Magazine - CRTV EXT-Nord_310823

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00:37 De l'or enfuit dans la terre du Mgitiwe, dans le Mayu Moskota, département du Mayu Tianaga, à l'extrême nord du Cameroun.
00:47 Dans cette localité qui a subi les affres de Boko Haram, la culture du blé est une réalité et s'intensifie au fil des années.
01:00 Ça prend l'origine à partir du Soudan en transitant par le Tchad. À l'époque coloniale, il y avait eu des essais de production du blé dans le bassin du lac Tchad. C'est comme ça que les Arabes chinois de l'autre côté ont conservé ces semences du blé.
01:18 Lorsque c'est arrivé ici, la toute première personne avait essayé en faisant une association avec la culture Guayon, en irriguant.
01:30 Quelques familles ont conservé et chaque année, ils en produisaient. Mais le véritable envol du blé, c'est durant les trois dernières années.
01:41 Les récoltes sont passées de 13,35 tonnes en 2020 à 37,23 en 2021 et 96,5 en 2022.
01:54 En 2023, la culture du blé prend son envol à Gichewi avec 508 tonnes récoltées.
02:08 Le sol assez fertile fait courir de plus en plus les populations de Ngétiwe vers la culture du blé.
02:16 C'est intéressant parce qu'au point de vue économique, c'est rentable. En besoin d'engrais, c'est moins que la culture de l'oyon et de l'ail.
02:31 Il faut apporter 150 kg d'engrais pour le blé. Pour l'oyon, il faut 800 kg. Et pour l'ail, il faut 1200 kg d'engrais à l'hectare.
02:46 La population n'a pas assez de moyens pour investir dans les autres spéculations. Avec 1 million, ils peuvent produire la culture du blé sur 1 hectare.
03:01 Comparativement à l'oyon qui est à 2 millions à l'hectare et l'ail à 3 millions à l'hectare.
03:09 Les mois d'octobre et de novembre de chaque année marquent la période de sémi.
03:32 Pour contourner la difficulté liée à l'insuffisance de pluie, les acteurs du secteur ont recours à une culture irriguée en casier pour réussir leur activité.
03:57 Après la mise en terre, il faut attendre plus de 5 mois. Le temps pour le blé d'atteindre la maturité.
04:07 Et pour les agriculteurs de programmer la récolte. C'est l'étape la plus importante mais aussi la plus fastidieuse.
04:18 Les producteurs de blé à la recherche de la main d'oeuf recrutent des volontaires pour le battage et le vannage.
04:27 Deux techniques de récolte sont principalement utilisées lors de la cuvette. La première concerne la coupe de l'épi et favorise la récolte.
04:38 Ici, la méthode utilisée c'est de couper l'épi sur pied. L'avantage c'est que la masse volumique est très petite et très facile de battre et vanner.
04:52 La deuxième technique par contre rend le vannage et le battage très difficile.
04:58 On coupe les épis en ras et on bat la difficulté ici. Ce qui sera difficile c'est d'obtenir les grains.
05:12 Puisqu'il y aura beaucoup de masse pour récupérer les grains, c'est difficile. Pour vanner c'est difficile.
05:19 Comparativement aux premières techniques.
05:22 Juste à côté, le vannage est essentiellement fait par des femmes avec une technique particulière.
05:37 Pour vanner, tu dois prendre en compte la direction du vent, sinon ça ne sera pas possible. La façon de tenir l'assiette compte aussi beaucoup.
05:52 Si tu ne tiens pas bien l'assiette, les déchets ne vont pas tout sortir et ça freine le travail.
06:01 Après le vannage, les déchets entassés ici seront moulus et mélangés au sel pour nourrir le bétail.
06:21 Dans la production du blé à Ngé-Tchéhué, c'est la récolte qui implique beaucoup de ressources humaines et financières.
06:31 Chaque intervenant est rémunéré à hauteur de 1500 francs CFA par jour.
06:36 La main d'oeuvre est vraiment chère. Il faut trouver des machines, tel que le tracteur, pour le batage du blé.
06:46 Parce que le batage est vraiment difficile. Ça demande beaucoup de moyens.
06:50 A cette difficulté s'ajoute la non disponibilité des entrants.
06:55 Si le gouvernement peut nous aider à fournir, quels qu'en soient les engrais, le matériel, ça peut nous aider à produire plus.
07:06 Le blé est destiné à la consommation locale à Ngé-Tchéhué. Les ménagères l'associent au maïs pour être servi sous forme de couscous.
07:16 Il est d'ailleurs très apprécié sous cette forme.
07:22 En fait, on mélange le blé au maïs, puis la farine obtenue, en place du miel qu'on a l'habitude de consommer.
07:33 Il sert également d'ingrédients pour cuisiner d'autres aliments comme la bouille.
07:41 Si jusqu'ici le blé de Ngé-Tchéhué ne traverse pas les frontières, c'est que les producteurs n'ont pas d'épaules, d'écoulement.
07:53 Il manque de grossistes. Parce que la production est très importante.
08:01 On parle de 500 tonnes, alors que pendant les années antérieures, on a produisé moins de 100 tonnes.
08:09 D'où le problème de trouver les grossistes.
08:15 Et là, on interpelle le ministère du Commerce et aussi celui de l'Agriculture.
08:23 Le blé ici, par exemple, stocké, attend preneur depuis plus d'un an.
08:29 Le prix d'un sac est fonction du prix de cette assiette.
08:34 On vend le blé dans la tasse, parce qu'il y a moins de preneurs.
08:41 On consomme localement. La tasse coûte 2000 francs.
08:46 Le sac est estimé à 80.000 francs.
08:49 Comme ça, ça sort 40 tasses.
08:52 Pour l'heure, trois variétés de blé sont disponibles, mais seulement deux sont adaptées.
09:00 Des échantillons ont été apportés à l'IRA de Marwa pour être identifiés.
09:06 Sur l'ensemble des variétés qui ont été évaluées, il y en avait une vingtaine.
09:11 Nous sommes arrivés à ressortir du lot trois variétés pour Mothis, dont le rendement potentiel s'est situé autour de 4 à 5 tonnes.
09:24 Il s'agit de la variété Imam, Amel et Sisabang 3.
09:34 Ce sont des variétés qui ont été reçues dans le cadre de la collaboration entre l'IRA et la Zariqa, qui est également un point de recherche.
09:49 Nous avons repris des essais cette année, dans le cadre des essais de démonstration,
09:58 de resserrer ces trois variétés. A côté de ces variétés, nous avons également des variétés que l'IRA avait développées dans le temps,
10:18 qui n'avaient pas été testées dans les zones agroécologiques, comme la zone sudano-sahélienne.
10:28 Ce sont des variétés IRA de 1 et 2 qui font également partie des essais de démonstration que nous avons mis en place cette année.
10:33 Passés de 13 tonneaux en 2018 à 508 tonneaux en 2023, les résultats du blé ont superficie, production et rendement nettement évolués.
10:44 Le blé aujourd'hui à Nguetsiwe, un espoir pour les populations qui vont dans cette culture, un facteur de développement économique de leur localité.
10:54 Je m'intéresse trop à l'agriculture du blé parce que c'est conservable et qu'il y a moins de dépenses. Pourtant, loin de là, il y a trop de dépenses.
11:05 C'est un produit qu'on peut consommer localement et qu'on peut aussi vendre ailleurs. C'est pourquoi on a instauré pour diversifier l'activité de revenus pour la population.
11:22 On cultivait mais ce n'était pas bien développé. C'est cette fois-ci que l'idée nous est parvenue et qu'on s'est mis à mettre en évidence pour voir ce que ça allait être.
11:34 Maintenant, Dieu merci, c'est un bon produit. Je pense que ça peut aider la population à changer les activités générales de revenus.
11:47 Au-delà, la conjoncture mondiale touche le Cameroun par le renchérissement du prix du blé sur le marché. Il est passé de 400 francs CFA à 700 voire 800 francs CFA.
12:03 L'industrialisation de la culture du blé en Gétioué pourrait faire du Cameroun un bassin de production qui pourrait devenir un grand exportateur de cette céréale trop prisée mais devenue rare dans le monde.
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