présent, on pouvait le faire.
04:53 Et si le test se révélait positif, à une bactérie, un saptococque, nous envoyions le patient chez le médecin.
05:01 Ça a été dit dans la présentation du sujet, les déserts médicaux, les sous-densités médicales,
05:07 elles touchent tout le territoire, elles touchent les villes comme la campagne, elles touchent Paris aussi.
05:13 Aujourd'hui, il est difficile d'obtenir un rendez-vous assez rapidement pour traiter une angine bactérienne,
05:18 qui peut avoir des conséquences non négligeables.
05:21 Pour le coup, et c'est la nouveauté, le pharmacien, de façon très cadrée, après avoir réalisé ce test,
05:27 d'une idée positive, devra pouvoir délivrer un antibiotique dans une liste de classes thérapeutiques bien cadrées.
05:37 On a encore des recommandations des sociétés françaises spécialisées, de la HHS également.
05:43 Ça permettra aux patients d'être pris en charge de façon réactive, et puis de ne pas perdre de temps dans un cas d'angine bactérienne.
05:53 Fabrice Camaglioni, pour bien comprendre, la pharmacie est une spécialité dans la médecine.
05:59 Est-ce que vous n'êtes pas en train, peu à peu, de devenir des petits médecins ?
06:04 Pas du tout. Franchement, je n'ai pas l'impression d'être un petit médecin.
06:09 Je suis pharmacien et donc je le revendique. En revanche, ce sont des choses qui sont très bien cadrées,
06:16 qui sont très bien édictées au niveau des recommandations par les sociétés savantes.
06:22 Et je n'ai pas l'impression de faire de la médecine à petite vitesse.
06:28 Je veux simplement pouvoir permettre à mes patients d'accéder à un traitement lorsqu'ils en ont besoin.
06:36 Vous savez, les angines bactériennes, c'est très peu finalement.
06:40 On se rend bien compte que dans 10 à 20 % des cas, les chiffres varient, l'angine est bactérienne.
06:46 Je parle bien des cas d'adultes.
06:49 C'est quand même dommage de passer à côté et de systématiquement,
06:52 premièrement, retarder une prise en charge d'un traitement antibiotique,
06:56 ou dans un autre cas, aller voir directement un médecin qui faute de temps,
07:02 parce que nos collègues, les médecins, disent que faire un trot, ça prend du temps.
07:08 Et je rappelle que dans les officines, il n'y a pas quelqu'un de pharmacien.
07:11 Il peut y avoir plusieurs pharmaciens, il y a des préparateurs.
07:14 En l'occurrence, aujourd'hui, on parle de pharmacien.
07:16 Donc on a une équipe.
07:18 Et les médecins n'ayant pas le temps, très souvent, et sous l'impression des patients,
07:21 je pense qu'il faut également le dire, prescrivent assez facilement un antibiotique qui n'a pas lieu d'être.
07:27 Bruno Camaglioni, je vous interromps, on va poursuivre cet échange dans un tout petit instant.
07:33 Le temps d'aller voir Emmanuel Langlois, puisqu'il est 20h10 pour le Fil info.
07:37 Elisabeth Borne annonce donc que la rémunération de nuit des infirmiers et des aides-soignants
07:43 sera majorée de 25%.
07:46 Déplacement à Rouen, la chef du gouvernement ajoute aussi que leur indemnité de travail le dimanche
07:51 sera également augmentée de 20% cette fois pour un coût total de plus d'un milliard d'euros,
07:56 dit-elle.
07:57 Par ailleurs, les angines et les cystites pourront être prises en charge directement en pharmacie
08:02 sans aller chez le médecin.
08:04 La crise dans le prêt-à-porter qui fait une nouvelle victime, l'enseigne NafNaf demande à son tour
08:10 son placement en redressement judiciaire à cause de plusieurs arriérés de paiement de loyers
08:14 consécutifs pendant la pandémie de Covid, explique la direction.
08:18 La marque NafNaf emploie 660 salariés en France.
08:22 Des dizaines d'adultes et d'enfants ont péri dans un incendie qui a ravagé la nuit dernière
08:27 un immeuble de Johannesburg en Afrique du Sud.
08:30 Le dernier bilan est lourd, il fait état de 74 morts au total.
08:34 Un éclairage à la bougie est probablement à l'origine de ce drame.
08:38 L'Islande autorise de nouveau la chasse à la baleine.
08:42 Dès demain, après deux mois de suspension, les autorités islandaises ont en effet donné leur feu vert.
08:47 La Norvège, le Japon et donc l'Islande sont les trois derniers pays au monde à autoriser la chasse à la baleine.
08:54 Et puis le retour de Lucas Hernandez en équipe de France de football.
08:57 Neuf mois après une rupture déligament croisée lors du Mondial, le défenseur du PSG figure en effet sur la liste dévoilée par Didier Deschamps
09:04 tout à l'heure pour les matchs de qualification des Bleus à l'Euro 2024.
09:08 Ce sera contre l'Irlande et l'Allemagne les 7 et 12 septembre prochains.
09:13 France Info
09:15 20h, 21h, les informés.
09:19 Jean-François Aquilli, Bérangère Bonte.
09:22 Et on est toujours avec Fabrice Camaglioni, le vice-président de la Fédération des formations de France.
09:26 Encore une question.
09:28 Vous vous souvenez évidemment, on a tous en tête cette publicité des antibiotiques.
09:33 C'est pas automatique. Est-ce qu'il n'y a pas un risque quand même ?
09:36 Et il est pointé d'ailleurs par le chef de service réanimation à Larry Boisier, Bruno Mégarban,
09:40 qui était sur l'antenne tout à l'heure.
09:42 Risque de surconsommation et il le pointe notamment sur le cas des cystites.
09:46 Écoutez, le risque de surconsommation, je pense qu'on l'a dans le cas des angines.
09:51 Ça c'est indéniable.
09:53 Donc je ne pense pas qu'on dépasse les niveaux d'antibiotérapie mis en place
09:58 de façon un petit peu empirique, comme on peut le voir en ce moment.
10:02 S'agissant des cystites, et c'est le cas aussi de l'angine,
10:05 je veux dire, à partir du moment où j'ai un médecin qui est à proximité, qui est accessible,
10:09 les soucis, le parcours de soins traditionnels doit être maintenu.
10:14 En revanche, quand vous avez une jeune femme, jeune, qui souffre de cystites,
10:17 qui vient le dimanche pendant les gardes, c'est du vécu, ce que je vous dis là,
10:21 et que finalement, il semblerait qu'il y ait besoin d'une antibiotique,
10:26 en tout cas, on fait une bandelette urinaire et on se rend compte qu'il y a une infection bactérienne.
10:30 Que peut-on faire ?
10:33 C'est simplement orienter la personne vers son médecin de garde, le médecin de garde,
10:37 en l'occurrence, il n'y en a pas partout, ou vers les urgences.
10:41 C'est aussi un moyen, c'est cadré par une personne de garde,
10:46 c'est aussi un moyen de mettre en route de façon précoce un traitement antibiotique,
10:51 le cas échéant, quand c'est nécessaire, sans avoir envoyé des personnes dans les urgences
10:57 pour engorger encore un tout petit peu plus pour, entre guillemets, une simple cystite, non compliquée.
11:01 C'est un cas typique que l'on rencontre tous les dimanches,
11:07 tous les pharmaciens de France pourront vous le dire, et aujourd'hui la solution n'est pas satisfaisante.
11:13 Au-delà de ça, si la bandelette est négative, je ne vois pas pourquoi je préfererais une antibiotique.
11:17 Il faut faire confiance aux pharmaciens.
11:20 Et on comprend aussi que vous pratiquerez un test comme pour l'angine dans l'officine.
11:25 Merci beaucoup Fabrice Camaglioni, vice-président de la Fédération des Pharmaciens de France.
11:30 Je me tourne vers vous, les informés.
11:34 Il y a plusieurs choses dans les annonces d'Elisabeth Borne ce soir.
11:38 C'est un problème récurrent. Il y a plusieurs problèmes d'ailleurs.
11:44 Qu'est-ce que vous retenez-vous de ces annonces de ce soir ?
11:48 C'est plutôt une bonne séquence politique pour Elisabeth Borne.
11:52 Elisabeth Borne s'engage dès la rentrée, c'est sa première annonce, sur un thème fort,
11:58 qui est une préoccupation importante pour les Français, qui est la santé.
12:02 D'ailleurs, c'est avec le pouvoir d'achat le principal sujet de préoccupation des Français
12:06 dans tous les sondages depuis plusieurs mois.
12:09 Ça permet de montrer qu'elle est en action sur le terrain, alors qu'on la juge technocratique.
12:15 Donc, sur le plan de la séquence politique, c'est plutôt un bon coup.
12:20 C'est une réaction à l'été qui a été très très dure dans les systèmes de santé.
12:26 On l'a vu dans les quotidiens du groupe Évra, des urgences qui ont dû fermer.
12:30 Là, on est à la croisée, puisqu'il y a eu aussi un volet d'annonce sur une revalorisation des soignants
12:35 pour lutter contre la pénurie de problématiques du quotidien.
12:38 C'est-à-dire les gens qui, pendant tant d'heures, ne peuvent plus accéder aux services d'urgence,
12:42 ou qui, effectivement, ne trouvent pas de médecin de garde, ou n'ont pas de pharmacie à proximité.
12:46 Donc, je pense que pour beaucoup de Français, cystite, bronchite, enfin angine, excusez-moi, ça parle vraiment.
12:52 Il y a aussi un volet bronchiolite, je pense que pour beaucoup de parents.
12:54 C'est de la vie quotidienne.
12:55 C'est vraiment là, on est sur des choses extrêmement concrètes et on l'a très bien entendu.
12:59 C'est du bon sens, je pense que concrètement, ça peut...
13:02 Après, évidemment, l'ampleur du problème, enfin on a entendu le désespoir des soignants dans les urgences.
13:07 On voit le problème des déserts médicaux qui se répètent en permanence.
13:11 Voilà, mais en tout cas, ça apporte quelque chose, je crois, d'assez concret,
13:14 et d'un carnet qui peut être vite compris et qui peut être efficace d'une certaine façon.
13:18 Pour préciser les choses, parce que ces annonces viennent de tomber, réponse financière, effectivement.
13:22 Les aides-soignants, c'est ce qu'annonce madame Elisabeth Borne,
13:26 les aides-soignants et les infirmiers vont voir leur rémunération majorée,
13:31 ce n'est pas rien de 25% pour le travail de nuit.
13:34 La première ministre évoque pour les infirmières à mi-carrière à peu près 300 euros mensuels.
13:42 L'indemnité de travail le dimanche, elle, sera augmentée de 20%.
13:48 C'est madame Elisabeth Borne qui donne un chiffre global des mesures de revalorisation salariale
13:53 qui vont coûter 1,1 milliard au gouvernement.
13:57 Bruno Cotteres, ces gestes devenaient urgents de la part du gouvernement ?
14:03 Oui, il y a vraiment matière à faire ce type de gestes.
14:08 On se rappelle tous qu'au moment du Covid, on nous a expliqué qu'il y avait les premières et secondes lignes
14:13 qui étaient montées au créneau, qui tenaient le pays.
14:15 C'est vrai que ce sont très souvent des métiers qui ne sont pas très bien payés.
14:19 Je regardais dans les études qui sont disponibles, le salaire moyen d'une aide-soignante, par exemple, en France,
14:25 ça va osciller entre 1 700 et 2 000 euros à peu près, avec des responsabilités qui sont très importantes,
14:32 un métier très difficile à exercer, les infirmières également.
14:36 On voit qu'il y a une problématique qui est générale d'attractivité de ces métiers liés au salaire.
14:41 L'Adresse, récemment, a publié une étude qui montre qu'au bout de 10 ans,
14:45 il y a la moitié des infirmières hospitalières qui ont abandonné leur poste.
14:49 Donc voilà, on a un vrai problème, un problème d'attractivité sur des métiers à la fois essentiels...
14:54 Le chiffre de la Fédération hospitalière de France est difficile.
14:57 En dernier, 15 000 infirmières et aide-soignantes manquantes.
15:02 Voilà, on a parlé beaucoup du problème des recrutements des profs,
15:05 également avec des postes au concours qui ne sont pas provus faute de candidats.
15:10 Après, si je peux me permettre, Bruno et vous tous, il y a eu l'an dernier d'autres revalorisations
15:15 qui manifestement n'ont pas suffi. Est-ce que l'argent suffit ? Est-ce que le problème est plus large ?
15:20 Il y a un problème, évidemment, de rémunération, qui est quand même tout à fait essentiel.
15:25 Comme très souvent, dans ce type de métier, on part d'assez bas, quand on regarde des comparaisons européennes,
15:31 forcément que les revalorisations ne permettent pas, même les 300 euros liés au travail de nuit, par exemple,
15:38 ne vont pas mettre ces personnels à des niveaux de salaire extrêmement élevés néanmoins.
15:42 Mais il n'y a pas que la revalorisation salariale, effectivement.
15:45 Il y a un autre point qui, je pense, touche de près le point sur lequel Emmanuel Macron souhaite faire venir
15:53 les oppositions à travers une conférence sociale, qui est la question de la gestion des carrières.
15:57 Et c'est une question sur laquelle la Première ministre elle-même a beaucoup communiqué récemment,
16:01 en parlant, en disant qu'il faut que les entreprises, ce n'est pas seulement l'augmentation de salaire,
16:05 c'est aussi offrir des perspectives de carrière, faire carrière dans une entreprise.
16:10 Dans la France d'avant, les gens, c'était des trucs qu'ils connaissaient.
16:14 On rentrait dans une entreprise un jour, on pouvait y avoir une forte progression.
16:17 Alors il y avait eu le ségur de la santé après la vague Covid et ces hausses de salaire.
16:23 Sébastien Schneegans, pour poursuivre ce qui est dit par Bruno Cotteres à l'instant,
16:27 vous avez la sensation que le gouvernement s'attaque à une réforme plus structurelle aujourd'hui,
16:31 où on est toujours dans les coups de pouce ?
16:33 Les chiffres qui sont annoncés en tout cas sont assez importants.
16:36 Ensuite, c'est des annonces, donc il faut que les annonces soient suivies des faits.
16:41 Pour l'instant, on ne sait pas si ce sera le cas.
16:43 En tout cas, c'est vrai que, moi j'ajouterais ce que disait Bruno Cotteres,
16:48 je dirais qu'il y a à la fois effectivement une crise de rémunération, crise salariale,
16:52 et une crise de vocation qui s'ajoute à cette crise de rémunération.
16:57 Et donc il faut s'attaquer au cœur du problème.
16:59 Je ne suis pas convaincu que ce soit nécessairement la solution d'augmenter les salaires,
17:03 en tout cas d'axer la réponse uniquement sur l'augmentation des salaires.
17:09 Oui, il y a les conditions de travail également, c'est ce que vous voulez nous dire ce soir.
17:11 Voilà.
17:12 Bon, on va s'interrompre pour ce sujet-là en tout cas.
17:15 On a évidemment l'occasion d'y revenir.
17:17 On parle des prix, de ces 5 000 prix bloqués dans un instant, juste après le Fil Info.
17:22 Emmanuel Langlois, puisqu'il est 20h20 sur France Info.
17:26 Quatre jours après un éboulement massif en Savoie, c'était dimanche dernier,
17:30 la circulation routière sur la 43 entre la France et l'Italie reprendra probablement d'ici huit jours,
17:36 annonce le ministre des Transports Clément Beaune en déplacement là-bas.
17:40 En revanche, la circulation des trains sur la ligne Champs-Érythrées ne reprendra pas avant au moins deux mois, ajoute-t-il.
17:46 La France et l'Italie, par ailleurs, se sont mises d'accord pour reporter la longue fermeture de trois mois
17:52 prévus à partir de lundi pour maintenance du tunnel du Mont-Blanc.
17:56 A l'étranger, au Niger, les militaires au pouvoir annoncent dans un courrier envoyé à la France
18:01 avoir instruit les services de police afin de procéder à l'expulsion de l'ambassadeur de France à Niamey.
18:07 L'ultimatum fixé aux diplomates français par les pouchistes pour quitter le pays a en effet expiré lundi.
18:14 Le football et le tirage au sort de la Ligue des Champions.
18:17 Le Paris Saint-Germain se retrouve dans le groupe le plus relevé avec le Borussia Dortmund, la Cémilan ou encore Newcastle.
18:23 Relativement épargné pour son retour après 20 ans d'absence dans la compétition,
18:27 l'Anse de son côté se retrouve dans le même groupe que le Seville FC, Arsenal ou encore les néerlandais du PSV Eindhoven.
18:35 La France signe sa deuxième victoire en face de poule de l'Euro 2023 de Vauley face au Portugal.
18:41 3 à 1, match à Tel Aviv tout à l'heure.
18:43 Les champions olympiques 2021 qui ont fait un grand pas vers les huitièmes de finale et pourquoi pas un deuxième sacre européen après celui de 2015.
18:51 Enfin, un français en tête du Tour d'Espagne, le jeune Lenny Martinez s'empare du maillot rouge de leader ce soir.
18:58 A 20 ans, il termine deuxième de la sixième étape de la Vuelta derrière l'américain Sepp Kuss.
19:03 Une prouesse pour le jeune coureur tricolore qui participe pour la première fois à un Grand Tour cycliste.
19:10 France Info.
19:12 20h, 21h, les informés.
19:16 Jean-François Aquilli, Bérangère Bonte.
19:19 Avec ce soir, Claire Planchard du groupe Ebra, Sébastien Schneegans du Point et Bruno Cotteres, chercheur CNRS au Cevipof.
19:26 Et on plonge donc dans les caddies, 5000 prix qui ne pourront plus augmenter et si possible qui devront baisser à partir de janvier.
19:34 Et puis une reprise plutôt que prévue des discussions, des négociations entre les supermarchés et les gros fournisseurs de l'agro-industrie.
19:42 Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, détaillait tout cela dans le 13h de France 2.
19:47 Sur 5000 produits, il n'y aura plus de hausse ou il y aura des baisses.
19:51 Ils vont s'engager dès maintenant dans les négociations tarifaires avec les distributeurs.
19:56 Normalement, c'était à la fin de l'année.
19:57 Ils vont commencer dès le mois de septembre jusqu'au 15 octobre à ouvrir ces négociations tarifaires avec un objectif,
20:04 avoir des baisses de tarifs dès le mois de janvier 2024.
20:08 Jean-François Aquilli, on reproche souvent au gouvernement son impuissance sur les prix.
20:11 Cette fois, Bruno Le Maire a un peu haussé le ton manifestement vis-à-vis des industriels et des distributeurs.
20:17 Oui, vous avez entendu le ton de Bruno Le Maire assez ferme, assez martial.
20:22 Il faut dire qu'il ne pouvait pas rester sans réaction manifeste, le ministre de l'Economie,
20:27 puisqu'il y a eu cette promesse d'une rentrée apaisée sur le front des prix de l'inflation.
20:32 Il n'en a rien été. Les Français souffrent de plus en plus à remplir le caddie, surtout avec les fournitures scolaires.
20:38 Bruno Le Maire se devait donc de réagir et, vous savez, se montrer plus coercitif qu'incitatif avec ses grands industriels.
20:45 Le texte de loi arrive à contrainte les 75 plus gros de l'agroalimentaire
20:49 à entamer tout de suite ses négociations avec les supermarchés et les plus gros fournisseurs.
20:55 Il faut que ce soit tangible dans les caddies, dans les rayons, dès le début du mois de janvier.
21:01 Dans le détail, en fait, sur les 5 000 produits, j'ai fait une petite recherche.
21:05 En réalité, il y en a 1 500 d'entre eux qui sont dans la main des distributeurs.
21:09 Vous en avez 1 000 autres qui viennent des industriels, qui font des promos.
21:13 Et là, Bercy a dit « Vous multipliez l'addition de 1 500 par 2, ça fera 5 000 ».
21:17 Alors, qu'est-ce qui est, pour finir, menaçant dans le ton de Bruno Le Maire ?
21:22 C'est qu'en réalité, le fait de dire, de forcer par un texte de loi, les uns les autres à discuter tout de suite et obtenir des résultats
21:28 et pratiquer ce qu'on dit en français le « name and shame », c'est-à-dire « je nomme et je dénonce »,
21:33 ça peut marcher, ça peut peser sur eux. En tous les cas, c'est un appel à la responsabilité
21:37 parce que les Français, eux, commencent un peu à en avoir marre de payer leurs produits de plus en plus chers.
21:41 Je ne sais pas ce que veut dire le petit sourire de Bruno Cotteres, mais en deux mots, on va aller vers notre expert qui est en ligne.
21:48 Je trouvais que c'est un type de communication qui est très Bruno Le Maire. Le ton qu'il a employé, effectivement...
21:54 C'est carré.
21:55 Voilà, c'est carré. Et c'est vrai que le ministre de l'Économie et des Finances qui commence à dire « On va se fâcher, on va faire des contrôles »,
22:00 ça fait toujours un peu peur, ça, de toute façon, structurellement.
22:03 Alors, on va voir si ça a des chances de fonctionner. On va poser la question à Olivier Devers. Bonsoir à vous.
22:08 Bonsoir.
22:09 Merci beaucoup d'être avec nous. Vous êtes notre expert sur ce sujet. Ce soir, vous êtes journaliste spécialiste de la grande distribution,
22:15 votre blog, le web, grande conso, je le rappelle. Alors, 5 000 produits bloqués, qui pourraient même baisser.
22:21 Est-ce que ça change vraiment le ticket de caisse ?
22:25 Non, malheureusement, ça ne va pas changer fondamentalement le ticket de caisse parce qu'en fait, on est au cœur d'une incompréhension
22:32 entre les consommateurs et les industriels et les distributeurs. En fait, depuis plusieurs mois, et moi, j'y ai participé en pronostiquant
22:40 ce fameux mois d'ombre verte de la même manière que j'avais pronostiqué le mars rouge, c'est-à-dire qu'on diagnostique pour le point d'inflexion,
22:50 c'est-à-dire le moment où ça arrête de monter et où ça commence à baisser. C'est exactement ce qui est en train de se passer.
22:56 Ça fait trois mois de suite que sur les prises alimentaires, il n'y a plus de hausse, ce qui ne veut pas dire que les prix sont redevenus là où ils étaient,
23:03 mais il n'y a plus de hausse. Et il est assez probable, effectivement, que le mois de septembre soit le premier mois avec des prix qui auront baissé.
23:10 Le problème, c'est que quand vous êtes en haut d'un col, en haut d'une montagne, et que vous commencez à baisser parce que vous passez du bon côté du versant,
23:18 vous êtes encore toujours très haut, vous êtes encore en haute montagne, et c'est exactement ça.
23:23 11% d'inflation en août, inflexion alimentaire, 11% !
23:28 Non, non, mais bien évidemment, il faut aussi faire la pédagogie de ça. Quand vous cherchez à réduire l'inflexion, vous ne regardez pas une tendance sur un an,
23:36 vous regardez les mois qui viennent de s'écouler. Moi, je vous dis, parce que les indicateurs, les faits sont assez têtus,
23:42 depuis trois mois, quand vous regardez l'inflation mensuelle, et je ne conteste pas évidemment que les prix soient hauts,
23:48 mais depuis trois mois, il n'y a plus de progression des prix. Ils restent très hauts, et donc quand vous les comparez à ce qu'ils étaient il y a un an,
23:56 vous avez tout à fait raison, on est entre 12 et 13% plus haut. Mais on est sur le point d'inflexion, on est en haut du col.
24:02 Et le problème, c'est qu'on a vendu cette perspective à l'opinion. Les ministres aussi, en mai, quand ils avaient convoqué pour la première fois les industriels et les distributeurs,
24:13 ils pronostiquaient une rentrée verte. Eh oui, ça va être vert, mais le problème, c'est qu'avant que ça retrouve des prix d'il y a deux ans,
24:20 il va falloir attendre longtemps, sachant qu'en plus, on ne les retrouvera pas. Et donc, dit de manière très courte,
24:25 ce n'est pas quelques centimes, même sur beaucoup de produits, qui vont faire une tendance perceptible par les consommateurs.
24:32 Olivier Levin, pour compléter ce que vous dites, à l'instant, on est en haut de l'Alpe d'Huez, on est toujours trop haut dans ces histoires de prix d'inflation.
24:39 Je vous rappelle, vous n'êtes pas membre du gouvernement, vous êtes journaliste indépendant, donc vous aurez peut-être la bonne réponse.
24:43 C'est pour quand les prix qui baissent vraiment dans les rayons ?
24:46 J.-L. M. Moi, je continue à penser que le mois de septembre va assez probablement être le premier mois où, quand vous regardez l'inflation,
24:54 mois après mois, on sera du bon côté de la pente, parce qu'il y a des raisons objectives pour ça.
25:00 Le cours des matières premières, et notamment de certaines matières premières, et la plus importante d'entre elles, qui est le blé, sont en chute libre.
25:07 Le blé est à peu près deux fois moins cher aujourd'hui qu'au moment de la crise à l'Ukraine, dans tous les cas de son déclenchement.
25:13 Et quand vous réfléchissez un peu du blé, il y en a dans les biscuits, il y en a dans le pain, il y en a dans la volaille, il y en a dans le porc.
25:18 Il y a énormément de produits qui sont concernés par ça. C'est la première raison.
25:22 La deuxième raison, c'est les coûts énergétiques qui ont arrêté de monter et qui, pour certains d'entre eux, sont même en avant de ce qu'ils étaient au plus haut.
25:29 Et puis la troisième raison, c'est que les industriels sont en train de perdre des volumes.
25:34 On est dans une phase de déconsommation alimentaire en France aujourd'hui.
25:38 S'ils veulent relancer leur ligne de production, il faut qu'ils fassent des efforts.
25:42 Les planètes sont alignées. C'est bien pour ça que je vous dis qu'on va avoir des baisses.
25:47 Mais le problème sera toujours le même en octobre, en novembre et en décembre.
25:50 C'est que même quand on va dire aux consommateurs que mathématiquement, il y a des baisses parce qu'il y a nos rats, la perception ne sera pas là.
25:58 Et on va rentrer dans une séquence où on va mesurer l'écart qu'il y a entre des faits mathématiquement démontrés, même s'il le faut, et une perception.
26:07 Malheureusement, cette perception, il va falloir de très longs mois pour la changer.
26:12 Et probablement même que début 2024, on aura encore ce sentiment que la vie est chère parce qu'elle le sera, puisqu'il y a eu en tout 25% de l'argent accumulé sur deux ans.
26:22 Il faut faire un peu de pénalty de l'inflation.
26:24 Olivier Devers, vous allez rester avec nous parce que c'est passionnant. Si vous voulez bien, on va s'interrompre pour le fil info et les infos même de 20h30.
26:33 Bonsoir Edouard Marguerite.
26:41 Bonsoir Bérangère. Bonsoir à tous.
26:43 Des revalorisations salariales pour les soignants à l'hôpital.
26:46 La Première ministre annonce 1,1 milliard d'euros pour majorer de 50% les gardes des médecins.
26:53 De 25%, les salaires des aides-soignants et infirmières, ça représente 300 euros de plus par mois pour une infirmière à mi-carrière, selon Elisabeth Borne.
27:05 Face à l'inflation qui rebondit 4,8% sur un an le mois dernier, selon l'INSEE, le gouvernement fait des promesses sur la hausse des prix dans l'alimentaire.
27:15 Les prix de 5 000, référence, ne vont pas augmenter ou vont baisser, assure le ministre de l'Économie.
27:22 Naf-Naf à son tour en haute difficulté. L'enseigne de prêt-à-porter demande son placement en redressement judiciaire.
27:28 Elle emploie 660 salariés en France. Nouvelle preuve de la crise du secteur après Camailleux, Kouka et Gap, et j'en passe.
27:36 Donald Trump plaide non coupable de tentative de manipulation de la présidentielle de 2020 aux États-Unis dans l'état de Géorgie.
27:43 Scrutin qu'il a perdu contre Joe Biden. Il s'agit d'un quatrième dossier pénal dans lequel l'ancien président américain est inculpé,
27:51 lui qui est candidat à un nouveau mandat l'an prochain.
27:54 Ses partisans de Donald Trump avaient pris d'assaut le Capitol à Washington.
27:59 Un des dirigeants du groupe d'extrême droite américain Proud Boys a été condamné à 17 ans de prison pour son rôle dans cette manifestation.
28:08 Le PSG et le RC Lance fixés sur leur sort, Paris se retrouvent dans le même groupe que le Borussia Dortmund,
28:14 la Cémilan et Newcastle pour la Ligue des champions.
28:17 Après 21 ans d'absence dans la compétition, les Lanceois affronteront Seville, Arsenal et le PSV Eindhoven.
28:24 Lors de ce tirage au sort au siège de l'UFA en Suisse, le norvégien Erling Haaland et l'espagnol Aitana Bonmati ont été désignés meilleurs joueurs de l'année.
28:34 France Info
28:36 20h21, France Info, les informés.
28:40 Jean-François Aquilli, Bérangère Bonte.
28:43 Avec ce soir Sébastien Schneegans, journaliste au service Politique du Point, Claire Planchard,
28:47 rédactrice en chef à Abjoient, oui oui complètement je ne vais pas vous voler votre titre,
28:52 Information Générale au groupe Ebra et Bruno Cotteres, chercheur CNRS au CIVIPOF et prof à Sciences Po.
28:58 Petit tour de table sur ce coup d'autorité, vous y croyez vous à cette fermeté ?
29:05 Cette fois-ci ça va marcher Sébastien Schneegans ?
29:08 En tout cas c'est indéniablement une victoire politique pour Bruno Le Maire.
29:12 C'est un peu la première fumée blanche entre distributeurs et industriels.
29:16 Il s'écharpe depuis des mois, il se refile la patate chaude.
29:19 Les distributeurs disent qu'ils sont dans un contexte hyper concurrentiel et donc qu'ils ne peuvent pas baisser les prix.
29:24 Et les industriels disent qu'il y a une hausse énorme des coûts des matières premières et l'énergie.
29:31 Donc ils ne peuvent pas non plus baisser leurs marges.
29:33 Là on a quand même un accord qui est important, il faudra voir ce que ça donne.
29:39 Mais ce qui est important je trouve de signaler c'est qu'on gagne 6 mois,
29:42 parce qu'en général les négociations tarifaires annuelles sont en mars.
29:46 Et d'ailleurs les distributeurs ont accusé les industriels de vouloir gagner du temps.
29:50 Et là on gagne 6 mois, parce que c'est censé être de septembre au 15 octobre.
29:56 Alexandre Bampard, le patron de Carrefour sur France Info,
29:59 disait qu'avec beaucoup d'autres pays, ces négociations avaient lieu quasiment toute l'année.
30:03 Et réclamait effectivement des négociations qui reprennent plus vite.
30:07 Bruno Cotteres ?
30:08 Oui effectivement, de ce point de vue là c'est vrai que c'est pas mal joué pour Bruno Le Maire.
30:13 Parce que beaucoup ont le sentiment que l'État est impuissant très souvent,
30:16 qu'il est très fort pour aller sur les points de détail,
30:20 et qu'il est faible pour aller sur les points essentiels, certains le disent en tout cas.
30:24 Et on voit que là sur un point qui est assez fondamental,
30:26 qui est effectivement ce choc que nous avons tous ressenti dans nos vies de tous les jours,
30:31 en faisant nos courses, on voit que l'État là passe à la vitesse supérieure, tape du poing sur la table.
30:36 Je crois avoir compris des experts que l'État a de toute façon toutes les informations à sa disposition
30:41 pour savoir comment ses prix sont fixés, quelles sont les marges de manœuvre,
30:45 puisque lorsqu'un prix est fixé, il y a beaucoup de paramètres.
30:47 À tel point qu'il pointe du doigt, c'est assez rare le fameux "name and shame",
30:51 il pointe du doigt, il nie les verres, les Nestles, les PepsiCo.
30:54 Donc là on voit grosse pression sur les producteurs et/ou les distributeurs,
30:59 mais on a le sentiment que ça va quand même pas mal du côté des producteurs,
31:03 pour effectivement faire un effort et très gros enjeux pour le ministre de l'économie.
31:08 Parce que si au bout du compte on arrivait à ressentir que tout ça c'est effectivement très marginal,
31:13 ce que disait l'expert tout à l'heure, c'est-à-dire l'écart entre une baisse relative,
31:17 une baisse absolue, une baisse ressentie, une baisse réelle.
31:20 Alors si tout ça faisait à la fin un peu un pschitt sur nos additions à la caisse,
31:25 c'est vrai que ça ne serait pas terrible par contre.
31:27 – Oui, alors moi, peut-être Claire Blanchard, vous dites quoi, vous ?
31:31 Succès, pas succès ?
31:32 – Moi je serais un petit peu plus mesurée, je pense qu'en fait il y a une communication effectivement
31:36 où on annonce des sanctions, mais ce que disait Olivier Devers,
31:40 c'est quand même le débat sur "à qui profitent ces hausses".
31:43 En fait ça fait quand même des semaines qu'on voit producteurs et distributeurs
31:47 se battre sur qui a profité pour augmenter ses marges, qui a restauré effectivement ses marges.
31:53 Et on entend l'effondrement qu'a évoqué Olivier Devers du prix de certaines matières premières.
31:58 Pour le consommateur c'est quand même assez compliqué de comprendre pourquoi ces baisses,
32:03 puisqu'il y a baisses, sont si minimes, pourquoi ça prend autant de temps.
32:06 Et quand concrètement dans leur quotidien, nous on le voit tout le temps,
32:11 on a même mis en place des baromètres très locaux, les gens se privent d'un déjeuner,
32:15 ne vont plus au restaurant, font leur gamelle, des choses où même ne mangent plus de viande.
32:21 Là on va avoir quand même un débat, il va falloir qu'ils se mettent d'accord,
32:25 et ça risque quand même d'être difficilement explicable si ça ne s'accélère pas.
32:28 Moi je pense quand même que là il y a une volonté de montrer qu'il y en a 10,
32:31 mais le succès n'est pas garanti.
32:33 Olivier Devers, vous êtes toujours là en direct dans les informés,
32:36 journalistes et spécialistes de la grande distribution.
32:38 Est-il vrai ce que disent les pontes de la grande distribution ?
32:43 Est-il vrai que les industriels ne répercutent pas les baisses des prix de l'énergie
32:49 et des matières premières dans les prix, et au fond margent à mort dans cette histoire ?
32:55 Les uns accusent les autres, qui se gave ?
32:58 Alors je vais vous faire une réponse en deux parties.
33:01 Il y a une réponse politique générale qui devrait mettre tout le monde d'accord,
33:05 c'est que le taux de marge des industriels agroalimentaires pris dans leur ensemble
33:09 est aujourd'hui au plus haut niveau.
33:11 Il avait déjà beaucoup progressé au premier trimestre 2023,
33:15 il a encore progressé au deuxième trimestre 2023.
33:18 Ça ne veut pas dire que tous les industriels se gavent,
33:21 mais la moyenne est aujourd'hui vers une reconstitution assez forte des marges.
33:25 Ça c'est la réponse très économique.
33:28 Ensuite il y a des réponses symboliques, j'en ai une que j'appelle le mystère du petit beurre.
33:32 Le petit beurre, c'est parmi les produits les plus symboliques qu'il y a de la consommation.
33:38 Un petit beurre, 70% de blé.
33:40 Alors bien sûr il n'y a pas que du blé, il y a du beurre, il faut de l'énergie pour le cuire, certes.
33:44 Mais c'est 70% de blé.
33:46 Blé, en exactement un an, son coût a été divisé par deux.
33:50 Le prix du petit beurre en rayon, il a augmenté à peu près 20%.
33:54 Et surtout, il n'a pas encore commencé sa baisse.
33:57 Voilà pourquoi je dis que de manière très facile à comprendre,
34:01 oui il va y avoir des baisses sur la marge.
34:04 Parce que ce n'est pas possible que ça tienne,
34:06 parce que les consommateurs qui entendent parler des baisses de matières premières,
34:09 qu'est-ce qu'ils vont faire ?
34:10 Ils vont arrêter de consommer les grandes marques, c'est déjà le cas.
34:13 Ils vont se rabattre sur les marques de distributeurs.
34:15 Et dites-vous bien qu'un consommateur qui a basculé de l'une vers l'autre,
34:19 il ne revient pas toujours vers la grande marque.
34:21 Donc si les industriels, les fameux Nestlé, Mondelez, PepsiCo,
34:25 et notamment ceux qui ont été cités par Bruno Le Maire,
34:27 veulent préserver leur part de marché,
34:30 il va quand même bien falloir qu'ils deviennent un peu lucides
34:33 sur le fait que ce mystère du petit beurre, il va falloir l'éclaircir.
34:37 Olivier Dauvert, vous, vous aurez peut-être la réponse à la question qu'on se pose depuis tout à l'heure.
34:42 Comment concrètement, vous parlez du petit beurre,
34:45 qui va décider cette liste des 5000 produits ?
34:51 Est-ce qu'on va dire à M.Unilévert, vous prenez n'importe quel produit parmi les vôtres
34:56 et puis vous en baissez 15 ?
34:58 Mais on peut aussi être malin, ils ne sont pas obligés de baisser ceux sur lesquels il marche le moins.
35:06 Comment ça se passe ?
35:08 Si vous me disiez le fond de ma pensée en tant que pas celui qui est le moins polluant dans ce secteur-là,
35:14 je n'en sais rien. Honnêtement, je n'en sais rien.
35:17 Parce que là, on est dans de l'abillage, on est dans de la communication.
35:20 Il y a déjà beaucoup de produits qui sont dans des listes, dans le trimestre anti-inflation, vous l'avez dit.
35:24 Et donc, en réalité, ce qui va se passer, c'est qu'on demande juste aux uns et aux autres d'en mettre un peu plus.
35:29 Mais ils vont le faire comme bon leur semble.
35:31 Mais encore une fois, il faut relativiser.
35:33 Moi, je vous le redis, quelques centimes sur quelques produits, ça ne fait pas une tendance perceptible.
35:38 Et quand même vous en mettez 5000, ça peut choquer l'opinion, ça peut choquer positivement.
35:43 Mais est-ce que vous savez combien il y a de produits alimentaires et de consommation quotidienne dans un hypermarché ?
35:48 A peu près 40 000.
35:49 Donc, voyez, quand vous passez de 5000 à 40 000, il en reste encore 35 000 pour lesquels il n'y a pas d'engagement.
35:55 Donc, en réalité, il faut plutôt les inciter à renégocier parce que ça, c'est la bonne façon de faire.
36:00 L'anticipation des négociations pour qu'elles se clôturent au 31 décembre et non plus le dernier jour de février,
36:07 ça, pour le coup, c'est de nature à faire baisser les prix.
36:10 Les industriels sont obligés désormais de revenir à la table de négociation.
36:14 Je vous rappelle qu'en mai, quand ils avaient déjà dealé avec le gouvernement,
36:18 ils avaient dit oui, ils ne l'ont pas fait, mais parce qu'il n'y avait rien de coercitif.
36:21 Et pour ajouter à ce débat, il y a ceux qui ne l'ont pas trouvé formidable, Bruno Le Maire.
36:27 Juste pour entendre une réaction quand même à ce qu'a dit le ministre de l'Économie,
36:31 voici Jean-Philippe Tanguy, le député RN de la Somme dans le 18-20 France Info.
36:36 Ça n'arrivera pas, je le pense.
36:38 Pourquoi ça n'arrivera pas ?
36:39 Encore une fois, cette annonce du fait qu'il faut renégocier,
36:41 que M. Le Maire condamne l'attitude des industriels ou de la grande distribution,
36:45 ça dépend des jours, ce sont des annonces sans lendemain.
36:48 Ça fait maintenant deux ans qu'on est en période d'hyperinflation.
36:50 Le gouvernement a toujours prétendu faire confiance à la grande distribution,
36:55 faire confiance aux industriels, qu'on n'avait pas voulu leur donner plus de pouvoir.
36:58 On s'est déjà entendu ça 200 fois.
37:01 Il l'a déjà dit avant l'été, il l'avait déjà dit au printemps,
37:04 il l'avait déjà dit avant la présidentielle.
37:07 Ils ne le font pas.
37:09 La seule attitude de Mme Borne ou de M. Le Maire face à l'appellation,
37:12 c'est d'attendre que ça passe.
37:13 Voilà, donc pas d'accord le RN.
37:15 Bruno Cotteres, sur le NME, je t'aime très brièvement.
37:18 De ce que vous en savez, ça fonctionne en France ?
37:21 En tout cas, ce n'est pas une tradition, c'est vraie française.
37:24 Mais ça peut avoir un effet en tout cas directement sur ceux qui sont nommés,
37:29 très directement, parce qu'ils ont leur image et leur capital social à gérer.
37:33 Ça, c'est très important.
37:35 Je dirais pour terminer, il va falloir que le ministre de l'économie et des finances tiennent bon,
37:39 parce que la pression va être importante.
37:41 Il ne faudra pas qu'il se cache derrière son petit beurre.
37:43 Joli. Merci en tout cas, Olivier Devers, pour tous ces éclairages.
37:47 Dans un instant, on parle des profs.
37:49 Pour l'heure, il est 20h40. Le Fil info, Emmanuel Langlois.
37:52 La chasse à l'homme en Savoie, où une policière d'une quarantaine d'années
37:56 affectée au commissariat de Chambéry a été tuée en pleine rue
37:59 dans un village du département,
38:01 alors qu'elle déposait un de ses enfants à la crèche.
38:04 Elle n'était pas en service à ce moment-là.
38:06 Principal suspect, son ex-compagnon.
38:08 Il est en fuite et toujours activement recherché ce soir.
38:11 L'inflation repart à la hausse en France, en raison d'une énergie plus chère.
38:15 Les prix à la consommation ont ainsi progressé de 4,8% sur un an au mois d'août.
38:21 Un net rebond par rapport à juillet, où ils affichaient +4,3% selon l'Insee.
38:27 Elisabeth Borne au chevet des soignants, déplacement à Rouen.
38:30 La Première ministre annonce que la rémunération de nuit des infirmiers et des aides-soignants
38:35 sera majorée de 25% et que leur indemnité de travail le dimanche
38:39 sera elle augmentée de 20% pour un coût total de plus d'un milliard d'euros.
38:43 A tel dit, par ailleurs, les angines et les cystites pourront être prises en charge directement en pharmacie,
38:49 sans passer par la case médecin.
38:51 A l'étranger au Gabon, la situation reste confuse ce soir, après le renversement d'Alibongo.
38:56 Les opposants appellent les poutchistes à reconnaître la victoire de leurs candidats communs,
39:01 alors que ces derniers annoncent, eux, que leur président de transition,
39:04 le général Brice Oluyenguema, sera investi lundi.
39:08 Et puis le grand retour du loup dans la Manche.
39:11 200 ans après avoir été aperçu pour la dernière fois dans le département,
39:14 sa présence vient d'être authentifiée dans le secteur des marais de 40 ans ces dernières semaines.
39:20 4 attaques de moutons laissaient d'ailleurs penser à des morsures de loups.
39:25 France Info
39:27 20h, 21h, les informés.
39:31 Jean-François Aquilli, Bérangère Bonte.
39:34 Toujours avec Claire Planchard du groupe Ébras, Sébastien Schneegans du Point et Bruno Cotteres du Cevipof.
39:40 Demain, donc, rentrée des profs. C'est la dernière soirée de vacances.
39:44 800 000 enseignants, un peu plus.
39:47 C'est aussi la première rentrée du ministre, Gabriel Attal,
39:50 qui tente de promouvoir son pacte proposé aux enseignants
39:54 qui pourront gagner plus en s'engageant à assurer des missions supplémentaires.
39:59 Manifestement, on ne se bouscule pas pour le signer.
40:01 L'objectif de Papendia, c'était 30%.
40:03 Écoutez Gabriel Attal ce matin sur France Inter,
40:06 où la rédaction avait fait visiblement son propre décompte
40:09 et avançait le chiffre de 10% de signataires qui se sont donc engagés.
40:14 C'est un nouveau dispositif.
40:16 Donc évidemment, il va monter en puissance progressivement.
40:18 Mais enfin, il permet pour des enseignants qui réalisent des missions supplémentaires
40:22 d'être mieux endémunisés, mieux rémunérés pour cela.
40:25 Je pense surtout que tout ça, c'est aussi au service de nos élèves
40:28 et au service de l'élévation du niveau et de leur réussite.
40:31 Voilà, alors, Jean-François Aquillie, nouveau ministre, nouveau pacte.
40:35 Il y a toute une série d'annonces en cette rentrée.
40:38 Alors, j'essaie un petit peu le tri des annonces de Gabriel Attal
40:41 sur cette question du pacte enseignant.
40:43 Pas de chiffre, vous l'avez dit, sur ce nombre de professeurs qui l'ont signé.
40:47 Le pacte, je le rappelle quand même, il faut expliquer ce que c'est.
40:50 C'est l'engagement réciproque qui suppose de rémunérer davantage les enseignants
40:54 qui acceptent d'endosser des missions supplémentaires
40:57 pour assurer le remplacement des enseignants absents.
41:00 Gabriel Attal rappelle qu'en plus du pacte,
41:03 tous les enseignants vont bénéficier d'une revalorisation
41:05 qu'il qualifie, lui, de historique et inconditionnelle.
41:08 Chaque enseignant gagnera en septembre 125 euros net de plus par mois,
41:13 jusqu'à 250 euros en fonction de l'ancienneté.
41:16 Il y aura, dit-il, un enseignant devant chaque élève, c'est une promesse.
41:21 Les postes à pourvoir, il assure qu'ils sont déjà très largement pourvus,
41:25 je le cite, avec des contractuels qui seront formés avant leur prise de fonction.
41:29 Je sais qu'avec Sophie Vénétité, on va parler des contractuels un instant.
41:32 90% d'entre eux, exercés déjà l'année dernière,
41:35 ils sont très engagés pour les élèves, rappelle le ministre.
41:38 Selon lui, les enseignants contractuels représentent 4 à 5% des enseignants en France,
41:43 ce qui fait beaucoup parce qu'il y en a un grand nombre.
41:46 Et pour ce qui est de l'interdiction de la baïa, nous en avons détaillé tout à l'heure,
41:50 il y a une note de service qui a été envoyée dans la journée au chef d'établissement pour clarifier la règle.
41:54 Ça nous en fait des sujets. Bonsoir Sophie Vénétité.
41:56 Bonsoir.
41:57 Vous êtes secrétaire générale du SNES-FSU, vous l'avez signé le pacte ?
42:00 Non, je ne l'ai pas signé, comme beaucoup de mes collègues.
42:02 Et vous allez ?
42:03 Non plus.
42:04 Pourquoi ?
42:05 Comme beaucoup de mes collègues, tout simplement parce que le pacte,
42:07 ce n'est pas de la revalorisation, le pacte c'est payer des tâches supplémentaires.
42:11 Ça revient à payer quelqu'un pour quelque chose qu'il fait.
42:14 Ce n'est pas complètement disruptif comme concept, ça veut dire payer les gens pour ce qu'ils font.
42:18 Et aujourd'hui, on sait que la charge de travail d'un enseignant est déjà très lourde.
42:23 Il y a par exemple une enquête du ministère qui montre que plus de la moitié des enseignants
42:27 travaillent plus de 43 heures par semaine.
42:29 Donc ajouter des tâches supplémentaires, ça ne peut pas passer dans une profession
42:33 qui travaille déjà beaucoup et qui est dans un état d'épuisement avancé.
42:37 Le "travailler plus pour gagner plus" de Nicolas Sarkozy ne s'applique pas alors ?
42:40 C'est ce que voudrait promouvoir Gabriel Attal et avant lui Papendia.
42:44 C'est quelque chose qui ne passe pas auprès des collègues.
42:46 La preuve, l'objectif de 30% de professeurs qui signent le pacte n'a pas été atteint.
42:51 C'est une première défaite pour l'Université de l'Éducation Nationale.
42:54 Vous avez des chiffres ? Vous avez essayé d'évaluer ?
42:56 Nous, on va lancer une enquête pour savoir combien,
42:59 est-ce que les besoins sont couverts dans les établissements.
43:02 On aura je pense des résultats assez rapidement.
43:04 Mais on a déjà pas mal été dans les établissements au mois d'avril, mai, juin.
43:09 Et c'est vrai qu'on a constaté une très forte opposition au pacte avec des collègues qui nous disent
43:13 "mais enfin dans quelle profession on demande de travailler plus pour être revalorisé ?"
43:19 C'est pas de la revalorisation.
43:20 Et ça c'est quelque chose qui est très sensible chez nos collègues qui nous disent
43:24 "on a perdu entre 15 et 25% de pouvoir d'achat en 20 ans,
43:28 et pour pouvoir gagner plus, on nous demande de travailler plus."
43:32 Alors même qu'on a de plus en plus de gens qui s'en vont,
43:35 de moins en moins de gens qui veulent venir.
43:37 Et donc c'est un peu comme si on leur disait "mais si, venez, c'est bien, vous allez travailler plus."
43:40 Les 125 euros, vous avez tweeté #Tromperie.
43:44 Ils sont là ou ils sont pas là les 125 euros ?
43:46 Alors, il y a des sommes qui sont avancées, mais il faut se rappeler le point de départ.
43:50 Le point de départ c'est Emmanuel Macron qui dans l'entre-deux-tours
43:53 promet une augmentation de 10% sans contrepartie pour tout le monde en janvier 2023.
43:58 Déjà première tromperie, c'est pas arrivé en janvier 2023, ça arrivera en septembre 2023.
44:03 Ensuite, sur les mesures qui ont développé l'éducation nationale,
44:07 on n'arrive pas à 10% pour tout le monde, on arrive à 5,5% en moyenne.
44:12 Et là ce matin, Gabriel Attal y a rajouté des mesures fonction publique,
44:15 donc notamment ce qui concerne le point d'indice, et on est toujours très loin du compte.
44:20 Moi si je regarde pour mon cas personnel, parce que j'ai fait les calculs,
44:23 si j'additionne les mesures éducation nationale, les mesures fonction publique,
44:27 j'arrive à une augmentation de 5,5%, qui n'est pas tombée du ciel,
44:31 on s'est battu pour ça, c'est toujours bon à prendre,
44:33 mais un, ce n'est pas la promesse d'Emmanuel Macron,
44:36 deux, ça ne va même pas permettre de vraiment compenser l'inflation.
44:39 Donc oui, c'est une tromperie.
44:41 Le pacte, les informés, c'est une promesse effectivement,
44:45 c'est quelque chose qui a été initié par Papandyaï,
44:48 qui peine manifestement à se mettre en place, Bruno Cotteres.
44:52 Oui, effectivement, alors le ministre n'a pas tort de dire que c'est une mesure nouvelle.
44:56 Voilà, donc on voit que les points de vue sont différenciés,
44:59 mais c'est vrai, il n'a pas tort de dire que c'est une mesure nouvelle,
45:01 mais c'est vrai que c'est bien en dessous de ce sur quoi il comptait.
45:07 Ils s'y prennent mal ?
45:09 Je pense, voilà, on voit qu'il y a un ensemble d'actions qui essayent de se coordonner,
45:13 et qui toutes vont un peu dans le même sens.
45:15 On pousse différents curseurs sur une question préoccupante
45:18 pour l'ensemble des Françaises et les Français,
45:20 qui est la question de pouvoir d'achat, salaire, possibilité de davantage,
45:23 de mieux s'en sortir au fond, et d'avoir le sentiment de ne pas être coincé
45:27 dans sa vie par les paramètres économiques.
45:29 Et donc on voit que ça pousse dans plusieurs curseurs,
45:31 la conférence sociale pour l'augmentation des salaires,
45:34 notamment dans les entreprises, l'éducation avec les propositions qui sont faites,
45:38 la santé, la revalorisation du point d'indice des fonctionnaires,
45:41 et tout se passe comme si Emmanuel Macron était engagé maintenant
45:44 dans quelque chose qui coûte que coûte apparaît comme celui
45:47 qui redonne du pouvoir, du pouvoir d'achat.
45:50 Mais c'est vrai que ça vient d'être souligné.
45:52 Quand on part de professions qui sont à la fois très demandeuses
45:55 et qui n'étaient de toute façon pas très bien rémunérées,
45:58 que ce soit pour les personnels de santé ou d'éducation,
46:01 on voit que la déception est là.
46:03 Claire Planchard, comme dit Légend François,
46:05 il tente de faire du Sarkozy après l'heure,
46:07 et finalement ça ne marche pas avec les profs.
46:09 Le pacte avait pour vocation, enfin monique s'il me trompe,
46:12 mais aussi de répondre à une attente des parents,
46:14 qui était de dire on va remplacer les professeurs du jour au lendemain.
46:17 Il y aura toujours un professeur devant les classes.
46:20 Effectivement il n'y a pas assez de professeurs remplaçants.
46:23 On a bien parlé de la crise de vocation, on a besoin de contractuel.
46:26 Pour faire ça, qu'est-ce qu'on va faire ?
46:28 On va demander à des professeurs de se rendre disponible,
46:30 de dire je suis disponible telle heure dans la semaine
46:32 pour remplacer des enseignants qui ne seraient pas là.
46:34 Donc concrètement un prof de maths n'est pas là,
46:36 le prof d'histoire-géo s'était proposé pour en placer.
46:38 Il va venir faire une heure d'histoire-géo,
46:40 si j'ai bien compris, pas de maths à l'heure.
46:43 Pour les parents, pour les Français, c'est un super signal,
46:46 parce que c'est de dire vos enfants ne seront plus
46:48 en salle de permanence ou chez eux.
46:50 Sauf qu'en fait, comme il n'y a pas assez de volontaires,
46:53 on va se retrouver dans des salles de permanence
46:55 avec un encadrement numérique, si j'ai bien compris,
46:58 où en gros il y aura des pions, des surveillants
47:00 qui pourront les mettre devant des vidéos pédagogiques.
47:03 Donc déjà là, on n'est plus vraiment dans la promesse
47:05 qui est de dire il y aura un professeur devant chaque élève.
47:08 Et ensuite moi ce qui me surprend, c'est qu'en fait,
47:10 y être allé sur ce dispositif, alors que vous me dites si je me trompe,
47:13 il n'y avait pas d'adhésion des professeurs dès le début.
47:15 C'est-à-dire qu'en fait quand il y a eu ces discussions,
47:17 avant même la publication des décrets,
47:19 les professeurs n'étaient pas convaincus.
47:21 Voilà donc en fait, ça devait répondre à quelque chose pour les Français,
47:24 pour qui c'est un vrai sujet.
47:26 On va laisser Sophie Vénétité répondre.
47:29 On va vous laisser répondre juste après le Fil info,
47:31 puisqu'il est 20h50, Emmanuel Langlois.
47:33 Après Camailleux, Coucaille ou encore Gap,
47:37 la crise dans le prêt-à-porter fait une nouvelle victime.
47:39 L'enseigne NafNaf demande à son tour son placement en redressement judiciaire
47:44 à cause de plusieurs arriérés de paiements de doyers consécutifs
47:47 à la pandémie de Covid-19, explique la direction.
47:51 La marque NafNaf emploie 660 salariés en France.
47:55 Injure, crise de colère et de violence essentiellement verbale.
47:58 L'ancien champion de patinage artistique,
48:00 Brian Joubert, entraîneur du club de Poitiers,
48:03 fait l'objet de plusieurs enquêtes pour des faits de violence,
48:06 pour des faits survenus au sein de son club.
48:09 Plusieurs signalements mentionnant ses comportements inappropriés
48:13 envers des licenciés ont été rapportés ces derniers mois.
48:16 À l'étranger, Donald Trump plaide non coupable.
48:19 L'ex-président américain est inculpé de tentative d'inverser
48:23 le résultat de la présidentielle de 2020 dans l'état de Géorgie.
48:27 En sa faveur, il s'agit du quatrième dossier pénal
48:30 dans lequel est poursuivi l'ancien locataire de la Maison-Blanche.
48:33 Il en court de 5 à 20 ans de prison.
48:35 Par ailleurs, un meneur d'extrême droite a, lui, été condamné
48:38 à 17 ans de détention ferme pour l'assaut du Capitol à Washington.
48:43 Crédit suisse, c'est fini.
48:45 Le géant bancaire UBS va en effet faire disparaître l'enseigne
48:49 plus que centenaire et supprimer 3000 emplois en Suisse
48:52 pour redresser son ex-rival très mal en point
48:55 et qu'il a été forcé de racheter.
48:58 Et puis c'est une première pour une capitale européenne.
49:01 Les trottinettes électriques en libre-service sont désormais bannies
49:04 des rues de Paris. Ce sera le cas à partir de ce soir minuit.
49:07 Voilà qui marque la fin de 5 ans d'une présence controversée
49:10 marquée par de multiples accidents.
49:14 France Info.
49:16 20h21, les informés.
49:20 Jean-François Aquilli, Bérangère Bonte.
49:23 Comme promis, Sophie Vénédité, secrétaire générale du SNES-FSU,
49:26 pour répondre à ce que disait Claire Planchard
49:28 sur le besoin qui était formulé par les parents d'élèves.
49:31 Oui, bien sûr, il y a un sujet sur le remplacement des professeurs
49:34 qui sont absents et c'est un sujet auquel il faut répondre.
49:37 Sauf que là, la réponse que propose le ministre de l'Éducation nationale,
49:41 c'est de dire que finalement le remplacement,
49:44 la responsabilité du remplacement va reposer sur les épaules
49:47 des professeurs qui sont déjà en poste, qui travaillent déjà plus de 43h par semaine,
49:51 plutôt que d'avoir suffisamment de professeurs pour assurer des remplacements.
49:55 Parce que dans une période transitoire, ce n'est pas une solution, néanmoins.
49:59 Est-ce que ça peut être une solution de demander à des professeurs
50:02 qui font déjà beaucoup et qui n'ont pas le temps de faire plus,
50:05 parce qu'ils donnent déjà beaucoup pour leurs élèves,
50:07 c'est notre réalité aujourd'hui, et que quelque part l'État
50:10 se défausse de ses responsabilités en disant
50:12 "C'est vous professeurs qui êtes déjà en poste, qui travaillez déjà,
50:15 qui avez déjà X classes, tant d'heures dans la semaine,
50:18 qui allez assurer ces remplacements, et non pas nous,
50:21 parce que nous on ne va pas recruter davantage, on ne va pas faire d'efforts".
50:23 Il y a un petit côté un peu cynique de jouer avec notre conscience professionnelle
50:26 en disant "Vous, vous allez le faire, mais nous on ne va pas le faire".
50:29 Sophie Vénétité, je dirais en vrac, Abaya, BAC, PAC, ce que vous évoquez à l'instant,
50:34 c'est quoi, c'est une rentrée offensive de ce jeune ministre de l'Éducation ?
50:37 C'est une rentrée avec beaucoup de déclarations,
50:40 on a vu se multiplier depuis une dizaine de jours,
50:42 beaucoup de déclarations sur l'éducation nationale,
50:44 pas que de Gabriel Attal, d'ailleurs aussi d'Emmanuel Macron,
50:46 à tel point que nous, à un moment, on s'est demandé
50:48 qui était notre ministre de l'Éducation nationale,
50:50 s'il y avait un remaniement...
50:51 Et vous avez répondu quoi dans votre esprit ?
50:52 On a l'impression quand même que c'est Emmanuel Macron qui donne le tempo,
50:55 ces derniers jours, c'est lui qui a à chaque fois peut-être un peu coupé l'herbe
50:58 sous le pied de son ministre, mais c'est vrai qu'à un moment,
51:01 on s'est demandé s'il n'y avait pas un remaniement qui nous avait échappé.
51:03 Rentrée offensive ou pas ?
51:05 Rentrée offensive dans les déclarations,
51:07 mais sur le terrain, on est toujours dans une situation de crise dans l'éducation nationale.
51:12 C'est-à-dire que Gabriel Attal nous dit, il va y avoir un professeur devant chaque classe,
51:16 demain et dans les prochains jours, il y aura des remplacements systématiques,
51:19 c'est le discours, sur le terrain, nous on sait qu'il n'y aura pas un professeur
51:22 devant chaque classe dans les prochains jours,
51:24 que les remplacements ne seront pas systématiquement assurés,
51:27 donc à un moment, il y a un décalage très fort entre le discours du ministre sur les ondes
51:32 et nous, notre réalité, et à un moment, ça va finir par coincer.
51:35 Sur le bac, quand même, vous avez été entendu,
51:37 il annonce que les épreuves anticipées n'auront plus lieu en mars mais en juin,
51:40 ça vous êtes satisfait, j'imagine ?
51:42 Oui, ça c'est une bonne nouvelle, c'est quelque chose qu'on avait demandé,
51:45 c'est même quelque chose pour lequel on s'est mobilisé depuis trois ans,
51:48 on a été entendu, c'est le résultat de notre mobilisation,
51:51 mais il y a peut-être aussi une leçon à tirer,
51:53 c'est que Gabriel Attal parle beaucoup du dialogue social,
51:56 ben là, c'est la preuve qu'il faut nous écouter.
51:59 C'est la preuve qu'ils ont entendu, quand même ?
52:00 Oui, au bout de trois ans, donc on acte quand même,
52:03 cette avancée qui va dans le bon sens pour nos élèves et pour nous,
52:06 mais ça, on le disait depuis trois ans, donc Gabriel Attal,
52:09 peut-être aussi que le message, c'est de dire, il faut nous écouter dès maintenant.
52:12 Sébastien Schneegans, sur cette rentrée offensive du jeune ministre de l'Éducation nationale,
52:19 comme disait Jean-François Aquillie ?
52:22 Effectivement, est-ce que c'est le ministre de l'Éducation nationale, Emmanuel Macron ou Gabriel Attal ?
52:27 C'est vrai que dans le grand entretien qu'il a accordé au Point,
52:30 il en fait son domaine réservé,
52:32 donc ça s'ajoute à la défense et à la politique étrangère.
52:35 Ce que je trouve assez étonnant, c'est qu'il en ait pas ou peu été question
52:38 lors des rencontres de Saint-Denis, hier.
52:41 Il a été question de beaucoup de sujets de la rentrée,
52:44 mais l'éducation, la rentrée scolaire, c'était visiblement,
52:48 selon plusieurs participants, pas un sujet évoqué.
52:52 – Pas une priorité.
52:53 – Pas une priorité, oui.
52:55 Il y a un chiffre que vous avez évoqué qui est intéressant,
52:57 c'est le temps de travail moyen des professeurs,
52:59 qui est de 43 heures par semaine, selon les chiffres du ministère.
53:03 Et un autre chiffre qui est intéressant,
53:05 qui est dans l'enquête de France Inter que vous avez citée,
53:08 en fait, ce sont parmi les 10% de professeurs environ qui pourraient signer le pacte,
53:14 la plupart en fait font déjà des heures supplémentaires.
53:18 Ils font déjà des heures supplémentaires en dehors de ces heures.
53:22 – Bruno Cotteres, quelle note vous mettez à l'élève Atal en cette rentrée, première rentrée ?
53:27 – C'est sûr que le jeune ministre de l'Éducation affiche de grandes ambitions,
53:33 ça c'est incontestable, il y a une communication en cette rentrée.
53:37 Bon d'abord c'est normal que le ministre de l'Éducation communique beaucoup au moment de la rentrée,
53:41 mais c'est vrai qu'il veut marquer tout de suite sa différence,
53:44 qu'il veut marquer son territoire, ses thèmes de prédilection.
53:48 Et on voit quand même se dessiner autour de toutes ces questions,
53:52 quelque chose qui est très en cohérence avec le discours de départ d'Emmanuel Macron,
53:56 et qu'il a réaffirmé dans la présidentielle de 2022,
54:00 l'idée de moderniser, de rénover le service public
54:05 sur un certain nombre de points dans le domaine de l'éducation,
54:09 si on sait que c'est un domaine sur lequel le chef de l'État aime beaucoup, beaucoup communiquer.
54:14 - Allez merci à vous Sophie Venetité, secrétaire générale du SNES-FSU,
54:19 d'être venue ici en personne dans les informer de France Info.
54:22 C'est la tradition clair planchard, quelle est la une ce matin des journaux du groupe ÉBRA,
54:27 je rappelle les grands titres de la presse quotidienne régionale de l'Est de la France.
54:31 - Écoutez demain entrera en vigueur la réforme des retraites, la fameuse,
54:34 donc on aura un grand entretien avec le ministre du Travail Olivier Dussopt,
54:37 qui déclare être prêt et revient.
54:39 - Olivier Dussopt à la une des journaux d'ÉBRA.
54:41 Sébastien Schneegans à la une de l'hebdomadaire Le Point.
54:44 - Après Emmanuel Macron, c'est le grand entretien avec Salman Rushdie, le survivant,
54:49 et surtout le grand écrivain, un entretien passionnant.
54:51 - Salman Rushdie, le survivant, à la une du Point.
54:54 - Merci à tous et merci évidemment à Bruno Cotteres également,
54:57 chercheur CNRS au Cévi-Pof.
54:59 C'est fini les informer, ils reviennent demain à 9h avec Jean-Rémi Baudot et Renaud Dely.
55:03 Nous on se retrouve évidemment demain au même endroit, à la même heure.
55:06 Bonne soirée.

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