Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau
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00:00 -Je le disais, très fréquent.
00:01 C'est le phénomène naturel le plus fréquent.
00:04 Tous les jours, il y a des séismes.
00:06 On en note 100 000 chaque année sur la planète.
00:09 Le plus meurtrier, je rappelle que le séisme le plus meurtrier,
00:13 c'était en Chine, 830 000 décès.
00:16 Après, il y a eu Haïti, que l'on connaît, etc.
00:19 Alors oui, c'est un temps long.
00:21 Je voudrais surtout pas être un oiseau de mauvaise augure,
00:24 mais on va voir que malheureusement,
00:26 le bilan pourrait s'alourdir.
00:29 Alors, quels sont les différents types de décès
00:31 en fonction du temps, de la temporalité ?
00:34 On a bien sûr les décès immédiats,
00:37 quand vous êtes...
00:39 Quand un animal vous tombe dessus,
00:41 on va le voir sur cette image,
00:43 les décès immédiats.
00:44 Ensuite, il y a des décès qui peuvent survenir
00:47 quelques heures après,
00:49 voire quelques heures ou quelques jours plus tard.
00:52 Ce sont des décès qui surviennent
00:54 parce que vous avez eu un écrasement de viscère
00:57 ou l'écrasement d'un membre.
00:59 Il ne faut pas oublier aussi
01:00 que quand on arrive à sortir des décombres,
01:03 on peut provoquer, les secouristes connaissent bien,
01:06 ce qu'on appelle un "crush syndrome".
01:08 C'est-à-dire que lorsque votre membre,
01:10 votre jambe, a été comprimée
01:12 par des pierres, etc.,
01:15 ça a bloqué les nerfs, les vaisseaux, les muscles.
01:18 Il y a eu toute une libération.
01:20 Et quand vous allez tout à coup enlever
01:23 ce qui comprimait,
01:24 il va y avoir une libération de toxines
01:27 dans tout le corps.
01:28 Et cette libération de toxines peut aller abîmer les reins,
01:32 mais peut aussi provoquer,
01:33 parce qu'il y a une libération de potassium,
01:36 des arrêts cardiaques.
01:37 Donc, on peut avoir,
01:39 quelques heures ou quelques jours plus tard,
01:41 des décès qui peuvent survenir.
01:43 Par exemple, si vous avez eu, dans le choc,
01:46 une rate écrasée,
01:48 la rate écrasée,
01:49 vous pouvez aussi avoir fait une hémorragie interne.
01:52 Si elle était juste fissurée, on ne s'en est pas aperçu.
01:56 Après, ça peut terminer, malheureusement, par décès.
01:59 Il peut y avoir aussi, on n'y pense peut-être pas,
02:02 des personnes qui sont ensevelies
02:04 dans un espace où il y a encore de l'air.
02:06 Imaginez que vous soyez...
02:08 On ne peut pas rester plus de 3 minutes sans respirer.
02:11 Mais s'il y a encore de l'air,
02:12 vous pouvez être dans un espace comme ça,
02:15 mais on peut aussi penser à la déshydratation.
02:17 Vous connaissez cette phrase,
02:19 on peut rester 30 jours sans manger,
02:21 3 jours sans boire et 3 minutes sans respirer.
02:24 Donc, 3 jours sans boire,
02:26 en plus avec les températures qui règnent,
02:28 je crois qu'actuellement, Alexandra, c'est une trentaine de degrés.
02:32 Donc, ce phénomène de déshydratation peut aussi exister.
02:36 Et ensuite, il peut y avoir des décès à plus long terme.
02:40 Il ne faut pas l'oublier,
02:42 des complications, des infections.
02:44 On a énormément de fractures ouvertes.
02:46 Une fracture ouverte, ça peut s'infecter.
02:49 On peut avoir des complications terribles.
02:51 Il y a eu des traumatismes crâniens.
02:53 On peut les graver.
02:55 Et puis, là, il ne faut pas oublier aussi
02:57 tous les dommages qu'on appelle "collatéraux" qu'on peut avoir.
03:01 Il va falloir une organisation dans la désorganisation aussi.
03:05 On a des patients qui étaient programmés
03:08 pour des interventions qu'on ne va pas pouvoir prendre.
03:11 Donc, il va falloir réorganiser cette désorganisation.
03:15 N'oublions pas aussi tous les problèmes de médicaments.
03:18 Toutes ces personnes dont les maisons sont effondrées
03:21 et qui ont eu la chance de s'en sortir
03:23 n'ont plus aucun médicament.
03:25 Donc, il y a tout un tas de choses.
03:27 C'est pour ça que c'est important de bien comprendre...
03:31 Je ne sais pas si vous vous souvenez,
03:33 à Haïti, ça avait été un peu la panique
03:35 parce que tous les secours étaient arrivés en même temps.
03:38 C'était très difficile et ça a même gêné un peu.
03:41 C'est vrai que là, on peut penser
03:43 qu'il va falloir peut-être échelonner tout ça,
03:46 toute cette arrivée,
03:48 sans parler de l'eau, du matériel,
03:50 des découvertures, puisque les nuits vont devenir fraîches.
03:53 Tout un tas de choses.
03:55 Alors, tout ça, ça nécessite une organisation.
03:58 Tout ça, ça nécessite un temps long.
04:00 Donc, il y a une... J'ai oublié le don du sang, bien sûr.
04:03 Le roi a bien annoncé que toutes les 10 secondes,
04:07 on avait besoin d'un don de sang.
04:09 Mais là, vous avez vu cette solidarité qui s'est engagée.
04:12 Mais surtout, ce que je voulais dire,
04:14 c'est qu'il va falloir tenir la distance.
04:16 Il va falloir que cet élan de générosité, de solidarité,
04:20 dure les jours, les semaines, les mois à venir,
04:22 car ce n'est pas fini.
04:24 On dit que les dons changent la donne,
04:26 mais ça aussi, c'est important.
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