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Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau

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00:00 La route est longue.
00:01 On a connu plein de pénuries récemment.
00:04 Il n'y avait plus de moutarde, plus d'huile.
00:07 Mais là, on parle de médicaments.
00:08 C'est pas la même chose.
00:10 C'est un réel problème de santé publique.
00:13 Je rappelle quand même qu'il y a à peu près 22 000 pharmacies
00:16 en France et que chaque jour,
00:18 4,5 millions de personnes rentrent dans une pharmacie.
00:23 Ils ne rentrent pas pour acheter de la moutarde,
00:25 mais pour acheter des médicaments.
00:28 Pour acheter ces médicaments, il y a ce qu'on appelle...
00:31 Il y a de nombreux médicaments qui sont en rupture de stock.
00:35 Mais il y en a beaucoup qui présentent
00:37 un intérêt thérapeutique majeur, comme on va le voir sur cette image.
00:41 Les MITM, ce sont des médicaments d'intérêt thérapeutique majeur.
00:46 Ca veut dire que ça peut être des anticancéreux,
00:49 ça peut être des antiépileptiques.
00:53 Vous voyez, des médicaments graves.
00:55 - Pas des médicaments de confort. - Pas du tout.
00:59 Il manque les anti-infectieux,
01:01 mais c'est aussi dans le domaine cardio-vasculaire,
01:04 on a parlé des antirejets.
01:06 Vous avez une greffe, on doit vous donner un médicament
01:09 pour ne pas rejeter la greffe.
01:11 On manque aussi d'antirejets,
01:13 enfin, on manque de tout un tas de médicaments.
01:16 Le phénomène n'est pas nouveau.
01:18 C'est ça qui est terrible, c'est qu'on l'a laissé s'installer
01:21 alors qu'il existe depuis de nombreuses années
01:24 quelques chiffres.
01:25 Regardez, en 2013,
01:27 il y avait environ un petit peu moins de 300 médicaments
01:31 en rupture de stock, sous tension, etc.
01:33 Comme on l'a montré dans le reportage,
01:35 on a la liste des médicaments où on voit ces sous-tensions.
01:38 En 2023, on est à 4 000.
01:41 Donc, non seulement on a laissé la situation catastrophique s'installer,
01:45 mais on l'a laissé s'aggraver.
01:47 Alors, les causes, elles sont multiples.
01:50 C'est pas une cause, c'est pas monofactoriel, il y a plein de causes.
01:53 Je vous en ai mis quelques-unes.
01:55 Les laboratoires qui travaillent à flux tendu,
01:57 ils essayent toujours d'avoir le moins de stock possible, etc.
02:01 Donc, dès qu'il y a une situation un petit peu...
02:03 C'est un peu ce qu'on appelait le toyotisme pour les voitures.
02:05 Sauf que là, ce ne sont pas des voitures, ce sont des médicaments.
02:08 Le monopole de certains laboratoires, quand vous avez le même laboratoire
02:12 qui est le seul à produire un médicament,
02:14 eh bien, s'il y a un problème avec ce laboratoire,
02:17 forcément, on n'aura pas d'autre solution.
02:20 80 % des principes actifs sont fabriqués en Inde ou en Chine.
02:25 80 % des principes actifs.
02:27 Alors, évidemment, on ne va pas se mettre à relocaliser
02:30 toute la fabrication, la production des médicaments en France,
02:33 mais on a un truc qui s'appelle l'Europe.
02:35 - On pourrait aussi imaginer - Autant s'en servir.
02:38 qu'on puisse produire ces médicaments, ces principes actifs,
02:41 les molécules essentielles, en Europe.
02:43 Une augmentation soudaine de la demande.
02:46 C'est ce qu'on a vécu pendant le Covid.
02:49 On n'a pas eu de bronchite, on n'a pas eu de grippe,
02:51 puisqu'on était tous distants, masqués, confinés,
02:54 mais après, il y a eu une explosion de toutes ces maladies.
02:57 Vous vous rappelez l'épidémie myo-oncolite, etc.
02:59 Donc là, comme en fait pendant deux ans,
03:01 les laboratoires n'avaient pas produit de médicaments,
03:04 puisqu'ils n'en avaient pas besoin,
03:05 eh bien, après, il y a eu une pénurie, je ne sais pas si vous vous souvenez,
03:08 d'oliprane, d'amoxycyline, l'antibiotique, etc.
03:12 Donc voilà, après, autre raison, l'arrêt de production.
03:16 Oui, quand un médicament est ancien, n'est plus jugé plus rentable,
03:21 on arrête de le fabriquer.
03:22 Et enfin, les prix bas.
03:24 La France est le pays où le prix des médicaments est le plus bas,
03:29 partout ailleurs, pour vous donner un ordre de grandeur,
03:32 la fameuse amoxycyline dont on parlait tout à l'heure,
03:34 c'est environ 5 euros en France, c'est 20 euros en Suisse.
03:37 Donc quand vous êtes laboratoire, c'est normal,
03:39 ça s'appelle les entreprises du médicament,
03:41 ce sont des entreprises, donc il faut qu'elles soient rentables aussi.
03:44 Vous préférez vendre votre médicament à un pays qui va vous l'acheter cher
03:48 qu'à un pays qui va vous l'acheter moins cher,
03:50 ça paraît une évidence.
03:51 D'ailleurs, ils ont accepté pour l'amoxycyline
03:54 une augmentation de 10 % ces jours derniers.
03:57 Donc voilà ce qui est important.
03:59 Et tout à l'heure, dans le reportage,
04:01 on parlait aussi d'un médicament qui s'appelle la flacaïdine,
04:05 peu importe son nom, c'est un anti-arythmique.
04:08 Vous savez que parfois, il y a des troubles du rythme cardiaque.
04:12 Donc ce médicament va calmer, va régulariser
04:16 ces troubles du rythme cardiaque.
04:18 Vous comprenez bien que si vous ne prenez plus ce médicament,
04:21 là, ce n'est pas une gêne,
04:23 c'est que ça peut aller jusqu'à une mort
04:26 liée aux troubles du rythme cardiaque,
04:29 le cœur qui va s'accélérer, et ça peut aller jusqu'au décès.
04:31 Donc on parle de choses sérieuses.
04:33 Eh bien là, l'agence a envoyé à tous les médecins, aux pharmaciens, etc.,
04:37 une espèce de recommandation, pas une espèce,
04:40 et c'est une très bonne chose qu'elle l'ait fait.
04:42 Mais ce que je veux dire, c'est qu'on met des rustines,
04:43 au lieu d'aller à la base, aux causes,
04:46 on va toujours essayer de trouver des petits systèmes D pour se débrouiller.
04:49 Donc si vous prenez ce médicament et que vous êtes nombreux à le prendre,
04:52 il y a une rupture de la forme, ce qu'on appelle LP,
04:55 à libération prolongée.
04:57 Donc toutes les personnes qui prenaient ce médicament,
05:00 il était en rupture de stock.
05:02 Donc l'agence nous a donné des recommandations.
05:04 Donc vous allez voir votre médecin.
05:06 Comme il était en rupture de stock en forme 200 mg LP,
05:10 ça permet, les libérations prolongées,
05:12 de ne prendre qu'un médicament qui va marcher sur 24 heures.
05:15 Donc la première solution, prenez-en deux à 100 mg,
05:19 mais sauf que tout le monde a fait ça.
05:21 Donc il n'y en a plus non plus de 100 mg.
05:23 Après, autre solution, tout est écrit, tout est bien expliqué.
05:27 Vous pouvez aussi prendre des médicaments à libération rapide,
05:31 qui marchent tout de suite,
05:33 sauf que là, il ne faut pas en prendre un seul le matin
05:35 qui va marcher 24 heures,
05:36 il va falloir en prendre un le matin et un le soir.
05:39 Autre solution, comme là aussi, tout le monde a un peu fait ça,
05:42 écoutez, vous demandez à votre pharmacien
05:44 de vous le fabriquer lui-même.
05:46 Certaines pharmacies peuvent fabriquer,
05:47 comme les apothicaires avant, des médicaments.
05:49 Sauf que là, vous allez le payer beaucoup plus cher,
05:52 donc ça retombe aussi sur le patient.
05:55 Autre solution, vous allez voir votre cardiologue
05:58 ou votre médecin pour qu'ils vous changent de traitement.
06:00 Voilà où nous en sommes en 2023 en France.
06:04 Et quand j'ai lu le rapport que Mme Borne a rendu,
06:09 on va voir sur cet écran la couverture de ce rapport,
06:12 en fait, comme solution,
06:13 il faut quand même qu'il y ait un engagement
06:15 des laboratoires, des industriels,
06:17 et surtout, elle prône la sobriété du médicament.
06:20 Alors, je voudrais qu'on m'explique
06:21 c'est que la sobriété du médicament,
06:24 quand on prend un anti-épileptique ou un anti-cancéreux,
06:27 ce n'est pas pour son plaisir
06:28 et on ne peut pas être sobre avec ces médicaments.
06:31 (Générique)
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